“Lâchez vos filets pour une prise”
“Il dit à Simon : ‘Avance là où c’est profond, et lâchez vos filets pour une prise.’” — Luc 5:4.
1. En quels termes Salomon et Amos comparent-ils les hommes à des poissons ?
LA SAINTE Bible utilise le poisson pour figurer des hommes. Salomon, roi sage et réputé de Jérusalem, dont les trois mille sentences parlent des cèdres, de l’hysope, des animaux, des oiseaux, des reptiles et des poissons, déclara : “L’homme ne connaît pas non plus son heure, pareil aux poissons qui sont pris au filet fatal, et aux oiseaux qui sont pris au piège ; comme eux, les fils de l’homme sont enlacés au temps du malheur, lorsqu’il tombe sur eux tout à coup.” (Eccl. 9:12 ; I Rois 4:32, 33). Au neuvième siècle avant notre ère, Amos, s’adressant aux oppresseurs de son peuple, s’écria : “Le Seigneur, Jéhovah, a juré par sa sainteté que des jours viendront sur vous où l’on vous enlèvera avec des crocs, et vos enfants avec des hameçons.” (Amos 4:1, 2, AC). Les ennemis de Jéhovah Dieu ne manqueront pas d’être saisis comme de malheureux poissons qui sont brusquement attrapés alors qu’ils ne s’y attendent pas.
2, 3. a) Où et pourquoi Jésus se servit-il d’un bateau comme d’une estrade pour parler à la foule ? b) Qu’a-t-il déclaré dans sa parabole de la seine ?
2 Un jour après la Pâque célébrée en l’an 31 de notre ère, un bateau de pêche mouillé non loin du rivage de la mer de Galilée, en Orient, fut employé pour une raison tout autre que pour pêcher des poissons. Jésus-Christ s’en servit comme d’une estrade pour prononcer une série de paraboles prophétiques devant une grande foule de gens qui l’avait pratiquement obligé à monter dans le bateau et à s’éloigner un peu de la rive. Ayant achevé son discours merveilleux, il renvoya les foules, revint à terre et entra dans une maison. Ses disciples vinrent vers lui et lui demandèrent d’expliquer la parabole qu’il avait prononcée au sujet d’un champ de blé qui avait été sursemé de mauvaises herbes par un ennemi. Jésus leur en fournit l’explication puis il ajouta plusieurs nouvelles comparaisons, y compris la parabole de la seine, qu’il donna en ces mots :
3 “Le royaume des cieux est encore semblable à une seine mise à la mer et qui rassemble des poissons de toute espèce. Quand elle est pleine, on la tire sur le rivage et, s’étant assis, on recueille ceux qui sont de qualité dans des récipients, mais ceux qui ne conviennent pas, on les jette. C’est ainsi qu’il en sera à la clôture du système de choses : les anges sortiront et sépareront les méchants des justes et ils les jetteront dans la fournaise ardente. C’est là qu’il y aura leurs pleurs et leurs grincements de dents.” — Mat. 13:47-50.
4. a) Que représentent les poissons “de qualité” qui sont recueillis dans des récipients ? b) Que représentent les poissons “qui ne conviennent pas” et qui sont rejetés ?
4 Toutes les comparaisons de Jésus relatives au Royaume des cieux ont trait aux chrétiens qui seront héritiers avec lui dans le Royaume céleste. En conséquence, les poissons “de qualité” qui sont recueillis dans des récipients et réservés à un usage profitable représentent ceux d’entre le genre humain qui se montrent dignes de régner avec Jésus-Christ dans le Royaume des cieux (Rév. 7:1-8 ; 14:1-5). Le Royaume de Dieu ou des cieux fut établi à la fin des temps des Gentils en 1914. Les fidèles apôtres et bon nombre des autres fidèles disciples de Jésus-Christ étaient déjà morts avant cette date. Dans ce cas, qui sont les poissons symboliques qui sont, figurément parlant, pêchés, triés et recueillis dans des récipients à l’époque de la clôture du système de choses, où nous sommes ? Ce sont les membres du faible reste des héritiers du Royaume, qui composent aujourd’hui la classe de l’“esclave fidèle et avisé” sur la terre (Mat. 24:45-47). Les poissons symboliques “qui ne conviennent pas” et qui sont détruits dans la fournaise ardente symbolique représentent ces chrétiens qui se montrent indignes de l’appel céleste, se révélant ainsi être des “méchants” qui méritent la destruction.
5. Que symbolisent les pêcheurs qui tirent la seine, et pourquoi ?
5 Dans cette parabole de la seine, qui sont les pêcheurs qui tirent la seine sur la plage et qui trient les poissons ? Ce sont les anges. Ce ne sont certes pas les chrétiens sur terre qui séparent les symboliques poissons de qualité de ceux qui ne conviennent pas, jetant ces derniers dans la fournaise ardente symbolique. Les chrétiens oints ne sont pas autorisés à déterminer qui est digne de faire partie du Royaume céleste de Dieu, ou quels sont ceux qui, en revanche, doivent être détruits éternellement. Ils ne sont pas juges de ceux qui sont devenus les serviteurs oints de Dieu (Rom. 14:4). Ce sont les anges accompagnant Jésus-Christ glorifié quand il entre en possession de son Royaume céleste, au terme des temps des Gentils, qui doivent effectuer cette œuvre de séparation sous la direction du Christ (Mat. 13:40, 41 ; 24:30, 31 ; 25:31, 32). Mais que représente la seine ?
6. Que représente la seine ?
6 Comme l’indique la parabole de Jésus, une seine ramasse sans distinction des poissons et toutes sortes de créatures marines. Or les Juifs, dont la nation avait contracté une alliance avec Jéhovah Dieu, n’avaient pas le droit de manger certains poissons, ni certaines autres créatures vivant dans l’eau (Lév. 11:9-12). C’est pourquoi les pêcheurs juifs devaient trier la prise ramenée par la seine. Ils devaient jeter tout ce qui était interdit par la Loi de Dieu. Compte tenu de tout cela, la seine doit symboliser un instrument dans les mains des saints anges travaillant sous la direction de Jésus-Christ. La seine symbolise l’organisation terrestre qui prétend être la congrégation de Dieu admise dans la nouvelle alliance contractée avec Dieu par Jésus-Christ, le Médiateur. Elle se dit l’Israël spirituel, la nation sainte qui est ointe de l’esprit de Dieu afin de régner avec Jésus-Christ dans le Royaume céleste. Elle comprend les vrais adeptes et les faux ou infidèles adeptes du christianisme. Logiquement, elle englobe la chrétienté, avec ses centaines de milliers de prétendus chrétiens appartenant à des centaines de sectes qui se disent chrétiennes.
7. Pour que la seine symbolique ramasse des poissons de toute espèce, qui doit être employé sous la direction des anges, et comment les poissons “de qualité” ont-ils été ramassés ?
7 Certes, la seine symbolique est entre les mains des anges, qui travaillent comme une équipe. Mais, pour que la “seine” ramasse des poissons symboliques de toute espèce, les membres de l’organisation qu’elle représente doivent travailler. Au nom du christianisme, ils doivent effectuer sur la terre une œuvre de rassemblement. Les anges célestes effectuent une œuvre qui est exclusivement invisible, alors que les membres de l’organisation figurée par la “seine” travaillent directement et visiblement. Seule une petite minorité des membres de cette organisation ou “seine” pêche conformément aux instructions que Dieu a données par le Christ, et en harmonie avec les principes bibliques. Il s’ensuit que seuls ces quelques ouvriers ramasseraient des “poissons” de qualité, de vrais chrétiens dignes de faire partie du Royaume céleste. À la “clôture du système de choses”, où nous nous trouvons depuis la fin des temps des Gentils en 1914, ce fait devait être rendu manifeste par les anges célestes travaillant sous la direction du Christ. Les anges ont recueilli les “poissons” de qualité dans des récipients symboliques.
8. Comment ce poisson “de qualité” a-t-il été réduit en captivité par Babylone la Grande dans les années 1914-1918 ?
8 Des années avant le commencement de la “clôture du système de choses” en 1914, les “poissons” de qualité ou vrais chrétiens commençaient déjà à être rassemblés du milieu de la chrétienté. Ils étaient réunis çà et là autour du globe au sein de congrégations séparées de la chrétienté. Puis survint la Première Guerre mondiale, livrée entre 1914 et 1918, principalement par les nations de la chrétienté. Au cours de ce conflit, les congrégations de ces vrais chrétiens voués et baptisés, qui avaient été mises à part, furent réduites en captivité par la chrétienté. Mais comme la chrétienté est la partie la plus puissante de l’empire religieux appelé Babylone la Grande, leur captivité ressemblait à celle des Juifs déportés dans l’antique Babylone après la destruction de Jérusalem en l’an 607 avant notre ère. Mais ces chrétiens allaient-ils rester en captivité ?
9. Pourquoi la “clôture du système de choses” n’était-elle pas une période de temps où le poisson “de qualité” devait rester captif de Babylone la Grande ?
9 Non ! En 1914, la Première Guerre mondiale éclata et les temps des Gentils prirent fin, ce qui marqua le commencement de la “clôture du système de choses”. D’après la parabole de Jésus relative à la seine, c’est au cours de cette période de temps qu’une séparation devait se produire parmi ceux qui se disaient héritiers oints du “royaume des cieux”. L’heure était arrivée où les anges célestes sous les ordres du Christ devaient se mettre à l’œuvre, tirer la seine symbolique sur la plage et trier les poissons, jetant ceux qui ne convenaient pas et recueillant dans des récipients ou congrégations les poissons “de qualité” approuvés par la loi de Dieu. C’est exactement ce que les anges ont fait.
10. a) Quand le poisson “de qualité” a-t-il commencé d’être délivré de Babylone la Grande, et comment ? b) Que font déjà les poissons “qui ne conviennent pas”, et pourquoi ?
10 À partir du printemps de 1919, les vrais chrétiens détenus en exil par Babylone la Grande commencèrent à en être délivrés. Du haut du ciel cet appel fut lancé : “Sortez d’elle, mon peuple, si vous ne voulez pas participer avec elle à ses péchés, et si vous ne voulez pas recevoir de ses fléaux.” (Rév. 18:4). Babylone la Grande est l’empire mondial de la fausse religion d’origine babylonienne, et elle comprend la chrétienté, qui a essayé de mêler le christianisme à la religion babylonienne. Il s’ensuit que l’appel venu du ciel invitait aussi les chrétiens à sortir de la chrétienté. Les centaines de millions de poissons symboliques “qui ne conviennent pas” parce qu’ils demeurent dans la chrétienté seront bientôt jetés dans la “fournaise ardente” symbolique et complètement détruits. Ces chrétiens hypocrites se dirigent déjà vers la destruction, puisqu’on commence à entendre “leurs pleurs et leurs grincements de dents”. (Mat. 13:50.) Pourquoi ? C’est qu’ils n’ont pas quitté la grande Babylone, comme Dieu l’a ordonné à ses vrais serviteurs ; aussi participent-ils à ses péchés et commencent-ils déjà à recevoir un avant-goût de ses fléaux destructeurs. Sous peu, à l’heure fixée par Dieu, ils périront avec Babylone la Grande et ses amants politiques.
11. Quelle proportion de ceux qui se disaient chrétiens est sortie de Babylone le Grande, et comment ces chrétiens ont-ils été recueillis “dans des récipients” ?
11 Dès 1919, à la différence des amis de Babylone la Grande, les chrétiens oints, témoins de Jéhovah, répondirent à l’appel céleste. Parmi tous ceux qui se disaient chrétiens, ils ne formaient qu’une minorité, un faible reste des membres de la vraie congrégation chrétienne que Jésus-Christ a bâtie au cours des dix-neuf siècles écoulés (Mat. 16:18 ; Actes 2:1-42). Sous la direction des anges, ils ont été recueillis en quelque sorte “dans des récipients”, c’est-à-dire au sein des congrégations des chrétiens libérés, où ils sont réservés au service de Jéhovah, le Dieu et Père de Jésus-Christ.
12. Pourquoi le reste des poissons symboliques “de qualité” n’a-t-il pas été enlevé immédiatement au ciel ?
12 Bien que ce reste des symboliques poissons “de qualité” espèrent participer au “royaume des cieux”, ils n’ont pas été enlevés immédiatement au ciel, contrairement à leur attente. Au cours de cette “clôture du système de choses”, ces chrétiens devaient accomplir une œuvre sur la terre avant la fin de Babylone la Grande, de ses amants politiques et des armées de ces derniers.
13. a) Outre le témoignage qu’elle produit, que provoque encore la proclamation du Royaume ? b) Pourquoi l’œuvre commencée au temps des apôtres devait-elle se poursuivre après 1919 ?
13 À l’heure actuelle, l’œuvre vraiment chrétienne accomplie par les membres du reste est connue partout, car ils l’ont étendue jusqu’aux extrémités de la terre, conformément à ces paroles de Jésus : “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations.” (Mat. 24:14). Les prédicateurs du Royaume ne se bornent pas à rendre témoignage à toutes les nations. La prédication du Royaume provoque aussi une séparation, sous la direction des anges (Mat. 24:30, 31, 40-42). Cette œuvre de séparation n’était pas achevée en 1919, l’année de la libération. Pour que le nombre prédestiné de 144 000 héritiers du Royaume soient rachetés de la terre, d’autres poissons symboliques “de qualité” devaient être pêchés et recueillis dans les “récipients” ou congrégations. L’œuvre que Jésus-Christ avait commencée aux jours de ses douze apôtres devait se poursuivre jusqu’à l’actuelle “clôture du système de choses”. Cette œuvre consistait à pêcher, et une bonne prise était assurée !
UNE PRISE MIRACULEUSE !
14. a) Quelle était la profession de quelques-uns des disciples de Jean-Baptiste, et dans quelles circonstances Jésus a-t-il rencontré quatre d’entre eux sur les bords de la mer de Galilée ? b) Quel était le meilleur moment pour exercer leur métier ?
14 Il y a dix-neuf cents ans, plusieurs apôtres de Jésus étaient des pêcheurs qui exerçaient leur profession sur la mer de Galilée. Ils étaient disciples de Jean-Baptiste, et quelques jours après son baptême dans l’eau, Jésus-Christ fit leur connaissance dans la haute vallée du Jourdain, vers la fin de l’an 29 de notre ère (Jean 1:35-44). Quelques mois plus tard, au cours de l’année suivante, Jésus rencontra de nouveau ces pêcheurs professionnels au bord de la mer de Galilée. Jean-Baptiste avait déjà été incarcéré par le roi Hérode, et Jésus avait commencé à prêcher le même message que Jean-Baptiste, savoir : “Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.” (Mat. 4:12-17). Un jour, Jésus annonçait le Royaume de Dieu à des foules de gens réunis sur le rivage de la mer de Galilée, près d’un endroit où quatre pêcheurs professionnels avaient travaillé péniblement avec leurs filets. À cette époque-là, les Juifs pêchaient le plus souvent avec toutes sortes de filets, dont quatre sont mentionnées dans la sainte Bible (Hab. 1:15, 16 ; Eccl. 9:12 ; Ps. 33:7, 8, Jé n. m.). Ils considéraient que le meilleur moment pour la pêche était la nuit, après le coucher du soleil et avant l’aube.
15, 16. a) À quelle occasion Jésus dit-il à Pierre et à ceux qui se trouvaient avec lui sur le bateau de lâcher leur filet pour une prise ? b) Quel en fut le résultat immédiat ?
15 Nous lisons dans Luc 5:1-10 : “Une fois, alors que la foule se pressait tout contre lui et écoutait la parole de Dieu, il se tenait près du lac de Genézareth [Galilée]. Et il vit deux bateaux amarrés sur le bord du lac, mais les pêcheurs en étaient sortis et lavaient leurs filets. Montant dans un des bateaux, qui était à Simon, il lui demanda de s’éloigner un peu de la terre. Puis il s’assit, et du bateau il enseignait les foules. Quand il eut cessé de parler, il dit à Simon : ‘Avance là où c’est profond, et lâchez vos filets pour une prise.’ Mais Simon répondit : ‘Instructeur, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais sur ton ordre, je vais faire descendre les filets.’ Eh bien, l’ayant fait, ils enfermèrent une grande multitude de poissons. En fait, leurs filets se déchiraient.
16 “Alors ils firent signe à leurs associés qui étaient dans l’autre bateau de venir les aider ; et ils vinrent, et on remplit les deux bateaux, au point que ceux-ci s’enfonçaient. À cette vue, Pierre tomba aux genoux de Jésus et lui dit : ‘Éloigne-toi de moi, Seigneur, parce que je suis un homme pécheur.’ Car l’étonnement l’avait envahi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause des poissons qu’ils venaient de prendre, et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, qui partageaient avec Simon.”
17, 18. a) En raison de ce qui s’était produit, qu’ont compris les quatre pêcheurs associés ? b) Pourquoi Jésus n’a-t-il pas agi conformément à la requête de Pierre, et qu’a-t-il fait ?
17 Il y avait d’autres hommes dans le bateau de Simon Pierre, notamment son frère André et vraisemblablement leur père Jean. Dans l’autre bateau il y avait Jacques et Jean avec leur père Zébédée et des hommes à gages. Pierre, André, Jacques et Jean comprenaient que Jésus avait opéré un miracle, puisqu’il leur avait permis de faire une prise énorme dans des eaux où ils n’avaient rien pris toute la nuit.
18 Cela renforça leur confiance en Jésus-Christ, qu’ils connaissaient déjà personnellement. Pierre, comprenant qu’il avait embarqué à bord de son bateau un saint homme de Dieu, et plus que jamais conscient de son état de pécheur, demanda au Seigneur Jésus de s’éloigner de lui. Mais Jésus n’avait nullement l’intention d’abandonner le bateau et de se trouver seul. L’heure était arrivée où il devait avoir des disciples fidèles qui le suivraient littéralement. C’est pourquoi Jésus apaisa la crainte que Pierre éprouvait à cause de ses péchés. Le récit poursuit en ces termes : “Mais Jésus dit à Simon : ‘Cesse d’avoir peur. Désormais ce sont des hommes que tu prendras vivants.’” En s’exprimant ainsi, Jésus comparait les hommes à des poissons. Mais en compagnie de qui Pierre devait-il prendre des hommes vivants, comme des poissons ? Il devait le faire en compagnie de Jésus-Christ lui-même, car Jésus demanda à Pierre de le suivre afin de pêcher des poissons plus grands, à savoir “des hommes (...) vivants”. Jésus invita aussi André, frère de Pierre, à le suivre dans cette nouvelle entreprise. Les deux hommes le suivirent.
19. Entre-temps, que commencèrent de faire Jacques et Jean, et pendant combien de temps ont-ils continué ainsi ?
19 Entre-temps, comme la prise miraculeuse de poissons avait déchiré leurs filets et avait failli faire couler les bateaux, ceux qui étaient associés à Pierre dans son entreprise de pêche sur la mer de Galilée, à savoir Jacques, Jean et leur père Zébédée, se mirent à raccommoder leurs filets. Alors Jésus, suivi de Pierre et d’André, avança le long du rivage et appela Jacques et Jean, qui se trouvaient dans leur bateau, en les invitant à le suivre pour se joindre à lui dans une entreprise de pêche plus importante. Ils acceptèrent cette invitation, car la Bible déclare : “Et ils ramenèrent les bateaux à terre et, abandonnant tout, ils le suivirent.” — Luc 5:10, 11.
20. Comment Matthieu et Marc décrivent-ils l’appel des quatre pêcheurs ?
20 L’apôtre Matthieu et le disciple Marc donnent une description plus concise de cet appel des quatre pêcheurs, néanmoins ils montrent que Jésus les invita directement, tous les quatre, à devenir des pêcheurs d’hommes. Marc 1:16-20 déclare : “Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, qui jetaient leurs filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Et Jésus leur dit : ‘Venez à ma suite, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes.’ Et aussitôt ils abandonnèrent leurs filets et le suivirent. Étant allé un peu plus loin, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, en fait, pendant qu’ils étaient dans leur bateau en train de raccommoder leurs filets ; et tout de suite il les appela. Et laissant leur père Zébédée dans le bateau avec les hommes à gages, ils partirent à sa suite.” — Mat. 4:18-20.
21. a) Pourquoi Jésus, un charpentier, était-il qualifié pour apprendre à ces quatre pêcheurs comment pêcher les hommes ? b) Quel exemple leur a montré qu’ils ne devaient pas s’inquiéter pour leur subsistance en tant que pêcheurs d’hommes ?
21 À cette occasion, Jésus lui-même avait pris quatre poissons ou hommes. Bien qu’il ait exercé le métier de charpentier à Nazareth, ville située assez loin de la mer, et non celui de pêcheur, Jésus savait comment prendre des poissons symboliques ou des hommes. Son activité de pêcheur d’hommes commença par l’incident que nous venons de relater, qui se produisit plus de six mois après qu’il eut été baptisé dans le Jourdain et oint de l’esprit saint de Dieu. Enseignant expérimenté, il savait aussi comment apprendre à ses disciples la bonne manière de pêcher les hommes et de les prendre vivants. Dans ce dessein, il appela les quatre pêcheurs professionnels et les invita à le suivre personnellement afin de recevoir une formation spéciale. À cet effet, ils devaient abandonner leur entreprise de pêche sur les bords de la mer de Galilée. Un pêcheur de métier peut vendre ses poissons pour gagner sa vie. Mais un pêcheur d’hommes ne peut subvenir à ses besoins en vendant les hommes qu’il prend. Comment donc Pierre, André, Jacques et Jean pouvaient-ils vivre comme pêcheurs d’hommes, en suivant continuellement le Seigneur Jésus-Christ, le plus grand Pêcheur ? N’oublions pas que Jésus lui-même avait tout abandonné quand il était allé trouver Jean-Baptiste pour se faire baptiser, et qu’il n’avait jamais repris son métier de charpentier. Pourtant, Jéhovah Dieu avait pris soin de ce Pêcheur d’hommes.
IL NE FAUT PAS S’INQUIÉTER POUR SA SUBSISTANCE
22. a) Pourquoi n’avaient-ils aucune raison de penser qu’ils ne réussiraient pas à pêcher des hommes ? b) Pourquoi cette œuvre consistant à pêcher des hommes ne s’arrêta-t-elle pas à la mort de Jésus ?
22 Ces anciens pêcheurs n’avaient aucune raison de penser qu’ils ne réussiraient pas à prendre des hommes, dès lors qu’ils agissaient sous la direction du Pêcheur principal, Jésus-Christ. À sa demande, Pierre et André avaient lâché avec foi leurs filets pour une prise dans des eaux de la mer de Galilée qui semblaient dépourvues de tout poisson, et pourtant ils avaient pris une telle quantité de poissons qu’ils durent demander l’aide de leurs partenaires Jacques et Jean. Puis leurs filets avaient commencé à se déchirer et la prise était tellement importante que les deux bateaux avaient failli couler. Or, si Jésus pouvait leur faire pêcher tant de vrais poissons munis d’écailles et de nageoires, il pouvait de même leur faire prendre des poissons symboliques, des hommes. La mort de Jésus sur le poteau de torture, qui survint à peu près trois ans plus tard, n’arrêta pas cette œuvre plus importante consistant à pêcher des hommes. Le troisième jour, il fut ressuscité d’entre les morts, ce qui lui permit de ranimer les opérations de pêche menées par ses fidèles disciples.
23. a) Du fait de la résurrection de Jésus dans le domaine spirituel, les apôtres avaient-ils plus de difficultés pour pêcher les hommes ? b) Comment sept disciples en vinrent-ils à se trouver sur les bords de la mer de Galilée après la résurrection de Jésus ?
23 Certes, Jésus était absent ou loin de ces derniers, qui se trouvaient encore dans la chair, car il avait été ressuscité comme Fils de Dieu, immortel, spirituel et, par suite, il devait habiter désormais les lieux spirituels invisibles. Cependant il était mieux placé qu’auparavant pour mener à bonne fin dans le monde entier cette œuvre consistant à pêcher des hommes. Il en donna l’assurance à ses disciples plus d’une semaine après qu’il eut été ressuscité d’entre les morts le seizième jour du mois lunaire de nisan de l’an 33 de notre ère. Par l’intermédiaire des anges qui apparurent à certains disciples le matin de sa résurrection, il avait ordonné à ses fidèles apôtres de quitter Jérusalem et la province de Judée et de se rendre dans la province de Galilée, qui se trouvait vers le nord. Là, il devait leur apparaître visiblement et leur donner d’autres instructions (Mat. 26:32 ; 28:7-10, 16 ; Marc 16:6, 7). Voilà pourquoi, en une certaine occasion, sept des disciples de Jésus se trouvaient ensemble près de la mer de Galilée, qui est aussi appelée la mer de Tibériade.
24, 25. a) Après avoir pêché pendant un certain temps, que durent répondre les sept disciples à celui qui les questionnait depuis le rivage ? b) Que leur dit-il de faire, et comment sont-ils ensuite revenus à terre ?
24 Quand Pierre exprima son intention d’aller pêcher, les six autres décidèrent de partir avec lui. Toute la nuit ils s’efforcèrent de prendre des poissons, mais sans résultat. Cependant, vers le matin, quelqu’un se tenait sur le rivage. Sa voix parvint jusqu’aux oreilles de ceux qui se trouvaient dans le petit bateau. “Petits enfants, dit-il, vous n’avez rien à manger, n’est-ce pas ?” Ils lui répondirent : “Non !” Cet homme leur dit-il d’abandonner ?
25 Voici ce que déclare le récit : “Il leur dit : ‘Jetez le filet du côté droit du bateau et vous en trouverez.’ Alors ils le jetèrent, mais ils ne pouvaient plus le ramener à cause de la multitude de poissons. Le disciple donc que Jésus aimait dit à Pierre : ‘C’est le Seigneur !’ Alors Simon Pierre, entendant que c’était le Seigneur, se ceignit de son vêtement extérieur, car il était nu, et plongea dans la mer. Mais les autres disciples vinrent dans le petit bateau, car ils n’étaient pas loin de la terre, seulement à environ quatre-vingt-dix mètres, remorquant le filet de poissons. Cependant, quand ils furent descendus à terre, ils virent qu’il y avait un feu de braise, avec du poisson dessus et du pain. Jésus leur dit : ‘Apportez de ces poissons que vous venez de prendre.’ Simon Pierre, donc, monta à bord et tira à terre le filet plein de gros poissons, cent cinquante-trois. Et quoiqu’il y en eût tant, le filet ne se rompit pas.”
26. a) Quelle question relative à son identité aurait pu être soulevée ? b) En quel sens était-ce la troisième fois qu’il apparaissait à ses disciples après sa résurrection ?
26 Lors de cette manifestation, Jésus n’apparut pas avec le même corps matériel qu’il avait auparavant. C’est pourquoi nous lisons : “Jésus leur dit : ‘Venez prendre votre déjeuner.’ Aucun des disciples n’avait le courage de lui demander : ‘Qui es-tu ?’ parce qu’ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus vint et, prenant le pain, le leur donna, et de même le poisson. Ce fut là la troisième fois que Jésus apparut à ses disciples après qu’il eut été ressuscité d’entre les morts.” (Jean 21:1-14). Autrement dit, ce fut la troisième fois que Jésus apparut à ses apôtres lorsqu’ils étaient tous ensemble ou quand plus de la moitié d’entre eux étaient présents. La première fois, le soir du dimanche où il ressuscita, Jésus se matérialisa et mangea du poisson grillé pour prouver à ses apôtres qu’ils ne voyaient pas un esprit. — Luc 24:22-43 ; Jean 20:19-25.
27. Pourquoi était-il fort à propos qu’à deux reprises Jésus démontrât sa puissance en remplissant miraculeusement les filets de ses apôtres ?
27 Il était fort à propos qu’à deux reprises Jésus-Christ ait démontré sa puissance en remplissant les filets de ses apôtres de poissons pris miraculeusement. Il est “le dernier Adam”, et le premier Adam au jardin d’Éden avait, sous certains rapports, “de la ressemblance avec celui qui devait venir”. (I Cor. 15:45 ; Rom. 5:14.) Dieu le Créateur avait ordonné à Adam et à sa femme de dominer “sur les poissons de la mer” et sur tous les autres animaux inférieurs de la terre (Gen. 1:26-28). Le Psaume 8:5-9 8:4-8, NW annonçait que le “dernier Adam”, Jésus-Christ, devait, lui aussi, dominer même sur les poissons, et la Bible relate des cas où il exerça cette domination pour faire progresser les intérêts du Royaume de Dieu (Héb. 2:5-9). Un exemple de cela se produisit lorsque Jésus devait payer l’impôt du temple. Il déclara à Simon Pierre : “Va à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera et, quand tu lui ouvriras la bouche, tu y trouveras un statère. Prends-le et donne-le leur, pour moi et pour toi.” — Mat. 17:24-27.
28. a) Eu égard à ces pêches miraculeuses, quel raisonnement logique tiendraient les disciples quant à la pêche des hommes ? b) À l’occasion de la seconde pêche miraculeuse, pourquoi Jésus n’avait-il pas besoin de les inviter de nouveau à devenir des pêcheurs d’hommes ?
28 Les deux prises miraculeuses de poissons ont dû affermir la foi des apôtres, qui se souvenaient que Jésus les avait appelés pour qu’ils deviennent des pêcheurs d’hommes. S’étant montrés obéissants à l’ordre du Pêcheur principal, Jésus-Christ, ils n’avaient pas fait descendre leurs filets pour rien. C’est pourquoi ils étaient en droit de penser que lorsque, conformément à ses ordres, ils lâcheraient leurs filets pour prendre des hommes, ils ne les ramèneraient pas vides ; logiquement, il y aurait des hommes qui seraient rassemblés pour faire partie du Royaume des cieux. Cependant, après la seconde prise miraculeuse de poissons dans la mer de Galilée, Jésus n’avait pas besoin de répéter à ces pêcheurs l’invitation qu’il leur avait adressée de le suivre et de devenir des pêcheurs d’hommes. C’est pourquoi, après sa résurrection, Jésus employa une autre comparaison, car cette fois-ci il voulait souligner l’importance de l’amour. Nous lisons dans Jean 21:15-17 :
29. Quelle série de questions et de réponses Jésus et Pierre ont-ils échangée ?
29 “Quand donc ils eurent pris le déjeuner, Jésus dit à Simon Pierre : ‘Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?’ Il lui dit : ‘Oui, Seigneur, tu sais que j’ai de l’affection pour toi.’ Il lui dit : ‘Nourris mes agneaux.’ Il lui dit encore une deuxième fois : ‘Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ?’ Il lui dit : ‘Oui, Seigneur, tu sais que j’ai de l’affection pour toi.’ Il lui dit : ‘Pais mes petites brebis.’ Il lui dit pour la troisième fois : ‘Simon, fils de Jean, as-tu de l’affection pour moi ?’ Pierre s’attrista de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : ‘As-tu de l’affection pour moi ?’ Alors il lui dit : ‘Seigneur, tu sais toutes choses ; tu vois que j’ai de l’affection pour toi.’ Jésus lui dit : ‘Nourris mes petites brebis.’”
30, 31. a) Pourquoi est-il difficile de savoir ce que voulait dire Jésus en employant le pronom “ceux-ci” dans la première question qu’il posa à Pierre ? b) Par suite, comment certains traducteurs modernes ont-ils rendu cette question ?
30 Les pêcheurs n’aiment pas les poissons alors que les bergers ont de l’affection pour les brebis, en particulier dans le pays où séjourna Jésus lorsqu’il était sur la terre. Un berger est également responsable des brebis qui lui sont confiées. Nous ne savons pas avec certitude ce que voulait dire Jésus lorsqu’il posa la question suivante à Pierre : “M’aimes-tu plus que ceux-ci ?” Dans le texte grec de la Bible, le pronom démonstratif “ceux-ci” est au génitif et au pluriel ; or, dans la langue grecque, ce pronom employé au génitif garde la même forme dans les trois genres, masculin, féminin et neutre. Par exemple, dans la traduction anglaise du “Nouveau Testament” de K. S. Wuest (1961), on peut lire : “As-tu de l’amour pour moi (...) plus que pour ces (poissons) ?” Ainsi, Jésus aurait demandé à Pierre s’il l’aimait davantage que ses activités professionnelles de pêcheur dans la mer de Galilée. La même pensée est suggérée par la traduction anglaise de la Bible (1957) de G. M. Lamsa, laquelle rend ce passage comme suit : “M’aimes-tu davantage que ces choses ?”
31 La Bible de Darby amène une pensée différente. Le verset se lit ainsi : “M’aimes-tu plus que ne font ceux-ci ?” (cf. Lemaistre de Sacy). La nuit où Jésus fut livré à ses ennemis, Simon Pierre s’était vanté d’aimer Jésus plus que tous les autres apôtres, mais peu de temps après il démontra que cet amour supérieur lui faisait défaut (Mat. 26:31-35, 55, 56, 69-75). Par contre, sur les bords de la mer de Galilée, Pierre ne s’est pas targué d’avoir pour Jésus un amour plus grand que celui de ses compagnons. Pourtant dans The New English Bible (Nouveau Testament, 1961), le texte est rendu ainsi : “M’aimes-tu plus que tout ?”
32. Pour rassembler des hommes, quelles qualités Pierre devait-il exercer, et que devait-il manifester pour garder ceux qui étaient ainsi rassemblés ?
32 Quel que soit le sens du pronom “ceux-ci” dans ce verset, Jésus a montré à Pierre comment, sur la terre, il pourrait manifester son amour pour son Seigneur et Maître ressuscité et invisible : en prenant soin avec amour des “brebis” du Maître. Pour ramener des hommes à Dieu, Pierre devait exercer les qualités d’un pêcheur ; mais pour aider ceux qui étaient entrés dans l’organisation à y rester, il devait avoir pour les brebis de son Maître la tendre affection d’un sous-berger.