Les bénédictions qui résultent de l’obéissance apprise par les choses souffertes
“Bien qu’il fût Fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ; et après avoir été rendu parfait, il est devenu cause du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent.” — Hébreux 5:8, 9.
1. Pourquoi l’endurance attire-t-elle souvent l’attention, et qu’implique-t-elle ?
UNE endurance surhumaine ! Un tel titre de journal attirerait immédiatement l’attention, non seulement parce qu’il promettrait une lecture passionnante, mais parce que beaucoup de gens s’intéressent à cette qualité qu’est l’endurance. Ils liraient l’article avec le sentiment d’être concernés, se demandant quelle aurait été leur attitude en pareil cas. En réalité, un grand nombre de personnes se soumettent volontairement à de sévères épreuves d’endurance ; c’est le cas de ceux qui font de l’alpinisme, courent sur de longues distances ou pratiquent la natation. De telles prouesses n’exigent pas seulement des efforts prolongés dans un certain domaine, mais également une fermeté constante face aux pressions, aux difficultés ou aux souffrances, sans se laisser abattre ni renoncer. Voilà ce que signifie l’endurance. C’est à juste titre qu’on la considère comme une qualité de grande valeur, qui exige de la patience, de la persévérance, un attachement solide, de la force morale et du courage. Bien que dans les cas précités les mobiles puissent inclure l’esprit de compétition et l’orgueil, ce n’est pas toujours le cas. Il faut également de l’endurance pour s’occuper de quelqu’un atteint d’une longue et douloureuse maladie, sans espoir de guérison, pour vivre avec une personne aigrie ou menant une vie dissolue, ou encore dans d’autres circonstances semblables. Cependant, une telle action n’est pas faite dans l’espoir d’être glorifié. Elle est souvent considérée comme normale et passe inaperçue.
2. Quel exemple d’endurance particulière la Bible nous invite-t-elle à considérer ?
2 Nous voulons maintenant attirer votre attention sur le cas unique d’une personne qui a manifesté dans l’épreuve une endurance surhumaine. Nous n’exagérons pas. En nous référant à l’autorité qu’est la Parole de Dieu, nous pouvons dire également que vous êtes impliqué dans cette affaire. En réalité, nous le sommes tous. Ce cas est unique non pas parce que ses principes diffèrent de ceux d’autres formes d’épreuve, mais parce que certaines caractéristiques et circonstances remarquables méritent d’être considérées. Comme vous vous en doutiez peut-être, il s’agit de Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu. À son sujet, il est écrit : “Bien qu’il fût Fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ; et après avoir été rendu parfait, il est devenu cause du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent.” (Héb. 5:8, 9). Toutefois, avant d’examiner dans les détails comment et pourquoi il a été mis à l’épreuve, considérons brièvement pour notre encouragement quelques-unes des bénédictions qui lui ont été accordées en conséquence directe de tout ce qu’il a enduré.
3. Quelles bénédictions reçues par Jésus peut-on mentionner brièvement ?
3 Pour commencer, Paul mentionne immédiatement trois de ces bénédictions : 1) Jésus a été “rendu parfait” dans un sens particulier, 2) il fut autorisé à devenir “cause du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent” et 3) il s’est qualifié pour être “grand prêtre selon la manière de Melchisédek”. (Héb. 5:9, 10.) Ce dernier point signifie évidemment que 4) Jésus a également rempli les conditions requises pour être “Roi” comme Melchisédek. À cela nous pouvons ajouter que 5) Jésus a été nommé “médiateur d’une nouvelle alliance” et 6) qu’il goûta également à la joie suprême d’être élevé à la “droite du trône de Dieu”. Finalement, 7) il a été fait Chef “comme Fils” sur la maison des fils de Dieu. Nous devrions garder ces choses présentes à l’esprit tandis que nous considérerons ce qui pourrait sembler le revers de la médaille. C’est ce que fit Jésus, car nous lisons : “Pour la joie qui lui était proposée, il endura un poteau de torture.” — Héb. 7:1, 2 ; 9:15 ; 3:6 ; 12:2.
4. Quelles questions soulève la déclaration rapportée dans Hébreux 5:8, 9, quand on la compare au texte d’Hébreux 7:26 ?
4 Si nous considérons de nouveau les déclarations inspirées de l’apôtre rapportées dans Hébreux 5:8, 9, nous remarquerons qu’il utilise des expressions qui, à première vue, paraissent étranges et difficiles à comprendre. Puisque Jésus était le Fils parfait de Dieu, envoyé des cieux, “loyal, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs”, comment peut-on dire qu’“il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes” et qu’il a été “rendu parfait” ? (Héb. 7:26.) Pourquoi cela était-il nécessaire dans son cas ? N’était-il pas toujours obéissant et parfait ? Pour nous aider à acquérir le point de vue exact et une bonne intelligence de ces questions importantes, nous considérerons l’ensemble du sujet pour ainsi dire à travers les yeux de Paul en nous rappelant qu’il fut particulièrement béni par l’esprit de Jéhovah.
5. Quel thème principal Paul développe-t-il dans Hébreux, chapitre un, et comment est-il souligné ?
5 Il est très intéressant de remarquer comment Paul développe son argumentation lorsqu’il écrit aux chrétiens hébreux, et également de relever ses allusions fréquentes aux anges dans la première partie de sa lettre. Pour commencer, disons que le thème principal en est l’élévation unique du Fils de Dieu à la position la plus haute, afin qu’il soit “le reflet de sa gloire [celle de Dieu] et la représentation exacte de son être même (...) ; et après avoir fait une purification pour nos péchés, il s’est assis à la droite de la majesté dans les lieux élevés. Ainsi il est devenu supérieur aux anges”. (Héb. 1:3, 4.) Dans la longue liste des citations des Écritures hébraïques qui suivent, Paul énonce clairement la raison fondamentale pour laquelle le Christ occupe une position supérieure à celle des anges lorsqu’il cite Psaume 45:7, disant : “Tu [le Fils] as aimé la justice, et tu as haï l’iniquité. C’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint de l’huile d’exultation plus que tes compagnons [les rois d’Israël].” (Héb. 1:9). Nous devrions prendre à cœur ce principe fondamental. Si nous le suivons quelle que soit l’épreuve placée devant nous, nous pouvons nous aussi être certains d’en sortir vainqueurs grâce à l’approbation et à la bénédiction de Jéhovah.
6. a) Comment Paul continue-t-il son argumentation dans Hébreux 2:1-4, et quelle responsabilité met-il en évidence ? b) Quelle pensée importante développe-t-il ensuite dans Hébreux 2:5-9 ?
6 En gardant présente à l’esprit l’élévation de Jésus, nous pouvons mieux comprendre la force des paroles de Paul quand il dit : “C’est pourquoi il nous faut prêter plus que l’attention ordinaire” au message d’“un si grand salut en ce qu’il a commencé à être annoncé par notre Seigneur” et non par les anges. Si nous négligeons la possibilité de salut offerte par Jésus-Christ, que ce soit pour la vie céleste dans son Royaume ou sur la terre dans le domaine de celui-ci, “comment échapperons-nous” à la terrible “rétribution en harmonie avec la justice” pour avoir rejeté une manifestation unique de cette bonté imméritée (Héb. 2:1-4) ? Paul s’étend ensuite sur ce sujet et cite le Psaume 8, montrant que dans son Royaume Dieu a l’intention de ‘soumettre toutes choses’ sans exception non “pas à des anges”, mais sous les pieds du “fils de l’homme”, c’est-à-dire Jésus. Il est cependant intéressant de remarquer que dans la réalisation de ce dessein, Jésus a été fait pour un temps “un peu au-dessous des anges” lorsqu’il est venu sur la terre. Dans quel but et avec quelle conséquence ? La réponse merveilleuse est que Jésus est maintenant “couronné de gloire et d’honneur pour avoir souffert la mort, afin que par la bonté imméritée de Dieu il goûtât la mort pour tout homme”. (Héb. 2:5-9.) Cela indique que la disposition de salut est si étendue qu’aucun membre de la famille humaine n’est oublié. Il est vrai que le salut n’est pas automatique et qu’on ne peut forcer personne, mais quiconque n’en bénéficiera pas ne pourra s’en prendre qu’à lui-même. Cette disposition concerne “tout homme”. En éprouvez-vous de la reconnaissance ? Ne vous sentez-vous pas concerné ? Nous devrions nous montrer très vigilants pour ne jamais être “emportés à la dérive” ni développer un “cœur mauvais qui manque de foi, en se détournant du Dieu vivant”. — Héb. 2:1 ; 3:12.
7. Comment peut-on identifier les nombreux “fils” mentionnés dans Hébreux 2:10 ?
7 Jusqu’ici tout va bien. Nous n’avons aucune difficulté à reconnaître que le Fils bien-aimé de Dieu est digne d’avoir été élevé à une telle position glorieuse ; mais que dire de la déclaration suivante très importante de Paul, stipulant qu’‘il convenait, (...) en amenant beaucoup de fils à la gloire, de rendre parfait par les souffrances le Principal Agent de leur salut’ ? (Héb. 2:10.) Qui sont ces nombreux “fils” ? S’agit-il de certains des saints anges méritant un honneur spécial ? Non, la clé permettant de répondre se trouve dans le Hé 2 verset 16, où nous lisons : “Car, certes, ce ne sont pas les anges qu’il [Jésus] assiste, mais il assiste la postérité d’Abraham.” Il s’agit donc de la “postérité d’Abraham”. Pour identifier cette classe, il suffit de nous référer à l’explication de l’apôtre dans Galates 3:16, 26, 29, où après avoir déclaré que la promesse n’a pas été dite à de nombreuses postérités mais à une seule, “‘et à ta postérité,’ qui est Christ”, il ajouta : “Vous êtes tous, en fait, fils de Dieu par votre foi en Christ Jésus. De plus, si vous appartenez à Christ, vous êtes vraiment la postérité d’Abraham, héritiers relativement à une promesse.” Nous apprenons donc que la postérité d’Abraham est en premier lieu Jésus-Christ, mais que dans son accomplissement élargi elle comprend la congrégation chrétienne, le “petit troupeau” ayant l’espérance céleste (Luc 12:32). Les membres de cette classe partagent dans une large mesure avec leur Chef les bénédictions spéciales promises qui découlent de l’obéissance apprise par les choses souffertes. Même si vous ne faites pas partie de cette classe limitée en nombre, vous êtes néanmoins concerné en tant que “brebis”, car, comme nous le verrons, toutes les “brebis” de Jéhovah adoptent en ce “temps de la fin” une attitude semblable avec les mêmes mobiles, et toutes sans exception doivent apprendre l’obéissance par les choses souffertes, particulièrement en ces “temps critiques, difficiles à affronter”. — II Tim. 3:1.
Le Principal Agent rendu parfait par les souffrances
8. a) Quelle a été la première action de Jésus en tant que Grand Prêtre et pourquoi ? b) Une aide supplémentaire est-elle nécessaire, et comment a-t-elle été donnée ?
8 Afin de comprendre pourquoi il a été approprié de rendre le ‘Principal Agent parfait (...) par les souffrances’, et comment cela s’est fait, nous vous suggérons de relier les diverses expressions rencontrées dans le contexte de ce passage qui traitent directement de cette question. Nous considérerons d’abord Hébreux 2:17, 18. Il y est expliqué que Jésus devait donc “être comme ses ‘frères’ à tous égards, afin de devenir un grand prêtre miséricordieux et fidèle dans les choses qui concernent Dieu, pour offrir un sacrifice propitiatoire pour les péchés du peuple”. Il devait en être ainsi en premier lieu pour fournir une base satisfaisante permettant à ces nombreux “fils” de Dieu, les “frères de Jésus”, d’être acceptés et de recevoir une position de justice aux yeux de Dieu. Mais ce n’est pas tout. Comme toutes les “brebis” de Jéhovah, ces créatures sont choisies parmi la famille humaine, accablée de nombreuses imperfections et infirmités, et ont besoin d’une aide supplémentaire de la part de leur Grand Prêtre miséricordieux, comme le montre la suite du verset : “Car, du fait qu’il a lui-même souffert quand il a été mis à l’épreuve, il est capable de venir en aide à ceux qui sont [également] mis à l’épreuve.” Nous commençons maintenant à discerner une des raisons principales de toutes les souffrances endurées par Jésus lorsqu’il était sur la terre. Ainsi, il peut nous secourir, étant ‘capable de nous venir en aide’ lorsque nous en avons besoin. Bien qu’ayant été élevé à une très haute position à la droite de Dieu, il n’est ni distant ni impersonnel. Cela implique des relations étroites, et c’est très encourageant.
9. a) De quelle façon et dans quelle mesure Jésus peut-il comprendre nos faiblesses ? b) Quels bienfaits en retirons-nous ?
9 Considérons maintenant Hébreux 4:15, 16, où nous trouvons un réconfort et un encouragement supplémentaires. Paul nous dit que “nous n’avons pas un grand prêtre qui est incapable de compatir à nos faiblesses, mais quelqu’un qui a été éprouvé à tous égards comme nous-mêmes, mais sans péché”. Voilà qui nous rapproche de notre Grand Prêtre. Il peut comprendre non seulement nos limites, mais aussi nos faiblesses. Il sait ce que signifie faire face à de nombreuses pressions qui font tomber les uns et écartent les autres de la voie de l’obéissance parfaite. Ces pressions viennent soit de l’opposition qui provoque la crainte soit de tentations qui suscitent de mauvais désirs. Il a été “éprouvé à tous égards comme nous-mêmes”, bien qu’il n’ait pas trébuché ni abandonné le moins du monde. Il est réconfortant de savoir qu’“il est capable de traiter avec modération les ignorants et les égarés”, comme le faisaient les grands prêtres d’Israël, bien qu’il n’ait pas besoin d’offrir un sacrifice pour ses propres péchés comme ceux-ci devaient le faire (Héb. 5:2, 3). Cela nous fait éprouver les mêmes sentiments que Paul qui écrivit ensuite : “Approchons-nous donc avec franc-parler du trône de la bonté imméritée, afin d’obtenir miséricorde et trouver bonté imméritée, pour une aide en temps opportun.” Les deux textes d’Hébreux 2:18 et 4:16 sont vrais, chacun selon son optique. D’une part, notre Grand Prêtre est prêt à venir à notre secours et à nous offrir son aide lorsque nous sommes mis à l’épreuve. D’autre part, nous pouvons toujours nous approcher librement du trône de la bonté imméritée de Dieu avec une confiance absolue et l’assurance de recevoir une aide bienveillante au moment opportun.
10. a) Comment savons-nous que les souffrances de Jésus étaient réelles et intenses ? b) Quel a été pour lui le résultat de cet épreuve suprême ?
10 Ayant retracé les grandes lignes de l’argumentation de Paul et compris certaines de ses excellentes pensées, revoyons une fois encore ses paroles rapportées dans Hébreux 5:8-10. Juste avant, il nous rappelle que les souffrances de Jésus étaient réelles et aiguës, et qu’il “a présenté des supplications et aussi des requêtes à celui [Dieu] qui pouvait le sauver de la mort, avec de fortes clameurs et des larmes”. C’était effectivement une épreuve surhumaine. Nous trouvons ensuite cette déclaration clé : “Bien qu’il fût Fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ; et après avoir été rendu parfait, il est devenu cause du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent.” Ensuite, Paul donne la raison principale de cette épreuve, disant : “Parce qu’il a été précisément appelé par Dieu grand prêtre selon la manière de Melchisédek.” Il était alors pleinement qualifié.
11. Comment l’obéissance est elle mise en évidence dans Hébreux 5:9, ainsi que dans la mission que Jésus confia à ses disciples ?
11 Remarquez que l’accent est mis sur l’obéissance. Non seulement Jésus a dû apprendre à obéir et démontrer son obéissance, mais il est responsable du salut uniquement “pour tous ceux qui lui obéissent” et non pour ceux qui se contentent de se confier en lui. Seuls ceux qui apprennent l’obéissance dans l’épreuve, laquelle implique des souffrances, reçoivent la bénédiction attachée à l’obéissance, savoir le salut éternel. Jésus confirma nettement cela après sa résurrection, lorsqu’il était pleinement qualifié. Confiant une mission à ses disciples, il leur dit tout d’abord : “Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre”, ce qui signifie qu’il a le droit d’exiger l’obéissance. Puis il ajouta : “Allez donc et faites des disciples (...), les enseignant à observer [à garder et à appliquer avec obéissance] toutes les choses que je vous ai ordonnées.” Il ne formulait ni une requête ni une suggestion ; il donnait un ordre. L’obéissance à Jésus ne peut être écartée, ni par nous-mêmes ni par ceux que nous avons le privilège d’instruire, bien que cela doive être contrebalancé par la miséricorde et les autres fruits de l’esprit, comme c’est le cas de notre Grand Prêtre. Il n’y a pas lieu d’être effrayé ; en réalité, c’est plutôt un grand soutien, car Jésus ajouta : “Et voici, je suis avec vous [vous soutenant de tout mon pouvoir] tous les jours jusqu’à la clôture du système de choses.” Que pouvons-nous désirer de plus ? — Mat. 28:18-20.
12. a) Quel principe fondamental souligne l’importance de l’obéissance ? b) Selon la lumière de la Parole de Dieu, de quelle valeur est l’épreuve de l’obéissance ?
12 Il nous faut maintenant considérer ces questions importantes : Comment Jésus a-t-il appris l’obéissance ? Comment a-t-il été rendu parfait ? La question de l’obéissance implique un principe ou une vérité fondamentale qui concerne non seulement Jésus et les membres de la postérité d’Abraham, mais toutes les créatures intelligentes de Dieu. Cette grande vérité est liée à la souveraineté universelle, légitime et juste, de Jéhovah sur toutes ses créatures. Chacun doit démontrer qu’il s’y soumet complètement en se montrant obéissant, quelle que soit l’épreuve provoquée ou permise par Jéhovah. La première épreuve eut lieu en Éden, la dernière aura lieu après le Règne millénaire du Christ (Rév. 20:7-10). Dans chacun des cas, la Bible indique que l’épreuve ne peut être prise à la légère, et personne ne doit penser que le succès est acquis d’avance. L’épreuve est réelle et révèle la condition de cœur qui provoque l’obéissance ou la désobéissance à la volonté expresse de Jéhovah. Êtes-vous disposé à accepter sans réserve la souveraineté de Jéhovah sur vous, sur votre cœur, votre esprit et votre vie tout entière ?
13. Quels sont les deux sens du mot perfection tel qu’il est employé dans la Bible et dans le langage courant ?
13 Avant de continuer notre discussion sur l’obéissance, examinons la question de la perfection. Pour bien comprendre, il nous faut tout d’abord savoir que tant dans la Bible que dans le langage courant, le mot perfection est utilisé dans deux sens. 1) Lorsque nous disons que quelque chose est parfait, cela signifie parfois qu’il est sans défaut et ne peut se dérégler. C’est un objet entièrement développé et terminé. Ce mot est ainsi employé dans son sens absolu et final. Cela est vrai en premier lieu de Jéhovah. La Bible déclare à son sujet : “Il est le rocher ; ses œuvres sont parfaites, car toutes ses voies sont justes ; c’est un Dieu fidèle et sans iniquité, il est juste et droit.” (Deut. 32:4). 2) Cependant, on parle souvent de la perfection dans un sens relatif ou limité ; c’est-à-dire que la perfection est limitée à un certain domaine. Par exemple, un diamant synthétique est parfait pour une perceuse électrique, mais pas pour une bague de fiançailles.
14. a) Comment Ève a-t-elle manqué le but de la perfection, et quelle question cela a-t-il soulevée ? b) Quelle qualité et quelle faculté particulières ont été données à l’homme pour magnifier le dessein de Dieu à son égard ?
14 À ce propos, prenons le cas biblique d’Adam et Ève qui implique également la question de l’obéissance. Dans son domaine, l’homme jouissait de la perfection au sens relatif ; il était parfaitement conçu pour exercer l’autorité en réalisant le dessein du Créateur concernant la terre et sa famille. À l’intérieur de ses limites, la femme était parfaitement conçue pour être une mère et la compagne idéale de son mari. Mais elle s’engagea très rapidement sur une mauvaise voie. Elle pécha, c’est-à-dire qu’elle manqua le but de la perfection. Comment cela ? Elle alla au-delà des attributions qu’elle avait reçues de Dieu et chercha à exercer une qualité que Dieu n’avait accordée qu’à son mari, en agissant de son propre chef. Elle désobéit à son mari et à son Créateur. C’est alors que surgit cette question très ancienne : S’ils étaient réellement parfaits, comment ont-ils pu pécher apparemment si rapidement et si facilement ? N’oubliez pas que chacun d’eux avait d’autres qualités merveilleuses et parfaites, savoir la liberté de penser et d’agir, la possibilité éventuelle de réfléchir et de raisonner selon sa propre conception des choses et la faculté de tirer des conclusions personnelles et de prendre ses propres décisions. Ils avaient une parfaite liberté de choix. En réalité, s’ils n’avaient pas eu la possibilité d’obéir ou de désobéir, c’est-à-dire de choisir, ils auraient alors été imparfaits selon le point de vue de Dieu. Remarquez bien que le dessein divin consiste à remplir la terre d’hommes et de femmes qui ne se contentent pas d’obéir, mais qui ont passé victorieusement l’épreuve de leur attachement et de leur loyauté volontaires et profonds envers lui, en reconnaissant sa souveraineté légitime. Il ne désire pas que nous lui rendions un culte et un service automatiques, mécaniques, obligatoires ou forcés. Au contraire, il veut que nous le servions d’une façon intelligente et volontaire, poussés spontanément par un cœur rempli d’amour.
15. a) Comment la Bible explique-t-elle le développement du péché depuis son début ? b) Comment la liberté de choisir doit-elle être considérée et appréciée ?
15 Ainsi, l’homme a perdu sa perfection parce qu’il cultiva de mauvaises pensées. Ève puis Adam choisirent délibérément de méditer assez longtemps sur de mauvaises choses, si bien que celles-ci prirent racine en eux et les incitèrent à faire le mal. C’est exactement ce que dit la Bible en ces termes : “Chacun est éprouvé en étant attiré et séduit par son propre désir [c’est-à-dire qu’il décide d’en faire son désir bien que, comme dans le cas d’Ève, ce ne soit peut-être pas son intention au départ]. Puis, quand le désir est devenu fécond, il donne naissance au péché.” (Jacq. 1:14, 15). Ce principe est véridique pour toute créature, qu’elle soit parfaite ou non. Si nous affirmons qu’un homme parfait ne peut pas faire le mal, nous sommes obligés de dire qu’un homme imparfait est incapable de rester sur la voie droite, en particulier lorsqu’il est soumis à des pressions. Cependant, nous voyons aujourd’hui de nombreuses personnes imparfaites rester attachées à la droiture en obéissant à Dieu même si cela leur apporte des souffrances, tandis que d’autres recherchent délibérément la mauvaise voie ou s’y laissent entraîner. Il est bien de comprendre que nous devons faire un choix tout comme les enfants d’Israël à qui Dieu avait déclaré : “Vois, (...) j’ai mis devant toi la vie et la mort (...). Choisis (...).” (Deut. 30:15, 19). Le fait d’être imparfaits ne les empêcha pas de choisir. Ayant une bonne intelligence de la perfection et de l’obéissance, nous sommes aidés et encouragés à acquérir le point de vue exact concernant notre responsabilité et les privilèges qui sont offerts à chacun de nous. Il est vrai que nous sommes imparfaits, mais même après six mille ans de péchés et d’imperfections, nous avons toujours dans une large mesure la liberté de penser et de décider. C’est un cadeau de grande valeur qui implique une lourde responsabilité. Nous devons prêter plus que l’attention ordinaire à la manière dont nous l’utilisons.
16. a) Pendant et avant sa présence sur la terre, en quel sens Jésus était-il parfait dans un sens relatif ? b) Quelle fonction élevée allait lui être confiée, et quelles qualités exige-t-elle ?
16 Cela est également vrai dans le cas de Jésus. À son sujet, on pouvait parler de perfection dans un sens relatif ou limité. Lorsqu’il est né sur la terre, il était un petit enfant parfait, mais rien de plus qu’un nouveau-né. Quand à l’âge de douze ans il questionnait les enseignants du temple, il était un jeune garçon parfait, mais seulement un jeune garçon (Luc 2:41-52). De même, durant son existence préhumaine, il était un parfait “maître-d’œuvre” de Dieu (Prov. 8:30, Jé), mais celui-ci prévoyait pour lui une position beaucoup plus élevée qui exigerait une perfection éprouvée et supérieure, ainsi que la loyauté et la maturité. C’est pourquoi, avant que le Fils de Dieu soit élevé à cette haute fonction de Roi et de Grand Prêtre, il convenait qu’il suive ce processus requis, qu’il reçoive la formation et l’éducation nécessaires et qu’il endure la discipline et l’épreuve indispensables, afin d’être rendu parfait pour cette fonction élevée, sans la moindre possibilité d’échec.
17. De quelle manière l’obéissance de Jésus a-t-elle été éprouvée de façon décisive lorsqu’il était sur la terre ?
17 La question de l’obéissance entre également en ligne de compte. Il est vrai que Jésus s’était toujours montré obéissant avant de venir sur la terre, mais son obéissance n’avait jamais été soumise à de sévères épreuves. Lorsqu’il combattit des créatures spirituelles, le ‘chef de Perse’ aux jours de Daniel et auparavant Satan lui-même à propos du corps de Moïse, il ne fut pas vaincu par ses ennemis (Dan. 10:13 ; Jude 9). Il ne dut pas payer un grand prix pour rester obéissant. Cependant, lorsqu’il vint sur la terre et commença son ministère, le service du champ, il en fut tout autrement. Depuis le Jourdain jusqu’au Calvaire, il fut sans cesse mis à l’épreuve avec de grandes souffrances. Après une rencontre directe avec le Diable au désert, il dut faire face aux groupes religieux hostiles qui cherchèrent à se saisir de lui jusqu’à ce qu’ils parviennent à leurs fins. Il passa par de durs moments “avec de fortes clameurs et des larmes”. Ce fut une épreuve terrible. Finalement, il fut meurtri à mort comme dans un étau entre ces groupes religieux et Rome. Cependant, il ne fut pas meurtri ou brisé en esprit ou dans son intégrité et sa parfaite obéissance à son Père céleste. — Mat. 4:1-11 ; Héb. 5:7.
18. Quelles bénédictions Jésus a-t-il retirées de tout ce qu’il a souffert et enduré, et quels bienfaits cela a-t-il procurés à d’autres ?
18 Jésus avait toujours eu la foi, mais elle était maintenant une qualité éprouvée. Il s’était toujours montré aussi ferme que l’acier, en faisant preuve de loyauté et de constance, mais il était maintenant comparable à l’acier trempé, durci au feu. Nous pouvons donc mieux comprendre pourquoi il était nécessaire que Jésus apprenne par l’expérience ce que signifie être obéissant dans l’adversité et dans les souffrances extrêmes. C’était en premier lieu à cause de la position unique qui lui était réservée à la droite de Dieu, toutes choses devant lui être soumises. De plus, nous comprenons qu’en faisant preuve d’une telle endurance fidèle il fut rendu parfait dans un sens plus large et plus profond que jamais auparavant. Il était pleinement qualifié en tant que Grand Prêtre pour nous venir en aide au moment opportun, devenant ainsi responsable du salut final d’abord des nombreux fils obéissants appelés à être avec lui sur son trône céleste et ensuite des nombreux autres humains pour qui il goûta la mort. Ces derniers doivent eux aussi apprendre ‘qu’au nom de Jésus tout genou doit fléchir’ en signe de soumission, parce que Dieu a accordé avec bienveillance la “position supérieure” à son Fils fidèle. Évidemment, tout cela est pour “la gloire de Dieu le Père”. — Phil. 2:5-11.
19. Comment savons-nous que Jésus n’était pas obligé d’accepter ces épreuves, et comment cela a-t-il été annoncé ?
19 Il est une autre chose concernant Jésus qui mérite notre attention. Il n’était pas obligé d’affronter les épreuves. Il choisit volontairement d’entreprendre ce ministère qui incluait la condamnation publique de la fausse religion et des traditions de son époque, sachant fort bien que cela lui attirerait les foudres de ses ennemis. Son attitude d’esprit et sa détermination avaient été annoncées en ces termes : “J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé. J’ai été fort affligé.” Par-dessus tout, Jésus avait foi au Royaume de Dieu et était convaincu qu’il serait intronisé comme Roi. Sur la base de cette foi, il ‘parla’ et ‘rendit témoignage à la vérité’ en toutes occasions. Par suite, il ‘fut fort affligé’. Avant sa mort, il pouvait donc dire : “Les cordeaux de la mort m’avaient environné, et les détresses du shéol m’avaient atteint ; j’avais trouvé la détresse et le chagrin.” Il put dire en même temps : “J’accomplirai mes veux envers Jéhovah en présence de tout son peuple.” Il était le plus éminent serviteur loyal de Jéhovah et, à ce moment-là, il éprouva vraisemblablement un grand réconfort au souvenir de ces paroles : “Elle a du prix aux yeux de Jéhovah, la mort de ses fidèles.” — Ps. 116:3, 10, Da ; 116:11-15, AC ; 2:6 ; Jean 18:37.
20. Outre le fait que le ministère de Jésus nous procure des bénédictions, sous quel autre angle devons-nous également le considérer et nous y intéresser ?
20 Comme nous l’avons déjà montré, le fait que Jésus a appris l’obéissance dans les difficultés n’a pas été profitable à lui seul, car il est également capable de servir en notre faveur comme Grand Prêtre, mais sous certains rapports il nous a aussi donné un modèle à suivre. Cela est vrai de ceux qui espèrent vivre dans le paradis terrestre restauré aussi bien que de ceux qui ont l’espérance d’être assis avec Jésus sur son trône céleste. Nous désirons examiner plus profondément cette question avec vous ; nous vous invitons donc à y accorder votre attention. Nous pensons que vous vous sentirez concerné ; mais peut-être direz-vous comme beaucoup : Je ne peux m’y intéresser sous cet angle. C’était très bien pour Jésus, car il était parfait. Je suis trop conscient de mes imperfections qui m’empêchent de faire plus qu’accepter avec reconnaissance les bienfaits du sacrifice rédempteur de Jésus. Est-ce là un bon raisonnement ? Cette façon de penser est-elle correcte ?