24e partie : “ Que ta volonté soit faite sur la terre ”
Le sanctuaire de Jéhovah est maintenant en vie, composé de “ pierres vivantes ”, les disciples oints par l’esprit qui appartiennent à la Pierre angulaire du fondement, Jésus-Christ. En 1918, la “ petite corne ” de Daniel 8:9, la double puissance mondiale anglo-américaine, avait supprimé le lieu de ce sanctuaire spirituel, et, en 1926, elle commit en accord avec d’autres nations la “ transgression qui cause la désolation ” en ce qui concerne la Société des Nations. Cela marqua le début du calcul des 2 300 “ soirs et matins ” mentionnés dans Daniel 8:14, période de temps à la fin de laquelle le sanctuaire de Jéhovah devait être restauré dans sa condition véritable. Cette période de six ans, quatre mois et vingt jours prit fin le 15 octobre 1932, lorsque “ La Tour de Garde ”, le périodique officiel de la classe du sanctuaire, publia la preuve que la classe du sanctuaire sur la terre avait été purifiée, établie, et justifiée et le sanctuaire restauré dans sa condition véritable par l’abolition, dans les assemblées des témoins de Jéhovah, des “ anciens ” élus démocratiquement, et par la nomination théocratique de directeurs de service dans les assemblées pour la prédication de la bonne nouvelle du Royaume. C’est ainsi que la règle théocratique prévalut dans les assemblées du reste oint de Jéhovah.
La troisième année de Cyrus, roi du vaste Empire perse des sixième, cinquième et quatrième siècles avant Jésus-Christ, Daniel, le prophète de Jéhovah, reçut sa vision finale par l’intermédiaire d’un ange, vision que Daniel nous décrit dans le onzième et le douzième chapitre de son livre prophétique Da 11-12. D’abord, la vision prophétique prédit la disparition de l’Empire perse, la quatrième puissance mondiale de l’histoire de la Bible. Il ne réussirait pas à vaincre la Grèce. En réalité, il finirait par s’écrouler devant la Grèce, car, dit l’ange : “ Il s’élèvera un vaillant roi, qui dominera avec une grande puissance, et fera ce qu’il voudra. ” (Dan. 11:3, La). Ce roi grec s’avéra être le célèbre Alexandre le Grand. Par lui fut établi l’Empire grec en tant que cinquième puissance mondiale de l’histoire de la Bible.
14. Comment le royaume d’Alexandre fut-il divisé pour un temps “ vers les quatre vents des cieux ” ? Comment plus tard le nombre en fut-il réduit à trois ?
14 L’empire d’Alexandre fut arraché afin que des hommes n’appartenant pas à sa lignée obtinssent la domination. Des querelles s’élevèrent entre ses généraux qui s’emparèrent du territoire ; et le royaume brisé fut pour un temps divisé en quatre “ vers les quatre vents des cieux ”. Le général borgne Antigone (le Cyclope) chercha à s’ériger en suzerain de toute l’Asie ; il prit finalement le titre de roi, se prétendant l’héritier d’Alexandre le Grand. Il eut à affronter la conspiration des trois autres généraux, Cassandre, Séleucos et Lysimaque. Il tomba au cours de la bataille qu’il livra contre eux à Ipsus en Phrygie, Asie Mineure, en 301 av. J.-C. Les quatre empires helléniques qui se formèrent alors furent : 1o celui du général Cassandre, en Macédoine et en Grèce ; 2o celui du général Lysimaque, en Asie Mineure et dans la Thrace européenne, y compris Byzance ; 3o celui du général Séleucos Nicator (le Vainqueur), qui s’empara de Babylone, de la Médie, de la Syrie, de la Perse et des provinces à l’est vers l’Indus ; et 4o celui du général Ptolémée Lagus, qui prit l’Égypte, la Lybie, l’Arabie, la Palestine et la Cœlésyrie. En quelques années la ligne masculine du général Cassandre disparut, et en 285 av. J.-C., le général Lysimaque prit possession de la partie européenne de l’empire macédonien. Cependant, en 277 av. J.-C., Antigone Gonatas, petit-fils du général Antigone le Cyclope, prit possession du trône de Macédoine. Cela réduisit à trois les empires helléniques, jusqu’à ce que la Macédoine devînt tributaire de Rome en 168 av. J.-C. et finît en province romaine en 146 av. J.-C.
15. Comment le général Séleucos le Conquérant devint-il maître de tous les territoires asiatiques ? Quelles villes d’intérêt apostolique établit-il ?
15 En 281 av. J.-C., le général Lysimaque tomba au combat devant le général Séleucos Nicator, le laissant en fait maître des territoires asiatiques. Séleucos devint le fondateur des Séleucides ou maison des rois Séleucides en Syrie. Peu de temps après la bataille décisive d’Ipsus, il fonda la ville d’Antioche en Syrie, lui donnant le nom de son père Antiochus. Pour lui servir de port de mer, il fonda une ville côtière qu’il appela de son nom, Séleucie. Des siècles plus tard, l’apôtre Paul utilisa ce port et enseigna la vérité chrétienne à Antioche de Syrie, là où les disciples de Jésus furent appelés pour la première fois du nom de chrétiens. — Actes 11:25-27 ; 13:1-4.
16. Où Séleucos transféra-t-il sa capitale ? Quelle guerre commença avec lui, selon la description de cette dernière vision ?
16 Séleucos transféra le siège de son gouvernement de Babylone à Antioche, sa nouvelle capitale syrienne. Il fut assassiné en 280 av. J.-C. La dynastie royale séleucide qu’il laissait derrière lui régna jusqu’en 64 av. J.-C. ; à cette date le général romain Pompée fit de la Syrie une province romaine. Longtemps avant sa mort, Séleucos octroya à son fils Antiochus Ier, avec le titre de roi, la souveraineté sur tous les pays situés au delà de l’Euphrate. C’est avec le roi Séleucos Nicator que commença la longue guerre entre le “ roi du nord ” et le “ roi du midi ” dont parle la Bible. Dans sa prévoyance, l’ange de Jéhovah passa sous silence les noms du “ roi du nord ” et du “ roi du midi ”, parce que la nationalité et l’identité politique de ces “ deux rois ” changent avec le cours des siècles pour devenir même des questions d’intérêt vital pour nous en ce vingtième siècle après Jésus-Christ.
RIVALITÉ DES DEUX ROISa
17. Sous quels rapports les deux rois étaient-ils au nord et au midi ?
17 L’ange de Jéhovah se met alors à narrer les nombreux détails de cette longue guerre : “ Le roi du midi sera fort, et un de ses chefs (oui, celui qui est un de ses princes, Le) ; mais un autre sera plus fort que lui (deviendra fort contre lui, Le), et dominera ; sa domination sera une grande domination. ” (Dan. 11:5, Da). De quel midi et de quel nord ces “ roi du midi ” et “ roi du nord ” sont-ils ? Ils sont du nord et du midi du peuple de Daniel qui, au temps de la vision donnée au prophète, avait été affranchi de Babylone et restauré dans la terre de Juda.
18. Personnellement, qui était ce “ roi du midi ” dont parle Daniel (11:5) ? Quelle ligne de souverains établit-il ?
18 Personnellement qui est ce “ roi du midi ” dont il est question dans Daniel 11:5 ? C’est l’un des “ princes ” ou chefs militaires d’Alexandre le Grand, à savoir, Ptolémée Ier, fils de Lagos. En réalité c’était l’un des huit gardes du corps d’Alexandre. Nommé satrape d’Égypte, il s’arrogea le titre de roi en 306 av. J.-C., à l’exemple du général Antigone le Cyclope. Il fut le premier des treize ou quatorze rois macédoniens ou pharaons d’Égypte. D’après son nom, il établit la lignée ptolémaïque des souverains égyptiens. Aux environs de 312 av. J.-C., il prit Jérusalem un jour de sabbat. Il persuada aux Juifs de descendre vers le sud en Égypte en tant que colons, et une colonie juive fut fondée à Alexandrie. Avec son fils et successeur il prit part à la création de la célèbre bibliothèque-musée de cette ville. La province juive de Judée demeura sous le contrôle de l’Égypte des Ptolémées ou du “ roi du midi ” jusqu’en 198 av. J.-C., date à laquelle le “ roi du nord ” s’en empara. Ptolémée Ier envahit plusieurs fois le territoire syrien du roi Séleucos.
19. Personnellement, qui était le prince qui devint “ fort contre lui ” ? Quel rôle joua-t-il ainsi que ses successeurs ?
19 Maintenant, qui est l’autre prince ou chef militaire d’Alexandre qui, d’après l’ange, devait “ devenir fort contre lui ” et dont la domination serait une “ grande domination ” ? C’est le général Séleucos Nicator, qui assume le rôle du “ roi du nord ”. À sa mort, son fils Antiochus Ier (Sôter ou Sauveur) lui succéda. Ce roi n’est pas retenu dans la prophétie de l’ange, car il mourut en combattant, non pas le “ roi du midi ”, mais les Galates en Asie Mineure. Son fils, Antiochus II, qui en vint à être appelé The-osʹ ou “ Dieu ”, lui succéda. Il épousa une femme du nom de Laodice et donna au fils aîné qu’il eut d’elle le nom de son grand-père Séleucos.
20. Qui était la fille de ce “ roi du midi ” ? Quelle traduction son père fit-il entreprendre ?
20 Qu’en est-il de tout cela ? L’ange dit : “ Et au bout de plusieurs années (à la fin des ans, JPS), ils s’uniront ensemble ; et la fille du roi du midi viendra vers le roi du nord pour faire un arrangement droit (un accord, JPS) ; mais elle ne conservera pas la force de son bras ; et il ne subsistera pas, ni son bras ; et elle sera livrée, elle, et ceux qui l’ont amenée, et celui qui l’a engendrée, et celui qui lui aidait (l’obtint, JPS) dans ces temps-là. ” (Dan. 11:6, Da). Qui est cette “ fille du roi du midi ” ? C’est Bérénice, fille de Ptolémée II (Philadelphe) d’Égypte. Selon la tradition, ce roi égyptien fit preuve de bienveillance à l’égard de ses sujets juifs et prit des dispositions pour que fût entreprise la traduction en grec des Écritures hébraïques inspirées. Cette traduction produisit finalement la célèbre Septuagint Version, la version des Septante, grecque, que les chrétiens parlant cette langue utilisaient au premier siècle de notre ère.
21. Suivant l’accord conclu, que devint la fille du roi du midi ? Quel en fut le résultat ?
21 Le roi Ptolémée II fit deux fois la guerre contre le “ roi du nord ” syrien, Antiochus II (Théos). En 250 av. J.-C., les deux rois conclurent un arrangement en vue de la paix. Comme prix de cette alliance ou “ accord ”, le roi du nord syrien, Antiochus II, devait prendre pour femme Bérénice, la fille du roi Ptolémée II. Mais, déjà époux de Laodice, il fut obligé de divorcer d’avec elle pour se marier avec Bérénice, l’Égyptienne. De cette dernière il eut un fils qui devint héritier du trône du “ roi du nord ”, à l’exclusion des fils de sa première épouse Laodice.
22. Comment le “ bras ” de Bérénice ne subsista-t-il pas ? Comment fut-elle “ livrée ”, elle, ainsi que ceux qui l’avaient amenée et celui qui l’avait engendrée ?
22 Le “ bras ” ou force d’appui de Bérénice était son père, le roi Ptolémée II. En conséquence, quand il mourut, en 246-7 av. J.-C., Bérénice ne “ conserv(a) pas la force de son bras ” auprès de son mari, le roi Antiochus II de Syrie. Il la rejeta et reprit sa première femme, Laodice, et nomma son fils aîné, Séleucos Callinicos, son successeur sur le trône syrien. Le malheur s’abattit sur toute la famille de Bérénice, comme l’avait annoncé la prophétie. Non seulement son père, “ son bras ”, ne subsista pas, mais encore son “ enfant ” et elle-même. Elle fut livrée avec son jeune fils pour être assassinée, conformément au plan ourdi par Laodice. Ceux qui l’avaient amenée, évidemment les gens de sa suite qui l’avaient conduite d’Égypte en Syrie, souffrirent eux aussi. Ces crimes n’apaisèrent pas Laodice. Ce fut sans doute par elle, comme la tradition le dit, qu’Antiochus II (Théos), qui avait soutenu Bérénice, fut empoisonné. Quelle fin pour un “ dieu ” ! Ce fut évidemment pour l’empêcher de divorcer une seconde fois. Ainsi, le père de Bérénice qui l’avait engendrée et son mari syrien qui l’avait obtenue pour un temps moururent tous les deux. Le trône syrien fut ainsi laissé au fils aîné de Laodice, Séleucos II, successeur légitime de son père. Il est certain que tout cela n’affermit pas la cause de la paix.
23. Qui étaient les “ racines ” de Bérénice ?
23 Une réaction se produirait ; l’ange l’avait annoncé, en déclarant : “ Mais l’un des rejetons de ses racines se lèvera à sa place, et viendra vers l’armée, et entrera dans la forteresse du roi du nord, et disposera d’eux (agira contre eux, Da) et prévaudra. ” (Dan. 11:7, JPS). Les “ racines ” de Bérénice étaient naturellement ses parents, Ptolémée II (Philadelphe) et sa femme-sœur Arsinoé.
24. Comment “ l’un des rejetons de ses racines ” se leva-t-il pour entrer dans la forteresse du roi du nord et l’emporter en agissant contre ceux qui s’y trouvaient ?
24 Le “ rejeton de ses racines ” qui s’éleva à la place de son père fut son frère, qui devint alors “ roi du midi ” sous le nom de Ptolémée III, surnommé Évergète (le Bienfaisant). Il commença à “ se lever ” à la mort de son père en prenant le pouvoir en qualité de roi. Immédiatement, il se mit en route pour venger le meurtre de sa sœur Bérénice dans la capitale syrienne, Antioche. Avec son armée il marcha contre le roi de Syrie, Séleucos II Callinicos que Laodice, sa mère, avait employé pour assassiner Bérénice et son jeune fils. Ptolémée II entra dans la forteresse du roi du nord et fit justice en faisant mourir la reine mère Laodice. De plus, il envahit la Syrie, s’empara de la partie fortifiée d’Antioche la capitale et de son port Séleucie. Puis, se déplaçant vers l’est à travers la “ grande domination ” du roi du nord, il mit à sac Babylone et Suse et poursuivit sa marche vers les régions aussi éloignées que les rivages de l’Inde. C’est de cette manière que le meurtrier Séleucos II fut arraché de son trône syrien.
25. Comment fit-il disparaître un outrage religieux ? Pour cette action, quel nom s’est-il acquis ?
25 L’ange de Jéhovah avait prédit que le roi du midi ferait également disparaître un outrage religieux : “ Il enlèvera même et transportera en Égypte leurs dieux et leurs images de fonte, et leurs objets précieux d’argent et d’or. Puis il restera quelques années éloigné du roi du (nord). ” (Dan. 11:8). Plus de deux siècles auparavant, aux jours du pharaon Psammétique III, le roi perse, Cambyse, de la quatrième puissance mondiale, avait vaincu l’Égypte et emporté triomphalement dans son pays les dieux égyptiens conquis, “ leurs images de fonte ”. Maintenant, en pillant Suse, l’ancienne capitale royale de la Perse, et Babylone, le roi du midi victorieux, Ptolémée III, retrouva les dieux de l’ancienne Égypte qui avaient été déportés, et reprit ces captifs aux dévaliseurs de temples. Il les ramena dans leur patrie. C’est ainsi qu’il s’acquit le titre d’Évergète ou Bienfaisant, de la part des Égyptiens reconnaissants.
26. Pourquoi “ resta-t-il quelques années éloigné du roi du nord ” ? Que ramena-t-il avec lui dans son pays ?
26 Des troubles intérieurs qui surgirent dans le sud de l’Égypte rappelèrent vers le pays du Nil le vainqueur, Ptolémée III. Obligé de réprimer la révolte chez lui, il ne put tirer profit des succès remportés sur le roi du nord. Aussi renonça-t-il à lui infliger d’autres blessures. Outre les dieux dérobés à l’Égypte, Ptolémée III ne ramena pas moins de 2 500 “ objets (vases) précieux d’or et d’argent ”, à titre de butin. On ignore de quelle façon il mourut en 221 av. J.-C., si ce fut de mort naturelle ou s’il fut assassiné, mais il survécut au roi syrien Séleucos II dont il s’était vengé.
27. Pourquoi le roi du nord retourna-t-il après être venu dans le royaume du roi du midi ?
27 Tirant profit de la situation, que fit le roi du nord ? L’ange annonça ce qui suit : “ Et celui-ci viendra dans le royaume du roi du midi et il retournera dans son pays. ” (Dan. 11:9, Da). Séleucos, humilié, voulut une revanche. Il se dirigea vers le sud, entra dans le royaume du roi du midi mais subit une défaite. Dans sa fuite honteuse, seulement avec un petit reste de son armée, il se retira à Antioche, sa capitale syrienne, en 242 av. J.-C. Son surnom Callinicos, “ le beau Vainqueur ”, s’est révélé une fausse appellation. Il mourut avant celui qui l’avait humilié, Ptolémée III d’Égypte, et son fils, Séleucos III, surnommé Céraunos (“ Coup de foudre ”) lui succéda. L’assassinat mit fin au règne de ce fils qui gouverna moins de trois ans. Son frère lui succéda sur le trône de Syrie sous le nom d’Antiochus III et en vint à être appelé “ le Grand ”.
28, 29. a) Qu’arriva-t-il au fils aîné de ce roi du nord ? b) Comment le plus jeune fils vint-il, inonda-t-il, revint-il et poussa-t-il le combat ?
28 Concernant ces deux fils du roi syrien Séleucos Callinicos, l’ange avait prophétisé : “ Mais ses fils s’irriteront et rassembleront une multitude de forces nombreuses ; et l’un d’eux viendra et inondera et passera outre ; et il reviendra et poussera le combat jusqu’à sa forteresse. ” — Dan. 11:10, Da.
29 Séleucos III (Céraunos), le premier fils, mourut assassiné, alors qu’il était en campagne vers l’ouest en Asie Mineure. Son frère, l’autre fils, Antiochus le Grand, rassembla de grandes forces en vue d’une attaque contre le royaume du roi du midi, alors Ptolémée IV, surnommé Philopator. Le nouveau roi du nord, Antiochus III, entra finalement en conflit avec la puissance naissante de Rome. Mais en premier lieu il dirigea ses forces militaires de façon à ruiner les conquêtes égyptiennes, reprit le port de Séleucie ainsi que la province de la Cœlésyrie (Syrie creuse), les villes côtières de Tyr et de Ptolémaïs et les cités voisines. Il mit en déroute la première armée égyptienne que Ptolémée IV envoya contre lui. Il s’empara aussi de nombreuses villes de la Judée en Palestine. Au cours de l’hiver, Antiochus III, vainqueur, prit ses quartiers d’hiver avec ses 60 000 soldats, à Ptolémaïs, à environ quarante kilomètres au sud de Tyr. Au printemps suivant (217 av. J.-C.), il “ rev(int) et pouss(a) le combat jusqu’à sa forteresse ”.
30. Où le roi du midi le rencontra-t-il pour le combat ? Qu’est-ce qui fut livré entre ses mains ?
30 L’ange de Jéhovah montra que la fortune de la bataille tournerait ; il dit : “ Et le roi du midi s’exaspérera, et sortira, et fera la guerre contre lui, contre le roi du nord ; et celui-ci mettra sur pied une grande multitude, mais la multitude sera livrée en sa main. ” (Dan. 11:11, Da). Irrité, le roi du midi, Ptolémée IV Philopator (ou Tryphon), se dirigea vers le nord, avec 70 000 soldats, pour combattre l’ennemi qui s’avançait. Ils se rencontrèrent à Raphia, ville côtière située à trente kilomètres environ au sud de Gaza, non loin de la frontière septentrionale de l’Égypte. Le roi syrien avait levé une “ grande multitude ›, forte de 60 000 guerriers, mais cette multitude fut livrée entre les mains du roi du midi.
31. Lors de la bataille, comment une multitude fut-elle ôtée ? Quelles furent les conditions du traité de paix qui fut signé ? Pourquoi le roi du midi ne prévalut-il pas mais eut le cœur exalté ?
31 “ Et quand la multitude sera ôtée, son cœur s’exaltera, et il fera tomber des myriades ; mais il ne prévaudra pas. ” (Dan. 11:12, Da). Le roi du midi, Ptolémée IV, fit périr 10 000 soldats syriens et 300 cavaliers et fit plus de 5 000 prisonniers, grosse perte pour le roi du nord. Les deux souverains signèrent alors un traité de paix, et Antiochus fut obligé de céder la Phénicie, y compris Tyr et Ptolémaïs, et la Cœlésyrie qu’il avait conquises. Mais il n’abandonna pas son port syrien, Séleucie. Cette paix fut à son avantage, car le roi du midi n’exploita pas sa victoire pour “ prévaloir ”. Il se livra à une vie de dissipation en Égypte et ne laissa pas de successeur capable de mener une guerre d’agression contre la Syrie, celui qui le remplaça sur le trône d’Égypte étant son jeune fils âgé de cinq ans, Ptolémée V. Ce ne fut que de nombreuses années après que son adversaire syrien, Antiochus III, mourut. L’ange de Jéhovah avait annoncé : “ Il ne prévaudra pas. ” À cause de cette victoire, son cœur “ s’élev(a) ”, contre Jéhovah Dieu en particulier. Juda et Jérusalem étaient encore sous sa domination mais il adopta une attitude qui le dressa contre le peuple de Jéhovah.
32. Comment ce roi du nord, vaincu, ne cessa-t-il de grandir ? Comment entra-t-il en conflit avec Rome, pour son désastre ?
32 Le roi du nord Antiochus III, après sa défaite à Raphia, se retira dans sa capitale syrienne à Antioche. Contrairement à son ennemi victorieux, il ne cessa de grandir, s’acquérant le titre de Mégas, le Grand. Il orienta son génie militaire vers l’est et vainquit les Parthes en 209 av. J.-C. L’année suivante, il dirigea son expédition encore plus à l’est, contre les Bactriens, au plus profond de l’Asie. Ces expéditions heureuses lui valurent le titre de “ le Grand ”. Se tournant alors vers l’ouest, il s’empara d’Éphèse, en Asie Mineure, dont il fit sa capitale. Il traversa l’Hellespont (le détroit resserré des Dardanelles) et pénétra en Europe. Là, il rebâtit la ville de Lysimaque que le général d’Alexandre, Lysimaque, avait fondée. À ce moment, Rome lui demanda de cesser toute intervention en Europe. En 191 av. J.-C., les Romains lui déclarèrent officiellement la guerre. Il subit finalement une défaite à Magnésie en Asie Mineure, non loin de sa capitale Éphèse. Au moment de la conclusion de la paix avec Rome, il abandonna tout ce qui se trouvait du côté romain des monts Taurus en Asie Mineure et paya une indemnité. Il fut le père de Cléopâtre, qu’il donna en mariage au roi du midi, Ptolémée V. Dès lors, les reines d’Égypte de la ligne ptolémaïque portèrent ordinairement ce nom de Cléopâtre.
33. Comment ce roi du nord s’avança-t-il à la fin des années avec une armée bien équipée et s’empara-t-il des territoires appartenant à l’Égypte ?
33 Concernant le roi du nord Antiochus III le Grand, l’ange de Jéhovah avait encore annoncé : “ Alors le roi du nord mettra de nouveau sur pied une multitude plus nombreuse que la première, et à la fin des temps, des années, il s’avancera avec une grande armée et (un abondant équipement, JPS). ” (Dan. 11:13, La). Les “ temps ” ou années annoncés ici furent, selon les faits, d’une durée de douze années ou plus après la bataille de Raphia où Ptolémée IV lui avait infligé une défaite. Après ce nombre d’années, le vainqueur de ce combat mourut et son fils, âgé de cinq ans, devint le roi du midi, sous le nom de Ptolémée V. Profitant du jeune âge de ce dernier, Antiochus III se mit à reconquérir tous les territoires qu’il avait perdus. À cette fin, il se ligua avec Philippe V, roi de Macédoine, contre le jeune Ptolémée V. Il envahit alors la Phénicie, la Syrie, s’empara de la ville côtière de Gaza près de l’Égypte. Il possédait une grande armée avec un abondant équipement.
34. Quelles difficultés le jeune roi du midi connut-il ?
34 Les temps devaient devenir difficiles pour le roi du midi comme l’indiquait la suite de la prophétie donnée par l’ange de Jéhovah à Daniel : “ Et dans ces temps-là, plusieurs se lèveront contre le roi du midi, et les violents de ton peuple (les fils des gens violents, La) s’élèveront pour accomplir la vision ; mais ils tomberont (trébucheront, Jé). ” (Dan. 11:14, Da). Outre le roi syrien Antiochus III et son allié macédonien, le roi Philippe V, le jeune roi du midi eut à lutter contre d’autres fomentateurs de troubles dans son propre pays, en Égypte. En qualité de tuteur, Agathocle gouvernait au nom du roi mais il traitait les Égyptiens avec arrogance, et un grand nombre d’entre eux se révoltèrent.
35. Comment quelques-uns du peuple de Daniel devinrent-ils des fomentateurs de troubles, mais comment trébuchèrent-ils en ne réussissant pas à confirmer la vision ?
35 D’après la prophétie, quelques-uns même du peuple de Daniel se levèrent en perturbateurs. C’étaient les “ fils des gens violents ”, des hommes de violence, des révolutionnaires en quelque sorte. La “ vision ” qu’ils ont pu avoir de la Parole de Jéhovah, ils essayèrent de l’accomplir avant le temps en harmonie avec leur façon égoïste de comprendre la question. Leur effort ou mouvement n’avait aucun rapport avec l’érection d’un temple en Égypte, celui qui fut appelé temple d’Onion du nom du prêtre juif Onias et construit par le fils de ce grand prêtre, Onias III, pour amener de force l’accomplissement visible d’Ésaïe 19:19. Ces Juifs, hommes de violence, se trompaient s’ils pensaient mettre fin aux “ temps fixés des nations ” qui avaient commencé en 607 av. J.-C., quand Jérusalem fut dévastée et que les Juifs vinrent sous la domination des “ sept temps ” des gentils. En cherchant à devancer le Dieu très-haut à ce sujet ou sur toute autre question que Daniel 11:14 ne révèle pas, ils étaient condamnés à “ trébucher ”, à échouer.
36. Comment le roi du nord vint-il alors et comment les bras du midi ne lui résistèrent-ils pas ?
36 L’ange de Jéhovah regarda alors vers le nord, vers ces hommes d’entre le peuple de Daniel et dit : “ Et le roi du nord viendra, et il élèvera une terrasse, et s’emparera de la ville bien fortifiée ; et les bras du midi ne résisteront pas ; et quant à ses hommes choisis, il n’y aura pas de force en eux pour résister. Mais celui qui vient contre lui agira selon son gré, et personne ne tiendra devant lui ; et il se tiendra dans le beau pays, ayant l’extermination dans sa main. ” (Dan. 11:15, 16, JPS). Les “ bras du midi ” que le roi Ptolémée V Épiphane envoya sous le commandement du général Scopas se révélèrent impuissants pour “ résister ” à la pression du nord. Le général égyptien rencontra Antiochus III le Grand bien au nord de Jérusalem, à Panéas (appelée plus tard Césarée de Philippe). La rencontre se produisit sur le cours supérieur du Jourdain, près du mont Hermon, tout près du lieu où Jésus-Christ fut transfiguré ultérieurement (Mat. 16:13 ; 17:1-9). Là, la bataille fut engagée.
(À suivre)
[Note]
a Voyez la carte du royaume du nord hellénique et celle du royaume du midi à la page 380.
[Carte, page 380]
HELLENIC EMPIRES of the North and the South (312-30 B.C.)