La miséricorde de Dieu se manifeste à Har-Maguédon
1, 2. a) Par quelle histoire dramatique Jéhovah a-t-il illustré ses affaires conjugales ? b) Comment Israël est-il devenu adultère sous le règne de Jéroboam Ier ?
DEPUIS que le péché et la méchanceté règnent sur le monde, les humains n’ont cessé de connaître de graves difficultés conjugales. Le mariage de Dieu avec l’ancienne nation d’Israël est passé, lui aussi, par de graves difficultés.
2 Dieu illustra les liens conjugaux qu’il avait noués avec Israël par l’histoire dramatique du mariage d’Osée, son prophète. Obéissant au commandement de Jéhovah, Osée épousa donc Gomer, fille de Diblaïm. Ce mariage était une image de celui que Jéhovah avait contracté avec l’ancien Israël en concluant avec lui l’alliance de la Loi de Moïse au Sinaï, en 1513 av. n. è. Après la mort du roi Salomon, fils de David, en 997 av. n. è., la nation d’Israël, mariée à Dieu depuis longtemps, se divisa en deux royaumes : celui de Juda, qui groupait les tribus de Benjamin et de Juda, et celui des dix autres tribus d’Israël. Le premier roi du royaume d’Israël fut Jéroboam, fils de Nébat, de la tribu d’Éphraïm. C’est sous son règne que le royaume d’Israël rompit son contrat de mariage avec Jéhovah. En effet, il interdit le culte de Jéhovah et instaura à sa place un culte national idolâtrique : celui de deux veaux d’or qui furent dressés l’un à Dan, l’autre à Béthel. Ainsi, comme Gomer, la femme d’Osée, le royaume des dix tribus devint adultère.
3. Quel nom Jéhovah ordonna-t-il de donner au deuxième enfant de Gomer, et pourquoi ?
3 Après que Gomer eut donné à Osée un fils légitime qui reçut le nom de Jizréel, comment évolua la situation conjugale du prophète, laquelle, rappelons-le, était une image des relations de Jéhovah avec les dix tribus d’Israël ? Osée nous le dit : “Et elle devint encore enceinte et enfanta une fille. Et il [Dieu] lui dit [à Osée] : ‘Appelle-la du nom de Lo-Ruhamah, car je ne recommencerai plus à faire miséricorde à la maison d’Israël, parce que je les ôterai [les Israélites] vraiment. Mais à la maison de Juda je ferai miséricorde, et je les sauverai [les Judéens] par Jéhovah, leur Dieu ; mais je ne les sauverai ni par l’arc, ni par l’épée, ni par la guerre, ni par les chevaux, ni par les cavaliers.’” — Osée 1:6, 7.
4. Osée était-il le père de la fille de Gomer, et qui était visé prophétiquement par le nom de cette fille ?
4 Cette fois, Osée ne dit pas que Gomer “lui” a donné une fille. On comprend généralement que cette fille, qui fut appelée Lo-Ruhamah, était une ‘enfant de fornication’. (Osée 1:2.) L’adultère de Gomer correspondait à l’état des liens conjugaux qui unissaient Jéhovah Dieu et la nation d’Israël. Évidemment, dans les affaires conjugales d’Osée, ce qui importait, c’était la signification du nom donné à la fille de Gomer et la raison pour laquelle Jéhovah ordonna au prophète de lui donner ce nom désagréable et sinistre. En effet, Lo-Ruhamah signifie littéralement “Femelle dont on n’a pas pitié”. Par ce nom, Jéhovah visait prophétiquement le royaume des dix tribus, coupable d’adultère spirituel, et sa résidence royale à Jizréel. Pour quelle raison ?
5. Quel a été le sort du royaume d’Israël à qui Jéhovah avait cessé de faire miséricorde, et quel sort identique la chrétienté subira-t-elle ?
5 La chrétienté devrait prêter attention à la raison invoquée par Jéhovah, car la signification du nom Lo-Ruhamah a une application à notre époque. Oui, la raison donnée par Jéhovah s’applique aujourd’hui à la chrétienté. Jéhovah déclara : “Car je ne recommencerai plus à faire miséricorde à la maison d’Israël.” (Osée 1:6). La chrétienté est aujourd’hui celle dont on n’a pas pitié, celle à qui l’on ne fait pas miséricorde. Tout comme le royaume des dix tribus dans le passé, la chrétienté pratique l’adultère, trompant ainsi Jéhovah Dieu à qui elle prétend être mariée en vertu de la “nouvelle alliance” qui a été inaugurée en l’an 33 de n. è. par la médiation de Jésus Christ (Jér. 31:31-34 ; Luc 22:19, 20 ; Héb. 8:6-12). Puisque Jéhovah a cessé de lui faire miséricorde à partir de l’époque d’Osée, quel a été le sort final du royaume des dix tribus d’Israël ? Ce royaume adultère a été détruit moins d’un siècle plus tard, en 740 av. n. è. Pareillement, comme Jéhovah n’accorde plus sa miséricorde à la chrétienté, la réplique moderne d’Israël, elle sera finalement détruite au cours de la “grande tribulation” qui atteindra son paroxysme à Har-Maguédon. — Mat. 24:21, 22.
6. D’après Osée 1:7, Jéhovah a-t-il retiré sa miséricorde à tout Israël quand il permit la destruction du royaume des dix tribus ?
6 Cela signifie-t-il que lorsqu’il fit disparaître le royaume des dix tribus, Jéhovah s’est montré absolument impitoyable ? A-t-il alors retiré sa miséricorde à toutes les tribus de la nation qui, à l’origine, avait noué des liens conjugaux avec lui par le moyen de l’alliance de la Loi ? Jéhovah répond lui-même à ces questions, en disant : “Mais à la maison de Juda je ferai miséricorde, et je les sauverai par Jéhovah, leur Dieu ; mais je ne les sauverai ni par l’arc, ni par l’épée, ni par la guerre, ni par les chevaux, ni par les cavaliers.” — Osée 1:7.
7, 8. a) Pour quelle raison Jéhovah fit-il miséricorde à la maison de Juda ? b) Qu’allait devoir faire Jéhovah pour sauver Juda face à la Puissance mondiale du moment sans recourir aux armes de guerre ?
7 Nous ferons bien de noter la raison puissante pour laquelle Jéhovah décida de faire miséricorde au royaume de Juda, celui des deux tribus, dont Jérusalem était la capitale. Dans Osée 11:12, Jéhovah l’énonce clairement par ces mots : “Éphraïm m’a entouré de mensonge, et la maison d’Israël [représentée par Éphraïm, la tribu dominante], de tromperie. Mais Juda va encore çà et là avec Dieu, et avec le Très-Saint il est digne de confiancea.” La maison de Juda allait encore “çà et là” avec Jéhovah, le Très-Saint, son Dieu. C’est donc à cause de son nom que Jéhovah s’est senti obligé de sauver la maison de Juda. C’est pourquoi il dit : “Je les sauverai par Jéhovah, leur Dieu.”
8 Jéhovah résolut de sauver la maison de Juda en même temps qu’il ferait disparaître le royaume des dix tribus et “cesser la domination royale de la maison d’Israël”. Pour cela, Jéhovah dut affronter l’Empire assyrien qui, grâce à des forces militaires considérables, était devenu la Puissance mondiale du moment. Dans ces circonstances, si Jéhovah ne voulait sauver la maison de Juda ni par l’arc de combat, ni par l’épée, ni par la guerre, ni par les chevaux, ni par les cavaliers, il allait devoir accomplir un exploit.
UN APERÇU DE LA MISÉRICORDE DE DIEU À HAR-MAGUÉDON
9. Après la destruction de Samarie, pourquoi la situation de Jérusalem constituait-elle un véritable défi lancé à Dieu ?
9 En 740 av. n. è., Jéhovah s’est servi de la Puissance mondiale assyrienne comme d’une “hache” pour abattre la “maison d’Israël” idolâtre et adultère. Jizréel, la résidence des rois d’Israël, fut rendue déserte, la capitale Samarie fut prise et les Israélites survivants furent déportés dans des provinces éloignées de l’Assyrie (És. 10:15). L’intervention de l’Assyrie constituait une menace pour Jérusalem, où Ézéchias, de la famille royale de David, régnait sur le royaume de Juda. Huit ans plus tard, les armées assyriennes envahirent le pays de Juda, prenant ville après ville. Sennachérib, le roi assyrien, disposait d’arcs, d’épées, de matériel de guerre, de chars, de chevaux et de cavaliers en grande quantité. Comment Jéhovah allait-il donc faire miséricorde à la maison de Juda ? La situation était un véritable défi lancé à Jéhovah.
10, 11. Comment Jéhovah a-t-il sauvé la maison de Juda tout en exaltant son nom ?
10 Pendant qu’il mettait le siège devant la ville de Libnah, Sennachérib envoya un ultimatum à Ézéchias, qui se trouvait à Jérusalem, à environ trente kilomètres de là. Par cet ultimatum, il défiait Dieu. Courroucé, Jéhovah inspira son prophète Ésaïe pour qu’il transmît à son tour un message de défi à la délégation assyrienne qui attendait devant les murs de Jérusalem, message qu’elle fit parvenir à Sennachérib, qui avait insulté Dieu. Après que ce roi eut reçu l’avertissement divin, Jéhovah sauva Juda, exaltant ainsi son nom.
11 Le récit des événements qui suivirent est consigné dans II Rois 19:35-37, où nous lisons : “Et il advint, cette nuit-là, que l’ange de Jéhovah sortit et abattit dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille hommes. Quand on se leva de bon matin, eh bien, voici que tous étaient des cadavres, des morts ! Alors Sennachérib, roi d’Assyrie, partit, et s’en alla et s’en retourna, et il s’établit à Ninive. Et il advint, comme il se prosternait dans la maison de Nisroch, son dieu, qu’Adrammélech et Scharézer, ses fils, l’abattirent par l’épée, et ils se sauvèrent au pays d’Ararat. Et Ésar-Haddon, son fils, commença à régner à sa place.”
12. De quoi l’intervention miséricordieuse de Jéhovah en faveur de la maison de Juda nous donne-t-elle un aperçu ?
12 Jéhovah ne s’est-il pas montré très miséricordieux envers le royaume de Juda qui, à cette époque-là, était encore fidèle aux liens du mariage spirituel qui l’unissaient à lui ? Ce qui s’est passé alors nous réconforte et nous donne un aperçu de la miséricorde dont Jéhovah fera preuve durant la guerre prochaine d’Har-Maguédon (Rév. 16:14, 16). Toutefois, lors de “la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, au lieu appelé Har-Maguédonb, Jéhovah n’aura aucune pitié pour les armées terrestres de Satan le Diable qui le défieront et qui s’attaqueront à ses témoins fidèles. Jéhovah sauvera ses fidèles serviteurs sans que ceux-ci aient besoin de se servir de l’arc, de l’épée, de matériel de guerre, de chevaux, de cavaliers ou de quelque autre moyen militaire.
13. À qui le nom Lo-Ruhamah s’appliquera-t-il et qui survivra à la manifestation de la colère de Jéhovah sur les “vases de courroux” ?
13 Le moment sera venu pour Dieu de manifester sa colère sur les “vases de courroux” et de faire miséricorde au reste oint des cohéritiers du Christ que préfigurait la “maison de Juda”. (Rom. 9:22.) Ce reste, l’Israël spirituel, demeurera fidèle à la nouvelle alliance en vertu de laquelle Jéhovah est devenu son Époux. Comme il est fidèle à Dieu, le nom Lo-Ruhamah (Celle dont on n’a pas pitié) ne s’applique donc pas à lui, mais à la chrétienté (Gal. 6:16 ; Jacq. 1:1 ; Rév. 7:4-8). C’est “par Jéhovah, leur Dieu”, que les Israélites spirituels seront sauvés. Oui, ils survivront.
14, 15. a) Quelles furent les relations de Jonadab fils de Récab, avec le roi Jéhu ? b) À quels désastres nationaux les descendants de Jonadab ont-ils survécus, et qui correspond aujourd’hui aux Récabites ?
14 Dans le passé, quand Sennachérib ménage Jérusalem, outre les gens de la “maison de Juda”, les Récabites bénéficièrent, eux aussi, de la miséricorde de Jéhovah. C’étaient les descendants de Jonadab, fils de Récab le Kénite. Alors que, sur son char, il se rendait à Samarie pour y faire disparaître le culte de Baal, conformément à la mission que Jéhovah lui avait confiée, Jéhu, roi d’Israël, invita Jonadab à monter sur son char et à aller avec lui. Il lui dit : “Viens avec moi, et vois que je ne tolère aucun acte de rivalité contre Jéhovah.” (II Rois 10:15-27). Jonadab accepta.
15 Les descendants de Jonadab le Récabite ont donc survécu à la chute de Samarie en 740 av. n. è. Ils eurent aussi la vie sauve quand Sennachérib envahit le pays de Juda en 732. Plus tard, aux jours du prophète Jérémie, nous retrouvons les Récabites associés au royaume de Juda. C’était dans les jours qui précédèrent la destruction de Jérusalem par les Babyloniens en 607 av. n. è. En récompense de leur fidélité, Jéhovah promit aux Récabites de les protéger pour qu’ils survivent à la destruction de Jérusalem (Jér. 35:1-19). Qui ces gens, objet de la miséricorde divine, représentaient-ils ? La “grande foule” des adorateurs de Jéhovah qui s’associent aujourd’hui au reste oint. Eux aussi survivront à la “grande tribulation” prochaine avec l’espérance de vivre sur la terre transformée en un paradis. — Rév. 7:9-17.
“PAS MON PEUPLE”
16. a) Jéhovah ayant rejeté la chrétienté comme ne faisant pas partie de son peuple, qu’est-ce que cela signifiera pour elle ? b) Quel nom le deuxième fils de la femme d’Osée a-t-il reçu, et pourquoi ?
16 C’est donc maintenant, avant que n’éclate la “grande tribulation”, qu’il faut profiter de la miséricorde de Jéhovah. N’oublions pas que Dieu ne fera pas du tout miséricorde à la chrétienté. Alors, il faut s’en séparer. À ce moment-là, chacun saura, sans que personne puisse le nier, que la chrétienté a été rejetée par Dieu comme ne faisant pas partie de son peuple. Cela signifiera pour elle la destruction. Elle est la Lo-Ruhamah (Celle dont on n’a pas pitié) de notre époque (Osée 1:6). Son rejet définitif par Dieu a été préfiguré par ce qui s’est passé ensuite dans le ménage d’Osée. Parlant de Gomer, sa femme, le prophète écrivit : “Et elle finit par sevrer Lo-Ruhamah, puis elle devint enceinte et enfanta un fils. Alors il [Jéhovah] dit : ‘Appelle-le du nom de Lo-Ammi, car vous n’êtes pas mon peuple, et, moi, je ne serai pas à vous.’” (Osée 1:8, 9). C’est avec ces mots que se termine le premier chapitre du livre d’Osée 1 dans les Bibles juives et dans le texte de la Septante grecque.
17. Pourquoi le nom Lo-Ammi convenait-il bien au second fils de Gomer, et, en rapport avec ce nom, qu’a déclaré Jéhovah au royaume des dix tribus ?
17 Là encore, on comprend qu’Osée n’était pas le père du second fils de Gomer, sa femme. Cet enfant était le fruit d’un adultère. En effet, Osée ne dit pas que Gomer lui a donné ce second fils. Jéhovah avait donc de bonnes raisons de faire appeler l’enfant “Lo-Ammi”, car ce nom signifie “Pas mon peuple” et il est prophétique. Expliquant pourquoi il avait fait donner ce nom sinistre au garçon, Jéhovah déclara à l’intention de la “maison d’Israël”, le royaume des dix tribus : “Car vous n’êtes pas mon peuple, et, moi, je ne serai pas à vous.” Par ces paroles, Jéhovah affirmait lui-même qu’il n’était plus l’Époux céleste de la “maison d’Israël”, qui avait rompu l’alliance qui l’unissait à lui.
18. Quand et comment Jéhovah a-t-il fait savoir que le royaume des dix tribus d’Israël n’était pas son peuple ?
18 Jéhovah fit clairement savoir qu’il n’était plus ni le Dieu ni l’Époux spirituel de la “maison d’Israël” devenue apostate quand il permit que les Assyriens s’emparent de Samarie, la capitale, en 740 av. n. è. Ainsi, la “maison d’Israël” n’était plus son peuple, mais, comme il le dit lui-même, Lo-Ammi, ce qui signifie “Pas mon peuple”. Telle une femme répudiée, Israël fut exilé en Assyrie. La “maison d’Israël”, coupable d’adultère spirituel, avait méprisé la possibilité que lui offrait la Loi de Moïse de devenir un “royaume de prêtres” pour Jéhovah. — Ex. 19:5, 6.
19. Au moment de la réalisation de quelles paroles Jésus Christ fera-t-il savoir à la chrétienté qu’elle n’a aucune part à la réalisation du dessein pour lequel la nouvelle alliance a été conclue ?
19 Jéhovah a conclu la “nouvelle alliance” par l’intermédiaire de Jésus, le Grand Moïse, dans un dessein identique. Mais ce dessein ne sera pas réalisé par la chrétienté, la réplique moderne de l’ancien Israël. En effet, dans le présent système de choses, elle a cherché à dominer le monde en devenant l’épouse religieuse des chefs politiques. Jésus lui fera savoir qu’elle n’héritera pas avec lui le Royaume céleste quand se réaliseront ses paroles : “Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : ‘Seigneur, Seigneur’, qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là : ‘Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et expulsé des démons en ton nom, et fait de nombreuses œuvres de puissance en ton nom ?’ Et pourtant à eux je confesserai alors : Je ne vous ai jamais connus ! Éloignez-vous de moi, vous qui agissez en hommes qui méprisent la loi.” — Mat. 7:21-23.
INDIVIDUELLEMENT, ON PEUT ESPÉRER EN LA MISÉRICORDE DE DIEU
20, 21. a) Quand et comment des membres de la “maison d’Israël” alors en exil ont-ils pu individuellement profiter de la miséricorde de Jéhovah ? b) Par quelles paroles rapportées dans Osée 1:10, 11 Jéhovah avait-il annoncé cela ?
20 Le royaume des dix tribus d’Israël, image typique de la chrétienté, ne fut jamais restauré dans le pays que Dieu lui avait donné au Proche-Orient. Toutefois, sur le plan individuel, des membres de la “maison d’Israël” ainsi répudiée se virent accorder la possibilité de bénéficier de la miséricorde de Jéhovah, de se tourner de nouveau vers lui et de redevenir membres du peuple qui avait son approbation. Ce privilège allait leur être offert après la chute de la Puissance mondiale babylonienne, qui succéda à l’Assyrie, quand Cyrus le Conquérant libéra les exilés qui adoraient le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Jéhovah annonça ce temps à venir en déclarant par l’entremise de son prophète Osée :
21 “Et le nombre des fils d’Israël devra devenir comme les grains du sable de la mer, qu’on ne peut ni mesurer ni compter. Et il adviendra sans faute que, dans le lieu où on leur disait : ‘Vous n’êtes pas mon peuple’, on leur dira : ‘Les fils du Dieu vivant.’ Et assurément les fils de Juda et les fils d’Israël seront réunis ensemble, de manière à ne faire qu’un, et ils établiront pour eux un seul chef et monteront hors du pays, car grand sera le jour de Jizréel [Dieu sèmera].” — Osée 1:10, 11.
22. Quand cette prophétie connut-elle un accomplissement typique, et comment “le jour de Jizréel” est-il devenu “grand” pour les Israélites ?
22 Cette prophétie pleine de miséricorde connut un accomplissement typique en 537 av. n. è., quand Cyrus le Grand, le vainqueur de Babylone, permit qu’un reste fidèle des ‘fils de Juda et des fils d’Israël monte hors du pays’, c’est-à-dire hors de Babylone où il était exilé. Obéissant aux ordres de Cyrus, serviteur de Jéhovah, Judéens et Israélites réunis retournèrent à Jérusalem pour y reconstruire le temple de Jéhovah (II Chron. 36:20-23 ; Esdras 1:1-11). De retour dans leur pays, ils allaient pouvoir redevenir nombreux, aussi nombreux que les grains de sable d’une plage qu’on ne peut compter. C’est ainsi que ‘le jour de Jizréel allait être grand’. Cette fois, la signification du nom Jizréel “Dieu sèmera”, devait s’accomplir d’une manière favorable. En effet, Dieu multiplia le nombre des fils de son peuple revenu d’exil en les semant comme des graines.
23. a) Après le rejet de qui et à la suite de quelle action de Jéhovah la nation d’Israël cessa-t-elle d’être son peuple ? b) Envers qui Jéhovah fit-il néanmoins preuve de miséricorde, et comment ?
23 Jéhovah ne leur donnerait plus le nom de Lo-Ammi, c’est-à-dire “Pas mon peuple”. D’une manière typique, il allait les appeler “fils du Dieu vivant”. Dans Romains 9:25, 26 et dans I Pierre 2:9, 10, les apôtres Paul et Pierre ont montré que ces paroles prophétiques s’accomplissaient d’une manière antitypique sur les chrétiens. Après que les fils d’Israël selon la chair eurent rejeté Jésus en tant que Messie en l’an 33 de n. è., ils cessèrent d’être le peuple de Jéhovah. Dieu abolit l’alliance de la Loi en vertu de laquelle il était devenu l’Époux des douze tribus d’Israël aux jours de Moïse. Toutefois, il accepta avec miséricorde un reste croyant d’Israélites selon la chair qu’il admit dans la nouvelle alliance dont le médiateur est son Fils, Jésus le Messie. C’est ainsi qu’il fonda une nouvelle nation, un Israël spirituel. — Gal. 6:16 ; Jacq. 1:1 ; Rom. 2:28, 29 ; Rév. 7:4-8.
24. Pourquoi et quand Jéhovah s’est-il tourné vers ceux qui n’avaient jamais été son peuple, et comment en a-t-il fait son peuple ?
24 Malheureusement, les Israélites selon la chair qui devinrent chrétiens ne furent pas assez nombreux pour constituer à eux seuls la “postérité d’Abraham”, grâce à laquelle toutes les nations de la terre doivent être bénies. Jéhovah se tourna donc vers ceux qui n’avaient jamais été son peuple, ceux qui étaient Lo-Ammi, c’est-à-dire “Pas mon peuple”. À partir de l’an 36 de n. è., il accepta les croyants non juifs dans l’Israël spirituel qui se trouvait alors dans la nouvelle alliance. Ils devinrent ainsi membres de la “postérité d’Abraham”, postérité qui allait être comme les grains de sable sur le bord de la mer. — Gal. 3:8-29 ; Gen. 22:18.
25. a) Qui est le “seul chef” que les Israélites spirituels “réunis” devaient ‘établir pour eux’, et quelle libération en est-il résulté ? b) Qui espère survivre avec les Israélites spirituels à la guerre d’Har-Maguédon ?
25 Les Israélites spirituels “réunis” devaient ‘établir pour eux’ un “seul chef” : Jésus Christ, qui exerce maintenant la royauté. Grâce à Jésus, le Grand Cyrus, le reste repentant a été libéré de la domination de Babylone la Grande en 1919, après la Première Guerre mondiale. Ensuite, Jéhovah s’est servi de ces Israélites spirituels libérés pour rétablir son culte pur sur la terre et il a fait d’eux “les fils du Dieu vivant”. Comptant sur la miséricorde divine, ils espèrent survivre à la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-puissant”, à Har-Maguédon, guerre qui est très proche, et voir le début de l’ordre nouveau promis par Dieu. Comme les Récabites du passé, une “grande foule” d’adorateurs de Jéhovah espèrent, eux aussi, bénéficier de la miséricorde de Dieu et survivre à cette guerre aux côtés du reste.
26, 27. a) Comment ceux qui espèrent en la miséricorde de Dieu doivent-ils considérer la chrétienté, et pourquoi ne veulent-ils pas être du nombre de ses “enfants” ? b) Qu’est-ce que Dieu leur commande de dire à propos de ceux qui sont l’objet de sa miséricorde ?
26 Et nous, espérons-nous en la miséricorde de Jéhovah ? Si oui, nous devons considérer la chrétienté pour ce qu’elle est effectivement : une organisation adultère. S’étant souillée avec la religion babylonienne, elle est devenue partie intégrante de Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion, dont elle partagera le sort : la destruction lors de la “grande tribulation” prochaine. Nous ne voulons pas être du nombre de ses “enfants de fornication”. Alors, conscients d’être l’objet de la miséricorde de Jéhovah, nous agirons conformément au commandement qu’il donna ensuite :
27 “Dites à vos frères : ‘Mon peuple !’ et à vos sœurs : ‘Ô femme à qui l’on a fait miséricorde [hébreu : Ô Ruhamah] !’ Soutenez un procès contre votre mère ; soutenez un procès, car elle n’est pas mon épouse et je ne suis pas son époux. Et elle devra écarter de devant elle sa fornication et d’entre ses seins ses actes d’adultère, pour que je ne la déshabille pas toute nue, et que je ne la place pas là comme au jour de sa naissance, et que je ne la mette pas comme un désert, et que je ne la place pas là comme une terre aride, et que je ne la fasse pas mourir de soif. Et à ses fils je ne ferai pas miséricorde, car ce sont les fils de la fornication. Car leur mère a commis la fornication. Celle qui a été enceinte d’eux a agi honteusement, car elle a dit : ‘Je veux aller derrière ceux qui m’aiment passionnément, ceux qui donnent mon pain et mon eau, ma laine et mon lin, mon huile et ma boisson.’” — Osée 2:1-5.
28. Dans quel procès devant l’univers devons-nous soutenir Jéhovah, et, lors de la “grande tribulation”, quelle action de Dieu approuverons-nous ?
28 Obéissons donc et prêtons notre appui à Jéhovah, l’Époux céleste, tandis qu’il soutient son procès contre la chrétienté, qui prétend être son épouse unie à lui par une alliance. Montrons devant le Tribunal suprême de l’univers qu’elle s’est rendue coupable d’actes d’adultère et de fornication sur le plan spirituel en se faisant l’amie du monde (Jacq. 4:4). Elle est allée derrière les hommes puissants et influents du présent monde, afin de satisfaire ses désirs matérialistes égoïstes. En dépit des avertissements divins, elle a refusé obstinément d’“écarter de devant elle sa fornication et d’entre ses seins ses actes d’adultère”. Ses enfants religieux, les membres de ses Églises, sont des “enfants [spirituels] de fornication”. Aussi, nous approuverons sincèrement Jéhovah quand il la détruira lors de la “grande tribulation”.
29. Envers qui devons-nous cultiver un sentiment de fraternité, et durant quelle guerre à venir pourrons-nous bénéficier de la miséricorde de Jéhovah ?
29 Cultivons un sentiment de fraternité envers ceux que les Écritures identifient aux serviteurs de Jéhovah et que Dieu lui-même appelle “mon peuple”. Nouons des liens de parenté, comme ceux qui unissent des sœurs, avec l’organisation pure et fidèle qui bénéficie de la miséricorde de Jéhovah en ce “temps de la fin” de l’histoire du monde, avant que ne s’abatte prochainement la “grande tribulation”. (Mat. 24:21, 22 ; Rév. 7:14.) Reconnaissons en cette organisation la Ruhamah de notre époque en lui disant : “Ô femme à qui l’on a fait miséricorde !” (Osée 2:1). Si nous faisons cela avec sincérité, nous pouvons espérer bénéficier de la miséricorde dont Jéhovah fera preuve envers ceux qu’il jugera dignes d’être épargnés pendant la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, au lieu qu’on appelle en hébreu Har-Maguédon. — Rév. 16:14, 16.
(à suivre)
[Notes]
a Voir Osée 12:1 (Osée 11:12, MN) dans la Traduction Œcuménique de la Bible, dans la Bible d’Osty et dans la Bible de Dhorme.
b Voir l’article “Le peuple de Dieu sera délivré de la ‘hache’ antireligieuse”, dans La Tour de Garde du 1er mai 1976.
[Tableau, page 380]
PARALLÈLES PROPHÉTIQUES
Mariage d’Osée Mariage de Jéhovah Mariage de Jéhovah
avec Gomer avec Israël en 1513 avec l’Israël
av. n. è. spirituel en 33
de n. è.
“Fornication” Le fait de se tourner Le fait de devenir
impudiquement vers ami du monde dont
le culte des faux le dieu est Satan
dieux
Jizréel Jéhovah intervient Jéhovah détruira la
(Dieu sèmera) contre le royaume chrétienté lors
des dix tribus en de la “grande
740 av. n. è. pour tribulation”
le disperser et
le détruire
Lo-Ruhamah Le royaume infidèle La chrétienté à qui
(Celle dont on des dix tribus Dieu ne fera plus
n’a pas pitié) d’Israël, rejeté miséricorde, mais
par Jéhovah qu’il détruira
La maison de Jéhovah a sauvé de Le reste de l’Israël
Juda est l’agresseur assyrien spirituel sera
sauvée Jérusalem, protégé par Jéhovah
capitale du royaume à Har-Maguédon (la
de deux tribus (ainsi “grande foule”
que les Récabites) aussi)
Lo-Ammi Le royaume des dix La chrétienté,
(Non mon peuple) tribus d’Israël qui infidèle à l’Auteur
a rompu l’alliance de la “nouvelle
alliance”
Auparavant Les Israélites exilés Les croyants non
“pas mon peuple”, à Babylone reviennent juifs deviennent
mais maintenant en 537 av. n. è. membres de l’Israël
“fils du Dieu spirituel à partir
vivant” de 36 de n. è.;
les Israélites
spirituels sont
rétablis en 1919
“Un seul chef” Le roi Cyrus Jésus Christ
“Grand sera le Dieu multiplie le Depuis 1919, Jéhovah
jour de Jizréel” nombre des Israélites a multiplié son
revenus d’exil peuple rétabli
en le semant