Quand les liens du mariage sont sur le point de se briser
QUAND Dieu unit le premier couple humain dans le mariage, selon son dessein, cette union devait durer éternellement. Le récit de la Genèse (2:24) dit, en effet : “C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.”
Le mariage devait rapprocher l’homme et la femme dans une union indissoluble, instituée pour leur bien et leur bonheur et en vue de la procréation d’enfants justes, tout cela à la gloire de Dieu.
Toutefois, cette condition parfaite du premier paradis fut ruinée. La rébellion s’insinua dans le cœur du couple originel, et ce dernier fut chassé du Paradis. L’homme et la femme cessaient désormais d’être parfaits. La dégénérescence de l’esprit et du corps commença et cette imperfection, ou péché, fut transmise à leurs descendants.
L’homme et la femme ne marchant plus dans les voies de Dieu, ils ne fallut pas longtemps pour que les liens du mariage commencent à se briser. Comme ce fait s’est avéré à travers les siècles et surtout de notre temps ! Divorces et séparations sont devenus des banalités, et les motifs qui les ont provoqués sont multiples. Mais, d’après les lois du Souverain de l’univers, Jéhovah, qui tient compte de l’imperfection humaine, il existe peu de raisons valables pour rompre le lien conjugal. Jésus, le Fils de Dieu, a dit : “Je vous dis que quiconque divorce d’avec sa femme, excepté pour le motif de fornication et en épouse une autre commet un adultère.” (Mat. 19:9, MN). Donc, selon les Écritures, les motifs valables pour le divorce sont limités. Mais, qu’en est-il de la séparation, lorsque l’adultère n’ayant pas été commis, le divorce ne peut être envisagé ? Quel est le point de vue de la Bible sur cette question ?
POINT DE VUE CONVENABLE SUR LA SÉPARATION
Dans l’ancienne ville de Corinthe, qui baignait dans la fausse adoration et l’iniquité, cette question de la séparation se posa à la congrégation chrétienne du premier siècle. Et cette dernière fut amenée à s’informer auprès de l’apôtre Paul des raisons qui pouvaient justifier la séparation. La réponse inspirée de l’apôtre a été consignée pour toujours dans la Parole de Dieu. Elle nous aide à comprendre la pensée de Dieu sur la question de la séparation, là où le mari et la femme sont chrétiens tous les deux, et aussi là où un seul des conjoints est chrétien et l’autre incroyant.
Paul écrivit : “Aux mariés je donne ces instructions, cependant non pas moi mais le Seigneur, qu’une femme ne se sépare pas de son mari ; (...) et un mari ne doit pas quitter sa femme.” (I Cor. 7:10, 11, MN). Tout d’abord, Paul souligne l’obligation qui s’impose aux couples chrétiens de faire tout ce qu’ils peuvent pour régler les différends qui peuvent surgir entre eux et ne pas se séparer. Il est manifeste que c’est là une conduite raisonnable parce que là où les deux conjoints se déclarent chrétiens voués, ils sont tenus de faire la volonté de Dieu, et la volonté de Dieu à l’égard des couples chrétiens, c’est qu’ils s’attachent l’un à l’autre et non pas qu’ils brisent le lien conjugal.
Les époux peuvent se dire chrétiens, avoir voué tous deux leur vie à Dieu et néanmoins avoir le désir de se séparer pour incompatibilité d’humeur. Quelle en est la cause ? L’un ou l’autre de ces conjoints qui se disent chrétiens, ou tous deux peut-être, n’appliquent pas les principes bibliques. C’est que, dans leur vie, les principes fondamentaux de la Bible sont mis de côté, ignorés et remplacés par des idées personnelles. Là où le conseil de Dieu est appliqué, les bons résultats sont incontestables. “Mon fils, n’oublie pas mes enseignements, et que ton cœur garde mes préceptes ; car ils prolongeront les jours et les années de ta vie, et ils augmenteront ta paix. (...) Reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers.” (Prov. 3:1-6). Dans la vie des époux chrétiens, il n’y a aucune brouille qui ne puisse prendre fin s’ils appliquent cette sagesse divine et se témoignent un véritable amour comme de vrais chrétiens devraient toujours le faire (Jean 13:34, 35 ; I Cor. 13:4-7). En leur qualité de chrétiens, manifestent-ils leur amour en ayant l’œil non seulement, par intérêt personnel, sur leurs propres affaires, mais aussi, par intérêt personnel, sur celles des autres (Phil. 2:1-4, MN) ? Ils devraient s’asseoir en serviteurs voués de Dieu, et parler ensemble du désaccord qui les divise, en faisant la part, comme il convient, de l’imperfection humaine. Il est essentiel aussi qu’ils prient Jéhovah constamment pour recevoir son aide ; ils devraient prier ensemble régulièrement.
Jéhovah a pris les excellentes dispositions nécessaires pour aider les chrétiens voués quand le désaccord qui les sépare semble irrémédiable, et cela, au sein de la congrégation chrétienne. Là, ils peuvent consulter les surveillants et les hommes mûrs qui ont la pensée de Dieu sur les questions du mariage afin de recevoir des conseils scripturaux, conseils que les époux croyants divisés par un malentendu devraient suivre. Comme Jéhovah est l’Auteur de ces dispositions, ceux qui en tirent avantage en recevront les bienfaits, tandis que ceux qui ne prennent pas conseil des serviteurs mûrs ne tiennent aucun compte, en réalité, des moyens prévus par Jéhovah pour les aider. Ainsi s’explique la différence qu’il y a entre réussir à vaincre les difficultés et ne pas réussir à les surmonter.
Il est vrai que les couples chrétiens ne devraient pas se trouver dans la nécessité de se séparer. Puisqu’ils ont voué leur vie à Jéhovah pour faire sa volonté, ils devraient immédiatement prendre des mesures pour se réconcilier et, par leur manière d’agir, honorer Dieu, l’Auteur du mariage.
Toutefois, Paul savait qu’il y en aurait qui se sépareraient. Il déclara : “Mais si en fait elle se sépare, qu’elle demeure non mariée ou bien qu’elle se réconcilie avec son mari.” (I Cor. 7:11, MN). L’adultère n’étant pas le motif de la séparation et le divorce légal n’ayant pas été prononcé, du point de vue scriptural, les chrétiens qui se séparent ne sont pas libres de se remarier. Il est évident qu’ils ne peuvent avoir des relations sexuelles avec une tierce personne. Toutefois, étant donné que les tentations sont si grandes et l’immoralité si répandue, il serait préférable qu’ils “se réconcilient”.
Que fera le chrétien voué uni à un incroyant ? Paul déclara : “Si un frère a une femme incroyante, et qu’elle consente cependant à habiter avec lui, qu’il ne la quitte pas ; et une femme qui a un mari incroyant, et cependant il consent à habiter avec elle, qu’elle ne quitte pas son mari. Car le mari incroyant est sanctifié par rapport à sa femme, et la femme incroyante est sanctifiée par rapport au frère ; autrement vos enfants seraient réellement impurs, mais maintenant ils sont saints. Mais si l’incroyant se met en devoir de se séparer, qu’il se sépare ; un frère ou une sœur n’est pas dans la servitude en pareilles circonstances, mais Dieu vous a appelés à la paix. Car, femme, que sais-tu si tu sauveras ton mari ? Ou, mari, que sais-tu si tu sauveras ta femme ?” — I Cor. 7:12-16, MN.
Les Écritures insistent donc avant tout sur le fait de ne pas rompre le lien du mariage. S’il doit être brisé, le chrétien s’efforcera de ne pas être responsable de la rupture. Toutefois, si l’incroyant se sépare, le chrétien le laissera partir.
Le fait de demeurer ensemble comporte plusieurs avantages, même s’il faut vivre dans une famille divisée sur le plan religieux. Le chrétien croyant peut gagner son conjoint au christianisme. L’incroyant est assurément dans une position favorable du fait qu’il est en contact avec le vrai christianisme tel que son conjoint le pratique. Eunice, la mère de Timothée, était mariée à un non-chrétien. Dans les Écritures, rien n’indique qu’elle le quitta mais tout prouve plutôt qu’elle demeura avec lui ; pendant ce temps, elle instruisait le jeune Timothée et l’aidait à devenir un véritable chrétien (II Tim. 1:5). La Bible ne dit pas si le père de Timothée se convertit au christianisme, mais il semble que l’union des parents du jeune homme ne fut jamais brisée par la séparation.
MOTIFS DE SÉPARATION
Les paroles de Paul dans I Corinthiens 7:10-16 (MN) montrent que si la séparation est permise du point de vue scriptural, c’est néanmoins l’incroyant qui doit la demander. Toutefois, l’incroyant peut, par ses actes, rendre la situation pénible, voire intolérable, pour le chrétien. Par suite de mauvais traitements, ou de circonstances exceptionnelles, il peut arriver qu’en dernier ressort le croyant juge préférable de partir.
Le fait de refuser de subvenir aux besoins de la famille, constitue une raison valable pour la séparation. Quand il se marie, le mari et chef assume une responsabilité vis-à-vis de sa femme et de tous les enfants qu’ils auront le bonheur d’avoir. Il a cette obligation devant Dieu, même s’il ne se dit pas chrétien. En fait, s’il l’était, il serait jugé pire qu’un incroyant si, par négligence, il ne prenait pas soin de sa famille. Il est écrit dans I Timothée 5:8 (MN) : “Assurément, si quelqu’un ne subvient pas aux besoins des siens, et surtout de ceux qui sont membres de sa maison, il a renié la foi et il est pire qu’un homme sans foi.” Eu égard à cette déclaration scripturale, la chrétienne peut se séparer si les circonstances l’y forcent en dernier ressort et si le mari ne veut pas subvenir à ses besoins ; néanmoins, la séparation ne lui donne pas la liberté de se remarier.
Les coups et blessures fournissent au conjoint un motif valable de séparation. Très souvent, ils sont dus à l’ivrognerie, cause profonde de la mésentente (Prov. 23:29-35). Un conjoint, non guidé par les principes scripturaux, peut se mettre en colère et brutaliser sa femme croyante. La scène, se renouvelant fréquemment, peut mettre en danger la santé et la vie de la chrétienne. Cette dernière, après avoir bien réfléchi sur la situation, l’avoir examinée avec soin dans la prière, jugera peut-être que le seul moyen qu’il lui reste, c’est de se séparer du conjoint brutal. D’un autre côté, elle peut découvrir qu’en agissant d’une certaine façon, elle évitera de provoquer les accès de colère de son mari et rendra ainsi la situation plus supportable.
Le danger qui menace la vie spirituelle du chrétien fournit un autre motif de séparation. Ses relations avec Jéhovah Dieu sont choses précieuses qu’il doit aimer et sauvegarder. Si, à la suite d’actes très graves, séquestration effective ou autres sévices du même genre, le croyant se trouve dans l’impossibilité de pratiquer la vraie adoration et de servir Jéhovah Dieu conformément à sa Parole et en suivant sa conscience éclairée par la Bible, il jugera peut-être bon de se séparer. Bien que notre conjoint soit notre semblable le plus proche à qui il nous faut témoigner de l’amour, Jésus a fait comprendre clairement que l’amour de Dieu vient d’abord (Mat. 22:37-39). Aucune créature humaine n’a le droit de nous empêcher d’adorer Dieu. “Nous devons obéir à Dieu comme chef plutôt qu’aux hommes.” — Actes 5:29, MN.
Quand les conditions deviennent intolérables, le chrétien n’agira pas à la légère et précipitamment, rompant instantanément le mariage par la séparation. Il analysera plutôt les faits, avec soin, dans la prière (I Pierre 4:7). Avant de prendre l’initiative de la rupture, il s’interrogera : Se pourrait-il que ce qu’il considère comme un manquement au devoir de subvenir aux besoins de la famille soit le résultat d’exigences excessives de sa part ? Ce manquement est-il volontaire, ou bien y a-t-il des circonstances atténuantes qu’il faudrait examiner, par exemple, la mauvaise santé, des embarras financiers, et d’autres choses semblables ? Et que dire des mauvais traitements ? S’agit-il d’injures, ou de coups et, dans ce cas, les coups ont-ils vraiment provoqué la douleur physique ou simplement porté atteinte à l’amour-propre ? Et puis, qu’en est-il de la condition spirituelle du chrétien ? Est-elle vraiment menacée, ou ne l’est-elle qu’en apparence, le chrétien ne tirant pas tout le profit qu’il faut des occasions qui s’offrent à lui de demeurer spirituellement fort ? Au fond, la situation est-elle si mauvaise, si désespérée qu’il faille envisager la séparation ? Les difficultés ne pourraient-elles pas être résolues par une meilleure application des principes bibliques ?
Considérez aussi les conséquences possibles. La séparation va changer tout le cours de votre vie. Pensez aux difficultés. Que se passera-t-il si, pour vous être séparé de votre conjoint, vous tombez dans l’immoralité ? Quel effet désastreux ! Et qu’adviendra-t-il des enfants, s’il y en a ? Les soins et l’amour de l’un des parents seulement suffiront-ils ? Serez-vous capable de régler toutes les questions, financières et autres ?
Naturellement, si la situation est telle qu’il est impossible de la supporter davantage, on peut envisager la séparation, mais on ne devrait le faire qu’en dernière ressource, après avoir épuisé tous les autres moyens de conciliation et examiné la question dans la prière.
RÈGLEMENT DES DIFFICULTÉS
Quand la mésentente s’établit entre deux conjoints dont l’un est incroyant, il arrive souvent qu’une conversation, aimable et réfléchie, produise de bons résultats. Par exemple, la femme chrétienne, avec tact, pourrait faire remarquer à son mari qu’elle lui laisse toute latitude pour pratiquer sa religion. Il n’est que juste qu’en tant que chrétienne désirant s’attacher au pieux dévouement, elle soit l’objet des mêmes égards de la part de son mari. Elle ne met pas obstacle à son activité religieuse ; pourquoi n’agirait-il pas de la même façon envers elle (Mat. 7:12) ? Bien qu’une vraie chrétienne soit soumise à son mari (Col. 3:18 ; Éph. 5:22-24), elle comprend que Dieu vient avant tout, que le “chef de tout homme est le Christ ; et que le chef de la femme est l’homme ; et que le chef de Christ est Dieu”. (I Cor. 11:3, MN.) Sa soumission est donc relative et lorsque la volonté de son mari s’opposera à celle de Dieu, c’est à cette dernière qu’elle obéira.
Comment la femme chrétienne, mariée à un incroyant, devrait-elle considérer les obligations du ministère chrétien ? Les réunions des témoins de Jéhovah ont lieu trois fois par semaine. Ce n’est pas exagéré, étant donné que beaucoup de femmes sortent plusieurs fois par semaine pour assister aux cérémonies religieuses et aux réunions intimes. Mais, si la femme chrétienne sort aussi les autres soirs, alors le drame peut éclater au moment où elle voudra aller aux réunions de la congrégation. Quant au ministère du champ, elle ne devra pas y prendre part aux heures où son mari est à la maison et a besoin sans doute de sa compagnie. Il peut très bien consentir à ce qu’elle sorte quelques heures, à la fin de la semaine, pour assister aux réunions, mais s’opposer à ce qu’elle s’absente toute la journée, d’abord pour le service, ensuite pour les réunions. Maintes femmes vouées arrangent leurs affaires de telle sorte qu’elles participent régulièrement au ministère, pendant les heures de la journée où le mari est au travail et les enfants sont à l’école. L’épouse chrétienne, qui vit dans un foyer divisé sur le plan religieux, jugera donc nécessaire, peut-être, de ralentir un peu son activité sans toutefois abandonner les réunions ou le service (Mat. 18:20 ; Héb. 10:24, 25). La santé spirituelle du chrétien se maintiendra au sein d’une famille divisée s’il sait organiser sa vie et ne renonce pas “à faire ce qui est excellent”. — Gal. 6:9, MN.
Toute personne a le droit de pratiquer la religion de son choix et de posséder, pour son usage personnel, des bibles et des manuels d’étude biblique. Pourtant, cela ne veut pas dire que l’épouse chrétienne doit se sentir obligée de placer ces publications, à la vue de tous, dans un endroit de la maison où son mari n’aimerait pas les voir. Elle les gardera parmi ses objets personnels. Elle étudiera la Bible et les publications bibliques à un moment où elle sera seule. Elle évitera ainsi des querelles et des heurts. Il va de soi que, lorsqu’un principe sera en jeu, elle ne fera aucun compromis, mais elle ne devrait pas, par manque de sagesse, provoquer des chicanes inutiles. — Mat. 10:16.
Parfois, dans un foyer où les parents ne partagent pas les mêmes croyances, les heurts se produisent à propos de l’instruction religieuse des enfants. Lorsque c’est la mère qui est croyante, en agissant avec tact, elle peut faire en sorte que les enfants l’accompagnent aux réunions et dans le service. Mais si cela ne plaît pas au mari et qu’il interdise aux enfants d’aller avec la mère, il faut lui obéir car il est le chef de la famille. Puisque, devant Dieu, c’est lui le responsable, il ne serait pas sage de la part de l’épouse croyante de chercher à lui imposer sa volonté. Chez elle, elle enseignera patiemment les principes bibliques aux enfants et, devenus grands, quand ils quitteront la maison, ils seront en état de s’attacher à la vraie adoration.
Qu’en est-il de l’instruction des enfants quand le mari est croyant et la femme incroyante ? En tant que chef du foyer, le mari a, devant Dieu, le droit et l’obligation d’élever ses enfants en vrais chrétiens. Il les emmènera aux réunions chrétiennes, les enseignera dans le ministère du champ et étudiera la Bible avec eux à la maison.
La sagesse témoignée dans les choses matérielles contribuera aussi à consolider le lien conjugal. Il se peut qu’une épouse préfère certains meubles pour la maison et que le mari ait des goûts différents et qu’en sa qualité de chef de famille il impose son choix. La femme devrait-elle lui garder rancune pour le simple fait que certaines choses ne lui plaisent pas ? Si une querelle naît de cette divergence de goûts, que la femme chrétienne ne croie surtout pas qu’elle souffre pour la justice ! En réalité, elle manque à son devoir de chrétienne, devoir qui lui ordonne d’être soumise. Ou bien, il peut arriver que le mari veuille aller habiter dans un autre endroit. La femme se rend compte des complications que ce déménagement va apporter ; pourtant elle devrait céder au désir de son mari car il a le droit de choisir le lieu où la famille habitera. Le désaccord, né du mécontentement causé par le choix du domicile, peut devenir si grave que l’épouse décide de régler le conflit en se séparant de son mari. Dans ce cas, le motif ne serait pas fondé sur des divergences confessionnelles. En réalité, l’application des principes bibliques pourrait suffire à aplanir toutes les difficultés.
On voit sans peine le mal que l’autre fait. Mais l’épouse chrétienne devrait s’interroger : Que puis-je faire pour contribuer au succès de notre union ? Si mon mari ne rentre pas le soir et qu’il va au café, serait-ce parce que rien ne l’attire à la maison ? Est-ce que je lui fais des reproches ? Suis-je toujours prête à le morigéner ? Les enfants sont-ils indisciplinés ? Un tel examen de soi-même, honnête, se révélera très édifiant et infiniment précieux. C’est la responsabilité de la femme de rendre la maison si accueillante que le mari sera impatient d’y revenir le soir.
Le croyant ne devrait pas non plus méconnaître les intérêts de son conjoint incroyant. Au temps des fiançailles, chacun des jeunes gens ne s’intéressait-il pas à ce que l’autre aimait ? Après le mariage, l’époux croyant devrait continuer de montrer cette sollicitude. Même si elle n’aime pas certaines des occupations de son mari, l’épouse croyante ferait bien d’apprendre à les aimer, dans l’intérêt de son mariage. Si les époux ne font pas les choses ensemble, comment leur amour pourra-t-il grandir ? Quand il n’est pas question de violer des principes, de désobéir sur une question biblique, le croyant subordonnera ses propres désirs à ceux de son conjoint en consacrant une partie de son temps à faire ce que veut l’incroyant, faisant preuve ainsi de bon sens chrétien. C’est là la voie de l’amour, une voie qui amènera peut-être l’incroyant à examiner une religion qui encourage son conjoint à avoir de tels égards pour lui.
Un mari chrétien ne devrait être ni rude ni exigeant, sinon, il causera sûrement du chagrin à sa femme et l’amènera à se séparer de lui. Pensez à la joie qui remplissait votre cœur le jour de votre mariage. Pourquoi ne pas faire en sorte que ce sentiment dure toujours ? Pourquoi le mari qui craint Dieu imiterait-il les façons de faire des hommes de ce monde qui, par manque de réflexion, dominent sur leurs femmes et se montrent envers elles durs et froids, en actes et en paroles ? Il est vrai qu’à cause du péché, la femme a dû subir les effets de la sentence divine : “Tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.” (Gen. 3:16). Mais un mari mûr ne sera pas un dictateur (Col. 3:19). Il prendra en considération les sentiments de sa femme. Et, bien que ce soit à lui qu’incombe la responsabilité de prendre les décisions finales, il la consultera, non pas pour en recevoir des directives mais pour connaître ses difficultés et en tenir compte dans ses décisions. Il exercera son autorité maritale dans la justice et l’amour. Il suivra sagement le conseil de Paul : “C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes, comme leurs propres corps. Car celui qui aime sa femme s’aime lui-même, car aucun homme n’a jamais haï sa propre chair ; mais il la nourrit et l’entoure de soins, tout comme le Christ fait pour la congrégation.” (Éph. 5:28, 29, MN). Témoignez de l’amour à la femme à qui vous avez demandé de partager votre vie. Même si elle ne s’attache pas au vrai christianisme, consacrez-lui un peu de votre temps, ayez de la considération pour elle, félicitez-la. Montrez que vous vous intéressez à elle. Ne vous laissez jamais trop absorber par vos autres affaires, de sorte que vous puissiez lui consacrer un peu de votre temps et lui réaffirmer votre amour. La conduite convenable à cet égard vous permettra sans doute de vivre heureux et amènera peut-être votre conjoint à accepter le christianisme. Négliger de suivre ces conseils peut conduire au désastre.
Les maris et femmes chrétiens jouissent de réels avantages. Ils possèdent le saint esprit de Dieu. Grâce à lui, ils cultivent les fruits de l’esprit, c’est-à-dire la maîtrise de soi, l’amour, la douceur, la bonté et d’autres qualités semblables (Gal. 5:22, 23). Quel merveilleux effet la pratique de ces vertus n’aura-t-elle pas sur l’union conjugale ! Bien entendu, le chrétien, uni par le mariage à un incroyant, ne devrait pas se faire d’illusions : il est possible que l’incroyant ignore les exigences divines et ne soit pas en mesure d’appliquer les principes bibliques. Et c’est pourquoi certaines difficultés peuvent s’élever, mais le chrétien ne devrait pas cesser de cultiver les fruits de l’esprit de Dieu. Ce faisant, et s’il garde son courage et met son espoir en Jéhovah Dieu, il obtiendra certainement de bons résultats, ainsi que Pierre l’affirmait aux femmes chrétiennes : “Pareillement, vous, femmes, soyez soumises à vos maris, afin que, s’il y en a qui n’obéissent pas à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes, ayant été témoins oculaires de votre conduite chaste avec profond respect.” — I Pierre 3:1, 2, MN.
Dans ce monde agité, séparations et divorces sont choses fréquentes, de même que se multiplient les difficultés et les souffrances qui les accompagnent. Les vrais chrétiens attendront avec plaisir la venue du monde nouveau de la justice où il n’y aura plus ni séparations déchirantes, ni douleurs, ni cruelles épreuves pour affliger l’humanité. Mais, actuellement, pendant les derniers jours de ce vieux monde et au milieu de son agitation, il se peut que vous vous trouviez dans une situation qui vous amènera à vous demander si, oui ou non, vous devez vous séparer de votre conjoint. La décision finale vous appartient. Mais, avant tout, examinez les motifs de séparation approuvés par les Écritures. Songez également aux conséquences possibles de votre décision. Livrez-vous à un examen sérieux de vous-même. Consultez les surveillants mûrs pour recevoir des conseils salutaires. Réfléchissez aux bons résultats possibles que vous pourrez obtenir si vous continuez de vivre, même en supportant de dures épreuves, avec votre conjoint incroyant. Pensez à la joie, par exemple, de le voir un jour devenir serviteur de Jéhovah. Imaginez alors votre bonheur, bonheur que vous goûterez pour avoir décidé de rester ! Quoi qu’il advienne, faites tous vos efforts pour être trouvé irrépréhensible devant Dieu et obtenir sa bénédiction et sa récompense. — I Cor. 13:4, 5, 8, MN.