14e partie : “ Que ta volonté soit faite sur la terre ”
Dans la seconde année du règne de Nebucadnetsar, roi de Babylone, en qualité de dominateur du monde antique, Jéhovah Dieu prédit la “ marche des puissances mondiales ”. Le chapitre IV de notre instrument d’étude biblique “ Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ” examine ce sujet. Pour préfigurer cette marche des puissances mondiales, Jéhovah envoya à Nebucadnetsar un songe dont le roi ne put se souvenir. Le prophète de Jéhovah, Daniel, fut employé pour empêcher la situation de devenir désastreuse pour les sages de Babylone, incapables soit de rappeler le rêve soit d’en donner l’interprétation. Attribuant à Jéhovah Dieu le mérite de l’élucidation du mystère, Daniel décrivit le rêve dans tous ses détails. Le roi avait vu en songe une grande image métallique, dont la tête était d’or, la poitrine et les bras d’argent, le ventre et les cuisses d’airain ou de cuivre, les jambes de fer, et les pieds et les orteils, de fer mêlé avec de l’argile. Cependant, la statue tout entière fut détruite par une pierre, détachée d’une montagne sans le secours d’aucune main, qui frappa la statue et la réduisit en poussière. Ainsi que Daniel le fit comprendre, la tête d’or était le roi Nebucadnetsar. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Le corps sous la tête d’or représentait-il une organisation immobile assujettie au roi Nebucadnetsar, ne présentant de traits prophétiques que dans les parties inférieures, jambes, pieds et orteils ?
La “ marche des puissances mondiales ” depuis les jours du roi Nebucadnetsar de Babylone fut prédite au moyen d’une statue de métal apparue dans un songe que fit ce puissant maître du monde. Lorsqu’il interpréta le songe, Daniel, le prophète de Jéhovah, montra que la tête d’or de la statue préfigurait la dynastie ou lignée des rois babyloniens en commençant par Nebucadnetsar ; la poitrine et les bras d’argent préfiguraient l’empire médo-perse représenté par sa lignée de rois ; le ventre et les cuisses de bronze (cuivre) représentaient la puissance mondiale suivante, l’empire macédonien ou grec, établi par Alexandre le Grand ; et les jambes de fer préfiguraient, en premier lieu, l’empire romain, qui engloutit les différents empires helléniques qu’Alexandre le Grand avait laissés derrière lui. L’empire romain devint ainsi la sixième puissance mondiale de l’histoire biblique. Mais la réalisation de l’image du songe de Nebucadnetsar s’acheva-t-elle avec l’empire romain ?
20. De quelle manière ce “ royaume ” semblable à l’argent était-il “ après ” ? Comment était-il inférieur au royaume représenté par la tête d’or ? Que fut-il prédit au sujet du conquérant de Babylone ?
20 Elle symbolisait le “ royaume ” ou puissance mondiale des Mèdes et des Perses. L’expression “ Après toi ” se réfère au temps et rappelle à Nebucadnetsar qu’un autre royaume succédera à sa dynastie pour exercer la domination mondiale. Il était encore à venir. L’expression “ inférieur à toi ” se réfère à la position de la nouvelle puissance mondiale ou à sa qualité, comparée avec la puissance mondiale babylonienne. Elle était inférieure à la tête d’or et d’un métal moins précieux, l’argent. Cette puissance mondiale des Mèdes et des Perses développa une civilisation d’une éclatante splendeur mondaine qui ne fut pas moindre que celle de Babylone. Mais elle n’eut pas, devant Jéhovah, l’éminente distinction de renverser son royaume typique à Jérusalem. Avant que la Médo-Perse devînt une puissance mondiale, la quatrième de l’histoire biblique, le roi Cyrus le Perse réussit à unifier la Médie et la Perse, après quoi il conquit le puissant royaume de Lydie dans l’Asie Mineure occidentale. La parole prophétique de Jéhovah prédit que Cyrus monterait contre Babylone et la ferait tomber de sa position élevée jusqu’au ciel. Après cela, ce conquérant perse serait employé comme instrument pour accomplir une œuvre de restauration que Jéhovah avait décidé qu’il ferait. — És. 44:28.
21, 22. Comme preuve que ce fut Jéhovah qui livra Babylone entre les mains de Cyrus, que déclara Ésaïe longtemps à l’avance ?
21 Ce qui prouve que ce fut en réalité le Dieu très-haut qui livra la Babylone de puissance mondiale entre les mains de Cyrus le Grand, c’est que le prophète Ésaïe déclara près de deux cents ans à l’avance :
22 “ Ainsi parle (Jéhovah) à son Oint, à Cyrus, qu’il a pris par la main droite pour abattre devant lui des nations et dépouiller les reins des rois, pour forcer devant lui les battants de sorte que les portes ne soient plus fermées. Moi, je marcherai devant toi en nivelant les hauteurs. Je fracasserai les battants de bronze, et briserai les barres de fer. Je te livrerai les trésors secrets et les richesses cachées, pour que tu saches que je suis (Jéhovah), le Dieu d’Israël qui t’appelle par ton nom. C’est à cause de mon serviteur Jacob et d’Israël mon élu, que je t’ai appelé par ton nom, t’ennoblissant sans que tu me connaisses. Je suis (Jéhovah), sans égal ; moi excepté, il n’y a pas de dieu. Sans que tu me connaisses, je te fais prendre les armes pour qu’on sache du levant jusqu’au couchant que tout est néant sauf moi. Je suis (Jéhovah) sans égal ; c’est moi qui l’ai suscité (dans ma justice, NW), je lui ai aplani la route. Il reconstruira ma ville, il rapatriera mes déportés sans rançon ni indemnité (présents, Segond), dit (Jéhovah) des armées. ” — És. 45:1-6, 13, Jé.
23. a) Comment les forces de Cyrus pénétrèrent-elles à l’intérieur des murs de Babylone ? Qui fut associé avec les Perses dans sa prise ? b) Comment un message changea-t-il les réjouissances de Belschatsar en épouvante ?
23 Les portes de Babylone ayant été étrangement laissées ouvertes, la nuit du 6 au 7 octobre 539 av. J.-C., les troupes conquérantes descendirent le lit asséché de l’Euphrate et, franchissant les quais, pénétrèrent à l’intérieur des très hautes murailles de Babylone. Les prophéties de Jéhovah, transmises par Ésaïe, prédisaient que les guerriers d’Élam et de Médie seraient associés avec Cyrus dans la conquête de Babylone (És. 13:17-22 ; 21:2, 9). En harmonie avec cela, l’oncle de Cyrus, Darius le Mède, s’associa à lui dans cette action victorieuse contre Babylone. Le prophète Daniel se trouvait dans la ville à ce moment-là. Il étudiait les prophéties de Dieu, y compris celles transmises par Jérémie, lequel avait prédit également la chute de Babylone ou Schéschac (Dan. 9:1, 2 ; Jér. 25:12-26 ; 50:1 à 51:64). La nuit où Babylone tomba, où son dernier roi fut tué, celui-ci, Belschatsar, et ses nombreux seigneurs festoyaient, se croyant en toute sécurité derrière les murs de la ville. Les réjouissances se changèrent en épouvante quand Jéhovah fit apparaître une main d’homme qui écrivit sur le mur de la salle du festin de Belschatsar d’étranges caractères alphabétiques. Finalement, on dut faire appel au prophète Daniel pour lire et interpréter l’écriture sur le mur. Sous inspiration, Daniel vit que le miraculeux message confirmait ce que les prophètes de Jéhovah, Ésaïe et Jérémie, avaient prédit longtemps auparavant. Daniel déclara que son Dieu, le Dieu d’Israël, était l’auteur du message. Il dit :
24. Que disait le message lu et interprété par Daniel ?
24 “ Il a donc envoyé cette main qui, toute seule, a tracé cette écriture. L’écriture tracée, c’est : Mené, Mené, Teqél et Parsîn (pluriel du mot Pharès). Voici l’interprétation de ces mots : Mené : Dieu a mesuré (compté, Da) ton royaume et l’a livré ; Teqél : tu as été pesé dans la balance et ton poids se trouve en défaut ; Parsîn (Pérès, Da) : ton Royaume a été divisé et donné aux Mèdes et aux Perses. ”
25. Comment le message s’avéra-t-il, cette nuit-là ? Quel changement de domination mondiale eut lieu ?
25 Avant la fin de cette nuit-là, la prophétie écrite à la main sur le mur se réalisa, justifiant la parole de Jéhovah et de son prophète Daniel. “ Cette nuit-là, le roi chaldéen Balthazar (Belschatsar, Segond) fut assassiné, et Darius le Mède reçut le royaume, âgé déjà de soixante-deux ans. ” (Dan. 5:24-28, 30 ; 6:1, Jé). À la mort de ce dernier roi de la dynastie de Nebucadnetsar régnant sur Babylone, la tête d’or de la statue de son rêve cessa d’exister comme puissance mondiale. La Médo-Perse, en tant que poitrine et bras d’argent, parvint à la domination comme quatrième puissance de l’histoire biblique. Cela eut lieu en 539 av. J.-C.
26. Quand et comment la prophétie sur la restauration des Juifs s’accomplit-elle ? La désolation de Babylone commença-t-elle immédiatement ?
26 Évidemment, à la mort de son oncle Darius le Mède, Cyrus le Perse devint l’unique chef de l’empire perse. Il accomplit l’œuvre de restauration prédite par Ésaïe. En 537 av. J.-C.a, le décret de Cyrus entra en vigueur à l’égard des Juifs captifs, alors en exil à Babylone, et le fidèle reste juif fut libéré afin de retourner dans sa terre natale pour y rebâtir le sanctuaire de Jéhovah et la ville sainte de Jérusalem. Conquise, la ville de Babylone ne tomba pas immédiatement en ruine en accomplissement de la prophétie de Jéhovah concernant sa désolation éternelle, mais le roi Cyrus exerça de cette ville sa domination.
27, 28. a) Que représentaient la poitrine et les bras d’argent de la statue du songe de Nebucadnetsar ? b) Comment Cambyse agrandit-il l’empire perse ? Quel rapport y avait-il entre Xerxès Ier et Artaxerxès Ier et deux personnages célèbres de la Bible ?
27 La poitrine et les bras d’argent que Nebucadnetsar avait vus dans son rêve représentaient un “ royaume ”, la lignée des rois commençant par Cyrus le Grand, qui régna conjointement avec son oncle Darius le Mède, pendant un temps, lignée qui se prolongea pendant plus de deux cents ans. Dans cette lignée des rois perses, le nombre des souverains est plus grand que le nombre restreint, de ceux que la Bible désigne par leur nom. Cyrus fut le premier Aryen ou le premier de la branche japhétique de la famille humaine à devenir maître du monde. En sa qualité de souverain du monde, Cyrus le Grand régna pendant neuf ans et fut remplacé en l’an 529 par le roi Cambyse qui étendit l’empire perse grâce à sa conquête de l’Égypte en l’année 525. Un usurpateur lui succéda, en 522, un mage nommé Gaumâta qui se prétendait Smerdis. Il régna moins de huit mois, et fut mis à mort par Darius, premier roi perse de ce nom, lequel devint ainsi roi en 521 av. J.-C.
28 Ce roi perse, Darius Ier, déclencha une campagne contre la Grèce mais subit une défaite à la bataille de Marathon. Il fut remplacé, en 486-485 av. J.-C., par Xerxès Ier ou Assuérus, mari de la reine Esther de la Bible (Esther 1:1-3 ; 3:7). Lui aussi se mit en campagne pour conquérir la Grèce mais échoua, subissant une défaite militaire aux Thermopyles et un désastre naval dans la bataille de Salamine en 480 av. J.-C. Son successeur fut Artaxerxès Ier, surnommé Longuemain parce que sa main droite était plus longue que la gauche. Ce fut pendant la vingtième année du règne de cet Artaxerxès, ou en 455 av. J.-C., que ce roi délégua Néhémie, son échanson juif, à la fonction de gouverneur de la province de Judée, pour aller reconstruire les murs de Jérusalem. C’est au moment où Néhémie rebâtit les murs de la ville que les “ soixante-dix semaines ” d’années, de Daniel 9:24-27, commencèrent à compter, ce calcul fixant la date de l’apparition et de la mort du Messie ou Christ, Jésus de Nazareth. — Néh. 1:1 ; 2:1-18.
29. Avec le règne de quel roi la puissance mondiale perse prit-elle fin ? Par qui fut établie la puissance mondiale suivante ?
29 Puis, dans l’ordre, vinrent : le roi Xerxès II ; Darius II (le Perse) ; Artaxerxès II, surnommé Mnémon ; Artaxerxès III, surnommé Ochos ; Arsès, qui régna deux ans (338-336 av. J.-C.) ; et, finalement, Darius III, surnommé Codoman, dont le règne se termina brusquement en 331 av. J.-C. Avec lui, la puissance mondiale perse, symbolisée par la poitrine et les bras d’argent de la statue du songe de Nebucadnetsar, prit fin. Cette fin fut amenée par la défaite qu’elle subit cette année-là à la bataille de Gaugamèles, lieu voisin de celui où s’élevait autrefois Ninive, capitale de l’empire assyrien. Par qui fut-elle vaincue ? Par le Macédonien qui établit la puissance mondiale suivante, l’empire macédonien ou grec, la cinquième puissance mondiale, à savoir, par Alexandre le Grand.
CINQUIÈME, SIXIÈME ET SEPTIÈME PUISSANCES MONDIALES
30. Comment dans son interprétation Daniel prédit-il cet empire macédonien ou grec ? Comment devint-il celui “ qui dominera la terre entière ” ?
30 Dans notre étude de la statue de métal du songe de Nebucadnetsar, nous en arrivons maintenant à “ son ventre et ses cuisses de bronze (ou de cuivre) ”. Le prophète Daniel dit à Nebucadnetsar que cette partie de l’image représentait un royaume ou une lignée de rois : “ Après toi se dressera un autre royaume, inférieur à toi, et un troisième royaume ensuite, de bronze, qui dominera la terre entière. ” (Dan. 2:39, Jé). Alexandre était le fils du roi Philippe II de Macédoine, qui imposa son pouvoir à toute la Grèce jusqu’au sud et mit fin au système grec des états-cités. Alexandre réalisa l’ambition de son père et se mit à la conquête de l’empire perse jusqu’à l’est, en Asie. Cet Alexandre le Grand fut donc annoncé dans la prophétie de Daniel, comme nous le verrons. Il remporta victoire sur victoire sur le roi perse, Darius III, et, en 331 av. J.-C., lui prit la ville de Babylone et le vainquit à la bataille de Gaugamèles. Cette défaite provoqua l’écroulement de la puissance mondiale perse, et Alexandre de Macédoine devint maître du monde, établissant la cinquième puissance mondiale de l’histoire biblique. En 327 av. J.-C., il étendit ses conquêtes jusqu’aux extrémités occidentales de l’Inde. Son empire fut plus grand qu’aucun de ceux qui le précédèrent. De ce point de vue, ce royaume de bronze ou de cuivre était celui “ qui dominera la terre entière ”.
31. Par suite des expéditions entreprises par Alexandre en vue d’étendre son empire, quelle langue devint la langue internationale ? Pour la diffusion de quelle bonne nouvelle partout cette langue devint-elle le moyen d’expression convenable ?
31 Comme maître du monde, Alexandre le Grand ne vécut que huit ans puisqu’il mourut à Babylone en 323 av. J.-C. Durant ses expéditions militaires, le grec dit koinê ou commun se développa ; c’est dans cette langue que les Écritures grecques chrétiennes de la Sainte Bible furent écrites. Par suite de la grande étendue de l’empire d’Alexandre et des colonies grecques qu’il avait établies, le grec koinê devint la langue internationale. C’était donc le moyen d’expression convenable pour répandre la bonne nouvelle du royaume de Dieu sous la domination du Christ dans toutes les parties du monde connu aux jours des apôtres du Christ.
32. Pourquoi le royaume préfiguré par le ventre et les cuisses de bronze ne prit-il pas fin à la mort d’Alexandre ? Par qui son empire fut-il englouti peu à peu ?
32 Quand Alexandre mourut en 323 av. J.-C., le “ royaume ” préfiguré par le ventre et les cuisses de bronze (cuivre) ne prit pas fin pour céder la place à la partie de fer de l’image symbolique Les deux fils et le frère d’Alexandre, formant la lignée des successeurs, furent assassinés en l’espace de quatorze ans. L’empire d’Alexandre fut divisé, quatre de ses généraux s’emparant du pouvoir, chacun régnant sur une partie de l’empire. En moins d’un demi-siècle après sa mort, trois empires helléniques ou grecs, distincts, s’étaient constitués, chacun avec sa propre lignée de rois. L’un de ces empires helléniques fut fondé en Macédoine, un autre en Syrie et le troisième en Égypte. Les deux derniers tentèrent d’helléniser ou de gréciser l’Égypte, le Moyen-Orient et l’Asie aussi loin à l’est que l’Inde. Ce fut durant cette période que les Écritures hébraïques des prophètes de Jéhovah furent traduites dans le grec commun de ce temps-là, pour former ce qu’on appelle la Septante grecque utilisée par les premiers chrétiens. Avec le temps, la puissance croissante de Rome, en Italie, engloutit ces empires helléniques, premièrement celui de Macédoine, puis celui de Syrie, et finalement, celui d’Égypte en l’an 30 av. J.-C.
33. Comment cette nouvelle puissance mondiale fut-elle prédite par Daniel dans son interprétation ? Pourquoi les deux jambes de fer ne devraient-elles pas faire naître l’idée d’une division ?
33 Cette année-là, l’empire hellénique d’Égypte fut assujetti à Rome, et l’Égypte devint une province romaine administrée par un gouverneur romain. En cette année-là (30 av. J.-C.) au plus tard, Rome devint la puissance mondiale dominante, la sixième. La marche des puissances mondiales, comme l’indiquait l’image de métal du songe de Nebucadnetsar, était descendue jusqu’aux jambes de fer. Daniel, interprétant le songe, l’annonça au roi en disant : “ Et il y aura un quatrième royaume, dur comme le fer, comme le fer qui réduit en poudre et écrase tout ; comme le fer qui brise, il écrasera et brisera tous ceux-là. ” (Dan. 2:40, Jé). Le fait qu’il y avait deux jambes de fer ne signifiait pas que la puissance mondiale symbolisée par elles était divisée en un Est et un Ouest ou un Nord et un Sud, pas plus que le fait qu’il y avait deux bras d’argent ne signifiait que l’empire mondial perse était divisé politiquement en deux partis adverses. Rome, sixième puissance mondiale de l’histoire biblique, subit des changements et se révéla plus forte que les empires d’or, d’argent et de bronze (cuivre) qui l’avaient précédée. Pour la force et le pouvoir d’écraser, elle ressemblait vraiment au fer.
34. Pourquoi la puissance mondiale de Rome ne fut-elle pas la seule à être symbolisée par les jambes de fer ?
34 La sixième puissance mondiale, la puissance romaine, ne fut pas la seule puissance mondiale symbolisée par les jambes de fer. Dans le cours des siècles où s’exerça le régime de domination mondiale semblable au fer, s’éleva la plus grande et la plus forte des puissances dans la ligne de marche. Ce fut la septième puissance mondiale, annoncée dans la prophétie biblique : L’Empire britannique, dont la puissance s’accrut avec le temps grâce à la coopération des États-Unis d’Amérique, dans le continent nord américain. Il en résulta une double puissance mondiale, la plus forte et la plus influente de toute l’histoire jusqu’en 1914 apr. J.-C.
35. Par quelle partie se termine l’image du songe de Nebucadnetsar ? Quelle fut l’interprétation de Daniel sur cette partie finale ?
35 Mais il y a une partie finale ou terminale à l’image symbolique, à savoir, “ ses pieds, en partie de fer et en partie d’argile ”. À ce sujet, le prophète Daniel fit le commentaire inspiré suivant : “ Et selon que tu as vu les pieds et les orteils en partie d’argile de potier et en partie de fer, le royaume sera divisé ; et il y aura en lui de la dureté du fer, selon que tu as vu le fer mêlé avec de l’argile grasse : et quant à ce que les orteils des pieds étaient en partie de fer et en partie d’argile, le royaume sera en partie fort et sera en partie fragile (brisé, AS). Et selon que tu as vu le fer mêlé avec de l’argile grasse, ils se mêleront à (par, note marg. AS) la semence des hommes, mais ils n’adhéreront pas l’un à l’autre, de même que le fer ne se mêle pas avec l’argile. ” — Dan. 2:41-44, Da.
36. Quelle idée le fer de l’image suggère-t-il ? Que représentent les dix orteils de l’image ?
36 Comme la partie de fer de l’image symbolique commença avec l’Empire romain et conduisit à la double puissance mondiale anglo-américaine, la fermeté et la force du fer représenteraient la dureté et l’inflexibilité de leur domination du monde et de leur règne. Mais qu’en est-il des dix orteils par lesquels l’image symbolique se termine ? Cette caractéristique montre qu’au temps de la fin de cette image symbolique, le reste de la sixième puissance mondiale ou puissance romaine rivaliserait avec la septième puissance mondiale ou puissance anglo-américaine et qu’il y aurait d’autres gouvernements politiques indépendants associés avec ces puissances rivales. Le nombre dix étant un nombre biblique symbolisant la plénitude terrestre, les dix orteils préfigurent toutes ces puissances et tous ces gouvernements coexistants.
37. Quel rôle l’Église catholique romaine joua-t-elle dans une partie de l’Empire romain ?
37 Mais comment ces dix orteils symboliques en sont-ils venus à être en partie de fer et en partie d’argile grasse ? Cela s’est produit parce qu’“ ils se mêleront à (par) la semence des hommes ”. Il est vrai que l’empire païen fut en partie transformé en Saint Empire romain, oint par les pontifes religieux de l’Église catholique romaine. La hiérarchie catholique romaine chercha à dominer ce Saint Empire romain et une lutte pour le pouvoir s’éleva entre les chefs politiques de cet empire et le pape et son clergé. Ce fut le mariage de l’Église et de l’État, sauf aux États-Unis d’Amérique.
38. De la part des chefs politiques, quel mélange d’eux-mêmes avec ou par la semence des hommes y a-t-il eu d’une manière strictement politique ? Quel en fut le résultat ?
38 Cependant, un mélange de chefs ou conducteurs politiques avec la “ semence des hommes ” signifierait une combinaison des uns et des autres et la formation d’une postérité politique ; ou bien cela signifierait une popularisation, une démocratisation ou une socialisation des formes de gouvernement. Au dix-neuvième siècle, le mouvement socialiste réalisa de grands progrès dans la chrétienté. En l’année 1848, le Manifeste communiste, donnant un exposé clair et bref du socialisme scientifique, fut publié par Karl Marx et Friedrich Engels, et des mouvements révolutionnaires secouèrent l’Europe. Le pape Pie IX fut même obligé de s’enfuir de Rome et n’y revint qu’en 1850. Lorsque l’élément socialiste participait dans une certaine mesure au gouvernement, il s’efforçait d’affaiblir et de renverser le prétendu capitalisme gouvernemental ; tandis que les éléments démocratiques ont affaibli le pouvoir des monarques impériaux, absolus. Entre ces éléments plus modernes et plus radicaux et les types impériaux de domination du monde plus anciens, il n’existe aucun lien d’amour ou d’affinité. C’est comme si on essayait de mêler du fer avec de l’argile.
ROYAUME INDESTRUCTIBLE SANS SUCCESSEURS
39. Comment Daniel interpréta-t-il le point culminant du songe de Nebucadnetsar ?
39 Le songe de Nebucadnetsar et son accomplissement arrivent ici à leur point culminant et dramatique ! Le prophète Daniel poursuivit son interprétation : “ Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d’un autre peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement. C’est ce qu’indique la pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans le secours d’aucune main, et qui a brisé le fer, l’airain (bronze), l’argile, l’argent et l’or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver après cela. Le songe est véritable, et son explication est certaine. ” — Dan. 2:44, 45.
40. Comment la pierre symbolique fut-elle arrachée sans le secours d’aucune main ? Et qu’est-ce que la montagne de laquelle elle fut arrachée ?
40 En 1914 de notre ère, les “ sept temps ” ou “ temps fixés des nations ” prirent fin. À l’automne de cette année-là, conformément à l’horaire biblique, le Dieu des cieux établit son royaume promis, installant sur le trône et couronnant son Fils oint, Jésus-Christ glorifié, pour être le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs (Apoc. 12:1-5 ; 17:14 ; 19:16). Cet établissement du royaume de Dieu se fit donc sans le secours de mains humaines. Ce fut comme si une pierre avait été détachée d’une montagne sans le secours d’aucune main. La souveraineté universelle de Jéhovah Dieu est symbolisée par la montagne ; et ce royaume, dans les mains de son Roi oint qui accomplit l’alliance pour le royaume avec David, est simplement une expression de la souveraineté universelle de Jéhovah. C’est le “ royaume remis à notre Seigneur (Dieu) et à son Christ ”. — Apoc. 11:15.
41. De quelle manière fut-ce “ dans les jours de ces rois ” que le royaume de Dieu naquit ainsi ?
41 Cette naissance du Royaume eut lieu “ dans les (jours, Da) de ces rois ”, non seulement les rois représentés par les dix orteils mais encore ceux que préfiguraient les parties de fer, de bronze (cuivre), d’argent et d’or de l’image. Bien que les empires babylonien, perse, grec et romain eussent disparu depuis longtemps en tant que puissances mondiales, des vestiges puissants de ces précédentes puissances mondiales subsistaient encore en 1914, l’empire turc ottoman occupant le territoire de l’ancienne Babylonie, tandis que des gouvernements nationaux dirigeaient la Perse (l’Iran actuel), la Grèce, et Rome en Italie.
42. Pourquoi la puissance de ce royaume ne passera-t-elle jamais à un autre peuple ? Quand frappera-t-il l’image symbolique ?
42 Ce royaume céleste établi par le Dieu des cieux ne sera jamais détruit. Par conséquent, il ne passera sa souveraineté à aucune puissance du monde nouveau comme à son successeur, et ne sera jamais écrasé du pied ou foulé aux pieds par une nation quelconque de ce monde. Il n’y aura pas de nation ou puissance mondiale sur la terre à laquelle abandonner cette souveraineté, car le royaume de Dieu, par son Roi oint, brisera tous ces royaumes préfigurés dans l’image de métal et y mettra fin pour l’éternité. Ce royaume céleste, enfanté comme un nouveau-né par l’organisation universelle de Dieu sur laquelle il exerce la souveraineté, ne cesse d’activer l’accomplissement de sa mission consistant à frapper l’image symbolique aux pieds de fer et d’argile. Au moment de la guerre finale d’Harmaguédon, “ le combat du grand jour du Dieu tout-puissant ”, cette pierre symbolique frappera l’image symbolique d’un coup écrasant.
43. De quelle façon l’image symbolique sera-t-elle détruite complètement ? Comment la pierre deviendra-t-elle une montagne remplissant toute la terre ?
43 La destruction littérale de l’image symbolique se poursuivra rapidement, sans que l’un quelconque des témoins de Jéhovah sur la terre lève la main. L’image symbolique de la domination mondiale par les chefs de ce vieux monde sera réduite en poussière, et le vent de la tempête divine emportera la poussière comme la balle de l’aire, et elle ne sera plus jamais rassemblée sur la terre. Comme la pierre qui brise l’image en morceaux est devenue une montagne qui remplira toute la terre, le royaume de Dieu deviendra la montagne gouvernementale qui remplira la terre entière et dominera toutes les affaires humaines pour l’éternité. “ On ne fera point de mal et on ne causera point de dommage sur toute ma montagne sainte ; car le pays sera rempli de la connaissance de Jéhovah, comme le fond des mers par les eaux qui le couvrent. ” (És. 11:9, AC). La volonté du grand Dieu sera faite sur la terre ainsi que dans le ciel. La longue marche des puissances mondiales impies aura pris fin pour toujours.
(À suivre.)
[Note]
a La Bible arrachée aux sables, par Werner Keller, p. 247, édition française. Éditeur : Le Livre Contemporain, Paris, 1958.