Israël et les “temps des Gentils”
“Jérusalem sera foulée aux pieds par les Gentils [“par des goïm”, ‘Chouraqui’], jusqu’à ce que les temps des Gentils soient accomplis.” — LUC 21:24, “Crampon 1905”.
1. Comment les paroles de Jésus s’accomplirent-elles sur Jérusalem? Quelle question reste néanmoins en suspens?
TRENTE-SEPT ans après que le Christ eut prononcé les paroles reproduites ci-dessus, soit en l’an 70, les légions romaines conduites par le général Titus dévastèrent Jérusalem. Mais que dire de la prophétie que Jésus avait formulée au sujet de la période durant laquelle Jérusalem serait foulée aux pieds par les Gentils, ou par les goyim, comme les Juifs ont coutume de les appeler aujourd’hui?
2. a) Jésus voulait-il dire que la ville ne serait jamais plus rebâtie ni habitée? b) Malgré l’occupation temporaire de la ville sainte par les croisés, comment savons-nous que Jérusalem continua d’être foulée aux pieds par les Gentils jusqu’à ce que les “temps” soient accomplis?
2 Il ne faudrait pas en déduire que Jérusalem ne devait être ni reconstruite ni habitée de nouveau “jusqu’à ce que les temps des Gentils [“les temps des goïma”, Chouraqui] soient accomplis”. Au siècle suivant, en effet, la ville fut bel et bien rebâtie. Plus tard, au cours du moyen âge, les croisés s’en rendirent maîtres par les armes. Soit dit en passant, ces guerriers sanguinaires à la solde de la chrétienté se révélèrent être des Gentils, ou des goyim, au même titre que les peuples qui avaient tenu Jérusalem avant eux et que ceux qui la leur reprirent violemment par la suite. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, ces derniers goyim (ou “infidèles”, selon l’épithète que leur donnait jadis la chrétienté) continuèrent à piétiner cette cité que les Juifs révèrent comme éminemment sainte.
3. Peu de temps avant que les troupes britanniques ne s’emparent de Jérusalem en décembre 1917, quelle déclaration Arthur Balfour adressa-t-il à Lord Rothschild? Quel fut toutefois le sort de la Palestine après la fin de la guerre?
3 Le 9 décembre 1917, les troupes britanniques menées par le général Allenby prirent Jérusalem aux Turcs qui s’étaient alliés à Guillaume II, Kaiser de l’Empire allemand. Peu avant ce haut fait, le 2 novembre de la même année, Arthur Balfour, ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, avait adressé une déclaration historique à Lord Rothschild, membre de l’illustre famille israélite des Rothschild, pour l’informer que le gouvernement de Sa Majesté voyait d’un bon œil la création d’un Foyer national juif en Palestine. Cependant, après la fin de la Première Guerre mondiale, la Société des Nations (goyim), qui avait été fondée en 1920, plaça la Palestine (et Jérusalem par voie de conséquence) sous mandat britannique jusqu’en 1948, sans préciser toutefois qui devrait prendre possession de la capitale lors de l’expiration dudit mandat.
4. Après l’expiration du mandat britannique sur la Palestine, que firent les factions en présence dans ce pays?
4 Quand arriva finalement l’année 1948 et avec elle la fin du mandat britannique, les factions en présence ne perdirent pas de temps. Les musulmans s’emparèrent d’une bonne partie de la moitié orientale du territoire, et notamment de la ville fortifiée de Jérusalem et de son sanctuaire dédié au culte d’Allah. Les Juifs, pour leur part, s’adjugèrent la partie occidentale de la Palestine et proclamèrent l’État d’Israël. Néanmoins, ils durent attendre 1967 et la “guerre des six jours” pour reprendre aux Arabes la vieille ville de Jérusalem, où se trouvait encore le mur des Lamentations, au-dessus duquel se dressait autrefois le temple consacré à leur culte. Les Juifs victorieux se rendirent également maîtres de la rive occidentale du Jourdain et soumirent la population musulmane qui occupait cette région.
5. a) En quel sens la Jérusalem moderne a-t-elle cessé d’être foulée aux pieds par les Gentils en 1967, par suite de la “guerre des six jours”? b) Malgré la liberté dont elle jouit depuis 1967, qu’est-ce qui lui manque encore?
5 Ainsi donc, la Jérusalem terrestre fut foulée aux pieds par les nations gentiles jusqu’en 1967. Depuis cette date, en revanche tout porte à croire qu’elle n’est plus piétinée par les non-Juifs. Mais une question nous vient inévitablement à l’esprit: “Qu’est-ce que cela change?” En effet, si Israël a empêché les Gentils de continuer à fouler aux pieds Jérusalem en 1967, l’ensemble des hommes en ont-ils pour autant retiré des bienfaits? Loin de regarder l’existence de l’État d’Israël comme une bénédiction, bien des nations la déplorent. Quoi qu’il en soit, la création de l’Israël contemporain n’a certainement pas entraîné l’instauration d’un Royaume confié au Messie juif. Manifestement, Israël ne compte pas sur l’aide de Jéhovah, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, pour assurer son salut. D’ailleurs, son gouvernement n’est pas un royaume; aucun représentant véritable de l’antique dynastie du roi David ne siège actuellement sur un trône à Jérusalem.
6. Que doit-on reconnaître quand on compare l’histoire de la Jérusalem terrestre depuis 1967 à la prophétie consignée en Ésaïe 2:1-4?
6 Par conséquent, ce n’est pas dans la Jérusalem terrestre, même depuis 1967, que nous devons chercher l’accomplissement de la prophétie consignée en Ésaïe 2:2-4, où nous lisons:
“Il arrivera, à la fin des temps, que la montagne de la maison du Seigneur sera affermie sur la cime des montagnes et se dressera au-dessus des collines, et toutes les nations [héb. ghôyim] y afflueront. Et nombre de peuples iront en disant: ‘Or çà, gravissons la montagne de l’Éternel pour gagner la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies et que nous puissions suivre ses sentiers, car c’est de Sion que sort la doctrine et de Jérusalem la parole du Seigneur.’ Il sera un arbitre entre les nations [ghôyim] et le précepteur de peuples nombreux; ceux-ci alors de leurs glaives forgeront des socs de charrue et de leurs lances des serpettes; un peuple [“une nation”, MN; héb. gôy], ne tirera plus l’épée contre un autre peuple [“une nation”, MN; héb. gôy], et on n’apprendra plus l’art des combats.” — Bible du Rabbinat français, traduite sous la direction de Zadoc Kahn (ZK).
7. Par contraste avec la prophétie d’Ésaïe (2:1-4), à quoi assistons-nous aujourd’hui? Que dire de la prophétie couchée en Zacharie 8:23?
7 Loin de forger leurs armes de guerre en pacifiques instruments agricoles, les nations ou Gentils sont aujourd’hui plus armés qu’ils ne l’ont jamais été; en cela, du reste, la république d’Israël ne se distingue pas des autres États. En outre, nous ne voyons pas non plus se réaliser de nos jours la prophétie couchée en Zacharie 8:23, savoir:
“Ainsi parle l’Éternel-Cebaot [“Jéhovah des armées”, MN]: ‘En ces jours-là, dix hommes de toute langue, de toute nation saisiront le pan de l’habit d’un seul individu Iehoudi (Juif) en disant: Nous voulons aller avec vous, car nous avons entendu dire que Dieu est avec vous!’” — ZK; voir aussi la Bible en français courant.
8. D’après ce que nous avons vu jusque-là, de quoi sommes-nous en droit de douter au sujet de l’année 1967?
8 Tout ce qui précède infirme sérieusement la thèse qui voudrait faire de l’année 1967 l’échéance annoncée par cette prédiction: “Jérusalem sera foulée aux pieds par les Gentils, jusqu’à ce que les temps des Gentils soient accomplis.” (Luc 21:24, Crampon 1905; De Genoude). En réalité, “les temps des Gentils” ont dû s’achever plus tôt. Examinons les preuves qui en témoignent.
9. a) Quand Jésus annonça que ‘Jérusalem serait foulée aux pieds’, à quelle “Jérusalem” pensait-il? Que représente cette “Jérusalem”? b) Logiquement, que devait-il se produire lorsque “Jérusalem” cesserait d’être foulée aux pieds?
9 Quand il annonça que “Jérusalem” serait foulée aux pieds par les Gentils, Jésus pensait à ce que la Jérusalem terrestre avait été avant que les Gentils ou non-Juifs commencent à la fouler aux pieds. D’ailleurs, il avait lui-même déclaré quelque temps auparavant: “Ne jurez pas du tout, ni par le ciel, parce que c’est le trône de Dieu (...); ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand Roi.” (Matthieu 5:34, 35). Par conséquent, lorsque les Gentils se mirent à piétiner Jérusalem pour exercer leur domination sur le monde entier, ils commencèrent par là même à fouler aux pieds le Royaume de Dieu, qui était figuré par la cité royale. Logiquement donc, à l’achèvement des temps des Gentils, quand ce qui était évoqué par Jérusalem eut été suffisamment piétiné, le Royaume de Dieu fut restauré et confié au Messie, le descendant royal de David.
10. a) Quelles paroles Ézéchiel adressa-t-il au dernier roi de la dynastie de David? b) À qui appartenait le “droit légal” à la royauté? Quel miracle Dieu accomplit-il en faveur de ce personnage?
10 À ce propos, nous trouvons en Ézéchiel 21:25-27 une prophétie adressée au roi de la dynastie de David qui fut le dernier à régner depuis la Jérusalem terrestre. La voici: “Et quant à toi, ô blessé à mort, méchant chef d’Israël, dont le jour est venu au temps de la faute de la fin, voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah: ‘Ôte le turban, et enlève la couronne. Cela ne sera pas la même chose. Mets en haut ce qui est bas, et abaisse celui qui est élevé. J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Quant à cela aussi, assurément ce ne sera à personne jusqu’à ce que vienne celui qui a le droit légal, et je devrai le lui donner.’” Celui qui possédait le “droit légal” à la royauté se révéla être Jésus Christ, le descendant principal du roi David. En l’an 33, plus de 500 Juifs furent témoins qu’il avait été ressuscité par Dieu le troisième jour à compter de son martyre. — I Corinthiens 15:3-20.
Le Messie se soumet aux “temps des Gentils”
11. Pourquoi Jésus n’essaya-t-il pas de devenir roi à Jérusalem? À ce propos, que dit-il au gouverneur Ponce Pilate?
11 Jésus le Messie n’essaya jamais de devenir roi dans la Jérusalem terrestre, ni avant ni après sa résurrection. Il ne tenta pas de destituer Ponce Pilate, qui était à son époque le gouverneur romain de Juda et de Jérusalem. S’il s’abstint de le faire, c’est entre autres choses parce que les “temps des Gentils” dont il fit mention en Luc 21:24 avaient déjà commencé. Jésus se soumit donc à ce délai fixé par Dieu. On comprend, dès lors, pourquoi il dit à Pilate: “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais voilà, mon royaume ne vient pas de là.” — Jean 18:36.
12. Comme Jésus le savait pour avoir étudié les Écritures hébraïques, quand et avec quel événement les temps des Gentils avaient-ils commencé? Quelle question se pose donc au sujet de ces “temps”?
12 Jésus le Messie savait bien, pour avoir étudié les Écritures hébraïques divinement inspirées, que les temps des Gentils avaient commencé longtemps avant que les Romains n’occupent Jérusalem et n’y installent leurs gouverneurs. Il n’ignorait pas, en effet, que cette période avait débuté lorsque Jérusalem avait été rasée pour la première fois, en 607 avant notre ère. En ce temps-là, Dieu avait fait appel à un “serviteur” gentil ou non juif, à savoir Nébucadnezzar, roi de Babylone, pour dévaster Jérusalem et Juda (Jérémie 43:10, ZK). Les Gentils continuèrent ensuite à régner en maîtres sur le monde, non seulement jusqu’à l’époque de Jésus le Messie, mais encore jusqu’au moment fixé par Dieu pour l’expiration des temps des Gentils. Jusque-là, le Royaume du Messie, qui ne pouvait ‘faire partie de ce monde’, avait dû rester dans l’expectative. Mais, depuis 607, combien de “temps” la domination des Gentils allait-elle durer?
13. Comment Dieu révéla-t-il au roi de Babylone le nombre de ces “temps”? À quoi cet épisode incita-t-il le roi?
13 Jéhovah révéla le nombre de ces temps dans un rêve qu’il envoya à Nébucadnezzar, l’homme qu’il avait choisi pour “serviteur”. Bien que ce monarque ait été employé pour détruire Jérusalem, “la ville du grand Roi”, la réalisation de ce songe sur sa personne le contraignit à reconnaître en Jéhovah “le Très-Haut” et “le Roi des cieux”. (Matthieu 5:35; Daniel 4:34, 37.) C’est par l’entremise de ce “serviteur” que le Dieu Très-Haut, le Roi des cieux, donna en 607 avant notre ère le signal du commencement des “temps des Gentils”.
14. Devant la tournure que prenait la guerre au Moyen-Orient en 1917, quelles déclarations huit ecclésiastiques firent-ils dans un manifeste qu’ils publièrent à Londres?
14 Vers la fin de 1917, l’année où les troupes britanniques pénétrèrent dans la Jérusalem reconstruite à la faveur de la Première Guerre mondiale, huit ecclésiastiques parmi les plus connus d’Angleterre se réunirent à Londres et publièrent un manifeste contenant sept déclarations lourdes de sens et dignes de remarque. En voici quelques extraits:
“PREMIÈREMENT. Que la crise actuelle signale la fin des temps des Gentils (...).
“QUATRIÈMEMENT. Qu’Israël sera rétabli dans son pays malgré son incrédulité, et qu’il sera converti plus tard, lorsque le Christ lui apparaîtra.
“CINQUIÈMEMENT. Que tous les plans de reconstruction des hommes doivent être subordonnés à la seconde venue de notre Seigneur, parce que toutes les nations seront soumises à sa domination (...).
“SEPTIÈMEMENT. Que les vérités formulées dans cette déclaration sont de la plus haute valeur pratique pour définir le rôle que les chrétiens doivent jouer vis-à-vis des problèmes pressants de l’heure.”
15. a) Dans le rêve de Nébucadnezzar, que représentait le grand arbre? b) Pendant la période où Nébucadnezzar fut atteint de démence, qu’advint-il de la domination mondiale exercée par l’Empire babylonien? c) Qui eut la suprématie sur le monde lorsque Babylone fut déchue de son rang d’empire mondial?
15 Dans le rêve que Jéhovah fit contempler au roi Nébucadnezzar, son “serviteur”, il était question de “sept temps” arrêtés par un décret du ciel. Mais quel rapport peut-on établir entre ces “temps”-là et les “temps des Gentils”? Qu’est-ce qui nous autorise à penser que ces deux périodes coïncident et s’identifient l’une à l’autre? En voici la raison: Dans le rêve prophétique, l’arbre imposant, à la ramure déployée, figurait la domination mondiale en tant qu’abstraction. Puisque Nébucadnezzar, le “serviteur” de Jéhovah, exerçait lui-même cette domination sur le monde à l’époque où il reçut ce rêve, l’arbre était directement associé à sa personne; aussi pouvait-on dire qu’il le représentait. Mais l’autorité de Nébucadnezzar sur le monde fut-elle abattue lorsqu’il devint fou et cessa d’occuper le trône impérial? L’hégémonie de l’Empire babylonien fut-elle alors réduite à néant? Nullement. Elle continua de s’exercer jusqu’au rétablissement de Nébucadnezzar, puis pendant le règne de ses successeurs Évil-Mérodach, Nabonide et Belschazzar. Par la suite, la suprématie des Gentils se manifesta par l’entremise des puissances mondiales postérieures: les Empires perse, grec et romain, et enfin le rejeton de ce dernier empire, savoir la Puissance mondiale anglo-américaine.
16. Pendant toute cette succession de puissances mondiales gentiles, qui n’exerçait plus sa domination sur le monde? Combien de “temps” devaient passer sur la souche de l’arbre symbolique?
16 Quelle était donc la domination qui gisait, abattue, durant toute cette longue période? Cette souveraineté, qui était surtout représentée par Jérusalem, “la ville du grand Roi”, appartenait à Jéhovah, Celui que Nébucadnezzar appela “le Très-Haut” et “le Roi des cieux”. La souche de l’arbre cerclée de fer et de cuivre représentait cette domination mondiale momentanément interrompue. Aux termes du décret de Jéhovah, “sept temps” devaient passer sur cette souche symbolique.
17. a) Comment la Bible en français courant rend-elle l’expression hébraïque généralement traduite par “sept temps”? b) En quel sens les Gentils ont-ils continué de fouler aux pieds Jérusalem même après sa reconstruction?
17 Au lieu de “sept temps”, la Bible en français courant met “sept ans”. (Voir aussi les notes en bas de page des versions suivantes: Bible du Centenaire; Glaire; Osty; Pirot et Clamer; Bible du Rabbinat français.) Nébucadnezzar fut probablement atteint d’une espèce de démence connue sous le nom de lycanthropie, et il resta sept ans dans cette condition. Lorsqu’il se rétablit, il reconnut que sa guérison venait de Dieu, mais il ne renvoya pas pour autant le peuple de ce dernier dans son pays. Jéhovah, en effet, avait décrété que Jérusalem et le pays de Juda resteraient désolés pendant soixante-dix ans. Ainsi, Jérusalem continua d’être foulée aux pieds par les Gentils, et cet état de choses se prolongea même après 537, date à laquelle les Juifs rapatriés se mirent à rebâtir la ville. Pourquoi? Parce que ceux-ci demeurèrent sous la coupe des Gentils. Aucun représentant de la dynastie de David ne s’assit sur le trône d’Israël pour régner sur un royaume indépendant. Dès lors, en ce qui concerne Jéhovah, les “sept temps” devaient manifestement avoir une valeur symbolique. Il ne s’agissait pas seulement de sept années commençant en 607. — Daniel 4:16, 23, 25, 32.
18. Si l’on prend ces “sept temps” au sens symbolique, combien d’années représentent-ils? Quand se sont-ils achevés?
18 Selon le calendrier utilisé dans les prophéties de la Bible, une année lunaire compte 360 jours. Par conséquent, une année ou un “temps” symbolique équivaut à 360 années civiles. Sept de ces “temps” ou ‘années’ symboliques correspondent donc à 2 520 ans (7 × 360). Si on les fait débuter en l’an 607 avant notre ère, au moment où Jérusalem, “la ville du grand Roi”, fut détruite par Nébucadnezzar, le “serviteur” de Jéhovah, pour continuer par la suite d’être piétinée par les Gentils, ces 2 520 ans nous amènent en automne 1914.
19. a) Sur terre, par quoi fut marquée l’année 1914? b) Quand arriva cette année-là, qu’est-ce que “le Roi des cieux” se devait de faire dans le lieu de sa résidence?
19 Sur terre, cette année-là fut marquée par le déclenchement du premier conflit mondial, conflit qui fut précisément une guerre d’hégémonie. Mais dans les sphères célestes, le moment était venu pour le “Roi des cieux” de montrer qu’il “domine sur la royauté des hommes et qu’il la donne à qui il veut”. (Daniel 4:22, 29, ZK.) Oui, le temps fixé était arrivé pour que “vienne celui qui y a droit [à la royauté]” et pour que le Très-Haut la lui “donne”. (Ézéchiel 21:30-32, ZK; 21:25-27, Traduction du monde nouveau.) “Celui qui y a droit” n’était autre que Jésus Christ, le Messie glorifié, celui-là même que le “Roi des cieux” avait engendré comme Fils spirituel puis ressuscité pour la vie céleste (Psaume 2:1-7). L’heure était donc venue pour le Roi des cieux de dire à son Fils: “Va soumettre au milieu de tes ennemis.” (Psaume 110:1, 2). Indéniablement, les “temps des Gentils” avaient bel et bien pris fin.
[Note]
a On notera en Genèse 14:1 l’expression “Tidal, roi de Goyim” (Bible du Rabbinat français [1967], traduite sous la direction de Zadoc Kahn) ou “roi des Goïm”. (Osty.) La version Darby, pour sa part, la traduit ainsi: “Tidhal, roi des nations.” Au sujet de cet emploi du terme Goïm, voir aussi Genèse 14:9; Josué 12:23.
Sauriez-vous répondre?
◻ Qu’est-ce qui semble avoir pris fin lorsque les Juifs se sont emparés de Jérusalem en 1967? “Jérusalem” a-t-elle pour autant cessé d’être “foulée aux pieds” par les Gentils à cette date-là?
◻ Quand et avec quel événement les temps des Gentils ont-ils commencé?
◻ Comment peut-on démontrer que les temps des Gentils devaient durer 2 520 ans et s’achever en 1914?
◻ Que représente le grand arbre de la prophétie de Daniel? Qu’indique le fait qu’il a été abattu et qu’il a repoussé par la suite?