Chapitre 14
Les sujets terrestres du Royaume de Dieu
1, 2. a) En 1914, à quel chiffre s’élevait la population mondiale? b) Quelle impression les nations et les empires de l’époque faisaient-ils sur la scène mondiale, mais quelle importance avaient-ils aux yeux du Créateur?
EN 1914, année marquée, la population du globe était évaluée à un milliard de personnesa. Puis, en 1920, ce chiffre est passé à 1 859 892 000 habitants, malgré les millions de morts de la Première Guerre mondiale et les victimes de la grippe espagnole. Cette population se répartissait en de nombreuses nations et de nombreux empires. En 1914, le plus grand empire était l’Empire britannique qui englobait le quart de la surface de la terre et le quart de sa population. Mais à cette date il y avait encore d’autres empires, tels que l’Empire turc, l’Empire chinois, l’Empire hollandais, l’Empire français, l’Empire germanique, l’Empire austro-hongrois et l’Empire portugais. Toutes ces nations et tous ces empires faisaient grande impression sur la scène mondiale, mais quelle importance avaient-ils aux yeux du Propriétaire de la terre, le Grand Créateur, le Dieu Très-Haut? Peut-il les embrasser d’un seul regard? Exaltant les capacités suprahumaines du Créateur, le prophète Ésaïe dit ceci:
2 “Qui a pris les dimensions de l’esprit de Jéhovah, et qui, comme son homme de conseil, peut lui faire savoir quelque chose? Avec qui a-t-il délibéré pour qu’on lui fasse comprendre, ou qui l’enseigne dans le sentier de la justice, ou lui enseigne la connaissance, ou lui fait connaître le chemin de l’intelligence véritable? Voici, les nations sont comme une goutte d’un seau, et elles sont considérées comme la couche de poussière sur la balance. (...) Il y a Quelqu’un qui habite au-dessus du cercle de la terre, dont les habitants sont comme des sauterelles.” — Ésaïe 40:13-15, 22.
3, 4. a) Est-ce chose difficile pour Jésus Christ, le Juge mandaté par Dieu, de rassembler toutes les nations devant lui? Quelle parabole annonce ce rassemblement? b) Quels humains sont concernés par cette parabole?
3 Logiquement donc, c’est chose fort simple pour le Créateur de rassembler toutes les nations devant lui pour les juger et exécuter sur elles sa sentence. C’est ce que peut également accomplir sans difficulté le puissant Fils de Dieu, Jésus Christ, que Jéhovah a établi comme Juge mandaté (Actes 17:31). Qu’il opérerait ce rassemblement au temps marqué, c’est ce que le Fils de Dieu lui-même a annoncé dans sa parabole des brebis et des chèvres. Par cette parabole, l’apôtre Matthieu termine la prophétie que le Seigneur Jésus Christ a faite au mont des Oliviers, à propos du “signe” de sa présence (parousie) et de la “conclusion du système de choses”. (Matthieu 24:3.) Dans la parabole précédente, c’est-à-dire la parabole des “talents”, le Seigneur Jésus a montré que les fidèles disciples qui régneraient avec lui dans le Royaume céleste devaient travailler en vue d’augmenter son “avoir”. Il convenait donc que, dans la parabole suivante, Jésus montre ce qui est requis des humains de notre temps qui deviendront les sujets de son Royaume céleste. Voici en quels termes il commence sa parabole:
4 “Quand le Fils de l’homme arrivera dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s’assiéra sur son trône glorieux. Et devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des chèvres. Et il placera les brebis à sa droite, mais les chèvres à sa gauche.” — Matthieu 25:31-33.
5, 6. a) Dans sa prophétie, par quel qualificatif se désignait Jésus? b) Pourquoi cela nous rappelle-t-il la prophétie de Daniel, chapitre sept?
5 Avant cette parabole, Jésus s’était déjà désigné sept fois comme le “Fils de l’homme”. (Matthieu 24:27, 30, 37, 39, 44; 25:13, Bible du roi Jacques.) Cette désignation ayant été utilisée à propos du Royaume messianique, rien de plus approprié que d’en faire usage ici. Cela rappelait la prophétie de Daniel 7:9, 10, 13, 14, que voici:
6 “On plaça des trônes et (...) l’Ancien des Jours s’assit. (...) Mille milliers le servaient et dix mille fois dix mille se tenaient juste devant lui. Le Tribunal prit place, et des livres furent ouverts. Je continuai à regarder dans les visions de la nuit, et voici, avec les nuées des cieux venait quelqu’un comme un fils d’homme; et il accéda jusqu’à l’Ancien des Jours, et on le fit approcher devant Celui-ci. Et on lui donna la domination, et la dignité, et un royaume, pour que tous les peuples, groupements nationaux et langues le servent. Sa domination est une domination d’une durée indéfinie, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas supprimé.”
7. Quand Jésus Christ est-il venu, accompagné des anges, et s’est-il assis sur son “trône glorieux”? Qu’est-ce qui fut ainsi rétabli?
7 Bien que cela se soit produit dans les cieux et n’ait donc pas été vu de nos yeux d’hommes, c’est pourtant bien en 1914, à la fin des “temps des Gentils” (ou “temps fixés des nations”), que le “fils d’homme” a accédé jusqu’à l’Ancien des Jours, Jéhovah Dieu, pour recevoir “la domination, et la dignité, et un royaume”. C’est à cette date que le Seigneur Jésus, en sa qualité de Fils de l’homme, est venu, accompagné de tous les anges, et s’est assis “sur son trône glorieux”. Ainsi le Royaume messianique était né dans les cieux (Révélation 12:5, 10). C’était là le rétablissement du royaume davidique, qui exerçait jadis le pouvoir à Jérusalem, mais qui fut renversé par Nébucadnezzar, roi de Babylone, en 607 avant notre ère. Ce qui se passa en 1914 fut donc l’inverse de ce qui avait eu lieu en 607. Un descendant de David régnait de nouveau.
8. Étant donné ce qui se passa en 607 avant notre ère, pourquoi convenait-il que toutes les nations fussent rassemblées devant le Fils de l’homme intronisé en 1914?
8 À cette époque commença la “présence” ou parousie du Seigneur Jésus Christ. Donc, ce qui nous est décrit dans la parabole des brebis et des chèvres se passe durant sa parousie. Cela comprend le rassemblement de toutes les nations devant lui en sa qualité de Roi présent sur son trône. Il était tout à fait normal que ce rassemblement ait lieu. Pourquoi? Parce que les ‘temps fixés des nations gentiles’ avaient pris fin (Luc 21:24). Pendant “sept temps” prophétiques, les nations gentiles avaient dominé sur toute la terre sans qu’intervînt quelque royaume messianique de Dieu. Au point de vue biblique, un temps prophétique a une valeur de 360 jours, des jours qui symbolisent des années. Or, il devait y avoir sept “temps” prophétiques, soit un total de 2 520 ans (7 × 360). C’est pendant une aussi longue période que les nations gentiles ont dominé sur la terre. Durant tout ce temps elles ont foulé aux pieds le droit du Royaume messianique d’exercer la domination mondiale. Si à compter de 1914 on se reporte à 2 520 années en arrière, on tombe sur l’an 607 avant notre ère. C’est à cette date que Nébucadnezzar, roi de Babylone, est devenu chef mondial en renversant la dynastie davidique à Jérusalem. — Ézéchiel 21:27.
9. a) Le rêve de Nébucadnezzar ayant eu lieu plus d’un an après qu’il eut reçu le pouvoir mondial, faut-il en conclure que les temps des Gentils ne pouvaient commencer qu’une fois que le rêve se serait typiquement accompli? b) Si on les compte à partir de la chute de Babylone, quand les “sept temps” prendraient-ils fin? Et que devrait-il logiquement se passer?
9 Ainsi les “sept temps” de la domination gentile commencèrent en 607 avant notre ère, et pourtant ce fut plus d’un an après que le roi Nébucadnezzar de Babylone fit son rêve à propos des “sept temps” en question (Daniel 4:16, 23, 25, 32.) Autre chose: ce rêve eut un accomplissement typique sur Nébucadnezzar quand il devint fou pendant sept “temps” (années) réels et qu’il mangea de l’herbe comme un taureau dans les champs. Faut-il en conclure que les “sept temps” de la domination gentile n’ont pas pu commencer en 607, c’est-à-dire avant le rêve prophétique? Ces temps ne devaient-ils commencer que lorsque le roi se serait rétabli de ses sept années de démence? Non! L’année de sa guérison n’étant pas connue, les “sept temps” de la domination gentile du monde ne doivent donc pas nécessairement commencer à la chute de la dynastie de Nébucadnezzar, en 539 avant notre ère. Si l’on compte les “sept temps” prophétiques (2 520 années) à partir de la chute de Babylone, en 539, sous les coups des Mèdes et des Perses, cette longue période prendrait fin en l’année 1982, qui est encore à venir. Et à quoi faudrait-il logiquement s’attendre en cette année-là? À l’inverse de ce qui a eu lieu en 539 avant notre ère, c’est-à-dire au rétablissement du trône dynastique de Nébucadnezzar, au rétablissement de l’Empire babylonien avec un descendant de Nébucadnezzar sur le trône!
10. a) Qu’est-il dit dans la Bible du rétablissement de l’ancienne Babylone, de la dynastie de Nébucadnezzar et de l’Empire babylonien? b) Par conséquent, quand les “sept temps” ont-ils commencé et qu’est-ce qui doit être rétabli?
10 Mais cela va tout à fait à l’encontre de ce qu’annonce la Parole de Dieu. L’ancienne Babylone sur l’Euphrate a péri pour toujours! La dynastie du roi Nébucadnezzar a été renversée pour toujours. L’Empire babylonien a pris fin une fois pour toutes comme troisième puissance mondiale. Mais qu’est-ce que Jéhovah, dont le trône représentatif se trouvait à Jérusalem, a promis de rétablir? C’est le Royaume messianique entre les mains d’un descendant de David (Ézéchiel 21:27; Luc 1:30-33). La mise en désolation de Jérusalem et du pays de Juda par les Babyloniens, en 607, a marqué le renversement du royaume messianique de David. C’est donc cet événement qui a marqué le commencement des “sept temps” de la domination gentile du monde des hommes. C’est à cette date que s’ouvrirent les 2 520 ans des temps des Gentils. Ils ont donc pris fin au début de l’automne 1914.
11. Que servit à montrer le fait que Nébucadnezzar connut sept années de démence après avoir renversé le trône davidique?
11 Le fait que le roi Nébucadnezzar connut ses sept années de démence après qu’il eut renversé le trône davidique à Jérusalem, en 607, servit donc à montrer combien de temps devaient durer les temps des Gentils, qui avaient déjà commencé. Les événements mondiaux indiquent que ces temps se sont prolongés jusqu’en 1914.
12. À la fin des “sept temps” en 1914, à quelle invitation doit se conformer Jésus Christ?
12 Quand, en cette année-là, les “sept temps” de la domination gentile du monde prirent fin et que l’on fit approcher le “fils d’homme” devant l’Ancien des Jours, ce fut pour le Fils céleste de l’homme le moment de se conformer à l’invitation qui est faite au Psaume 2:7-9: “Que je me réfère au décret de Jéhovah! Il m’a dit: ‘Tu es mon fils; moi, aujourd’hui, je suis devenu ton père. Fais-moi la demande, pour que je te donne les nations pour ton héritage et les extrémités de la terre pour ta possession. Tu les briseras avec un sceptre de fer, tu les fracasseras comme un vase de potier.’” — Voir aussi Révélation 12:5.
“TOUT COMME LE BERGER SÉPARE LES BREBIS DES CHÈVRES”
13. Par rapport à la “grande tribulation”, quand commence la séparation des gens des nations?
13 Ce n’est pas après que le “Fils de l’homme” aura fracassé les nations dans le grand “temps de détresse” qu’il se mettra à séparer les gens des nations comme “brebis” et comme “chèvres”. Il ne passera pas son règne millénaire à séparer ainsi les habitants de la terre, dont l’immense majorité sera ressuscitée (Daniel 12:1). L’œuvre de séparation est une activité qui précède le déchaînement de la “grande tribulation” dont la conclusion sera marquée par la mise en pièces des nations à Har-Maguédon (Matthieu 24:21, 22; Révélation 16:14, 16; 19:15). Le rassemblement des nations devant le Fils de l’homme, pour qu’il puisse commencer son travail de séparation, ne comprend donc pas la résurrection des morts.
14. Les nations sont-elles rassemblées en un seul lieu? Comment le Fils de l’homme s’en occupe-t-il?
14 Rassembler ainsi les nations ne signifie pas les réunir en un seul et même point du globe, ce qui ne serait pas faisable. Le rassemblement se fait quand le Créateur du ciel et de la terre remet au Fils de l’homme toutes les nations pour son héritage et, pour sa possession, toute la terre, jusqu’à ses extrémités. De la main de Dieu, le Fils accepte le pouvoir sur toutes ces nations. Il dirige son attention vers elles et s’en occupe en se servant de “tous les anges avec lui”. Ainsi les “gens” de toutes les nations deviennent son troupeau, figurément parlant, mais ils ressemblent à un troupeau formé d’un mélange de brebis et de chèvres. Ces troupeaux mélangés sont chose fréquente au Proche-Orient.
15. a) Est-ce pour jeter le discrédit sur les chèvres qu’on a ainsi représenté l’œuvre de séparation? b) Durant quelle période de temps a lieu l’œuvre de séparation?
15 La séparation des brebis d’avec les chèvres ne se fait pas pour jeter le discrédit sur les caprinés. Au temps de Jésus, on pouvait prendre un jeune bouc tout aussi bien qu’un agneau pour célébrer la fête de la Pâque (Exode 12:1-5). Au Jour annuel des Propitiations, c’est le sang du bouc de Jéhovah que le grand prêtre apportait à l’intérieur du rideau du Très-Saint du temple afin de “faire propitiation (...) pour toute la congrégation d’Israël”. (Lévitique 16:7-9, 15-17.) Donc, dans la parabole, les chèvres servent tout simplement à représenter une classe de gens, tandis que les brebis servent à en figurer une autre. De même que pour un berger le temps vient où il lui faut séparer les deux espèces animales, pareillement, durant la parousie du Fils de l’homme et avant la “grande tribulation”, le temps arrive où il faut séparer les deux classes de gens.
16. Pour que cette œuvre puisse se faire, que doit nécessairement signifier le terme parousia?
16 La séparation des brebis et des chèvres d’un troupeau peut se faire sur une partie de la journée, mais pour séparer sur toute la terre des gens doués du libre arbitre, il faut un temps bien plus long. Rien que ce fait montre que le terme grec parousia signifie bien “présence” et non pas simplement “venue” ou “arrivée”.
17. a) En raison de quoi se fait la séparation des brebis et des chèvres? b) Pourquoi la séparation des gens doués du libre arbitre prend-elle plus de temps que s’il s’agissait d’un troupeau?
17 Dans la parabole, la séparation se fait parce que les animaux sont de deux espèces différentes; d’ailleurs, pour l’usage domestique, un berger ne tenait nullement à ce que le lait de chèvre se mélange au lait de brebis. Le poil d’une espèce ne ressemblait pas à celui de l’autre, et il ne fallait pas les mêler (Lévitique 19:19; Deutéronome 22:11; Exode 36:14; Proverbes 27:27). Lors de l’accomplissement de la parabole, la séparation des gens se fait en raison de la différence des personnalités et des comportements. Il faut du temps pour développer pleinement une personnalité. Quant à la conduite, elle se crée à partir d’une série d’actes qu’on prend l’habitude d’accomplir. Il faut donc une longue période de temps avant de pouvoir passer un jugement lorsqu’il s’agit de la personnalité fixe de quelqu’un ou de sa conduite habituelle et invariable. Il faut du temps avant de pouvoir prononcer et exécuter une sentence juste et irrévocable. Ce n’est pas là une affaire de vingt-quatre heures.
18. a) Quelle question chacun doit-il trancher pour lui-même? b) Le fait que la parousie est invisible constitue-t-il une excuse?
18 Dans la parabole, le Fils de l’homme, à la manière d’un berger, met les brebis à sa droite et les chèvres à sa gauche. La droite se révèle être le côté de la sentence favorable, et la gauche, le côté de la sentence défavorable. Ce dénouement explique pourquoi la situation des gens de toutes les nations est si grave. La question que chacun doit trancher pour soi-même est la suivante: est-ce que j’attire sur moi la faveur ou la défaveur du Fils de l’homme, qui siège à présent sur son glorieux trône céleste, entouré de tous les anges? Chacun devra rendre des comptes, inévitablement. Le fait que le Fils de l’homme est invisible durant sa parousie n’est pas une excuse. Personne ne pourra dire: “Je ne savais pas.” En effet, la parousie invisible du Fils de l’homme est proclamée dans le monde entier, ce qui oblige chaque individu à se préoccuper si ce qu’il est ou si ce qu’il fait lui concilie ou non la faveur du Roi et Juge.
19. À l’assemblée de Los Angeles en 1923, en quel temps Rutherford situa-t-il l’accomplissement de la parabole des brebis et des chèvres?
19 Mais qui sont les brebis symboliques et qui sont les chèvres symboliques? Le samedi 25 août 1923, des Étudiants de la Sainte Bible reçurent sur ce point une explication qui les surprit. Cela eut lieu au huitième jour d’une assemblée régionale de neuf jours, assemblée organisée à Los Angeles par l’Association internationale des Étudiants de la Bible. Ce jour-là, le président de l’Association, J. F. Rutherford, prit la parole devant une assistance de 2 500 personnes, sur le sujet “La parabole des brebis et des chèvres”. Au cours de son exposé, l’orateur ne situa pas l’accomplissement de la parabole de Matthieu 25:31-46 après le “temps de détresse” qui doit marquer la fin du présent système de choses, et durant le règne millénaire du Christ. Non, mais il en situa la réalisation en notre temps, depuis 1919, durant la parousie ou “présence” invisible du Fils de l’homme, jusqu’à la destruction du présent système de choses. Le texte du discours parut dans La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ, édition française de mars 1924, pages 67 à 72. — Voir les paragraphes 17 à 21 de l’article, sous l’intertitre “Le temps”.
20. Pourquoi était-il donc de l’intérêt de chacun de voir quel genre de personnalité il développait?
20 C’est ainsi que les lecteurs de La Tour de Garde et les membres de l’Association internationale des Étudiants de la Bible prirent conscience du fait que la parabole était déjà en train de s’accomplir et que la génération actuelle était concernée d’une manière vitale. Il était donc de l’intérêt de chacun de voir quel genre de personnalité il développait et de quel côté du Fils de l’homme le rangeait sa conduite.
21. Quels efforts a-t-on faits pour aider les Juifs à devenir des “brebis” symboliques? Jusqu’à quand dura cet intérêt particulier qu’on leur portait?
21 Pendant un certain nombre d’années on s’efforça tout particulièrement d’aider les Juifs à devenir des “brebis” symboliques à la droite du Messie régnant. On fit en effet des discours publics ayant pour sujet “Les Juifs qui retournent en Palestine”. Rutherford développa ce thème au cours de l’année 1925. Il prononça aussi le lundi soir 31 mai 1926 un discours sur le sujet “La Palestine aux Juifs — Pourquoi?” dans le célèbre Royal Albert Hall de Londres, salle capable de contenir dix mille personnes et qui fut remplie en grande partie par une assistance juive. Outre ces discours publics, on publia le livre Consolation pour les Juifs (date d’édition octobre 1925) et, plus tard, le livre “Vie”, qui fut présenté en vue de la diffusion publique le dimanche 25 août 1929, après un discours sur les ondes, discours qui avait pour sujet “Santé et vie pour le peuple” et qui fut radiodiffusé par la station WBBR, Staten Island, New York, et retransmis par un réseau national. L’intérêt particulier qu’on portait aux Juifs dura jusqu’à la parution du livre Justification, Volume 2, en 1932. Ce livre montrait que les prophéties d’Ézéchiel concernant Israël s’appliquaient à l’Israël spirituel de notre temps.
22. Comment l’intérêt qu’on portait aux “brebis” fut-il éveillé à l’assemblée de Columbus en 1931?
22 Cependant l’intérêt qu’on portait à la classe des “brebis” sur une plus grande échelle fut éveillé en l’année 1931. Le 30 juillet, à l’assemblée internationale organisée à Columbus par l’Association internationale des Étudiants de la Bible, le président de l’Association prononça un discours sur “L’homme à l’écritoire de scribe”; après quoi Robert J. Martin annonça la parution d’un nouveau livre qui avait pour titre “Justification”, Volume 1. Dans ses pages, on expliquait verset par verset le chapitre neuf de la prophétie d’Ézéchiel Éz 9, qui contient la vision de l’homme vêtu de lin et qui avait une écritoire de scribe. Le discours et le livre attirèrent tous deux l’attention sur le fait qu’une œuvre consistant à apposer la marque devait être faite par le reste oint des disciples du Christ. Cette œuvre devrait se faire pour les “brebis” de toute la terre, non seulement pour les Juifs selon la chair, mais aussi pour les gens de toutes les nations. C’était là une œuvre capitale, étant donné que les Écritures montrent que seuls les marqués survivront aux côtés du reste oint à la “grande tribulation”. Ils deviendront les sujets terrestres du Royaume.
23. Quel intérêt portait-on depuis des années à la “grande multitude” de Révélation chapitre sept? Montrez que le livre Jéhovah publié en 1934 n’a pas éclairci les choses.
23 Depuis des années on s’intéressait vivement à ce qui est appelé “une grande multitude” en Révélation 7:9, selon la Bible du roi Jacques. Mais qui formait cette grande foule? Le 19 novembre 1934, à Brooklyn, New York, on annonça au peuple de Dieu la parution du livre “Jéhovah”. Ce livre parlait de la “grande multitude” et de la parabole des brebis et des chèvres (éd. française, page 158, sous l’intertitre “La grande multitude”, et pages 345 et 349 à propos des “brebis”). Cependant cet ouvrage, le dernier paru, n’identifia pas les “brebis” de la parabole aux membres de la “grande multitude” ni à ceux qui étaient marqués au front par l’homme à l’écritoire. Les Étudiants de la Bible croyaient à l’époque que la “grande multitude” était un groupe de martyrs chrétiens destinés à recevoir la vie céleste bien que ne faisant pas partie des 144 000 cohéritiers de Jésus Christ le Roi. On pensait que ceux de la “grande multitude” étaient encore captifs de Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion.
24. À quelle assemblée fut enfin expliqué ce qu’est la “grande multitude”? Qui fut invité tout particulièrement à y assister?
24 Quand vint donc, pour la plus grande satisfaction de ceux qui désiraient ardemment savoir, l’explication de la vision de la “grande multitude”, une explication qui fût conforme aux faits? Ce fut en l’année 1935, six mois après la parution du livre Jéhovah. L’explication vint à l’occasion de l’assemblée que les témoins de Jéhovah tinrent à Washington, du 30 mai au 3 juin 1935. Cette assemblée fut annoncée sur toute la page 127 de l’édition anglaise du 15 avril 1935 de La Tour de Garde. Voici ce qu’on pouvait y lire en toutes lettres: “Toutes les personnes qui sont du côté de Jéhovah et de son Royaume sont les bienvenues.” Et quelques lignes plus bas il était dit ceci: “C’est là une assemblée de service; c’est pourquoi l’on s’attend à ce que tous ceux du reste et les Jonadabs participent au service. (...) On fera le nécessaire pour tous ceux qui désirent symboliser leur consécration par l’immersion dans l’eau.” D’autres annonces de l’assemblée, qui parurent par la suite, disaient: “Jusqu’ici il n’y a pas eu beaucoup de Jonadabs qui ont eu le privilège d’assister à une assemblée; il se peut donc que l’assemblée de Washington soit pour eux une consolation et un bienfait véritables.”
25. a) À quel moment ceux qu’on appelait “Jonadabs” comprirent-ils pourquoi ils avaient été invités à l’assemblée de Washington? b) Comme l’expliqua l’orateur, qu’est-ce que la “grande multitude”?
25 C’est le vendredi après-midi 31 mai que tous ceux qui trouvaient qu’il y avait une ressemblance entre eux et Jonadab, fils de Récab, comprirent pourquoi ils avaient été invités tout particulièrement à assister à l’assemblée de Washington. En effet, c’est cet après-midi-là que l’orateur principal, J. F. Rutherford, s’adressa à son auditoire visible au Washington Auditorium et aussi à un vaste auditoire invisible relié à l’assemblée par les stations WBBR et WHPH (Petersburg, Virginie). Le sujet de son discours était “La grande multitude”. Expliquant Révélation 7:9-15, l’orateur montra que la “grande multitude” n’est pas une multitude d’adorateurs qui sont destinés à connaître une résurrection spirituelle et à aller au ciel, mais que c’est une classe terrestre d’adorateurs de Jéhovah à qui s’offre l’espérance de la vie éternelle sur une terre paradisiaque sous le règne céleste de Jésus Christ et de son Église ou congrégation glorifiée. À l’époque les adorateurs qui avaient l’espérance terrestre étaient comparés à Jonadab, fils de Récab; on les appelait “Jonadabs”. Voici ce qu’a dit par la suite La Tour de Garde:
En d’autres termes, les membres de cette classe de gens sont appelés “Jonadabs”. Ils se font baptiser dans le symbole, par lequel ils ont confessé s’être consacrés à faire la volonté de Dieu, avoir pris position du côté de Jéhovah, c’est-à-dire, le servir, lui et son royaume. De cette manière ils se sont purifiés, et c’est ainsi qu’ils sont, à présent, “revêtus de robes blanches”. Cette multitude est ainsi identifiée définitivement, non pas comme classe engendrée de l’esprit, dont l’espoir est d’obtenir une place au ciel, mais (...) ils “viennent” de cette [grande] tribulation (...). — La Tour de Garde, éd. française du 15 novembre 1935, page 344, paragraphe 21.
26. a) Dans quel périodique parut le contenu de son discours? Combien furent baptisés après le discours? b) Les candidats au baptême se rangèrent-ils d’eux-mêmes dans l’une ou l’autre classe? Comment sauraient-ils à quelle classe ils appartenaient?
26 Le contenu de ce remarquable discours parut dans un article en deux parties qui fut publié sous le titre “La grande multitude” dans les numéros des 1er et 15 novembre 1935 de La Tour de Garde (éd. française). Ainsi tous les témoins du monde entier furent informés. Le lendemain de ce discours, il y eut 840 personnes qui se présentèrent à l’immersion dans l’eau, pour montrer symboliquement qu’elles devenaient disciples du Seigneur Jésus Christb (Matthieu 28:19, 20). Selon la Bible, ces 840 candidats au baptême n’avaient le droit de se mettre ni dans la classe des cohéritiers du Christ, ni dans la classe terrestre représentée par la “grande multitude”. Ce n’est pas leur volonté qui devait être faite, mais celle de Jéhovah. C’est Dieu qui devait exprimer sa volonté souveraine en les plaçant dans l’une ou l’autre classe, selon son bon plaisir. Si après leur baptême Dieu engendrait de son esprit l’un ou l’autre de ces hommes pour en faire un fils spirituel, il placerait de ce fait l’engendré dans la classe spirituelle ayant l’héritage céleste. Si Dieu n’engendrait pas quelqu’un et n’agissait pas avec lui comme Il agit avec ses fils spirituels, alors le non-engendré était réservé à la grande multitude terrestre.
27. Que fournissaient pour la parabole des brebis et des chèvres les nouvelles données sur la “grande multitude”?
27 Le discours de Washington sur la “grande multitude” et ce qui fut publié ensuite sur le sujet fournissaient une nouvelle toile de fond pour la parabole des brebis et des chèvres. Ces nouvelles données faisaient ressortir plus clairement et plus pleinement quelles sont les conditions à remplir pour faire partie de la classe des “brebis”. Tout cela était bien plus clair que ce qu’on en avait dit à Los Angeles en 1923, il y avait donc douze ans, dans le discours sur la parabole des brebis et des chèvres.
28. Quelles étaient pour la classe des “brebis” les conditions à remplir?
28 Par exemple, il était clair que ceux de la classe des “brebis” ne devaient pas se contenter d’être des personnes bien intentionnées, tournées vers la justice, des personnes ayant des sentiments humanitaires et faisant un peu de bien au reste oint des disciples du Christ. Les membres de cette classe devaient eux-mêmes être des disciples du Christ, baptisés “au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint” et se conduire en témoins chrétiens de Jéhovah. La “grande multitude” de Révélation 7:9-17 (Bible du roi Jacques) n’était autre que la classe des “brebis” de la parabole de Jésus en Matthieu 25:31-46c.
“VENEZ, VOUS QUI AVEZ ÉTÉ BÉNIS PAR MON PÈRE”
29. Dans ce que le Roi dit aux “brebis”, en quels termes sont posées les conditions à remplir pour être à sa droite?
29 Les conditions que doivent absolument remplir ceux de la classe des “brebis” sont contenues dans les paroles du Roi-Berger, quand il dit pourquoi il destine aux “brebis” symboliques un avenir béni. Dans la parabole, ceux de la classe des “brebis” sont à la droite du Fils de l’homme, qui leur parle ainsi: “Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: ‘Venez, vous qui avez été bénis par mon Père, héritez le royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire. J’étais étranger et vous m’avez offert l’hospitalité; nu, et vous m’avez vêtu. Je suis tombé malade et vous vous êtes occupés de moi. J’étais en prison et vous êtes venus vers moi.’” — Matthieu 25:34-36.
30. Pourquoi les “brebis” ne pouvaient-elles lui faire du bien que d’une manière indirecte?
30 Ce n’est que d’une manière indirecte que les “brebis” de “toutes les nations” ont fait ces choses au Seigneur Jésus Christ. N’oublions pas que pendant son séjour terrestre Jésus a limité ses trois ans et quelques mois de prédication et d’enseignement à la nation d’Israël et aux Samaritains (Matthieu 15:24; 10:6; Jean 1:11; 4:3-43; Luc 17:15-18). Ainsi ces brebis ressemblent aux chrétiens du premier siècle, dans les provinces romaines de l’Asie Mineure, ceux à qui l’apôtre Pierre a écrit: “Bien que vous ne l’ayez jamais vu, vous l’aimez. Bien que vous ne le voyiez pas actuellement, vous exercez cependant la foi en lui.” (I Pierre 1:8). Bien que ne l’ayant jamais vu sur terre, les “brebis” qui sont rangées à la droite de Jésus voulaient faire quelque chose pour lui et firent des efforts en ce sens, indirectement.
31. La conversation entre le Roi et les “brebis” sera-t-elle une conversation directe? Quel rapport I Timothée 6:14-16 a-t-il avec cela?
31 Quand cette partie de la parabole prophétique se sera réalisée, les “brebis” ne verront pas le Fils de l’homme sur son glorieux trône céleste. Il ne leur apparaîtra pas visiblement pour leur parler et leur dire des paroles d’éloge. Durant sa présence ou parousie dans l’esprit, les “brebis” le voient sur son trône par les yeux de la foi et, à l’époque où il leur signifiera sa décision favorable, ses paroles leur seront transmises par le canal qu’il aura choisi. Pour ce qui est de la façon dont se réalisera la conversation entre le Fils de l’homme et les “brebis”, il faut tenir compte de ce qui est dit en I Timothée 6:14-16: “Jusqu’à la manifestation de notre Seigneur Jésus Christ. Cette manifestation, l’heureux et unique Détenteur du pouvoir souverain la montrera en ses temps fixés, lui, le Roi de ceux qui règnent en rois et le Seigneur de ceux qui dominent comme seigneurs, le seul [parmi tous ceux que les hommes servent comme rois] qui possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que personne parmi les hommes n’a vu ni ne peut voir.” Donc, la conversation entre ce Roi des rois et les “brebis” ne sera pas directe.
32, 33. a) En disant aux “brebis” de ‘venir’, Jésus les invite-t-il au ciel? b) Pourquoi Jésus en parla-t-il comme d’“autres brebis”?
32 En disant aux “brebis” à sa droite de “venir”, Jésus ne les invite pas à venir au ciel pour siéger avec lui sur son trône. Ces “brebis” symboliques ne sont pas membres des 144 000 cohéritiers de Jésus Christ qui ont part à la “première résurrection” et qui régneront avec lui pendant mille ans (Révélation 14:1-3; 20:4-6). Étant des gens de “toutes les nations”, des gens qui sont rassemblés durant sa présence ou parousie, les “brebis” sont bien plus que 144 000, oui, bien des fois plus. Elles forment la “grande foule que personne ne pouvait dénombrer, de toutes nations et tribus et peuples et langues”. (Révélation 7:9, 10.) Ceux de cette “grande foule” sont comparés à des “brebis” à qui il est encore dit: “L’Agneau, qui est au milieu du trône, les fera paître et les conduira vers des fontaines d’eaux de la vie.” (Révélation 7:17). Oui, ils font partie de ces “autres brebis” que Jésus a distinguées du “petit troupeau” des 144 000 cohéritiers, en ces termes:
33 “J’ai d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos; celles-là aussi, il faut que je les amène, et elles écouteront ma voix, et elles deviendront un seul troupeau, un seul berger.” — Jean 10:16; Luc 12:32.
34. À quelle époque le Fils de l’homme dira-t-il à la “grande foule” des “autres brebis” de venir? En quel sens sont-elles celles qui ‘ont été bénies’ par son Père céleste?
34 C’est à la “grande foule” de ces “autres brebis” que le Fils de l’homme dira de ‘venir’ vers lui, c’est-à-dire de s’avancer vers lui à l’époque où il leur donnera leur récompense. Il les appelle: “Vous qui avez été bénis par mon Père.” (Matthieu 25:34). Il est vrai que, tandis qu’elles tâchaient de faire quelque chose d’utile pour le Seigneur Jésus Christ durant sa présence ou parousie, son Père céleste les a bénies. Cependant elles ont ‘été bénies’ par son Père céleste surtout en ce sens que Dieu leur a réservé une récompense. Le Père céleste a vu d’avance cette classe de “brebis” de notre temps, celui de la présence ou parousie de son Fils, et il leur a réservé en conséquence une récompense. Les bénédictions qu’elles ont déjà reçues ne peuvent être comparées avec la bénédiction qu’elles doivent encore connaître. Quelle est cette bénédiction particulière qui leur est réservée?
35. a) Quelle est la bénédiction spéciale qui est réservée à la “grande foule” des “autres brebis”? b) Quel est, plus précisément, le “royaume” qu’elles héritent? Où l’héritent-elles?
35 Elle est indiquée dans ces paroles de Jésus à leur adresse: “Héritez le royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.” (Matthieu 25:34). Par ces paroles, Jésus n’invitait pas “la grande foule” des “autres brebis” à siéger à ses côtés sur son trône céleste, car elles ne font pas partie des 144 000 cohéritiers. Comment faut-il entendre ces paroles? Le Lexique grec-anglais de Liddell et Scott, page 309, Volume 1, sous le terme grec Basiléïa, qui se traduit par “royaume”, déclare que ce mot a aussi un sens passif et désigne alors le fait d’“être gouverné par un roi”; il peut aussi signifier “règne”. Et il en est bien ainsi: la “grande foule” des “autres brebis” héritent en effet un état, celui où l’on se trouve quand on est gouverné par un roi, le roi étant ici le Roi messianique Jésus Christ. Où seront-elles gouvernées pendant mille ans par le Fils de l’homme glorifié? Pas au ciel en tout cas, où elles ne peuvent entrer en tant que créatures de ‘chair et de sang’ (I Corinthiens 15:50), mais sur notre planète qui sera le territoire terrestre du Royaume de Christ. — Psaume 2:8; Daniel 2:35-45.
36. Depuis la fondation de quel monde le “royaume” a-t-il été préparé pour la “grande foule” des “autres brebis” et en quel sens?
36 La terre sera un magnifique endroit pour y vivre sous un roi tel que le Seigneur Jésus Christ et les 144 000 associés à son règne. Mais en quel sens le “royaume” ainsi entendu fut-il “préparé” pour la grande foule “depuis la fondation du monde”? En ce sens que le Père céleste, le Créateur, l’avait en vue pour la grande foule “depuis la fondation du monde”. Il ne faut pas entendre par là la fondation de notre planète terre, mais celle du monde des hommes. Celui-ci fut fondé après la création des humains parfaits Adam et Ève au Jardin d’Éden. Adam ne fut pas fait roi et Ève ne fut pas faite reine. Adam ne fut pas établi roi sur la création animale tout entière, qui comprend les quadrupèdes, les animaux amphibies, les poissons et les oiseaux. En Job 41:34 Jéhovah appelle Léviathan le “roi sur toutes les majestueuses bêtes sauvages”. Adam ne devait pas non plus être roi sur toute sa descendance. Ce n’est qu’après le déluge et à partir de Nimrod, le chasseur téméraire qui fonda Babel ou Babylone dans la vallée de la Mésopotamie, que les rois firent leur apparition sur la terre (Genèse 10:8-10). Les descendants du premier homme ne sont pas nés dans un royaume d’Adam. Adam et Ève, eux, ne constituèrent pas un “monde”.
37. a) Quand et comment ce monde fut-il fondé? b) De quelle façon ce “royaume” fut-il préparé depuis la fondation du monde?
37 Mais quand, à l’extérieur du Jardin d’Éden d’où ils avaient été expulsés, après avoir été condamnés à la destruction, Adam et Ève commencèrent à avoir des enfants, alors fut fondé un “monde”, c’est-à-dire un monde d’hommes. Ces enfants, bien que nés dans le péché et l’imperfection et sous le coup de la condamnation à mort, avaient une occasion, celle que laissaient entrevoir les paroles que Jéhovah adressa au serpent en Éden après qu’Adam et Ève se furent laissés entraîner dans le péché: “Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, et entre ta postérité et sa postérité. Il [la postérité de la femme] te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon.” (Genèse 3:14, 15). Avec le temps, Jéhovah Dieu donna d’autres révélations sur cette Postérité mystérieuse qui devait remporter la victoire sur le Serpent symbolique, Satan le Diable. La Postérité victorieuse devait devenir Roi sur toute l’humanité. Ainsi donc, quand des enfants commencèrent à venir au monde, qui avaient l’occasion de devenir des sujets du Royaume établi de la Postérité, la promesse de Jéhovah entra en vigueur à l’égard du monde des hommes qui venait juste d’être fondé. C’est de cette façon que le “royaume” fut tenu en réserve, “préparé” pour les habitants de la terre “depuis la fondation du monde”. — Comp. Luc 11:50, 51.
“VOUS L’AVEZ FAIT À L’UN DES PLUS PETITS D’ENTRE MES FRÈRES”
38. Comment la surprise de la “grande foule” est-elle expliquée par les paroles du roi?
38 Dans la parabole prophétique, lorsque le Roi invita les “brebis” à ‘hériter le royaume préparé’ pour elles depuis la fondation du monde, celles-ci marquèrent leur surprise. Jésus nous dit en effet: “Alors les justes lui répondront, en disant: ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim et t’avons-nous nourri? ou avoir soif et t’avons-nous donné à boire? Quand est-ce que nous t’avons vu étranger et t’avons-nous offert l’hospitalité? ou nu et t’avons-nous vêtu? Quand est-ce que nous t’avons vu malade ou en prison et sommes-nous allés vers toi?’ Et en réponse le roi leur dira: ‘En vérité je vous le dis: Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits d’entre mes frères que voici, c’est à moi que vous l’avez fait.’” — Matthieu 25:37-40.
39. Est-ce en raison de leurs œuvres pour le Roi qu’elles sont appelées “justes”?
39 Il est intéressant de noter que Jésus parle de ces “brebis” comme de “justes”. L’apparence de justes qu’elles offrent à ses regards n’est pas due uniquement au fait d’avoir accompli à son endroit les choses qu’il mentionne. Ces “brebis” ne sont pas justifiées ou déclarées justes en raison de leurs œuvres, pas plus d’ailleurs que ne le sont les 144 000 cohéritiers du Christ. Ce qui comptait surtout, c’est ce qu’attestaient tous leurs efforts pour le Christ, selon leurs possibilités, à savoir: leur foi en lui comme au Messie ou Christ de Dieu. Elles reconnaissaient qu’il n’y avait pas en elles de justice capable de donner pleine satisfaction à Dieu. D’où le parti qu’elles ont tiré du sang propitiatoire de Jésus Christ, l’Agneau sacrificiel de Dieu (Jean 1:29, 36). Pour acquérir devant Dieu l’apparence de justes, elles ont, figurément parlant, lavé leurs robes symboliques. C’est ce que nous montre la vision de la “grande foule”.
40. Comment ceux de la “grande foule” des “autres brebis” lavent-ils leur apparence d’humains souillés? Où et comment servent-ils Dieu par un service sacré?
40 Pour bien souligner le fait que ceux de la “grande foule” sont disciples de l’Agneau Jésus Christ et adorateurs au temple spirituel de Jéhovah Dieu, l’apôtre Jean rapporte la conversation suivante qui s’éleva à propos de la vision de la “grande foule”: “Pour réponse, l’un des anciens m’a dit: ‘Ceux-ci qui sont vêtus de longues robes blanches, qui sont-ils et d’où sont-ils venus?’ Et je lui ai dit aussitôt: ‘Mon seigneur, tu le sais.’ Et il m’a dit: ‘Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu; et ils le servent par un service sacré, jour et nuit, dans son temple.’” (Révélation 7:13-15). Il est donc capital que ceux-là lavent dans le sang du Christ, en exerçant la foi, l’apparence d’humains souillés qu’ils offrent aux yeux de Dieu, et le servent par un service sacré dans son temple spirituel, faisant tout leur possible pour l’Agneau Jésus Christ. C’est donc à juste titre que l’Agneau pouvait parler d’eux comme de “justes”.
41. a) Qu’indique le fait que les “brebis” disent à plusieurs reprises: “Quand est-ce que nous t’avons vu?” b) Pourquoi fallait-il que la parousie s’étende sur une certaine période?
41 En disant à plusieurs reprises: “Quand est-ce que nous t’avons vu?” à propos des choses que le Roi Jésus Christ disait qu’elles lui avaient faites, ces “brebis” montraient bien qu’elles ne le voyaient pas dans la chair. Pour une bonne raison, évidemment, puisque sa présence ou parousie royale est invisible, car il est à présent celui “que personne parmi les hommes n’a vu ni ne peut voir”. Pour que ces “brebis” puissent lui faire indirectement toutes les choses qu’il énumère, il fallait que sa présence s’étende sur une certaine période. En quel sens lui ont-elles fait tout cela à lui? Voici l’explication de Jésus:
42. Comment les “brebis” ont-elles fait tout cela indirectement au roi?
42 “Et en réponse le roi leur dira: ‘En vérité je vous le dis: Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits d’entre mes frères que voici, c’est à moi que vous l’avez fait.’” — Matthieu 25:40.
43. Pendant sa présence invisible, quel “reste” possède Jésus Christ? Comment en a-t-il parlé le jour où il a fait sa prophétie et le jour de sa résurrection?
43 Au cours de sa parousie ou présence invisible en tant que Roi intronisé, Jésus Christ, le Fils de l’homme, possède sur terre un reste de ses frères. Avant de donner la parabole des brebis et des chèvres, mais le même jour, Jésus avait fait mention de ces “frères”, en disant: “Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi, car un seul est votre enseignant, tandis que vous êtes tous frères. D’autre part, n’appelez personne votre père sur la terre, car un seul est votre Père, le Céleste. Ne vous faites pas non plus appeler ‘conducteurs’, car un seul est votre Conducteur, le Christ.” (Matthieu 23:8-10). Cinq jours après avoir dit la parabole, le Seigneur Jésus ressuscité est apparu à un certain nombre de femmes le jour de sa résurrection et leur a dit: “Soyez sans crainte! Allez annoncer la nouvelle à mes frères, afin qu’ils aillent en Galilée; et c’est là qu’ils me verront.” — Matthieu 28:9, 10.
44. a) Comment Jésus parla-t-il de ces frères à une autre femme le jour de sa résurrection? b) Qu’est-il dit en Hébreux 2:10-12 à propos de l’attitude de Jésus à l’égard de ces frères?
44 Le jour de sa résurrection, Jésus est aussi apparu à Marie Madeleine et lui a parlé de ses frères spirituels, lui disant. “Va-t’en vers mes frères et dis-leur: ‘Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu.’” (Jean 20:17). Il y aura en fin de compte 144 000 de ces frères spirituels qui auront part à la gloire céleste aux côtés de Jésus Christ, leur Frère aîné. Que ceux-ci sont bien des frères spirituels du Christ, c’est ce que met en relief l’écrivain sacré, en Hébreux 2:10-12: “Il convenait, en effet, que celui à cause de qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses, — en menant beaucoup de fils à la gloire, — rendît parfait par des souffrances le principal Instrument de leur salut. Car celui qui sanctifie et ceux qui sont en train d’être sanctifiés sont tous issus d’un seul [Père], et c’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler ‘frères’, quand il dit: ‘J’annoncerai ton nom à mes frères; au milieu de la congrégation je chanterai tes louanges.’” Ces “frères” sont membres de la “postérité” d’Abraham l’Hébreu et, afin de les aider à parvenir à la gloire céleste, le Fils de Dieu est devenu un homme semblable à eux. Aussi est-il écrit:
45. Pourquoi Jésus fut-il rendu semblable à ses frères spirituels?
45 “Ce n’est certes pas à des anges qu’il vient en aide, mais c’est à la postérité d’Abraham qu’il vient en aide. En conséquence, il a dû devenir en tous points semblable à ses ‘frères’, afin de devenir un grand prêtre miséricordieux et fidèle dans les choses qui concernent Dieu, pour offrir un sacrifice propitiatoire pour les péchés du peuple.” — Hébreux 2:16, 17.
46. Qui le Roi Jésus Christ apprécie-t-il et pourquoi?
46 De même que le Roi Jésus Christ, quand il était sur terre en tant qu’homme parfait, s’efforça de venir en aide à ses frères spirituels, de même il apprécie ceux qui font des efforts pour aider ses frères à devenir ses cohéritiers célestes. Tout ce que ces humains font à ses “frères”, il le considère comme ayant été fait à lui-même. Ceux qui leur viennent ainsi en aide, il les compare à des brebis. Ils ne reçoivent pas d’éloges pour avoir fait preuve de sentiments humanitaires ou pour s’être montrés philanthropes, faisant du bien à n’importe qui, sans distinction. Souvent des personnes de ce genre craignent précisément de faire du bien aux frères spirituels du Christ au milieu de leurs souffrances. En effet, tout signe de compassion à l’égard des “frères” de Jésus attire la réprobation et les critiques de ceux qui sont contre eux et qui leur causent bien des souffrances, provoquant même leur emprisonnement.
47. Pourquoi les actes d’assistance des “brebis” ont-ils un mérite particulier?
47 En revanche, ceux que Jésus désigne sous le nom de “brebis” et appelle “justes” n’hésitent pas à faire une distinction, sans nulle crainte. Avec intelligence et de propos délibéré, ils font du bien aux “frères” du Christ, les reconnaissant pour tels. En effet, ils voient en eux des imitateurs de Jésus Christ qui accomplissent l’œuvre qu’il leur a ordonné de faire. C’est pour cette raison que leurs actes d’assistance à l’égard des “frères” du Christ ont à ses yeux un mérite particulier; de tels actes, en effet, ont des mobiles authentiquement chrétiens. D’ailleurs, c’est ainsi que Jésus fit comprendre les choses à ses apôtres, quand il a dit: “Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Car quiconque vous donne à boire une coupe d’eau pour ce motif que vous appartenez à Christ, je vous le dis en vérité: non, il ne perdra pas sa récompense.” (Marc 9:40, 41). “Et quiconque donne à boire seulement une coupe d’eau froide à l’un de ces petits, parce que c’est un disciple, je vous le dis en vérité: non, il ne perdra pas sa récompense.” — Matthieu 10:42.
ILS SE RANGENT AUX CÔTÉS DES FRÈRES DU “ROI”
48. a) Avant et après l’année 1935, les frères spirituels du Christ ont-ils connu les épreuves qu’il décrit? b) Que n’ignoraient pas les “brebis” qui leur venaient en aide?
48 Les faits historiques montrent que jusqu’en 1935 et par la suite, pendant qu’ils annonçaient la bonne nouvelle du Royaume de Dieu et faisaient des disciples d’entre les gens de toutes les nations, les “frères” spirituels du Christ ont vraiment souffert de la faim et de la soif, ils se sont trouvés à court de vêtements, ils ont été étrangers et sans foyer, ils sont tombés malades et ont même été emprisonnés injustement. Outre leurs “frères” spirituels, qui sont venus à leur secours, il y a eu d’autres humains, non engendrés de l’esprit, qui ont agi de même. Ces derniers savaient parfaitement qui étaient ces chrétiens affligés et nécessiteux, ils savaient combien ces persécutés étaient impopulaires. Cependant ils reconnaissaient en eux les “ambassadeurs” du Royaume messianique de Dieu et voulaient montrer nettement qu’ils se rangeaient du côté du Royaume de Dieu.
49, 50. a) Comment ces “brebis” ont-elles réagi devant la prédication du Royaume et à qui se joignent-elles? b) En conséquence, en quel nom se font-elles baptiser? Et à qui s’attachent-elles?
49 De cette façon, ces “brebis” ont manifesté leur foi en Jésus Christ, le Roi régnant. Elles se sont réjouies de la prédication de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu et ont voulu soutenir pleinement cette activité. Fruits de l’œuvre des “ambassadeurs” du Royaume, œuvre consistant à faire des disciples, elles se sont fait baptiser pour être, elles aussi, des disciples du Christ, obéissant à ses enseignements (II Corinthiens 5:20; Matthieu 24:14; 28:19, 20). Par cette conduite qu’ont eue jusqu’à présent toutes les “brebis” qui ne sont pas des Israélites spirituels, s’accomplit actuellement la prophétie de Zacharie 2:11: “À coup sûr, beaucoup de nations se joindront à Jéhovah en ce jour-là, et elles deviendront vraiment mon peuple; et je résiderai au milieu de toi.”
50 Ces “brebis” d’entre “beaucoup de nations”, de 208 pays et îles selon les derniers rapports, se font baptiser non seulement au nom du Fils et de l’esprit saint, mais aussi au nom du Père, le Père du Fils, qui est Jéhovah. Elles ne se bornent pas à croire au Fils, sans tenir compte du Père. Non seulement elles ‘croient au Seigneur Jésus’ pour être sauvées, mais elles reconnaissent encore que “quiconque invoque le nom de Jéhovah sera sauvé”. (Actes 16:31; Actes 2:21; Romains 10:13.) Elles invoquent donc le nom de Jéhovah et se font baptiser en son nom. Elles “se joignent”, se vouent à Jéhovah afin de devenir Son peuple. Elles abandonnent les faux dieux à qui elles s’étaient vouées naguère (Osée 9:10). Elles s’attachent de façon irrévocable à Jéhovah Dieu, le Père, par l’entremise de Jésus Christ.
51, 52. a) En se faisant ainsi baptiser, à qui ces “brebis” sont-elles comparées en Zacharie 8:20-23? b) Qui est le “Juif” dont elles saisissent le pan?
51 En se vouant ainsi à Jéhovah par l’entremise de Jésus, ces “brebis” se trouvent encore dépeintes dans la prophétie de Zacharie en ces termes: “Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées: ‘Il arrivera encore que des peuples et les habitants de beaucoup de villes viendront; et, à coup sûr, les habitants d’une ville iront vers ceux d’une autre, en disant: “Allons tout de bon adoucir la face de Jéhovah et chercher Jéhovah des armées. J’irai, moi aussi.” Et beaucoup de peuples et des nations puissantes viendront vraiment chercher Jéhovah des armées à Jérusalem et adoucir la face de Jéhovah.’ Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées: ‘Ce sera en ces jours-là que dix hommes de toutes les langues des nations saisiront, oui, ils saisiront effectivement le pan d’un homme juif, en disant: “Nous irons avec vous, car nous avons entendu dire que Dieu est avec vous:”’” — Zacharie 8:20-23.
52 Lors de l’accomplissement de la prophétie, l’homme dont dix hommes de “toutes les langues des nations” saisissent le pan est un Juif spirituel, c’est-à-dire l’un des 144 000 Israélites spirituels dont il est question en Révélation 7:4-8, juste avant la vision de la “grande foule”, dont les membres viennent “de toutes nations et tribus et peuples et langues”.
53. a) Depuis quelle année notamment les “dix hommes” parlant les langues de toutes les nations ont-ils commencé à saisir le pan des Juifs spirituels? b) En cette année, quel nom portaient depuis quelque temps les Juifs spirituels?
53 Durant la présence ou parousie du Roi Jésus Christ, depuis 1914, il n’y a sur terre qu’un reste de Juifs spirituels. C’est depuis 1935 notamment, après qu’on eut identifié la “grande foule” des adorateurs de Dieu et de l’Agneau, que “dix hommes” parlant les langues de beaucoup de nations ont commencé à s’humilier comme s’ils saisissaient le pan de quelqu’un et à s’offrir volontairement pour monter avec le Juif spirituel au centre d’adoration de Jéhovah des armées. En l’année 1935, les Juifs spirituels portaient le nom biblique de “témoins de Jéhovah” depuis quatre ans; on savait donc sans confusion possible quel genre de chrétiens ils étaient.
54. En quels termes a été annoncé en Ésaïe 2:2-4 le fait que ces “brebis” se joignent à Jéhovah et s’efforcent de l’adorer?
54 Dans les derniers jours que nous vivons, de nombreuses personnes, qui n’appartiennent pas au reste des Juifs spirituels, se joignent à Jéhovah Dieu, se vouant à Lui, et s’efforcent de l’adorer à son temple spirituel. Cet événement, le prophète Ésaïe l’a annoncé en ces termes émouvants: “Il adviendra sans faute, dans la période finale des jours, que la montagne de la maison de Jéhovah se trouvera solidement établie au-dessus du sommet des montagnes, et elle sera élevée au-dessus des collines; et vers elle devront affluer toutes les nations. Et assurément de nombreux peuples iront et diront: ‘Venez et montons à la montagne de Jéhovah, à la maison du Dieu de Jacob; et il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers.’ Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de Jéhovah. Et il rendra sentence au milieu des nations et remettra les choses en ordre concernant de nombreux peuples. Et ils devront forger leurs épées en socs de charrue et leurs lances en cisailles à émonder. Une nation ne lèvera pas l’épée contre une nation, et ils n’apprendront plus la guerre.” — Ésaïe 2:2-4.
55. a) À la lumière de ces prophéties, comment devient-on une “brebis” tenue pour juste par Dieu et par Christ? b) À quelle hauteur placent-ils le culte de Jéhovah?
55 Quand on tient compte de toutes ces prophéties bibliques qui s’appliquent à notre temps, le temps de la présence ou parousie du Christ, sans oublier la parabole des brebis et des chèvres, que constatons-nous? Que ce n’est pas en faisant du bien sans le savoir ou par hasard à l’un ou à l’autre d’entre les frères spirituels du Christ qu’on devient une “brebis” tenue pour “juste” par Dieu et son Roi messianique. Ceux de la classe des “brebis” savent parfaitement ce qu’ils font, bien que ne voyant pas de leurs yeux de chair le Roi régnant, le Fils de l’homme. Ils reconnaissent pour tels ses “frères” spirituels, même les “plus petits d’entre [ses] frères”, et c’est précisément pour cela qu’ils tâchent de leur venir en aide, non seulement sur le plan matériel, mais aussi sur le plan spirituel en se joignant à eux pour prêcher “cette bonne nouvelle du royaume” et participer à l’œuvre d’enseignement qui produit des disciples du Christ. Ils savent que les “frères” du Christ élèvent le culte de Jéhovah au-dessus de tout, et c’est à leurs côtés qu’ils montent au temple spirituel de Jéhovah pour y adorer, remplissant à cet effet toutes les conditions requises.
56. a) Les “brebis” entrent-elles en lutte avec les “frères” du Christ? b) De qui veulent-elles être les amies?
56 Comme les “brebis” désirent venir en aide aux “frères” spirituels du Christ et leur faire du bien, elles ne se battent pas avec eux pour des raisons politiques, nationales, raciales, tribales, culturelles ou linguistiques. Avec les “frères” du Christ, elles restent absolument neutres vis-à-vis des conflits sanglants et des controverses violentes qui déchirent ce monde puissamment armé. Elles préfèrent être les amies des “frères” du Christ, qui “ne font pas partie du monde”, plutôt que de jouir de “l’amitié” du monde (Jean 17:14, 16; Jacques 4:4). Elles choisissent donc de souffrir à leurs côtés au sein d’un monde hostile, afin de rester intègres envers Dieu et de démontrer leur qualité de disciples authentiques du Christ. Elles gardent en état de propreté leurs “robes” lavées dans le sang de Jésus.
57. a) Selon Zacharie 8:23, les adorateurs juifs et les adorateurs non juifs sont comme dans quel rapport? b) En 1935, à combien évaluait-on la population religieuse du monde? Combien y avait-il de témoins de Jéhovah?
57 Dans Zacharie 8:23 il est dit que “dix hommes de toutes les langues des nations” saisiraient le pan d’un Juif ou Israélite spirituel. C’est là une indication que ces hommes qui s’humilieraient ainsi et viendraient de toutes les nations surpasseraient en nombre le reste des Juifs spirituels, et cela comme dans un rapport de dix à un. Or cet accroissement a effectivement lieu depuis 1935. En cette année historique, on estimait à 1 849 185 359 dans le monde entier le nombre des gens au sein des groupements religieux, chrétiens ou non chrétiens (The World Almanac and Book of Facts, pour 1936, par le New York World-Telegram, page 419). Dans la même année, les témoins de Jéhovah actifs dans le ministère du champ étaient moins de 60 000. Quel a été depuis lors l’accroissement de la population mondiale?
58. Depuis 1935, dans quelles proportions la population religieuse du monde a-t-elle augmenté? Et la population mondiale en général?
58 Selon ce qui fut publié pour 1973 (The 1973 World Almanac and Book of Facts, page 343), la population religieuse du monde s’élevait alors à 2 661 120 100 personnes. Autrement dit, entre 1935 et 1973, cette population n’avait pas doublé. Or, pour ce qui est de la population mondiale en général, on l’évaluait en 1935 à 1 960 000 000 d’habitants, ce qui ne représentait pas de changement par rapport à celle qu’on avait indiquée pour 1927. Mais selon l’ouvrage déjà cité (The 1973 World Almanac and Book of Facts, page 206), la population mondiale s’élevait en 1973 à 3 631 797 000 habitants. Ainsi donc, entre 1935 et 1973, la population mondiale avait presque doublé.
59. Au cours de l’année 1972-1973, dans quelle mesure les témoins de Jéhovah avaient-ils augmenté en nombre?
59 Mais qu’en est-il de l’accroissement en nombre des témoins de Jéhovah? Leur année de service commence le 1er septembre. Ainsi, durant l’année de service 1972-1973, le nombre des témoins de Jéhovah régulièrement actifs dans le ministère fut de 1 656 673, avec un maximum de 1 758 429 proclamateurs du Royaume au cours de cette année de service. Quelle augmentation par rapport au chiffre de 1935!
60. a) Combien y a-t-il de Juifs spirituels? b) Quelle constatation peut-on faire? c) En conséquence, en quel temps vital vivons-nous?
60 Mais parmi ces témoins chrétiens de Jéhovah, combien sont des Juifs spirituels? Seulement 10 523. Ceux-ci se sont identifiés aux Israélites spirituels en participant au pain et au vin emblématiques lors de la célébration annuelle du Repas du Seigneur, le 17 avril 1973. Ce jour-là, dans le monde entier, 3 994 924 personnes se sont réunies à cette occasion. Dans les 208 pays et îles où les témoins chrétiens de Jéhovah déploient leur activité, on a compté 31 850 congrégations. Que constatons-nous? Que durant la parousie invisible du Christ, une “grande foule” de “brebis” de toutes nations, tribus, peuples et langues ont été rassemblées à la droite du Roi et se sont jointes au petit reste des Israélites spirituels pour monter au temple spirituel de Jéhovah afin de l’adorer comme Dieu. C’est là un trait remarquable du “signe” qui atteste que la “présence” ou parousie du Seigneur Jésus est en cours et que nous vivons à la “conclusion du système de choses”. — Matthieu 24:3.
[Notes]
a À la page 494, le World Almanac de 1915 donne une liste de 64 pays différents sous le titre “Statistiques des pays du monde” et indique que le total de leur population est de 1 691 741 383 habitants.
b Voir L’Âge d’or, éd. anglaise du 17 juillet 1935, page 660, colonne 2.
c Consciente de cela, La Tour de Garde du 1er mai 1936 identifia la classe des “brebis” à la “grande multitude” dans son article intitulé “Les survivants d’Harmaguédon”. (Éd. française du 1er juillet 1936, page 220, paragraphes 47 et 48.)