JÉRUSALEM
(“possession [ou fondement] d’une double paix”).
Capitale de l’ancien Israël à partir de 1070 avant notre ère environ. Après que la nation se fut scindée en deux royaumes (en 997), cette ville continua de servir de capitale au royaume méridional de Juda. Dans leur ensemble, les Écritures parlent de Jérusalem plus de huit cents fois.
SON NOM
Le plus ancien récit relatif à cette ville l’appelle “Salem”. (Gen. 14:18.) D’aucuns, il est vrai, tentent de rattacher le nom “Jérusalem” à celui de Shalem, l’un des dieux adorés par les peuples sémites occidentaux, mais l’apôtre Paul, lui, montre que le deuxième élément de ce nom signifie en réalité “paix”. (Héb. 7:2.) En hébreu, l’orthographe de cet élément rappelle le duel, d’où son sens de “double paix”. Quelques textes akkadiens (assyro-babyloniens) nomment la cité Urusalim (ou Ur-sa-li-im-mu). Certains biblistes se fondent sur ces textes pour avancer la définition suivante: “Ville de la paix.” Cependant, la forme hébraïque du nom, qui devrait logiquement primer, semble signifier “possession [ou fondement] d’une double paix”.
Toutefois, les Écritures emploient encore bien d’autres formules et titres pour désigner la ville. Ainsi, un psalmiste rappelle son premier nom biblique, Salem (Ps. 76:2); on la nomme également “la ville de Jéhovah” (És. 60:14), “la cité du grand Roi” (Ps. 48:2; voir Matthieu 5:35), “Ville de justice” et “Cité fidèle” (És. 1:26), “Sion” (És. 33:20) et “la ville sainte”. (Néh. 11:1; És. 48:2; 52:1; Mat. 4:5; aujourd’hui encore, les Arabes l’appellent communément “El-Quds”, nom qui signifie “la sainte”.)
SON EMPLACEMENT
Jérusalem ne devait pas son importance et sa grandeur à sa situation géographique. Ce n’était pas un port, elle n’était pas située à proximité d’un fleuve, et ce n’était pas non plus un grand centre commercial. Sa prospérité ne venait pas davantage de la fertilité de sa région. Plus ou moins à l’écart des principales routes du commerce international, elle se dressait en effet à la lisière d’un désert aride (le désert de Juda), et son approvisionnement en eau était restreint.
Deux routes commerciales intérieures se croisaient néanmoins près de la ville. L’une longeait, du nord au sud, le plateau qui constituait “l’épine dorsale” de la Palestine et reliait entre autres Dothan, Sichem, Béthel, Bethléhem, Hébron et Béer-Schéba. L’autre allait d’est en ouest; depuis Rabbah d’Ammon, elle traversait des ouadis pour rejoindre la vallée du Jourdain, remontait les pentes escarpées de la Judée, puis redescendait en serpentant sur le versant occidental et atteignait enfin la côte méditerranéenne au port de Joppé. En outre, Jérusalem occupait un point central par rapport à l’ensemble de la Terre promise, ce qui convenait fort bien à un centre administratif national.
À quelque 55 kilomètres de la Méditerranée et à environ 25 kilomètres à l’ouest de l’extrémité septentrionale de la mer Morte, juste à la même latitude, Jérusalem se niche dans les collines de la chaîne montagneuse centrale de la Palestine (voir Psaume 125:2). À près de 780 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer, elle est l’une des capitales les plus hautes du monde. Les Écritures parlent d’ailleurs de son “élévation”, et les voyageurs qui venaient des plaines côtières devaient effectivement ‘monter’ vers elle (Ps. 48:2; 122:3, 4; És. 2:1-3). Elle jouit d’un climat agréable; les nuits sont fraîches et la température moyenne, calculée sur toute l’année, est de 17 °C. Quant aux précipitations, elles atteignent quelque 60 centimètres par an. La pluie tombe principalement de novembre à avril.
Malgré son altitude, Jérusalem ne domine pas la région avoisinante. En fait, le voyageur n’embrasse du regard l’ensemble de la ville que lorsqu’il en est déjà très près. À l’est, le mont des Oliviers s’élève à environ 805 mètres. Au nord du mont des Oliviers, le mont Scopus atteint 826 mètres; quant aux collines qui bordent la ville au sud et à l’ouest, elles culminent à 835 mètres. Par conséquent, ces hauteurs dépassent d’au moins 25 mètres le petit plateau sur lequel Jérusalem repose.
Pareille situation pourrait passer pour un sérieux handicap en temps de guerre. Mais tous les inconvénients qui pouvaient en résulter étaient compensés par les ravins abrupts qui protégeaient la ville sur trois côtés, savoir le ouadi du Cédron à l’est et la vallée de Hinnom au sud et à l’ouest. En outre, une vallée centrale, vraisemblablement celle que Josèphe appelle vallée du Tyropœon (ou “vallée des fromagers”), séparait les collines orientales de celles de l’ouest. Cette dépression s’est beaucoup comblée au fil des siècles. Toutefois, aujourd’hui encore, le visiteur qui traverse la ville dévale une pente assez prononcée pour aboutir dans un creux central avant de gravir l’autre versant. Hormis cette vallée centrale qui coupait la ville dans un axe nord-sud, tout indique que deux autres vallées ou dépressions plus petites divisaient aussi les collines dans le sens est-ouest. L’une perçait la vallée orientale, l’autre l’occidentale. La surface couverte par l’ancienne cité était relativement restreinte. Selon toute vraisemblance, elle n’excéda jamais deux cents hectares.
Ces vallées encaissées constituaient autant de fortifications naturelles dont la ville s’est apparemment servie en les incorporant de tout temps dans son système de défense. Le seul côté dépourvu de protections naturelles était le nord, et, là, les murs étaient particulièrement impressionnants. Si l’on en croit Josèphe, le général Titus dut se mesurer à trois murailles successives de ce côté de la ville lorsqu’il l’assaillit en l’an 70.
L’APPROVISIONNEMENT EN EAU
Les habitants de Jérusalem connurent de graves famines quand ils furent assiégés, mais tout porte à croire qu’ils n’ont jamais vraiment manqué d’eau. En effet, malgré la proximité du désert de Judée, la ville était constamment approvisionnée en eau douce, et elle possédait suffisamment de réservoirs à l’intérieur même de l’enceinte pour la conserver.
Deux sources, celles d’En-Roguel et de Guihon, jaillissaient près de la ville. La première se trouvait un peu au sud du point de jonction entre le ouadi du Cédron et la vallée de Hinnom. En dépit de sa grande valeur, elle était donc inaccessible en temps de siège. Quant à la source de Guihon, elle sortait du flanc occidental de la vallée du Cédron, s’adossant au quartier qui en vint à être appelé “la ville de David”. Bien que située à l’extérieur des murailles, elle en était assez proche pour que les citadins creusent un tunnel et un puits qui leur permettaient d’aller puiser de l’eau sans devoir s’aventurer à l’extérieur des murailles. Le témoignage de l’archéologie révèle que cela dut être fait très tôt dans l’histoire de la ville. En 1961 et en 1962, en effet, des excavations ont mis au jour un mur très ancien et imposant qui se trouvait en contrebas de l’extrémité supérieure du tunnel, c’est-à-dire de son entrée, et qui devait donc le dissimuler.
Avec les années, on construisit d’autres tunnels et canaux pour conduire dans la ville les eaux de Guihon. Ainsi, un canal partait de l’entrée de la grotte qui abrite la source de Guihon, descendait la vallée et contournait l’extrémité de la colline du sud-est pour rejoindre un étang situé à la jonction de la vallée de Hinnom et de la vallée centrale du Tyropœon. D’après ce qu’on en a retrouvé, il s’agissait d’une rigole recouverte de pierres plates qui traversait le coteau par endroits en formant des tunnels. Grâce à des ouvertures pratiquées en divers points, on pouvait tirer de l’eau pour irriguer les terrasses de la vallée qui s’étendait au-dessous. En raison de sa pente très douce d’à peine quatre ou cinq millimètres par mètre, les eaux s’écoulaient très lentement, ce qui n’est pas sans rappeler “les eaux de Siloé, qui vont paisiblement”. (És. 8:6.) On suppose que ce canal non protégé fut construit au cours du règne de Salomon, lorsque la paix et la sécurité prévalaient dans le pays.
Les maisons et les édifices de Jérusalem étaient vraisemblablement équipés de citernes souterraines, qui suppléaient à l’insuffisance de l’eau de source. On y conservait l’eau de pluie recueillie sur les toits, et elle y restait pure et fraîche. L’esplanade du temple était apparemment pourvue de citernes particulièrement importantes. Les archéologues disent y avoir trouvé trace de trente-sept citernes dont la capacité totale avoisinerait les quarante millions de litres. D’ailleurs, on a évalué la contenance d’une seule de ces citernes à quelque huit millions de litres.
Près de Bethléhem sont aménagés des réservoirs qu’on appelle ordinairement les “étangs de Salomon”. (Voir Ecclésiaste 2:6.) L’eau était amenée de là à Jérusalem par deux aqueducs ou conduits. Bien que ces “étangs” ne se trouvent qu’à une vingtaine de kilomètres de la capitale à vol d’oiseau, le conduit inférieur, très sinueux, parcourt plus de soixante kilomètres avant d’y parvenir. Le conduit supérieur, lui, est plus direct; sur son passage, il traverse même des coteaux par des tunnels. On suppose qu’il a été construit ultérieurement, peut-être à l’époque d’Hérode. Selon certains calculs, les deux canaux devaient franchir la vallée centrale du Tyropœon par un aqueduc surélevé avant d’atteindre l’esplanade du temple pour en augmenter l’approvisionnement en eau. Strabon, géographe du premier siècle avant notre ère, disait: “Le terrain de Jérusalem est pierreux: la ville contient, il est vrai, de l’eau en abondance; mais les environs (...) sont stériles, arides et rocailleux.”
LES DÉBUTS DE SON HISTOIRE
Le premier récit historique où il est question de cette ville décrit la rencontre d’Abraham et de Melchisédek, qui eut lieu entre 1943 et 1933 avant notre ère. Melchisédek était alors à la fois “roi de Salem” et “prêtre du Dieu Très-Haut”. (Gen. 14:17-20.) Cependant, les origines de la ville et de ses habitants sont tout aussi obscures que celles de Melchisédek, son roi-prêtre. — Voir Hébreux 7:1-3.
Il semble également qu’un autre épisode de la vie d’Abraham se soit déroulé non loin de Jérusalem. En effet, Abraham reçut l’ordre d’offrir son fils Isaac en sacrifice “sur l’une des montagnes” du “pays de Moriah”. Or, Salomon construira plus tard son temple sur “le mont Moriah”, à la place d’une aire de battage (Gen. 22:2; II Chron. 3:1). Apparemment donc, la Bible associe l’endroit où Abraham tenta de sacrifier son fils à la région montagneuse proche de Jérusalem (voir MORIAH). Le récit ne précise pas si Melchisédek était encore en vie à ce moment-là. Toujours est-il que Salem restait vraisemblablement pour Abraham une ville amie.
Parmi les tablettes de Tell el-Amarna, écrites par des rois cananéens à l’intention de leur suzerain égyptien, figurent sept lettres émanant du roi ou gouverneur de Jérusalem (Urusalim). Ces lettres furent rédigées avant qu’Israël ne conquît le pays de Canaan. Ainsi donc, dans l’intervalle de près de 450 ans qui sépare l’entrevue d’Abraham et de Melchisédek de l’invasion israélite, Jérusalem était passée aux mains de Cananéens païens issus de la lignée de Cham. De plus, elle se trouvait sous la férule de l’Empire égyptien, également chamite.
D’après le récit de la conquête éclair de Canaan menée par Josué, Adoni-Zédek, roi de Jérusalem, était au nombre des rois coalisés qui attaquèrent Gabaon. Le nom de ce roi (qui signifie “Seigneur de justice”) ressemble étrangement à celui de Melchisédek (“roi de justice”), qui avait été longtemps avant lui roi de Jérusalem. Néanmoins, contrairement à son prédécesseur, Adoni-Zédek n’était pas un adorateur de Jéhovah, le Dieu Très-Haut. — Josué 10:1-5, 23, 26; 12:7, 8, 10.
Selon la répartition des territoires assignés aux tribus d’Israël, Jérusalem marquait la limite commune de Juda et de Benjamin. Plus précisément, la frontière entre les deux tribus suivait la vallée de Hinnom. Dès lors, à Benjamin échut au moins le quartier qui fut appelé plus tard “ville de David”, secteur situé sur le monticule qui séparait la vallée du Cédron de la vallée du Tyropœon. Cependant, il semble que la ville cananéenne comportait également des petits villages ou des “faubourgs”; aussi la zone habitée devait-elle empiéter sur le territoire de Juda à l’ouest et au sud de la vallée de Hinnom. La première prise de Jérusalem est attribuée à Juda en Juges 1:8. Toutefois, après que les envahisseurs israélites se furent déplacés, les habitants jébusites de la ville durent rester (ou revenir) en nombre suffisant pour former un foyer de résistance dont ni Juda ni Benjamin ne purent ensuite triompher. C’est pourquoi, tant à propos des Judéens que des Benjaminites, nous lisons que ‘les Jébusites continuèrent à habiter avec eux à Jérusalem’. (Josué 15:63; Juges 1:21.) Cette situation se prolongea pendant environ quatre siècles; au cours de cette période, on appelait parfois la ville “Jébus” et on la décrivait comme “une ville d’étrangers”. — Juges 19:10-12; I Chron. 11:4, 5.
SOUS LE ROYAUME UNI D’ISRAËL
Le roi Saül avait établi son quartier général à Guibéah, dans le territoire de Benjamin. David, lui, choisit d’abord pour capitale Hébron, ville de la tribu de Juda située à une trentaine de kilomètres au sud de Jérusalem. Après avoir régné de là durant sept ans et demi (II Sam. 5:5), il décida de transférer la capitale à Jérusalem. Ce choix fut motivé par la direction divine (II Chron. 6:4-6); du reste, Jéhovah avait parlé des siècles à l’avance du ‘lieu qu’il choisirait pour y placer son nom’. — Deut. 12:5; 26:2; voir II Chroniques 7:12.
À cette époque-là, la ville des Jébusites était vraisemblablement située sur la colline orientale de Jérusalem, vers le sud. Ceux-ci se confiaient en leur forteresse qu’ils croyaient inexpugnable à cause des vallées encaissées qui lui tenaient lieu de murailles sur trois côtés, et parce qu’elle avait probablement des fortifications artificielles au nord. On la dépeignait comme le “lieu difficilement accessible”. (I Chron. 11:7.) Les Jébusites persiflèrent d’ailleurs David en disant que ‘les aveugles et les boiteux de la ville’ eux-mêmes seraient capables de repousser ses attaques. Mais cela n’empêcha pas David de s’emparer de Jérusalem. En effet, Joab mena l’assaut et pénétra dans la ville, selon toute vraisemblance par “le tunnel d’eau”. (II Sam. 5:6-9; I Chron. 11:4-8.) Depuis que l’on a découvert le tunnel et le puits qui mènent à la source de Guihon, on pense généralement que Joab et ses hommes escaladèrent ce puits vertical, puis gravirent le tunnel en pente et débouchèrent au beau milieu de la ville, l’attaquant ainsi par surprise. Jérusalem fut donc prise, et David en fit sa capitale (en 1070). La forteresse jébusite prit alors le nom de “ville de David”, bien qu’on l’appelât également “Sion”. — II Sam. 5:7.
David entreprit un programme de construction à cet endroit. Il en profita, semble-t-il, pour améliorer les défenses de la ville (II Sam. 5:9-11; I Chron. 11:8). Le “Terre-plein” (héb. Millôʼ) dont il est question en II Samuel 5:9 ainsi que dans des récits postérieurs (I Rois 9:15, 24; 11:27) devait être une particularité topographique ou artificielle bien connue à l’époque, mais on ne peut l’identifier de nos jours. Par la suite, de centre administratif qu’elle était, Jérusalem devint aussi le centre religieux de la nation quand David y transféra la sainte “arche de Jéhovah” qui se trouvait dans la maison d’Obed-Édom. — II Sam. 6:11, 12, 17.
Vers la fin de son règne, David commença à rassembler des matériaux de construction pour le temple (I Chron. 22:1, 2; voir I Rois 6:7). Les pierres taillées à cet effet furent peut-être équarries sur place, car la roche de soubassement sur laquelle Jérusalem repose se taille et se cisèle facilement à la forme et aux dimensions voulues. Cependant, quand ils sont exposés aux intempéries, les blocs ainsi obtenus durcissent et deviennent des pierres de construction solides et belles. On a retrouvé les restes d’une ancienne carrière près de l’endroit qu’on nomme aujourd’hui Porte de Damas, carrière d’où l’on a tiré une quantité impressionnante de roche au fil des siècles.
Sous le règne de Salomon, on réalisa une grande œuvre de construction (et peut-être de reconstruction) à l’intérieur de la cité et on en repoussa les limites (I Rois 3:1; 9:15-19, 24; 11:27; voir Ecclésiaste 2:3-6, 9). Le temple, chef-d’œuvre architectural de Salomon, fut construit avec tous ses bâtiments et ses cours annexes sur le mont Moriah, toujours sur la ligne de faîte orientale de la ville, mais au nord de la “ville de David”, selon toute vraisemblance à l’endroit où se dresse aujourd’hui la “Coupole du Rocher”. (II Chron. 3:1; I Rois 6:37, 38; 7:12.) Parmi les principaux monuments édifiés par Salomon figuraient aussi sa propre maison ou palais, la Maison de la Forêt du Liban, bâtie en bois de cèdre, le Portique des Colonnes et le Portique du Trône, à vocation judiciaire (I Rois 7:1-8). Ce complexe se situait selon toute apparence au sud du temple, sur la pente douce qui descendait vers la “ville de David”.
APRÈS LA DIVISION DU ROYAUME (997-607)
La révolte de Jéroboam entraîna la scission de la nation en deux royaumes. Jérusalem, pour sa part, resta la capitale de Benjamin et de Juda, les deux tribus soumises à Roboam, fils de Salomon. Les Lévites et les prêtres, eux aussi, élurent domicile dans la ville qui portait le nom de Jéhovah, affermissant ainsi la couronne de Roboam (II Chron. 11:1-17). Dès lors, Jérusalem ne se trouvait plus au centre géographique du royaume. Elle était à quelques kilomètres seulement de la frontière qui la séparait du royaume septentrional antagoniste, celui des dix tribus. Moins de cinq ans après la mort de Salomon, la ville connut la première de ses invasions. Schischac, roi d’Égypte, s’en prit au royaume de Juda, qu’il regardait sans doute comme vulnérable du fait de l’amputation qu’il venait de subir. À cause de l’infidélité de Juda, il parvint à pénétrer dans Jérusalem et emporta les trésors du temple ainsi que d’autres objets précieux. Si Dieu accorda dans une certaine mesure sa protection à la ville et ne permit pas que celle-ci fût complètement détruite, c’est uniquement parce que ses habitants manifestèrent du repentir. — I Rois 14:25, 26; II Chron. 12:2-12.
Sous le règne d’Asa, roi fidèle à Jéhovah, Baascha, souverain du royaume du Nord, tenta vainement de fortifier ses positions près de la frontière septentrionale de Juda de façon à en interdire l’accès et à couper toute communication avec Jérusalem (peut-être aussi pour empêcher ses sujets de témoigner leur fidélité au royaume de Juda) (I Rois 15:17-22). Puisque le culte pur ne cessa pas d’être pratiqué sous le règne de Josaphat, fils d’Asa, la ville continua de jouir de la protection divine et en reçut de grands bienfaits. Elle connut entre autres choses une amélioration de son appareil judiciaire. — II Chron. 19:8-11; 20:1, 22, 23, 27-30.
Tant que Jérusalem resta la capitale du royaume de Juda, l’histoire se déroula selon le même scénario. La pratique du vrai culte lui valait la bénédiction et la protection de Jéhovah. En revanche, l’apostasie lui attirait systématiquement de graves problèmes et la rendait vulnérable. Sous le règne de Joram (913-906), fils infidèle de Josaphat, la ville fut prise et pillée pour la deuxième fois par une ligue arabo-philistine, et les puissantes murailles défensives n’y firent rien (II Chron. 21:12-17). Au siècle suivant, quand le roi Joas dévia du droit chemin, les troupes syriennes “pénétrèrent en Juda et dans Jérusalem”. (II Chron. 24:20-25.) Lorsque Amasiah sombra à son tour dans l’apostasie, le royaume septentrional d’Israël envahit Juda et démolit le mur septentrional, protection essentielle, sur quelque 180 mètres, depuis la Porte de l’Angle (à l’angle nord-ouest de la ville) jusqu’à la Porte d’Éphraïm (à l’est de la Porte de l’Angle) (II Chron. 25:22-24). Peut-être la ville s’était-elle étendue sur les collines occidentales, au delà de la vallée centrale, quelque temps avant cette invasion.
Le roi Ozias (829-777) améliora sensiblement les défenses de la ville. Il fortifia la Porte de l’Angle (au nord-ouest) et la Porte de la Vallée (à l’angle sud-ouest de la ville) en y construisant des tours; il érigea également une tour au “Contrefort” (“l’Encoignure”, Dh; Jé; Os; ZK; “l’angle”, Pirot-Clamer; Sg); ce nom désigne sans doute une partie du mur oriental proche des édifices royaux, du palais de David comme de celui de Salomon (II Chron. 26:9; Néh. 3:24, 25). Jotham, son fils, poursuivit son programme de construction. — II Chron. 27:3, 4.
Après le règne d’un apostat nommé Achaz, le fidèle roi Ézéchias, fils du précédent, entreprit une œuvre de purification et de restauration dans l’enceinte du temple et organisa une grande célébration de la Pâque, qui attira à Jérusalem des adorateurs venus de tout le pays, et même du royaume du Nord (II Chron. 29:1-5, 18, 19; 30:1, 10-26). Mais cette nouvelle impulsion donnée au culte pur fut rapidement suivie d’une attaque des païens, qui raillaient le vrai Dieu dont le nom était invoqué sur Jérusalem. En 732 avant notre ère, huit ans après que l’Assyrie eut conquis le royaume septentrional d’Israël, les forces assyriennes de Sennachérib déferlèrent sur la Palestine en balayant tout sur leur passage. Le monarque détacha une partie de ses troupes pour menacer Jérusalem (II Chron. 32:1, 9). Cependant, Ézéchias avait préparé la ville à soutenir un siège. Il obstrua les sources qui se trouvaient à l’extérieur de l’enceinte de façon à les soustraire aux regards des ennemis pour leur rendre la tâche plus difficile, et il fortifia les murailles (II Chron. 32:2-5, 27-30). Il semble que le “conduit” destiné à amener dans la ville l’eau de la source de Guihon était déjà construit à l’époque. Cette tâche avait peut-être été entreprise en temps de paix (II Rois 20:20; II Chron. 32:30). Si, comme beaucoup le pensent, ce conduit comprend le tunnel taillé depuis le flanc de la vallée du Cédron jusqu’à l’étang de Siloam, dans la vallée du Tyropœon, alors ce n’était pas une petite construction de fortune qui aurait pu être menée à bien en quelques jours. En tout état de cause, la force de la ville ne résidait ni dans ses systèmes de défense ni dans ses réserves, mais dans la puissance protectrice de Jéhovah Dieu, qui déclara: “Et assurément je défendrai cette ville pour la sauver, à cause de moi et à cause de David, mon serviteur.” (II Rois 19:32-34). L’extermination surnaturelle de 185 000 soldats assyriens renvoya Sennachérib en hâte dans son pays (II Rois 19:35, 36). En rapportant cette campagne, les annales assyriennes tirent orgueil de ce que Sennachérib a enfermé Ézéchias dans Jérusalem “comme un oiseau en cage”, mais elles ne prétendent pas qu’il ait pris la ville. — Voir SENNACHÉRIB.
Le règne de Manassé (716-661) vit la construction d’autres murailles le long de la vallée du Cédron, mais il vit aussi la nation s’éloigner plus encore du vrai culte (II Chron. 33:1-9, 14). Josias, petit-fils de Manassé, mit provisoirement un frein à la décadence. C’est pendant son règne que la vallée de Hinnom, où les idolâtres se livraient aux cérémonies les plus abjectes, fut rendue “impropre au culte”. On la profana vraisemblablement en en faisant la décharge publique de la ville (II Rois 23:10; II Chron. 33:6). La “Porte des Monceaux de Cendres” donnait, semble-t-il, sur cette vallée (Néh. 3:13, 14; voir GÉHENNE; HINNOM [VALLÉE DE]). À l’époque de Josias, on commence à parler du “second quartier” (“la ville neuve”, Jé) (II Rois 22:14; II Chron. 34:22). On pense d’ordinaire que l’expression “second quartier” désigne la partie de la ville qui s’étendait à l’ouest ou au nord-ouest de l’enceinte du temple. — Soph. 1:10; voir PORTE (Les portes de Jérusalem).
Après la mort de Josias, la situation de Jérusalem se détériora rapidement, car quatre rois infidèles se succédèrent. En la huitième année de Jéhoïakim (621/620), le roi de Juda devint vassal de Babylone. Trois ans plus tard, Jéhoïakim se rebella. En conséquence, les Babyloniens assiégèrent Jérusalem, s’en emparèrent, pillèrent ses trésors et déportèrent Jéhoïakin, qui était roi lorsque la ville fut prise, ainsi que d’autres habitants (II Rois 24:1-16; II Chron. 36:5-10). Sédécias, le roi nommé par Babylone, tenta à son tour de secouer le joug de la puissance mondiale. C’est pourquoi, dans la neuvième année de son règne (609/608), Jérusalem fut à nouveau assiégée (II Rois 24:17-20; 25:1; II Chron. 36:11-14). Les forces militaires égyptiennes envoyées pour prêter main-forte à Jérusalem parvinrent à détourner les assiégeants de la ville, mais ce répit ne fut que provisoire (Jér. 37:5-10). Conformément à la prophétie que Jéhovah avait énoncée par le truchement de Jérémie, les Babyloniens revinrent et mirent une nouvelle fois le siège devant la ville (Jér. 34:1, 21, 22; 52:5-11). Pendant la dernière partie du siège, Jérémie était détenu “dans la Cour de la Garde” (Jér. 32:2; 38:28) qui dépendait de “la Maison du Roi”. (Néh. 3:25.) En définitive, en la onzième année de Sédécias, soit dix-huit mois après le début d’un siège qui sema la faim, la maladie et la mort dans la ville, une brèche fut ouverte dans les murailles et Jérusalem fut prise. — II Rois 25:2-4; Jér. 39:1-3.
DÉVASTATION ET RECONSTRUCTION
Jérusalem tomba le 9 Tammuz 607 avant notre ère. Un mois plus tard, le 10 Ab, Nébuzaradan, officier de Nébucadnezzar, entra dans la cité vaincue et commença à la détruire. Il brûla le temple ainsi que d’autres édifices et démolit les murs de la ville. Le roi et la plupart des habitants de Jérusalem furent exilés à Babylone, et les trésors de la ville furent pillés et emportés. — II Rois 25:7-17; II Chron. 36:17-20; Jér. 52:12-20.
Pour reprendre les propos de l’archéologue Conder, il y a “un vide dans l’histoire de la ville dévastée jusqu’à Cyrus”. Cela est d’ailleurs vrai, non seulement de Jérusalem, mais de tout le royaume de Juda. Contrairement aux Assyriens, le roi de Babylone n’installa pas d’autres peuples dans la région conquise pour remplacer les Juifs. Aussi le pays resta-t-il désolé pendant soixante-dix ans, comme la prophétie l’avait annoncé. — Jér. 25:11; II Chron. 36:21.
Dans la “première année” de Cyrus le Perse (en sa qualité de roi de Babylone selon toute vraisemblance, soit en 538/537), un édit royal autorisa les Juifs exilés à ‘monter à Jérusalem qui est en Juda et à rebâtir la maison de Jéhovah, le Dieu d’Israël’. (Esdras 1:1-4.) Quelque 50 000 hommes rapatriés entreprirent le long voyage qui les ramena à Jérusalem et rapportèrent par la même occasion les trésors du temple. Ils arrivèrent à temps pour célébrer la fête des Huttes en Tischri (septembre/octobre) 537 (Esdras 2:64, 65; 3:1-4). Puis, sous la direction du gouverneur Zorobabel, ils se mirent à reconstruire le temple. Les Juifs rapatriés durent essuyer une opposition acharnée; par ailleurs, l’apathie s’installa quelque peu chez eux. Malgré tout, le temple fut finalement achevé en mars 515. En 468, d’autres exilés revinrent en compagnie du prêtre et scribe Esdras, apportant à leur tour des choses destinées à “embellir la maison de Jéhovah, qui est à Jérusalem” (Esdras 7:27), avec l’autorisation du roi Artaxerxès (Longuemain). — Esdras 8:25-27.
Environ un siècle et demi après que Nébucadnezzar eut pris la ville, les murailles et les portes étaient toujours démantelées. Mais Néhémie se vit accorder par Artaxerxès la permission de se rendre à Jérusalem pour remédier à cette situation (Néh. 2:1-8). Le récit biblique subséquent, qui rapporte l’inspection nocturne de Néhémie et la répartition du travail de construction entre diverses familles, est l’une des principales sources d’information dont nous disposons pour reconstituer le plan de la ville à cette époque, et notamment pour définir l’emplacement de ses portes (Néh. 2:11-15; 3:1-32). Cette reconstruction réalisait la prophétie de Daniel et marquait le commencement des soixante-dix “semaines” prophétiques liées à la venue du Messie (Dan. 9:24-27). En dépit de l’hostilité qu’ils durent affronter, les Juifs entourèrent à nouveau Jérusalem de murs et de portes en cinquante-deux jours seulement; cela se passait en 455 avant notre ère. — Néh. 4:1-23; 6:15; 7:1.
Jérusalem était maintenant “spacieuse et grande, [mais] il y avait peu de gens à l’intérieur”. (Néh. 7:4.) Après la lecture publique des Écritures et la célébration de diverses cérémonies “sur la place publique qui est devant la Porte des Eaux”, dans le quartier oriental (Néh. 8:1-18), on prit des mesures pour accroître la population de la ville en faisant venir un Israélite sur dix à Jérusalem pour qu’il s’y installe. Outre les nouveaux habitants qui furent ainsi tirés au sort, tout montre que certains se portèrent volontaires pour s’établir dans la capitale (Néh. 11:1, 2). Une campagne de purification spirituelle fut menée afin de donner à la population de Jérusalem un excellent fondement du point de vue du vrai culte (Néh. 12:47 à 13:3). Néhémie resta gouverneur pendant au moins douze ans. Au cours de cette période, il retourna à la cour du monarque perse. Quand il revint à Jérusalem, il constata qu’une nouvelle purification s’imposait (Néh. 13:4-31). Le récit historique des Écritures hébraïques s’achève sur les mesures énergiques qu’il prit pour extirper l’apostasie quelque temps après l’an 443 avant notre ère.
SOUS LA DOMINATION GRECQUE ET SOUS LES MACCABÉES
Après avoir subi la domination médo-perse, la ville passa au pouvoir des Grecs en 332 avant notre ère, lorsqu’elle fut prise par Alexandre le Grand. Bien que les historiens grecs ne fassent pas mention de l’entrée d’Alexandre dans Jérusalem, la ville se retrouva néanmoins sous le joug grec; or il est raisonnable de penser qu’Alexandre ne l’évita pas dans ses conquêtes. Au premier siècle de notre ère, Josèphe immortalisa la tradition juive selon laquelle, en s’approchant de Jérusalem, Alexandre fut accueilli par le grand prêtre juif; celui-ci lui aurait montré les prophéties divinement inspirées consignées par Daniel, prophéties qui annonçaient les conquêtes éclair de la Grèce (Dan. 8:5-7, 20, 21). En tout état de cause, Jérusalem semble avoir survécu sans dommage à ce changement de domination.
Après la mort d’Alexandre, Jérusalem et la Judée se retrouvèrent sous la coupe des Ptolémées, qui régnaient depuis l’Égypte. En 198 avant notre ère, Antiochus le Grand, qui avait installé son trône en Syrie, s’empara de Jérusalem après avoir pris la ville fortifiée de Sidon. Aussi Juda devint-il un territoire de l’Empire séleucide (voir Daniel 11:16). Jérusalem demeura trente ans sous le joug syrien. Puis, en 168, Antiochus IV (Épiphane), également roi de Syrie, tenta d’helléniser complètement les Juifs. Pour ce faire, il dédia le temple de Jérusalem à Zeus (Jupiter) et profana l’autel en y offrant un sacrifice impur (I Maccabées 1:54, 59, Jé [1:57, 62, AC]; II Maccabées 6:1, 2, 5). Il n’en fallut pas davantage pour déclencher la révolte des Maccabées (ou Asmonéens). Après trois ans de lutte, Judas Maccabée reprit la ville et le temple, et dédia de nouveau l’autel de Jéhovah au vrai culte, le jour anniversaire de sa profanation, soit le 25 Kislev 165. — I Maccabées 4:52-54; II Maccabées 10:5; voir Jean 10:22.
Mais la guerre contre les Séleucides n’était pas terminée pour autant. Les Juifs ayant appelé Rome à leur secours, une nouvelle puissance entra en scène à Jérusalem en l’an 161 avant notre ère (I Maccabées 8:17, 18). C’est ainsi que Jérusalem passa sous l’influence de l’Empire romain, alors en pleine expansion. Vers l’an 142 avant notre ère, Simon Maccabée parvint à faire de Jérusalem la capitale d’une région qui n’était, selon l’apparence, ni vassale ni tributaire des nations non juives. Aristobule Ier, grand prêtre de Jérusalem, s’arrogea même le titre de “roi” en l’an 104, sans toutefois être issu de la lignée de David.
Pendant cette période, Jérusalem était loin d’être une ‘ville de paix’. Elle se trouvait plutôt gravement affaiblie par des querelles intestines, enflammées par des ambitions égoïstes et attisées par des factions religieuses rivales, telles que les Sadducéens, les Pharisiens ou les zélotes. Pour régler une querelle violente qui opposait Aristobule II à son frère Hyrcan, on s’en remit à l’arbitrage de Rome. En 63 avant notre ère, les forces militaires romaines conduites par le général Pompée assiégèrent donc Jérusalem pendant trois mois avant de pénétrer dans la ville pour trancher le litige. D’après les récits historiques, douze mille Juifs trouvèrent la mort au cours de ce siège, nombre d’entre eux ayant été assassinés par leurs propres frères israélites.
C’est dans le récit relatif à la conquête de Pompée que Josèphe fait pour la première fois mention de l’arche ou pont jeté sur la vallée du Tyropœon, arche qui reliait la partie orientale de la ville aux quartiers occidentaux et qui donnait aux habitants de l’ouest un accès direct à l’esplanade du temple.
À cette époque-là, Antipater, un Iduméen, fut nommé par Rome gouverneur de Judée, tandis qu’un Maccabée restait grand prêtre et ethnarque à Jérusalem. Plus tard, Hérode (le Grand), fils d’Antipater, fut fait “roi” de Judée par Rome. Cependant, il ne prit Jérusalem qu’en 37 ou 36 avant notre ère; aussi son règne ne commença-t-il effectivement qu’à partir de cette date.
SOUS HÉRODE LE GRAND
Le règne d’Hérode fut marqué par un programme de construction ambitieux. À cette époque, la ville jouissait d’une grande prospérité. On y bâtit un théâtre, un gymnase, un hippodrome et d’autres édifices publics. Hérode construisit également un palais royal fortifié, selon toute vraisemblance à l’angle nord-ouest de la ville, où les archéologues croient avoir retrouvé les fondations d’une de ses tours. Une autre forteresse nommée Antonia se dressait près du temple, auquel elle était reliée par un passage direct (Histoire ancienne des Juifs, liv. XV, chap. XIV, par. 13). La garnison romaine installée dans cette forteresse pouvait donc accéder rapidement à l’esplanade du temple. C’est vraisemblablement de cette façon que les soldats ont pu soustraire Paul à une émeute qui s’y était déclenchée. — Actes 21:31, 32; voir ANTONIA (FORTERESSE D’).
Mais le plus grand chef-d’œuvre d’Hérode fut sans conteste la reconstruction du temple et des édifices annexes. L’entreprise débuta la dix-huitième année de son règne (Histoire ancienne des Juifs, liv. XV, chap. XIV, par. 1). Le sanctuaire, à proprement parler, fut achevé en un an et demi, mais dans les cours et sur les bâtiments adjacents les travaux se poursuivirent longtemps après sa mort (Jean 2:20). Dans sa totalité, son temple s’étendait sur six à huit hectares, soit à peu près le double de la surface occupée par le temple précédent. Apparemment, une partie du mur de soutènement occidental de l’esplanade du temple est toujours debout. On la connaît aujourd’hui sous le nom de “mur des Lamentations”. Les archéologues en font remonter les dix-neuf assises inférieures, constituées de pierres colossales de près d’un mètre de haut, à l’époque d’Hérode.
DE L’AN 2 AVANT NOTRE ÈRE À L’AN 70 DE NOTRE ÈRE
Jésus fut porté à Jérusalem quarante jours après sa naissance et présenté au temple comme le premier-né de Marie. Siméon et Anne, tous deux fort avancés en âge, se réjouirent de voir le Messie promis, et Anne parla de lui “à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem”. (Luc 2:21-38; voir Lévitique 12:2-4.) La Bible ne précise pas combien de fois on l’emmena à Jérusalem durant son enfance. Elle raconte seulement le séjour qu’il fit dans cette ville lorsqu’il avait douze ans. En cette circonstance, il se mit à discuter avec les enseignants qui se trouvaient dans l’enceinte du temple. C’est ainsi qu’il était occupé dans la ‘maison de son Père’, dans la ville choisie par son Père. — Luc 2:41-49.
Après son baptême et pendant les trois ans et demi que dura son ministère, Jésus se rendit régulièrement à Jérusalem. Il s’y trouvait sans aucun doute lors des trois fêtes annuelles auxquelles tous les Juifs mâles étaient tenus d’assister (Ex. 23:14-17). Toutefois, il passa le plus clair de son temps hors de la capitale, prêchant et enseignant en Galilée et dans d’autres régions.
Hormis l’esplanade du temple, où Jésus enseignait souvent, peu d’autres endroits précis de la ville sont mentionnés à l’occasion de son ministère. On pense que l’étang de Bethzatha, avec ses cinq colonnades (Jean 5:2), est celui qui a été découvert juste au nord de l’enceinte du temple. L’étang de Siloam, lui, se situe sur un versant de la colline orientale, au sud, et il reçoit l’eau de Guihon grâce au conduit et au tunnel que l’on fait remonter à l’époque d’Ézéchias (Jean 9:11). En revanche, le récit qui rapporte la dernière visite de Jésus à Jérusalem nous brosse un tableau plus détaillé de la ville.
Six jours avant la Pâque de l’an 33, Jésus se rendit à Béthanie, localité située à environ trois kilomètres de Jérusalem, sur la pente orientale du mont des Oliviers. Le lendemain 9 Nisan, en sa qualité de Roi oint par Jéhovah, il s’approcha de la capitale monté sur un ânon, accomplissant ainsi la prophétie consignée en Zacharie 9:9 (Mat. 21:1-9). Après avoir descendu la pente du mont des Oliviers, il s’arrêta pour contempler la ville et pleura sur elle, puis il annonça de façon pittoresque le siège et la dévastation qu’elle allait subir (Luc 19:37-44). Quand il entra dans la ville, probablement par une porte du mur oriental, toute la ville “fut mise en émoi”, car les nouvelles se répandaient très vite dans cette agglomération relativement restreinte. — Mat. 21:10.
Pendant le temps qui lui restait, Jésus passa ses journées à Jérusalem et ses nuits à Béthanie (Luc 21:37, 38). Il purifia l’esplanade du temple de tous les mercantis (Mat. 21:12, 13), comme il l’avait fait environ trois ans plus tôt (Jean 2:13-16). Le 11 Nisan, il emmena quatre de ses disciples sur le mont des Oliviers, d’où l’on embrassait du regard la ville et le temple. Là, il leur exposa sa grande prophétie relative à la destruction prochaine de Jérusalem, à “la conclusion du système de choses” et à sa présence future (Matthieu 24; Marc 13; Luc 21). Durant la journée du 13 Nisan, les disciples firent des préparatifs pour le repas pascal dans une chambre haute de Jérusalem où, le soir même (au début du 14 Nisan), Jésus célébra ce repas en leur compagnie. Quand il eut conversé quelque temps avec eux, tous quittèrent la ville, franchirent le “torrent hivernal du Cédron” et gravirent les pentes du mont des Oliviers pour se rendre au jardin nommé Gethsémané. — Mat. 26:36; Luc 22:39; Jean 18:1, 2; voir GETHSÉMANÉ.
Cette nuit-là, Jésus fut arrêté et ramené à Jérusalem, où il comparut devant les prêtres Anne et Caïphe et dans la salle du Sanhédrin, pour y être jugé (Mat. 26:57 à 27:1; Jean 18:13-27). De là, à l’aube, on le conduisit devant Pilate, peut-être dans la forteresse Antonia, au nord du temple (Mat. 27:2; Marc 15:1). Puis on l’amena à Hérode Antipas, vraisemblablement au palais d’Hérode, à l’angle nord-ouest de la ville (Luc 23:6, 7). En définitive, on le ramena à Pilate pour un dernier jugement au “Dallage de Pierres”, lieu nommé en hébreu “Gabbatha”. (Luc 23:11; Jean 19:13.) Un grand dallage a effectivement été retrouvé dans la zone qui était jadis occupée par la forteresse Antonia; au dire de beaucoup, c’est là que Pilate aurait rendu son jugement.
C’est au Golgotha, site dont le nom signifie “Lieu du Crâne”, que Jésus fut mis au poteau (Mat. 27:33-35; Luc 23:33). Cet endroit se trouvait évidemment hors des murs de la ville, peut-être vers le nord et, dans ce cas, non loin de la forteresse Antonia, mais il est impossible de l’identifier à coup sûr (voir GOLGOTHA). Du reste, on peut en dire autant du lieu où Jésus fut enterré. Le jardin où se trouve la “tombe de Gordon”, qui se situe au nord de ce qu’on appelle aujourd’hui la “Porte de Damas”, nous donne au moins une idée de ce qu’était le tombeau d’un riche aux premiers siècles de notre ère; il s’agit en effet d’un tombeau creusé dans le roc et fermé par une grande pierre circulaire roulant dans une gorge.
Quant au “champ du potier pour la sépulture des étrangers”, champ qui fut acheté avec la prime que Judas jeta aux prêtres (Mat. 27:5-7), la tradition l’identifie à un lieu situé sur le flanc méridional de la vallée de Hinnom, près de l’endroit où celle-ci rejoint la vallée du Cédron. Il s’y trouve d’ailleurs de nombreux tombeaux.
Au temps des apôtres
Après sa résurrection, Jésus ordonna à ses disciples de ne pas quitter immédiatement Jérusalem (Luc 24:49; Actes 1:4). En effet, c’est à partir de cette ville qu’ils allaient devoir prêcher, grâce à son nom, la repentance en vue du pardon des péchés (Luc 24:46-48). Dix jours après son ascension, les disciples rassemblés dans une chambre haute reçurent l’onction de l’esprit saint (Actes 1:13, 14; 2:1-4). À ce moment-là, Jérusalem était bondée de Juifs et de prosélytes venus de toutes les provinces de l’Empire romain pour assister à la fête de la Pentecôte. À la suite du témoignage présenté par les chrétiens remplis de l’esprit, des milliers d’hommes et de femmes se firent baptiser pour devenir disciples. Dans une ville qui n’occupait pas 260 hectares et où des milliers de gens rendaient témoignage à leur foi, il n’est pas étonnant que les chefs religieux excédés se soient exclamés: “Voilà que vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement.” (Actes 5:28). En outre, les miracles qui se produisaient donnaient du poids à leur témoignage; citons, par exemple, la guérison du mendiant boiteux qui eut lieu à “la porte du temple appelée la Belle”, vraisemblablement la porte orientale de la cour des femmes. — Actes 3:2, 6, 7.
Même lorsque l’œuvre de témoignage eut commencé de s’étendre de Jérusalem à “la Samarie, et jusque dans la partie la plus lointaine de la terre” (Actes 1:8), Jérusalem resta le siège du collège central de la congrégation chrétienne. Très tôt dans l’histoire de cette congrégation, “tous, à l’exception des apôtres, furent dispersés” par la persécution “dans les régions de Judée et de Samarie”. (Actes 8:1; voir Galates 1:17-19; 2:1-9.) C’est de Jérusalem que certains apôtres et disciples furent envoyés pour aider de nouveaux groupes de croyants, en Samarie par exemple (Actes 8:14; 11:19-22, 27). Saul de Tarse (Paul) se rendit vite compte qu’il était judicieux d’écourter son séjour à Jérusalem lorsqu’il y vint en chrétien pour la première fois, à cause des complots qui se tramaient contre sa vie (Actes 9:26-30). Néanmoins, il y avait aussi des périodes de calme (Actes 9:31). C’est dans cette ville que Pierre fit savoir à l’assemblée chrétienne que Dieu avait accueilli les croyants non juifs, et c’est encore là que furent réglés le débat relatif à la circoncision et d’autres questions connexes. — Actes 11:1-4, 18; 15:1, 2, 22-29; Gal. 2:1, 2.
Jésus dépeignit Jérusalem comme “la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui sont envoyés vers elle”. (Mat. 23:37; voir les versets 34-36 23:34-36.) Certes, nombre de ses habitants exercèrent la foi dans le Fils de Dieu, mais la ville dans son ensemble n’en garda pas moins l’attitude qu’elle avait adoptée par le passé. C’est pourquoi ‘sa maison lui fut abandonnée’. (Mat. 23:38.) En 66, une révolte juive amena les armées romaines commandées par Cestius Gallus à investir la ville et à s’avancer jusqu’aux murailles du temple (voir Luc 21:20). Mais, soudain, sans raison apparente, Cestius Gallus se retira. Cet événement permit aux chrétiens de se conformer aux instructions suivantes de Jésus: “Alors, que ceux qui seront en Judée se mettent à fuir vers les montagnes, et que ceux qui seront au milieu d’elle [de Jérusalem] se retirent, et que ceux qui seront dans les campagnes n’y entrent pas.” (Luc 21:20-22). Dans son Histoire ecclésiastique (III, 5:3), Eusèbe, se fondant sur les écrits d’Hégésippe, qui dataient du IIe siècle, affirme que les chrétiens quittèrent Jérusalem pour se réfugier près de Pella, dans la région montagneuse de Galaad.
Le soulagement que Jérusalem connut à la suite de la retraite des armées romaines fut de courte durée, comme à l’époque où les Babyloniens s’étaient retirés momentanément pour s’occuper des Égyptiens. En effet, les forces militaires de Rome revinrent, plus nombreuses encore, sous le commandement du général Titus et mirent le siège devant la ville au moment où celle-ci était remplie de pèlerins venus célébrer la Pâque. Les Romains entreprirent des travaux de terrassement et dressèrent tout autour de la ville une palissade pour empêcher, de jour comme de nuit, les assiégés de se sauver. Cela réalisait également la prophétie de Jésus (Luc 19:43). À l’intérieur de la ville, des factions rivales se querellaient et se combattaient. Une grande partie des vivres furent détruits; quant aux Juifs qui tentaient de fuir la ville, ils étaient abattus comme des traîtres. Si l’on en croit Josèphe, de qui nous viennent ces renseignements, la famine devint telle que les gens furent réduits à manger du foin, du cuir et même leurs propres enfants (voir Lamentations 2:11, 12, 19, 20; Deutéronome 28:56, 57). Les chefs obstinés de la ville rejetèrent systématiquement les propositions de paix de Titus.
Les Romains finirent par ouvrir méthodiquement des brèches dans les murs et leurs troupes envahirent la ville. Contrairement aux ordres donnés, le temple fut complètement incendié. Au dire de Josèphe, cela eut lieu le jour même où Nébucadnezzar avait détruit le premier temple, des siècles plus tôt. Son récit précise qu’on mit aussi le feu au “trésor des chartes”, les archives abritant les listes généalogiques qui établissaient les origines familiales et tribales des Juifs, ainsi que les droits d’héritage. Désormais, il était donc impossible de prouver légalement la filiation des membres de la tribu messianique de Juda et de la tribu sacerdotale de Lévi.
La conquête fut menée à bien en quatre mois et vingt-cinq jours seulement, plus précisément du 3 avril au 30 août 70. Ainsi donc, quoique intense, la tribulation fut étonnamment courte. L’attitude et le comportement irraisonnés des Juifs enfermés dans la ville contribua sans doute à sa brièveté. Bien que Josèphe évalue le nombre des morts à 1 100 000, il y eut des survivants (voir Matthieu 24:22). Effectivement, 97 000 captifs furent pris, et, parmi eux, beaucoup furent vendus comme esclaves en Égypte et dans d’autres pays. Ce fait accomplissait également une prophétie divine. — Deut. 28:68.
La ville fut entièrement rasée. On ne lui laissa que les tours du palais d’Hérode et une partie du mur occidental pour démontrer aux générations à venir que ses fortifications ne lui avaient servi de rien. D’après Josèphe, exception faite de ces restes, “il ne parut plus aucune marque qu’il y eût eu des habitants”. (La Guerre des Juifs, liv. VII, chap. I, par. 1.) Un bas-relief de l’arc de Titus, à Rome, représente des soldats romains emportant les ustensiles sacrés du temple dévasté. — Voir Matthieu 24:2.
CE QU’ELLE REPRÉSENTAIT
Jérusalem n’était pas une capitale comme les autres. C’était la seule ville de la terre sur laquelle Jéhovah avait mis son nom (I Rois 11:36). Après que l’arche de l’alliance, symbole de la présence divine, y eut été transférée, et à plus forte raison quand le temple, sanctuaire ou maison de Dieu, y fut construit, Jérusalem devint, figurément parlant, la “résidence” ou le “lieu de repos” de Jéhovah (Ps. 78:68, 69; 132:13, 14; 135:21; voir II Samuel 7:1-7, 12, 13). Étant donné que les rois de la dynastie de David étaient les “oints” de Dieu et qu’ils étaient assis sur “le trône de Jéhovah” (I Chron. 29:23; Ps. 122:3-5), Jérusalem était, elle aussi, appelée “le trône de Jéhovah”. Par conséquent, les tribus et les nations qui se tournaient vers Jérusalem parce qu’elles reconnaissaient la domination de Dieu se rassemblaient en fait vers le nom de Jéhovah (Jér. 3:17; Ps. 122:1-4; És. 27:13; voir 33:17, 20-22). En revanche, quiconque se montrait hostile à Jérusalem ou combattait contre elle s’opposait en réalité à l’expression de la souveraineté divine. Compte tenu de la déclaration prophétique rapportée en Genèse 3:15, une telle animosité ne pouvait manquer de se manifester.
Jérusalem représentait donc le siège du gouvernement divinement constitué, du royaume typique de Dieu. C’est d’elle que sortaient la loi, la parole et la bénédiction divines (Michée 4:2; Ps. 128:5). Ceux qui travaillaient à la paix et au bien de Jérusalem contribuaient par là même à la réussite du juste dessein de Dieu et à la réalisation de sa volonté (Ps. 122:6-9). Bien que Jérusalem fût nichée dans les montagnes de Juda et qu’elle fût sans doute impressionnante, son élévation, sa grandeur et sa beauté véritables lui venaient de la gloire et de l’honneur que Jéhovah lui avait conférés afin qu’elle soit pour lui une “couronne de beauté”. — Ps. 48:1-3, 11-14; 50:2; És. 62:1-7.
Ce sont surtout les créatures intelligentes de Jéhovah qui peuvent le louer et faire sa volonté. Dès lors, ce n’étaient pas les édifices de Jérusalem, mais l’attitude de ses habitants, gouvernants et gouvernés, prêtres ou gens du commun, qui allait déterminer Dieu à continuer ou à cesser de se servir de la ville (Ps. 102:18-22; És. 26:1, 2). Tant que ceux-ci se montrèrent fidèles et honorèrent son nom par leurs paroles et leur mode de vie, Jéhovah bénit et défendit Jérusalem (Ps. 125:1, 2; És. 31:4, 5). Mais les habitants de Jérusalem et leurs rois ne tardèrent pas à s’attirer sa défaveur, car la majorité d’entre eux sombrèrent dans l’apostasie. C’est pourquoi Jéhovah annonça son intention de rejeter la ville qui avait porté son nom (II Rois 21:12-15; 23:27). Il ôterait de Jérusalem “appui et soutien”, de sorte que celle-ci serait remplie de tyrannie, de délinquance juvénile et de mépris pour les hommes qui occupaient des positions honorables. Jérusalem connaîtrait l’abaissement et une humiliation cinglante (És. 3:1-8, 16-26). Certes, Jéhovah releva la ville soixante-dix ans après avoir permis que Babylone la détruisît et il l’embellit en faisant d’elle, une nouvelle fois, le centre joyeux du vrai culte sur la terre (És. 52:1-9; 65:17-19), mais le peuple et ses chefs retournèrent à leur apostasie.
Jéhovah préserva Jérusalem jusqu’au moment où il envoya son Fils sur terre. En effet, il fallait que la ville subsiste pour que les prophéties messianiques se réalisent (És. 28:16; 52:7; Zach. 9:9). L’apostasie d’Israël atteignit son comble lorsque le Messie, Jésus Christ, fut mis au poteau (voir Matthieu 21:33-41). Puisque ce crime fut perpétré à Jérusalem, à l’instigation des chefs de la nation et avec le soutien du peuple, Dieu ne pouvait manquer de rejeter totalement et définitivement la ville. Celle-ci cesserait désormais de le représenter et de porter son nom (voir Matthieu 16:21; Luc 13:33-35). Conformément au décret divin, la Jérusalem terrestre fut donc détruite en l’an 70; ni Jésus ni ses apôtres n’avaient annoncé que Dieu la relèverait par la suite.
Cependant, le nom Jérusalem continua d’être employé pour désigner symboliquement quelque chose de plus grand que la ville terrestre. Ainsi, sous l’inspiration divine, l’apôtre Paul révéla l’existence d’une “Jérusalem d’en haut”, qu’il présenta comme la “mère” des chrétiens oints de l’esprit (Gal. 4:25, 26). Pareille description fait de la “Jérusalem d’en haut” l’épouse de Jéhovah qui, pour sa part, est le Père par excellence, la Source de toute vie. Quand la Jérusalem terrestre était la capitale de la nation élue de Dieu, on en parlait aussi comme d’une femme mariée avec Dieu, car elle était unie à lui par les saints liens d’une alliance (És. 51:17, 21, 22; 54:1, 5; 60:1, 14). Dès lors, elle représentait toute la congrégation des serviteurs terrestres de Dieu. En conséquence, la “Jérusalem d’en haut” doit figurer l’organisation constituée de toutes les créatures spirituelles qui servent Jéhovah.
La nouvelle Jérusalem
Dans le livre divinement inspiré de la Révélation, l’apôtre Jean consigna des renseignements relatifs à la “nouvelle Jérusalem”. (Rév. 3:12.) Dans une vision, il vit cette “ville sainte” “descendre du ciel d’auprès de Dieu, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son mari”. Cette image se rattache à une autre vision dans laquelle Jean contempla “un nouveau ciel et une nouvelle terre”. L’“épouse” en question est appelée “la femme de l’Agneau”. (Rév. 21:1-3, 9-27.) Dans d’autres récits apostoliques, la même illustration est appliquée à la congrégation chrétienne composée des disciples oints de l’esprit saint (II Cor. 11:2; Éph. 5:21-32). Par ailleurs, le chapitre 14 de la Révélation nous montre le Christ, ou “l’Agneau”, debout sur le mont Sion, mont qui est également associé à Jérusalem (voir I Pierre 2:6), et avec lui 144 000 qui ont son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. — Rév. 14:1-5; voir NOUVELLE JÉRUSALEM.
La Jérusalem infidèle
Puisqu’une bonne partie des textes bibliques qui parlent de Jérusalem la condamnent, il est évident que seule la Jérusalem fidèle symbolise ou préfigure la véritable congrégation chrétienne, l’“Israël de Dieu”. (Gal. 6:16.) En revanche, quand elle était infidèle, on la représentait sous les traits d’une prostituée, d’une femme adultère. Dans ce cas-là, elle devenait semblable aux Amorites et aux Hittites païens qui avaient jadis occupé la ville (Ézéch. 16:3, 15, 30-42). À ce titre, elle ne peut figurer que les apostats qui, tels une “prostituée”, se montrent infidèles envers le Dieu dont ils se targuent de porter le nom. — Jacq. 4:4.
Manifestement donc, le terme “Jérusalem” peut être employé dans des sens très variés. C’est pourquoi il faut dans chaque cas tenir compte du contexte si l’on veut bien comprendre ce qu’il désigne.
[Carte, page 793]
(Voir la publication)
Quelques particularités topographiques de JÉRUSALEM et de ses environs
MONT SCOPUS
MONT MORIAH
MONT DES OLIVIERS
MONT SION
COLLINE OCCIDENTALE
Vallée de Hinnom
Vallée transversale
Vallée du Tyropœon
Ouadi du Cédron
Guihon
En-Roguel
[Carte, page 799]
(Voir la publication)
JÉRUSALEM PENDANT LE MINISTÈRE DE JÉSUS ET DES APÔTRES
Jardin et tombeau du Calvaire (?)
Golgotha (?)
(La construction de cette muraille extérieure du nord fut commencée par Hérode Agrippa Ier, qui régna de 41 à 44 de notre ère environ.)
Étang de Bethzatha
Forteresse d’Antonia
Temple
Sanhédrin (?)
Palais d’Hérode
VALLÉE DU TYROPŒON
Étang de Siloam
VALLÉE DE HINNOM OU GÉHENNE
Akeldama (?)
VALLÉE DU CÉDRON
Colonnade de Salomon
Gethsémané (?)
MONT DES OLIVIERS
[Illustration, page 794]
L’édifice que l’on appelle aujourd’hui tour de David, dans la partie occidentale de Jérusalem. Certains pensent que cette tour date du temps d’Hérode.
[Illustration, page 800]
Monnaie romaine rappelant la destruction de Jérusalem en l’an 70. Judaea Capta (“Judée captive”). SC (“Senatusconsulte”, expression qui signifie “par décret du Sénat”).