Chapitre 12
Le caractère sacré du sang des hommes libres
1. Dans Psaume 72:14, que déclara le roi David à propos du sang, et que signifiait sa prière ?
“IL RACHÈTERA leur âme de l’oppression et de la violence, et leur sang sera précieux à ses yeux.” Quel réconfort et quel sentiment de sécurité nous sont inspirés par ces paroles rédigées par David, roi de Jérusalem, dans un de ses cantiques (Psaume 72:14, Da) ! Il avait composé ce chant au sujet de Salomon, son fils extraordinairement sage qui devait lui succéder et siéger “sur le trône de Jéhovah comme roi à la place de David, son père”. (I Chroniques 29:23, AC.) À vrai dire, ce psaume était une prière que David adressa à Jéhovah Dieu, lui demandant de bénir son successeur, de sorte que ce dernier soit une bénédiction pour ses sujets au cœur juste, si humbles et pauvres soient-ils. “Car il délivrera le pauvre qui crie à lui, et l’affligé qui n’a pas de secours. Il aura compassion du misérable et du pauvre, et il sauvera les âmes des pauvres.” (Psaume 72:12, 13, Da). L’âme ou vie des humbles et des pauvres devait avoir autant de valeur que celle des grands et des riches. Ainsi, la vie de tous les sujets du royaume serait protégée. Ceux qui vivraient sous le gouvernement d’un tel roi seraient affranchis de toute crainte.
2. Dans quel sens David employait-il le mot “sang”, et pourquoi cet emploi du mot est-il justifié ?
2 Lorsque David chanta : “Leur sang sera précieux à ses yeux”, il employait le mot “sang” dans le sens de vie, car dans le même verset de son psaume il établit un parallèle entre le “sang” et l’“âme” ou vie, en disant : “Il rachètera leur âme de l’oppression et de la violence.” (Psaume 72:14, Da). Autrement dit, un roi craignant Dieu ne permettrait pas que l’âme ou vie, même de son sujet le plus humble, soit retranchée, c’est-à-dire que son sang soit versé par l’oppression ou la violence. La vie ou “sang” de chacun devait être précieux aux yeux du roi qui siégeait “sur le trône de Jéhovah”. David, roi de Jérusalem, étudiait profondément la Parole écrite de Dieu, et celle-ci lui avait appris que le sang est le support de la vie de l’homme (Deutéronome 17:14-20). Quand le sang coule dans les vaisseaux du corps d’un homme, celui-ci vit. Vidé de son sang, il meurt.
3. a) Selon Lévitique 17:14, qu’affirma Dieu au sujet du rapport existant entre l’âme et le sang, et que signifie ce passage ? b) Comment la définition du mot “sang” montre-t-elle combien ce dernier est indispensable à la vie humaine ?
3 Dans le troisième livre de la Bible (Lévitique 17:14, Sg n. m.), le roi David pouvait lire ces paroles que Dieu avait adressées à son peuple : “L’âme de toute chair, c’est son sang, dans son âme.” Du fait que l’âme ou vie réside dans le sang, ou est inséparablement liée à lui, le sang est l’équivalent de l’âme ou vie d’une personne. Même les définitions modernes du mot “sang” montrent combien celui-ci est indispensable à la vie humaine. Ce terme a été défini comme suit : “Liquide visqueux (...) qui circule par la voie des vaisseaux à travers tout l’organisme, où il joue des rôles essentiels et multiples (nutritif, respiratoire, dépurateur).” (Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française par Paul Robert). On voit donc que le sang nourrit et purifie le corps.
4, 5. Qui est la source de la vie des créatures terrestres, et par suite à qui appartient le sang de ces créatures ?
4 Le sang est une création merveilleuse de Dieu, qui y a pourvu pour entretenir la vie des créatures terrestres. Lorsqu’il créa le corps parfait du premier homme Adam et souffla dans ses narines le “souffle de vie”, la force vitale envoyée par Dieu fit circuler le sang dans le corps d’Adam, et celui-ci commença à vivre en tant qu’“âme” humaine (Genèse 2:7, AC n. m.). Tout comme la vie vient de Dieu et lui appartient, de même le sang dans lequel réside la vie ou âme appartient à Dieu.
5 Pour exprimer sa gratitude envers Dieu, la Source de la vie des créatures terrestres, le psalmiste David chanta : “Jéhovah, tu gardes les hommes et les bêtes. Combien est précieuse ta bonté, ô Dieu ! À l’ombre de tes ailes les fils de l’homme cherchent un refuge. Ils s’enivrent de la graisse de ta maison, et tu les abreuves au torrent de tes délices. Car auprès de toi est la source de la vie.” (Psaume 36:7-10, AC 36:6-9, NW). C’est donc à juste titre que Dieu le Créateur revendique le droit à la vie de chaque créature vivante. En vertu du même principe, le sang de chaque créature vivante lui appartient également. Mais Dieu a-t-il effectivement revendiqué le droit au sang ? A-t-il maintenu cette revendication jusqu’à nos jours ?
PREMIÈRE MENTION BIBLIQUE
6. D’après la Bible à quelle occasion Jéhovah parla-t-il du sang pour la première fois à l’homme, et pour quelle raison ?
6 Jéhovah Dieu lui-même fut le premier à parler du sang aux hommes. Il en fit mention voici plus de 5 800 ans ; toutefois, même à cette date reculée de l’histoire humaine, personne ne connaissait mieux que lui la valeur et la signification du sang pour le genre humain. Dieu déclara : “Qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi.” Dieu s’adressait là à Caïn, qui venait d’assassiner “de sang-froid”, comme on dit, son jeune frère Abel. Ces paroles de Dieu peuvent signifier que le sang d’Abel avait souillé le sol. Cependant, même si aucune goutte de sang n’avait été versée lors du meurtre, il n’en est pas moins vrai que la vie innocente d’Abel avait été répandue, nécessitant l’ensevelissement de cet homme dans le sol. Vraisemblablement Caïn avait caché le corps d’Abel. C’est pourquoi Dieu jugea bon de demander à Caïn : “Où est ton frère Abel ?” Mais quel que fût l’endroit où reposait le corps d’Abel, son sang criait, pour ainsi dire, vers Dieu, et celui-ci l’avait entendu. Dieu savait qu’il y avait eu un meurtre, et que Caïn était le coupable. — Genèse 4:8-10.
7. a) Quelle sorte d’homme Abel était-il, et à qui sa vie appartenait-elle ? b) Pourquoi le sang versé d’Abel criait-il vers Jéhovah Dieu, et quelle mesure Dieu prit-il contre Caïn ?
7 Mais pourquoi le sang d’Abel criait-il de la terre jusqu’à Dieu ? Tout d’abord, c’est qu’Abel avait pratiqué le culte pur de Jéhovah, son Dieu, et avait obtenu son approbation, de sorte qu’“il reçut témoignage qu’il était juste”. (Genèse 4:3-7 ; Hébreux 11:4.) Deuxièmement, la vie d’Abel appartenait à Dieu. Il l’avait donnée à Abel pour qu’il pût en profiter, et personne sur la terre n’avait le droit de la lui prendre. Caïn avait versé le sang d’Abel, mais il ne l’avait pas répandu sur le sol, symbolisant par ce geste qu’il redonnait la vie siégeant dans le sang d’Abel à Dieu, l’Auteur de la vie. Caïn, qui ignorait tout d’une future résurrection des morts, essayait jalousement d’empêcher Abel de vouer sa vie au service actif de Dieu. Il devint ainsi responsable de la mort de son frère, Abel. Le sang de celui-ci retomba sur l’assassin Caïn, qui devait faire réparation du sang versé de son frère. Ce sang demandait à Jéhovah Dieu, le Créateur de la vie et du rang, d’agir en qualité de vengeur du sang d’un fidèle adorateur. C’est pourquoi Dieu maudit Caïn, né dans le péché comme fils d’Adam et Ève, sans lui donner aucune espérance d’une résurrection. — Genèse 4:11-16 ; I Jean 3:12.
8, 9. Quel appel semblable est consigné dans Révélation 6:9-11, et pourquoi est-il adressé à Dieu ?
8 À la fin de la Bible, dans Révélation 6:9-11, Jean, apôtre chrétien, décrit ce qu’il voit après que Jésus-Christ glorifié ouvre le cinquième sceau du rouleau qu’il a pris de la main droite de Dieu. Il écrit : “Je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été égorgés à cause de la parole de Dieu et à cause de l’œuvre de témoignage qu’ils avaient. Et ils crièrent à haute voix, disant : ‘Jusqu’à quand, Souverain Seigneur saint et véritable, te retiens-tu de juger et de venger notre sang sur ceux qui habitent la terre ?’ Et il leur fut donné à chacun une longue robe blanche ; et il leur fut dit de se reposer encore un peu de temps, jusqu’à ce que fût aussi au complet le nombre de leurs compagnons d’esclavage et de leurs frères qui étaient sur le point d’être tués comme eux.”
9 Ici encore, l’appel pour venger le sang injustement versé est adressé à Dieu, le Souverain Seigneur, qui, en tant que Créateur, revendique à juste titre le droit au sang humain dont dépend l’âme ou la vie. Aux yeux de Dieu, l’emploi que nous faisons du sang n’est pas une chose sans importance et facilement excusable. Puisque le sang sacrificiel était répandu à la base de l’autel de Dieu, et que la Bible dit que l’âme est dans le sang, la vision représente les âmes des martyrs “sous l’autel”.
10. a) La Bible reflète-t-elle toute l’importance que Dieu attache au sang ? b) Qui a pleinement le droit de déterminer comment il faut considérer et employer le sang ?
10 Du premier au dernier de ses livres, la Parole écrite de Dieu dit beaucoup de choses au sujet du sang de l’homme et des animaux. Le terme hébreu dam (sang) figure 346 fois dans les anciennes Écritures hébraïques, et le mot grec haïma (sang) se rencontre 101 fois dans les Écritures grecques chrétiennes, ce qui fait un total de 447 fois. Il est donc clair que Jéhovah Dieu n’est pas moins conscient du sang et de son importance que ne l’est la science médicale moderne. Pour Dieu, le sang, siège de la vie, est sacré, car il lui appartient, à lui le Créateur et l’Auteur de la vie. Plus que quiconque, Dieu a pleinement le droit de nous dire comment nous devrions considérer et employer le sang.
LA PREMIÈRE LOI DIVINE SUR LE CARACTÈRE SACRÉ DU SANG
11. Après le déluge du temps de Noé, quelle loi Dieu donna-t-il à l’homme à propos du caractère sacré du sang ?
11 Depuis les jours du meurtrier Caïn (Genèse 4:10, 11) jusqu’après le déluge du temps de Noé, qui avait duré une année, Jéhovah Dieu n’aborda plus le sujet du sang. Mais dès que les huit survivants du déluge furent sortis de l’arche du salut et eurent offert à leur Sauveur céleste un grand sacrifice d’action de grâces, Jéhovah Dieu parla à Noé et à ses trois fils concernant leur alimentation. Dieu avait réglementé la nourriture de l’homme parfait et de sa femme au jardin d’Éden, et à présent que la famille humaine allait avoir un nouveau départ, Dieu déclara : “Tout ce qui se meut et qui est vivant vous sera pour nourriture ; comme l’herbe verte, je vous donne tout. Seulement, vous ne mangerez pas la chair avec son âme, c’est-à-dire son sang ; et certes je redemanderai le sang de vos âmes ; de la main de tout animal je le redemanderai, et de la main de l’homme ; de la main de chacun, de son frère, je redemanderai l’âme de l’homme. Qui aura versé le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé ; car à l’image de Dieu, il a fait l’homme.” — Genèse 9:3-6, Da n. m.
12. À quelles créatures Dieu redemanderait-il le sang versé ?
12 Ce langage est sans équivoque. Si un homme mangeait ou buvait le sang des animaux ou des oiseaux qu’il avait tués pour se nourrir, Dieu le lui redemanderait, tout comme il redemanderait aux animaux le sang des hommes qu’ils auraient tués. Aussi bien pour l’homme que pour l’animal, le sang représente la vie. L’homme n’a pas le droit de vivre en se nourrissant de la vie d’autres créatures, c’est-à-dire de leur sang, et il doit éviter aussi de se rendre coupable d’un emploi abusif du sang de son prochain.
13. Que nous apprend à propos du sang la première plaie que Dieu fit s’abattre sur l’Égypte par la main de Moïse ?
13 Il est intéressant de noter que dans la première plaie que Jéhovah Dieu fit s’abattre sur les Égyptiens oppresseurs par la main de son prophète Moïse, les eaux du Nil et de ses canaux furent changées en sang, et que les Égyptiens et leurs esclaves hébreux refusèrent de boire ce sang miraculeux. Nous lisons dans Exode 7:21 : “Les Égyptiens ne pouvaient plus boire l’eau du fleuve, et il y eut du sang dans tout le pays d’Égypte.” Si le sang avait pu servir de boisson et entretenir la vie des poissons et des hommes, il n’y aurait pas eu de plaie.
APPLICATIONS DE LA LOI SUR LE SANG
14, 15. a) Pourquoi Dieu répéta-t-il dans la Loi de Moïse l’interdiction de boire ou de manger du sang ? b) Selon cette Loi, pour rester innocent devant Dieu, comment l’Israélite devait-il tuer les animaux qu’il voulait manger ?
14 Dès lors, comment l’homme pouvait-il tuer les animaux pour se nourrir, sans devoir répondre de leur vie devant Dieu ? Celui-ci expliqua comment il pouvait le faire dans la Loi écrite qu’il donna à la nation d’Israël par l’intermédiaire de son prophète Moïse. Dans ce code, Dieu répéta son interdiction de boire ou de manger du sang. Il la renouvela, non point parce que la loi divine établissant le caractère sacré du sang était devenue périmée au cours des 856 années qui s’étaient écoulées depuis le moment où Noé sortit de l’arche, mais pour donner à cette prohibition des applications plus explicites. Peu de temps avant l’entrée des Israélites en Terre promise, Moïse, prophète inspiré, leur déclara :
15 “Tu pourras néanmoins, tant que tu le désireras, tuer du bétail et manger de la viande dans toutes tes portes, selon les bénédictions que t’accordera Jéhovah, ton Dieu ; l’homme impur et l’homme pur pourront en manger, comme on mange de la gazelle et du cerf. Mais vous ne mangerez pas le sang : tu le répandras sur la terre, comme de l’eau.” “Seulement tiens ferme à ne pas manger le sang, car le sang, c’est l’âme, et tu ne dois pas manger l’âme avec la chair. Tu ne le mangeras pas : tu le répandras sur la terre comme de l’eau. Tu ne le mangeras pas, afin que tu sois heureux, toi et tes enfants après toi, en faisant ce qui est droit aux yeux de Jéhovah. (...) Et tu offriras tes holocaustes, la chair et le sang, sur l’autel de Jéhovah, ton Dieu ; dans les autres sacrifices, le sang sera répandu sur [NW : contre] l’autel de Jéhovah, ton Dieu, et tu en mangeras la chair.” — Deutéronome 12:15, 16, 23-25, 27 ; 15:23, AC.
16. À qui s’appliquait cette Loi divine transmise par Moïse ?
16 Cette interdiction s’appliquait également au résident étranger qui vivait dans les portes des villes israélites. La Loi de Dieu déclarait : “Si quelqu’un des enfants d’Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d’eux prend à la chasse un animal ou un oiseau qui se mange, il en versera le sang et le couvrira de poussière. Car l’âme de toute chair, c’est son sang, dans son âme. C’est pourquoi j’ai dit aux enfants d’Israël : Vous ne mangerez le sang d’aucune chair ; car l’âme de toute chair, c’est son sang : quiconque en mangera sera retranché.” — Lévitique 17:13, 14, Sg n. m.
17, 18. a) Quand l’Israélite répandait le sang, que faisait-il en réalité ? b) Pour garder de bonnes relations avec Dieu, comment son peuple devait-il employer le sang ?
17 En refusant de manger ou de boire le sang, mais en le répandant soit contre l’autel de Dieu, soit sur le sol en le recouvrant de poussière, celui qui mangeait la chair de l’animal redonnait sa vie à Dieu. Il ne se nourrissait pas de sa vie, qui appartenait à Dieu. Si quelque chose appartient à Dieu, il faut le considérer comme saint, sacré. Étant donné que le sang représente la vie de la chair, Dieu ordonna à son peuple de l’employer d’une manière sainte, afin de conserver de bons rapports avec lui. Dieu déclara :
18 “Quiconque de la maison d’Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d’eux, aura mangé de quelque sang que ce soit, je mettrai ma face contre l’âme qui aura mangé du sang, et je la retrancherai du milieu de son peuplea ; car l’âme de la chair est dans le sang ; et moi je vous l’ai donné sur l’autel, pour faire propitiation pour vos âmes ; car c’est le sang qui fait propitiation par l’âme. C’est pourquoi j’ai dit aux fils d’Israël : Aucune âme d’entre vous ne mangera du sang, et l’étranger qui séjourne au milieu de vous ne mangera pas de sang.” — Lévitique 17:10-12, Da n. m.
19. Quel autre emploi sacré du sang est mentionné dans Hébreux 9:18-22 ?
19 En vertu du principe que le sang est sacré, Jéhovah Dieu fit en sorte que l’ancienne alliance conclue avec la nation d’Israël et la nouvelle alliance contractée avec la “nation sainte” des Israélites spirituels fussent inaugurées avec du sang, l’ancienne alliance, celle de la Loi, ayant été validée avec du sang d’animaux, et la nouvelle alliance avec le sang humain de Jésus-Christ. Le rédacteur inspiré qui écrivit aux Hébreux convertis au christianisme souligne ce fait en ces termes. “De là vient que même la première alliance n’a pas été inaugurée sans effusion de sang. Car lorsque chaque commandement selon la Loi fut dit par Moïse à tout le peuple, il prit le sang des jeunes taureaux et des boucs, avec de l’eau, de la laine écarlate et de l’hysope, et il aspergea le livre lui-même et tout le peuple, disant : ‘Ceci est le sang de l’alliance que Dieu vous a enjointe.’ Et il aspergea pareillement de sang la tente et tous les récipients du service public. Oui, presque toutes choses sont purifiées par le sang selon la Loi, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon.” — Hébreux 9:18-22.
20. Quand Jésus passa la coupe à ses disciples, en leur disant : “Buvez-en tous ; car ceci signifie mon ‘sang de l’alliance’”, s’agissait-il de vrai sang, sinon que burent-ils ?
20 Jésus-Christ est le Médiateur de la nouvelle alliance, et il donna son propre sang humain afin de mettre en vigueur cette nouvelle alliance conclue entre Jéhovah Dieu et la congrégation chrétienne. Lors de l’inauguration de la célébration annuelle du repas du soir du Seigneur, Jésus-Christ fit allusion à la nouvelle alliance pour laquelle il allait bientôt offrir son sang. La coupe que Jésus donna alors à ses disciples, en leur ordonnant de la boire, avait des rapports symboliques avec la nouvelle alliance. À cette occasion Jésus déclara : “Buvez-en tous ; car ceci signifie mon ‘sang de l’alliance,’ qui doit être versé pour beaucoup pour le pardon des péchés.” (Matthieu 26:26-28 ; Luc 22:19, 20). Il ne donna pas à ses disciples du sang humain à boire. Pour lui, le vin dans la coupe représentait ou symbolisait son sang. Ce fut donc uniquement par la foi que les disciples burent de son sang. Pareillement, ce fut par la foi qu’ils participèrent aux bienfaits procurés par son sang versé.
21. a) En l’an 33, quelle loi interdisant de manger et de boire du sang fut enlevée, mais quelle prohibition restait en vigueur ? b) Qui est toujours soumis à cette interdiction ?
21 Le jour de Pentecôte de l’an 33 de notre ère, l’alliance de la Loi fut enlevée et remplacée par la nouvelle alliance inaugurée par Jésus-Christ au ciel (Éphésiens 2:14, 15 ; Colossiens 2:13, 14 ; Hébreux 10:8-10). Est-ce à dire que l’interdiction de manger et de boire du sang énoncée dans l’ancienne alliance, celle de la Loi mosaïque, fut levée ? Oui ! Mais peut-on en déduire que les disciples de Jésus-Christ ne sont plus soumis à une prohibition leur interdisant de manger et de boire du sang ? Non ! Il ne faut jamais oublier que l’interdiction au sujet du sang fut donnée à Noé et à ses trois fils et que nous sommes tous descendants de ces fils de Noé. Il s’ensuit que les chrétiens, ainsi que tous les autres hommes descendus des fils de Noé, sont sous le régime de cette interdiction du sang, car cette prohibition n’a jamais été levée par Dieu. Non, il ne s’agit pas là de notre point de vue personnel ou d’une interprétation particulière. Il s’agit de l’interprétation apostolique et inspirée.
LA LOI DONNÉE APRÈS LE DÉLUGE S’APPLIQUE AUX CHRÉTIENS
22. En décidant que la circoncision ne s’appliquait plus aux adorateurs de Jéhovah, le collège central des chrétiens à Jérusalem déclara-t-il en même temps que l’interdiction du sang avait été levée ?
22 Vers l’an 49 de notre ère, soit environ seize ans après l’inauguration de la nouvelle alliance le jour de la Pentecôte, la nécessité se fit sentir de tenir un concile spécial du collège central de l’Église chrétienne à Jérusalem. La question principale qu’il fallait trancher était de savoir si les croyants gentils devaient se faire circoncire dans la chair, opération que devaient subir tous les Juifs et les prosélytes sous l’alliance de la Loi. Guidé par l’esprit saint de Dieu, ce concile de Jérusalem décida que non. Dès lors, puisque la circoncision qui faisait partie de l’alliance de la Loi ne s’appliquait plus, aux adorateurs de Jéhovah Dieu, ne peut-on pas en conclure que l’interdiction du sang, qui fut incorporée dans l’ancienne alliance, fut levée, elle aussi ? Non, car la prohibition du sang fut donnée même avant que le patriarche Abraham fût circoncis sur l’ordre de Dieu. — Genèse 17:9-14, 22-27.
23. À propos de la question du sang, que déclarait le décret du concile de Jérusalem ?
23 Le décret publié par le concile de Jérusalem n’évite pas de parler de la question du sang. Il l’aborde en ces termes : “Car l’esprit saint et nous-mêmes avons consenti à ne pas vous imposer d’autres fardeaux que ces choses nécessaires : vous garder exempts des choses sacrifiées aux idoles et du sang et des choses étouffées et de la fornication. Si vous vous gardez soigneusement de ces choses, vous prospérerez. Portez-vous bien !” — Actes 15:1-29.
24. Ce décret apostolique a-t-il été révoqué depuis ce temps-là ?
24 On voit donc que les chrétiens gentils, tout comme les chrétiens juifs, doivent se garder exempts “du sang et des choses étouffées”, c’est-à-dire d’animaux non saignés dont la chair contient du sang coagulé. Ce décret apostolique interdisant de boire et de manger du sang était toujours en vigueur des années plus tard, car lorsque l’apôtre Paul se rendit pour la dernière fois à Jérusalem, le disciple Jacques lui déclara : “Quant aux croyants d’entre les nations, nous leur avons fait savoir que notre décision est qu’ils se gardent de ce qui est sacrifié aux idoles ainsi que du sang et de ce qui est étouffé et de la fornication.” (Actes 21:15-25). Ce décret apostolique n’a jamais été révoqué depuis ce temps-là.
25, 26. a) À quelle époque la rébellion contre ce décret apostolique devint-elle particulièrement manifeste, et parmi qui ? b) Après l’époque d’Augustin, évêque en Afrique du Nord, quel point de vue adopta-t-on à l’égard de l’interdiction du sang ?
25 L’apôtre Paul annonça qu’après la mort des apôtres du Christ, une apostasie aurait lieu, reniant la foi et la pratique du christianisme (II Thessaloniciens 2:3-12). Comme il fallait s’y attendre, les apostats se rebellèrent contre le décret apostolique qui interdit aux chrétiens de se nourrir de sang ou d’animaux étouffés. Cela se produisit particulièrement au quatrième siècle. Au début de ce siècle-là, l’empereur Constantin le Grand, pontifex maximus païen, prétendit se convertir au christianisme, bien qu’il ne fût baptisé que peu avant sa mort, qui survint le 22 mai 337, après un règne de trente et un ans. Conservant toujours sa dignité de pontifex maximus, Constantin essaya d’opérer la fusion du paganisme romain et du type de christianisme alors pratiqué. En 354, un nommé Aurelius Augustinus vint au monde. Devenu adulte, il fut d’abord professeur de rhétorique. Sous l’influence de l’évêque de Milan, en Italie, cet homme qui croyait à l’immortalité de l’âme humaine fut converti et baptisé dans sa trente-troisième année. Il finit par être nommé évêque d’Hippone, en Afrique du Nord. Il rédigea de très nombreux écrits.
26 Augustin, qui est maintenant l’un des saints de l’Église catholique romaine, apporta quantité de changements aux pensées religieuses de son époque, y compris celles touchant l’emploi du sang. L’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl., tome I, page 834b) déclare à ce sujet :
(...) Dans le Nouveau Testament, il n’y a pas la moindre indication nous donnant à croire que nous sommes dégagés de cette obligation. Bien au contraire, il convient tout particulièrement de remarquer qu’à l’instant même où l’Esprit saint déclare par la bouche des apôtres (Actes XV) que les Gentils sont libérés du joug de la circoncision, l’abstinence du sang est explicitement ordonnée, et cette prohibition est mise au même rang que celle de l’idolâtrie et de la fornication. Après l’époque d’Augustin, cette règle commença à être comme une injonction temporaire. L’un des arguments avancés par les premiers apologistes contre les calomnies des ennemis du christianisme consistait à montrer que, bien loin de boire du sang humain, les chrétiens n’avaient même pas le droit de boire le sang des animaux dépourvus de raison. De nombreux témoignages semblables peuvent être trouvés à des époques ultérieures (Bingham, Origines Ecclesiasticae, livre XVII, chapitre V, section 20).
27. a) D’après Augustin, combien de temps cette prohibition dura-t-elle ? b) Pourquoi Augustin faisait-il erreur en cette affaire, et suivait-il l’exemple des premiers martyrs chrétiens ? c) Quelle ligne de conduite la chrétienté a-t-elle adoptée, aboutissant à quel résultat ?
27 À propos de l’argument, selon lequel la prohibition du sang n’était que provisoire et ne s’appliquait qu’à la congrégation chrétienne primitive, une note dans le Commentaire du Nouveau Testament d’Adam Clarke (angl., éd. de 1836, tome I, page 836b) déclare :
“Mais poursuivons : Si cette obligation n’était que temporaire, combien de temps dura-t-elle ?
8. “À cette question, le Dr Hammond répond qu’elle dura jusqu’à ce que les Juifs et les Gentils fussent unis en une seule communauté ; et s. Augustin dit qu’elle continua jusqu’au jour où plus aucun Israélite charnel n’apparût dans l’église des Gentils ; et encore, qu’elle continua jusqu’à ce que le temple et l’État juifs fussent détruits.”
Cependant, le décret du concile de Jérusalem ne fixa aucune limite temporelle à l’application de la prohibition du sang et des animaux étouffés imposée aux chrétiens gentils ou non juifs. Ce décret relatif au sang fut promulgué, non pour éviter d’offenser tout “Israélite charnel” qui apparut “dans l’église des Gentils”, mais pour éviter d’offenser Dieu le Créateur. Augustin, saint catholique romain, ne suivit pas l’exemple des premiers martyrs chrétiens, qui préféraient mourir plutôt que de manger du sang sous la contrainte de leurs persécuteurs. Pour transiger, Augustin se livra à des hypothèses, et la chrétienté a trouvé commode d’adopter sa doctrine. Elle a choisi de suivre les traditions des hommes, quand bien même celles-ci violeraient les commandements explicites de Dieu. Au clergé de la chrétienté Jésus-Christ pourrait répéter ces paroles de reproche qu’il adressa aux Pharisiens juifs : “Pourquoi outrepassez-vous le commandement de Dieu à cause de votre tradition ?” — Matthieu 15:3 ; Marc 7:9.
28. a) Que prouvait, quant à l’attitude des premiers chrétiens envers le sang humain, leur refus de manger et de boire le sang des animaux ? b) Pourquoi le clergé de la chrétienté a-t-il accepté facilement d’absorber du sang humain ?
28 Du seul fait qu’ils refusaient de manger et de boire le sang des animaux, conformément au commandement divin transmis au premier siècle par le concile de Jérusalem, les premiers chrétiens pouvaient prouver qu’ils ne se comportaient pas comme des cannibales en buvant du sang humain, comme le prétendaient leurs persécuteurs. Ces chrétiens savaient que Dieu attache encore plus de valeur au sang des humains qu’à celui des bêtes et des oiseaux. S’ils refusaient de transgresser la loi de Dieu en ce qui concerne un sang de moindre valeur, il est bien évident qu’ils ne la violeraient pas avec un sang d’une valeur infiniment plus grande (Hébreux 10:1-4). En revanche, puisque, depuis le temps d’Augustin, le clergé de la chrétienté enfreint le commandement de Dieu relatif au caractère sacré du sang des animaux inférieurs, ce clergé n’a eu aucun mal à aller encore plus loin et à absorber du sang humain.
29. a) D’après l’Encyclopédie américaine quel est le premier cas de transfusion relaté par écrit ? b) Quel fut le raisonnement de certains médecins à propos des transfusions sanguines ?
29 Dès lors, nous ne serons pas étonnés de lire ce qui suit dans l’Encyclopédie américaine (éd. de 1929, tome IV, page 113) :
TRANSFUSION SANGUINE. Opération consistant à transférer du sang entier des vaisseaux sanguins d’un sujet à ceux d’un autre. La transfusion ne peut se pratiquer qu’entre animaux de la même espèce.
Histoire. — La transfusion de sang remonte jusqu’à l’époque des anciens Égyptiens. Le premier exemple connu est la transfusion pratiquée sur la personne du pape Innocent VIII en 1492. L’opération coûta la vie à trois jeunes gens, mais ne put sauver celle du pontife. De grands progrès furent réalisés dans la connaissance et la pratique de la transfusion sur des animaux à partir du milieu du XVIIe siècle, époque à laquelle Harvey découvrit la circulation du sang. Après cette découverte, des médecins en Allemagne, en Angleterre et en France furent particulièrement actifs dans leurs recherches sur la transfusion sanguine. D’après leur raisonnement, puisque le sang est le véhicule principal par lequel le corps se nourrit, la transfusion est un moyen plus rapide et plus court pour alimenter un corps mal nourri, plus rapide que de manger des aliments qui ne se transforment en sang qu’au bout de plusieurs changements.
30, 31. a) Quel pape plus récent accepta des transfusions sanguines, mais celle-ci lui ont-elles sauvé la vie ? b) Quelle attitude l’apôtre Pierre aurait-il adoptée relativement à un tel emploi du sang.
30 Suivant le précédent établi en 1492 par le pape Innocent VIII, vers la fin de mai 1963, le pape Jean XXIII reçut des transfusions de sang humain, administrées dans la cité du Vatican. Malgré ces transfusions, il mourut le 3 juin.
31 Pouvez-vous vous représenter l’apôtre Simon Pierre, Juif circoncis selon la chair, acceptant une injection de sang humain, lui qui souscrivit au décret de Jérusalem relatif au sang ? Bien loin d’absorber du sang humain par une transfusion sanguine, Pierre versa son sang dans le martyre. — Jean 21:18, 19.
32. a) Quand commença-t-on à employer du sang conservé ? b) Quelles questions pertinentes se posent à propos des transfusions sanguines administrées pour sauver la vie des soldats ?
32 Des banques de sang humain sont actuellement chose courante dans les milieux médicaux. À ce propos, l’Encyclopédie américaine (éd. de 1956, tome IV, page 111b) déclare ce qui suit sous le titre “Transfusion sanguine et succédanés du sang” :
(5) Du sang conservé a été utilisé pour la première fois par Oswald H. Robertson, professeur de médecine à l’université de Chicago, en 1918, pendant la Première Guerre mondiale ; la première grande banque de sang fut établie en 1937, à l’hôpital de Cook County (Illinois).
Il convient ici de poser ces questions : Lorsqu’un soldat blessé, reçoit une transfusion sanguine, apparemment pour sauver sa vie, que fait-il jusqu’à la fin de la guerre ? Que font les soldats blessés au combat qui survivent à une transfusion de sang ? Se pourrait-il qu’on leur fasse une transfusion pour leur permettre de répandre le sang d’autres hommes dans les lignes ennemies ?
33. Où les banques de sang s’approvisionnent-elles dans certains pays ?
33 Jusqu’à ce jour, on organise régulièrement des campagnes pour remplir de nouveau les stocks des banques de sang. Des milliers de litres de sang sont prélevés de corps humains vivants, mais le public a été choqué d’apprendre que dans certains pays on prélève du sang de cadavres humains ! Celui qui reçoit une transfusion sanguine ne sait pas toujours d’où vient le sang transfusé. À ce sujet, on lira avec intérêt cette nouvelle publiée à la page 3 de l’édition du 6 janvier 1966 du World-Telegram and Sun de New York, sous la manchette : “LA CROIX-ROUGE S’ADRESSE AUX PRISONS POUR RECUEILLIR DU SANG” :
À cause de la grève des transports, de nombreux donneurs de sang sont dans l’impossibilité de se déplacer, aussi la Croix-Rouge concentre-t-elle ses efforts sur les endroits épargnés par la grève, — et les prisons figurent dans les premiers sur la liste.
Pour remplir son besoin quotidien de 600 pintes de sang, la Croix-Rouge a envoyé des centres de transfusion mobiles à la maison d’arrêt pour femmes de Rikers Island et à la prison de Green Haven.
S’AGIT-IL DE CANNIBALISME ?
34-36. a) Bien qu’ils soient scandalisés en apprenant qu’il y a encore des cannibales qui boivent du sang humain, à quelle pratique analogue les habitants des pays “civilisés” se livrent-ils ? b) Il y a dix-neuf siècles, quel effet produisit sur les gens cette déclaration de Jésus qu’ils ne comprenaient pas : “À moins que vous ne mangiez la chair du Fils de l’homme et ne buviez son sang (...)” ? c) Quelle sorte de langage Jésus employait-il dans cette déclaration, et à quoi faisait-il allusion ?
34 De nos jours, les habitants des pays “civilisés” sont horrifiés en apprenant qu’il existe encore dans certains endroits de la terre des cannibales qui boivent du sang humain, mais ces mêmes gens considèrent comme tout à fait différente l’absorption de sang humain dans leur propre corps au moyen d’une transfusion. Quelle aurait été la réaction de beaucoup de ceux à qui Jésus-Christ parla voici dix-neuf siècles, après qu’il eut nourri miraculeusement avec cinq pains et deux poissons une foule de 5 000 hommes, sans compter les femmes et les enfants ? Parlant au sens figuré, Jésus leur déclara : “Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain il vivra éternellement ; et, en fait, le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde.”
35 Quel effet ces paroles de Jésus produisirent-elles sur ses auditeurs, bien qu’il s’agît de leur sauver la vie ? “Les Juifs discutaient donc entre eux, disant : ‘Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ?’” Jésus n’avait pas encore mentionné son sang, mais à présent il poursuivit en ces termes : “En toute vérité je vous le dis : À moins que vous ne mangiez la chair du Fils de l’homme et ne buviez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui se nourrit de ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour ; car ma chair est vraie nourriture et mon sang est vraie boisson. Celui qui se nourrit de ma chair et boit mon sang demeure en union avec moi, et moi en union avec lui.”
36 Quel effet cette déclaration plus complète sur le sacrifice humain parfait que Jésus allait offrir pour tous les hommes produisit-elle sur ceux qui l’entendirent ? Apparemment ils étaient choqués à la pensée de manger de la chair humaine et de boire du sang humain, car le récit de l’apôtre Jean déclare : “Et beaucoup de ses disciples, après avoir entendu cela, dirent : ‘Ce langage est choquant ; qui peut l’écouter ?’ (...) À cause de cela, beaucoup de ses disciples s’en allèrent vers les choses qui sont en arrière et ils ne marchaient plus avec lui.” — Jean 6:51-66.
37. En harmonie avec la volonté de Dieu, comment Jésus utilisa-t-il son sang en faveur de tous les hommes, et que devons-nous faire pour en bénéficier ?
37 Jésus était pleinement conscient de la valeur du sang humain qui coulait dans ses vaisseaux sanguins. Il n’ignorait pas l’emploi sacré qu’il pouvait en faire pour le bien de tous les hommes, et cela sans violer la loi de Dieu relative à la sainteté du sang. C’est pourquoi il versa son sang dans l’innocence, afin de présenter la valeur vitale de ce sang à son Père céleste, après sa résurrection d’entre les morts. Le Père céleste de Jésus est appelé “le Dieu de paix, qui a ramené des morts le grand berger des brebis avec le sang d’une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus”. (Hébreux 13:20.) Par suite de son sacrifice humain parfait, “quand le Christ est venu comme grand prêtre des bonnes choses qui ont eu lieu (...), il est entré une fois pour toutes dans le lieu saint, non, pas avec du sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang, et nous a obtenu une délivrance éternelle”. (Hébreux 9:11, 12.) Ses disciples reçoivent les bienfaits de son sang versé, non grâce à une transfusion sanguine, mais en exerçant la foi dans la valeur de son sang.
PROTESTATION CONTRE LA VIOLATION DE LA LOI DE DIEU
38. En 1927, quel avertissement fut publié relativement à la violation de la loi de Dieu sur la sainteté du sang, et quel en fut le résultat ?
38 Qui, de nos jours, élève sa voix pour protester contre la violation du commandement de Dieu relatif à la sainteté du sang ? Dans son numéro de mars 1928 (éd. angl. du 15 décembre 1927), La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ publiait un article de fond intitulé “Une cause de la vengeance de Dieu”. Cet article attirait l’attention des lecteurs sur le fait que tout au long de l’histoire humaine, depuis peu de temps après le déluge jusqu’au siècle présent, les hommes ont désobéi aux paroles que Dieu adressa à Noé et à ses trois fils, et qui sont consignées dans Genèse 9:2-6. L’article parlait de la prochaine exécution de la vengeance divine, sur le champ de bataille d’Harmaguédon, à cause de tout le sang versé inutilement pendant les quatre mille années écoulées. Mais le monde n’a pas écouté cet avertissement. En 1939, la Deuxième Guerre mondiale éclata, conflit qui a versé plus de sang humain que toute autre guerre de l’histoire humaine.
39. a) Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, dans quels pays en particulier furent organisées des banques de sang ? b) Avant la fin de ce conflit, quelle déclaration fut publiée dans La Tour de Garde ?
39 Les banques de sang humain se multiplièrent et eurent du mal à satisfaire la demande, les pays de la chrétienté favorisant cette pratique plus que tous les autres. Mais avant le terme de ce conflit universel, La Tour de Garde (éd. angl. du 1er juillet 1945) expliqua la position adoptée par les témoins chrétiens de Jéhovah. L’article de fond intitulé “Inébranlablement attachés au culte pur” commentait tous les versets du Psaume 16, y compris le verset 4 (Sy) Ps 16:4, ainsi conçu : “Les douleurs se multiplient pour ceux qui courent après d’autres dieux. Je n’offrirai pas leurs libations de sang, et les noms qu’ils invoquent ne seront pas sur mes lèvres.” Cet article attirait l’attention des lecteurs sur la consommation du sang humain et sur la transfusion sanguine que reçut le pape Innocent VIII en 1492. Ces choses étaient examinées longuement sous le titre “Caractère sacré du sang”.
40. a) Pourquoi la position adoptée par les témoins de Jéhovah relativement aux transfusions sanguines a-t-elle donné lieu à des procès ? b) Comment cette question a-t-elle été examinée en profondeur en 1961, et quelle publication fut éditée en cette année-là ?
40 À la suite de cet article, les témoins chrétiens de Jéhovah devinrent l’objet d’une grande controverse et se trouvèrent en conflit avec de nombreuses associations médicales modernesb. Il y a même eu des procès devant les tribunaux, parce qu’on a agi arbitrairement à l’égard de ces chrétiens consciencieux, au mépris des enseignements de la Bible, des droits des hommes libres et de leurs convictions religieuses. Finalement, la situation exigea une présentation franche des faits et une explication biblique des lois du Dieu très-haut, en vue de défendre la liberté religieuse. Cette explication fut donnée à l’occasion des assemblées des Adorateurs unis, tenues par les témoins de Jéhovah en de nombreuses nations à partir de juin 1961. L’après-midi du 22 juin, troisième jour d’un congrès de six jours organisé au Yankee Stadium, New York, deux discours furent prononcés sur les thèmes “Respectez le caractère sacré du sang” et “Employez la vie d’une manière conforme à la volonté divine”, après quoi fut présentée aux congressistes la brochure de 64 pages intitulée “Le sang, la médecine et la loi de Dieu”. À la page 56 de cette brochure, on peut lire ce qui suit :
(...) Les premiers chrétiens préférèrent mourir plutôt que d’acheter leur liberté par le reniement de leur foi. Et les témoins de Jéhovah de notre temps, qui se trouvent en face d’une question qui implique la plus formidable utilisation illicite du sang de toute l’histoire humaine, proclament qu’eux aussi maintiendront leur intégrité devant Dieu. Pour leur fidélité, Dieu les récompensera par la santé et la vie éternelle dans un monde nouveau, même s’il faut les ressusciter des morts.
41. Quelle est la raison véritable qui incite les témoins de Jéhovah à s’opposer à la transfusion sanguine ?
41 Cette brochure explique clairement que les témoins de Jéhovah ont pris position consciencieusement contre la puissante profession médicale, non seulement parce que les transfusions sanguines ont tué et estropié des milliers d’humains, mais surtout parce que cet emploi abusif du sang est contraire à la volonté de Dieu. Il s’agit d’une violation de la loi de Dieu énoncée explicitement dans la sainte Bible inspirée.
42. a) Comment l’humanité a-t-elle contracté une énorme dette de sang, et comment Dieu lui demandera-t-il des comptes ? b) Quand Dieu régla-t-il la dette de sang contractée par la nation d’Israël, et pourquoi cela devrait-il intéresser les hommes de la génération présente ?
42 D’innombrables tonnes de sang ont été répandues sur les champs de bataille d’un bout à l’autre de la terre. Cela est déjà horrible ! Mais c’est une chose ignoble aussi que des hommes qui ne craignent pas Dieu et ne respectent pas sa loi écrite puissent faire un commerce sordide du sang des humains et des bêtes. En vérité, l’humanité s’est déjà chargée d’une énorme dette de sang, et celle-ci s’accroît de jour en jour. L’heure approche où Jéhovah Dieu, la Source de la vie, lui demandera des comptes. Les hommes devront répondre de la violation de la sainteté du sang. Ils paieront de leur propre vie, lors de la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. (Révélation 16:14-16.) Figurément parlant, “ils s’enivreront de leur propre sang”. (Isaïe 49:26, AC.) En l’an 70 de notre ère, Jéhovah Dieu régla la dette de sang contractée par la nation d’Israël, conformément à la prophétie de Jésus-Christ (Matthieu 23:34-37 ; Luc 11:48-51). Or, Jéhovah Dieu ne change pas ses principes, et il exigera également le paiement de la dette de sang contractée par le présent système de choses, et cela dans la génération actuelle, alors que les nations détiennent le pouvoir d’accroître cette dette en tuant tous les hommes, toutes, les femmes et tous les enfants de la terre, lors d’un troisième conflit universel livré avec des armes nucléaires, bactériologiques et radiologiques.
43. Que devons-nous faire individuellement si nous voulons éviter d’être exécutés par Dieu pour avoir contracté une dette de sang ?
43 Voulez-vous vous charger d’une dette de sang envers Dieu, mériter sa colère et être exécuté par sa main (Révélation 16:5, 6) ? Sinon, vous avez intérêt à examiner la Parole écrite de Dieu avec un cœur exempt de tout préjugé, afin d’apprendre sa loi et de comprendre son point de vue à l’égard du sang porteur de vie. Puis, suivez le décret apostolique et gardez-vous exempt du sang et des choses étouffées. En agissant ainsi, vous fuirez vers le refuge auquel Dieu a pourvu pour vous protéger du Vengeur du sang, Celui qui devint jadis notre parent charnel, Jésus-Christ (Nombres 35:9-29). Profitez de la protection de Dieu, en écoutant ces conseils qu’il nous donne dans Isaïe 26:20, 21 (AC) : “Va, mon peuple, entre dans tes chambres, et ferme tes portes sur toi ; cache-toi pour quelques instants jusqu’à ce que la colère ait passé. Car voici que Jéhovah sort de sa demeure pour visiter l’iniquité des habitants de la terre, et la terre découvrira le sang [héb. les sangs] qu’elle a bu, et ne cachera plus ses tués.” Alors, votre propre sang sera précieux aux yeux du Roi régnant, le Vengeur du sang, et il rachètera votre âme de la destruction, pour vous permettre de vivre dans l’ordre nouveau et juste promis par Dieu. — Psaume 72:14, Da.
[Notes]
a L’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl., tome I, page 834a) déclare : “Cet ordre très strict ne s’appliquait pas uniquement aux Israélites, mais même aux étrangers qui résidaient parmi eux. Le châtiment rattaché à sa violation consistait à être ‘retranché du milieu du peuple’, expression qui semble désigner la peine de mort (comparez Hébreux 10:28), bien qu’il soit difficile de déterminer si ce châtiment fut infligé par le glaive ou par lapidation.”
b Voir le journal Réveillez-vous !, édition anglaise du 22 octobre 1948, page 13, sous le titre “Dangers des transfusions sanguines” ; également l’édition française du 8 juillet 1949, page 15, “L’opinion d’un médecin sur la transfusion du sang”, et le numéro du 8 février 1950, pages 12 et 13, “La transfusion du sang est-elle biblique ?” ; cf. aussi La Tour de Garde, édition anglaise du 1er décembre 1949, pages 367 et 368, “À propos de la transfusion sanguine”.