Apprenons, par des contrastes, à apprécier les vraies richesses
“Pourquoi pesez-vous de l’argent pour ce qui ne nourrit pas ? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi donc, et vous mangerez ce qui est bon, et votre âme se délectera de mets succulents.” — És. 55:2.
1. Quels profits retire-t-on à établir des contrastes ?
LES contrastes rendent la vie intéressante. Ils nous aident souvent à augmenter notre appréciation. Comme nous accueillons avec joie la chaleur du soleil après un hiver froid et humide ! Une bonne santé, souvent considérée comme un dû, devient précieuse à nos yeux quand nous nous relevons d’une grave maladie. Oui, les contrastes attirent notre attention sur la valeur et l’importance des choses auxquelles nous n’accorderions que peu d’intérêt en d’autres circonstances.
2. a) Quel rôle les contrastes jouent-ils dans la Parole de Dieu ? b) Quelle image attrayante nous offre le récit de la création ?
2 La Parole de Dieu, la Bible, renferme de nombreux contrastes, ce qui en fait d’ailleurs un livre plein de vie et des plus intéressant. De plus, ces contrastes mettent en évidence les choses d’une importance vitale, et ils nous aident à les apprécier à leur juste valeur. Par exemple, le livre de la Genèse, qui commence par le récit de la création, esquisse rapidement dans notre esprit une image attrayante en vue des grands préparatifs concernant la construction d’une merveilleuse demeure pour l’homme, y compris la création de l’homme lui-même, chef-d’œuvre fait à l’image de Dieu. L’image se complète par la description de la création d’une femme parfaite et belle, offerte à l’homme dont le bonheur est total ; cette femme est une aide idéale, ‘une aide qui est son complément’, et ce dernier établit un agréable contraste entre l’homme et la femme. — Gen. 2:18, NW.
3. Quel contraste frappant suit le récit de la création, contraste qui conduit à quelles conséquences ?
3 Mais voici que surgit un contraste frappant. Une ombre sinistre assombrit le tableau. Par l’entremise du serpent, un son discordant se fait entendre. La parole de Dieu est alors mise en doute : “Est-ce que vraiment Dieu a dit (...) ?” Puis elle est mise en contradiction : “Vous ne mourrez pas, absolument pas”, si vous mangez du fruit défendu. D’abord la femme, et ensuite l’homme décident de manger de ce fruit. Ainsi, au lieu de se laisser instruire par Dieu quant à la “connaissance du bien et du mal”, et cela à sa manière et au temps fixé par lui, ils prennent les choses en main. Suite à une expérience malheureuse, ils goûtent l’amer contraste entre la vie et la mort. En abandonnant la Source de la connaissance exacte, laquelle conduit aux vraies richesses qui découlent de la vie sans fin, ils ont été amenés à connaître, eux et leurs descendants, des conditions de mendiants, égarés par de mauvais chefs et de faux renseignements. — Gen. 2:17 ; 3:1-6, NW ; 3:16-19.
4. Dans l’ordre inverse, quels excellents contrastes trouvons-nous dans la Révélation, et quelles perspectives nous sont ainsi offertes ?
4 Dans la dernière partie de la Parole de Dieu, nous trouvons un plus grand nombre de contrastes, présentés dans un ordre inverse. Il est parlé de la défaite du “serpent originel, celui qui est appelé Diable et Satan”, à l’occasion d’une guerre dans le ciel, et la suite du récit révèle que, pendant “mille ans”, “le serpent originel” sera lié et mis dans l’impossibilité totale d’agir. Ceci aura lieu pour ‘qu’il n’abuse plus les nations’, au moyen de la fausse connaissance et de mauvais chefs (Rév. 12:7-9 ; 20:1-3). Après la description de la chute et de la destruction de “Babylone la Grande”, suivie de celle des autres éléments de l’organisation de Satan et de ceux qui les soutiennent, lors de la bataille d’Harmaguédon, surgit un contraste frappant et merveilleux. Il est question, non pas de la création d’une nouvelle planète, mais du nouveau système de choses de Dieu, “un nouveau ciel et une nouvelle terre”. Ici, la mort ne vient pas assombrir le tableau, car elle “ne sera plus”. Une image s’ébauche alors dans notre esprit ; cette fois il ne s’agit pas du premier homme, de sa femme et de chefs humains, mais d’un gouvernement céleste à la tête duquel se trouve une vraie autorité, composée de Jésus-Christ, l’Époux, et de sa congrégation chrétienne, “la ville sainte, la Nouvelle Jérusalem”, la véritable Église, “préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux”. On nous parle ensuite d’un “fleuve d’eau de la vie”, et non d’un ‘fleuve sortant d’Éden’. De part et d’autre du fleuve il y a des arbres ; ils ne portent pas le fruit défendu, mais ce sont des “arbres de vie (...) produisant chaque mois leurs fruits”, symbolisant les dispositions prises par Dieu en vue de donner aux croyants, aux hommes obéissants, la vie éternelle et tous les bienfaits qui en découlent, dans un paradis restauré. — Gen. 2:10 ; Rév. 21:1-4 ; 22:1, 2.
5. Quelle invitation est faite relativement à “l’eau de la vie”, et par suite, quelles obligations cela comprend-il ?
5 Finalement, une invitation est lancée afin que “celui qui le désire prenne de l’eau de la vie, gratuitement” ; il n’est pas question ici de la perte de la faveur divine et de l’expulsion du jardin, la demeure de l’homme. La vie parfaite ne peut pas encore être obtenue, mais la façon de l’acquérir a été clairement indiquée. Particulièrement depuis 1934, le périodique La Tour de Garde a montré, en se basant sur les Écritures, que ceux qui désirent avoir la faveur divine et l’espérance de survivre à Harmaguédon doivent se vouer complètement à Dieu, symbolisant cette offrande par le baptême d’eau. Ils doivent s’identifier aux autres serviteurs de Dieu voués et connus sous le nom de témoins de Jéhovah. Cela signifie se joindre à eux pour inviter les autres, ceux qui ont “soif”, à venir et à s’abreuver. — Rév. 22:17 ; voir également La Tour de Garde du 15 novembre 1934, pages 345 et 346, paragraphes 31 à 34.
INVITATION À SAISIR LES VRAIES RICHESSES
6. Comment pouvons-nous trouver pour nous-mêmes “le chemin de la vie” et de quelle façon aiderons-nous nos semblables à le trouver ?
6 Comment une telle invitation est-elle lancée ? Jésus dit dans sa prière : “Ceci signifie la vie éternelle, c’est qu’ils absorbent la connaissance de toi, le seul vrai Dieu, et de celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.” En attendant la vie réelle, nous pouvons et devons commencer maintenant à absorber cette connaissance vivifiante, en nous efforçant de comprendre la vérité de la Bible. C’est ce que Jésus fit ressortir un peu plus loin dans cette même prière : “Ta parole [celle de Dieu] est vérité.” C’est “la parole de vie” ; en nous y conformant strictement, nous apprenons à nous détourner du “chemin qui mène à la destruction” ; par un heureux contraste, nous cherchons “le chemin qui mène à la vie”. Nous sommes alors à même d’inviter et d’aider nos semblables à se laisser instruire par Dieu concernant “ses voies” et, en compagnie des vrais chrétiens, à marcher “dans ses sentiers” qui conduisent aux vraies richesses. — Jean 17:3, 17 ; Phil. 2:16 ; Mat. 7:13, 14 ; És. 2:3.
7. En quelles occasions Jésus parla-t-il de “l’eau vive”, ce qui nous amène à quelles conclusions ?
7 Au début de son ministère, Jésus commença à lancer cette invitation, se servant de la même image citée dans Révélation 22:17. Il n’invita pas seulement les Juifs, mais à une femme de Samarie il parla d’une “eau vive” comme d’un “don gratuit de Dieu”. Puis il dit : “L’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau sortant à gros bouillons pour communiquer la vie éternelle.” Plus tard, au cours de son ministère, il s’écria à voix haute : “Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui a foi en moi, comme l’ont dit les Écritures : ‘De son tréfonds couleront des fleuves d’eau vive.’” Ceci implique sans aucun doute que l’homme béni qui a reçu cette eau vivifiante ne la garde pas pour lui-même, mais il en invite d’autres, ‘ceux qui ont soif’, ‘ceux qui le désirent’, à venir et à prendre “de l’eau de la vie, gratuitement”. — Jean 4:7-15 ; 7:37, 38 ; Rév. 22:17.
8. Quel rôle l’esprit de Dieu joue-t-il dans l’acquisition et la diffusion de la connaissance vivifiante ?
8 Jean ajouta que Jésus avait “dit cela au sujet de l’esprit, que ceux qui avaient foi en lui étaient sur le point de recevoir”. (Jean 7:39.) Il ressort donc clairement que l’absorption de la connaissance vivifiante ainsi que le fait d’en inviter d’autres à s’abreuver constituent en réalité une opération de l’esprit de Dieu. Cela ne peut être accompli sans l’aide de l’esprit saint. Ainsi sont éliminées définitivement toute philosophie humaine et tradition religieuse qui rendent “la parole de Dieu nulle”. — Mat. 15:6.
9. Par l’entremise d’Ésaïe, quelle invitation semblable fut lancée, établissant quel contraste, et pourquoi cela était-il approprié ?
9 Toutefois, Jésus ne fut pas le premier à avoir lancé une invitation en de tels termes. En effet, plus de sept cents ans auparavant, Jéhovah, par l’entremise de son prophète Ésaïe, adressa cette invitation : “Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! Pourquoi pesez-vous de l’argent pour ce qui ne nourrit pas ? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi donc, et vous mangerez ce qui est bon, et votre âme se délectera de mets succulents.” (És. 55:1, 2). Quelle invitation et quel contraste ! Au temps du prophète Ésaïe, le peuple de Jéhovah, mal dirigé par ses rois et ses princes, se donnait du mal et payait très cher pour acquérir de fausses richesses, qui ne nourrissaient pas et n’apportaient pas la sécurité. D’une part il se tournait vers les nations gentiles comme l’Assyrie et l’Égypte pour trouver la protection (II Rois 16:7 ; 18:21), et d’autre part, sous l’influence néfaste des prêtres, un grand nombre pratiquaient ouvertement l’idolâtrie, tandis que d’autres se contentaient de rendre un culte hypocrite et formaliste à Jéhovah. Celui-ci le leur dit d’ailleurs en ces termes : “Quand ce peuple s’approche de moi, il m’honore de la bouche et des lèvres ; mais son cœur est éloigné de moi, et la crainte qu’il a de moi n’est qu’un précepte de tradition humaine.” — És. 29:13.
10. Quelle autre invitation Jéhovah adressa-t-il à son peuple, lui offrant quelle perspective ?
10 Au moyen d’un contraste, Jéhovah invitait et encourageait le peuple à l’écouter et à boire, non pas simplement de l’eau, mais “du vin et du lait”, et cela “sans argent, sans rien payer”. Il l’invitait à entrer dans son alliance relative ‘aux bontés de cœur promises à David’, c’est-à-dire un royaume durable et un gouvernement dirigé par le Grand David, Jésus-Christ, le juste et véritable “chef et dominateur des peuples”. Il l’encourageait aussi à se détourner de ses voies et de ses pensées, et à prêter attention à ‘sa parole qui sort de sa bouche’. Dieu assure que sa parole ne restera pas “sans effet”, et qu’elle ‘accomplira ses desseins’. Accepter cette invitation signifiait absorber la connaissance exacte, qui conduit immanquablement aux vraies richesses. Un merveilleux contraste serait ainsi établi, car “au lieu de l’épine (...) [et] de la ronce” s’élèveraient le cyprès et la myrte, et toute la création se réjouirait, car “vous sortirez avec joie, et vous serez conduits en paix”. — És. 55:1-4, 8-13.
UN MESSAGE POUR NOTRE ÉPOQUE
11. Pourquoi le message renfermé dans Ésaïe 55:6, 7 était-il approprié du temps d’Ésaïe, et quel parallèle existe à notre époque ?
11 Au temps d’Ésaïe, la majorité de ceux qui composaient le peuple de Jéhovah était indocile et rebelle. Mais cela n’empêcha pas Jéhovah d’adresser à son peuple, par l’intermédiaire de son prophète, cette invitation pressante : “Cherchez Jéhovah, pendant qu’il se trouve ; invoquez-le, tandis qu’il est près. Que le méchant abandonne sa voie et le criminel ses pensées ; qu’il se convertisse à Jéhovah, et il lui fera grâce ; à notre Dieu, car il pardonne largement.” (És. 55:6, 7, AC). Nous comprenons donc que ce message était des plus approprié. Mais qu’en est-il à notre époque ? La plupart des hommes ne sont-ils pas insoumis et rebelles du point de vue de Dieu, et plus particulièrement ceux qui prétendent être chrétiens ? Le nationalisme n’est-il pas plus fort aujourd’hui que jamais auparavant, et n’est-il pas soutenu par la religion ? Sous la direction des autorités politiques et religieuses, les hommes sont-ils invités à écouter attentivement le message du Royaume de Dieu qui est établi et remis entre les mains de Jésus-Christ, ou bien leur dit-on plutôt de servir et de soutenir les royaumes et gouvernements nationaux sous lesquels ils vivent ? À propos de ces questions vitales, les hommes reçoivent-ils la connaissance exacte conduisant aux vraies richesses, ou bien le maître trompeur, “le serpent originel”, le “dieu de ce système de choses”, a-t-il aveuglé leur esprit par de faux renseignements ? — Rév. 12:9 ; II Cor. 4:4.
12. De quelle façon les prophéties montrent-elles que le message d’Ésaïe convient à notre époque ?
12 Comme l’attestent de nombreuses prophéties, Dieu vit à l’avance et prédit les conditions qui rendraient approprié pour notre époque le message précité. Paul écrivit d’ailleurs sous inspiration : “Dans les derniers jours il y aura des temps critiques, difficiles à affronter. Car les hommes seront amis d’eux-mêmes, (...) présomptueux, (...) obstinés, (...) ayant une forme de pieux dévouement mais reniant ce qui en est la force.” (II Tim. 3:1-5). Même à une époque aussi reculée que celle de David, Dieu parla prophétiquement d’une coalition des nations et des dirigeants visant à lutter “contre Jéhovah et contre son Oint”, Jésus-Christ, après l’intronisation de celui-ci en 1914, comme Roi sur le mont Sion céleste (Ps. 2:1-6, AC ; Héb. 12:22). Cette coalition, dirigée par les démons, rassemble les nations et “les rois de la terre habitée tout entière” en vue d’Harmaguédon, suivant ce qui est prédit dans le dernier livre de la Bible (Rév. 16:13-16). Jésus donna également sous inspiration une prophétie détaillée révélant le ‘signe de sa présence’ à notre époque, alors qu’il y aurait “beaucoup de faux prophètes” et un “accroissement de l’iniquité”, les hommes ne ‘tenant compte de rien’ jusqu’au jour où le jugement final de Dieu s’abattrait sur eux “comme un piège”. — Mat. 24:3, 11, 12, 39 ; Luc 21:35.
13. Conformément à Ésaïe 55:6, 7, quel contraste frappant Jésus établit-il dans Matthieu 7:13, 14 ?
13 Oui, le message d’Ésaïe (55:6, 7) qui renferme un puissant appel est certainement approprié pour notre temps, toutefois ces questions se posent : Comment y répondons-nous ? Comme la majorité, suivons-nous le chemin “large et spacieux (...) qui mène à la destruction”, feignant l’ignorance et nous opposant même à l’invitation consistant à chercher Jéhovah, pendant qu’il se trouve.” Jésus déclara nettement : “Étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui la trouvent.” Il n’empêche qu’il lança une invitation positive en ces termes : “Entrez par la porte étroite.” C’est chose possible. Ce n’est pas Dieu qui l’a rendue difficile. Au contraire, il nous invite à abandonner les voies et les idées mauvaises, et à nous tourner vers lui. Il est prêt à se montrer miséricordieux et à ‘pardonner largement’. — És. 55:6, 7, AC ; Mat. 7:13, 14.
14. Outre les contrastes, quels intéressants parallèles trouvons-nous dans les prophéties bibliques ?
14 Pour trouver cette “porte étroite” et l’impulsion nécessaire pour suivre le “chemin resserré”, il faut non seulement posséder la connaissance exacte, mais une profonde reconnaissance. Comme cela a déjà été dit, les comparaisons peuvent nous aider beaucoup dans ce sens. Jésus comprit que celles-ci constituaient une excellente méthode d’enseignement, aussi l’employait-il souvent quand il parlait à ses disciples et aux foules. Toutefois, avant de considérer certaines de ces comparaisons, nous examinerons une autre méthode digne d’intérêt ; il s’agit des parallèles. Jésus savait que les conditions qui prévalaient à son époque étaient semblables, sous de nombreux aspects, à celles qui existaient aux jours d’Ésaïe ; c’est pourquoi il cita souvent la prophétie d’Ésaïe, montrant qu’elle se réalisait à son époque. Par exemple, il déclara un jour aux Pharisiens : “Ésaïe a bien prophétisé de vous, quand il a dit : ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est très éloigné de moi.’” (Mat. 15:7-9 ; voir Ésaïe 29:13). Jésus était également conscient du fait que la situation de nos jours, et plus particulièrement au sein de la chrétienté, pourrait être mise en parallèle avec celle de son temps, et évidemment avec celle de l’époque d’Ésaïe. Gardons ce point présent à la pensée, tandis que nous examinerons quelques-unes des pertinentes comparaisons de Jésus, ce qui nous aidera à apprécier les vraies richesses.
DEUX CLASSES SONT COMPARÉES
15. Dans Luc 6:20, 21, quel contraste Jésus fit-il relativement à ses disciples, et sur quoi cela était-il fondé ?
15 Après la Pâque de l’an 31 de notre ère, Jésus prononça son célèbre Sermon sur la montagne. Une grande foule l’entendit, mais ce sermon était adressé en premier lieu aux disciples rassemblés autour de Jésus (Mat. 5:1, 2). Matthieu rapporta entièrement ce sermon dans les chapitres 5 à 7 de son livre, tandis que Luc, dans un récit plus court, se borna à en présenter la première partie sous forme d’une série, ou plutôt de deux séries, de contrastes frappants. Jésus parle d’abord à ses disciples des difficultés qu’ils ont dû endurer jusque-là ; il dit : “Heureux, vous les pauvres, parce que le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, parce que vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, parce que vous rirez.” (Luc 6:20, 21). Chaque déclaration comprend un contraste, mais au lieu d’inspirer la compassion, Jésus dit chaque fois : “Heureux, vous...” Pourquoi cela ? Parce que le temps est venu pour eux de subir un grand changement. Jusqu’ici, ils étaient pauvres, affamés et ils pleuraient, mais ils allaient être enrichis en recevant pour héritage le Royaume de Dieu, et ils avaient la promesse d’être rassasiés et de rire.
16. À quelle autre classe Jésus se référa-t-il ensuite, donnant quelles marques d’identification ?
16 Un autre contraste intéressant nous est ensuite proposé. Jésus dit : “Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent, et quand ils vous excluent et vous outragent et rejettent votre nom comme mauvais à cause du Fils de l’homme. Réjouissez-vous en ce jour-là et bondissez, car, voici, votre récompense est grande au ciel, car ce sont là les mêmes choses que leurs pères faisaient aux prophètes.” (Luc 6:22, 23). Par ces paroles, non seulement Jésus fait connaître à ses disciples d’autres sources de bonheur, mais il cite également une autre classe de personnes composée de ceux qui sont responsables des traitements mauvais et choquants infligés à ses disciples. Il identifie la classe des persécuteurs méchants en disant que c’étaient là “les mêmes choses que leurs pères faisaient aux prophètes” (les vrais prophètes), y compris Ésaïe. Qui étaient ces pères ? Ésaïe dit qu’il s’agissait des chefs d’Israël, des “anciens de son peuple [celui de Dieu] et avec ses chefs”, plus particulièrement les chefs religieux, “sacrificateurs et prophètes” (faux prophètes), qui “chancellent dans les boissons fortes, (...) ils chancellent en prophétisant, ils vacillent en rendant la justice”. — És. 3:14 ; 28:7.
17, 18. a) À qui Jésus s’adressait-il dans la série de contrastes renfermée dans Luc 6:24-26 ? b) Quels points Jésus mit-il alors en évidence ?
17 Jésus s’adresse maintenant directement à cette classe méchante en établissant une suite de contrastes, mais dans un ordre inverse aux premiers. Nous pouvons aussi nous représenter Jésus qui, au lieu de regarder directement ses disciples, lève les yeux et regarde la foule tout entière, apercevant en son sein un certain nombre de ceux à qui s’applique cette seconde série de contrastes. Le fait que Jésus s’adressait à un auditoire plus vaste, est attesté par l’expression “mais je vous le dis, à vous qui m’écoutez”, c’est-à-dire à quiconque prête attention et tire profit de son enseignement. — Luc 6:27 ; 7:1.
18 Notez maintenant le net contraste qui ressort de cette seconde série, quand Jésus dit : “Mais malheur à vous, les riches, parce que vous avez votre pleine consolation. Malheur à vous, qui êtes rassasiés maintenant, parce que vous aurez faim. Malheur à vous, qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez. Malheur quand tous les hommes disent du bien de vous, car ce sont des choses semblables que leurs pères faisaient aux faux prophètes.” Ils agissaient ainsi au moyen de la flatterie et pour un intérêt égoïste. — Luc 6:24-26.
19. Quels contrastes similaires trouvons-nous dans Ésaïe 65:13, 14, et par suite, quelles questions se posent ?
19 Nous observons ici un autre lien étroit entre le prophète Ésaïe et le Grand Prophète, Jésus-Christ. Nous notons des expressions semblables non seulement dans l’invitation à venir boire (voir les paragraphes 7 à 9), mais également dans les contrastes mentionnés ci-dessus. Lisons ce qu’Ésaïe écrivit sous inspiration : “C’est pourquoi ainsi parle Jéhovah : Mes serviteurs mangeront, et vous, vous aurez faim ; mes serviteurs boiront, et vous, vous aurez soif ; mes serviteurs seront dans l’allégresse et vous, vous serez dans la confusion ; mes serviteurs chanteront dans la joie de leur cœur, et vous, vous crierez dans l’angoisse de votre cœur, et vous hurlerez dans le déchirement de votre esprit.” (Is. 65:13, 14, AC). Les contrastes établis par les deux prophètes ont-ils un accomplissement parallèle à notre époque ? Nous aident-ils à identifier plus exactement les deux classes impliquées ? Augmentent-ils notre appréciation des vraies richesses ? Est-il possible à un homme de fuir une classe pour entrer dans l’autre, bien qu’en tant que classes, elles soient séparées par un grand abîme ?
20. Quelles différentes méthodes d’enseignement Jésus employa-t-il ?
20 Afin de répondre correctement à ces questions, nous étudierons dans l’article suivant les déclarations importantes que Jésus fit par la suite à ce propos. Non seulement il enseigna au moyen d’un langage direct et d’explications nettes, comme dans le Sermon sur la montagne, mais il se servit beaucoup d’images, ou de paraboles, spécialement quand il s’adressait aux foules. Matthieu rapporte : “En fait, il ne leur parlait pas sans comparaison.” (Mat. 13:34 ; voir également les versets 10-15 13:10-15). L’une de ces images se concentre sur les deux classes mentionnées dans Luc 6:20-26 et mérite toute notre attention.
21. Pourquoi les deux classes mentionnées dans Luc 6:20-26 faisaient-elles l’objet de ses pensées et de ses déclarations ?
21 Une chose est certaine : Ces deux classes auxquelles Jésus fit allusion au début de son ministère étaient présentes à son esprit et faisait l’objet de ses conversations car 1) ces classes étaient nettement décrites dans les Écritures hébraïques, 2) elles avaient déjà fait leur apparition avant qu’il ne commençât son ministère, et Jésus savait que selon les Écritures elles continueraient à exister, et 3) il était conscient du fait que ces Écritures ainsi que son propre enseignement constitueraient une source de lumière et un “avertissement, à nous sur qui sont arrivées les fins des systèmes de choses”. Puissions-nous figurer parmi ceux qui ‘écoutent’ ! — I Cor. 10:11 ; Luc 6:27.
“Encore un peu de temps, et le méchant ne sera plus ; et tu considéreras son lieu, et il n’y sera plus ; et les débonnaires [humbles, NW] posséderont le pays, et feront leurs délices d’une abondance de paix.” — Ps. 37:10, 11, Da.