ILLUSTRATIONS
(gr. parabolê, “le fait de placer à côté ou de rapprocher”).
Le vocable grec a un sens plus large que nos mots français “proverbe” et “parabole”. Il peut donc être traduit par “illustration”, terme qui a lui aussi de nombreuses acceptions, y compris celles de “parabole” et, dans bien des cas, de “proverbe”. Un “proverbe” exprime une vérité en termes expressifs, souvent par une métaphore, tandis qu’une “parabole” est une comparaison ou un rapprochement, un récit bref et généralement fictif d’où se dégage un enseignement moral ou spirituel.
Le sens large que les Écritures donnent au mot parabolê ressort très bien de Matthieu 13:34, 35, où l’évangéliste rapporte la prophétie qui annonçait que Jésus Christ parlerait en “illustrations” (MN) ou en “paraboles”. (Jé; Sg.) Dans le texte de Psaume 78:2, auquel Matthieu se réfère, on trouve l’expression “paroles proverbiales” (héb. mâshâl), expression que l’évangéliste a traduite par parabolê. Comme l’indique le sens littéral du terme grec, la parabolê était une forme de langage permettant d’enseigner ou de transmettre une idée, d’expliquer une chose en la ‘plaçant à côté’ d’une autre du même genre (voir Marc 4:30). La plupart des traductions françaises se bornent à rendre le vocable grec par sa forme francisée (“parabole”). Cependant, cette traduction ne permet pas toujours de restituer pleinement le sens du terme original.
En Hébreux 9:9 et 11:19, par exemple, la majeure partie des traductions se trouvent dans l’obligation de recourir à d’autres expressions. Dans le premier de ces deux textes, l’apôtre Paul parle du tabernacle ou de la tente qu’Israël utilisait dans le désert, et il ajoute que c’était “une illustration [parabolê, “figure”, Jé; “symbole”, Os] pour le temps fixé”. Dans le second passage, l’apôtre dit qu’Abraham reçut Isaac d’entre les morts, puis il répète: “Ce fut une illustration [“un symbole”, Jé; Os].” Le dicton “Médecin, guéris-toi toi-même” est aussi appelé une parabolê (Luc 4:23). Il ressort de tous ces exemples qu’un terme ayant un sens plus général, tel que “illustration” (MN), permet de traduire parabolê de la même façon dans tous les cas.
Un mot assez voisin, “allégorie” (gr. allêgoria), désigne une longue métaphore dans laquelle plusieurs actions s’enchaînent pour en symboliser d’autres. Dans ce cas, les personnages constituent souvent des types ou des personnifications. Paul utilisa le mot grec qui signifie “donner un sens allégorique” en Galates 4:24, au sujet d’Abraham, de Sara et d’Agar. Les traducteurs l’ont rendu par “allégorie” (Jé; TOB), qui n’est guère qu’une translittération, mais aussi par “drame symbolique”. (MN.)
L’apôtre Jean utilisa encore un autre mot (paroïmia) pour désigner une “comparaison”. (Jean 10:6; 16:25, 29.) Des traducteurs ont rendu ce terme par “proverbe”, “similitude”, “parabole” et “image”. (Lausanne; Os; Sg; Sy.) Pierre employa le même terme pour citer le proverbe relatif au chien qui retourne à son vomissement et à la truie qui se vautre dans le bourbier. — II Pierre 2:22.
EFFICACITÉ
Les illustrations ou paraboles sont des méthodes d’enseignement puissantes au moins sous cinq rapports différents: 1) Elles captent l’attention et la maintiennent en éveil. Peu de choses suscitent aussi facilement l’intérêt qu’un fait vécu ou un récit. Qui ne connaît pas l’illustration du fils prodigue ou celle de la brebis perdue? 2) Elles incitent à la réflexion. Rechercher le sens d’une comparaison et dégager les vérités abstraites qui s’y cachent est l’un des meilleurs exercices mentaux. 3) Elles éveillent des sentiments, et l’application pratique des vérités à l’auditeur, application qui est généralement évidente, touche la conscience et le cœur. 4) Elles aident la mémoire. L’auditeur pourra plus tard reconstituer l’histoire et en tirer la leçon. 5) Elles préservent la vérité, car elles restent applicables et compréhensibles à toutes les époques. En effet, les mots peuvent changer de sens, mais les illustrations puisent dans la vie de chaque jour. C’est une des raisons pour lesquelles les vérités bibliques sont tout aussi claires aujourd’hui qu’elles l’étaient lorsqu’elles ont été prononcées ou écrites.
UTILITÉ
Comme nous venons de le dire, le but premier de toutes les illustrations est d’enseigner. Mais, dans la Bible, les illustrations sont encore utiles sous d’autres rapports. 1) Puisqu’il faut parfois creuser pour comprendre le sens profond d’une parabole, lequel peut toucher le cœur, cela tend à décourager ceux qui n’aiment pas Dieu, qui sont superficiels et qui n’ont donc pas le désir d’ouvrir leur cœur à la vérité (Mat. 13:13-15). Dieu ne rassemble pas de telles personnes. Les illustrations poussaient les humbles à demander des explications; les orgueilleux s’y refusaient. Jésus disait: “Que celui qui a des oreilles écoute!” La plupart de ses auditeurs s’en allaient, mais ses disciples, eux, venaient vers lui et le questionnaient. — Mat. 13:9, 36.
2) Les illustrations cachent les vérités à ceux qui en feraient un mauvais usage et qui désirent prendre au piège les serviteurs de Dieu. Jésus répondit à la question piège des Pharisiens par l’illustration de la monnaie de l’impôt et il conclut en ces termes: “Rendez donc les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu.” Il laissa à ses ennemis le soin de faire eux-mêmes l’application de cette illustration. Quant aux disciples de Jésus, ils comprirent très bien le principe impliqué, celui de la neutralité. — Mat. 22:15-21.
3) L’auditeur devant s’appliquer personnellement les principes de l’illustration, celle-ci peut lui transmettre un avertissement ou un blâme très clair et en même temps le désarmer, de sorte qu’il n’a plus rien à répliquer à celui qui parle. Comme dit un proverbe, “qui se sent morveux, qu’il se mouche”. Quand les Pharisiens reprochèrent à Jésus de manger avec les collecteurs d’impôts et les pécheurs, Jésus répondit: “Ce ne sont pas les gens solides qui ont besoin de médecin, mais les mal portants. Allez donc apprendre ce que signifie: ‘Je veux la miséricorde et non le sacrifice.’ Car je suis venu appeler, non pas les justes, mais les pécheurs.” — Mat. 9:11-13.
4) Même lorsqu’on corrige une personne, les illustrations peuvent servir à écarter un préjugé et à éviter que ce préjugé obscurcisse l’esprit de l’auditeur. Une illustration donnera plus de résultats qu’une simple présentation des faits. C’est de cette façon que Nathan trouva une oreille attentive quand il reprit David, pour son péché en rapport avec Urie et Bath-Schéba (II Sam. 12:1-14). Ce fut aussi grâce à une illustration que le roi Achab reconnut, sans s’en douter, les principes qu’il avait violés en épargnant le roi syrien Ben-Hadad, un ennemi de Dieu, et qu’il se condamna lui-même. — I Rois 20:34, 38-43.
5) Les illustrations peuvent déclencher une réaction chez l’auditeur et l’amener à se montrer sous son vrai jour, à révéler s’il est ou non un authentique serviteur de Dieu. Quand Jésus proclama: “Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle”, “beaucoup de ses disciples s’en retournèrent vers les choses qui sont derrière, et ils ne marchaient plus avec lui”. Ce fut un moyen, pour Jésus, de renvoyer ceux qui n’exerçaient pas vraiment la foi avec leur cœur. — Jean 6:54, 60-66.
LA BONNE FAÇON DE LES ABORDER
Les illustrations de la Bible présentent plus d’une facette. Elles énoncent des principes qu’elles éclairent et elles ont souvent une signification ou une application prophétique. Ajoutons que dans leur aspect prophétique elles s’appliquaient parfois à l’époque où elles avaient été prononcées, ou peu après, alors que d’autres fois il devait y avoir aussi un accomplissement dans un avenir assez lointain.
Deux sortes d’erreurs peuvent faire obstacle à une bonne intelligence des illustrations de la Bible. L’une d’elles consiste à considérer les illustrations comme de simples histoires dont il faut seulement tirer une leçon. Ainsi, il est des gens qui ne discernent rien d’autre dans la parabole du fils prodigue qu’un morceau de belle littérature, et qui ne voient dans l’illustration de l’homme riche et de Lazare qu’un exemple de la façon dont les morts sont soit récompensés, soit punis.
Il faut d’ailleurs remarquer que, bien que les illustrations soient tirées de situations courantes dans la vie de tous les jours, elles n’ont pas forcément trait à des événements qui se sont réellement produits. Il est vrai qu’elles commencent parfois par des expressions comme “un jour”, “un homme avait”, “il y avait un homme”, “un certain homme” ou d’autres tournures du même genre; cependant, elles sont sorties de l’imagination de celui qui parlait sous l’inspiration divine et, comme leur nom l’indique, il s’agit bien d’illustrations ou de paraboles (Juges 9:8; Mat. 21:28, 33; Luc 16:1, 19). Il est écrit de Jésus: “Toutes ces choses, Jésus les dit aux foules au moyen d’illustrations. Oui, il ne leur parlait pas sans illustration.” — Mat. 13:34; Marc 4:33, 34.
La seconde erreur susceptible de faire obstacle à une bonne compréhension de l’illustration consiste à en faire une application trop poussée et à rechercher une signification au moindre détail de la situation exposée. On verse alors dans l’interprétation arbitraire.
Pour approfondir le sens d’une illustration, il faut commencer par lire le contexte afin de bien déterminer le cadre dans lequel elle se situe. On cherchera donc à savoir dans quelles circonstances l’illustration a été prononcée. Ainsi, lorsque les dirigeants et le peuple d’Israël sont qualifiés de “dictateurs de Sodome” et de “peuple de Gomorrhe”, on songe à des gens qui ont péché gravement contre Jéhovah (És. 1:10; Gen. 13:13; 19:13, 24). Quand le psalmiste prie Jéhovah d’agir avec ses ennemis et les ennemis de son peuple comme “avec Madian”, on se souvient de la mise en déroute de ces oppresseurs du peuple de Dieu qui aboutit à la mort de 120 000 d’entre eux. — Ps. 83:2, 3, 9-11; Juges 8:10-12.
En outre, il est généralement utile de bien connaître la Loi, les usages et la langue de l’époque. Par exemple, si nous avons une bonne connaissance de la Loi, nous saisirons plus facilement l’illustration du filet à la traîne (Mat. 13:47-50). Lorsqu’on sait qu’au premier siècle les arbres fruitiers étaient soumis à un impôt en Palestine et qu’on coupait ceux qui n’étaient pas productifs, on comprend mieux pourquoi Jésus fit se dessécher le figuier stérile, dont il se servit ensuite pour une illustration. — Mat. 21:18-22.
Enfin, on ne devrait pas interpréter arbitrairement les éléments d’une illustration en formulant un point de vue personnel ou philosophique. Pour les chrétiens, la règle est la suivante: “Nul ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’esprit de Dieu. Nous avons reçu, nous, non pas l’esprit du monde, mais l’esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu a bien voulu nous donner. Choses dont nous parlons aussi, non pas avec des paroles qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec celles qu’enseigne l’esprit, alliant des choses spirituelles à des paroles spirituelles.” — I Cor. 2:11-13.
DANS LES ÉCRITURES HÉBRAÏQUES
Les prophètes se sont livrés en de nombreuses occasions à la pantomime du message dont on les avait chargés, ce qui renforçait l’impact de leurs paroles. Jérémie prédit que Jérusalem subirait une calamité et il donna plus de force à sa proclamation en brisant une gourde de potier devant quelques-uns des aînés ou anciens du peuple et des prêtres. Il annonça la période de servitude à Babylone et rendit sa prophétie plus frappante en envoyant des liens et des barres de joug à différents rois (Jér. chaps 19, 27). Ésaïe circula nu et nu-pieds pour bien montrer aux Israélites que ce serait dans un tel état de nudité que les Égyptiens et les Éthiopiens, sur lesquels ils comptaient pour recevoir de l’aide, seraient conduits en captivité (És. chap. 20). Ézéchiel grava une représentation de Jérusalem sur une brique, éleva contre elle un rempart de siège et plaça une poële de fer entre lui et cette brique, puis se coucha sur son côté, bien en face, pour donner une description de ce que serait le siège de Jérusalem. — Ézéch. chap. 4.
Pour faire ressortir l’idée qu’ils voulaient accentuer, certains racontaient parfois une courte histoire. C’est ce que fit Jotham pour montrer aux propriétaires terriens de Sichem leur folie de s’être choisi pour roi un homme aussi vil qu’Abimélech (Juges 9:7-20). Dans un récit contenu en Ézéchiel, deux aigles et une vigne servent à représenter l’attitude que Juda avait adoptée à l’égard de Babylone et de l’Égypte (Ézéch. chap. 17). De la même manière encore, Ézéchiel illustra sous les traits de deux sueurs qui se livrent à la prostitution, Oholah et Oholibah, les façons d’agir de Samarie (le royaume des dix tribus d’Israël) et de Jérusalem (le royaume de Juda). — Ézéch. chap. 23.
Nous ne venons de mentionner là que quelques-unes des très nombreuses illustrations qui sont contenues dans les Écritures hébraïques. À peu près tous ceux qui ont participé à la rédaction de la Bible ont employé des illustrations. Parfois, elles leur avaient été révélées directement par Jéhovah lui-même au moyen d’une vision; d’autres leur avaient été exposées oralement. Dans certains cas enfin, ils ont mentionné des choses bien réelles, comme le tabernacle, au sujet duquel on lit qu’il est une “illustration”. — Héb. 9:9.
DANS LES ÉCRITURES GRECQUES
Les Écritures grecques chrétiennes contiennent elles aussi de nombreuses illustrations très vivantes. Jésus Christ, de qui l’on a dit: “Aucun autre homme n’a jamais parlé ainsi”, avait une connaissance plus étendue que n’en ont jamais eu les autres humains (Jean 7:46). Bien que les illustrations de Jésus aient parfois été très concises, — il pouvait s’agir d’une vérité laconique du même ordre que les “déclarations proverbiales” des Écritures hébraïques, — elles étaient en général plus longues et revêtaient souvent la forme d’un récit. Jésus tirait habituellement ses illustrations de ce qu’il voyait dans la création, de faits courants de la vie quotidienne, de circonstances particulières ou de situations très plausibles, ou bien d’événements de l’époque bien connus de ses auditeurs.
Les principales illustrations de Jésus
Dans la partie qui suit, vous trouverez des indications utiles sur le contexte dans lequel Jésus, lors de son ministère terrestre, a prononcé trente des illustrations rapportées par les rédacteurs des Évangiles.
1. Les deux débiteurs (Luc 7:41-43)
Jésus donna cette illustration en Galilée, en 31. Le contexte, à savoir Luc 7:36-40, 44-50, en définit l’objet et en fournit l’application. Dans cette parabole des deux débiteurs, un homme doit cinquante deniers et l’autre dix fois plus.
C’est à cause de l’attitude de son hôte, un nommé Simon, envers une femme qui était entrée et avait enduit les pieds de Jésus avec une huile parfumée, que ce dernier a donné cette illustration. On ne considérait pas la présence de quelqu’un qui n’avait pas été invité comme anormale, car il semble qu’en pareille circonstance une telle personne était libre d’accéder au lieu où se déroulait le repas, de s’asseoir le long du mur et de s’entretenir de sa place avec ceux qui étaient allongés à table, au centre de la pièce. Avec beaucoup d’à-propos, Jésus illustra la situation en mettant en scène deux débiteurs. Il fit remarquer que Simon ne lui avait pas donné d’eau pour ses pieds, ne l’avait pas accueilli avec un baiser et ne lui avait pas enduit la tête avec de l’huile, comme le voulaient alors les règles de la politesse. La femme pécheresse avait fait preuve d’un plus grand amour pour Jésus; elle avait été plus hospitalière que Simon alors qu’elle n’était même pas la maîtresse de maison. Aussi Jésus lui dit-il: “Tes péchés sont pardonnés.”
2. Le semeur (Mat. 13:3-8; Marc 4:3-8; Luc 8:5-8)
Jésus prononça cette illustration tandis qu’il se trouvait sur la mer de Galilée, apparemment en 31. L’illustration proprement dite ne fournit aucune indication qui permette de l’interpréter; cependant, une explication claire nous en est donnée en Matthieu 13:18-23; Marc 4:14-20 et Luc 8:11-15. Elle montre comment les conditions extérieures agissent sur le sol, ou le cœur, et quelles sortes d’influences peuvent gêner la croissance du grain, c’est-à-dire la parole du Royaume. — Voir SEMEUR, SEMER.
3. La mauvaise herbe semée parmi le blé (Mat. 13:24-30)
Cette illustration fut donnée par Jésus pendant qu’il était sur la mer de Galilée, probablement en 31. Il en fournit l’explication, qui est rapportée en Matthieu 13:36-43, opposant le “blé”, ou les “fils du royaume”, à la “mauvaise herbe”, les “fils du méchant”. — Voir HERBE (MAUVAISE).
4. Le grain de moutarde (Mat. 13:31, 32; Marc 4:30-32; Luc 13:18, 19)
Jésus donna cette illustration tandis qu’il se trouvait sur la mer de Galilée, apparemment en 31. Le sujet en est clairement défini: il s’agit du “royaume des cieux”.
Le grain de moutarde étant minuscule, Jésus pouvait s’en servir pour désigner une chose extrêmement petite (Luc 17:6). Lorsqu’elle a atteint son plein développement, la plante issue du grain de moutarde mesure dans certains cas entre trois et cinq mètres et elle est pourvue de branches solides, ce qui en fait presque un arbre”, pour reprendre le terme employé par Jésus. La force de l’illustration ne repose pas sur une comparaison entre la taille finale de I”‵arbre” et celle des autres arbres de la forêt, mais plutôt sur la disproportion qui existe entre la minuscule semence, ou grain, et le grand “arbre” auquel elle donne naissance.
5. Le levain (Mat. 13:33)
Jésus prononça cette illustration tandis qu’il se trouvait sur la mer de Galilée, vraisemblablement en 31. Elle a également trait au “royaume des cieux”.
Les “trois grandes mesures” correspondent à trois sata ou séahs. Cela équivaut à peu près, au total, aux trois cinquièmes d’un boisseau de farine. Comparativement, la quantité de levain paraît faible, mais il n’est pas nécessaire qu’il y en ait beaucoup pour qu’il agisse sur tout ce qui l’entoure. Le levain consistait généralement en un morceau de pâte fermentée qu’on avait conservé de la fournée précédente. Imperceptiblement, il modifierait la nature initiale de toute la pâte dans laquelle il avait été introduit.
6. Le trésor caché (Mat. 13:44)
Jésus n’a pas donné cette illustration aux foules, mais à ses propres disciples, près de la mer de Galilée, apparemment en 31 (Mat. 13:36). Comme le montre le texte, elle a trait au “royaume des cieux”. Ce dernier est une source de joie pour celui qui le trouve. Cette personne doit alors opérer des transformations dans sa vie, chercher premièrement le Royaume et renoncer à tout le reste.
7. Le marchand qui cherche des perles (Mat. 13:45, 46)
Jésus prononça cette illustration à ses disciples tandis qu’il se trouvait près de la mer de Galilée, probablement en 31. Il compare le Royaume des cieux à une belle perle dont la valeur est telle qu’un homme vend tout ce qu’il possède pour pouvoir l’acquérir. — Voir PERLE.
8. Le filet à la traîne (Mat. 13:47-50)
Jésus donna cette illustration près de la mer de Galilée, apparemment en 31. Il y décrit la mise à l’écart de ceux qui ne sont pas dignes d’hériter le Royaume des cieux. — Voir FILET À LA TRAÎNE; POISSON (PUR ET IMPUR).
9. L’esclave impitoyable (Mat. 18:23-35)
Jésus prononça cette illustration à Capernaüm, en 32. Les circonstances dans lesquelles cela s’est passé sont relatées en Matthieu 18:21, 22, et le verset 35 18:35 rapporte l’application de cette illustration. Elle souligne à quel point les dettes que nos compagnons ont contractées envers nous sont de peu d’importance en comparaison de celle que nous avons envers Dieu. L’illustration nous fait bien comprendre, à nous qui sommes des humains pécheurs à qui Dieu a annulé la dette, pourtant si élevée, par le moyen du sacrifice de Christ, que nous sommes tenus de pardonner les péchés comparativement insignifiants que nos compagnons commettent contre nous.
10. Le Samaritain compatissant (Luc 10:30-37)
Jésus donna cette illustration en Judée, sans doute près de Béthanie, en 32. Le contexte, à savoir Luc 10:25-29, montre que cette illustration faisait suite à la question: “Qui est mon prochain?” Dans les versets 36 et 37 10:36, 37, on voit quel enseignement il faut tirer de cette parabole.
La route qui allait de Jérusalem à Jéricho traversait une région désertique et isolée qui était souvent le théâtre de vols, au point qu’avec le temps on posta une garnison dans cette zone pour assurer la protection des voyageurs. Jéricho était située à 23 kilomètres au nord-est de Jérusalem. Les prêtres, qui avaient pour tâche d’offrir les sacrifices au temple de Jérusalem, et les Lévites, qui les assistaient, se trouvaient sous la Loi. Le sachant, Jésus donna cette illustration pour montrer qui est le “prochain” envers qui la Loi exigeait qu’on exerce l’amour. Les Samaritains reconnaissaient la Loi contenue dans le Pentateuque, mais les Juifs n’étaient pas très amicaux à leur égard; en fait, ils n’entretenaient pas de relations avec eux (Jean 4:9). Ils considéraient les Samaritains avec beaucoup de mépris (Jean 8:48). Certains même les maudissaient publiquement dans leurs synagogues et priaient Dieu chaque jour de ne pas permettre que les Samaritains héritent la vie éternelle. L’huile et le vin, que le Samaritain a versés sur les plaies de l’homme blessé, étaient couramment employés comme remèdes. Les deux deniers que le Samaritain a donnés à l’hôtelier pour qu’il prenne soin de l’homme correspondent à un salaire de deux journées de travail. — Mat. 20:2.
11. L’ami persévérant (Luc 11:5-8)
Jésus donna probablement cette illustration en Judée, en 32. Elle est incluse dans la réponse qu’il fit à ses disciples lorsqu’ils lui demandèrent de leur apprendre à prier (Luc 11:1-4). Comme le montrent les versets 9 et 10 11:9, 10, loin de laisser entendre que nos requêtes importunent Dieu, cette illustration nous enseigne plutôt que Jéhovah s’attend à ce que nous continuions à demander.
L’hospitalité est un devoir dont les Orientaux aiment à s’acquitter de la meilleure façon qui soit. Bien que le voyageur soit arrivé d’une manière inopinée à minuit, ce qui s’explique peut-être par les imprévus dus aux déplacements à cette époque, l’hôte s’était senti obligé de lui offrir à manger. Étant donné qu’il était souvent difficile de prévoir exactement la quantité de pain qu’il fallait cuire pour la maisonnée, on devait parfois aller en demander à ses voisins. Dans le cas qui nous intéresse, le voisin s’était déjà couché. Comme certaines maisons, et celles des pauvres en particulier, ne consistaient qu’en une grande pièce, on comprend que cet homme ait montré peu d’empressement à répondre à la requête qui lui avait été faite. S’il se levait, en effet, il dérangerait toute sa famille.
12. L’homme riche déraisonnable (Luc 12:16-21)
Jésus prononça sans doute cette illustration en Judée, en 32. Elle fait partie de sa réponse à un homme qui lui demandait d’arbitrer un problème d’héritage (voir Deutéronome 21:17). Comme le montre le verset 15 12:15, l’idée mise ici en évidence est la suivante: “Même si quelqu’un est dans l’abondance, sa vie ne procède pas des choses qu’il possède.” Comparez cela avec ce que Jésus déclara ensuite à ses disciples et qui est rapporté à partir du verset 22 12:22.
13. Le figuier improductif (Luc 13:6-9)
Jésus donna probablement cette illustration en Judée, vers la fin de l’an 32, trois années pleines après son baptême. On venait de lui rapporter que Pilate avait fait mourir plusieurs Galiléens. Jésus avait également mentionné le cas de dix-huit personnes sur lesquelles la tour de Siloam était tombée et qui étaient mortes, et il avait dit à ses interlocuteurs qu’à moins qu’ils se repentent ils seraient tous détruits (Luc 13:1-5). Puis il enchaîna avec cette illustration.
Il était courant de planter de loin en loin dans les vignes des figuiers et des oliviers, de sorte que si une année les vendanges étaient mauvaises, on avait quand même un certain revenu. En général, lorsqu’un figuier avait été coupé, les rejetons produisaient au moins quelques fruits au bout de deux ou trois ans. Il semble qu’on puisse établir un parallèle significatif entre les trois années mentionnées dans l’illustration et les trois ans du ministère de Jésus qui venaient de s’écouler. De loin, l’arbre donnait peut-être l’impression d’être productif, mais il s’avéra décevant. Comme il était imposable, il constituait un fardeau et méritait donc d’être coupé.
14. Le grand repas du soir (Luc 14:16-24)
Jésus donna probablement cette illustration en Pérée, apparemment au début de l’an 33. Les versets 1 à 15 14:1-15 posent le cadre; Jésus proposa cette illustration, au cours d’un repas, à un de ses compagnons de table qui avait déclaré: “Heureux celui qui mange du pain dans le royaume de Dieu!”
On allait habituellement prévenir ceux qui avaient été invités à un festin que le repas était prêt. Ceux qui ont demandé à être dispensés de venir à ce grand repas du soir préféraient se consacrer à d’autres choses, à des activités généralement considérées comme tout à fait naturelles. Cependant, leurs réponses montraient qu’ils n’avaient pas vraiment le désir d’être présents et aussi qu’ils avaient peu de considération pour leur hôte. La plupart de ceux qui furent invités ensuite, les pauvres, les estropiés, les boiteux et les aveugles, et tous ceux qui entrèrent finalement dans la maison, sont des personnes que le monde en général considère comme indignes d’être invitées. — Voir le verset 13 14:13.
15. La brebis perdue (Luc 15:3-7)
Jésus prononça vraisemblablement cette illustration en Pérée, sans doute au début de l’an 33. Selon Luc 15:1, 2, les Pharisiens et les scribes murmuraient parce que Jésus faisait bon accueil aux pécheurs et aux collecteurs d’impôts; c’est la raison pour laquelle Jésus énonça cette illustration. Le texte de Matthieu 18:12-14 rapporte une illustration similaire qui fut donnée en une autre occasion.
Les collecteurs d’impôts, les Juifs surtout, étaient haïs parce que leur métier consistait à réunir l’impôt versé aux Romains que le peuple détestait. On traitait les collecteurs d’impôts avec mépris. L’illustration de la brebis perdue était l’une des paraboles dans lesquelles les auditeurs de Jésus reconnaîtraient aisément la réalité quotidienne. Une brebis perdue est désemparée; c’est le berger qui entreprend les recherches pour la retrouver. Il y a un contraste frappant entre la joie éprouvée au ciel lorsque le pécheur se repent et les murmures des scribes et des Pharisiens contre Jésus qui faisait preuve de sollicitude envers de telles personnes.
16. La drachme perdue (Luc 15:8-10)
Jésus donna probablement cette illustration en Pérée, apparemment au début de l’an 33. Le cadre en est posé en Luc 15:1, 2. Elle suit immédiatement celle de la brebis perdue. Le verset 10 15:10 montre quelle est son application.
La valeur d’une drachme équivaut au salaire d’une journée de travail. Cependant, la pièce perdue pouvait avoir une valeur particulière puisqu’elle faisait partie d’un jeu de dix; il s’agissait peut-être d’un héritage ou de l’un des éléments d’un collier de prix qu’on mettait comme parure. Il était nécessaire d’allumer une lampe pour la rechercher parce que la lumière qui pénétrait dans une maison, quand c’était le cas, était très réduite. Quant au balayage, il faciliterait les recherches, car en général le sol était simplement fait de terre battue.
17. Le fils prodigue (Luc 15:11-32)
Jésus prononça sans doute cette illustration en Judée, probablement au début de l’an 33. Les Pharisiens et les scribes murmuraient parce qu’il faisait bon accueil aux collecteurs d’impôts et aux pécheurs et qu’il mangeait avec eux. Jésus leur répondit en donnant les illustrations de la brebis et de la pièce de monnaie perdues, et il poursuivit avec celle du fils prodigue.
D’après la loi juive, la part d’héritage qui revenait au plus jeune fils représentait la moitié de celle de l’aîné (Deut. 21:17). De la même manière que le plus jeune fils était parti pour un pays lointain, les Juifs considéraient que les collecteurs d’impôts les avaient quittés pour se mettre au service de Rome. Pour les Juifs, c’était une humiliation que de devoir garder les cochons, car selon la Loi ces animaux étaient impurs (Lév. 11:7). Lorsqu’il revint à la maison, le plus jeune fils demanda à être accepté, non plus comme un fils, mais comme un homme à gages. Ce genre d’hommes ne faisaient même pas partie de la maison, contrairement aux esclaves, mais il s’agissait d’étrangers dont on louait parfois les services, souvent pour une seule journée (Mat. 20:1, 2, 8). Le père ordonna d’apporter une longue robe, la meilleure, pour son plus jeune fils. Ce n’était pas une pièce d’habillement toute simple, mais probablement un vêtement richement brodé tel qu’on en présentait à un invité qu’on voulait honorer. L’anneau et les sandales indiquaient peut-être la dignité de leur possesseur et le fait qu’il s’agissait d’un homme libre.
18. L’intendant infidèle (Luc 16:1-8)
Jésus donna probablement cette illustration en Pérée, apparemment au début de l’an 33. La leçon qu’il faut en tirer est contenue dans les versets 9 à 13 16:9-13. L’intendant est loué, non parce qu’il était injuste, mais en raison de sa sagesse pratique.
L’intendant avait été chargé de s’occuper des affaires de son maître; c’était vraiment une position de confiance (Gen. 24:2; 39:4). Dans l’illustration de Jésus, le renvoi de l’intendant signifiait qu’il devait quitter la maison tout en n’ayant aucun moyen de subsistance. Le fait d’abaisser la somme due par les débiteurs de son maître ne lui a pas rapporté de l’argent, mais il a agi ainsi pour se faire des amis qui pourraient l’aider par la suite. Cent baths d’huile équivalent à 2 200 litres et cent cors de blé à 22 000 litres.
19. L’homme riche et Lazare (Luc 16:19-31)
Jésus donna vraisemblablement cette illustration en Pérée, sans doute au début de l’an 33. Le texte de Luc 16:14, 15 en situe le cadre et indique que les Pharisiens, qui aimaient l’argent, écoutaient et se gaussaient. Mais Jésus leur dit: “Vous êtes, vous, ceux qui se déclarent justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs; car ce qui est haut parmi les hommes est chose immonde aux yeux de Dieu.” — Voir LAZARE No 2.
20. Les esclaves bons à rien (Luc 17:7-10)
Jésus prononça sans doute cette illustration en Pérée, probablement au début de l’an 33. Le verset 10 17:10 montre la leçon qu’il faut en tirer.
Il arrivait très souvent que les esclaves qui travaillaient dans les champs de leur maître lui servaient également son repas du soir. Non seulement ils trouvaient normal d’attendre que leur maître ait fini de manger pour se restaurer à leur tour, mais ils se disputaient même fréquemment pour savoir lequel d’entre eux aurait l’honneur de le servir. Ils ne considéraient pas cela comme une corvée supplémentaire, mais comme quelque chose que leur maître était en droit de recevoir.
21. La veuve et le juge (Luc 18:1-8)
Jésus donna cette illustration au début de l’an 33. Ainsi que le dit le verset 1 18:1, elle soulignait “la nécessité pour eux de toujours prier et de ne pas renoncer”. Les versets 7 et 8 18:7, 8 en montrent aussi l’application. Il était particulièrement approprié que l’illustration mette l’accent sur l’importance de la prière étant donné ce qui est rapporté dans le chapitre précédent, aux versets 20 à 37 17:20-37.
Apparemment, le juge n’était pas rattaché à un tribunal juif. Au premier siècle, les Israélites avaient quatre cours de justice: le tribunal de village, qui était composé de trois hommes; un tribunal formé de sept anciens du village; à Jérusalem, il y avait des tribunaux inférieurs constitués de vingt-trois personnes chacun, et les mêmes tribunaux avaient été institués un peu partout en Palestine dans les villes d’une certaine importance; et le tribunal principal, le grand Sanhédrin, composé de soixante et onze membres, dont le siège était situé à Jérusalem et qui avait autorité sur la nation tout entière. Mais le juge de l’illustration ne faisait pas partie du système judiciaire juif dans lequel un tribunal était formé d’au moins trois hommes; il devait donc être l’un des juges ou des magistrats de police qui avaient été nommés par les Romains. L’illustration précise nettement qu’il ne craignait pas Dieu et qu’il ne se préoccupait pas de l’opinion publique à son sujet. Il n’est pas dit que Dieu ressemble à ce juge injuste; au contraire, l’illustration établit un contraste entre Dieu et le juge. Si ce dernier a fini par faire ce qui est juste, à combien plus forte raison Dieu le fera-t-il! La persévérance dont la veuve a fait preuve a incité le juge injuste à agir; les serviteurs de Dieu doivent eux aussi persévérer dans la prière. Dieu, qui est juste, répondra à leurs requêtes et leur rendra justice.
22. Le Pharisien qui se croyait juste et le collecteur d’impôts repentant (Luc 18:9-14)
Jésus donna cette illustration au début de l’an 33. On en retrouvera le cadre et l’application respectivement aux versets 9 et 14 18:9, 14.
Ceux qui allaient au temple pour prier n’entraient pas dans le Saint ou le Très-Saint, mais ils avaient accès aux cours tout autour. Ces hommes, des Juifs, se tenaient probablement dans la cour extérieure, celle qu’on appelait la Cour des femmes. Les Pharisiens étaient hautains, se considérant comme justes, et ils méprisaient les autres hommes (Jean 7:47, 49). Même la désignation “Pharisiens” signifie “ceux qui sont séparés”. Ils jeûnaient deux fois la semaine, bien que cela ne fût pas requis par la loi mosaïque. Il nous est rapporté qu’ils avaient choisi de faire cela les jours de marché. Le marché avait lieu chaque semaine et durant celui-ci beaucoup de monde venait à la ville. Ils jeûnaient aussi les jours où l’on tenait des services spéciaux dans les synagogues et où le Sanhédrin local se réunissait; leur piété ne passait pas inaperçue (Mat. 6:16). Les collecteurs d’impôts juifs étaient autorisés à aller au temple, mais on leur témoignait de la haine parce qu’ils étaient au service de Rome.
23. Les ouvriers qui reçoivent un denier (Mat. 20:1-16)
Jésus donna cette illustration en Pérée, en 33. Elle fait partie de sa réponse à la question de Pierre contenue en Matthieu 19:27: “Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi; qu’y aura-t-il réellement pour nous?” Voyez aussi Matthieu 19:30 et Mt 20:16.
Le temps des vendanges est une époque durant laquelle les propriétaires d’une vigne se font beaucoup de souci. Ils embauchent certains ouvriers pour toute la durée des vendanges; ils ne recourent aux services des autres que lorsque le besoin s’en fait sentir. Le paiement du salaire à la fin de la journée était en harmonie avec la loi mosaïque; les ouvriers pauvres avaient besoin de ce qu’ils venaient de gagner (Lév. 19:13; Deut. 24:14, 15). Le denier, qui équivalait au salaire d’une journée de travail, était une pièce romaine en argent. Les Juifs divisaient le jour, du lever au coucher du soleil, en douze parties égales; aussi la troisième heure correspondait-elle, à quelque chose près, à 8-9 heures du matin; la sixième heure à 11 heures-midi; la neuvième heure à 14-15 heures; et la onzième heure à 16-17 heures environ.
24. Les mines (Luc 19:11-27)
Jésus donna cette illustration à Jéricho ou près de cette ville tandis qu’il montait pour la dernière fois à Jérusalem, en 33 (Luc 19:1, 28). Selon le verset 11 19:11, c’était parce qu’“ils s’imaginaient que le Royaume de Dieu allait se montrer à l’instant même”.
Il n’était pas rare, sous la domination romaine, qu’un homme de naissance noble aille jusqu’à Rome pour se faire investir du pouvoir royal. C’est ce qu’avait fait Archélaüs, fils d’Hérode le Grand, mais les Juifs avaient envoyé à la cour d’Auguste cinquante ambassadeurs, porteurs d’accusations contre Archélaüs afin de contrecarrer, si possible, ses efforts pour obtenir le pouvoir. La valeur de la mine en argent que chacun des esclaves reçut au début correspondait à l’époque à quatre-vingt-huit jours de salaire.
25. Les deux enfants (Mat. 21:28-31)
Jésus fournit cette illustration dans le temple de Jérusalem, le 11 Nisan de l’an 33. Elle fait partie de sa réponse aux questions des chefs religieux rapportées au verset 23 21:23: “Par quelle autorité fais-tu ces choses? Et qui t’a donné cette autorité?” Après avoir répondu à ces questions, Jésus leur montra par des illustrations quelle sorte de personnes ils étaient en réalité.
Jésus donne l’application de cette illustration dans les versets 31 et 32 21:31, 32. Il indique que les prêtres en chef et les anciens influents auxquels il parlait étaient comparables au premier enfant. Bien que prétendant servir Dieu, ils manquaient en fait à leur engagement. Par contre, les collecteurs d’impôts et les prostituées qui crurent Jean le Baptiseur étaient semblables au second enfant, car, ayant tout d’abord refusé insolemment de servir Dieu, ils avaient eu du regret par la suite et avaient changé de conduite.
26. Les cultivateurs homicides (Mat. 21:33-44; Marc 12:1-11; Luc 20:9-18)
Jésus prononça cette illustration dans le temple de Jérusalem, le 11 Nisan de l’an 33, trois jours seulement avant qu’il soit mis à mort, lui, le propre Fils de Dieu. Cette illustration fait réponse, elle aussi, à une question qui avait été posée à Jésus, à savoir qui lui avait donné autorité pour agir (Marc 11:27-33). Immédiatement après avoir rapporté l’illustration, le récit des Évangiles indique que les chefs religieux s’aperçurent que Jésus parlait d’eux. — Mat. 21:45; Marc 12:12; Luc 20:19.
La clôture qui entourait la vigne était sans doute un mur de pierres (Prov. 24:30, 31) ou une haie (És. 5:5). Le pressoir était souvent creusé dans le roc et comportait deux niveaux, le jus du raisin s’écoulant de la partie supérieure dans la partie inférieure. La tour était l’endroit d’où le gardien exerçait sa surveillance dans le but d’écarter les voleurs et les animaux. Dans certains cas, les cultivateurs qui avaient été engagés recevaient une partie des fruits recueillis. Dans d’autres cas, ces mêmes cultivateurs payaient au propriétaire une rente en espèces ou bien ils se mettaient d’accord avec lui pour lui donner une quantité déterminée du produit de la récolte. Apparemment, c’est cette dernière solution qui avait été adoptée dans l’illustration. En tuant le fils, qui était aussi l’héritier, les cultivateurs ont peut-être pensé qu’ils pouvaient s’approprier la vigne puisque celui qui l’avait plantée était parti à l’étranger. Ésaïe 5:1-7 nous dit que “la maison d’Israël” constituait “la vigne de Jéhovah”. Comme le montrent les rédacteurs des Évangiles, Jésus cita Psaume 118:22, 23 pour permettre à ses auditeurs de comprendre la signification de l’illustration.
27. Le festin de mariage du fils du roi (Mat. 22:1-14)
Jésus donna cette illustration dans le temple de Jérusalem, le 11 Nisan de l’an 33. Comme l’indique le verset 1 22:1, cette illustration est la suite de la discussion rapportée juste avant, et elle fait partie de la réponse que Jésus fournit lorsqu’on lui demanda par quelle autorité il accomplissait son œuvre (Mat. 21:23-27). Pour l’application, remarquez ce que disent les versets 2 et 14 22:2, 14.
28. Les dix vierges (Mat. 25:1-13)
Jésus donna cette illustration sur le mont des Oliviers, tout près de Jérusalem, le 11 Nisan de l’an 33. Cette illustration, qui a trait au “royaume des cieux”, est une partie de la réponse de Jésus à la question de ses disciples rapportée en Matthieu 24:3. L’objet de l’illustration est clairement défini en Matthieu 25:13. — Voir MARIAGE (La célébration).
29. Les talents (Mat. 25:14-30)
Jésus donna cette illustration à quatre de ses disciples, à peine trois jours avant sa mort, tandis qu’il se trouvait sur le mont des Oliviers, le 11 Nisan de l’an 33. L’illustration exposait le cas d’un homme qui était sur le point de partir à l’étranger. Peu de temps après sa mort, Jésus monta au ciel. Cette illustration fait également partie de sa réponse à la question rapportée en Matthieu 24:3. — Marc 13:3, 4.
À la différence de ce qui se passe dans l’illustration des mines, où chaque esclave reçoit une seule mine, les talents sont ici donnés “à chacun selon ses propres capacités”. (Luc 19:11-27.) Le talent d’argent, dont il semble être question dans cette illustration, correspond à ce qu’un ouvrier gagnait à l’époque en quatorze années de travail. Les esclaves auraient tous dû se soucier de l’avoir de leur maître et utiliser diligemment et sagement ce qu’il avait remis entre leurs mains afin de le faire valoir. S’ils ne voulaient pas faire personnellement fructifier les biens de leur maître, la moindre des choses aurait été de placer cet argent chez les banquiers pour qu’il rapporte des bénéfices au lieu de le laisser dormir. Mais l’esclave méchant et paresseux cacha dans le sol le talent qui lui avait été confié, ce qui allait en fait à l’encontre des intérêts de son maître.
30. Les brebis et les chèvres (Mat. 25:31-46)
Jésus donna cette illustration sur le mont des Oliviers, le 11 Nisan de l’an 33. Comme cela ressort des versets 31, 32, 41 et 46 25:31, 32, 41, 46, l’illustration porte sur le jugement et la séparation des gens de toutes les nations quand le Fils de l’homme arriverait dans sa gloire. Elle fait partie de la réponse de Jésus à la question de ses disciples concernant le ‘signe de sa présence et de la conclusion du système de choses’. — Mat. 24:3.
Les Écritures parlent parfois des brebis pour représenter le peuple de Dieu, ce qui est approprié, car elles se laissent guider facilement et comptent sur leur berger (Ps. 100:3; Jean 10:16). Les chèvres, par contre, sont plus têtues et indépendantes. Les “brebis”, qui sont mises à la “droite” du roi, reçoivent une place d’honneur (Actes 2:33; Éph. 1:19, 20). Les “chèvres”, à sa “gauche”, sont à une place de déshonneur (voir Ecclésiaste 10:2). Vous remarquerez que les “brebis”, qui sont à la droite du Fils de l’homme assis sur son trône, sont différentes des “frères” de Jésus Christ, à l’égard desquels elles font preuve de bonté. — Mat. 25:34-40; Héb. 2:11, 12.
Le livre de la Révélation
Les Saintes Écritures s’achèvent avec le livre de la Révélation qui renferme l’une des plus remarquables concentrations d’illustrations que la Bible contienne. Jean lui-même, qui écrivit la Révélation, précise qu’elle lui a été présentée “en signes”. (Rév. 1:1.) On peut donc dire à juste titre que du début à la fin la Bible est remarquable par l’emploi qu’elle fait d’illustrations bien choisies.
Les illustrations des disciples de Jésus Christ
Non seulement les rédacteurs chrétiens de la Bible ont rapporté les illustrations données par Jésus, mais ils ont fait eux aussi un bon usage de cette forme d’enseignement. Dans le livre des Actes, Luc relate les belles illustrations auxquelles Paul recourut lorsqu’il prit la parole à Athènes devant un auditoire composé de non-Juifs. Paul leur parla d’objets de vénération qu’ils connaissaient et se référa aux écrits de leurs propres poètes (Actes 17:22-31). Comme cela ressort de la lecture de la lettre aux Hébreux, le même apôtre (à qui l’on attribue généralement la rédaction de cette lettre) donna beaucoup d’illustrations tirées de l’histoire d’Israël montrant les rapports que Dieu entretenait avec cette nation. Les Corinthiens étant familiarisés avec les sports grecs, il leur écrivit en comparant le christianisme à une course (I Cor. 9:24-27). Son illustration de l’olivier est remarquable. Dans celle-ci, il met en garde les chrétiens contre la suffisance et les exhorte à servir Dieu par un service sacré avec usage de leur raison. — Rom. 11:13-32; 12:1, 2.
Jacques, demi-frère de Jésus, a émaillé sa lettre d’exemples pertinents de situations courantes qu’on rencontre dans la vie de tous les jours. Il parla d’un homme qui se regarde dans un miroir, du mors dans la bouche des chevaux, du gouvernail d’un bateau et d’autres choses encore, afin de rendre accessibles les vérités spirituelles (Jacq. 1:23, 24; 3:3, 4). Pierre et Jude ont abondamment puisé dans les écrits inspirés déjà compilés et ont retenu certaines situations pour illustrer le message que l’esprit de Dieu les poussait à transmettre. Toutes ces belles illustrations que Dieu leur inspira atteignent leur objectif qui est de faire de la Parole de Dieu, la Bible, un livre vivant.