Chapitre 2
L’asservissement de l’homme à la transgression et à la mort
1, 2. a) Tous ceux qui ont cherché à se libérer de l’esclavage qui accable la création humaine, l’ont-ils fait avec intelligence ? b) Quel rédacteur finit par comprendre clairement la question de la liberté, et cet homme avait-il toujours défendu la liberté religieuse ?
DEPUIS des milliers d’années, les hommes cherchent à se libérer de l’esclavage dans lequel vit la création humaine. Peu d’entre eux ont cherché cette libération avec intelligence. Heureux sont ceux, mais ils sont relativement peu nombreux, qui sont arrivés à comprendre la base inébranlable de cette délivrance si nécessaire. Parmi ceux qui ont compris les étapes historiques qui ont été franchies en vue de la libération de la création humaine, se trouve un combattant pour la liberté qui vécut il y a dix-neuf cents ans. Ses écrits sur la liberté ont été préservés jusqu’à notre époque, et ils ont affranchi dans une large mesure bon nombre de ses millions de lecteurs. Cet écrivain passa des années en prison dans sa lutte pour la liberté la plus précieuse, la liberté du culte ou la liberté religieuse. Plusieurs de ses précieuses lettres furent rédigées en prison.
2 Loin d’être aimé de tous, ce rédacteur faisait l’objet de nombreuses controverses. Il avait beaucoup d’ennemis, dont certains cherchaient même à le faire mourir. Aujourd’hui encore, la simple mention de son nom peut susciter des sentiments d’inimitié, voire de mépris à son égard. Il s’agit de Saul, originaire de la ville de Tarse, en Asie Mineure. En tant que jeune étudiant en Droit à Jérusalem, il agit violemment contre les principes de la liberté religieuse. Puis, soudain, il devint un disciple de l’homme qui avait déclaré publiquement à Jérusalem : “Si vous demeurez dans ma parole, vous serez vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous fera libresa.” Devenu disciple de cet homme, Saul de Tarse changea du tout au tout. Il devint l’un des grands combattants pour la liberté du culte du seul vrai Dieu vivant. Son nom fut changé en celui de Paul, et cet apôtre fut envoyé aux non-Juifs et aux Juifs, aussi bien aux Grecs ou Gentils qu’aux Israélites. Ce fut en sa qualité d’apôtre qu’il rédigea ses excellentes lettres sur la liberté religieuse. Même les hommes qui ne se disent pas chrétiens liront ses lettres avec le plus grand profit.
3, 4. a) Dans la lettre qu’il adressa à ses condisciples à Rome, quelle espérance l’apôtre Paul évoqua-t-il ? b) Au Ro chapitre huit de cette lettre, quel contraste l’apôtre établit-il entre la condition actuelle de la création et l’espérance qui est offerte à cette dernière ?
3 Examinons à présent une partie de la lettre que l’apôtre Paul adressa à la congrégation de ses condisciples à Rome, au premier siècle de notre ère. Après avoir fait allusion aux souffrances que lui avait coûtées sa foi en Christ, il poursuit en parlant non seulement de sa propre espérance glorieuse pour l’avenir, mais encore de l’espérance réconfortante qui est offerte à toute la création humaine. Au Ro chapitre huit, versets dix-huit à vingt-quatre, l’apôtre Paul, grand ami de la liberté, écrivit ce qui suit :
4 “Par conséquent, je considère que les souffrances de l’époque présente se réduisent à rien en comparaison de la gloire qui va être révélée en nous. Car l’attente ardente de la création attend la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la futilité, non de sa propre volonté mais par celui qui l’a soumise, sur la base de l’espérance que la création elle-même sera également libérée de l’asservissement de la corruption et aura la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Car nous savons que toute la création ne cesse de gémir ensemble et d’être ensemble dans la douleur jusqu’à présent. Non seulement cela, mais nous-mêmes qui avons les prémices, à savoir l’esprit, nous gémissons nous aussi au dedans de nous-mêmes tandis que nous attendons ardemment l’adoption comme fils, la libération de notre corps par la rançon. Car nous avons été sauvés dans cette espérance.” — Romains 8:18-24.
5. Pourquoi est-il évident que “la création a été soumise à la futilité”, mais y a-t-elle été soumise “de sa propre volonté” ?
5 Depuis la rédaction de ces paroles divinement inspirées, tous les efforts que les hommes ont déployés pour s’affranchir de l’esclavage qui les accable sous de si nombreux rapports, ont échoué et se sont révélés futiles. Les hommes sont donc bien obligés d’admettre avec l’apôtre Paul que “la création a été soumise à la futilité”. Voilà pourquoi l’apôtre ajoute que “toute la création ne cesse de gémir ensemble et d’être ensemble dans la douleur jusqu’à présent”. Mais les hommes et les femmes qui sont nés dans cet état de choses n’ont pas désiré qu’il en soit ainsi. Cette situation n’est pas conforme à leur volonté, tout comme l’apôtre Paul le déclare : “La création a été soumise à la futilité, non de sa propre volonté.” En ce cas, par quoi ou par qui la création humaine a-t-elle été soumise à des efforts vains et futiles ?
6. Qui a soumis la création humaine à la futilité ?
6 L’apôtre Paul affirme que la création a été soumise à la futilité “par celui qui l’a soumise”, c’est-à-dire par le Créateur lui-même. On pourrait croire à une injustice de la part du Créateur à l’égard de sa création humaine. Mais il n’en est rien ! Pourquoi ?
7. Le Créateur fit-il nos premiers parents imparfaits et pécheurs, et pourquoi répondez-vous ainsi ?
7 C’est que ces paroles ne signifient pas que le Créateur créa nos premiers parents malades, imparfaits, coupables ou pécheurs et voués à la mort, ce qui aurait réduit à néant tous nos légitimes espoirs pour l’avenir. Par amour et pour manifester son habileté consommée, le Créateur fit le premier homme et la première femme parfaits. Dieu les créa vers la fin du sixième jour de la création, amenant ainsi à une fin glorieuse les six jours de son œuvre créatrice touchant notre planète. Après cela, selon Genèse 1:31, “Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour”. Or, à propos du Créateur de l’homme, le prophète Moïse écrivit sous inspiration, dans Deutéronome 32:4 (AC) : “Le Rocher, son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont justes ; c’est un Dieu fidèle et sans iniquité ; il est juste et droit.” Il s’ensuit que si ce Dieu, dont les œuvres sont parfaites, déclara après avoir créé l’homme et la femme que “cela était très bon”, il faut en déduire que nos premiers parents étaient parfaits, étant le produit d’une œuvre divine parfaite.
8. a) À quelles lois et exigences le premier homme et la première femme étaient-ils soumis ? b) De quelle grande liberté jouissaient-ils ?
8 Naturellement, le premier homme et la première femme étaient soumis aux lois de l’univers, telles que les effets produits par le mouvement du soleil, de la lune et des étoiles, et par les autres forces que Dieu avait créées auparavant ; mais dans le cadre de ces lois régissant l’univers, ils pouvaient se sentir libres et heureux. En tant que créatures mortelles, nos premiers parents devaient satisfaire aux exigences de leur constitution humaine et manger les aliments que leur Créateur et Père céleste avait mis à leur disposition. Mais cette nécessité de satisfaire à leurs besoins n’était pas de l’esclavage. Au contraire, elle les gardait libres de l’esclavage de la mort ; elle leur évitait de se laisser mourir de faim (Genèse 1:29, 30). Étant des créatures parfaites, ils n’étaient pas sujets à la maladie, aux désordres mentaux, aux mauvais désirs, à la corruption de la chair, ou à la condamnation divine qui frappe tout ce qui est imparfait et perverti. Ainsi nos premiers parents jouissaient d’une liberté que nous ne connaissons pas aujourd’hui. Ils étaient les enfants terrestres de Dieu et possédaient “la glorieuse liberté des enfants de Dieu”. — Romains 8:21.
9. a) Nos premiers parents furent-ils soumis à la futilité dès le commencement de leur existence ? b) Quelle position devaient-ils occuper par rapport aux créatures inférieures de la terre ?
9 Leur Créateur ne les soumit pas à la vanité, à la frustration ou à la futilité, mais il leur fixa un grand dessein réalisable. Il leur assujettit également d’autres créatures vivant sur la terre. À cet effet, loin de les maudire et de les condamner, Dieu les bénit, car le récit de la création consigné dans Genèse 1:26-28 (NW) déclare : “Puis Dieu dit : ‘Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’ils tiennent assujettis les poissons de la mer et les créatures volantes des cieux, et les animaux domestiques et toute la terre, et tout animal mouvant qui se meut sur la terre.’ Et Dieu se mit à créer l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; il les créa mâle et femelle. De plus, Dieu les bénit et Dieu leur dit : ‘Soyez féconds et devenez nombreux, et remplissez la terre et soumettez-la, et tenez assujettis les poissons de la mer et les créatures volantes des cieux et toute créature vivante qui se meut sur la terre.’” Dieu n’a pas dit à l’homme parfait et à sa femme de se prosterner devant les poissons de la mer, les créatures volantes des cieux, — reptiles, oiseaux ou insectes, — ou devant les autres créatures vivantes de la terre. Bien loin de les adorer, ils devaient tenir assujetties ces créatures inférieures.
ENFANTS DE LA LIBERTÉ
10, 11. a) Pourquoi le premier homme et la première femme étaient-ils libres ? b) En quels termes l’apôtre Paul affirme-t-il ce fait dans ses lettres adressées aux congrégations de Galatie et de Rome ?
10 Étant le summum de la création terrestre, nos premiers parents jouissaient d’une liberté ô combien glorieuse ! C’était normal, car ils avaient été faits “à l’image de Dieu”, du Dieu de la liberté. Il y a des hommes idolâtres aujourd’hui qui parlent avec fierté de ce qu’ils appellent “la déesse de la liberté”, et ils font une idole de leur conception de la liberté. Mais à propos du Créateur de l’homme, nous lisons dans une lettre que l’apôtre Paul adressa à une congrégation chrétienne située en Grèce, berceau de la démocratie politique : “Or Jéhovah est l’Esprit ; et là où est l’esprit de Jéhovah, là est la liberté.” (II Corinthiens 3:17). Puisque le premier homme et la première femme étaient les enfants d’un Père libre, Jéhovah Dieu, ils étaient eux-mêmes des enfants libres. Leur Père céleste, Jéhovah Dieu, est le Père, non des esclaves, mais des hommes libres ! Affirmant ce fait, l’apôtre Paul écrivit aux congrégations de Galatie et de Rome :
11 “Or parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’esprit de son Fils [Jésus-Christ] dans nos cœurs et il crie : ‘Abba, Père !’ Ainsi donc, tu n’es pas un esclave mais un fils ; et, si tu es un fils, héritier aussi par Dieu.” (Galates 4:6, 7). “Car tous ceux qui sont conduits par l’esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Car vous n’avez pas reçu un esprit d’esclavage qui cause de nouveau la crainte, mais vous avez reçu un esprit d’adoption comme fils, par lequel esprit nous crions : ‘Abba, Père !’ L’esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.” — Romains 8:14-16.
12, 13. a) Conformément au dessein divin, quelle sorte d’hommes devaient remplir la terre, et comment ? b) Dans quelle perspective Dieu bénit-il le septième jour de la création ?
12 Conformément à la volonté divine à l’égard de l’homme, telle qu’elle fut annoncée voici presque six mille ans, la terre tout entière allait devenir une demeure où les enfants de Dieu jouiraient d’une liberté glorieuse. Voilà quel était le dessein de Dieu le Créateur quand il bénit le premier homme et la première femme et leur dit d’être féconds, de devenir nombreux et de remplir la terre. À partir des deux premiers humains, toute la terre devait être remplie d’enfants de Dieu jouissant de la liberté. Dieu voulait bénir le sein de la première femme, qui deviendrait la mère de nombreux enfants, des fils et des filles. Elle finirait par être la bisaïeule d’une grande famille d’enfants parfaits, faits à la ressemblance de Dieu et remplissant toute la terre. Même à l’âge de cent trente ans, elle aurait pu mettre au monde des enfants (Genèse 4:25). En tant que fils de Dieu libres, à leur tour ces derniers engendreraient dans la liberté des petits-enfants du Créateur, faits à l’image et selon la ressemblance du Dieu de la liberté. La volonté divine à l’égard du premier homme et de la première femme était réalisable dans sa totalité sous la bénédiction de Dieu. Celui-ci ne leur offrit pas une vie de durée limitée, une vie de vanité, de frustration ou de futilité. Ils pouvaient à juste titre espérer accomplir complètement la volonté divine à leur égard au moment prévu par Dieu, sans doute avant la fin du septième jour de la création. Dans ce dessein, le Créateur bénit ce septième jour, et le récit divin de la création déclare à ce propos :
13 “Ainsi arrivèrent à leur achèvement les cieux et la terre et toute leur armée. Et au septième jour Dieu arriva à l’achèvement de son œuvre qu’il avait faite, et il se reposa alors le septième jour de toute son œuvre qu’il avait faite. Et Dieu bénit alors le septième jour et le rendit sacré, parce qu’en lui il se repose effectivement de toute son œuvre que Dieu a créée dans le but de faire. Ceci est une histoire des cieux et de la terre au temps où ils furent créés, au jour où Jéhovah Dieu fit la terre et le ciel.” — Genèse 2:1-4, NW.
14. Compte tenu du commencement parfait de la création humaine, quelles questions se posent, et où pouvons-nous trouver la réponse ?
14 Si la création humaine eut un départ si parfait dans une liberté glorieuse, pourquoi le “Dieu fidèle” jugea-t-il bon de soumettre la création humaine à “la futilité” ? Si ce Dieu est “sans iniquité” et s’“il est juste et droit”, comment pouvait-il agir de la sorte sans être injuste envers nous et nos ancêtres ? La Parole de Dieu elle-même nous en fournit l’explication.
15. Que nous apprennent les Écritures quant à l’ordre dans lequel l’homme et la femme furent créés ?
15 Le premier homme et la première femme furent créés au cours du même jour de la création, le sixième, cependant ils ne vinrent pas à l’existence en même temps, c’est-à-dire dans la même journée de vingt-quatre heures. L’homme, désigné dans la sainte Bible par le terme hébreu Adâm, fut créé le premier. On acceptait ce fait biblique il y a dix-neuf cents ans, car l’apôtre Paul écrivit à son assistant Timothée : “Adam a été formé le premier, Ève ensuite.” (I Timothée 2:13). De même aujourd’hui, nous acceptons ce fait irréfutable, qui est relaté dans le Ge deuxième chapitre du récit divin de la création. Nous y lisons :
16. Décrivez la création de l’homme.
16 “Et Jéhovah Dieu forma alors l’homme [adâm] de la poussière du sol et souffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme [adâm] devint une âme vivante. De plus, Jéhovah Dieu planta un jardin en Éden, vers l’orient, et il y mit l’homme [adâm] qu’il avait formé. Ainsi Jéhovah Dieu fit croître du sol tout arbre désirable à la vue et bon pour la nourriture, et aussi l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais.” — Genèse 2:7-9, NW.
17. Dieu fit-il la femme de la poussière du sol, exactement comme il avait créé l’homme ?
17 Dieu forma-t-il l’homme, le mâle, de la poussière du sol, puis forma-t-il la femme, la femelle, de la poussière du même sol, les créant séparés et indépendants, n’ayant entre eux aucune parenté charnelle, sinon qu’ils étaient tirés du même sol et possédaient un Père commun, un Créateur unique, Jéhovah Dieu ? C’est peut-être ainsi que Jéhovah Dieu forma les animaux terrestres inférieurs, après qu’il eut dit plus tôt ce même jour de la création (le sixième) : “Que la terre fasse sortir des âmes vivantes selon leur espèce : animal domestique, et animal mouvant, et bête sauvage de la terre selon son espèce.” (Genèse 1:24, 25, NW). Mais le Créateur n’agit pas de la sorte lorsqu’il forma l’homme et la femme, car il s’agissait de créatures distinctes et différentes de toutes les créatures inférieures vivant sur la terre. Comment Dieu procéda-t-il donc ? Lisons la suite du récit :
18. Où Dieu installa-t-il l’homme qu’il avait formé, et quel commandement Jéhovah lui donna-t-il ?
18 “Alors Jéhovah Dieu prit l’homme [adâm] et l’installa dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour en prendre soin. Et Jéhovah Dieu imposa aussi à l’homme ce commandement : ‘De tout arbre du jardin tu pourras manger à satiété. Mais pour ce qui est de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, tu ne devras pas en manger, car le jour où tu en mangeras, tu mourras à coup sûr.’”
19. Pourquoi ce commandement était-il en harmonie avec ce qui est juste ?
19 Dans ces paroles consignées dans Genèse 2:15-17 (NW), nous ne trouvons aucun commandement ordonnant à Adam de se reproduire et de remplir la terre d’une descendance nombreuse. L’heure n’était pas encore arrivée où Dieu devait lui donner ce commandement. L’homme n’allait pas travailler comme un esclave, mais comme un ouvrier désigné par Jéhovah Dieu pour “cultiver [le jardin] et pour en prendre soin”. Il était libre de manger de tous les arbres fruitiers du jardin d’Éden, à l’exception d’un seul, “l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais”. Puisque Dieu avait créé ce jardin et en était le Propriétaire, il avait le droit de demander à l’homme de ne pas manger d’un certain arbre. Dieu était l’Auteur de la vie de cette créature humaine, l’homme, et il lui avait donné tous les arbres et toutes les plantes nécessaires pour le nourrir et le maintenir en vie indéfiniment sur la terre. C’est pourquoi Dieu avait le droit de prévenir l’homme qu’il perdrait la vie s’il lui désobéissait et mangeait de l’arbre interdit, “l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais”.
20. Cette loi divine privait-elle l’homme de la liberté ?
20 Cette loi divine n’était pas despotique. Elle ne faisait pas de l’homme un esclave. Elle ne le privait pas de la liberté, celle de jouir de la vie sur la terre avec tout ce qui est nécessaire pour vivre éternellement dans le bonheur. L’homme n’avait pas besoin de manger de cet arbre interdit pour mener une vie heureuse et sans fin. En outre, Dieu lui accordait le libre choix : celui de manger de cet arbre ou de s’en abstenir. Il lui permettait d’agir selon son “libre arbitre”, et non comme un homme-robot qui fait tout automatiquement, sans exercer sa volonté ou droit de choisir.
21. Fut-ce une bonne action de la part de Dieu de donner à Adam une compagne ?
21 Avant même que l’homme (adâm) n’ait demandé une compagne humaine, Dieu son Créateur savait ce qu’il lui fallait. Naturellement, cette compagne humaine pourrait exercer sur l’homme une influence, bonne ou mauvaise, l’incitant à obéir à Dieu ou à lui désobéir, avec, pour résultat, la vie éternelle ou la mort éternelle. Mais le “Dieu fidèle” voulait donner à Adam une compagne qui l’aiderait à être obéissant et à vivre éternellement. Tout cela ressort du récit de la création, car, dans Genèse 2:18 (NW), nous lisons : “Ensuite Jéhovah Dieu dit : ‘Il n’est pas bon que l’homme [adâm] demeure seul. Je vais lui faire une aide qui soit son complément ?’”
22. a) Avant de créer la femme, pourquoi Dieu amena-t-il les animaux devant l’homme ? b) Qu’est-ce que l’homme s’abstint de faire à l’égard des animaux ?
22 Avant de procéder à une création nouvelle, celle d’une femme, Dieu laissa l’homme libre de déterminer s’il existait parmi tous les animaux inférieurs une compagne qui lui convenait. Il n’obligea pas l’homme de partir à la recherche d’une compagne parmi les animaux, ce qui aurait demandé beaucoup de temps, mais Jéhovah Dieu amena devant lui les différentes bêtes de la terre et les créatures volantes des cieux. Dieu accorda à l’homme la liberté de donner un nom à chacune de ces créatures. Or, l’homme parfait, créé à l’image et selon la ressemblance de Dieu, n’avait pas un pendant pour la bestialité. Il se contenta d’étudier les animaux et, sans crainte, de leur donner un nom. Mais il ne trouva parmi eux aucune compagne qui lui fût assortie. Étant le seul humain sur la terre, il adorait sans cesse son Dieu et Créateur, mais non les animaux inférieurs. Il n’avait pas besoin d’un commandement divin lui interdisant le culte des animaux. Il ne possédait qu’une seule loi, et elle consistait en une interdiction d’ordre alimentaire. — Genèse 2:19, 20.
23, 24. a) Comment Dieu créa-t-il la femme, et Adam fut-il informé de cette façon de procéder ? b) Adam exerça-t-il son libre arbitre en acceptant la femme comme compagne ?
23 L’homme ayant usé pleinement de sa liberté de refuser de choisir parmi les créatures inférieures une compagne et aide, Dieu lui-même agit. “Alors Jéhovah Dieu fit tomber un profond sommeil sur Adam, qui s’endormit, et il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. De la côte qu’il avait prise de l’homme, Jéhovah Dieu forma une femme, et il l’amena à Adam. Et Adam dit : ‘Celle-ci cette fois est os de mes os et chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée femme [ischa], parce qu’elle a été prise de l’homme [isch ].’” — Genèse 2:21-23, AC.
24 Ce passage révèle que Dieu informa l’homme exactement de quelle façon la femme avait été créée, pour lui montrer qu’elle était sa parente par sa chair et par ses os, car elle avait été prise de lui. Les paroles qu’Adam prononça lorsqu’il accepta la femme comme épouse laissent clairement entendre qu’il exerça son libre arbitre en choisissant cette femme comme aide et compagne. Elle était la dernière des créatures que Dieu amena devant Adam pour lui permettre de choisir une compagne qu’il garderait toute sa vie. Pour montrer que le premier couple aurait des enfants qui se marieraient à leur tour, Dieu ajouta ce qui suit aux paroles d’Adam : “C’est pourquoi l’homme [isch] quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.” — Genèse 2:24, AC ; Matthieu 19:4, 5.
25. a) Quand Dieu bénit-il le premier couple et lui donna-t-il l’ordre de procréer ? b) Pourquoi la femme était-elle assujettie à la loi que Dieu avait imposée à Adam, et pourquoi l’homme ne pouvait-il avoir aucun doute quant à la validité de cette loi ?
25 Ce ne fut qu’après que l’homme eut accepté sa femme parfaite de la main de Dieu, que celui-ci les bénit et leur dit d’être féconds, de devenir nombreux et de remplir la terre de leurs descendants (Genèse 1:28). Ainsi, l’homme fut formé le premier, et la femme, son épouse, dépendait de l’homme, car elle fut amenée dans l’existence à partir de lui. À cet effet, l’apôtre Paul dira bien plus tard : “La femme procède de l’homme.” (I Corinthiens 11:12). Puisque la femme faisait partie de l’homme, formant avec lui “une seule chair”, elle était assujettie à la loi que Dieu avait imposée à l’homme Adam, celle qui lui interdisait de manger de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, sous peine de mourir à cause de sa désobéissance ou transgression. C’est pourquoi l’homme enseigna cette loi à sa femme, à titre d’avertissement. Comme il avait reçu cette loi de la propre bouche de Dieu, l’homme ne pouvait avoir aucun doute quant à sa validité et à sa véracité. Bien plus tard, deux rédacteurs bibliques écriront : “Les décrets de Jéhovah sont vrais.” (Psaume 19:10, AC 19:9, NW). Et encore : “Tu es proche, Jéhovah, et tous tes commandements sont la vérité.” — Psaume 119:151, AC.
COMMENT LA LIBERTÉ HUMAINE FUT PERDUE
26. a) La femme possédait-elle le libre arbitre ? b) Se mit-elle aussitôt à contester la loi divine que son mari lui avait enseignée, sinon qui contesta cette loi ?
26 La femme n’avait aucune raison de douter de la véracité de la loi que son mari lui avait enseignée, d’autant plus qu’il l’avait reçue de Dieu. Mais elle aussi possédait le libre arbitre et le droit de choisir en toute liberté. Elle ne se mit pas aussitôt à contester les paroles de son mari, mais un certain calomniateur n’hésita pas à le faire. À en juger d’après les apparences, ce calomniateur ou diable n’était qu’un serpent humble et peureux. Feignant l’innocence, il interrogea la femme sur la loi de Dieu interdisant à l’homme de manger de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais. Mais lorsque la femme lui récita le commandement que Dieu leur avait imposé, à elle et à son mari, ainsi que le châtiment qui s’y rattachait, le serpent contredit Dieu et déclara : “Non, vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal.” (Genèse 3:1-5, AC). Quelle calomnie !
27. a) Quels sentiments et quels désirs les remarques calomnieuses du serpent firent-elles naître dans l’esprit de la femme ? b) Désormais, comment considérait-elle la violation de la loi de Dieu, et par suite, que fit-elle ?
27 Le serpent se présenta comme celui qui pouvait libérer la femme de la crainte. Il l’amena à sentir qu’elle avait besoin d’être libérée de la crainte de la mort, menace constante à laquelle l’avait exposée Dieu. Du coup, son attitude changea à l’égard de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais et elle ne partagea plus le point de vue de son mari à ce sujet. Cet arbre revêtait maintenant pour elle un aspect désirable. N’aimerait-elle pas avoir les yeux ouverts et acquérir un discernement nouveau ? Ne voudrait-elle pas être comme Dieu lui-même, connaissant le bien et le mal ? Désormais, elle se sentait l’esclave de l’aveuglement et de l’ignorance, et elle désirait la liberté. Elle décida de ne plus se soumettre à la loi de son mari. Elle agirait indépendamment et exercerait son libre arbitre. Elle prendrait elle-même les décisions pour elle et pour son mari. La loi prohibitive de Dieu était contestable ; vraisemblablement, elle était un prétexte pour dissimuler l’égoïsme de Dieu, qui entendait garder sa propre supériorité et tenir l’homme dans une condition d’assujettissement. Pour cette femme, la violation de la loi de Dieu n’aurait pas pour conséquence la mort. Aussi mangea-t-elle le fruit interdit et attendit-elle qu’Adam vînt la rejoindre.
28. Comment la femme persuada-t-elle Adam de manger le fruit interdit, et Adam se rendait-il compte des conséquences de son acte ?
28 Ayant cueilli un fruit, elle le tendit à son mari et persuada ce dernier d’en manger. Plus tard, Dieu devait rappeler à l’homme qu’il avait cédé à sa femme. Dieu lui dit : “Tu as écouté la voix de ta femme, et (...) tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point !” (Genèse 3:17). Ainsi le premier homme écouta la voix de sa femme plutôt que celle de Dieu, son Père céleste. Il le fit tout en sachant que cela entraînerait à coup sûr la mort pour lui-même, sans parler de ses descendants éventuels. Sa femme avait été trompée, mais Adam ne le fut pas. Confirmant ce fait, l’apôtre Paul écrivit sous inspiration : “Adam ne fut pas trompé, mais la femme fut entièrement trompée et tomba dans la transgression.” (I Timothée 2:14). “Le serpent a séduit Ève par son astuce.” (II Corinthiens 11:3). Quel que fût le mobile qui incita Dieu à promulguer la loi interdisant à l’homme de manger de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, le serpent calomniateur avait tort d’affirmer que Dieu était incapable d’appliquer sa loi et de faire mourir les contrevenants. Ces derniers auraient beau avoir les yeux ouverts et être comme Dieu pour ce qui était de connaître le bien et le mal, cela ne changerait rien quant à leur châtiment. Adam le savait, mais Ève n’avait pas réfléchi à cela.
29. Selon Romains 5:12-19, qui amena la mort sur l’humanité, et pourquoi ?
29 Outre le serpent calomniateur ou plutôt la personne invisible qui se cachait derrière le serpent, qui, du point de vue humain, amena la mort sur le monde des hommes ? Par un choix judicieux, Adam aurait pu nous éviter ce sort ; c’est pourquoi il est écrit dans Romains 5:12-19 : “Par un seul homme le péché est entré dans le monde et la mort par le péché, et (...) ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes, parce qu’ils ont tous péché. (...) La mort a régné d’Adam à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché selon la ressemblance de la transgression d’Adam (...). Par l’offense d’un seul beaucoup sont morts, (...) par l’offense du seul homme la mort a régné par celui-là, (...) par une seule offense le résultat, pour des hommes de toutes sortes, fut la condamnation, (...) par la désobéissance du seul homme beaucoup furent constitués pécheurs (...).” On voit donc que la Parole écrite de Dieu accuse un seul homme, Adam, d’être responsable du péché, de la transgression, de l’offense. On ne peut rendre Dieu, le Créateur d’Adam, responsable du mal que cet homme a fait.
30, 31. a) Comment donc la race humaine perdit-elle sa liberté ? b) Dans sa lettre aux Romains, comment l’apôtre Paul expliqua-t-il ce que signifie être “vendu sous le péché” ?
30 Voilà comment le premier homme Adam renonça à sa propre liberté et à celle de ses descendants, donc à celle de toute la race humaine. Il se vendit comme esclave, et il nous vendit, nous aussi. Il se vendit sous le péché pour le plaisir égoïste d’écouter la voix de sa femme et de lui plaire en se joignant à elle dans sa transgression. C’est pourquoi il devait payer le prix de son péché, c’est-à-dire la mort. Désormais, la loi de Dieu ne régnait plus dans le corps d’Adam, cette loi ayant cédé la place à celle du péché. C’est donc à juste titre que l’apôtre Paul, lui-même un des descendants charnels d’Adam, écrivit dans sa lettre aux Romains :
31 “Je suis charnel, vendu sous le péché. Car je sais qu’en moi, c’est-à-dire dans ma chair, il n’habite rien de bon ; car le pouvoir de désirer est présent chez moi, mais le pouvoir de produire ce qui est excellent n’est pas présent. Car le bien que je désire je ne le fais pas, et le mal que je ne désire pas, c’est ce que je pratique. Si donc ce que je ne désire pas, c’est ce que je fais, celui qui le produit, ce n’est plus moi mais le péché qui habite en moi. (...) Je prends vraiment plaisir à la loi de Dieu selon l’homme que je suis au dedans, mais je vois dans mes membres une autre loi qui fait la guerre à la loi de mon esprit et qui m’emmène captif à la loi du péché qui est dans mes membres. Homme misérable que je suis ! Qui me sauvera du corps qui subit cette mort ? (...) Je suis, moi, esclave de la loi de Dieu, mais avec ma chair, de la loi du péché.” — Romains 7:14-25.
32. a) De quoi l’homme devint-il l’esclave ? b) Quelle mesure Jéhovah fut-il obligé de prendre, aussi que déclara-t-il à Adam ?
32 Voilà, d’après l’explication très claire donnée dans la Bible, comment l’homme devint esclave de la transgression et de la mort. Le Dieu tout-puissant, Jéhovah, était obligé d’appliquer sa loi contre l’homme qui à l’origine avait été parfait, et de prononcer la peine de mort contre ce pécheur condamné. Adam avait été tiré de l’inexistence et comme châtiment de son péché, il devait retourner à l’inexistence. En prononçant son jugement contre lui, Dieu déclara : “C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre parce que c’est d’elle [et non du ciel] que tu as été tiré ; car tu es poussière [et non esprit] et tu retourneras en poussière.”
33. Pourquoi l’homme fut-il expulsé du jardin d’Éden, et qu’est-ce qui l’empêcha d’y retourner ?
33 En vertu de cette sentence, Dieu expulsa l’homme Adam du jardin paradisiaque d’Éden, pour éviter, selon les propres termes de Dieu, “qu’il avance sa main, qu’il prenne aussi de l’arbre de vie, qu’il en mange et vive éternellement”. Après avoir été renvoyé du jardin d’Éden pour mourir, l’homme vit apparaître pour la première fois des créatures venues de la sphère spirituelle, des chérubins matérialisés, car le récit biblique déclare : “L’ayant chassé, il mit à l’orient du jardin d’Éden les Chérubins et la flamme de l’épée tournoyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie.” — Genèse 3:17-24, AC.
34. a) Quelle sorte de vie Adam allait-il mener en dehors de l’Éden ? b) Dans quel sens la création humaine qui descendrait d’Adam trouverait-elle qu’elle aussi est soumise à la futilité ?
34 Adam était donc condamné à mener une vie futile en dehors du jardin paradisiaque d’Éden. Étant donné que la création humaine qui devait descendre de lui était encore dans ses reins, pour ainsi dire, elle aussi fut soumise à la futilité, “non de sa propre volonté”. La création humaine était désormais impuissante à ouvrir la voie reconduisant au jardin édénique originel et à l’“arbre de vie”, ou même à créer un paradis terrestre correspondant au modèle primitif. Pareillement, tout ce qu’un membre quelconque de la création humaine pourrait essayer de faire pour s’opposer à l’accomplissement des desseins bienveillants de Dieu, ne pourrait réussir ; de tels efforts seraient voués à l’échec et se révéleraient futiles et vains. La futilité, la frustration et la vanité des efforts humains ont été décrites dans une large mesure par le sage Salomon, roi de Jérusalem, dans son livre inspiré intitulé Ecclésiaste (“Assembleur”), livre qui mentionne le terme “vanité” plus de trente-cinq fois. Dès son Ec premier chapitre, Salomon aborde ce thème en ces mots :
35. Dans le livre de l’Ecclésiaste, qu’affirma Salomon sur la futilité ou la vanité des efforts humains ?
35 “Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, vanité des vanités, tout [en dehors de l’accomplissement de la volonté de Dieu] est vanité. (...) Moi, l’Ecclésiaste, j’ai été roi d’Israël à Jérusalem. J’ai appliqué mon cœur à rechercher et à sonder par la sagesse tout ce qui se fait sous les cieux : c’est là une occupation pénible, à laquelle Dieu soumet les fils de l’homme. J’ai vu tout ce qui se fait sous le soleil ; et voici, tout est vanité et poursuite du vent.” — Ecclésiaste 1:2, 12-14 ; cf. aussi 12:10 12:8, NW.
36. À la fin de son livre, quel bon conseil Salomon donna-t-il ?
36 À la fin de son livre, l’Assembleur, le roi Salomon, donna le sage conseil suivant : “Écoutons la fin du discours : crains Dieu et observe ses commandements. C’est là ce que doit tout homme.” — Ecclésiaste 12:15 12:13, NW.
37. a) Au lieu de mettre à mort les pécheurs Adam et Ève le jour même où ils violèrent sa loi, que fit Dieu dans sa sagesse ? b) Comment le cas d’Ève illustre-t-il bien la futilité à laquelle l’humanité a été soumise ?
37 Dieu n’aurait pas outrepassé son droit divin s’il avait fait mourir les pécheurs Adam et Ève le jour même de vingt-quatre heures où ils avaient violé sa loi. Mais dans ce cas, la création humaine n’aurait pas continué jusqu’à maintenant, et où serions-nous ? Dans son amour et dans sa sagesse, Dieu décida d’agir autrement. Il jugea bon de laisser la création humaine subsister et s’accroître. Mais en ce qui concerne les desseins égoïstes de ses membres, Dieu l’a soumise à la futilité, à la frustration et à la vanité. Il avertit la pécheresse Ève en ce sens quand il lui déclara : “J’augmenterai beaucoup la douleur de ta grossesse ; et c’est dans les tourments des couches que tu donneras le jour à des enfants, et ton désir ardent sera vers ton mari et lui, il te dominera.” (Genèse 3:16, NW). L’effort que la femme avait fourni en vue de dominer son mari et de l’inciter à violer le commandement de Dieu en mangeant le fruit interdit, devait se solder par un échec. Sa tentative pour renverser l’ordre que Dieu avait prévu pour la vie de famille parmi les humains ne fut pas bénie et ne réussit pas. Elle avait amené son mari à désirer ardemment sa femme, même au prix de son obéissance envers la loi de Dieu ; à présent, elle allait désirer ardemment son mari, mais lui, il la dominerait.
38. a) Dieu laissa-t-il sans espérance la création humaine issue d’Adam et Ève ? b) Le dessein de Dieu à l’égard de la terre et de l’homme se révélera-t-il être une futilité, sinon à quoi aboutira-t-il ?
38 Toutefois, en ce qui concerne les nombreux enfants qu’Ève mettrait au monde, le Dieu d’amour n’avait pas l’intention de les laisser sans espérance. Étant déjà nés dans le péché, ces enfants ne pécheraient pas “selon la ressemblance de la transgression d’Adam”. (Romains 5:14.) Ils étaient récupérables, aussi Dieu pourvut-il à un moyen qui leur permettrait d’être sauvés. Ainsi, Dieu soumit à la futilité la création humaine issue d’Adam et Ève, mais “sur la base de l’espérance”. Adam et Ève furent expulsés de la famille divine et perdirent la liberté des enfants de Dieu ; ils perdirent cette liberté, non seulement pour eux-mêmes, mais encore pour leurs descendants, qui devaient naître par la suite. Dieu conserva cependant son dessein bienveillant d’avoir des enfants humains libres qui rempliraient une terre édénique, et il était déterminé à le mener à bonne fin. Ce dessein ne se révélerait pas être une futilité. Dieu avait décidé de libérer la création humaine issue d’Adam et Ève et de la rétablir dans la liberté qu’elle possédait à l’origine.
“SUR LA BASE DE L’ESPÉRANCE”
39. Où Dieu donna-t-il à la création humaine l’espérance qu’elle serait libérée de l’asservissement de la corruption ?
39 En harmonie avec ce dessein bienveillant de Dieu, l’apôtre Paul écrivit : “La création a été soumise à la futilité, non de sa propre volonté mais par celui qui l’a soumise, sur la base de l’espérance que la création elle-même sera également libérée de l’asservissement de la corruption et aura la glorieuse liberté des enfants de Dieu.” (Romains 8:20, 21). Mais en soumettant ainsi la création humaine, où Dieu donna-t-il à celle-ci une telle espérance ? Pourquoi est-il écrit que “l’attente ardente de la création attend la révélation des fils de Dieu” ? (Romains 8:19.) Dieu révéla cette espérance dans le jardin d’Éden, au moment même où il prononça son jugement contre ceux qui avaient réduit l’humanité en esclavage. Il montra ainsi qu’il est “le Dieu de l’espérance” ou “le Dieu qui donne l’espérance”. — Romains 15:13, Sg ; MN.
40. Sur qui Dieu prononça-t-il d’abord son jugement en Éden, et que déclara-t-il ?
40 Dieu exposa cette espérance avant même d’avoir prononcé sa sentence contre Adam et Ève. Après avoir découvert ces transgresseurs de la loi au jardin d’Éden, Dieu prononça d’abord son jugement contre la personne invisible qui avait employé le serpent pour asservir la création humaine. Si quelqu’un était calomniateur, c’était bien cette personne invisible, plutôt que le serpent par lequel elle avait prononcé devant Ève des paroles trompeuses. Devant Adam et Ève, Dieu s’adressa donc à ce calomniateur invisible, et non simplement au serpent. Dans Genèse 3:14, 15 (AC), nous lisons : “Jéhovah Dieu dit au serpent : ‘Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux et toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie. Et je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; celle-ci te meurtrira à la tête, et tu la meurtriras au talon.’”
41. a) Ce jugement signifiait-il que tous les serpents disparaîtraient en tant qu’ordre du règne animal ? b) Que révèle la Bible quant à l’existence et à l’activité du calomniateur invisible qui se cachait derrière le serpent ?
41 Cette déclaration judiciaire ne donnait aucun espoir à la personne invisible qui s’était cachée derrière le serpent. Ce dernier mourut il y a bien longtemps, vraisemblablement sans avoir été meurtri à la tête par l’un des fils d’Ève ; et des créatures appartenant à l’ordre des ophidiens ou serpents continuent à se perpétuer jusqu’à ce jour. En outre, la Bible ne nous donne aucune raison de croire que les serpents seront détruits et disparaîtront en tant qu’ordre du règne animal (Ésaïe 11:8, 9). Mais, il y a dix-neuf cents ans, Paul indiqua que le calomniateur invisible qui s’était caché derrière le serpent était encore vivant, car l’apôtre faisait manifestement allusion à la promesse et à l’espérance données par Dieu en Éden, lorsqu’il écrivit : “Pour sa part, le Dieu qui donne la paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds.” (Romains 16:20). Et le dernier livre de la Bible confirme prophétiquement que le grand Calomniateur, Satan, serait vivant et actif à notre époque, et encore que dans mille ans il recevra une dernière occasion de s’opposer aux desseins de Dieu (Révélation 12:3 à 20:10). Il apparaît donc que la tête de ce grand Serpent symbolique et de sa postérité doit encore être complètement meurtrie.
42. a) Quand la tête du Serpent sera meurtrie, quelles en seront les conséquences pour la création humaine ? b) Qui doit meurtrir la tête du Serpent, et qu’en est-il des efforts humains déployés à cette fin ? c) De qui donc la création attend-elle ardemment la révélation ?
42 Cette meurtrissure infligée à la tête du Serpent marquera la libération finale de la création humaine, qui sera délivrée de l’influence de cet asservisseur et de tous les effets catastrophiques de la blessure douloureuse qu’il a occasionnée à la race humaine. Mais qui meurtrira la tête du Serpent ? D’après la déclaration divine précitée, ce sera la postérité de la femme (Genèse 3:15). Il fallait donc que la “femme” à laquelle Dieu pensait, eût des enfants, tout comme la mention de la postérité du grand Serpent symbolique laissait entendre que lui aussi aurait des enfants symboliques. Puisque, selon l’apôtre Paul, Dieu soumit à la futilité la création humaine issue de la femme Ève, il s’ensuit que les efforts déployés par les descendants ou enfants charnels d’Ève, tous pécheurs, pour meurtrir la tête du Serpent, se révéleraient futiles. Par conséquent, la postérité de la femme doit se composer d’enfants spirituels de Dieu, et la femme en question doit être la femme symbolique de Dieu, une femme spirituelle et céleste. Dans le passage de Romains 16:20, cité ci-dessus, l’apôtre Paul donne une indication sur l’identité de ces enfants de Dieu, puisqu’il écrivait aux enfants spirituels de Dieu (Romains 8:16, 17, 23). Ces “fils de Dieu” doivent donc être ceux dont la révélation fait l’objet de “l’attente ardente de la création”.
43. La réalisation de quelles perspectives glorieuses est maintenant proche ?
43 Or, la révélation de ces “fils de Dieu” dans la gloire céleste est proche. Bientôt, toute la création humaine n’aura plus besoin “de gémir ensemble et d’être ensemble dans la douleur”. Le présent système de choses futile créé par les hommes asservis sera complètement enlevé, et alors le système promis par Dieu apportera la libération et gouvernera toute la terre. Grâce à ce système, la création gémissante sera “libérée de l’asservissement de la corruption” et prendra possession de “la glorieuse liberté” des enfants terrestres de Dieu. — Romains 8:21, 22.
[Note]
a Voir dans la sainte Bible Jean 8:31, 32.