BAPTÊME
(gr. baptisma, immersion, laquelle sous-entend une submersion suivie d’une émersion; de baptô, plonger).
Dans la Bible, “immerger” est synonyme de “baptiser”. C’est ce que montre la comparaison des Bibles courantes avec la version de Grosjean et Léturmy qui rend ainsi Romains 6:3, 4: “Ou ignorez-vous que nous tous qui avons été immergés [ou baptisés] dans le Christ, nous avons été immergés [baptisés] dans sa mort? Nous avons donc été ensevelis avec lui par l’immersion [le baptême] en sa mort.” (Voir aussi le Nouveau Testament de Kuen). Cette traduction est parfaitement correcte, car le mot “baptiser” vient du verbe grec baptizô qui signifie “plonger, immerger, submerger”. (Dictionnaire grec-français de A. Bailly.) La version des Septante utilise une forme de ce mot pour “tremper (dans l’huile)” en Lévitique 14:16. Quand quelqu’un est immergé dans l’eau, il est momentanément “enseveli”, hors de la vue des témoins, puis relevé.
Nous examinerons quatre aspects différents du baptême ainsi que d’autres questions connexes: 1) le baptême de Jean; 2) le baptême d’eau de Jésus et de ses disciples; 3) le baptême en Jésus Christ et dans sa mort; et 4) le baptême de feu.
LE BAPTÊME DE JEAN
Jean, fils de Zacharie et d’Élisabeth, fut le premier homme autorisé par Dieu à baptiser d’eau (Luc 1:5-7, 57). Le seul fait qu’il était connu sous le nom de “Jean le Baptiste” ou “le baptiseur” (Mat. 3:1; Marc 1:4) indique bien que c’est spécialement par lui que le baptême, l’immersion dans l’eau, fut proposée au peuple. Les Écritures disent que c’est Dieu qui lui confia son ministère et la mission de baptiser; ce n’est pas lui qui s’en est arrogé le droit. L’ange Gabriel annonça à l’avance que Jean accomplirait ses œuvres de par la volonté de Dieu (Luc 1:13-17), et Zacharie, poussé par l’esprit saint, prophétisa que Jean serait prophète du Très-Haut, pour préparer les voies de Jéhovah (Luc 1:68-79). Jésus confirma que Jean avait bien reçu de Dieu son ministère et la mission de baptiser (Luc 7:26-28). Le disciple Luc écrivit que “la déclaration de Dieu vint à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Il vint donc (...) prêchant un baptême”. (Luc 3:2, 3.) L’apôtre Jean dit: “Un homme parut, qui était envoyé comme représentant de Dieu: son nom était Jean.” — Jean 1:6.
On comprend mieux la signification du baptême de Jean quand on compare quelques traductions de Luc 3:3. Jean vint, “prêchant un baptême en symbole de repentance pour le pardon des péchés”. (MN.) Il proclamait “qu’on devait se faire baptiser pour montrer qu’on s’était (...) détourné de ses péchés pour recevoir le pardon”. (Fa.) Il “demandait aux gens de se faire baptiser en signe de repentance, afin que Dieu leur pardonne leurs péchés”. (Ku.) “Il lançait cet appel: ‘Changez de vie, faites-vous baptiser et Dieu pardonnera vos péchés.’” (BN). Ces traductions montrent clairement que le baptême de Jean n’enlevait pas les péchés; pour cela, il fallait se repentir et changer de conduite, ce dont le baptême n’était qu’un symbole.
Le baptême de Jean n’était donc pas une purification spéciale que Dieu opérait par l’entremise de son serviteur. C’étaient plutôt un acte public et un symbole par lesquels celui qui se faisait baptiser montrait qu’il se repentait des péchés qu’il avait commis par rapport à la Loi, repentir qui allait le conduire à Christ (Gal. 3:24). Jean préparait ainsi un peuple pour qu’il voie “le moyen de salut de Dieu”. (Luc 3:6.) Son œuvre servait à “apprêter à Jéhovah un peuple préparé”. (Luc 1:16, 17.) Elle avait été annoncée par Ésaïe et Malachie. — És. 40:3-5; Mal. 4:5, 6.
Jean savait que par son activité il ne faisait que préparer le chemin devant le Fils de Dieu, le Messie, et introduire le ministère plus important de celui-ci. S’il baptisait, c’était pour que le Messie pût être manifesté à Israël (Jean 1:31). Selon Jean 3:26-30, le ministère du Messie allait croître, et celui de Jean décroître. Les hommes et les femmes qui furent baptisés par les disciples de Jésus durant son ministère terrestre et qui devinrent donc, à leur tour, des disciples de Jésus, furent baptisés en symbole de repentance, tout comme ceux qui avaient été baptisés par Jean. — Jean 3:25, 26; 4:1, 2.
LE BAPTÊME DE JÉSUS DANS L’EAU
Le baptême de Jésus par Jean devait forcément avoir une signification et un but tout à fait différents du “baptême de Jean”, car Jésus “n’a pas commis de péché, et il ne s’est pas trouvé de tromperie dans sa bouche”. (I Pierre 2:22.) Il ne pouvait donc pas faire quelque chose qui soit un symbole de repentance. C’est sans aucun doute pour cette raison que Jean ne voulait pas le baptiser. Mais Jésus lui dit: “Laisse faire cette fois, car c’est ainsi qu’il nous convient d’exécuter tout ce qui est juste.” — Mat. 3:13-15.
Luc rapporte que Jésus priait au moment de son baptême (Luc 3:21). Selon le rédacteur de la lettre aux Hébreux, lorsque Jésus entra “dans le monde” (non pas à sa naissance, car il était alors incapable de lire et de prononcer les paroles ci-dessous, mais quand il se présenta de lui-même pour être baptisé et qu’il commença son ministère), il dit, selon Psaume 40:6-8 (LXX): “De sacrifice et d’offrande tu n’as pas voulu, mais tu m’as préparé un corps. (...) Voici que je viens (dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet) pour faire ta volonté, ô Dieu!” (Héb. 10:5-9). De par sa naissance, Jésus était membre de la nation juive, laquelle avait contracté une alliance nationale avec Dieu, savoir l’alliance de la Loi (Ex. 19:5-8; Gal. 4:4). C’est pourquoi Jésus était déjà dans des relations d’alliance avec Jéhovah quand il se présenta à Jean pour être baptisé. Il fit donc plus que ce que la Loi exigeait de lui. Il se présenta lui-même à Jéhovah pour faire la “volonté” de son Père: offrir son propre corps “préparé” et faire cesser les sacrifices d’animaux qui étaient offerts conformément à la Loi. Le rédacteur de la lettre aux Hébreux fait ce commentaire: “C’est par cette ‘volonté’ que nous avons été sanctifiés grâce à l’offrande du corps de Jésus Christ une fois pour toutes.” (Héb. 10:10). Jéhovah accepta et agréa la présentation de son Fils en l’oignant d’esprit saint et en disant: “Tu es mon Fils, le bien-aimé; je t’ai agréé.” — Marc 1:9-11; Luc 3:21-23; Mat. 3:13-17.
LE BAPTÊME D’EAU DES DISCIPLES DE JÉSUS
Le baptême de Jean allait devoir être remplacé par un autre baptême auquel Jésus fit allusion quand il donna ce commandement à ses disciples: “Faites des disciples des gens de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint.” (Mat. 28:19). Ce fut le seul baptême d’eau agréé par Dieu à partir de la Pentecôte de l’an 33. Quelques années plus tard, Apollos, un homme plein de zèle qui donnait un enseignement exact concernant Jésus, ne connaissait néanmoins que le baptême de Jean. Il avait donc besoin d’être instruit, tout comme les disciples que Paul rencontra à Éphèse. Ces hommes avaient reçu le baptême de Jean, de toute évidence alors qu’il n’était plus valable, car Paul visita Éphèse une vingtaine d’années après que l’alliance de la Loi fut rendue caduque. Ils furent donc baptisés correctement au nom de Jésus et ils reçurent l’esprit saint. — Actes 18:24-26; 19:1-7.
Pour recevoir le baptême chrétien, il faut avoir une bonne intelligence de la Parole de Dieu et avoir décidé en toute connaissance de cause de se présenter à lui pour faire sa volonté, telle qu’il l’a révélée. C’est ce qui fut clairement démontré le jour de la Pentecôte de l’an 33. Les Juifs et les prosélytes qui étaient rassemblés à cette occasion et qui avaient déjà une certaine connaissance des Écriture hébraïques écoutèrent Pierre parler de Jésus le Messie. Trois mille d’entre eux “acceptèrent de tout cœur sa parole” et “furent baptisés”. (Actes 2:41; 3:19 à 4:4; 10:34-38.) Après avoir cru à la bonne nouvelle que leur prêchait Philippe, des habitants de Samarie furent à leur tour baptisés (Actes 8:12). L’eunuque éthiopien était un prosélyte juif très pieux; il avait donc déjà une certaine connaissance de Jéhovah et des Écritures hébraïques. Il écouta d’abord Philippe lui expliquer comment Jésus avait accompli les Écritures; il accepta cette explication et exprima ensuite le désir d’être baptisé (Actes 8:34-36). Pierre déclara à Corneille que “l’homme qui le craint [Dieu] et pratique la justice lui est agréable” (Actes 10:35), et que quiconque exerce la foi en Jésus Christ obtient, par son nom, le pardon de ses péchés (Actes 10:43; 11:18). Tout cela est en accord avec ce commandement de Jésus: “Faites des disciples (...), leur enseignant à observer toutes les choses que je vous ai commandées.” Ceux qui acceptent cet enseignement et deviennent disciples de Jésus peuvent alors être baptisés. — Mat. 28:19, 20; Actes 1:8.
Le baptême par lui-même ne nous purifie pas de nos péchés, mais par cet acte nous demandons une bonne conscience à Dieu. C’est ce que montra l’apôtre Pierre. Pour illustrer son propos, il rappela un événement du passé: le déluge et la survie dans l’arche de huit personnes conduites par Noé. Il ajouta: “Ce qui y correspond vous sauve aussi maintenant, à savoir le baptême, (non pas l’enlèvement de la malpropreté de la chair, mais la demande faite à Dieu d’une bonne conscience, par la résurrection de Jésus Christ.” — I Pierre 3:20, 21.
Le jour de la Pentecôte, les Juifs qui partageaient la responsabilité collective de la mort de Jésus et qui connaissaient probablement le baptême de Jean, “eurent le cœur transpercé” par la prédication de Pierre. Ils demandèrent donc: “Frère, que devons-nous faire?” Pierre leur répondit: “Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don gratuit de l’esprit saint.” (Actes 2:37, 38). Notez bien que l’apôtre ne leur parlait plus de se repentir et de se présenter au “baptême de Jean”, mais il attirait leur attention sur quelque chose de nouveau: la nécessité de se repentir et de se faire baptiser au nom de Jésus Christ pour obtenir le pardon de leurs péchés. Il ne leur dit pas que le baptême lui-même les laverait de leurs péchés, car il savait très bien que c’est ‘le sang de Jésus, le Fils de Dieu, qui nous purifie de tout péché’. (I Jean 1:7.) Plus tard, après avoir présenté Jésus comme “le principal Instrument de la vie”, Pierre déclara aux Juifs qui se trouvaient au temple: “Repentez-vous donc et retournez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des époques de rafraîchissement viennent de devant la personne de Jéhovah.” (Actes 3:15, 19). Il leur enseignait qu’ils devaient se repentir de leur mauvaises actions envers le Christ, ‘se retourner’ et l’accepter pour obtenir le pardon de leurs péchés. Notons que Pierre ne parle pas ici du baptême.
Pour ce qui est des Juifs, l’alliance de la Loi fut abolie grâce à la mort du Christ sur le poteau de supplice (Col. 2:14), et la nouvelle alliance entra en vigueur le jour de la Pentecôte de l’an 33 (comparez avec Actes 2:4; Hébreux 2:3, 4). Toutefois, Dieu continua de leur accorder une faveur spéciale pendant encore trois ans et demi, durant lesquels les disciples de Jésus limitèrent leur prédication aux Juifs et aux prosélytes juifs. Mais vers 36, Dieu conduisit Pierre dans la maison d’un Gentil ou non-Juif, Corneille, officier romain. En répandant son esprit saint sur Corneille et les gens de sa maison, il montra à Pierre que les Gentils pouvaient désormais être acceptés au baptême d’eau (Actes 10:34, 35, 44-48). Puisque Dieu ne reconnaissait plus comme valide l’alliance de la Loi qu’il avait contractée avec les Juifs circoncis, mais sa nouvelle alliance, dont Jésus était le médiateur, les Juifs selon la chair, circoncis ou non, n’étaient plus à ses yeux dans des relations spéciales avec lui. Pour s’approcher de Dieu, ils ne pouvaient plus compter sur l’observance de la Loi, qui avait été abolie, ni sur le baptême de Jean, qui était lié à la Loi. Pour obtenir la considération et la faveur de Jéhovah, il leur fallait désormais exercer la foi en son Fils et se faire baptiser dans l’eau au nom de celui-ci. — Voir SOIXANTE-DIX SEMAINES.
Ainsi donc, après l’an 36, la situation des Juifs et des non-Juifs était la même aux yeux de Dieu (Rom. 11:30-32; 14:12). Les Gentils, à l’exception de ceux qui étaient devenus des prosélytes juifs circoncis, n’avaient pas été admis dans l’alliance de la Loi et n’avaient donc jamais constitué un peuple qui entretenait des relations spéciales avec Dieu, le Père. Mais, désormais, ils se voyaient offrir la possibilité de faire partie, à titre individuel, du peuple de Dieu. Cependant, avant d’être baptisés dans l’eau, ils devaient s’approcher de Dieu en exerçant la foi en Jésus Christ, son Fils, puis imiter le Christ et obéir à son commandement; après cela seulement ils pouvaient se soumettre au baptême d’eau. — Mat. 3:13-15; 28:18-20.
PAS DE BAPTÊME D’ENFANTS
Puisque avant de se faire baptiser il faut ‘entendre la parole’, ‘l’accepter de tout cœur’, ‘se repentir’ et prendre personnellement une décision solennelle (Actes 2:14, 22, 38, 41), il est évident que l’on doit être au moins assez âgé pour écouter, croire et prendre cette décision. À propos des premiers chrétiens, l’historien Neander écrit: “Le baptême des enfants était une pratique inconnue à cette époque-là. (...) On ne trouve nulle trace du baptême des enfants avant l’époque d’Irénée [140-204], et le fait qu’il fut considéré pour la première fois comme une tradition apostolique au troisième siècle conteste son origine apostolique plutôt qu’il ne la confirme.”
LE BAPTÊME: UNE IMMERSION COMPLÈTE
La définition même du mot “baptême” donnée précédemment montre clairement que le chrétien doit être baptisé par immersion ou submersion dans l’eau plutôt que par simple aspersion ou infusion. C’est ce que confirment les exemples de baptême rapportés dans la Bible. Jésus fut baptisé dans le Jourdain, une rivière assez importante, après quoi, dit l’Écriture, “il remonta aussitôt de l’eau”. (Mat. 3:13, 16; Marc 1:10.) Pour baptiser, Jean choisit un endroit de la vallée du Jourdain proche de Salim “parce qu’il y avait là beaucoup d’eau”. (Jean 3:23.) L’eunuque éthiopien demanda à être baptisé quand Philippe et lui arrivèrent “à un certain point d’eau”. “Ils descendirent tous deux dans l’eau”, puis ils remontèrent “hors de l’eau”. (Actes 8:36-40.) Ces exemples montrent que les premiers chrétiens n’étaient pas baptisés dans des endroits où ils n’avaient de l’eau que jusqu’aux chevilles, mais dans d’importants points d’eau dans lesquels ils devaient descendre et desquels ils remontaient ensuite. De plus, puisque le baptême est également utilisé pour symboliser un ensevelissement, il s’agissait forcément d’une submersion complète. — Rom. 6:4-6; Col. 2:12.
Des historiens montrent que les premiers chrétiens pratiquaient le baptême par immersion. Ainsi lit-on dans l’Encyclopédie catholique (angl.; éd. de 1907, t. II, pp. 261, 262): “La plus ancienne forme [de baptême] habituellement pratiquée était incontestablement l’immersion. (...) Dans l’Église latine, l’immersion semble avoir prévalu jusqu’au douzième siècle.” Selon le Larousse du XXe siècle, les premiers chrétiens recevaient le baptême par immersion partout où l’on trouvait de l’eau. On pourrait ajouter le témoignage d’autres historiens encore.
LE BAPTÊME EN CHRIST ET DANS SA MORT
Au moment où il fut baptisé dans le Jourdain, Jésus savait qu’il s’engageait dans un sacrifice. Il n’ignorait pas que son ‘corps préparé’ devait être mis à mort et qu’il lui faudrait mourir sans se départir de son innocence, offrant ainsi un sacrifice humain parfait capable de racheter l’humanité (Mat. 20:28). Jésus comprenait qu’il devait être plongé dans la mort, puis relevé de celle-ci le troisième jour (Mat. 16:21). Il compara donc ce qui allait lui arriver à un baptême dans la mort (Luc 12:50). Il expliqua à ses disciples qu’il était déjà en train d’être baptisé de ce baptême (Marc 10:38, 39). Il fut complètement baptisé ou plongé dans la mort le jour où il fut cloué au poteau de supplice, le 14 Nisan de l’an 33. Sa résurrection le troisième jour par Jéhovah Dieu, son Père, compléta ce baptême dont faisait partie son relèvement de la mort. Le baptême de Jésus dans la mort est manifestement différent et distinct de son baptême dans l’eau. En effet, il avait déjà achevé son baptême dans l’eau dès le début de son ministère, alors qu’à ce moment-là commençait seulement son baptême dans la mort.
Les fidèles apôtres de Jésus Christ furent baptisés dans l’eau (Jean 1:35-37; 4:1), mais il s’agissait du baptême de Jean (sauf pour Paul qui fut baptisé plus tard). Il n’avaient pas encore été baptisés d’esprit saint quand Jésus leur dit qu’eux aussi recevraient un baptême symbolique comme le sien, le baptême dans la mort (Marc 10:39). Le baptême en Jésus et dans sa mort est donc autre chose que le baptême d’eau. Dans sa lettre à la congrégation chrétienne de Rome, Paul dit: “Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ Jésus, nous avons été baptisés dans sa mort?” — Rom. 6:3.
“BAPTISÉS POUR ÊTRE DES MORTS”
Le texte de I Corinthiens 15:29 est rendu de diverses manières par les traducteurs: “Que gagneraient ceux qui se font baptiser pour les morts?” (Jé); “en faveur des morts?” (NE); “à leur place?” (Ku). Certains prétendent que Paul parlait ici d’une coutume qui consistait à baptiser par procuration, c’est-à-dire à baptiser des vivants à la place de personnes décédées. Rien ne permet de prouver qu’une telle pratique avait cours parmi les chrétiens ou les apostats du temps de Paul. D’ailleurs, pareille coutume n’aurait pas été conforme aux Écriture qui exigent de la part du candidat au baptême qu’il croie, qu’il exerce la foi et qu’il prenne une décision personnelle. Le verset entier (1Co 15:29) se lit ainsi dans la Traduction du monde nouveau: “Autrement, que feront ceux qui sont baptisés pour être des morts? Si vraiment les morts ne doivent pas être relevés, pourquoi alors sont-ils baptisés pour être de tels morts?” La suite des paroles de Paul éclaire peut-être cette question. Il dit que ses compagnons et lui étaient en péril à toute heure et que lui-même affrontait chaque jour la mort (I Cor. 15:30, 31). Cela nous rappelle une fois encore les paroles de Paul consignées en Romains 6:3-5 et Philippiens 3:10, 11, où il dit qu’il se soumet à une mort semblable à celle de Christ, étant enseveli par le baptême dans sa mort avec l’espérance d’une résurrection semblable à la sienne.
LE BAPTÊME DE FEU
Quand Jean le Baptiste vit de nombreux Pharisiens et Sadducéens venir à son baptême, il les appela “progéniture de vipères”, puis, parlant de celui qui venait, il ajouta: “Celui-là vous baptisera d’esprit saint et de feu.” (Mat. 3:7, 11; Luc 3:16). Nous avons déjà parlé de la façon dont eu lieu le baptême de l’esprit. Contrairement à ce que pensent certains, les disciples ne reçurent pas le baptême de feu le jour de la Pentecôte, lorsque des langues de feu se posèrent sur eux, car ils ne furent pas immergés dans le feu (Actes 2:3). Jean explique à ses auditeurs qu’il y aurait une sélection: le blé serait recueilli, après quoi la bale serait brûlée dans un feu inextinguible (Mat. 3:12). Il montra donc que le feu ne serait ni une bénédiction ni une récompense, mais un moyen de destruction nécessaire parce ‘l’arbre ne produit pas de beau fruit’. — Mat. 3:10; Luc 3:9.
Se servant du feu comme d’un symbole de destruction, Jésus annonça que l’anéantissement des méchants aurait lieu durant sa présence; il dit: “Le jour où Lot sortit de Sodome, il tomba du ciel une pluie de feu et de soufre, qui les détruisit tous. De même en sera-t-il le jour où le Fils de l’homme doit être révélé.” (Luc 17:29, 30; Mat. 13:49, 50). On pourrait citer d’autres textes de la Bible dans lesquels le feu représente une force non pas salvatrice, mais destructrice, notamment II Thessaloniciens 1:8; Jude 7 et II Pierre 3:7, 10.