SOUVERAINETÉ
Domination ou pouvoir suprême. Domination d’un seigneur, d’un roi, d’un empereur, etc. Pouvoir absolu dans le cadre d’un État. Le mot ʼAdhônây revient très souvent dans les Écritures hébraïques. On le rencontre plus de deux cents fois dans l’expression ʼAdhônây Yèhôwih. ʼAdhônây est un pluriel de ʼâdhôn, qui signifie “seigneur” ou “maître”. Le pluriel simple ʼadhônim peut s’appliquer à des hommes, auquel cas il désigne plusieurs “seigneurs” ou “maîtres”. En revanche, la Bible réserve à Dieu la graphie ʼAdhônây, qui est un pluriel d’excellence ou de majesté. La plupart des traducteurs rendent ce terme par “Seigneur”. Quand il est associé au nom de Dieu (dans la formule ʼAdhônây Yèhôwih), en Psaume 73:28 par exemple, ils emploient des expressions comme “Seigneur DIEU” (TOB), “le Seigneur Dieu” (ZK), “Seigneur Éternel” (Ku; David Martin), “le Seigneur, l’Éternel” (Da; Ostervald; Sg; Sy), “Yahweh mon Seigneur” (Li; Pirot et Clamer), “le Seigneur Yahweh” (CT), “le Seigneur Yahvé” (Os; VB) et “le Souverain Seigneur Jéhovah”. (MN.) En Psaumes 83:19 83:18, MN et 89:28, la version Synodale utilise bien le mot “souverain”, mais pas pour l’hébreu ʼAdhônây.
Le grec despotês, quant à lui, désigne une personne investie d’une autorité suprême, un maître absolu ou Tout-Puissant (voir l’Expository Dictionary of New Testament Words de W. Vine, aux entrées “Lord [Seigneur]” et “Master [Maître]”; voir aussi le Dictionnaire grec-français d’A. Bailly, p. 448). On le traduit par “seigneur”, “maître” ou “propriétaire”. Dans une prière à Dieu (comme en Luc 2:29, en Actes 4:24 et en Révélation 6:10), il est habituellement rendu par “Seigneur” (Bible en français courant; Fillion; Ostervald; Saci) ou par “Maître”. (Chouraqui; CT; GL; Jé; PB; TOB.) Toutefois, en Actes 4:24 Darby le traduit par “Souverain”, Crampon (1905) par “Maître souverain”, les versions Synodale et Oltramare par “Souverain Maître”, Kuen par “Seigneur, Souverain du monde”, et la Traduction du monde nouveau par “Souverain Seigneur”. En Révélation 6:10, Le Livre (éditions Farel) met “Seigneur souverain”.
Ainsi donc, bien que les originaux hébreu ou grec n’aient pas de vocable qui corresponde exactement à notre mot “souverain”, l’idée de souveraineté est présente dans les termes ʼAdhônây et despotês lorsqu’ils s’appliquent à Jéhovah. Dans ce cas, ils évoquent en effet la supériorité absolue de sa seigneurie.
LA SOUVERAINETÉ DE JÉHOVAH
Jéhovah est le Souverain de l’univers parce qu’il est le Dieu Créateur et Tout-Puissant (Gen. 17:1; Ex. 6:3; Rév. 16:14). Il est le Propriétaire de toutes choses, la Source première de toute autorité et de tout pouvoir, le Chef suprême (Ps. 24:1; És. 40:21-23; Rév. 4:11; 11:15). À son sujet un psalmiste chantait: “Jéhovah lui-même a solidement établi son trône dans les cieux; et sa royauté a dominé sur tout.” (Ps. 103:19; 145:13). Les disciples de Jésus l’ont prié en ces termes: “Souverain Seigneur, c’est Toi qui as fait le ciel et la terre.” (Actes 4:24). Pour la nation d’Israël, Dieu réunissait en lui-même les pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif. Le prophète Ésaïe a déclaré: “Jéhovah est notre Juge, Jéhovah est notre Législateur, Jéhovah est notre Roi; lui, nous sauvera.” (És. 33:22). Moïse nous fait une description remarquable de la souveraineté divine en Deutéronome 10:17.
En sa qualité de Souverain, Jéhovah a le droit et la capacité de déléguer une partie de ses pouvoirs. C’est ainsi qu’il a établi David roi d’Israël, et que les Écritures parlent du “royaume de David” comme s’il appartenait vraiment à ce dernier. Pourtant, David lui-même a salué en Jéhovah le Souverain suprême quand il a dit: “À toi, ô Jéhovah, sont la grandeur, et la puissance, et la beauté, et la supériorité, et la dignité; car tout, dans les cieux et sur la terre, est à toi. À toi est le royaume, ô Jéhovah, toi qui t’élèves aussi comme chef au-dessus de tout.” — I Chron. 29:11.
SOUVERAINS TERRESTRES
Les hommes n’exercent une domination limitée sur les nations de la terre qu’avec la permission du Souverain Seigneur Jéhovah, ou du moins parce que celui-ci les tolère. Cependant, les gouvernements politiques ne reçoivent pas leur autorité de Dieu, et ils n’agissent pas en son nom. C’est ce qui ressort de Révélation 13:1, 2, où nous lisons que la bête sauvage à sept têtes et dix cornes doit “sa puissance et son trône et une grande autorité” au dragon, Satan. — Rév. 12:9; voir AUTORITÉS SUPÉRIEURES; BÊTES SYMBOLIQUES.
LE ROYAUME DU FILS DE DIEU
Après le renversement du dernier roi qui a siégé sur le “trône de Jéhovah” à Jérusalem (I Chron. 29:23), le prophète Daniel a contemplé dans une vision prophétique le couronnement du Fils de Dieu. Cette vision mettait en relief la position que Jéhovah lui-même occupe. En effet, c’est lui, l’Ancien des Jours, qui remet le pouvoir à son Fils. Daniel écrit: “Je continuai à regarder dans les visions de la nuit, et voici, avec les nuées des cieux venait quelqu’un comme un fils d’homme; et il accéda jusqu’à l’Ancien des Jours, et on le fit approcher devant Celui-ci. Et on lui donna la domination, et la dignité, et un royaume, pour que tous les peuples, groupements nationaux et langues le servent. Sa domination est une domination d’une durée indéfinie, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas supprimé.” (Dan. 7:13, 14). Une comparaison de ce texte avec Matthieu 26:63, 64 révèle sans aucune ambiguïté que le “fils d’homme” en question n’est autre que Jésus Christ. C’est lui qui accède jusqu’en la présence de Jéhovah et qui reçoit de lui la royauté. — Voir Psaume 2:8, 9; Matthieu 28:18.
LA SOUVERAINETÉ DE JÉHOVAH EST CONTESTÉE
Pendant les quelque 6 000 ans que l’homme a passés sur la terre, selon la chronologie biblique, la méchanceté a été présente. Tous les humains ont connu la mort, et les péchés contre Dieu se sont multipliés (Rom. 5:12, 15, 16). Puisque la Bible indique que Dieu a donné au genre humain un excellent départ dans l’existence, plusieurs questions se posent: Comment le péché, l’imperfection et la méchanceté ont-ils fait leur apparition? Par ailleurs, pourquoi le Tout-Puissant a-t-il laissé cet état de choses se perpétuer pendant des siècles? Les réponses à ces questions résident dans un défi qui a été lancé à la souveraineté de Dieu, défi qui intéresse les humains au premier chef.
Les qualités que Dieu recherche chez ses serviteurs
Par ses paroles comme par ses actes, Jéhovah a démontré au fil des siècles qu’il est un Dieu d’amour et de faveur imméritée, que sa justice et son jugement sont parfaits et qu’il fait preuve de miséricorde envers ceux qui désirent le servir (Ex. 34:6, 7; Ps. 89:14; voir JUSTICE; MISÉRICORDE). Il a même témoigné de la bonté aux méchants et aux ingrats (Mat. 5:45; Luc 6:35; Rom. 5:8). Il prend plaisir à exercer sa souveraineté dans l’amour. — Jér. 9:24.
Par voie de conséquence, les personnes que Dieu désire voir vivre dans l’univers qu’il a créé sont celles qui le servent par amour pour lui et pour ses qualités remarquables. Ces créatures aimeront d’abord Dieu, ensuite leur prochain (Mat. 22:37-39). Elles aimeront la souveraineté de Jéhovah, elles désireront sincèrement la voir triompher et elles la préféreront à toute autre. Même si elles se voient offrir l’occasion de devenir indépendantes, elles choisiront Sa souveraineté parce qu’elles savent qu’elle est de beaucoup la plus sage, la plus juste et la meilleure (És. 55:8-11; Jér. 10:23; Rom. 7:18). De telles personnes serviront Dieu non pas simplement par crainte de sa toute-puissance ou pour des considérations égoïstes, mais parce qu’elles aiment sa justice, son équité et sa sagesse, et qu’elles connaissent la grandeur et la bonté de cœur de Jéhovah (Ps. 97:10; 119:104, 128, 163). Elles s’exclameront volontiers avec l’apôtre Paul: “Ô profondeur de la richesse et de la sagesse et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont inscrutables et introuvables ses voies! Car ‘qui est parvenu à connaître la pensée de Jéhovah, ou qui est devenu son conseiller’? Ou bien: ‘Qui lui a donné le premier, pour devoir être payé de retour?’ Car de lui, et par lui, et pour lui sont toutes choses. À lui la gloire pour toujours. Amen.” — Rom. 11:33-36.
Ce genre de créatures en viennent à connaître vraiment Dieu, car le connaître signifie l’aimer et rester attaché à sa souveraineté (I Jean 3:6; 4:8). Jésus connaissait son Père mieux que quiconque. Il a déclaré: “Toutes choses m’ont été remises par mon Père, et nul ne connaît pleinement le Fils si ce n’est le Père, et nul ne connaît pleinement le Père si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler.” — Mat. 11:27.
Un manque d’amour et de reconnaissance
Compte tenu de ce qui précède, le défi a dû être lancé par quelqu’un qui, bien que jouissant des bienfaits qui découlent de la souveraineté divine, n’avait pas su cultiver la connaissance de Dieu au point de grandir en amour et en gratitude pour lui. Ce quelqu’un était un esprit, un ange de Dieu. Quand nos premiers parents, Adam et Ève, ont été créés sur la terre, ce personnage a vu là une occasion de se rebeller contre la souveraineté divine. Il a tout d’abord essayé (avec succès) de détourner Ève, puis Adam, de leur soumission à la souveraineté divine dans l’espoir d’établir une souveraineté rivale. — Voir PÉCHÉ.
La question soulevée
Qu’est-ce qui a été remis en cause par ce défi? Sur qui le discrédit a-t-il été jeté? L’ange qui a entraîné Adam dans sa rébellion, et qui a reçu plus tard les noms de Satan et Diable, a-t-il contesté la suprématie même de Jéhovah? La souveraineté de Dieu était-elle menacée? Non, car Jéhovah dispose objectivement de l’autorité et du pouvoir suprêmes, et personne au ciel et sur la terre ne peut les lui retirer (Rom. 9:19). La question devait donc porter sur la légitimité, le bien-fondé ou la justice de la souveraineté de Dieu. Il s’agissait de savoir si cette souveraineté s’exerçait ou non d’une manière juste et bénéfique pour ses sujets. Tel est le sous-entendu des premières paroles que le serpent a adressées à Ève: “Est-ce que vraiment Dieu a dit que vous ne devez pas manger de tout arbre du jardin?” Ce disant, il suggérait que pareille interdiction était inadmissible, que Dieu abusait de son autorité en privant le premier couple humain d’un bien auquel il avait droit. — Gen. 3:1.
L’arbre de la connaissance du bon et du mauvais
Adam et Ève ont concrétisé leur rébellion en prenant du fruit de “l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais”. En tant que Souverain de l’univers, le Créateur avait parfaitement le droit de promulguer une loi concernant cet arbre. En effet, étant créature et non souverain, Adam avait des possibilités limitées, et il lui incombait de l’admettre. Pour que la paix et l’harmonie règnent dans l’univers, il est nécessaire que toutes les créatures douées de raison reconnaissent et soutiennent la souveraineté du Créateur. Adam, pour sa part, pouvait prouver qu’il le faisait en s’abstenant de manger le fruit de cet arbre. En sa qualité de futur père du genre humain, il convenait qu’il se montre obéissant et fidèle jusque dans les moindres détails. Le principe suivant s’appliquait dans son cas: “Celui qui est fidèle dans ce qui est très peu est fidèle aussi en beaucoup, et celui qui est injuste dans ce qui est très peu est injuste aussi en beaucoup.” (Luc 16:10). Adam était capable de rester parfaitement obéissant. De toute évidence, le fruit n’était pas mauvais en lui-même. (Soit dit en passant, ce ne sont pas les relations sexuelles entre l’homme et la femme qui étaient interdites, car Dieu avait ordonné au premier couple de ‘remplir la terre’. [Gen. 1:28.] Selon le récit biblique, il s’agissait tout simplement du fruit d’un arbre.) La signification de l’arbre est bien expliquée dans cette note en bas de page de la Bible de Jérusalem (éd. 1978) sur Genèse 2:17:
“Cette connaissance est un privilège que Dieu se réserve et que l’homme usurpera par le péché, 3 :5, 22. Ce n’est donc ni l’omniscience, que l’homme déchu ne possède pas, ni le discernement moral, qu’avait déjà l’homme innocent et que Dieu ne peut pas refuser à sa créature raisonnable. C’est la faculté de décider soi-même ce qui est bien et mal et d’agir en conséquence, une revendication d’autonomie morale par laquelle l’homme renie son état de créature (...). Le premier péché a été un attentat à la souveraineté de Dieu, une faute d’orgueil.”
Les serviteurs de Dieu accusés d’égoïsme
Un autre aspect de la question qui nous intéresse transparaît dans la déclaration suivante, par laquelle Satan accuse le fidèle Job devant Dieu: “Est-ce pour rien que Job a craint Dieu? N’as-tu pas dressé une haie autour de lui, et autour de sa maison, et autour de tout ce qui est à lui, à la ronde? L’œuvre de ses mains, tu l’as bénie, et son cheptel s’est répandu sur la terre. Mais, pour changer, avance ta main, s’il te plaît, et touche à tout ce qui est à lui, et vois s’il ne te maudit pas à ta face.” Plus tard, l’Adversaire déclarera encore: “Peau pour peau, et tout ce qu’un homme a, il le donnera pour son âme.” (Job 1:9-11; 2:4). Ainsi, Satan accusait Job de ne pas être de tout cœur en harmonie avec Dieu, également de ne le servir et de ne lui obéir que par intérêt, pour des motifs égoïstes. Comme il avait calomnié Dieu à propos de sa souveraineté, il calomniait ses serviteurs à propos de leur fidélité à cette souveraineté. En somme, il affirmait que les hommes ne resteraient jamais fidèles à la souveraineté de Jéhovah sur la terre si on l’autorisait à les mettre à l’épreuve.
Jéhovah a relevé le défi. S’il l’a fait, ce n’est pas parce qu’il avait des doutes sur la justice de sa propre souveraineté. Il n’avait rien à se prouver à lui-même. C’est plutôt par amour pour ses créatures intelligentes qu’il a choisi de faire l’expérience. Il a permis à Satan de mettre les hommes à l’épreuve devant tout l’univers. Ce faisant, il a donné à ses créatures le privilège de réfuter l’accusation mensongère du Diable en lavant son nom et le leur de ces calomnies. À cause de sa vanité, Satan a été ‘livré à une mentalité désapprouvée’. (Rom. 1:28.) Dès ses premières paroles à Ève il s’est de toute évidence contredit. D’un côté il accusait Dieu d’exercer sa souveraineté injustement, et de l’autre il comptait manifestement sur son équité. Il semblait en effet penser que Dieu s’estimerait obligé de le laisser vivre s’il arrivait à démontrer l’infidélité de ses créatures.
Il fallait que la question soit tranchée
Le règlement de cette question était nécessaire à tous les êtres vivants, car elle mettait en cause leur attitude à l’égard de la souveraineté de Dieu. Une fois tranchée, cette question ne se poserait jamais plus. De toute évidence, Jéhovah désirait que tous les aspects de cette question soient connus et bien compris de tous. De fait, les mesures qu’il a prises affermissent la confiance de ses créatures en son immutabilité. Elles mettent en valeur sa souveraineté et la rendent encore plus désirable et plus solide dans l’esprit de tous ceux qui prennent fait et cause pour elle. — Voir Malachie 3:6.
Une question d’ordre moral
Ainsi, le défi ne concernait pas la puissance, la force pure de Dieu. Il s’agissait avant tout d’un problème moral. Cependant, du fait que Dieu est invisible, et parce que Satan a fait tout ce qui était en son pouvoir pour aveugler les hommes, il est arrivé que ceux-ci remettent en question sa puissance et même son existence (I Jean 5:19; Rév. 12:9). Les hommes se sont mépris sur les raisons de la patience et de la bonté de Dieu, et ils se sont endurcis dans la rébellion (Eccl. 8:11; II Pierre 3:9). Voilà pourquoi il a été nécessaire d’exercer la foi et de souffrir pour servir Dieu dans l’intégrité (Héb. 11:6, 35-38). Cependant, Jéhovah se propose de faire triompher sa souveraineté aux yeux de tous. En Égypte il a dit à Pharaon: “Voici vraiment pourquoi je t’ai laissé vivre: c’est pour te faire voir ma force et afin que mon nom soit proclamé par toute la terre.” (Ex. 9:16). Pareillement, si Dieu a laissé au monde et à son dieu, Satan le Diable, le temps d’exister et de croître dans la méchanceté, il a aussi fixé un temps pour leur destruction (II Cor. 4:4; II Pierre 3:7). Un psalmiste a prononcé cette prière prophétique: “Qu’on sache que toi, dont le nom est Jéhovah, tu es, toi seul, le Très-Haut sur toute la terre.” (Ps. 83:18). Jéhovah lui-même a juré: “Devant moi pliera tout genou, jurera toute langue, en disant: ‘Vraiment, en Jéhovah il y a justice et force intégrales.’” — És. 45:23, 24.
La portée du défi
Quelle a été la portée de ce défi? Puisque l’homme a été séduit par le péché et que même un ange y a cédé au point de se rebeller, la question n’allait pas manquer de concerner toutes les créatures célestes de Dieu, y compris son Fils unique, celui qui était le plus proche de lui. Ce Fils, qui faisait toujours ce qui plaisait à son Père, désirait ardemment contribuer à la justification de Son nom et de Sa souveraineté (Jean 8:29; Héb. 1:9). Dieu l’a choisi pour cette mission et l’a envoyé sur la terre où il est né homme, de la vierge Marie (Luc 1:35). Il était parfait, et il est resté parfait et irréprochable tout au long de sa vie, jusqu’à sa mort ignominieuse (Héb. 7:26). Avant son exécution il a déclaré: “C’est maintenant que se fait le jugement de ce monde; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors.” Et encore: “Le chef du monde vient. Et il n’a pas prise sur moi.” (Jean 12:31; 14:30). Satan n’avait aucune prise sur Jésus pour briser son intégrité. C’est pour cela qu’il a été jugé. Désormais, son échec était patent, et il pouvait être jeté dehors. C’est ainsi que Jésus a “vaincu le monde”. — Jean 16:33.
Jésus Christ prend en main la justification de Dieu
Jésus a démontré d’une manière absolue et parfaite que le Diable est menteur. Grâce à lui, la question de savoir si un homme resterait fidèle à Dieu en dépit de toutes les épreuves possibles est une affaire classée. Par suite, le Dieu Souverain a chargé Jésus de réaliser tous ses desseins, d’éliminer de l’univers la méchanceté et son Auteur, le Diable. Jésus exercera bel et bien ce pouvoir, de sorte qu’à la mention de son nom ‘pliera tout genou et que toute langue reconnaîtra ouvertement que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père’. — Phil. 2:5-11; Héb. 2:14; I Jean 3:8.
Dans le cadre de l’autorité qui lui a été conférée, le Fils règne au nom de son Père. Il finira par ‘réduire à néant’ tout gouvernement, et toute autorité et puissance qui s’opposent à la souveraineté de Jéhovah. Selon l’apôtre Paul, il rendra ensuite le plus grand hommage qui soit à la souveraineté de Jéhovah. En effet, “quand toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils aussi se soumettra lui-même à Celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout pour tous”. — I Cor. 15:24-28.
Le livre de la Révélation nous apprend qu’après la fin du règne millénaire du Christ, pendant lequel il rabaissera tout pouvoir qui s’oppose à la souveraineté de Jéhovah, le Diable sera provisoirement relâché. Il tentera de ranimer le débat, mais on ne lui accordera plus beaucoup de temps pour défendre sa cause irrémédiablement perdue. Il sera alors anéanti avec ceux qui le suivront. — Rév. 20:7-10.
D’autres personnes participent à la justification de Dieu
Bien que la fidélité du Christ ait pleinement justifié le Créateur, d’autres personnes ont le privilège de servir Dieu sous ce rapport. Les effets de l’intégrité, que le Christ a gardée jusque dans sa mort sacrificielle, sont clairement exposés par cette déclaration de l’apôtre: “Par suite d’un seul acte de justification, c’est pour des hommes de toutes sortes la déclaration selon laquelle ils sont justes en vue de la vie.” (Rom. 5:18). Le Christ est devenu la “tête” d’un “corps: la congrégation”. (Col. 1:18.) Ceux qui en sont membres meurent intègres comme lui, et il est heureux de faire d’eux ses cohéritiers, de les faire participer à son règne (Luc 22:28-30; Rom. 6:3-5; 8:17; Rév. 20:4, 6). De même, les hommes fidèles de l’Antiquité, qui comptaient sur l’intervention divine, sont restés intègres malgré l’imperfection de leur corps (Héb. 11:13-16). Et quantité d’autres personnes finiront par plier le genou afin de reconnaître de tout cœur, elles aussi, la valeur et la justice de la souveraineté divine, répondant à cet appel prophétique: “Toute chose qui respire — qu’elle loue Jah! Louez Jah!” — Ps. 150:6.