Chapitre 14
Combien de temps encore ?
TOUS les hommes et les femmes au cœur honnête désirent ardemment savoir quand Dieu mettra fin au mal. Pendant combien de temps encore celui-ci durera-t-il ?
Au premier siècle de notre ère, cette même question intéressait au plus haut point les disciples de Jésus. C’est pourquoi ils lui demandèrent : “Dis-nous : Quand seront ces choses, et quel sera le signe de ta présence et de la clôture du système de choses ?” Puisque la seconde présence du Christ devait être spirituelle, donc invisible, il fit connaître à ses disciples les signes visibles qui, réunis, marqueraient le “temps de la fin” ou “les derniers jours”. C’est ainsi que les personnes qui verraient ces signes connaîtraient la signification de leur époque. — Matthieu 24:3 ; Daniel 11:40.
L’adjectif “dernier” désigne quelque chose qui vient après d’autres. Par exemple, le dernier jour de la semaine désigne les vingt-quatre heures qui clôturent cette dernière. Les historiens parlent des “derniers jours de Pompéi”, à propos du temps qui précéda immédiatement la destruction de cette ville. Aussi, lorsque la Bible parle des “derniers jours”, elle désigne, non pas les jours de la semaine, mais une période de temps marquée par des événements catastrophiques dans le monde entier. Dans II Timothée 3:1, elle déclare : “Dans les derniers jours il y aura des temps critiques, difficiles à affronter.” Ces “derniers jours” marqueraient l’approche d’un cataclysme déterminant la fin de tous les éléments du système de choses de Satan, y compris ses parties politique, militaire, économique, sociale, religieuse, et tous les hommes rebelles.
Tout comme le dernier jour de la semaine a un commencement et une fin, les “derniers jours” du présent système de choses ont un début et un terme bien caractérisés. Au cours de cette période, les nombreux événements marquants énumérés par Jésus et par des écrivains bibliques devaient se produire. Pour qu’ils identifient clairement les “derniers jours”, ces événements devaient avoir lieu en l’espace d’une seule génération. Ils seraient comme les sillons qui composent l’empreinte digitale de quelqu’un et qui permettent de l’identifier. Les “derniers jours” devaient comporter des marques ou événements caractéristiques qui seraient l’“empreinte digitale” les différenciant de toutes les époques précédentes.
Or, lorsque nous examinons l’ensemble de ces différents signes, que trouvons-nous ? Nous constatons que notre génération, notre époque, est celle qui est identifiée dans la Bible aux “derniers jours”. En fait, nous vivons la dernière partie du temps annoncé, si bien que l’on peut comparer notre époque, non au dernier jour d’une semaine, mais à la dernière partie du dernier jour.
Lorsque Jésus prononça sa prophétie sur les “derniers jours”, il savait que des centaines d’années devaient s’écouler avant qu’il ne revienne dans la puissance de son Royaume pour mettre fin au mal. Il savait que dans l’intervalle, de nombreuses guerres auraient lieu. C’est pourquoi, avant d’énumérer les signes visibles qui marqueraient les “derniers jours”, il déclara : “Vous allez entendre parler de guerres et de nouvelles de guerres ; veillez à ce que vous ne soyez pas terrifiés. Car ces choses doivent avoir lieu, mais ce n’est pas encore la fin.” Ces guerres se sont produites effectivement au cours des dix-neuf siècles écoulés. — Matthieu 24:6.
LE “TEMPS DE LA FIN” COMMENCE
Ensuite, Jésus se mit à énumérer les événements bouleversants qui marqueraient sa seconde présence invisible et qui indiqueraient que l’humanité se trouverait au “temps de la fin”. Notre génération a-t-elle vu les signes annoncés par Jésus ? Très certainement ! Considérez ce qu’il déclara : “Nation se lèvera contre nation, et royaume contre royaume.” Puis il ajouta : “Il y aura de grands tremblements de terre, et dans un lieu après l’autre des pestes et des disettes.” — Luc 21:10, 11.
D’après la prophétie de Jésus, que devaient attendre ses futurs disciples comme signe marquant le commencement des “derniers jours” ? Ils devaient guetter la venue d’une guerre désastreuse à l’envergure inégalée dans l’Histoire et suivie immédiatement d’autres catastrophes, telles que des épidémies, des disettes et des tremblements de terre.
De quelle guerre Jésus parlait-il ? De la Première Guerre mondiale ! Ce fut le premier conflit à coïncider avec sa prophétie, car il englobait des royaumes, voire le monde entier. À propos de la Première Guerre mondiale, la revue Life écrit : “Elle tua plus d’hommes que n’importe quelle guerre antérieure, et elle fut la première à entraîner dans le conflit des nations entières, y compris les civils220.”
Aucune guerre de l’Histoire ne peut se comparer à celle-là. Elle était tellement différente que les historiens contemporains l’ont qualifiée de Grande Guerre ou Première Guerre mondiale. Elle fut de loin la plus grande guerre de l’Histoire, unique en son genre. Une encyclopédie déclare : “La Première Guerre mondiale coûta la vie à deux fois plus d’hommes que l’ensemble des guerres importantes qui eurent lieu entre 1790 et 1913.” Le même ouvrage nous informe que le nombre de militaires tués et blessés s’éleva à plus de 37 000 000, puis il ajoute : “Le nombre de morts civils, rien que dans les régions des combats, s’éleva à 5 000 000 environ. La famine, la maladie et le manque d’abri furent responsables d’environ 80 pour cent de ces pertes civiles. La grippe espagnole, considérée par certains comme une des séquelles de la guerre, causa des dizaines de millions d’autres décès221.” Une guerre mondiale ! Des épidémies ! Des disettes ! Exactement ce que Jésus avait annoncé !
Oui, 1914 marqua le “commencement des douleurs d’angoisse”, d’après la prophétie de Jésus (Matthieu 24:8). Cette date fut marquée d’avance comme le signal du commencement des “derniers jours”. Divers journaux, ainsi que des hommes célèbres, ont déclaré que ce fut là une année marquée. À l’anniversaire de la Première Guerre mondiale, un journal de Londres a déclaré que ce conflit “bouleversa de fond en comble l’économie politique du monde. Rien ne pourra plus jamais être pareil. Si nous parvenons tous à extirper de notre système cette folie nucléaire, et si la race humaine parvient à survivre, quelque historien du siècle prochain arrivera sans doute à la conclusion que le 4 août 1914 est la date où le monde fut pris de folie222”.
Concernant le changement profond apporté à l’histoire humaine par la Première Guerre mondiale, le New York Times Magazine a écrit : “La première [guerre mondiale] (...) clôtura une longue ère de paix générale et inaugura une ère nouvelle de violence, dont le deuxième conflit n’est qu’un épisode. Depuis 1914, le monde a revêtu un caractère nouveau (...). Ainsi, la Première Guerre mondiale marque un tournant dans l’histoire moderne223.”
L’ancien chancelier Konrad Adenauer, homme d’État ouest-allemand, parla du temps, “avant 1914, où il existait sur cette terre une paix, une tranquillité et une sécurité véritables, — une époque où nous ignorions la peur. (...) La sécurité et la tranquillité ont disparu de la vie des hommes depuis 1914. Et la paix ? Depuis 1914, les Allemands n’ont jamais connu une paix véritable, et il en est de même d’une bonne partie de l’humanité224”. De son côté, Dwight Eisenhower, ancien président des États-Unis, déclara : “Depuis la Première Guerre mondiale, la situation ne cesse de se détériorer225.”
De même, conformément à la prophétie de Jésus, après 1914 une série de tremblements de terre a secoué notre planète, causant plus de dégâts et de victimes que jamais auparavant. En 1915, 30 000 Italiens périrent à Avezzano. En 1920, 180 000 Chinois furent tués par un séisme dans la province de Kan-sou. En 1923, 143 000 personnes trouvèrent la mort de cette façon au Japon. Depuis lors, des tremblements de terre d’une puissance effrayante n’ont cessé de se produire, faisant plus de victimes qu’à toute autre période de l’histoire humaine. Ces derniers temps, presque chaque année est témoin d’une grande catastrophe provoquée par des secousses sismiques. Rien que depuis 1960, il y a eu des tremblements de terre dévastateurs au Maroc, au Chili, en Iran, en Yougoslavie, en Alaska, en Turquie et ailleurs. Ils forment sans aucun doute un autre sillon caractéristique de l’“empreinte digitale” de ces “derniers jours”, ce qui nous donne l’assurance que le mal n’existera plus pour longtemps, car le présent système de choses approche de sa fin.
D’AUTRES TRIBULATIONS ENCORE
N’oublions pas cependant que les événements qui accompagnaient la Première Guerre mondiale n’étaient selon les propres termes de Jésus, que “le commencement des douleurs d’angoisse” des “derniers jours”. De nombreux autres signes devaient se produire, pour établir sans conteste que le présent système de choses avait commencé son “temps de la fin”. Effectivement, bien d’autres tribulations sont survenues.
Notez ce que déclare une encyclopédie : “La Première Guerre mondiale et ses séquelles eurent pour résultat, au cours des années suivant 1930, la dépression économique la plus grave de l’Histoire. Les conséquences de la guerre et les problèmes de la réadaptation à la paix produisirent de l’agitation dans presque toutes les nations.” Tout cela prépara le terrain pour la Seconde Guerre mondiale. Que coûta ce conflit ?
“La Seconde Guerre mondiale tua plus de personnes, coûta plus d’argent, endommagea plus de maisons, toucha plus de gens et sans doute provoqua plus de changements profonds que toute autre guerre dans l’histoire. (...) Le nombre des morts, civils et militaires, a été estimé à plus de 22 000 000, et le nombre des blessés à plus de 34 000 000226.”
Cela fait un total de plus de 56 000 000 de victimes, soit presque 20 000 000 de plus que durant la Première Guerre mondiale. Incontestablement, les “douleurs d’angoisse” augmentent à mesure que les “derniers jours” approchent de leur fin !
Cela est vrai aussi d’autres catastrophes, telles que les disettes. Pendant et après la Première Guerre mondiale, il y a eu de grandes famines. Il en a été de même pendant et après la Seconde Guerre mondiale. L’encyclopédie précitée affirme que lors de ce second conflit “un plus grand nombre d’hommes moururent de faim” que pendant la Première Guerre mondiale. Puis elle ajoute :
“La guerre laissa derrière elle, en Europe et en Asie, des millions de personnes démunies de la nourriture, de l’abri et des vêtements nécessaires. Il leur manquait des combustibles, des machines, des matières premières et de l’argent. Leurs fermes étaient dévastées. La mortalité infantile était élevée et il y avait de nombreux malades227.”
Au sujet des disettes, la revue Look déclarait en 1946 :
“Aujourd’hui, un quart des hommes meurent de faim. Demain, la situation sera pire encore. La famine qui sévit à l’heure actuelle dans la plupart des régions du monde est plus terrible qu’on ne le pense généralement. (...) Il existe de nos jours plus de gens qui recherchent désespérément de quoi manger qu’à toute autre époque de l’histoire228.”
En raison de l’explosion démographique qui s’est produite depuis la Seconde Guerre mondiale, la situation sous ce rapport, loin de s’améliorer, est devenue bien plus grave. Parlant de l’Inde, la revue U.S.News & World Report affirme :
“Une catastrophe naturelle presque sans précédent en ces temps modernes menace cette nation. (...) Une famine d’une envergure telle que le monde n’en a jamais vu de pareille pendant la génération actuelle viendra comme une conséquence inéluctable, à moins que ce pays ne reçoive de l’aide de l’étranger229.”
VIOLENCE, DÉBAUCHE, DÉGÉNÉRESCENCE
Jésus annonça aussi qu’il y aurait un “accroissement de l’iniquité”. (Matthieu 24:12.) De son côté, l’apôtre Paul prédit la délinquance juvénile, la violence, la corruption et l’égoïsme généralisé. Il écrivit : “Dans les derniers jours (...) les hommes seront amis d’eux-mêmes, (...) désobéissants aux parents, (...) sans maîtrise de soi, cruels, sans amour du bien, (...) amis des plaisirs plus qu’amis de Dieu, (...) les hommes méchants et les imposteurs iront de mal en pis.” — II Timothée 3:1-5, 13.
Les manchettes des journaux attestent éloquemment que ce sont là les conditions qui règnent à l’heure actuelle ! Notez ce que dit le rapport suivant :
“Les rues des villes américaines ont été le théâtre de combats qui ressemblaient parfois à une guérilla. (...) Une vague de crimes et d’émeutes déferle actuellement à travers les États-Unis. (...) Dans quantité de villes, les femmes ont peur de sortir après la tombée de la nuit. Et elles ont raison. Il y a davantage de viols, de voies de fait et d’actes de violence gratuits et sadiques. Souvent, les crimes semblent avoir été commis par pure sauvagerie. (...) Le respect de la loi et de l’ordre est en baisse230.”
Cette situation n’est pas le propre d’un seul pays. Elle existe un peu partout dans le monde, comme le montrent les rapports suivants : Îles Philippines : “Aujourd’hui, aucun Philippin n’est en sécurité dans les rues. (...) Le meurtre perpétré pour les sensations fortes qu’il procure, le vandalisme et les voies de fait ne cessent d’augmenter231.” Corée du Sud : “Impossible de connaître un seul jour de vie paisible à Séoul, car le soir la terreur court les rues232.” Suède : “Il faut s’attendre à ce que ces situations critiques qui nous inquiètent tous aillent en s’aggravant233.” Angleterre : “Le mépris général des lois s’est accru, — le sentiment du devoir et de la nécessité de dire la vérité s’est effondré234.” Qu’en est-il des pays communistes ? “Presque partout, y compris en Russie soviétique, il me semble qu’il y a une aggravation de la criminalité, surtout, hélas, chez les jeunes235.”
En parlant de ce qui se passe aux États-Unis, le chef du Bureau fédéral des recherches criminelles décrit en fait la situation qui règne dans le monde entier. Il dit : “Les citoyens de ce pays devraient pouvoir se promener dans les rues de nos villes sans être molestés, violés ou volés. Or aujourd’hui ce n’est pas le cas. D’un bout à l’autre du pays, presque sans exception, on retrouve la même situation236.”
En ce qui concerne la débauche, elle se répand dans le monde comme un incendie de forêt. Aux États-Unis, le nombre d’enfants nés hors du mariage a plus que doublé depuis 1945. En Amérique latine, la situation est pire encore. “Sur 1 000 enfants nés vivants, 716 sont illégitimes au Guatemala, 613 au Salvador, 739 au Panama et 240 en Argentine237.” “En Uruguay, pour une naissance il y a trois avortements238.”
Au sujet de la Grande-Bretagne, Malcolm Muggeridge, célèbre auteur anglais, a dit : “À mon avis, la position de ce pays (...) est absolument épouvantable.” Interrogé à propos de la révolte des jeunes Anglais contre les valeurs traditionnelles, il répondit : “Je pense qu’il s’agit tout bonnement de la dégénérescence. (...) Ils sont simplement dégénérés. (...) Ce sont des caprices d’une race épuisée239.” D’après une autre source, “l’effondrement des mœurs individuelles en Grande-Bretagne fait l’étonnement du monde entier240”.
L’ANGOISSE DES NATIONS
Un éducateur américain déclara lors d’un congrès d’enseignants que la race humaine est actuellement “à peu près perdue”. Il ajouta : “Tout ce qui s’est passé depuis 1914 est une suite de choses considérées jusque-là comme ‘impossibles’, et nous n’avons pas encore tout vu241.”
En fait, ce qui s’est produit depuis le commencement des “derniers jours” en 1914, correspond exactement à cette prophétie de Jésus : “Sur la terre angoisse des nations, ne sachant que faire (...) les hommes défailliront dans la crainte et l’attente des choses venant sur la terre habitée.” (Luc 21:25, 26). Parlant de cette crainte, le chroniqueur David Lawrence a écrit : “Le fait est qu’aujourd’hui le sentiment qui nous domine le plus, c’est la peur242.”
Cela n’est pas étonnant, car outre la violence, la criminalité, la faim, la maladie et la débauche qui se généralisent de plus en plus, les hommes ont d’autres raisons d’avoir peur. Par exemple, d’après le New York Times, le secrétaire américain de la défense a affirmé que “plus de 120 millions d’Américains mourraient lors d’une attaque soviétique avec des missiles. (...) Si les grands centres urbains étaient atteints, (...) le nombre des morts s’élèverait à 149 millions243.”
Puisque tous les sillons de l’“empreinte digitale” sont clairement visibles, une seule conclusion s’impose : incontestablement, depuis 1914, nous vivons les “derniers jours” du présent système.
L’ÉVOLUTIONNISME PARTAGE LA RESPONSABILITÉ
La théorie de l’évolution est en partie responsable de l’aggravation de la criminalité, de la délinquance, de la débauche et même des guerres. À ce sujet, H. G. Wells, historien bien connu, fait quelques observations très pertinentes. Dans son ouvrage Esquisse de l’histoire universelle, il explique que les intellectuels de la seconde moitié du dix-neuvième siècle se sont emparés de la théorie de Darwin relative à l’évolution, et s’en sont servis comme d’une arme contre la tyrannie et l’autorité de l’Église. L’évolutionnisme ne tarda pas à être généralement accepté. Mais quel en fut le résultat ? Wells, évolutionniste lui-même, avoue ce qui suit :
“Le mouvement darwinien prit le christianisme officiel absolument au dépourvu. (...) Les effets immédiats qu’eut cette grande discussion (...) furent, néanmoins, déplorables. La biologie n’apportait aucune idée constructive capable de tenir la place des vieux préceptes moraux. Il en résulta une véritable démoralisation. (...) Il y eut après 1859 un recul de la foi (...). Vers la fin du XIXe siècle, les riches et les puissants croyaient sincèrement qu’ils avaient triomphé en vertu de la Lutte pour l’Existence, lutte au cours de laquelle les forts et les rusés doivent l’emporter sur les faibles et les gens crédules. (...) Ils (...) décrétèrent que l’homme est un animal social, tout comme le chien chasseur de l’Inde. (...) Ils pensaient aussi que (...) il est juste que, dans la horde humaine, les gros chiens brutalisent et soumettent les autres244.”
Cette baisse des valeurs morales ne tarda pas à atteindre des proportions nationales. Cela était particulièrement vrai des Allemands. Wells poursuit : “On inculqua méthodiquement au peuple germanique l’idée que l’Allemagne doit dominer le monde et aussi celle que la guerre est chose nécessaire.” Nietzsche, philosophe allemand antichrétien, déclara : “C’est une simple illusion et un plaisant sentiment que d’attendre beaucoup (ou même quelque chose) de l’humanité si celle-ci désapprend la guerre245.” Or, qui avait influencé Nietzsche ? Le professeur Will Durant répond : “Nietzsche était l’enfant de Darwin246.”
Dès que la théorie de l’évolution fut généralement acceptée, un âge de violence sans précédent s’ouvrit, comme l’atteste l’histoire contemporaine. Le monde a connu deux guerres mondiales épouvantables, et actuellement il est menacé par un troisième conflit. La dégradation des mœurs ne cesse de s’accentuer. Quantité de gens ont perdu la foi en Dieu. Sir Arthur Keith, célèbre évolutionniste, reconnut un jour ce qui suit : “Ces nouvelles connaissances ruinèrent mon ancien credo, celui de ma jeunesse. Ma conception d’un Dieu personnel, Créateur du Ciel et de la Terre, s’estompa peu à peu. Je perdis le désir (mais non le besoin) de prier, car on ne peut demander l’aide d’une abstraction247.”
Ainsi, l’évolutionnisme prépara le terrain à l’agnosticisme, à l’athéisme, voire même au communisme ! En effet, notez ce que déclare Gavin de Beer, dans son livre Charles Darwin, à propos de l’accueil que les éléments athées et communistes de la société humaine réservèrent à la théorie transformiste :
“Sans nul doute, c’est le défaut de tout sens historique qui a poussé Darwin à écrire au baron von Scherzer une lettre, étonnante de naïveté, qui déclarait entre autres : ‘En Allemagne, l’idée insensée se répand, paraît-il, qu’il y a un rapport entre le Socialisme et l’Évolution basée sur la Sélection naturelle.’ Il rédigea cette lettre le 26 décembre 1879. Un an plus tard, il [Darwin] a dû subir un choc à la réception d’une lettre de Karl Marx, qui lui demandait l’autorisation de lui dédier l’édition anglaise de son œuvre Das Kapital248.”
Vous avez bien lu ! Karl Marx, “père” du communisme moderne, était tellement enchanté de la théorie évolutionniste de Darwin qu’il désirait lui dédier son ouvrage principal ! Il sentait bien que la théorie de Darwin lui fournissait un fondement scientifique pour la lutte des classes qu’il préconisait. Or, il est de fait que l’enseignement de l’évolution dans les pays de l’Ouest faisant partie de la chrétienté conditionne souvent les esprits et fait d’eux un terrain fertile pour le communisme et d’autres idéologies athées.
Il est donc clair que Nietzsche et Marx étaient tous deux profondément influencés par les idées évolutionnistes de Darwin. Ils ont appliqué aux domaines politique et social les principes que Darwin a essayé d’appliquer au domaine biologique. Les fruits de leurs philosophies sont le communisme, l’anarchisme, le fascisme et le nazisme. Il est en effet incontestable que l’enseignement de l’évolution a favorisé l’éclosion de nombreuses idéologies qui ont fait souffrir la famille humaine.
Certes, il y a des hommes qui ont essayé de concilier la croyance en Dieu avec la théorie de l’évolution. Ils soutiennent que Dieu créa la vie sous la forme d’un organisme unicellulaire puis dirigea son évolution de façon qu’elle aboutisse à l’homme. En fait, nombre de prêtres et de pasteurs ont accepté cette thèse. Mais en agissant de la sorte, ces ecclésiastiques partagent, sciemment ou non, la responsabilité de l’effondrement général des mœurs. Pour pouvoir accepter la théorie transformiste, ils ont dû rejeter les pages de la Bible qui déclarent que l’homme fut créé directement par Dieu. En enseignant que cette partie de la Bible est erronée, ils ont détruit la confiance que les gens plaçaient dans le reste de cet ouvrage, y compris ses principes élevés relatifs à la morale. Ces chefs religieux ont récolté ce qu’ils ont semé. En prêchant l’évolutionnisme, ils ont semé la méfiance à l’égard de la Bible, et ils récoltent actuellement le scepticisme et le mépris des principes moraux enseignés dans ce livre.
Pis encore, sous l’influence de l’évolutionnisme, certains ecclésiastiques sont allés jusqu’à dire que “Dieu est mort”. Ils répètent, tels des perroquets, une phrase de Nietzsche. Ils partagent avec le transformisme la responsabilité de la décadence morale qui a rendu les hommes si inhumains et bestiaux les uns envers les autres. Ainsi, nombre d’hommes, y compris certains membres du clergé, ont cessé de croire en Dieu, ce qui était précisément le but recherché par Satan.
IL N’Y EN A PLUS POUR LONGTEMPS
La fin des conditions chaotiques qui règnent au sein du présent système de choses ne saurait tarder. Mais quand viendra-t-elle ? Après avoir énuméré les nombreux événements douloureux qui marqueraient le “temps de la fin”, Jésus ajouta cette phrase clé : “Cette génération ne passera en aucune façon avant que toutes ces choses n’aient lieu.” (Matthieu 24:34). De quelle génération parlait-il ? De celle qui verrait le commencement des malheurs annoncés. Ainsi, la génération de 1914 peut s’attendre à voir la fin du présent système de choses inique.
Il est important de se rappeler que les personnes les plus jeunes qui aient été à même de comprendre, dès son commencement en 1914, le signe progressif marquant les “derniers jours”, sont aujourd’hui âgées de plus de soixante ans. En fait, le plus grand nombre des adultes qui vivaient à cette époque sont déjà morts, si bien que cette génération est en bonne partie déjà disparue.
Le temps qui reste est donc extrêmement limité. Notez cependant que Jésus affirma : “Cette génération ne passera en aucune façon avant que toutes ces choses n’aient lieu.” Il s’ensuit que la fin du présent système de choses mauvais et de toute iniquité doit arriver avant la disparition de tous les membres de la génération dont Jésus parlait.
Aussi, en réponse à la question : Combien de temps encore ?, la Bible répond : Il n’y en a plus pour longtemps, car la fin du mal est proche. En effet, Jéhovah Dieu, le Créateur, ne tolérera plus longtemps le système de choses mauvais qui a sans cesse outragé son nom et lui a souvent attribué ses échecs et les souffrances qui en ont été les conséquences. Il ne permettra plus longtemps à un clergé apostat, à des savants athées et à des politiciens d’abuser les habitants de la terre. Il ne laissera plus longtemps des idéologies erronées détourner les hommes de lui-même et de sa Parole de vérité. Bientôt, Dieu ne permettra plus à Satan d’être le chef invisible du monde. Un cataclysme approche à coup sûr ! L’histoire de l’homme est sur le point de prendre un tournant décisif !
LA FIN ET SES CONSÉQUENCES
La fin du présent système de choses n’aura pas pour conséquence la fin de l’humanité. Ce sera la fin des méchants et des gouvernements iniques. Le Psaume 37:9, 10 déclare à ce sujet : “Les méchants seront retranchés (...). Encore un peu de temps, et le méchant n’est plus.” Attestant qu’il y aura des survivants, le Ps 37 verset 34 dit : “Attends Jéhovah et garde sa voie, et il t’élèvera et tu posséderas le pays ; quand les méchants seront retranchés, tu le verras.” Les hommes qui se laisseront guider par Dieu verront la fin du présent système de choses mauvais. Ils y survivront et commenceront à repeupler la terre.
Certes, l’humanité aura toujours besoin d’être gouvernée, mais les gouvernements iniques qui font gémir les hommes auront cessé d’exister. La Parole inspirée de Dieu nous donne l’assurance que nous serons gouvernés avec justice par le Royaume de Dieu. Elle déclare :
“Dans le temps de ces rois, le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et dont la domination ne passera point à un autre peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là [qui existent actuellement], et lui-même subsistera à jamais.” — Daniel 2:44.
La domination sera enlevée aux hommes et à Satan le Diable. Dieu gouvernera la terre au moyen du Royaume pour la venue duquel les humains ont prié, en répétant l’“Oraison dominicale” ou le “Notre Père”. Ce Royaume est un vrai gouvernement, une administration juste formée spécialement pour diriger les affaires humaines sur la terre. Dieu a confié la direction de ce gouvernement à une créature spirituelle obéissante qui s’est montrée digne d’occuper la position de Roi de ce Royaume. Il s’agit de Jésus-Christ, à présent revêtu de la gloire céleste.
L’homme ne dominera plus sur ses semblables. C’est Dieu, par le moyen de son gouvernement céleste, qui gouvernera les hommes dans la justice. Ce gouvernement sera incorruptible et ne pourra être renversé ni par une seule créature rebelle, ni par un groupe de rebelles. Il gouvernera dans la justice et la paix, pour le plus grand bien des hommes, et il durera éternellement. — Isaïe 9:5, 6 9:6, 7, NW.
Lorsque Dieu manifestera sa puissance irrésistible et mettra fin à l’injustice, aux crimes, à la violence, à la fausse religion et aux gouvernements humains imparfaits, il ne subsistera plus aucun doute au sujet de l’existence du Dieu de la création. Alors se réalisera cette parole du Psaume 83:19 83:18, NW : “Qu’ils sachent que ton nom, que toi seul, Jéhovah, tu es le Très-Haut sur toute la terre !”
LE GOUVERNEMENT CÉLESTE EST DÉJÀ À L’ŒUVRE
L’accomplissement des prophéties de la Bible prouve que nous vivons aux “derniers jours”, et que la fin du présent système mauvais est proche. Mais il y a plus ! La réalisation de ces prophéties indique également que le gouvernement céleste ou Royaume pour la venue duquel les chrétiens devaient prier, est déjà à l’œuvre (Matthieu 6:9, 10) ! Pourquoi ? C’est que le commencement des “derniers jours” en 1914, a coïncidé avec le début de la présence invisible de Jésus-Christ revêtu du pouvoir du Royaume. Oui, ce gouvernement céleste est déjà en pleine activité. Son premier acte a été d’expulser du ciel Satan et ses démons et de les jeter bas, dans le voisinage immédiat de la terre, c’est-à-dire de chasser des sphères célestes toutes les créatures iniques. — Psaume 110:1, 2 ; Révélation 12:7-12.
Depuis lors, Dieu a fait accomplir une œuvre mondiale de prédication, en accord avec la prophétie de Matthieu 24:14, où Jésus annonça : “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations ; et alors la fin viendra.” Grâce à cette prédication, des centaines de milliers d’hommes de toutes les nations ont été affranchis des liens de la fausse religion. Ayant cessé de faire partie du système politique du Diable, ces hommes vivent dans l’union et la paix.
Ces hommes et ces femmes, qui reconnaissent être des sujets de ce Royaume céleste, sont une démonstration vivante de la réalité de ce gouvernement. Sous sa direction, ils ont appris à être des amis de l’ordre, de la moralité et de la droiture. Ils ne se font plus la guerre. Ils ne participent plus aux émeutes, à la haine, à la criminalité, au nationalisme qui divise, à l’hypocrisie, à la malhonnêteté et à la débauche qui déchirent le monde actuel.
Ces gens se conforment aux justes exigences divines, conditions que Dieu leur impose pour leur bien. Ils constituent un témoignage vivant attestant que les voies de Dieu sont salutaires pour l’homme, alors que les voies humaines et celles de Satan, qui font fi de la direction divine, lui sont néfastes. Les deux systèmes sont diamétralement opposés. L’Organisation des Nations unies est un exemple frappant de l’échec de la sagesse humaine, car elle n’a pas réussi à apporter au monde la paix et l’unité qui règnent actuellement parmi les témoins de Jéhovah dans quelque deux cents pays. Cet organisme international n’a même pas été capable d’amener la paix et l’unité parmi ses propres membres, et bien moins encore dans le monde entier. La raison en est que les Nations unies sont fondées sur la seule sagesse humaine. Or, il est dit dans Jérémie 10:23 : “Ce n’est pas à l’homme qu’appartient sa voie, ce n’est pas à l’homme qui marche de diriger ses pas.” Et nous lisons au Psaume 127:1 : “Si Jéhovah ne bâtit pas la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent.”
Mais il en va tout autrement des hommes du monde entier qui se soumettent à la direction de Dieu et reconnaissent l’autorité de son gouvernement céleste. Quel contraste avec le présent système mauvais qui s’écroule ! Bien loin de se rebeller contre la souveraineté divine, ces hommes qui craignent Dieu s’y soumettent et se conforment à la prophétie d’Isaïe 2:4, qui déclare : “[Dieu] sera l’arbitre des nations et le juge des peuples nombreux ; ils forgeront leurs épées en socs de charrue et leurs lances en faucilles. Une nation ne s’élèvera plus contre une autre, et l’on n’apprendra plus la guerre.”
Cette situation existe déjà aujourd’hui parmi ceux qui adorent le Créateur, Jéhovah Dieu. Ils se sont laissé instruire par Dieu, tout comme Isaïe l’avait annoncé en ces termes : “[Dieu] nous instruira de ses voies et nous marcherons dans ses sentiers.” (Isaïe 2:3). En obéissant aux instructions provenant de Jéhovah Dieu, des hommes représentant tous les rangs sociaux et toutes les nations ont pu démontrer que le gouvernement divin est le seul espoir de survie qui reste au genre humain. C’est le seul gouvernement juste, et il a déjà fait des prodiges !
Cependant, ce que Dieu a fait jusqu’à présent n’est qu’un commencement. Des réalisations plus merveilleuses encore suivront sous peu.