Coup d’œil sur le monde
Le danger des fractions de sang
À la suite des décès survenus en mai dernier dans un hôpital parisien chez des malades qui avaient reçu de l’albumine, le Centre national de transfusion sanguine avait suspendu la préparation des produits, dont toutes les unités appartenant au même lot ont été retirées. Le Figaro s’interroge sur cette affaire qui “pose avec acuité la question de savoir jusqu’à quel moment les médecins ont le droit de se taire”. Pourtant, les victimes n’avaient que deux points communs: “Elles venaient de subir une grave opération, et surtout elles avaient toutes reçu, à l’occasion de l’intervention, une solution d’albumine à 4 % (c’est-à-dire du plasma) provenant d’un même lot fourni par le Centre national de transfusion sanguine. (...) Huit morts en 48 heures, c’était trop. Et l’on estimait, même si l’on assurait ‘ne pas vouloir se décharger sur le Centre national de transfusion sanguine’ qu’il n’existait actuellement pas d’autre hypothèse que celle d’une contamination par l’albumine dont, soulignait-on, ‘l’Assistance publique ne contrôle pas l’état, l’aseptisation étant effectuée avant livraison par le Centre national de transfusion sanguine’.” Le ministre de la Santé, Madame Simone Veil, a annoncé que “désormais, les produits utilisés dans les transfusions sanguines feront l’objet d’un contrôle qui, jusqu’alors, n’existait que pour les médicaments”. À l’occasion de ces décès, le journal rappelait qu’“en France, on consomme 4 200 000 unités de sang par an (...). [Les donneurs] sont nombreux: 78,8 pour 1 000 habitants. La France vient en deuxième position en Europe pour le don bénévole, derrière la Suisse (85 pour 1 000). (...) Le sang est utilisé sous deux formes: le sang total et les concentrés globulaires. L’utilisation du sang total se réduit de plus en plus aux interventions où (...) le malade saigne ou pour la circulation extra-corporelle. Actuellement, 37 % du sang est utilisé sous cette forme. (...) Le sang recueilli est donc, maintenant, en majorité travaillé, décomposé, pour être utilisé dans des cas bien précis. On isole le plasma. Il est, soit congelé, soit fractionné. Fractionné, il sert surtout à la fabrication des immunoglobulines qui sont les supports des anticorps. (...) On fabrique depuis longtemps l’albumine à 20 % qui sert notamment à empêcher la perte de plasma chez les grands brûlés. De nombreux réanimateurs l’utilisaient en la diluant pour remplacer la masse plasmatique. D’où la fabrication d’une albumine à 4 %, mise en cause dans l’accident survenu à la Pitié, et dont la fabrication est momentanément interrompue. C’est un plasma de remplissage. La demande est de 450 000 litres par an”.
Une tribu amazonienne inconnue
Les Indiens caripunas du Brésil ont signalé l’existence d’une tribu encore inconnue, les Capivaris. D’après le journal O Estado de São Paulo, ces Indiens n’ont jamais eu de contact avec l’homme blanc. Ils sont séparés de la civilisation par la jungle amazonienne et par cinq larges fleuves. Le Fonds national pour les Indiens a projeté d’entrer en contact avec eux cette année, après la saison des pluies. Un responsable de ce Fonds a déclaré qu’il y a encore plus de 3 000 Indiens avec lesquels son organisme n’a que des contacts très lâches ou bien dont la présence n’a été signalée que par d’autres Indiens.
Un spectateur perspicace
L’hebdomadaire Télérama a publié la réaction d’un lecteur à la suite d’une émission sur le “saint suaire”. Celui-ci écrivait: “J’ai été déçu. Des savants ont suivi méticuleusement les Évangiles pour retrouver les traces de la Passion sur le corps d’un supplicié; ils en ont conclu qu’elles étaient si précises qu’elles ne pouvaient être l’œuvre d’un faussaire. Quand ils sont arrivés à l’ensevelissement, ils ont pratiquement laissé les Évangiles de côté. Or, c’est l’essentiel. Le corps de Jésus a-t-il été enveloppé (grec entulisso, Math. 27, :59, Luc 23, :53) ou roulé (grec eneilêo, Marc, 15, :46) provisoirement dans un linceul sans aromates? A-t-il été enseveli ‘selon la coutume des Juifs’ [Jean 19:40; 20:5-7], embaumé avec les 100 livres d’aromates apportées par Nicodème, et lié (grec, deô) avec des othonia? On a glissé sur le sens de ce mot. Dans mon dictionnaire, il signifie ‘petit morceau de linge, bande’. Le latin a traduit Linteum, dans mon dictionnaire ‘toile de lin, linge, morceau de linge’. Une chose est sûre: quand Pierre et Jean sont entrés dans le tombeau vide, ils ont vu les ‘othonia’ par terre, et le soudarion ‘qui avait recouvert la tête’ dans un autre endroit. Donc il y avait au moins deux pièces, dont une pour la tête. Alors il faut choisir: si Jean dit la vérité, le ‘suaire’ (en réalité un linceul) est sûrement un faux; si le suaire est authentique, c’est le rédacteur de l’Évangile selon Saint-Jean qui a fabulé, puisqu’il se proclame ‘celui qui a vu et en a donné témoignage’.”
La vitamine C et le cancer
Le chirurgien en chef de l’hôpital Torigai de Fukuoka, au Japon, affirme que la vitamine C prolonge la survie des cancéreux au stade terminal. Durant quatre ans, il a administré cette vitamine à 99 patients dont l’état était jugé désespéré, à raison de 1,5 g quotidien pour 44 malades et 29 g pour les 55 autres. Le Daily Yomiuri de Tokyo rapporte que “depuis août 1978, la survie moyenne des patients après le début de la cure de vitamine C était de 201 jours dans le second groupe et seulement de 43 jours dans le premier”. Selon le médecin, cinq des malades du second groupe sont toujours en vie trois ans après. Ces résultats correspondraient étroitement, dit-on, à ceux du prix Nobel de chimie Linus Pauling, qui a administré l’an dernier de la vitamine C à un groupe de cancéreux arrivés au stade terminal en Écosse. Le célèbre lauréat déclare qu’ils ont survécu quatre fois plus longtemps que les patients qui n’avaient pas reçu cette vitamine.
Du beurre sans étiquette
L’agence Tass rapporte que des archéologues ont découvert une grande jarre d’argile remplie de beurre fait il y a environ 1 000 ans. Ce beurre a été retrouvé à trois mètres de profondeur dans la ville d’Aktobe, en Asie centrale. Il paraît que sa couleur et son odeur sont aussi agréables que lorsqu’on l’a enterré. L’agence soviétique ajoute: “C’est une découverte rare et elle nous permettra d’améliorer les méthodes de conservation à long terme des graisses naturelles.”
Un concours de virginité
Les anciennes traditions des Zoulous, la tribu noire la plus représentée en Afrique du Sud, exigent qu’une femme demeure chaste jusqu’à son mariage. Malheureusement, comme en bien d’autres endroits, ce critère a perdu de sa valeur. Vulindaba Ngcobo, le chef de la province orientale de Natal, a déclaré: “Il y a trop de débauche, d’enfants illégitimes et de prostitution parmi notre peuple, et nous devons extirper tout cela.” Ce chef de tribu sud-africain a offert un prix à la région placée sous sa juridiction qui pourrait produire le plus de vierges. À cette fin, il a fait procéder à des “tests de virginité” sur son territoire. De nombreuses célibataires zoulous ont été examinées par des femmes âgées et les vierges ont reçu un “certificat”. Le chef a déclaré: “Les examens sont obligatoires; toute jeune fille qui ne se présente pas à la hutte doit payer une amende de 40 rand [un peu plus de 200 FF]. Toute jeune fille qui échoue à cet examen doit payer une amende de 10 rand si l’on ne retrouve pas son séducteur. Si elle peut indiquer de qui il s’agit et qu’il reconnaît avoir défloré la jeune fille, il doit donner deux têtes de bétail aux parents de la demoiselle.”
La foi en Union soviétique
“La Pravda a récemment publié une étude sur les progrès de l’athéisme en Union soviétique”, explique le journal La Croix. Les croyants ne représenteraient plus aujourd’hui que 8 à 10 pour cent de la population. Sur la foi d’enquêtes sociologiques, la Pravda écrit que 97 pour cent des jeunes de moins de 20 ans sont athées et que 92 à 94 pour cent des jeunes de 21 à 30 ans le sont aussi. Le journal La Croix soulève quelques doutes sur ces chiffres “quand on sait qu’une réponse positive à la question ‘Êtes-vous croyant?’ risque de fermer aux jeunes l’entrée à l’université et l’accès aux études supérieures. (...) Il est naturellement impossible de vérifier ces chiffres puisqu’en URSS il n’y a pas de recensement des croyants. Le dernier recensement qui comportait la question: ‘Êtes-vous croyant?’ remonte à 1937. Selon des données qui n’ont jamais été publiées, plus de 60 % de la population aurait répondu: oui, en dépit de la persécution qui sévissait alors contre les croyants. ‘Les croyants, lisons-nous dans les Nouvelles de Moscou, ne sont pas recensés par les organes d’État. Ces données ne sont reflétées dans aucun document. C’est pourquoi, seuls les sondages sociologiques permettent de définir que les croyants représentent 10-20 % des ouvriers, 2,8 % des employés, 35-50 % des retraités, 43-53 % des ménagères. Ce sont surtout des gens de plus de 50 ans.’ Cette appréciation, pour discutable qu’elle nous paraisse, est plus nuancée que celle de la Pravda”.
La situation du quart monde
Le problème de la pauvreté dans le monde est-il en passe d’être résolu? Edouard Saouama, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, a répondu dernièrement que “non seulement la pauvreté persiste dans tous les pays en voie de développement, mais que, dans la plupart d’entre eux, elle est en accroissement”. Devant les responsables de l’alimentation de plus de 100 pays, il a dit: “Cet anachronisme est dramatique. Plus d’un milliard d’habitants des régions rurales vivent dans la pauvreté et la misère absolues. Plus de 450 millions de gens souffrent d’une grave malnutrition.”
L’ordinateur au bout de la ligne
Une société française de confiserie équipe ses 130 représentants d’un “terminal portable”. L’appareil a la taille d’une petite calculatrice, pèse 500 grammes, se branche sur n’importe quel combiné téléphonique et permet d’enregistrer directement une commande sur la mémoire de l’ordinateur central. “Cette organisation, explique L’Express, permettra à la société d’économiser les trois jours qui séparent, en moyenne, la prise de commande et son enregistrement effectif.”