Jésus, “objet d’hostilité”, soutient la divinité de Jéhovah
“Examinez bien celui qui a enduré de tels propos contradictoires de la part des pécheurs, contre leurs propres intérêts.” — Héb. 12:3.
1. Pourquoi peut-on dire d’emblée que Jésus est le Grand Job ?
LE NOM Job signifie “objet d’hostilité”a. De par les épreuves qu’il eut à subir, Job fut vraiment un objet d’hostilité de la part de Satan et de ses “amis”, adeptes de la religion babylonienne. Toute cette affaire constitue en réalité un drame prophétique très détaillé, drame qui eut un premier accomplissement sur la personne de Jésus-Christ, le Grand Job. Toutefois, avant d’examiner les nombreuses preuves instructives attestant ce fait, il est nécessaire de faire brièvement l’historique des conditions religieuses qui régnaient en Palestine et dans les pays voisins païens, au cours des cinq siècles précédant la venue de Jésus. Au cours de ces cinq cents années, Satan produisit des forces religieuses sournoises ainsi que des doctrines confuses, dans le but d’éprouver, le plus sévèrement possible, la “Postérité” promise, quand elle ferait son apparition sur la terre (Gen. 3:15). Comme nous aurons l’occasion de le constater, l’homme parfait Jésus était plus que prêt et capable de jouer le rôle du Grand Job ou “objet d’hostilité”. Aussi, afin que la question de la divinité souveraine de Jéhovah soit bien justifiée, Jésus endura des propos contradictoires de la part des pécheurs. — Héb. 12:3.
LA SCÈNE RELIGIEUSE PRÉPARÉE POUR JÉSUS
2, 3. a) Comment deux centres juifs en vinrent-ils à être formés, l’un en Palestine et l’autre à Babylone ? b) De quelle façon la religion juive s’étendit-elle, et autour de quoi était-elle centrée ?
2 D’après l’histoire biblique et profane, il est évident que seule une minorité de Juifs exilés à Babylone, entre 607 et 537 avant notre ère, retourna à Jérusalem au cours de l’année 537 et après celle-ci, dans le but de participer à la restauration du vrai culte et de reconstruire le temple, sous la direction de Zorobabel (Esdras 2:1, 2). Quelques années plus tard, Néhémie apporta son aide en rebâtissant les murailles de Jérusalem (Néh. 7:1), et Esdras participa également à cette œuvre en faisant venir les prêtres dans le temple restauré, afin de remplir les services journaliers (Esdras 7:1-7). En outre, Esdras fit débuter la grande œuvre consistant à compiler, en vue de les faire circuler, des exemplaires authentiques des Écritures hébraïques sacrées. Cependant, la majorité des Juifs exilés préférèrent rester à Babylone, où ils s’étaient confortablement installés sur le plan matériel, quoiqu’étant dispersés dans les nombreux districts du paysb. Ces Juifs qui étaient restés à Babylone continuèrent de pratiquer une forme de la vraie religion d’Abraham, de Moïse et des prophètes, que l’on peut qualifier d’“hébraïsme”.
3 À partir du cinquième siècle avant notre ère et par la suite, nombre de Juifs de la Babylonie et de la Palestine s’engagèrent dans les affaires et s’occupèrent de commerce. En compagnie de leurs familles et de leurs parents, ils s’installèrent dans les quartiers populeux des grandes villes gentiles de la Mésopotamie, de l’Égypte, de Rome, de la Grèce, et finalement ils s’étendirent autour de la Méditerranée. En conséquence, des colonies juives se formèrent alors, tout comme aujourd’hui, dans presque toutes les parties du monde civilisé. Ces Juifs emmenèrent avec eux leur religion hébraïque, leurs coutumes, à savoir les réunions de prière et l’étude sans les sacrifices ou les cérémonies dans le temple. Une simple salle de réunion constituait le centre de leur vie religieuse. Au début, ce centre était connu sous le nom de Beth ha-Keneset (maison de prières) ou de Beth ha-Midrasch (maison de l’étude)c. Plus tard, par suite de l’influence grecque, ces édifices furent désignés sous le terme grec de synagogued.
4. Quelle était l’étendue de la scène mondiale juive à l’époque où Jésus devait commencer son ministère ?
4 De cette manière, les Juifs “exportaient” leur religion dans le monde gentil en expansion. Avec le temps, les “colonies” juives formées hors de la Palestine dépassèrent largement en population le nombre des Juifs restés dans leur pays. Les Juifs composant ces colonies furent appelés Juifs de la dispersion (diaspora), c’est-à-dire les Juifs ‘dispersés’. (Jacq. 1:1.) Pendant des siècles, les Juifs se distinguèrent en poursuivant une grande activité missionnaire, qui consistait à faire connaître leur religion aux Gentils. “La synagogue attirait des centaines de milliers de convertis”, rapporte Josèphe, pour en faire des prosélytes (Mat. 23:15)e. Une fois tous les trois ans, les Juifs et les prosélytes du sexe masculin faisaient des pèlerinages à Jérusalem pour assister aux fêtesf. Josèphe relate que pas moins de 2 700 000 hommes se rassemblèrent dans la ville pour une Pâqueg. À propos de cette occasion, Philon, Juif hellénisé, dit de Jérusalem que c’était la capitale “de toutes les nations et non pas d’une seuleh”. En raison de tous ces faits, nous évaluons l’étendue de la scène mondiale qui avait été préparée pour Jésus, lequel devait servir d’“objet d’hostilité”.
INFLUENCES CHARNELLES DE L’HELLÉNISME
5, 6. a) Qu’était l’“hellénisme” ? b) Comment fut-il “exporté” en Palestine ? c) À quelles influences charnelles les Juifs étaient-ils soumis, et comment leur religion en fut-elle affectée ?
5 Examinons maintenant la façon dont cette religion juive préchrétienne fut contaminée par la philosophie religieuse orientale et babylonienne, soit directement à cause de la captivité des Juifs à Babylone ou d’une façon plus subtile par l’intermédiaire des Grecs, séduits par l’Orient. Autrefois, les Grecs étaient appelés les Hellènes, aussi leur culture et leur vie religieuse furent désignées sous le nom d’hellénisme. Les nombreux philosophes grecs de l’Antiquité étaient en fait les “prophètes” de l’hellénisme, et leurs diverses écoles de pensée n’étaient autres que différentes sectes de l’hellénisme païen. L’hellénisme, composé de nombreuses sectes, représentait les choses d’origine païenne en faisant appel au “désir de la chair” (I Jean 2:16), à savoir les arts plastiques, la musique, la danse, la culture physique, les jeux, les modes de vie sensuelle, la recherche du bonheur dans la chair, le matérialisme, l’immortalité de l’âme humaine et le culte d’un panthéon ou d’une multitude de dieux. Quand Alexandre le Grand alors hellénisé conquit le monde ancien de son époque, “au lieu de déraciner la population des pays assujettis à l’exemple des conquérants de l’Est, les Grecs leur apportèrent leur propre paysi”. Ainsi, à l’exemple des Juifs, les Grecs exportèrent leur culture aux autres nations. Grâce à cette politique d’Alexandre et de ses successeurs, une chaîne de dix villes grecques connues sous le nom de Décapole (dix villes) fut établie en plein cœur de la Judée (Mat. 4:25 ; Marc 5:20 ; 7:31). Ceci fut fait dans le but de briser la solidarité juive. Ainsi s’implanta l’esprit du monde, chargeant l’atmosphère d’influences hellénistiques sournoises (I Cor. 2:12). Pour la jeunesse juive, ces villes étaient des endroits où se déroulaient les compétitions d’athlétisme, où l’on affichait l’esthétique, l’élégance, le raffinement et la beautéj. Les manières, la langue et les idéologies grecques déferlèrent donc sur la Palestine.
6 Toutefois, quand Alexandre le Grand renversa l’Empire perse, toutes les formes de la culture grecque ainsi que la religion avaient déjà été contaminées par l’Orient ou Babylonek. “Lorsque [l’hellénisme] absorba les pensées orientales, il dégénéra en une variété abâtardie de sensualité et de rationalismel.” On observa au sujet des Juifs de Palestine et de ceux de la dispersion que “petit à petit mais sûrement, les Juifs commencèrent à absorber les pensées religieuses des peuples environnants et à considérer les Écritures sous l’influence de ces idéesa”. Cela signifie que l’hébraïsme apostasia encore, et devint le judaïsme avec ses traditions sans cesse croissantes et ses régulations non bibliques (Gal. 1:13 ; Marc 7:13). Examinons à présent les preuves attestant que le judaïsme fut contaminé par la religion babylonienne, puis divisé en sectes à l’époque de Jésus.
LES JUIFS ACCEPTENT LES PENSÉES BABYLONIENNES
7. Quel terme les Babyloniens utilisaient-ils pour parler de leur dieu ?
7 Remarquez tout d’abord qu’en ce qui concerne la question de la divinité à Babylone, Mardouk (Mérodac) est appelé “l’aîné des dieux, le plus ancien”, le chef des dieux de Babylone (Jér. 50:2)b. L’origine de Mardouk remonte à Nimrod. “Nimrod (...) l’explication la plus admissible est de l’identifier à Mardouk, divinité principale de Babylone, vraisemblablement son fondateur, tout comme Assur, le dieu d’Assyrie, apparaît (...) comme le fondateur de l’Empire d’Assur [Assyrie]c.” Bien avant l’époque d’Ésaïe, c’est-à-dire au huitième siècle avant notre ère (És. 46:1), les Babyloniens avaient développé la coutume d’appeler leurs grandes divinités païennes Mardouk (Mérodac) simplement par le titre général de “Seigneur” ou Baal, à l’exemple des anciens Cananéens païens (Juges 2:11-13). “Mardouk (...) est le dieu de la ville de Babylone où son temple était appelé Esagila. (...) Ultérieurement, son nom propre fut peu à peu remplacé par Bîlu ‘seigneur’, si bien que finalement, il fut communément désigné sous le titre de Beld.” — Jér. 51:44.
8. Les Juifs furent-ils influencés par la coutume babylonienne précitée et consistant à appeler leur dieu par un titre ?
8 Il est bien connu que les Juifs observèrent une coutume semblable après leur captivité babylonienne, en ne se référant plus à leur Dieu Jéhovah par son nom propre personnel, mais en l’appelant simplement et exclusivement par le titre “Seigneur” (ʼAdhonay). Au cours des siècles précédant la venue de Jésus, les sopherim juifs, imprégnés de la religion babylonienne, firent 134 changements dans le texte hébreu sacré, remplaçant Jéhovah (יהוה) par Seigneur (אדני), en vue d’étendre cette coutume apostate ou sibbolèthe. Nous constatons donc que les Juifs adeptes du judaïsme furent adroitement trompés par Satan dont le but était de cacher le nom même de leur vrai Dieu, en suivant la coutume babylonienne ou sibbolèth qui consistait à se référer à Dieu simplement par son titre. Les relations étroites et chaleureuses se perdaient du fait qu’on ne l’appelait plus Jéhovah et qu’on lui attribuait un titre abstrait, à savoir Seigneur.
9, 10. a) De quelle façon respectueuse les vrais adorateurs de Jéhovah employaient-ils le terme Seigneur en parlant de lui ? b) Que remarquons-nous dans la façon dont Nébucadnetsar reconnut la divinité souveraine de Jéhovah ?
9 Depuis l’époque d’Abraham jusqu’à celle des prophètes, chaque fois que les vrais adorateurs de Jéhovah se référaient à lui comme au Seigneur (ʼAdhonay), ils l’accompagnaient du nom divinf. Là où ils utilisaient Seigneur (ʼAdhonay ou ʼAdhôn) seul, sans le nom de “Jéhovah”, c’était soit en rapport avec sa suprématie sur les soi-disant seigneurs ou dieux païens (Deut. 10:17 ; Josué 3:11, 13), ou bien ils désignaient Dieu seul comme haʼAdhôn, le vrai Seigneurg. Ésaïe employa la bonne façon (ou shibbolèth) de désigner Dieu : “Yahweh est notre Dieu ; des seigneurs [ʼadhonim], ont été nos maîtres [baalunu]. Mais il n’y a aucun autre que toi dont nous invoquions le Nom.” — És. 26:13.
10 De plus, il apparaît que les Babyloniens, de même que les autres païens, ne se soient jamais référés au chef de leurs dieux par l’expression exclusive signifiant “le vrai dieu”, comme le faisaient les Hébreux, vrais adorateurs de Jéhovah, en disant haʼÈlohim. Quand Nébucadnetsar fut dans l’obligation de reconnaître la divinité de Jéhovah, le Dieu des Hébreux, comme étant le vrai Dieu, il n’employa jamais l’expression hébraïque haʼÈlohim, mais il se servit tout simplement du terme araméen ʼÈlaha (déterminatif), dieu. — Dan. 3:28, 29.
11. Citez quelques autres exemples attestant que les Juifs acceptèrent la philosophie religieuse babylonienne.
11 La notion babylonienne de “triades de puissances divines” parvint aux Juifs par suite de l’influence égyptienneh. Les croyances en “l’immortalité de l’âme” furent introduites dans le judaïsme par Babylone et la Grèce. “Au second siècle [avant notre ère] les Palestiniens ainsi que les Juifs d’Alexandrie acceptèrent la doctrine de l’immortalité de l’âmei.” Ceci les conduisit, au cours du second siècle, à la croyance en “la résurrection du corps” selon laquelle l’âme demeure immortellej. Par exemple, le livre apocryphe intitulé La Sagesse de Salomon, écrit par un Juif avant la venue de Jésus, propose l’enseignement du philosophe grec Platon relatif à la séparation de l’âme et du corps (1:4 ; 9:15). Il présente le point de vue grec de la prédestination suivant lequel l’âme qui a eu une existence antérieure entre dans le corps (8:19, 20). La vie future ne procède pas du Messie, mais de la sagesse (8:13). Il enseigne que l’homme fut créé pour l’incorruptibilité et l’immortalité (2:23 ; 6:19 ; 12:1). La pensée grecque selon laquelle le Haïdês est un endroit où souffrent les âmes injustes (1:14 ; 2:1) et que la sagesse pour l’homme consiste à vivre maintenant dans les plaisirs est également exposée dans ce livre. — 2:7-9.
PRESSIONS EXERCÉES PAR LES SECTES JUIVES
12-14. En les prenant un à un, décrivez trois des groupes oppresseurs juifs.
12 Le judaïsme commença à se diviser en plusieurs sectes suivant que les différentes doctrines douteuses empruntées au monde païen étaient acceptées ou rejetées. Ces sectes firent pression non seulement sur le plan religieux, mais également dans le domaine politique. Au cours de cette période, la secte des Sadducéens se développa. Les Sadducéens “comptaient de nombreux adhérents dans l’aristocratie sacerdotale, et ils avaient hérité des conceptions des anciens hellénistes. (...) Ils étaient essentiellement matérialistes, ils ne partageaient pas l’espérance messianique du peuple et plaçaient leur confiance dans la raison ; leur suffisance, leur rigidité dans l’application de la lettre de la loi rabbinique et leur rejet de la résurrection sont le reflet de l’esprit du stoïcisme [école grecque de philosophie]k”.
13 La secte des Esséniens, à l’exemple des puritains hellénistiques, disciples de Pythagore, croyaient “non seulement à la doctrine dualiste de l’âme et du corps, mais encore ils enseignaient la pureté corporelle, la pratique des ablutions, le rejet des offrandes sanglantes, et encourageaient le célibat [devenant en fait des eunuques]l”.
14 Les scribes formaient ce que l’on peut appeler une secte ou un parti. Très tôt ils se rattachèrent aux Hasidim (les Pieux). Ils étaient les avocats de la Loi de Moïse qu’ils défendaient avec zèle. La majorité était hostile à la langue et aux idéologies grecquesa.
15-17. Citez quelques points intéressants relatifs à trois autres groupes oppresseurs juifs.
15 Une autre secte, celle des Pharisiens, vint à l’existence au cours de la période qui précéda le christianisme ; ils se considéraient comme des haberim, ou “prochains”. Le fait qu’ils se soient donné le nom de prochains “ajouta à l’influence que [les Pharisiens] exerçaient sur le peupleb”. À ce propos, l’emploi que Jésus fit de ce nom en s’adressant aux Pharisiens renforça sa parabole du “bon Samaritain” ; il posa en effet cette question : “Lequel de ces trois te semble s’être fait le prochain de l’homme tombé au milieu des brigands ?” (Luc 10:25-37). Les Pharisiens observaient scrupuleusement les nombreuses traditions juives qui avaient été ajoutées à la Loi de Moïse. Ils croyaient aux anges et aux esprits ainsi qu’à la “résurrection du corpsc”. (Actes 23:6-8.) Ils enseignaient également que les âmes humaines sont immortelles et que les méchants souffrent dans un Haïdês. Josèphe attesta cela quand il déclara : “[Les Pharisiens] pensent que toutes les âmes sont immortelles ; seules les âmes des hommes bons passeront dans un autre corps, tandis que les âmes des méchants subiront un châtiment éterneld.”
16 Un autre groupe oppresseur fit son apparition ; il s’agissait des Hérodiens ou du parti composé des disciples d’Hérode (Mat. 22:16). Ils formaient un parti nationaliste qui appuyait les plans politiques des Hérodes qui dominaient sous l’Empire romaine.
17 Un dernier groupe oppresseur fut le Sanhédrin ou tribunal, qui a agi sur le plan général. Ses membres étaient composés de prêtres et des chefs de ces autres sectes et partis. Voici énumérées toutes les sectes qui exerçaient des pressions à l’époque où Jésus remplit son ministère.
LE GRAND JOB ENTRE EN SCÈNE
18, 19. Citez quelques autres similarités frappantes entre Jésus et le Job de l’Antiquité.
18 Le drame de Job se produisit sur une plus grande échelle à l’époque de Jésus. Jésus lui-même devint le Grand Job, le principal “objet d’hostilité”, comme le nom de Job l’indique. Il est étonnant de considérer l’accomplissement direct au cours du ministère terrestre de Jésus, des détails identiques au cas de Job, bien que ces événements ne se soient pas toujours produits dans le même ordre. En outre, étant parfait et rempli d’une connaissance complète, Jésus était mieux placé que Job pour faire face aux pressions sans cesse croissantes suscitées par la main autorisée de Satan et de ses groupements religieux imprégnés de doctrines babyloniennes. C’est avec profit que nous analyserons les circonstances particulières au cours desquelles Jésus défendit avec maestria la divinité souveraine de son Père, Jéhovah.
19 Quand en l’an 29 de notre ère Jésus fut oint par l’esprit de Dieu au Jourdain comme Roi désigné, en fait il détenait le droit de propriété sur toute la terre avec toutes ses richesses et ses animaux. Vraiment, Jésus était légalement beaucoup plus riche que le Job de l’Antiquité. En tant qu’homme parfait, Jésus aurait pu engendrer des enfants parfaits, même s’il s’était marié avec une femme imparfaite. Pour quelle raison ? Parce que la perfection provient du père et non de la mère. Ceci est prouvé dans le cas du père parfait, Jéhovah, qui employa une mère imparfaite, Marie, pour donner naissance à un enfant mâle, Jésus. Ainsi, Jésus aurait pu peupler la terre entière d’hommes parfaits, symbolisés par les dix enfants de Job. Cependant, dans la réalité, Jéhovah Dieu ne maria pas Jésus à une femme terrestre, mais il lui donna ce qui équivaut à des enfants. Il lui donna des “enfants” sous la forme de disciples fidèles, qui suivirent attentivement ses traces ; Jésus pouvait les enseigner et veiller sur eux de la même manière qu’un père charnel s’occupe de ses enfants. Il fut prophétisé au sujet de Jésus : “Voici que moi et les enfants que Dieu [Jéhovah, NW] m’a donnés, nous sommes des signes et des présages en Israël.” — Is. 8:18, AC ; Héb. 2:13 ; Marc 10:13-16.
JÉSUS SOUTIENT LA DIVINITÉ DE JÉHOVAH
20. Décrivez la première épreuve que Satan infligea à Jésus. Quelle en fut l’issue ?
20 Comme dans le cas de Job, Satan le Diable s’efforça d’ôter pour toujours à la fois les biens matériels destinés à Jésus et ses enfants spirituels. Dans le cas de Job, Satan resta dans l’ombre, tandis que cette fois, il engagea personnellement et directement les “hostilités” contre cet “objet” principal, l’homme Jésus. Il le fit à trois reprises en tentant directement Jésus dans le désert. En qualité de Tentateur, Satan éprouva Jésus à propos 1) du matérialisme, 2) de sa renommée personnelle et 3) de la possibilité de renier la divinité de Jéhovah. Jésus sortit victorieux de chacune de ces principales épreuves. Dans chaque cas, Jésus répliqua à Satan en se servant des Écritures sacrées, dans lesquelles apparaît le nom de Jéhovah (Mat. 4:1-11). Oui, Jésus, le Grand Job, soutint avec succès la divinité de Jéhovah dès le début.
21. Dans le cas de Jésus, qu’est-ce qui semble correspondre à l’enlèvement des enfants de Job, et aussi à la femme de Job dont la foi faiblit ?
21 Dans la troisième année du ministère de Jésus (32 de notre ère), juste avant la Pâque, Satan fit apostasier un grand nombre des disciples de Jésus ; ceci correspond à l’enlèvement des dix (chiffre complet) enfants de Job. Au cours de son ministère, Jésus perdit effectivement certains de ses prétendus disciples, témoin les faits rapportés dans Jean 6:66-68 ; toutefois, certains de ses disciples ou enfants restèrent attachés à lui jusqu’à ce qu’il fît son amère expérience dans le jardin de Gethsémané, la nuit où il fut livré à ses ennemis assoiffés de sang. Mais en cette nuit cruciale, il perdit tous ses disciples, comme cela est symbolisé par le nombre complet des enfants de Job et conformément à la prophétie de Zacharie 13:7 (Mat. 26:31). Tout d’abord, l’apôtre Judas Iscariot le trahit, puis Jésus demanda à ce que lui seul soit arrêté et non les onze autres apôtres. Mais par crainte de l’homme, les onze apôtres (représentant tous ses disciples) s’enfuirent, l’abandonnant d’un commun accord à ses ennemis (Mat. 26:56). Jésus les avait prévenus en ces termes : “[Vous] me laisserez seul.” (Jean 16:32 ; 18:8). C’était ‘l’heure des ennemis et l’autorité des ténèbres’. — Luc 22:53.
JÉSUS ACCABLÉ TEL UN PÊCHEUR
22. Comment Jésus fut-il éprouvé comme un pécheur ?
22 Aux yeux des Juifs matérialistes d’Israël, Jésus était un homme pauvre. “Mais Jésus lui dit : ‘Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des perchoirs, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer la tête.’” (Mat. 8:20). Tout comme Job, Jésus était considéré comme un pécheur. En une certaine occasion, les Pharisiens l’accusèrent en ces termes : “Nous savons que cet homme est un pécheur.” (Jean 9:24). En outre, Jésus ressemblait à un homme habitué à la souffrance : “Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance.” “Il a pris lui-même nos maux et a porté nos maladies.” (És. 53:3 ; Mat. 8:17). En raison de l’hostilité manifestée contre lui, tel un proscrit, Job dut s’asseoir “sur la cendre”, c’est-à-dire hors de la ville, là où l’on jetait les immondices. “Il ressort clairement que Job ne choisit pas le tas de fumier (cendres, Job 2:8) hors de la ville par désespoir, mais par force, parce que les gens de la ville l’avaient chasséf.” Nous notons avec intérêt que Jésus, le Grand Job, fut également considéré comme un proscrit par ses compatriotes juifs ; la Bible rapporte à ce sujet : “C’est pourquoi Jésus, lui aussi, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Ainsi donc, sortons vers lui hors du camp en portant son opprobre.” — Héb. 13:12, 13 ; voir également Rom. 15:3 ; Ps. 69:8, 9 69:7, 8, NW.
HOSTILITÉ DE LA PART DES GROUPEMENTS OPPRESSEURS
23. Qu’est-ce qui correspond aux trois amis de Job, et de quelle façon ?
23 Satan suscite l’hostilité de la part des groupements oppresseurs, qu’il a formés depuis des siècles. Ce serait une épreuve longue et éreintante dont l’objet consisterait à briser l’intégrité de Jésus envers Jéhovah, et à vaincre celui-ci dans la controverse soulevée à propos de la divinité. À l’époque de Jésus, les “trois amis” de Job représentaient tous les groupements chargés de l’enseignement ou les sectes du judaïsme et leur suite de disciples qui auraient dû être les compagnons de Jésus et qui auraient dû défendre loyalement la divinité de Jéhovah ainsi que les enseignements véridiques de la Bible. Au lieu de cela, ces faux enseignants furent employés pour attaquer violemment et cruellement Jésus sur le plan doctrinal. Le chiffre trois dans la Bible est un symbole d’accentuation, soulignant bien l’attaque acharnée de toutes ces sectes dominantes aux jours de Jésus, sectes dont la doctrine était souillée par la philosophie babylonienne. Les statistiques dénombrent quelque quarante discussions ou débats entre Jésus et ces groupements oppresseurs. Jésus en eut deux avec les Sadducéens, deux avec les partisans d’Hérode, cinq avec les membres du Sanhédrin, huit avec les scribes, un au cours duquel il est indirectement fait allusion aux Esséniens (Mat. 19:12), et trente-trois avec la secte principale, celle des Pharisiens.
LES RÉPONSES DE JÉSUS JUSTIFIENT DIEU
24. Citez quelques-unes des déclarations véridiques révélées dans les réponses de Jésus. En quoi sont-elles parallèles avec les réponses de Job ?
24 Les nombreuses réponses que Jésus offrit aux questions mordantes de ces sectaires hostiles, renfermaient un flot de nouvelles vérités, qui enrichirent la vraie religion ou christianisme. Comme Job, Jésus s’éleva contre les fausses accusations suivant lesquelles il était pécheur simplement parce que son intégrité était mise à l’épreuve (Job 10:14, 15 ; Luc 5:30 ; Jean 8:46 ; 9:24). De même que Job, Jésus rejeta le faux enseignement d’origine babylonienne qui dit que l’homme possède une âme immortelle, en montrant clairement que l’homme est mortel et que lorsqu’il est mort, il est plongé dans un sommeil inconscient (Job 7:9, 17 ; 10:18 ; Jean 11:11-14). À l’exemple de Job, Jésus enseigna la résurrection de l’âme, c’est-à-dire de la personne, et non pas la “résurrection du corps”, enseignée à tort par les Pharisiens (Job 14:7, 14, 15 ; Jean 5:25, 28, 29). Comme Job, Jésus enseigna que la vie future ne s’obtient pas au moyen des œuvres de la chair ou de la Loi, mais plutôt par le moyen légal de la rançon fournie grâce à un rédempteur (Job 19:25, 26 ; Mat. 20:28). Ce ne sont là que quelques-uns des points communs entre l’argumentation que Jésus développa devant ses opposants religieux et celle de Job.
25. Citez un remarquable renversement de situation provoqué par Jésus contre ses adversaires.
25 Voyons par exemple un remarquable renversement de situation provoqué par Jésus à l’égard de ses principaux adversaires, les Pharisiens. Dans son excellente image de l’homme riche [Dives] et de Lazare, il compare les Pharisiens, entre autres, à l’homme riche (Luc 16:14, 19-31). “L’homme riche aussi mourut et fut enseveli. Et dans le Hadès il leva les yeux, étant, dans les tourments, et il vit Abraham de loin et, avec lui, Lazare à la place près du sein.” Ainsi, Jésus envoyait les Pharisiens là même où ils disaient en les ridiculisant que les pauvres allaient, ces derniers étant représentés par le “mendiant” Lazare. Toutefois, Jésus n’enseignait pas ici qu’il y avait un endroit appelé haïdês ou enfer ou lieu de tourments, où les âmes souffrent. Jésus lui-même alla dans le vrai Hadès ou “enfer”, mais il ne fut pas tourmenté dans ce lieu, et il en sortit le troisième jour ; maintenant, il possède les “clés de la mort et du Hadès”, afin de délivrer au temps fixé par Dieu ceux qui l’occupent (Ps. 16:10 ; Actes 2:30-32 ; Mat. 16:18 ; Rév. 1:17, 18). En conséquence, le Hadès, Schéol ou “enfer” de la Bible, n’est autre que la tombe commune aux morts, de laquelle on ressusciteg. Ceci empêche donc de nombreux enseignants de la religion babylonienne de se servir même aujourd’hui de la parabole de l’homme riche et de Lazare pour appuyer leur doctrine d’un enfer de feu.
26. Au cours des hostilités sans cesse croissantes, qu’est-ce que Jésus fit ressortir quant à la divinité ?
26 Les hostilités continuèrent à se manifester. Les Pharisiens accusèrent Jésus d’accomplir ses miracles par le moyen de “Béelzébul, le chef des démons”. (Mat. 12:24.) Ses adversaires avaient du mal à se maîtriser, aussi à plusieurs reprises cherchèrent-ils à le faire mourirh. Puis la question épineuse de la divinité de Jéhovah et du vrai Père spirituel fut soulevée. L’épreuve concluante aurait pour objet de déterminer qui est le Père spirituel, Jéhovah ou le Diable. “Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je suis ici. (...) Vous venez de votre père le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père.” (Jean 8:42, 44). Jésus renforça encore cette déclaration en condamnant publiquement ces sectaires : “Malheur à vous, scribes et Pharisiens, hypocrites ! (...) Serpents, descendance de vipères, comment pourrez-vous fuir le jugement de la Géhenne ?” (Mat. 23:29, 33). Ces hommes furent donc dénoncés comme appartenant à la ‘postérité du serpent’ qui allait maintenant blesser au “talon” Jésus, la Postérité de la femme de Dieu. — Gen. 3:15.
JÉSUS EMPLOIE LE NOM DE JÉHOVAH
27. Quelle était la situation relativement à l’emploi du nom divin à l’époque de Jésus, au cours de la controverse religieuse ?
27 Comme les trois amis de Job qui, à l’encontre de celui-ci, n’utilisèrent pas une seule fois le nom divin dans leurs discours, de même les chefs religieux du temps de Jésus ne l’employèrent pas davantage. Dans toutes leurs questions, pas une seule fois ils ne citèrent le nom divin de Jéhovah. On a noté que dans les quatre Évangiles, Jésus mentionne vingt-cinq fois le nom divini. Jésus n’était pas lié comme les Juifs à la coutume babylonienne consistant à employer Seigneur au lieu de prononcer le nom divin. En fait, Jésus enseigna remarquablement le nom à ses disciples. — Jean 17:6, 26.
28, 29. a) Qu’est-ce qui semble correspondre à l’observateur neutre Élihu, et quelles pensées viennent appuyer cela ? b) Quelle confirmation Jéhovah apporte-t-il ?
28 Pas une seule fois au cours de ces trois années et demie d’opposition, Jésus ne pécha ni ne se départit de son intégrité en qualité de Principal Agent de la vie (Actes 3:15). Qui donc aurait pu, à l’exemple d’Élihu, tenir le rôle d’observateur neutre et impartial pour déterminer ceux qui, de Jésus ou des conducteurs religieux juifs, étaient du bon côté (Job 32:2, 3) ? Il aurait pu s’agir du collège central de la jeune congrégation chrétienne nouvellement établie le jour de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, cinquante jours après la résurrection de Jésus d’entre les morts. À l’époque de Job, avant de prendre la parole, Élihu fut rempli de l’esprit de Jéhovah (Job 32:9, 18-20). De même, lorsque Pierre et les apôtres, ses compagnons, justifièrent Dieu et son Fils, Jésus-Christ, le jour de la Pentecôte, ils étaient remplis de l’esprit saint de Dieu et parlèrent sous inspiration. Ils prouvèrent que Dieu est véridique et que Jésus était bien le Christ, élevé aux cieux. — Actes 2:22-37.
29 Notons encore cet autre parallèle. Du temps de Job, la voix de Jéhovah se fit entendre dans un puissant vent de tempête, tandis qu’à l’époque de Jésus, à trois reprises, la voix de Jéhovah se fit entendre directement des cieux, le chiffre trois indiquant l’accentuation. En ces occasions, Dieu déclara Jésus comme son représentant accrédité. — Mat. 3:17 ; 17:5 ; Jean 12:28.
POINT CRUCIAL DES HOSTILITÉS — RÉTABLISSEMENT
30. Quel est le point crucial des hostilités, et quelle fut la réaction de Jésus ?
30 Les hostilités atteignirent leur point crucial quand toutes les forces de Satan se rallièrent pour faire mourir Jésus sur un poteau de torture. Oui, Satan blessa ainsi la Postérité au talon (Gen. 3:15). Le temps que Jésus passa dans la tombe d’un autre homme, il était en fait privé de tout, de ses enfants et de ses biens. Mais même face à la mort sur le poteau de torture hors de Jérusalem, Jésus “ne pécha point et n’attribua rien d’injuste à Dieu”, à l’exemple de Job (Job 1:22). Ses lèvres et son cœur ne péchèrent point quand il dit : “Père, entre tes mains je remets mon esprit.” “C’est accompli !” Finalement il expira. — Luc 23:46 ; Jean 19:30.
31, 32. a) Établissez le parallèle existant entre le rétablissement de Job et celui de Jésus. b) Quelle est la conclusion heureuse de cette scène prophétique dans le cas de Jésus ?
31 De même que Job fut rétabli dans ses biens en recevant le double de ce qu’il possédait, ainsi que dix enfants, de même Jésus, rétabli par sa résurrection miraculeuse, devint “héritier de toutes choses”. (Héb. 1:2.) Comme la femme de Job lui donna de nouveau dix enfants, de même, avec l’aide de l’organisation divine comparée à une femme et représentée par Jésus qui, du haut des cieux répandit l’esprit saint, une armée d’enfants spirituels fut engendrée pendant et après le jour de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, accomplissant ainsi cette scène prophétique au premier siècle. Ces “enfants” étaient donnés à Jésus par Dieu (És. 8:18 ; Héb. 2:10-13). En qualité de prêtre, Job dut également offrir un sacrifice et prier en faveur des trois amis repentants, afin qu’ils soient rétablis (Job 42:8). Ceci se réalisa quand une minorité de Juifs appartenant à ces sectes se repentit, obéit à la foi et bénéficia des services sacerdotaux de Jésus et du sacrifice rédempteur après la Pentecôte de l’an 33. — Actes 6:7.
32 Pour conclure cette figure prophétique remarquable, en qualité de Dieu souverain, Jéhovah peut dire à Satan et à toute la création que dans sa famille, tant céleste que terrestre, ‘il n’y a personne de semblable à Jésus-Christ dans tout l’univers’. (Job 2:3.) Aussi Jéhovah a-t-il prononcé heureux Jésus, le justificateur de sa divinité (Jacq. 5:11). Nous vous invitons à examiner dans un des prochains numéros de La Tour de Garde le bonheur qui attend les “objets d’hostilité” dans ces derniers jours.
[Notes]
b Hellenism de Norman Bentwich, publié par la Jewish Publication Society of America en 1919, p. 18.
c Idem, p. 19.
d Idem, p. 117.
e Idem, p. 143.
f Idem, p. 41, 115.
g La guerre juive (angl.) de Flavius Josèphe, Livre VI, chap. 9.
h Hellenism, p. 41.
i Hellenism de Norman Bentwich, 1919, p. 45.
j Idem, p. 49.
k Idem, p. 80, 83.
l Idem, p. 55.
a Idem, p. 129.
b Cyclopædia of Biblical, Theological and Ecclesiastical Literature de John M’Clintock et James Strong, édition de 1891, vol. VI, p. 118.
c International Standard Bible Encyclopædia (ISBE), p. 2147.
d Idem, p. 371.
e Voir NW, Appendice, p. 1452, 1453.
f Gen. 15:2, 8 ; Deut. 3:24 ; 9:26 ; II Sam. 7:18, 19, 20, 28, 29 ; I Rois 2:26 ; 8:53 ; Néh. 8:10 ; 10:29 ; Ps. 8:1, 9 ; És. 51:22 ; NW.
g Voir NW, Appendice, p. 1453, 1454.
h Hellenism, p. 65.
i Hellenism, Norman Bentwich, 1919, p. 149.
j Idem, p. 150.
k Idem, p. 103, 104.
l Hellenism, Norman Bentwich, 1919, p. 108.
a Idem, p. 93.
b ISBE, p. 2361.
c Hellenism, p. 150.
d ISBE, p. 2363 ; La Tour de Garde (angl.), 1953, p. 462.
e ISBE, p. 1383.
f From Tragedy to Triumph, H. L. Ellison, 1958, p. 26.
g New World Translation of the Holy Scriptures, édition de 1963, Appendice, pages 3570-3752.
i Voir NW, édition de 1961, Appendice p. 1454, 1455.