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Le grec “peu commun” des Écritures grecques chrétiennesLa Tour de Garde 1968 | 1er juin
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aussi mis en contraste dans les interdictions. Une défense formulée au présent exprime non seulement l’ordre de ne pas faire une chose, mais également de cesser de la faire. C’est ainsi que Jésus, en route pour Golgotha, s’adressant aux femmes qui le suivaient, ne leur dit pas simplement : ‘Ne pleurez pas’, mais étant donné qu’elles pleuraient il dit : “Cessez de pleurer sur moi.” (Luc 23:28). De même, aux changeurs et aux autres hommes qui faisaient de la maison de Dieu un lieu de trafic, il ne dit pas simplement : ‘Ne faites pas’, mais : “Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de trafic !” (Jean 2:16). Voyez aussi Jean 20:17 et I Corinthiens 7:23. Par contre, une défense exprimée à l’aoriste est une exhortation ou un ordre invitant à ne pas faire une chose que l’on n’a pas encore commencé de faire. Par exemple, Jésus nous a enseigné à prier Dieu ainsi : “Ne nous amène pas [jamais] en tentation”, et non pas : ‘Cesse de nous induire en tentation’, comme si Dieu était déjà en train de le faire (Luc 11:4). Bien qu’il ne soit pas toujours possible de rendre dans une autre langue les délicates nuances de sens que renferme le grec, il semble vraiment étrange que tant de traducteurs modernes en aient laissé passer un si grand nombre. La Traduction du monde nouveau est unique en son genre sous nombre de ces rapports.
On pourrait citer beaucoup d’autres exemples pour montrer la précision et la beauté supérieures de la langue grecque, par exemple, ses nombreux cas, sa “voix moyenne”, etc. ; mais ce qui précède devrait nous aider à comprendre pourquoi les philologues et les autres linguistes font un si grand cas du grec. Cela vous permet également d’expliquer pourquoi le Créateur avait d’abord donné aux hommes cette bonne nouvelle de son Royaume, qui devait être prêchée dans le monde entier, dans la langue grecque, ce grec koïnê exact, précieux et universel, qui fut employé pour la rédaction des Écritures grecques chrétiennes. À la vérité, ce grec commun, le grec koïnê, est une langue peu commune !
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Le style dans les lettres de l’apôtre PaulLa Tour de Garde 1968 | 1er juin
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Le style dans les lettres de l’apôtre Paul
(Jugement du Dr C.-E. Stowe, tiré de son livre History of the Books of the Bible, pages 343 et 344.)
“Le style de Paul est tout à fait spécial. Je pense qu’on ne peut rien trouver de semblable en dehors du Nouveau Testament. C’est le style d’un rabbin juif plutôt que celui d’un écrivain grec classique, mais d’un rabbin à la personnalité très particulière. Ce style exprime avec force ses diverses caractéristiques. On y sent l’ardente impétuosité de sa nature, son éducation juive stricte et soignée, et les traits distinctifs de la théologie chrétienne qu’il enseignait. Il abonde en parenthèses incorrectes, c’est-à-dire en phrases qui interrompent le cours des pensées mais qui sont pourtant si nécessaires à l’argumentation qui suit, qu’on ne pourrait les omettre. (...) Il passe d’une idée à l’autre avec une telle rapidité qu’il faut être continuellement aux aguets pour ne rien laisser échapper. Il prend à peine le temps de formuler complètement une pensée que déjà il se hâte vers une autre. Dans son esprit se pressent une multitude d’idées qui toutes voudraient se manifester à la fois. Et pourtant, (...) il exprime sa pensée non seulement avec une clarté parfaite, mais avec une chaleur pleine d’entrain et une éloquence sans égale.”
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