Comment expliquer les changements dans le monde depuis 1914 ?
1. a) Qu’est-il arrivé aux gouvernements depuis 1914 ? b) Quelles remarques les observateurs de l’Histoire ont-ils faites à propos de 1914 ?
NOUS vivons une époque où les institutions les plus solidement établies s’écroulent ou modifient radicalement leurs principes et leur structure pour éviter l’effondrement définitif. Nous en avons pour preuve la ruine du système colonial ainsi que l’agitation et l’instabilité créées par la marée montante du socialisme et du communisme. Les observateurs qui s’intéressent beaucoup à l’Histoire et aux conditions du monde, ont noté que l’année 1914 a marqué un tournant dans les affaires de l’humanité. Des expressionsa telles que “un tournant à notre époque”, “une ligne de démarcation dans l’Histoire”, “de l’‘âge d’or’ à une époque volcanique”, “la dernière année normale de l’Histoire fut 1913”, “depuis 1914 le monde, semblable à un ivrogne, s’achemine en titubant vers la catastrophe”, ont toutes été formulées à propos de 1914 par ces observateurs perspicaces.
2. Y a-t-il un moyen de découvrir la raison de ces changements radicaux, et peut-on puiser un réconfort dans la réponse ?
2 Ces propos ne seraient guère encourageants si Jéhovah, le Dieu de toute consolation, ne nous avait donné une réponse complète aux questions qui surgissent en ce qui concerne ces changements, leur origine, leur but caché, si toutefois ils en ont un, et leurs conséquences. Ce n’est pas simplement dans un but historique que Dieu a préservé l’histoire du royaume de Juda et de sa triste fin. Il l’a fait pour que nous obtenions la réponse exacte à ces questions, et que nous ayons un guide sûr, digne de foi, à une époque où rien d’autre n’est certain.
3. a) De quelle façon le trône de David était-il le “trône de Jéhovah” ? b) Le trône de Dieu à Jérusalem devait-il être le siège du gouvernement permanent du monde ?
3 Dieu se servit de Juda pour décrire des événements qui auraient lieu à une plus grande échelle. À Jérusalem, il établit le trône de David qui fut appelé le “trône de Jéhovah”. Mais c’était un trône typique, car aucun trône terrestre ne pouvait réellement être celui du Souverain suprême de l’univers, de Dieu lui-même. Il indiquait que quelqu’un de bien plus grand que David exercerait d’une façon permanente la domination mondiale. David lui-même confirma ce fait en parlant prophétiquement du Royaume à venir. — Ps. 110:1, 2 ; Luc 20:41-44 ; Actes 2:32-36.
4. a) Si le trône occupé à Jérusalem par la lignée davidique fut établi par Jéhovah, pourquoi en vint-il à être renversé ? b) Quel effet la chute de Jérusalem eut-elle sur les ennemis de Dieu et sur ses amis ? c) En quels termes les Juifs captifs à Babylone exprimèrent-ils les sentiments éprouvés par ceux qui attendaient le gouvernement de Dieu ?
4 Jéhovah Dieu détient la souveraineté ou la domination mondiale. Aussi longtemps que les rois de Juda furent fidèles, aucun gouverneur du monde ne put les détrôner, mais le jour vint où Jéhovah décréta la chute du royaume de Juda parce qu’il était devenu aussi inique que les nations païennes, et qu’il ne reflétait plus les attributs justes de la souveraineté divine. Bien entendu, cela attira l’opprobre sur le nom de Dieu et fournit aux nations un motif apparent de le diffamer (Ézéch. 36:20). Ceux qui désiraient vraiment vivre sous le juste gouvernement suprême de Dieu avaient le cœur brisé car Dieu avait permis à Babylone d’emmener les Judéens en captivité, les couvrant ainsi d’opprobre. Cette triste condition fut décrite avec émotion par leur psalmiste :
“Auprès des fleuves de Babylone, là nous nous sommes assis, et nous avons pleuré quand nous nous sommes souvenus de Sion. Aux saules qui étaient au milieu d’elle nous avons suspendu nos harpes. Car là, ceux qui nous avaient emmenés captifs nous demandaient des cantiques, et ceux qui nous faisaient gémir, de la joie : Chantez-nous un des cantiques de Sion. Comment chanterions-nous un cantique de l’Éternel [Jéhovah] sur un sol étranger ? Si je t’oublie, ô Jérusalem, que ma droite s’oublie ! Que ma langue s’attache à mon palais si je ne me souviens de toi, si je n’élève Jérusalem au-dessus de la première de mes joies ! (...) Fille de Babylone, qui vas être détruite, bienheureux qui te rendra la pareille de ce que tu nous as fait ! Bienheureux qui saisira tes petits enfants, et les écrasera contre le roc !” — Ps. 137:1-9, Da.
LA MARCHE DES PUISSANCES MONDIALES
5. a) Pourquoi le psalmiste cité plus haut pouvait-il dire que Babylone serait dépouillée ? b) De quelle façon Dieu décrit-il la marche des puissances mondiales ? c) L’ancienne Babylone tomba-t-elle sous les coups du Royaume de Dieu ? d) Quelle puissance mondiale se révélerait comme la seule durable, et par quoi fut-elle représentée dans Daniel 2:44, 45 ?
5 Ces Juifs connaissaient les prophéties d’Ésaïe et de Jérémie annonçant la chute de Babylone (És. 47:1-3 ; Jér. 51:1-4). Les prophéties de Daniel fournirent d’autres détails. Daniel était du nombre des jeunes captifs juifs emmenés en exil, en 617 av. J.-C., en même temps que le roi Jojakim. Après avoir reçu trois années de formation spéciale, Daniel et trois de ses compagnons comparurent devant le roi Nébucadnetsar qui les trouva particulièrement aptes à servir en qualité de conseillers (Dan. 1:1-21). Cela se passait la douzième année du règne de Nébucadnetsar, soit en 614 av. J.-C. La seconde année après la destruction de Jérusalem par Nébucadnetsar en 607 av. J.-C., c’est-à-dire la vingtième année du règne de ce roi à Babylone, mais la deuxième année de son élévation au trône de la domination mondiale, le roi babylonien eut un songe qui était une prophétie de Dieu (Dan. 2:1). Dans ce songe, il vit une statue immense dont la tête était d’or, la poitrine et les bras d’argent, le ventre et les cuisses de cuivre, les jambes de fer, et les pieds de fer et d’argile. Interprétant le songe, Daniel expliqua que la tête d’or représentait Nébucadnetsar (sa dynastie y comprise) dans la position de maître du monde, mais il dit aussi : “Après toi s’élèvera un autre royaume, inférieur à toi.” (Dan. 2:37-39, Da). Il était clair que Babylone tomberait, mais non pas sous les coups du Royaume de Dieu qui, selon la prophétie, frapperait la statue aux pieds et la briserait. La chute de Babylone serait provoquée par une puissance mondiale, représentée par la poitrine et les bras de la statue, qui lui succéderait en tant que puissance mondiale. Toutes ces puissances, au nombre de quatre après Babylone, ne dureraient pas toujours, mais elles seraient remplacées par une domination permanente, le Royaume établi par le Dieu des cieuxb. Daniel dit :
“Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d’un autre peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement. C’est ce qu’indique la pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans le secours d’aucune main (sans mains, Da), et qui a brisé le fer, l’airain, l’argile, l’argent et l’or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver après cela. Le songe est véritable, et son explication est certaine.” — Dan. 2:44, 45.
6. Quel autre songe, ayant une très grande signification, Nébucadnetsar fit-il, et quel était le but connu de ce songe ?
6 Le Dieu Souverain, qui dirige les temps et les événements de notre époque, nous a-t-il donné des informations qui nous permettraient de déterminer le moment où se produiraient tous ces changements qui bouleverseraient le monde ? Oui, grâce au Dieu de consolation, nous avons une révélation claire et précise qui apporte aux étudiants de la Bible le plus grand des réconforts. Le même prophète, Daniel, relate un autre songe de Nébucadnetsar, dans lequel le roi vit un arbre très grand qu’un ange des cieux reçut l’ordre d’abattre. Sa souche fut liée avec des chaînes de fer et de cuivre et dut rester dans cet état, dans l’herbe des champs, jusqu’à ce que “sept temps” eussent passé sur elle. “Que son cœur d’homme soit changé, et qu’un cœur de bête lui soit donné.” Dans quel but ? “Afin que les vivants sachent que le Très-Haut domine sur le royaume des hommes, et qu’il le donne à qui il veut.” — Dan. 4:1-18, Da.
JÉHOVAH EXERCE LE CONTRÔLE SUR LA SOUVERAINETÉ MONDIALE
7. a) Qui l’arbre symbolisait-il ? b) Comment savons-nous que l’arbre, personnifié par le roi de Babylone, préfigurait la souveraineté ou la domination mondiale ? c) De quelle façon le songe s’accomplit-il sur Nébucadnetsar ?
7 Qui l’arbre préfigurait-il ? Nébucadnetsar ! En effet, Daniel dit : “C’est toi, ô roi, qui t’es agrandi et es devenu puissant ; et ta grandeur s’est accrue et atteint jusqu’aux cieux, et ta domination, jusqu’au bout de la terre.” À l’époque où il fit ce songe, Nébucadnetsar détenait la domination mondiale, et il avait servi d’instrument ou de “coupe” de jugement pour Jéhovah. Par conséquent, l’arbre, personnifié par ce roi de la Troisième Puissance mondiale, préfigurait la souveraineté ou la domination mondiale. À l’appui de cette explication, nous lisons dans Daniel 4:26 (Da) : “Et quant à ce qu’on a dit de laisser le tronc des racines de l’arbre, ton royaume te demeurera.” Le roi devait être chassé de son trône et demeurer dans les champs pour y manger de l’herbe comme les taureaux. Mais, comme le tronc de l’arbre laissé en terre, son royaume lui serait conservé jusqu’à ce qu’il ait passé “sept temps” à manger l’herbe des champs comme un taureau. Puis la raison lui reviendrait, et il serait obligé de confesser que le Dieu Très-Haut est le Souverain suprême et qu’il donne le royaume des hommes à qui il veut.
8. a) Un an plus tard, comment l’attitude du roi à l’égard de Babylone déclencha-t-elle la réalisation du rêve ? b) Par quel comportement le roi montra-t-il qu’il était atteint d’une folie présentant les symptômes de la lycanthropie, et quelle fut la durée de sa démence ? c) Quand revint-il à la raison, et que dit-il au sujet du Dieu Très-Haut ?
8 En fait, cette prédiction s’accomplit un an plus tard sur le roi Nébucadnetsar. Alors que le roi se vantait de ce qu’il avait accompli à Babylone, une voix tomba des cieux l’avertissant que le songe concernant l’arbre allait s’accomplir sur lui. Il fut frappé d’une folie qui présentait les symptômes de la lycanthropie. Au lieu de vouloir s’asseoir sur son trône, il alla dans les champs pour y manger de l’herbe. Son trône ne fut pas occupé par un usurpateur, mais il lui fut conservé, grâce au pouvoir de Dieu, jusqu’à ce que “sept temps” ou sept années eussent passé sur lui. Quand il fut rétabli sur son trône, il reconnut que Dieu est le Souverain universel, et dit que sa “domination est une domination éternelle, et (...) le royaume est de génération en génération ; et tous les habitants de la terre sont réputés comme néant, et il agit selon son bon plaisir dans l’armée des cieux et parmi les habitants de la terre ; et il n’y a personne qui puisse arrêter sa main et lui dire : Que fais-tu ?” Il dit encore qu’il “est puissant pour abaisser ceux qui marchent avec orgueil”. — Dan. 4:19-37, Da.
9. a) Le retour au pouvoir de Nébucadnetsar signifiait-il l’établissement du Royaume de Dieu ? Expliquez. b) Quels travaux de construction entreprit-il, et ces travaux étaient-ils destinés, entre autres, à soutenir la religion ?
9 Son retour au pouvoir ne signifiait pas l’établissement du Royaume de Dieu, car Nébucadnetsar n’avait jamais été un adorateur du vrai Dieu ; il adorait les dieux-idoles babyloniens, comme l’indiquent ses efforts pour obliger les trois fidèles compagnons de Daniel : Schadrac, Méschac et Abed-Négo, à adorer une immense idole d’or qu’il avait dressée dans la plaine de Dura. Pour avoir soutenu la souveraineté de Jéhovah et refusé de se prosterner devant l’idole, ils furent jetés sur l’ordre du roi dans une fournaise surchauffée, mais Nébucadnetsar se rendit compte de la supériorité de Jéhovah, car le vrai Dieu protégea ses trois adorateurs incorruptibles (Daniel, chapitre 3). Nébucadnetsar ne construisit jamais de temple à Jéhovah Dieu, même après son retour à la raison à la fin de ses sept années de folie, mais dans la ville de Babylone, il bâtit cinquante-quatre temples à tous les faux dieux qui représentaient simplement les attributs de Bel et de son fils Mardouk, ou Mérodac. Il entreprit aussi de grands travaux publics. Il fit de Babylone la ville la plus extraordinaire du monde antique, et pour plaire à la reine, d’origine mède, qui avait la nostalgie de son pays, il construisit les célèbres jardins suspendus de Babylone, qui étaient considérés comme l’une des sept merveilles des temps anciens.
LE ROYAUME NE SERA JAMAIS RESTAURÉ POUR JUDA
10. a) Comment Jéhovah avait-il exercé sa souveraineté d’une manière figurative avant 607 av. J.-C. ? b) Quel changement dans la domination mondiale eut lieu en 607 avant notre ère ? c) Lors de la restauration de Jérusalem en 537 avant notre ère, Dieu exerça-t-il de nouveau sa souveraineté par l’intermédiaire de Juda ? Expliquez. d) Comment, 152 ans après la destruction de Jérusalem, les Lévites rassemblés montrèrent-ils que les gouvernements non juifs dominaient encore ?
10 Depuis la conclusion de l’alliance pour le Royaume avec David et sa lignée, un des descendants de ce roi, régnant par autorité de Jéhovah, était assis sur le trône à Jérusalem, et le royaume de Juda empêchait la marche des puissances mondiales non juives vers la domination totale du monde. Mais en 607 av. J.-C., après le renversement du royaume de Juda et le départ en exil de ses habitants, la domination mondiale, qui était représentée par ce royaume, passa entre les mains des souverains gentils, en commençant par Nébucadnetsar. Toutefois, dans le cas de Juda, le royaume ne fut pas rétabli au bout de sept années, ni au temps de la délivrance des Israélites de Babylone et de leur retour de la captivité, survenu des années plus tard, en 537 av. J.-C. ; en effet, cette restauration se fit sous l’autorité d’une autre puissance non juive, la Perse, qui avait succédé à Babylone en tant que puissance mondiale, et qui, dans la statue du songe de Nébucadnetsar décrite au chapitre 2 du livre de Daniel, était représentée par la poitrine et les bras et venait après la tête d’or. Les Juifs reconnurent eux-mêmes ce fait plus tard, 152 ans après la destruction de Jérusalem par les Babyloniens, c’est-à-dire en 455 av. J.-C. Dans une prière publique qu’ils adressèrent à Jéhovah Dieu devant le peuple rassemblé dans le temple rebâti, les Lévites déclarèrent :
“Alors tu les livras entre les mains des peuples étrangers. Mais, dans ta grande miséricorde, tu ne les anéantis pas, et tu ne les abandonnas pas, car tu es un Dieu compatissant et miséricordieux (...). Et aujourd’hui, nous voici esclaves ! Nous voici esclaves sur la terre que tu as donnée à nos pères, pour qu’ils jouissent de ses fruits et de ses biens ! Elle multiplie ses produits pour les rois auxquels tu nous as assujettis, à cause de nos péchés ; ils dominent à leur gré sur nos corps et sur notre bétail, et nous sommes dans une grande angoisse !” — Néh. 9:4, 5, 30-37.
11. a) En quels termes Jésus indiqua-t-il que les “temps fixés des nations” duraient encore à son époque ? b) Comment pouvait-on dire de Jérusalem qu’elle était “foulée”, alors qu’elle était encore debout ?
11 Dans les Écritures, la longue période de la domination du monde par les Gentils est appelée les “temps fixés des nations”. Plus de cinq cents ans après la délivrance des Juifs de Babylone, et leur restauration à Jérusalem, Jésus a dit : “Jérusalem demeurera foulée par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations soient accomplis.” (Luc 21:24, MN). Bien qu’à cette époque-là Jérusalem fût encore debout, la royauté exercée par un souverain davidique ne fut pas restaurée. Les Juifs étaient assujettis à la main oppressive de la Sixième Puissance mondiale, l’Empire romain, leur nation étant destinée à être détruite plus tard, en 70 de notre ère, par cette puissance mondiale. Le droit de régner, représenté par Jérusalem, était donc, à n’en pas douter, foulé par les Gentils, et la nation était à la merci des souverains non juifs.
12. a) Pourquoi savons-nous que les “sept temps” ont un accomplissement plus important ? b) Qu’arriverait-il à la fin des “sept temps” ?
12 Nébucadnetsar, roi païen qui ne devint jamais un adorateur de Jéhovah Dieu, n’était pas important par lui-même, et bien que son royaume lui fût restitué après ses sept années de démence, ce ne fut pas pour son profit que le drame s’est déroulé. Juda aussi n’était qu’un royaume typique, et sa royauté ne fut jamais restaurée. Par conséquent, il fallait s’attendre à un accomplissement plus grand, plus important de la promesse. Les “sept temps” auraient un sens plus large, et à l’expiration de ces “temps”, le Royaume de Dieu, confié au Shilo, serait établi. Quelle est la durée d’un “temps” symbolique et des “sept temps” ?
DURÉE DES TEMPS FIXÉS DES NATIONS
13. a) Dans la Bible, quelle est la durée d’un “temps” symbolique ou prophétique ? b) Comment cela est-il confirmé dans le livre de la Révélation ?
13 Selon les calendriers juif et babylonien, l’année n’avait pas toujours la même longueur. Elle comptait de 354 jours au moins à 385 jours au plus. Mais dans le “temps” prophétique ou symbolique de la Bible, une année comprenait 360 jours. Sept de ces années représenteraient donc 7 × 360 = 2 520 jours. Ce calcul est confirmé par la déclaration contenue dans Révélation 12:6, 14, où il est parlé d’“un temps et des temps et la moitié d’un temps” ou trois temps et demi, comme ayant une durée de 1 260 jours. Si nous divisons 1 260 par trois et demi (3,5), nous obtenons trois cent soixante (360) jours pour un “temps”, ou année.
14. a) Quelle règle appliquons-nous pour calculer la durée des “sept temps”, et quelle preuve en avons-nous ?
14 Pour ce qui est de la durée de la période de temps préfigurée par ces 2 520 jours, la règle biblique “un jour pour chaque année”, nous est donnée par Ézéchiel, prophète contemporain de Daniel qui utilisa aussi l’image de “chaînes” dans sa prophétie. Les érudits en matière biblique appliquent la même règle à une autre prophétie de Daniel se rapportant à la première venue du Messie, à savoir, la prophétie sur les “soixante-dix semaines”. — Ézéch. 4:6 ; Dan. 9:24, 25. Voyez aussi Nombres 14:34, où il est question d’une période de châtiment ou de défaveur.
15. a) Dans la réalité, quelle est la durée des “sept temps” ? b) Comment savons-nous que, dans l’accomplissement, les années ne sont pas de 360 jours, mais doit-on les compter comme années solaires ?
15 Par conséquent, les 2 520 jours des “sept temps” correspondraient à 2 520 années dans l’accomplissement. De ce fait, les années ne seraient pas seulement de 360 jours chacune, mais elles seraient des années pleines correspondant à celles de notre calendrier, car nous devons nous rappeler que des modifications étaient apportées au calendrier juif pour rattraper le retard du cycle lunaire sur l’année solaire. L’année pourrait donc être appelée année “luni-solaire” ou “dépendant du cycle lunaire”. On intercalait des jours, ou des mois, supplémentaires à certaines époques pour rattraper les onze jours approximatifs de retard de l’année lunaire sur l’année solaire. Ainsi, les saisons tombaient toujours à la même époque du calendrierc. Le calendrier juif correspondrait donc presque exactement au calendrier grégorien communément employé. Par conséquent, les 2 520 années doivent être comptées comme années solaires.
16. a) À partir de quel événement les 2 520 années commencent-elles ? b) Pourquoi peut-on dire que les temps des Gentils ou “temps fixés des nations” ont commencé à ce moment-là ?
16 Cette période de 2 520 années commença en 607 av. J.-C., quand Dieu abandonna la domination mondiale, représentée par son royaume typique sur la terre. À cette époque, Jéhovah se servit de Nébucadnetsar pour détruire Jérusalem et son temple, chasser le roi Sédécias du “trône de Jéhovah” et déporter ce souverain : les pauvres furent laissés dans le pays, mais la crainte des Chaldéens s’étant emparée d’eux, ils s’enfuirent en Égypte, laissant le pays de Juda désolé, sans gouverneur, et désormais dans l’impossibilité d’influer sur les affaires du monde. C’est ainsi que Nébucadnetsar ‘abattit’ “l’arbre” représentant la domination mondiale, qui appartint alors à Babylone. La désolation eut donc lieu le septième mois lunaire de l’année 607 av. J.-C. Alors, pour la première fois, Jérusalem, qui représentait le Royaume de Dieu, commença à être foulée, et ce fut le point de départ des temps des Gentils, des “temps fixés des nations”. Dès lors, les Gentils exercèrent le pouvoir sur la terre sans intervention du Royaume de Dieu. De plus, les puissances mondiales non juives se conduisirent d’une façon bestiale, à l’instar de Nébucadnetsar pendant ses “sept années” de démence.
17. a) Quand prendraient fin les “sept temps” ? b) Que marqua cette date ?
17 Calculées à partir du septième mois lunaire (tishri) de 607 av. J.-C., les 2 520 années devaient expirer au milieu du mois de tishri (vers le 1er octobre) de 1914 de notre ère. Cette date est inoubliable, car elle marqua le début de la Première Guerre mondiale, et depuis 1914 le système de choses des Gentils n’a plus jamais été le même.
18. a) Que représentait la souche de l’arbre laissée en terre ? b) Que représentaient les chaînes de cuivre et de fer qui liaient la souche ? c) Que préfigurait l’enlèvement des chaînes ?
18 Dans le songe concernant l’arbre, la souche avait été laissée en terre, ce qui indiquait la fidélité de Jéhovah à son alliance pour le Royaume avec la lignée davidique, et son intention d’exercer de nouveau un jour la domination universelle. De fortes chaînes de cuivre et de fer furent passées autour de la souche ; elles représentaient la force retenue de Jéhovah, sa volonté de ne pas reprendre la domination universelle et de ne pas mettre son roi sur le trône pendant les “sept temps” au cours desquels il permettrait aux nations non juives de dominer. L’année 1914 marqua le temps où ces chaînes devaient être ôtées et où la souche de l’arbre symbolique produirait un rejeton, Jéhovah exerçant de nouveau sa souveraineté en reprenant la domination universelle et en établissant son Royaume théocratique. — Rév. 11:15-18 ; Luc 21:24.
L’INTRONISATION DU SHILO ÉBRANLE LES NATIONS
19. a) Le retour de Nébucadnetsar sur son trône indiquait-il la reprise par Jéhovah de la domination universelle ? b) En quoi les événements étaient-ils différents en 1914 ? c) Qui est Shilo, et de quelle façon a-t-il reconnu la souveraineté de Jéhovah ? d) Les puissances gentiles ont-elles reconnu cette suprématie ?
19 Lorsque Nébucadnetsar fut rétabli sur son trône, Dieu ne reprit pas le pouvoir en tant que Souverain de l’univers, mais il reçut de la bouche de Nébucadnetsar l’aveu qu’il reconnaissait en Jéhovah le Très-Haut qui usait de son droit de dominer sur le royaume des hommes. Mais en 1914, le gouvernement établi n’était pas un gouvernement temporaire, symbolique ou typique ; c’était le véritable Royaume remis entre les mains du Shilo, à qui il appartient. Le Shilo est le descendant royal de David qui possède le droit légal de régner, conformément à l’alliance pour un royaume éternel conclue par Jéhovah avec le roi David. Depuis 1914, à l’instar de Nébucadnetsar, Shilo a publiquement reconnu que Jéhovah est le “Roi des cieux”. Toutefois, les puissances gentiles ont continué à se conduire d’une façon bestiale sur la terre, et leur conduite est plus meurtrière que jamais. — Gen. 49:10 ; Ézéch. 21:32, Li 21:27, NW.
20. a) Quand le Christ monta au ciel, pourquoi ne prit-il pas aussitôt son pouvoir et ne commença-t-il pas à dominer ? b) Le fait qu’il ait commencé à régner au milieu de ses ennemis a eu quel résultat, et que devraient faire maintenant tous les hommes ? c) Dans l’accomplissement, à quoi correspond la ‘pierre qui s’est détachée, sans mains, de la montagne’ ? Que signifient alors les mauvaises conditions qui existent actuellement dans le monde ?
20 Il y a dix-neuf cents ans, après l’avoir ressuscité, Jéhovah a invité le Shilo, Jésus-Christ, à s’asseoir à sa droite dans le ciel jusqu’à ce qu’il fasse de ses ennemis l’escabeau de ses pieds. Intronisé en 1914, et exerçant la domination mondiale, le Shilo règne maintenant au milieu de ses ennemis (Ps. 110:1, 2). Les ennemis, résolus à maintenir illégalement leur domination politique, ne renonceront pas au pouvoir sans combattre. Mais ils sont terriblement ébranlés. Le Christ fait proclamer actuellement sur toute la terre le message leur annonçant que Jéhovah Dieu règne à nouveau en tant que Souverain suprême et que le Royaume est établi. Il invite tous les hommes à reconnaître ce Royaume, qui a déjà été arraché de la montagne “sans mains”, et qui s’avance vers la statue immense représentant les gouvernements du monde, afin de les détruire et de les dévaster à la guerre d’Harmaguédon. Grâce à cette intervention du Royaume de Dieu, les Gentils ne pourront plus jamais dominer. Dieu, régnant par l’intermédiaire de son Royaume, mettra fin aux gouvernements oppressifs et sauvages de ce monde, et il apportera aux humains un gouvernement éternellement florissant, la vie éternelle et une paix sans fin. Quel réconfort pour les amis de la justice d’avoir une si lumineuse révélation du sens de l’évolution du monde, de discerner que les conditions troublées qui y règnent actuellement sont la preuve que Dieu exerce sa souveraineté par le Royaume établi du Christ, et que la domination politique des hommes imparfaits prendra bientôt fin ! En ce qui concerne les prophéties qui nous donnent une certitude de plus que Dieu règne en maître au temps qu’il a fixé, veuillez considérer les prochaines éditions de ce périodique.
[Notes]
a Pour connaître la source de ces déclarations, voyez La Tour de Garde du 1er mai 1955, p. 141.
b Voyez le livre “Que ta volonté soit faite sur la terre”, édité par la Watchtower Bible and Tract Society en 1958 ; cet ouvrage contient une discussion détaillée des chapitres 2 et 4 du livre de Daniel.
c Voyez l’Encyclopédie juive (angl.), sous le titre “Calendrier”.