Les tourments de l’homme riche
DANS le numéro précédent, nous avons discuté la parabole de l’Homme Riche et de Lazare jusqu’à la première partie du verset 22 du seizième chapitre de l’Évangile de Luc 16:22. Nous avons présenté les preuves bibliques montrant que l’homme riche favorisé et le mendiant Lazare représentaient deux classes : l’homme riche est l’image du clergé très favorisé parmi ceux qui se déclarent être le peuple de Dieu, et le mendiant Lazare l’image du peuple méprisé et négligé qui a conscience de son indigence spirituelle, et qui a faim et soif de vérité et de justice de Dieu. La parabole trouva une première application chez les Juifs ou Israélites à qui Jésus la relata. Parmi eux, la classe de l’“ homme riche ” comprenait les principaux prêtres, les scribes, les pharisiens, les saducéens et autres conducteurs religieux, qui s’opposèrent à Jésus et se moquèrent de ses enseignements. La prédication de la bonne nouvelle du Royaume par Jésus et ses disciples aux pauvres et aux affligés qui l’écoutaient avec plaisir rendit ces derniers riches de la vérité de Dieu et en privilèges de le servir convenablement. Cela signifiait la mort quant à leur condition spirituelle malade et comparable à la pauvreté de mendiants. Cela les libéra, en ce qui concerne l’instruction religieuse qu’ils recevaient, de la dépendance de la classe de l’“ homme riche ”. Cela les amena dans la faveur de Jéhovah Dieu, représenté par Abraham, dans laquelle ils pouvaient se régaler à volonté à la spirituelle “ table de Jéhovah ”. C’était dans ce sens que, pour citer la parabole, “ le mendiant mourut, et il fut emporté par les anges jusqu’à la place du sein d’Abraham. ”
1. Qu’arriva-t-il à l’homme riche lorsqu’il mourut ? Que représentait sa mort ?
CE QUI arrive maintenant à l’“ homme riche ” est l’opposé de la faveur qu’obtint le mendiant Lazare. Le passage de Luc 16:22, 23 dit : “ L’homme riche mourut aussi et fut enseveli. Et dans le Hadès, il leva les yeux, étant dans les tourments, et il vit de loin Abraham et auprès de lui Lazare dans la place du sein. ” (NW) La mort de l’“ homme riche ” ne signifiait pas la mort physique des membres de cette classe. Elle représentait leur mort quant à leur position privilégiée et avantageuse dont ils avaient profité jusqu’à maintenant et dans laquelle ils avaient traité les membres de la classe de Lazare comme des mendiants méprisés et malades. Mais, quand et comment la classe de l’“ homme riche ” mourut-elle et fut-elle ensevelie ?
2, 3. a) Quand la classe de l’“ homme riche ” mourut-elle ? b) Comment Jésus les dépouilla-t-il de leur lin et de leur pourpre et dévasta-t-il leur table ?
2 C’était au moment même où la classe de Lazare subit un changement de condition pour le mieux. Ce qui amena la suppression de la condition désavantageuse de cette classe pauvre, amena la mort, quant à ses privilèges spéciaux, de la classe de l’“ homme riche ” qui paraissait avoir la faveur de Dieu. Cela arriva à la venue de Jean-Baptiste qui prêchait la repentance parce que le royaume de Dieu était proche. Il dirigea le peuple vers Jésus comme étant l’“ Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ”, l’Oint et le Christ. Jean dévoila la prétendue justice personnelle des membres de la classe de l’“ homme riche ” et les appela “ descendance de vipères ”; il leur montra qu’ils couraient le danger d’être baptisés dans une ardente destruction lors de la proche expression de la colère de Dieu contre Israël. Ils avaient besoin de repentance tout comme le pauvre peuple pécheur qui était condamné par la loi de Moïse. Point n’était besoin pour eux de se croire la “ postérité d’Abraham ” promise par suite de leur descendance naturelle de ce fidèle Hébreu. — Mat. 3:7-12, NW.
3 Mais Jésus, par son ministère, amena la mort de la classe de l’“ homme riche ” dont les membres s’habillaient de lin et de pourpre et s’asseyaient à une table somptueuse. Se déclarant justes, ils paraissaient autrefois élevés aux yeux des membres de la classe de Lazare, mais, en réalité, ils étaient répugnants aux yeux de Dieu. Jésus les dévoila comme tels à la classe de Lazare. (Luc 16:15, NW) Ainsi, il les dépouilla du lin de leur prétendue justice personnelle. Il les dévêtit de la pourpre de leurs prétentions à la royauté dans le royaume de Dieu lorsqu’il déclara que les prostituées, les pécheurs et les percepteurs de la classe de mendiants entreraient avant eux dans le Royaume. Et en conclusion, il émit ce jugement terrible : “ Le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits. ” (Mat. 21:43) Il dévasta leur table religieuse lorsqu’il se détourna d’eux, et confia les mystères du Royaume et le privilège de la prédication du Royaume aux pauvres de la classe de Lazare. Il dit : “ Je te loue publiquement, Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intellectuels et que tu les as révélées aux enfants... Venez à moi, vous tous qui travaillez laborieusement et qui êtes accablés, et je vous soulagerai. Prenez mon joug sur vous et devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du rafraîchissement pour vos âmes. Car mon joug est doux et ma charge légère. ” (Mat. 11:25-30 et Luc 10:21-24, NW) La mort des membres de la classe de l’“ homme riche ”, en tant que privilégiés spirituels, fut scellée quand ils le rejetèrent volontairement et provoquèrent sa mort. Leur table religieuse devint un piège et leur festin un filet mortel. — Rom. 11:7-9.
4. Est-ce que la parabole représente Lazare comme enseveli après sa mort et parti en enfer ? Pourquoi ?
4 Nous avons déjà noté que la parabole ne dit pas de Lazare qu’il fut enseveli et qu’il alla en enfer, Hadès ou Schéol. Elle dit au contraire de l’homme riche qu’il “ mourut... et fut enseveli ” et qu’il se trouva “ dans le Hadès ”. On constata officiellement sa mort en ce jour de la Pentecôte, dix jours après l’ascension de Jésus au ciel pour paraître en la présence de Dieu avec la valeur de son sacrifice humain. C’est alors que le saint esprit fut répandu sur les premiers membres de la classe de Lazare. L’esprit était une preuve qu’ils étaient acceptés par Dieu, que la justice de Christ leur était imputée et qu’ils devenaient des héritiers du royaume de Dieu. En ce jour de la Pentecôte, la nourriture spirituelle concernant son royaume gouverné par Christ ne tomba pas de la table de l’“ homme riche ” au bénéfice du pauvre peuple. Non, elle vint par l’intermédiaire de ces disciples qui avaient été emmenés dans la “ place du sein d’Abraham ”. Ce jour même, Pierre, et non pas la classe de l’“ homme riche ”, commença à utiliser les “ clefs du royaume des cieux ”. Environ 3 000 Juifs vinrent à la table du Plus Grand Abraham, furent baptisés et reçurent l’esprit qui venait d’être répandu. Ainsi, on commença à relever la classe de Lazare de l’état de mort provoqué par les transgressions et les péchés, et à la faire asseoir “ ensemble dans les lieux célestes en union avec Christ Jésus ”. (Actes 2:1-42 ; Mat. 16:19 ; Éph. 2:1-6, NW) Donc, comment la parabole pouvait-elle montrer Lazare dans le Hadès, le Schéol, en enfer ou bien dans la tombe commune de l’humanité ? Elle ne le pouvait.
5. Dans quel sens la classe de l’“ homme riche ” était-elle morte quoique vivante ?
5 Mais qu’en est-il des membres de la classe de l’“ homme riche ” ? Par leur rejet de Jésus et par leur entêtement à vouloir s’en tenir aux œuvres de la Loi afin de se justifier pour la vie, ils se montrèrent être sous la malédiction de la Loi. C’est ainsi qu’ils moururent quant au privilège d’être associés avec Jésus-Christ comme Postérité promise d’Abraham. Ils continuèrent à vivre dans la chair jusqu’à leur mort physique, tout comme la femme de mauvaise vie de qui l’apôtre Paul écrivit : “ Celle qui s’adonne à l’assouvissement des sens est morte bien qu’elle soit vivante. ” (I Tim. 5:6, NW) La Loi à laquelle ils tenaient se révéla être la mort pour eux ; elle les condamnait à mort comme pécheurs maudits. (Rom. 7:9-11) Continuant à vivre dans la chair, bien que morts aux yeux de Dieu, ils purent voir ce qui arriva à la classe de Lazare et en eurent du dépit.a
6. En ce temps-là, quand la classe de l’“ homme riche ” fut-elle ensevelie ?
6 Pour les Juifs, l’“ homme riche ” fut enseveli trois ans et demi après la Pentecôte. Pourquoi au plus tard à cette date-là ? Parce qu’alors, pour la première fois, la bonne nouvelle du royaume de Dieu fut prêchée aux gentils incirconcis méprisés, dans la maison du centurion italien Corneille. Ce ne furent pas les membres de la classe de l’“ homme riche ”, parmi les Juifs, qui s’adonnèrent à la prédication. Non, ils ne furent pas de ceux qui se révélèrent être une bénédiction pour toutes les nations de la terre, conformément à la promesse de Jéhovah faite à Abraham. Celui qui prêcha à Corneille était un membre de la classe méprisée de Lazare, l’apôtre Pierre, muni des “ clefs du royaume ”. (Actes 10:1 à 11:18) La classe de l’“ homme riche ” n’avait aucun message vivifiant et était inactive dans le service de Dieu, par conséquent, elle était comme morte et ensevelie.
7. Si l’enfer est la tombe, comment se fait-il qu’on les représente comme s’ils y parlaient ?
7 Mais, direz-vous, comment se fait-il qu’on représente l’homme riche comme s’il parlait en enfer, si cet endroit n’est que la tombe commune de l’humanité ? Parce que nous discutons ici une parabole. Ainsi, mourir, être enseveli et être en enfer sont des expressions employées dans un sens imagé. Ce fait prouve que c’est une parabole, car, si la classe de l’“ homme riche ” était réellement dans l’enfer de la Bible, ses membres ne pourraient ni parler ni voir une chose. “ Que les méchants soient confondus, qu’ils soient silencieux dans le Schéol ” (AS) — “ soient silencieux dans la tombe ” (KJ) — “ soient descendus en enfer ” (Dy). C’est ce que dit le Psaume 31:17. (Ps. 30:18, Dy) Et dans le livre de l’Ecclésiaste 9:5, 10, nous lisons ce qui suit : “ Car les vivants savent qu’ils mourront, mais les morts ne savent plus rien,... Tout ce que ta main est capable de faire, fais-le sérieusement : car il n’y aura ni travail, ni raison, ni sagesse, ni connaissance dans l’enfer [(Dy) — dans le Schéol (AS) — dans la tombe (KJ)], où tu te hâtes. ” Si une personne se trouve dans une condition semblable au Schéol, l’enfer ou la tombe, c’est qu’elle n’est active ni dans le service de Dieu ni dans l’étude de la vérité. C’est là que la classe de l’“ homme riche ” se trouve, et ses membres peuvent voir le changement de condition de la classe de Lazare et ils peuvent parler et se plaindre. Cela est dépeint par les paroles du psalmiste lorsque, dans son abattement, il disait de lui-même : “ Ma vie touche au schéol. On me compte parmi ceux qui descendent dans la fosse, je suis comme un homme à bout de forces. Parmi les morts je suis abandonné, pareil à ceux qui, transpercés, sont étendus dans le sépulcre, dont tu n’as plus le souvenir, et qui sont soustraits à ta main. Tu m’as mis dans la fosse profonde, dans les ténèbres, dans les abîmes. Sur moi s’appesantit ta fureur. ” — Ps. 88:4-8, Cr 88:3-7, NW.
COMMENT EST-IL DANS LES TOURMENTS
8. Est-ce que “ étant dans les tourments ” prouve qu’il y a du feu et du tourment pour les âmes conscientes en enfer ? Pourquoi ?
8 Mais si le Hadès, Schéol ou enfer est la tombe commune de l’humanité, où il n’y a ni sensation, ni connaissance, ni activité, comment se fait-il que la parabole décrit l’homme riche en enfer comme “ étant dans les tourments ”? Dans le verset Lc 16:24 suivant, cet homme dit qu’ils sont causés par un “ feu ardent ”. Cela ne montre-t-il pas que dans le Hadès, Schéol ou enfer, il y a du feu et du tourment pour les âmes humaines conscientes ? Pas du tout. Ceci est une parabole, et le Schéol ou Hadès est employé pour représenter la condition de la classe de l’“ homme riche ” alors qu’elle est encore parmi nous sur terre. Par conséquent, cette classe peut être dépeinte comme étant dans le Schéol, ou Hadès ou enfer et, en même temps, dans les tourments d’un feu ardent. Il était impossible de représenter l’homme riche dans la Géhenne, car alors on n’aurait pu le décrire en train de parler, car la Géhenne ou le “ lac de feu qui brûle avec du soufre ” est le symbole de la “ seconde mort ”, de la destruction complète de laquelle il n’y a point de résurrection. — Apoc. 19:20, AS ; Rév 20:14. Voir la note au bas de la page.b
ABRAHAM VU AU LOIN
9. Que vit au loin l’homme riche ? Qu’est-ce que cela signifiait pour lui ?
9 La classe de l’“ homme riche ”, bien que vivante dans son domaine religieux, était morte pour Dieu et elle était comme ensevelie dans le Hadès ou enfer pour autant que cela concerne son service actif. C’est pourquoi on pouvait représenter ses membres comme morts et ensevelis dans le Hadès ou tombe et pourtant vivants et capables de lever les yeux, de voir au loin et de subir du tourment. Ce qu’ils virent ajoutait à leur tourment : “ il vit au loin Abraham et auprès de lui Lazare dans la place du sein. ” Cela signifie que les membres de la classe de l’“ homme riche ” s’aperçurent qu’ils n’obtenaient pas la bénédiction en qualité de postérité naturelle d’Abraham. Ils virent le Plus Grand Abraham, Jéhovah Dieu, bien loin d’eux, et sa faveur aller vers le reste juif et les gentils qui croyaient en Jésus et le suivaient. Loin d’être la postérité promise d’Abraham, destinée à être une bénédiction pour toutes les familles et les nations de la terre, ils furent pour elles une malédiction. Paul dit ce qui suit : “ Ils ne plaisent pas à Dieu, mais sont contre les intérêts de tous les hommes, puisqu’ils s’efforcent de nous empêcher de parler aux nations afin qu’elles soient sauvées, de sorte qu’ils comblent toujours la mesure de leurs péchés. ” (I Thess. 2:15, 16, NW) Tous les deux, Paul et Barnabas, leur dirent qu’“ Il était nécessaire que la parole de Dieu vous soit annoncée en premier. Puisque vous la rejetez et que vous ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les nations. En fait, Jéhovah nous en a donné l’ordre en ces termes : Je t’ai désigné comme une lumière des nations, pour que tu sois un salut pour les régions les plus reculées de la terre. ” — Actes 13:46, 47, NW.
10. Que signifiait pour la classe de Lazare le fait d’être dans la place du sein ? Que signifiait pour la classe de l’“ homme riche ” le fait de ne pas y être ?
10 Ainsi, ils voient la classe de Lazare dans la place du sein d’Abraham, c’est-à-dire qu’ils voient ses membres allongés avec lui sur la première couche, devant un repas ou un banquet, ce qui est un signe qu’ils ont obtenu un témoignage spécial de son amour et sont dans sa faveur. (Jean 13:23, 25 ; Deut. 13:6 ; 28:54, 56 ; II Sam. 12:3, 8 ; Michée 7:5) Cela signifie qu’ils sont dans le sein ou dans la faveur du Plus Grand Abraham, Jéhovah Dieu, et qu’ils ont communion avec lui. Ils ont été adoptés comme fils de Dieu pour être associés à Jésus-Christ, la véritable Postérité d’Abraham, aussi se régalent-ils à la “ table de Jéhovah ” des mystères et des vérités du Royaume, de la pure adoration et du service de Dieu. (I Jean 1:3, 7 ; Jean 4:34 ; Jacq. 1:27) Mais la classe de l’“ homme riche ” est en dehors de toute cette faveur, bien loin. La classe de Lazare est semblable à Isaac, le fils qu’Abraham eut de sa femme bien-aimée Sara, le fils qui fut fait héritier d’Abraham. C’est ce que Dieu dit : “ C’est en Isaac que te sera appelée ta postérité. ” (Rom. 9:7 ; Gal. 4:28, NW) Mais la classe de l’“ homme riche ” est semblable à Ismaël, le fils qu’Abraham eut de son esclave Agar. Dieu rejeta Ismaël en qualité de postérité, par conséquent, celui-ci fut écarté et renvoyé afin qu’il ne devînt pas une menace pour la vie d’Isaac. Ainsi, bien que les membres de la classe de l’“ homme riche ” fussent des descendants naturels d’Abraham, ils furent rejetés de la faveur de Dieu. Aussi, dans leur envie et par vengeance, persécutèrent-ils à l’instar d’Ismaël ceux qui font partie de la classe de Lazare. — Gal. 4:22-30, NW.
11, 12. Comment étaient-ils dans les tourments au temps de Jésus ? Comment y étaient-ils au temps des apôtres ?
11 Il n’est pas étonnant que la classe de l’“ homme riche ” soit dans les tourments. Le message que Jésus donna dans son temps tourmenta ses membres. Après la dénonciation par le Christ de leurs traditions et préceptes religieux comme contraires à la Parole et aux commandements de Dieu, les disciples lui dirent : “ Sais-tu que les pharisiens rencontrèrent une pierre d’achoppement en entendant ce que tu as dit ? ” Quand il prononça des malheurs contre eux à cause de leur hypocrisie religieuse et de leur prétendue justice personnelle, l’un d’entre eux dit : “ Instructeur, en disant ces choses tu nous insultes aussi. ” Cette remarque ne fit pas taire Jésus qui poursuivit en leur disant qu’ils avaient enlevé au peuple la clef de la connaissance. Tourmentés à la nouvelle que Jésus enseignait au temple, ils dépêchèrent des officiers pour l’arrêter, mais ces derniers refusèrent de le faire et revinrent en faisant cette confession tourmentante : “ Jamais aucun homme n’a parlé comme cela. ” Lorsqu’ils se virent représentés par les meurtriers décrits dans la parabole du vigneron que Jésus prononça, ils cherchèrent, dans leur angoisse mentale, à se saisir de lui, mais, par crainte du peuple alors présent, ils ne le firent pas. — Mat. 15:12-14 ; Luc 11:45 ; Jean 7:32, 45, 46 ; Mat. 21:45, 46, NW.
12 Finalement, dans l’idée d’atténuer leur tourment, ils le firent tuer. Mais c’était seulement pour voir leurs tourments renouvelés par la classe de Lazare à partir de la Pentecôte. Par exemple, les prêtres, les capitaines du temple et les saducéens étaient ennuyés parce que Pierre et Jean enseignaient le peuple au temple sur Jésus et sa résurrection. Mais ni les arrestations ni les emprisonnements n’intimidèrent ou ne réduisirent au silence les apôtres. Ils s’enhardirent et la prédication dans Jérusalem fut intensifiée, exaspérant encore davantage les chefs religieux. Le témoignage d’Étienne les blessa au cœur. Grinçant des dents et hurlant, ils se ruèrent tous sur lui, le jetèrent hors de la ville et le lapidèrent jusqu’à ce que mort s’ensuive. Saul de Tarse, un témoin occulaire, mena une furieuse campagne de persécutions contre les chrétiens de la classe de Lazare. En proie à une grande fureur contre eux, il respirait la menace et le meurtre. Mais pour lui, il en était comme d’un bœuf qui regimbe contre les aiguillons et se fait piquer profondément. Lorsque Saul changea et devint l’apôtre Paul, et que Barnabas et lui prêchèrent à de grandes foules, les conducteurs religieux furent remplis de jalousie et contredisaient en blasphémant ce qu’ils disaient au peuple ; ensuite, ils les persécutèrent parce qu’ils s’étaient tournés avec le message vers les non-Juifs. Nombreux sont les rapports qui relatent leurs soulèvements causés par leurs accès de rage contre Paul et ses compagnons missionnaires. Dans quel tourment ne se trouvaient-ils pas ! Combien la chaleur du message flamboyant, dénonciateur et accusateur, les brûla et les rôtit !c
CONTREPARTIE MODERNE
13, 14. Qui ont joué le rôle de l’“ homme riche ” comme sa contrepartie moderne ?
13 Les fonctionnaires et les conducteurs religieux de la communauté juive qui composaient la classe de l’“ homme riche ” au cours de ce premier siècle trouvent leur contrepartie moderne dans le clergé et les défenseurs de la chrétienté d’aujourd’hui. Ils représentent des systèmes retranchés derrière la société humaine et qui ont une haute antiquité et des traditions blanchies par l’âge. Aussi, avec leurs richesses et grâce à leur influence sur les gouvernants de ce monde, ont-ils acquis pour eux-mêmes une place très importante qui leur a assuré le respect et leur a donné de l’influence et de l’autorité sur le peuple. Au dehors, ils ont paru très justes et sacro-saints aux yeux des hommes, de sorte que toute critique à leur égard semblait sacrilège, blasphématoire et impie. Ils ont joui de la faveur des riches et des gouvernants et ont exercé une puissante influence politique. Ils se sont approprié les promesses de la Parole de Dieu concernant le Royaume et se sont imaginé qu’ils étaient les premiers dans la faveur de Dieu, le Plus Grand Abraham et que par eux le royaume de Dieu devait être établi pour exercer sa domination sur la terre. Ils ont profité des avantages éducatifs, sociaux et politiques et ont considéré avec mépris le commun peuple comme laïque, illettré et complètement dépendant, pour tout ce qui concerne les Écritures, des membres du clergé, cultivés et couverts de titres, ainsi que de leurs systèmes religieux.
14 Au peuple, ils n’ont donné qu’un peu de la Parole de Dieu et ne lui ont rendu que peu de services ; ils l’ont trompé par leurs traditions sectaires et par leurs philosophies païennes, le laissant sur sa faim spirituelle et dans sa maladie ulcéreuse. Ils ont enlevé la clef de la connaissance qui ouvre la signification de la Parole de Dieu. Ils ont détourné le peuple du royaume de Dieu comme étant le seul remède pour l’humanité, l’ont amené à s’intéresser aux projets politiques et à suivre la politique des gouvernants de ce monde, et l’ont béni lorsqu’il participait aux combats sanglants des nations. En cette période de la fin du monde, ils n’ont pas de message de salut pour le peuple dans la détresse, mais ils le laissent dans un état de pauvreté spirituelle, de famine et de maladie avec une Société des Nations ou organisation des Nations unies comme l’unique rayon d’espoir pour la paix du monde, pour sa stabilité et pour sa prospérité.
15. Comment sont-ils montrés comme étant morts et ensevelis ?
15 Maintenant, les partisans de ces systèmes religieux sont dans un état de mort spirituelle comme l’était l’“ homme riche ” de la parabole. Certainement ils ne se sont pas tenus sur le qui-vive quant au fait que les “ temps fixés des nations ” ont pris fin en 1914, et qu’à cette date le royaume de Dieu, avec la Postérité promise d’Abraham, Christ Jésus sur le trône, a été établi en puissance pour exercer sa domination sur la terre. Ils méprisent le reste de la classe de Lazare, les témoins de Jéhovah modernes, à cause de leur prédication d’un tel message. Devant le signe de la consommation de ce système de choses et devant la présence ou parou·siʹa de Jésus-Christ dans la puissance du Royaume, ils auraient dû croire au message, du moins à la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918. Cependant, ils ne vinrent pas à la vie et à l’activité, et ils n’embrassèrent pas le message du Royaume ni ne le proclamèrent à l’humanité. Mais les membres du reste de la classe de Lazare le firent après s’être remis des oppressions que leurs ennemis leur firent subir au cours de cette guerre mondiale. Ils se réorganisèrent en 1919, revinrent à la vie et devinrent de plus en plus actifs dans la prédication de “ cette bonne nouvelle du Royaume ” à toutes les nations pour servir de témoignage avant que la fin de ce monde n’arrive à Armaguédon. Mais les membres de la religieuse classe de l’“ homme riche ” méprisèrent la signification prophétique des événements mondiaux. Ils rejetèrent le message apporté par les “ Lazares ” modernes, et cherchèrent refuge dans une contrefaçon moderne du Royaume, cette chose vaine appelée la Société des Nations. Ainsi, ils ne firent preuve d’aucune activité en faveur de la proclamation et de la progression du Royaume. Ils montrèrent qu’ils étaient morts et ensevelis aux yeux de Dieu ; et son jugement, écrit d’avance dans sa Parole, les déclare ainsi.
CHERCHER LA THÉOCRATIE
16. Quand la prophétie de Luc 13:27-30 atteint-elle son point culminant ? Qui sont ceux qui viennent ?
16 Au cours de toute l’ère chrétienne, la prophétie rapportée dans l’Évangile de Luc 13:27-30 s’est développée pour atteindre maintenant son point culminant. Dans cette prophétie, Jésus parla du temps où la porte serait fermée au nez de personnes autrefois privilégiées en ce qui concerne la religion et dit : “ Il dira : Je vous dis, je ne vous connais pas, [ni ne sais] d’où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité. Là seront les pleurs et les grincements de dents, quand vous verrez Abraham et Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, mais vous jetés dehors. Et il en viendra d’orient et d’occident, et du nord et du midi ; et ils s’assiéront [s’allongeront à la table, NW] dans le royaume de Dieu. Et voici, il y a des derniers qui seront les premiers, et il y a des premiers qui seront les derniers. ” (Da) Après la destruction de Jérusalem par les armées impériales de Rome, en l’an 70, ceux qui venaient de l’orient, de l’occident, du nord et du midi étaient principalement des non-Juifs ou gentils de toutes les nations touchées par la bonne nouvelle.
17. Que signifie le fait de voir Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu ?
17 Dans le précédent numéro de La Tour de Garde, nous avons vu comment Abraham, dont le nom signifie “ Père d’une multitude ”, représentait Jéhovah, le Père de la Postérité promise d’Abraham. Le fils d’Abraham, Isaac, qui fut offert en sacrifice, représentait le Fils de Dieu, Jésus-Christ, qui remplit principalement le rôle de la Postérité d’Abraham pour la bénédiction de toute l’humanité. Jacob, le fils d’Isaac et le petit-fils d’Abraham représentait l’assemblée des disciples de Christ, car Dieu les adopte comme ses fils spirituels et en fait une partie de la postérité promise d’Abraham. Le nom de Jacob a été changé en Israël ; et ils sont des Israélites spirituels, “ l’Israël de Dieu. ” (Gal. 4:28 ; 3:26-29 ; 6:16, NW) L’expression “ tous les prophètes ” représente également l’assemblée de l’Israël spirituel, les membres du “ corps de Christ ”. Dans les prophéties, de tels anciens prophètes furent employés pour préfigurer ces chrétiens engendrés de l’esprit et pour prédire leur rôle et leur ligne de conduite. Ainsi, ensemble, Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes représentent le Gouvernement Théocratique. Pour nous, le fait de les voir “ dans le royaume de Dieu ” signifie voir avec les yeux de la compréhension que Jéhovah, Jésus-Christ et son assemblée de disciples engendrés de l’esprit forment le royaume de Dieu et sont ceux qui se trouvent dans ce royaume céleste.
18. Par conséquent, que signifie le fait de venir et de s’allonger auprès d’eux dans le Royaume ?
18 Par conséquent, lorsque des personnes viennent de tous les côtés pour s’allonger à table dans ce royaume, cela signifie que ces croyants sont acceptés comme membres de la classe des cohéritiers du Royaume et se régalent des vérités du Royaume et des privilèges que procure la “ table de Jéhovah ”. Aussi, point n’est besoin pour nous d’attendre la résurrection d’entre les morts d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de tous les prophètes pour voir l’accomplissement de cette prophétie. w 1/3/51
[Notes]
a La Bible catholique de Douay (angl.) dit : “ Et l’homme riche mourut aussi ; et il fut enseveli en enfer. ” La Vulgate latine, la traduction de la Confraternité Catholique Romaine de 1941 ainsi que la traduction de Glaire disent pareillement : “ L’homme riche mourut aussi, et trouva sa tombe en enfer. ” (Luc 16:22) Ces variantes qui déclarent qu’un homme fait sa tombe en enfer prouvent ce que montre le reste de la Bible, que l’enfer de la Bible est la tombe commune de l’humanité, le domaine des tombes, le royaume des morts et non des vivants. L’Apocalypse confirme ce qui précède en disant : “ Et la mort et l’enfer rendirent les morts qui étaient en eux ;... Et l’enfer et la mort furent jetés dans l’étang de feu. Ceci est la seconde mort. ” (Apoc. 20:13, 14, Dy ; KJ) Sur ce point, la traduction catholique de 1946 du Rév. F. A. Spencer, O. P., dit : “ Et la Mort et la Tombe rendirent les morts qui étaient en elles,... Et la Mort et la Tombe furent jetées dans le Lac de Feu. Ceci est la seconde mort — le Lac de Feu. ” Par cette comparaison des sources catholiques romaines il reste prouvé que l’enfer de la Bible est la tombe commune de l’humanité, et cela sans aucune argumentation de notre part sur ce sujet.
Toute personne honnête qui ne craint pas de poursuivre ses investigations dans le domaine des comparaisons trouvera que partout où la Version de Douay met “ enfer ” dans les Écritures hébraïques, la Version du Roi Jacques écrit “ tombe ”. La Version Standard Américaine montre qu’à tous ces endroits le mot original hébreu est “ Schéol ”, tandis que la Version grecque des Septante emploie le mot “ Hadès ”. Aucun des prédicateurs qui agitent à hauts cris l’épouvantail de l’enfer ne pourra réfuter ces choses. Maintenant vous pouvez comprendre pourquoi le passage d’Amos 9:2 dit : “ Ils creusent l’enfer. ”
b On ne peut citer le Psaume 116:3 (KJ) pour prouver que l’on torture des âmes dans le Schéol, Hadès ou enfer, bien que ce verset dise : “ Les liens de la mort m’avaient entouré, et les souffrances de l’enfer m’étreignaient : Je trouvai de la peine et du chagrin. ” D’autres versions de la Bible disent ici : “ les souffrances du Schéol ” (AS) ; “ les tortures du Schéol ” (AT) ; “ les périls de l’enfer ” (Dy) ; et la traduction de Monseigneur Knox met : “ les terreurs de la tombe. ” (Ps. 114:3, Knox) Les souffrances, les tortures n’étaient pas dans le Schéol ou enfer lui-même ; mais c’était le psalmiste qui était en péril et terrifié à l’idée d’aller dans le Schéol, l’enfer ou la tombe. Le psalmiste préfigurait ici Jésus-Christ pendant son agonie dans le jardin de Gethsémané, la nuit où il fut trahi. Jésus était-il en danger de souffrir et d’être torturé en enfer ? Non, il était le principal des saints ou des créatures loyales de Dieu, et il méritait la bienveillance de Dieu. (Ps. 16:10 ; II Sam. 22:6) Jésus alla en enfer, mais non dans des tourments éternels causés par du feu et du soufre littéraux au centre de la terre. Son âme ou sa vie ne fut pas laissée en enfer, mais elle fut ressuscitée de l’enfer le troisième jour après sa mort.
Cela explique pourquoi le Psaume 116 qui est prophétique poursuit en disant : “ Mais j’invoquerai le nom de [Jéhovah] : Je te prie, ô [Jéhovah] ! délivre mon âme. Mon âme, retourne en ton repos, car [Jéhovah] t’a fait du bien. Car tu as délivré mon âme de la mort [non pas du tourment éternel], mes yeux des larmes, mes pieds de chute. Précieuse aux yeux de [Jéhovah], est la mort de ses saints. ” (Ps. 116:4, 7, 8, 15, Da) De même que Jonas sortit du “ ventre de l’enfer ”, le ventre du poisson, le troisième jour, de même Jésus sortit de l’enfer littéral de la Bible. Jonas, dans le ventre du poisson, ne représentait pas Jésus dans quelque tourment de l’enfer. (Jon. 2:1-3, KJ) Le “ signe de Jonas ” dont Jésus dit qu’il serait donné aux Israélites, qui comprenaient la classe de l’“ homme riche ”, était la propre résurrection de Jésus de la mort et de l’enfer, le troisième jour. — Mat. 12:38-41 ; 16:1-4.
Non contredite et inébranlée, l’harmonieuse vérité de la Bible demeure : c’est que le Schéol, Hadès ou enfer est la tombe commune de l’humanité, dans laquelle il n’y a pas de tourments de feu pour les âmes humaines.
c Actes 4:1-3 ; 5:17, 18, 24, 25 ; 7:54-58 ; 26:9-14 ; 13:45, 50 ; 17:5, 6, 13 ; 18:12, 13 ; 21:27-32, 35 ; 22:22, 23 ; I Thess. 2:15, 16.