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“ L’homme méprisé ”La Tour de Garde 1961 | 15 août
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“ L’homme méprisé ”
L’HISTORIEN romain, Suétone, écrivit une histoire des douze Césars. Fils d’un chevalier romain, il tint de la bouche de témoins oculaires la majeure partie de sa documentation sur le plus détestable des Césars. Lui-même vécut près de trente ans sous leur règne et eut toute facilité pour consulter les archives impériales et sénatoriales. Il est intéressant de noter le portrait qu’il fait de Tibère César, celui dont la prophétie biblique parle comme de “ l’homme méprisé ” ; et cela, à cause de ses défauts (Dan. 11:21). Voici ce qu’il écrit au sujet de cette personne méprisée, dans son ouvrage Vies des douze Césars :
“ Dès l’enfance même on put discerner certains traits du caractère froid et brutal de Tibère. Theodorus le Gadarene, qui lui enseigna la rhétorique, fut le premier, semble-t-il, à s’en apercevoir, puisque, chaque fois qu’il devait le réprimander, il avait coutume de le qualifier de “ boue, pétrie avec du sang ! ” Mais, après que Tibère fut devenu empereur, alors que sa modération feinte lui attirait encore la faveur du peuple, il ne pouvait faire aucun doute que Théodore eût eu raison (...)
“ À un préteur qui lui demandait s’il était d’avis que les tribunaux se réunissent pour juger les cas de lèse-majesté, Tibère répliqua qu’il fallait appliquer la loi ; et il l’appliqua d’ailleurs d’une façon des plus inhumaines. Un homme fut accusé d’avoir décapité une statue d’Auguste avec l’intention de lui mettre une autre tête ; son cas fut jugé devant le Sénat et, comme les preuves fournies étaient contradictoires, Tibère interrogea les témoins sous la torture. Le coupable fut condamné à mort, ce qui créa un précédent pour des accusations forcées : alors, les gens purent être exécutés pour (...) avoir changé de vêtements près d’une statue d’Auguste, ou bien pour avoir porté une bague ou une pièce de monnaie à l’effigie d’Auguste dans des lieux d’aisances ou des maisons de débauche ; ou encore pour avoir critiqué n’importe quels parole ou geste d’Auguste. Ce fut le comble lorsqu’on mit à mort un homme pour le simple fait d’avoir permis au conseil municipal de sa ville natale de lui voter l’attribution d’une marque de distinction le jour même où l’on avait voté la célébration d’un cérémonial en l’honneur d’Auguste.
“ Tibère commit tant d’autres cruautés sous prétexte de réformer les mœurs publiques — mais en réalité pour le plaisir de voir souffrir — que de nombreuses satires furent écrites contre les atrocités de l’époque (...)
“ Quelques jours après son arrivée à Capri, un pêcheur vint soudainement troubler sa solitude en lui présentant un énorme muge qu’il avait traîné en haut des falaises que ne parcourait aucun sentier battu, à l’arrière de l’île. Tibère fut si effrayé qu’il ordonna à ses gardes de frotter le visage du pêcheur avec le muge. Les écailles l’écorchèrent vif et le pauvre homme criait dans sa douleur : “ Le ciel soit loué que je n’ai pas apporté à César l’énorme crabe que j’ai attrapé aussi ! Tibère envoya chercher le crabe et ordonna qu’on l’utilisât de la même façon (...)
“ Tibère ne tarda pas à se livrer à toutes sortes d’atrocités et ne manqua jamais de victimes : ce furent d’abord les amis et les relations moins intimes de sa mère (...) finalement, ceux de Séjan (commandant des gardes prétoriens, exécuté également). Séjan écarté de son chemin, ses cruautés s’accrurent, ce qui prouvait que, contrairement à l’opinion de certains, Séjan ne l’avait pas incité à les commettre mais lui avait simplement fourni les occasions qu’il recherchait (...)
“ Il faudrait longtemps pour dresser en détail la liste des cruautés de Tibère ; je me contenterai de quelques exemples. Pas un jour, si sacré qu’il fût, ne se passait sans exécution (...) Nombre de ses victimes-hommes étaient accusées et punies avec leurs enfants — en réalité, certaines le furent par leurs enfants — et il était interdit à leur famille de les pleurer. Des récompenses spéciales étaient votées pour les dénonciateurs et, dans certains cas, pour les témoins également. On ajoutait toujours foi à la parole d’un dénonciateur (...)
“ Les cadavres de toutes les personnes exécutées étaient jetés sur les “ Marches endeuillées ” et traînés jusqu’au Tibre au moyen de crochets — jusqu’à vingt par jour, y compris les femmes et les enfants. La tradition s’opposait à l’étranglement des vierges ; aussi, lorsque des jeunes filles avaient été condamnées à mort, le bourreau commençait-il par les violer (...) À Capri, on montre encore au sommet de la falaise le lieu où Tibère avait coutume de regarder ses victimes qu’on jetait à la mer (...)
“ Il existe un grand nombre de preuves, non seulement de la haine que Tibère s’attira, mais de l’état de terreur dans lequel il vécut lui-même et des outrages dont on l’accabla (...) La nouvelle de sa mort causa une telle joie à Rome que les gens couraient en hurlant : “ Au Tibre avec Tibère ! ” et d’autres priaient la Mère Terre et les Dieux de l’Enfer de ne lui donner aucune demeure en bas sauf parmi les damnés. ”
Tibère fut vraiment un homme méprisé.
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Questions de lecteursLa Tour de Garde 1961 | 15 août
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Questions de lecteurs
● À quels principes scripturaux devons-nous nous conformer pour élever les enfants dans des foyers où l’un des parents est un chrétien témoin de Jéhovah voué et l’autre pas ? — En réponse à différentes questions posées à ce sujet.
D’après les Écritures, le mari et père est chef du foyer. Chrétien témoin de Jéhovah voué, il a la responsabilité de pourvoir aux intérêts spirituels de sa famille aussi bien que matériels (I Tim. 5:8). Même si sa femme n’est pas croyante, il doit veiller à ce que ses enfants reçoivent une éducation chrétienne adéquate et une formation, à la maison aussi bien qu’à la Salle du Royaume. En outre, il s’efforcera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider sa femme à voir la vérité contenue dans la Parole de Dieu. En même temps, il doit lui garantir la liberté d’adorer Dieu comme elle l’entend. Il se peut qu’elle insiste même parfois pour emmener les enfants à son lieu de culte. Garantir sa liberté de culte peut même signifier lui permettre d’installer un sapin de Noël dans sa chambre. Mais le mari ne permettra toutefois pas que toutes les pièces ou l’extérieur de l’appartement soient décorés de cette manière. En
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