FEMME
(héb. ʼishshâh [littéralement homme femelle]; femme, épouse; gr. gunê, femme, épouse).
La femelle de l’espèce humaine, lorsqu’elle a atteint l’âge adulte et passé la puberté.
SA CRÉATION
Avant même qu’Adam n’en formulât la demande, Dieu, son Créateur, avait prévu de lui donner une compagne. Après l’avoir placé dans le jardin d’Éden et lui avoir exposé la loi relative à l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, Jéhovah déclara: “Il n’est pas bon que l’homme reste seul. Je vais lui faire une aide qui soit son complément.” (Gen. 2:18). Il n’obligea pas l’homme à se mettre en quête de cette compagne parmi les animaux, mais il amena cependant ces derniers vers lui pour qu’il leur donnât un nom. Adam n’avait aucun penchant à la bestialité, aussi put-il constater qu’il ne saurait trouver chez les bêtes une compagne qui lui convenait (Gen. 2:19, 20). “Aussi Jéhovah Dieu fit-il tomber un profond sommeil sur l’homme et, pendant que celui-ci dormait, il prit une de ses côtes et puis referma la chair à sa place. Alors Jéhovah Dieu bâtit en femme la côté qu’il avait prise de l’homme et il l’amena vers l’homme. Alors l’homme dit: ‘Celle-ci est enfin l’os de mes os et la chair de ma chair. Celle-ci sera appelée Femme, parce que de l’homme celle-ci a été prise.’” — Gen. 2:21-23.
SA CONDITION ET SES RESPONSABILITÉS
Puisque la femme avait été créée à partir de l’homme elle lui était redevable de son existence même. Comme elle appartenait à l’homme, ne faisant qu’“une seule chair” avec lui, et était son aide et son complément, elle devait se soumettre à lui, le reconnaissant pour chef. Dieu traitait directement avec Adam, qui, à son tour, transmettait les commandements divins à sa femme. Ayant été créé le premier et fait à l’image de Dieu, il était bien placé pour jouer le rôle de chef et de porte-parole de Dieu auprès d’elle. Comme Adam, la femme était assujettie à la loi divine relative à l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais. En sa qualité d’“aide”, elle avait le devoir de travailler au bien de l’homme, qui, lui, devait exercer son autorité avec amour. Tous deux devaient accomplir ensemble la mission qui leur avait été confiée, c’est-à-dire donner le jour à des enfants et tenir les animaux dans la soumission. — Gen. 1:28; 2:24.
Puisque, aux temps bibliques, il était normal qu’une femme se marie, on comprend que les textes des Écritures qui exposent ses responsabilités se rapportent surtout à sa condition d’épouse. Le devoir principal de toutes le femmes d’Israël consistait à servir Jéhovah dans le cadre du vrai culte. On trouve un modèle sous ce rapport en la personne d’Abigaïl, qui devint la femme de David après la mort de Nabal, son mari qui ne valait rien. En dépit de l’attitude mauvaise de Nabal, qui refusait d’utiliser ses biens pour aider David, l’oint de Jéhovah, Abigaïl comprit que sa condition d’épouse ne l’obligeait nullement à suivre cette voie contraire à la volonté de Dieu. C’est pourquoi Jéhovah la bénit lorsqu’elle décida de lui rendre un culte acceptable en aidant son oint. — I Sam. 25:23-31, 39-42.
De plus, la femme devait obéir à son mari. Bien sûr, celui-ci occupait une fonction plus importante dans l’ordre familial. Dieu exigeait également de lui qu’il subvienne aux besoins de sa famille et qu’il en prenne soin sur les plans spirituel et matériel. En outre, toutes les fautes commises par sa famille rejaillissaient défavorablement sur lui. Il portait donc une lourde responsabilité. Par ailleurs, tout en accordant des privilèges plus importants au mari, la loi de Dieu reconnaissait à l’épouse certaines prérogatives qui lui permettaient de mener une vie heureuse et productive.
Voici quelques dispositions de la Loi concernant la femme mariée: L’homme comme la femme pouvaient être mis à mort en cas d’adultère. Si un mari soupçonnait sa femme de s’être rendue coupable d’infidélité en secret, il devait l’amener au prêtre, afin que Jéhovah statue sur la question. Si la femme était coupable, ses organes génitaux s’atrophiaient. En revanche, si elle était innocente, le mari se voyait dans l’obligation d’avoir des rapports avec elle pour qu’elle devienne enceinte, rendant ainsi un témoignage public de son innocence (Nomb. 5:12-31). Le mari pouvait divorcer d’avec sa femme s’il trouvait chez elle quelque chose de choquant. Tel était probablement le cas lorsque la femme faisait preuve d’un grave manque de respect envers lui, si elle jetait le discrédit sur sa famille ou sur la maison de son père. Cependant, la femme était protégée par la prescription qui obligeait dans ce cas le mari à rédiger un acte de divorce. En effet, elle était dès lors libre de se remarier avec un autre homme (Deut. 24:1, 2). Si la femme avait fait un vœu qui, de l’avis de son mari, était peu sage ou risquait de nuire au bien-être familial, il pouvait l’annuler (Nomb. 30:10-15). En fait, cette loi protégeait la femme, car elle lui épargnait les problèmes qui pouvaient résulter d’une décision hâtive.
La polygamie était tolérée sous la loi de Moïse, mais elle était réglementée de façon à protéger les droits de l’épouse. Ainsi, le mari n’était pas autorisé à transférer le droit de premier-né du fils de la femme qu’il aimait le moins à celui de son épouse favorite (Deut. 21:15-17). Quand un Israélites vendait sa fille comme servante et concubine, mais que celle-ci ne plaisait pas à son maître, ce dernier pouvait la faire racheter, mais il ne pouvait la vendre à un peuple étranger (Ex. 21:7, 8). Si le maître ou son fils la prenait pour concubine, puis épousait une autre femme, la première devait quand même recevoir la nourriture, le vêtement, le logement et le droit conjugal (Ex. 21:9-11). Quand un mari malveillant accusait sa femme d’avoir prétendu à tort être vierge au moment du mariage et se voyait convaincu de mensonge, on le punissait, il devait payer le double du prix de l’épouse au père de la femme et il ne pouvait plus divorcer d’avec elle, tous ses jours durant (Deut. 22:13-19). Si un homme séduisait une vierge non fiancée, il devait payer le prix de l’épouse à son père et, si celui-ci lui permettait de l’épouser, il ne lui était plus permis de divorcer d’avec elle, tous ses jours durant. — Deut. 22:28, 29; Ex. 22:16, 17.
Si la condition de la femme dans la Société israélite était quelque peu différente de ce qu’elle est à présent dans le monde occidental, l’épouse fidèle n’en appréciait pas moins son rôle et son travail. Elle aidait son mari, élevait ses enfants, s’occupait de la maison et trouvait de nombreux sujets de satisfaction et de joie, car tout cela permettait à sa nature et à ses talents féminins de s’épanouir.
DESCRIPTION DE LA BONNE ÉPOUSE
L’épouse devait travailler dur au bien de la famille, tout en honorant son mari et chef. D’ailleurs, elle en retirerait elle-même la meilleure des gloires. L’homme sage écrivit: “La femme vraiment sage a bâti sa maison, mais la sotte la démolit de ses propres mains.” (Prov. 14:1). Elle devait toujours parler en bien de son mari et contribuer à ce qu’il soit davantage respecté, de sorte qu’il pourrait à son tour être fier d’elle. “une épouse capable est une couronne pour son propriétaire, mais comme de la pourriture dans ses os, celle qui agit honteusement.” (Prov. 12:4). Le chapitre 31 du livre des Proverbes décrit la condition et les activités heureuses de l’épouse fidèle. Pour son mari, elle est plus précieuse que les coraux; il peut lui faire confiance. Elle est travailleuse: elle tisse, prépare des vêtement pour sa famille, fait les achats nécessaires à la maisonnée. Elle travaille à la vigne, surveille sa maison et ses serviteurs; elle vient au secours des nécessiteux; elle confectionne des vêtements attrayants pour les siens, leur apportant même quelque revenu grâce à ses ouvrages; elle équipe sa famille pour parer à toute éventualité et s’exprime avec sagesse et bonté de cœur. Grâce à sa crainte de Jéhovah et à ses belles œuvres, elle reçoit les éloges de son mari et de ses fils, car, par ses actions, elle les honore dans le pays. Vraiment donc, celui qui a trouvé une bonne épouse a trouvé une bonne chose et obtient la bienveillance de Jéhovah. — Prov. 18:22; voir MARIAGE.
SES PRIVILÈGES DANS LA CONGRÉGATION CHRÉTIENNE
En ce qui concerne ceux qui ont reçu de Dieu l’appel céleste (Héb. 3:1) pour devenir cohéritiers de Jésus Christ, il n’y a pas de distinction entre hommes et femmes, dans un sens spirituel. L’apôtre Paul déclare: “Oui, vous êtes tous fils de Dieu par votre foi en Christ Jésus (...), il n’y a ni mâle ni femelle; car tous, vous n’êtes qu’un en union avec Christ Jésus.” (Gal. 3:26-28). Tous doivent changer de condition à la résurrection pour avoir part ensemble à la “nature divine”, dans laquelle aucun d’entre eux ne sera femme, car il n’y a pas de sexe féminin chez les créatures spirituelles. En effet, c’est pour permettre aux créatures terrestres de se reproduire que Dieu a créé les sexes. — II Pierre 1:4.
Les dons de l’esprit
Parmi ceux qui reçurent les dons de l’esprit saint le jour de la Pentecôte de l’an 33 figuraient des femmes, celles-là mêmes que la prophétie de Joël appelait “filles” et “esclaves femelles”. À compter de ce jour, les femmes chrétiennes qui bénéficiait de ces dons purent s’exprimer en des langues qu’elles ne comprenaient pas auparavant et ‘prophétiser’, sans nécessairement annoncer des événements importants à venir, mais en proclamant les vérités de la Bible. — Joël 2:28, 29; Actes 1:13-15; 2:1-4, 13-18; voir PROPHÉTESSE.
Dans les réunions de la congrégation
Dans certaines réunions, les femmes pouvaient prier ou prophétiser, à condition qu’elles portent une coiffure (I Cor. 11:3-16). En revanche, lorsque “la congrégation entière” s’assemblait en un même lieu en compagnie de “non-croyants”, c’est-à-dire, selon toute vraisemblance, au cours de réunions publiques (I Cor. 14:23-25), il fallait que les femmes “se taisent”. Si ‘elles voulaient apprendre quelque chose, elles devaient questionner à la maison leur propre mari, car il était honteux pour une femme de parler dans une congrégation’. — I Cor. 14:31-35.
Si elle n’était pas habilité à enseigner dans une réunion de la congrégation, la femme pouvait cependant instruire, au-dehors, ceux qui désiraient apprendre la vérité biblique et la bonne nouvelle au sujet de Jésus Christ (comparez avec Psaume 68:11). Elle était également autorisée à ‘enseigner ce qui est bien’ aux femmes plus jeunes (et aux enfants) de la congrégation (Tite 2:3-5). Toutefois, elle n’avait pas le droit de prendre l’autorité sur l’homme ni de contester ce que les hommes disaient, dans les réunions de la congrégation par exemple. Elle devait se rappeler ce qui était arrivé à Ève, ainsi que les propos par lesquels Dieu définit la condition de la femme après le péché du premier couple. — I Tim. 2:11-14; Gen. 3:16; voir PHŒBÉ.
Au foyer
Au sein de la congrégation chrétienne, il convenait que chaque homme marié n’ait qu’une seule épouse en vie (I Cor. 7:2; I Tim. 3:2). Les Écritures décrivent la femme comme “un vase plus faible, le vase féminin”, et son mari doit la traiter en conséquence (I Pierre 3:7). Elle jouit de nombreux privilèges; par exemple, elle prend part à l’éducation des enfants et s’occupe généralement de son intérieur, tout en se soumettant à la direction et à l’approbation de son mari dans ce domaine (I Tim. 5:14; I Pierre 3:1, 2; Prov. 1:8; 6:20; chap. 31). Les femmes sont dans l’obligation de se soumettre ainsi à leur mari, qu’il soit chrétien ou non (Éph. 5:22-24). Par ailleurs, l’épouse ne devrait pas priver son mari du droit conjugal, car, tout comme lui, elle “n’a pas pouvoir sur son propre corps”. — I Cor. 7:3-5.
Sa parure
Dans son ensemble, la Bible ne condamne pas le port de beaux vêtement ou de bijoux, mais elle exhorte les chrétiennes à se laisser guider en cette affaire par la modestie et la décence. Les apôtres montrent que la tenue des femmes doit être “bien arrangée”, et ils les invitent à se parer “de modestie et de bons sens”. Elles ne devraient pas accorder la priorité à leur coiffure, aux ornements ou aux vêtements coûteux, mais à tout ce qui contribue à la beauté spirituelle, savoir les “œuvres bonnes”, “la personne cachée du cœur, dans le vêtement incorruptible de l’esprit calme et doux” et le fruit de l’esprit, afin que, peut-être, leur mari non croyant puisse être gagné au christianisme par leur seule conduite. — I Tim. 2:9, 10; I Pierre 3:1-6; comparez avec Proverbes 11:16, 22; 31:30.
S’adressant aux femmes soumises qui adoptent une conduite chaste, respectueuse et pieuse, l’apôtre Pierre déclare: “Vous êtes devenues les enfants [de Sara], si toutefois vous continuez à faire le bien sans craindre aucun sujet d’épouvante.” Ainsi, sans être issues, selon la chair, de la fidèle Sara, ces épouses se voyaient offrir de merveilleuses perspectives, à condition de l’imiter. En effet, Sara eut le privilège de donner le jour à Isaac et d’être ainsi comptée parmi les ancêtres de Jésus Christ, la “postérité” principale d’Abraham (Gal. 3:16). Dès lors, les femmes chrétiennes qui, figurément parlant, se montrent filles de Sara, même vis-à-vis de leur mari non croyant, peuvent espérer une belle récompense de la part de Dieu. — I Pierre 3:6; Gen. 18:11, 12; I Cor. 7:12-16.
LES FEMMES QUI SERVAIENT JÉSUS
Plusieurs femmes connurent de grands privilèges pendant le ministère terrestre de Jésus. Il ne s’agissait cependant pas des privilèges que reçurent les douze apôtres ou les soixante-dix évangélisateurs (Mat. 10:1-8; Luc 10:1-7). Toutefois, quelques femmes servaient Jésus de leur avoir (Luc 8:1-3). Une femme l’oignit peu avant sa mort et, pour cet acte, Jésus promit que partout où la bonne nouvelle serait prêchée dans le monde entier, on raconterait “aussi, en mémoire d’elle, ce que cette femme a fait”. (Mat. 26:6-13; Jean 12:1-8.) Jésus apparut spécialement à des femmes le jour de sa résurrection, et certaines étaient aussi présentes lors de ses apparitions ultérieures. — Mat. 28:1-10; Jean 20:1-18.
AU SENS FIGURÉ
Dans plusieurs passages de la Bible, les femmes symbolisent des congrégations ou des organisations humaines. Elles représentent également des nations ou des villes, comme Moab (Jér. 48:41), l’Égypte (Jér. 46:11), Rabbah d’Ammon (Jér. 49:2), Babylone (Jér. 51:13) et Babylone la Grande, ville symbolique (Rév. 17:1-6). La congrégation du Christ, qui est présentée comme son “épouse”, est aussi décrite par l’expression “la ville sainte, la Nouvelle Jérusalem”. — Jean 3:29; Rév. 21:2, 9; 19:7; comparez avec Éphésiens 5:23-27; Matthieu 9:15; Marc 2:20; Luc 5:34, 35.
Jéhovah s’adressa à la congrégation ou nation d’Israël comme à sa “femme”, se présentant lui-même comme son “propriétaire et époux”, à cause de l’alliance de la Loi qui l’unissait à elle. C’est de cette façon qu’il parle à Israël dans les prophéties relatives à son rétablissement. Parfois, il s’adresse ainsi à Jérusalem, la capitale, dont les “fils” et les “filles” (És. 43:5-7) figurent les membres de la nation d’Israël. — És. 51:17-23; 52:1, 2; 54:1, 5, 6, 11-13; 66:10-12; Jér. 3:14; 31:31, 32.
La “femme” en Genèse 3:15
Lorsque Dieu prononça son verdict sur Adam et Ève, les ancêtres de toute l’humanité, il promit que la “femme” donnerait naissance à une postérité qui écraserait la tête du serpent (Gen. 3:15). C’était là un “saint secret” que Dieu avait l’intention de révéler en temps voulu (Col. 1:26). Le contexte dans lequel s’inscrit cette promesse nous fournit certains indices sur l’identité de la “femme”. La postérité appelée à écraser la tête du serpent devait être suprahumaine, car, d’après les Écritures, ces paroles ne visaient pas un serpent réel. En Révélation 12:9, nous lisons en effet que le “serpent” n’est autre que Satan le Diable, un être spirituel. Dès lors, la “femme” de la prophétie ne pouvait être une simple femme, comme Marie, la mère de Jésus. Nous le comprendrons mieux encore grâce aux paroles de Paul, consignées en Galates 4:6, 7, 21-31; voir POSTÉRITÉ.
Dans ce passage, l’apôtre parle de la femme libre d’Abraham et de sa concubine Agar. Il explique qu’Agar correspond à la Jérusalem terrestre, soumise à l’alliance de la Loi, dont les “enfants” sont les membres de la nation juive. En revanche, Sara correspond à la “Jérusalem d’en haut”, qui était la mère spirituelle de Paul et de ses frères engendrés de l’esprit,. Par conséquent, elle devait être la “mère” céleste du Christ, l’aîné de tous ses frères spirituels. En outre, tous seraient engendrés par Jéhovah, leur Père, qui avait pour ainsi dire épouse la “Jérusalem d’en haut”, afin de donner le jour aux chrétiens engendrés de l’esprit. — Héb. 2:11, 12.
Dès lors, la logique et les Écritures attestent que la “femme” dont il est question en Genèse 3:15 est de naturelle spirituelle. De plus, tout comme “l’épouse” ou “femme” du Christ n’est pas une selle femme, mais un corps composé de nombreux membres spirituels (Rév. 21:9), de même la “femme” qui met au monde les fils spirituels de Dieu, donc l’‘épouse’ de Dieu (laquelle était évoquée prophétiquement dans les propos d’Ésaïe et de Jérémie que nous avons cités plus haut), serait, elle aussi, composée de nombreux êtres spirituels. Il s’agirait d’un groupe de personnes, d’une organisation céleste.
Cette femme est décrite dans la vision de Jean, vision couchée par écrit dans le chapitre 12 de la Révélation. Jean la vit enfanter un fils, un chef “qui doit faire paître toutes les nations avec une baguette de fer” (Comparez avec Psaumes 2:6-9; 110:1, 2.) Il contempla cette vision bien après la naissance humaine de Jésus et l’onction qui lui fut conférée en sa qualité de Messie. Puisqu’elle concerne manifestement la même personne, cette vision ne pouvait représenter la naissance humaine de Jésus, mais un autre événement qui le concernait, savoir son intronisation dans la puissance du Royaume. Il s’agissait donc de la naissance du Royaume messianique de Dieu.
Plus loin, nous lisons que Satan persécute la “femme” et fait la guerre au “reste de sa postérité”. (Rév. 12:13, 17.) Puisque la “femme” est céleste et que Satan a été au préalable précipité sur la terre (Rév. 12:7-9), il ne peut atteindre les êtres célestes qui composent la femme, mais il peut, en revanche, s’en prendre au reste de sa “postérité” ou de ses enfants, savoir les “frères” de Jésus Christ qui sont encore sur la terre. C’est ainsi qu’il persécute la “femme”.
D’autres “femmes”
Après avoir averti les Israélites du malheur qui s’abattrait sur eux à cause de leur infidélité, Jéhovah fit la déclaration suivante, par le truchement de son prophète Ésaïe: “Et sept femmes saisiront bel et bien un seul homme en ce jour-là, en disant: ‘Nous mangerons notre propre pain et nous porterons nos propres manteaux; seulement, puissions-nous être appelées de ton nom pour enlever notre opprobre!’” (És. 4:1). Dans les deux versets précédents (És. 3:25, 26), Dieu montra que les hommes d’Israël tomberaient à cause de la guerre. Par ces paroles il avertissait donc les Israélites des ravages que la situation provoquerait sur les effectifs de leur nation. La pénurie d’hommes serait telle que plusieurs femmes devraient se saisir d’un seul homme. Elles se contenteraient de porter son nom et de recevoir quelques attentions de sa part, même s’il leur fallait les partager avec d’autres femmes. Elles seraient disposées à accepter la polygamie ou le concubinage pour participer aussi peu que ce fût à la vie d’un homme. C’est ainsi qu’elles enlèveraient dans une certaine mesure l’opprobre qui résultait de leur veuvage, de leur célibat ou de la privation d’enfants.
Dans une prophétie destinée à réconforter Israël, Jéhovah déclare: “Jusqu’à quand te dirigeras-tu de-ce de-là, ô fille infidèle? Car Jéhovah a créé une chose nouvelle sur la terre: une simple femelle tournera autour d’un homme valide.” (“La femme fait la cour à l’homme”, TOB) (Jér. 31:22). Jusque-là, la nation d’Israël, qui était admise dans des relations “conjugales” avec Jéhovah en raison de l’alliance de la Loi, s’était dirigée “de-ci de-là” par infidélité. Mais, à présent, Jéhovah invite la “vierge d’Israël” à dresser des repères routiers et des poteaux indicateurs qui l’aideront à revenir, et il l’encourage à fixer son cœur sur la grande route du retour (v. 31:21). Il mettra son esprit en elle pour la rendre encore plus impatiente de revenir. Ainsi, tout comme une femme tourne autour de son mari pour renouer de bonnes relations avec lui, ainsi Israël tournerait autour de Jéhovah pour retrouver les bonnes relations qui l’unissaient à son Époux céleste.
La prophétie de Daniel décrit le “roi du nord” en ces termes: “Il n’aura pas égard au dieu de ses pères; et il n’aura égard ni au désir des femmes, ni à aucun autre dieu, mais il se grandira au-dessus de tous. Cependant, à sa place, il donnera gloire au dieu des forteresse”. (Dan. 11:37, 38). Dans ce texte, les “femmes” peuvent représenter les nations plus faibles qui sont devenues “servantes” du “roi du nord”, tels des vases plus faibles. Elles ont leurs dieux qu’elles désirent adorer, mais le “roi du nord” les méprise et préfère rendre hommage à un dieu militariste.
Les “sauterelles” symboliques
Dans la vision des “sauterelles” symboliques consignée en Révélation 9:1-11, ces insectes “avaient des cheveux comme des cheveux de femmes”. Conformément au principe bibliques qui veut que les cheveux longs de la femme constituent un signe de soumission à son mari et chef, les cheveux de ces “sauterelles” symboliques doivent indiquer que ceux qu’elles représentent sont soumis à celui qui est, selon la prophétie, leur roi et chef. — Voir ABADDON.
Les “cent quarante-quatre mille” qui “ne se sont pas souillés avec des femmes”
Les cent quarante-quatre mille qui, selon la Révélation, se tiennent debout sur le mon Sion en compagnie de l’Agneau ont été, lisons-nous, “achetés de la terre. Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes; en effet, ils sont vierges”. Ces gens semblent jouir d’une intimité sans pareille avec l’Agneau, puisqu’ils sont les seuls à connaître à fond le “chant nouveau”. (Rév. 14:1-4.) Cela laisse à penser qu’ils composent l’“épouse” de l’Agneau (Rév. 21:9). Puisqu’ils se tiennent avec l’Agneau sur le mont Sion céleste, ce sont des êtres spirituels. Par conséquent, leur ‘virginité’ et le fait qu’ils “ne se sont pas souillés avec des femmes” ne signifient pas qu’ils n’ont jamais été mariés, car les Écritures n’interdisent pas le mariage aux humains destinés à devenir cohéritiers de Christ (I Tim. 3:2; 4:1, 3). Il ne faudrait pas non plus en déduire que les 144 000 étaient tous des hommes, car “il n’y a ni mâle ni femelle” en ce qui concerne les relations spirituelles qui unissent les cohéritiers de Christ (Gal. 3:28). Les femmes dont il est question doivent donc être symboliques. Il s’agit sans doute d’organisations religieuses, telles que Babylone la Grande et ses ‘filles’. En effet, si ces chrétiens se ralliaient à ces organisations de la fausse religion et participaient à leurs actes, ils ne pourraient être trouvés sans tache (Rév. 17:5). Cette description symbolique s’accorde avec la prescription de la Loi qui voulait que le grand prêtre d’Israël n’épouse qu’une vierge, car Jésus Christ, lui, est le Grand Prêtre de Jéhovah par excellence. — Lév. 21:10, 14; II Cor. 11:2; Héb. 7:26.
À propos du terme “femme”, que Jésus employait en s’adressant à sa mère, voir MARIE No 1 (Jésus la respectait et l’aimait).