Aimons-nous conformément au nouveau commandement
“Je vous donne un nouveau commandement, que vous vous aimiez les uns les autres ; tous comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres.” — Jean 13:34, MN.
1. Selon l’apôtre Paul, quelle sorte d’amour Dieu exprima-t-il en pourvoyant à la rançon ?
LE PLUS grand don que Dieu ait fait aux hommes est basé non sur l’affection, mais sur l’amour fondé sur des principes. C’est là le raisonnement de l’apôtre Paul dans Romains 5:7-10 (MN), où il dit : “À peine, en effet, quelqu’un mourra-t-il pour un homme juste ; certes, pour l’homme de bien peut-être quelqu’un osera-t-il même mourir. Mais Dieu nous recommande son amour [agapê] en ce que, alors que nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. (...) Car si, lorsque nous étions ennemis [et non amis], nous sommes devenus réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, bien plus, à présent que nous sommes devenus réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie.” En donnant son Fils, ce ne fut pas simplement de l’affection que Jéhovah Dieu témoigna aux hommes pécheurs. Quelles qualités ces derniers possédaient-ils pour mériter son affection ? Dieu manifesta à leur égard l’amour, un amour fondé sur des principes, un désir désintéressé d’agir au mieux de leurs intérêts. Il pourvut à leur besoin le plus vital : le moyen leur permettant de se réconcilier avec lui, la Source de la vie, par le sacrifice rédempteur de son Fils.
2, 3. a) Pourquoi l’amour désintéressé est-il nécessaire pour obéir au commandement donné dans Matthieu 24:14, et comment les témoins de Jéhovah manifestent-ils un tel amour ? b) Comment Jésus agissait-il autrement que les philanthropes des temps modernes ?
2 Il nous faut aujourd’hui posséder cette sorte d’amour, si nous voulons être chrétiens ou disciples du Fils de Dieu. Sans cette qualité, nous ne pourrions jamais accomplir, avant la fin du présent système de choses, la prophétie de Jésus selon laquelle “cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations”. Jésus mit en garde les porteurs de cette bonne nouvelle en ces termes : “On vous livrera à la tribulation et on vous tuera, et vous serez des objets de haine pour toutes les nations à cause de mon nom.” — Mat. 24:9, 14, MN.
3 À l’heure actuelle, les témoins de Jéhovah, mus par un amour désintéressé, répandent la bonne nouvelle du Royaume dans 194 pays et îles. Quelle autre qualité pourrait les inciter à continuer à dépenser leur temps et leurs forces à parcourir les villes et les villages, alors que dans tant de foyers ils sont éconduits ? Ils n’emploient pas des méthodes philanthropiques pour acheter la bonne volonté des gens en leur distribuant de l’argent, des denrées ou d’autres biens matériels. Deux fois, il est vrai, Jésus-Christ donna miraculeusement à manger aux foules qui s’étaient déplacées de loin pour venir l’écouter. Mais il n’en fit pas une habitude, car il n’attirait pas ses disciples en leur offrant des avantages d’ordre matériel. Une fois il déclara à la foule : “Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé les pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour la nourriture qui demeure pour la vie éternelle, que le Fils de l’homme vous donnera.” Il poursuivit en prononçant quelques vérités dures à entendre, en un langage que certains trouvèrent “choquant”, si bien que “beaucoup de ses disciples s’en allèrent vers les choses qui sont en arrière et ils ne marchaient plus avec lui”. Ils aimaient le pain qui périt, mais non la vérité, qui “demeure pour la vie éternelle”. — Jean 6:25-27, 60, 66, MN.
4, 5. Qu’est-ce qui prouve qu’en donnant son nouveau commandement, Jésus ne parlait pas simplement de l’amour du prochain ?
4 En revanche, d’autres disciples restèrent auprès de lui jusqu’à la fin de son ministère. Au cours de la dernière nuit qu’il passa avec eux, il leur dit : “Je vous donne un nouveau commandement, que vous vous aimiez les uns les autres ; tout comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres.” (Jean 13:34, MN). Pourquoi a-t-il pu affirmer qu’il leur donnait un “nouveau commandement” ?
5 Quelque quinze cents ans auparavant, Dieu, par l’entremise de Moïse, avait donné à Israël sa Loi, qui déclarait entre autres : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” (Lév. 19:18). Certes, l’histoire de cette nation révèle qu’elle échoua lamentablement pour ce qui était de suivre cette Loi, néanmoins ce Code existait pendant tous ces siècles. Il est donc évident que l’amour du prochain n’était en aucune façon un commandement nouveau. Jésus cita ce verset pour répondre à un légiste juif qui lui avait demandé quel était le plus grand commandement de la Loi. Jésus lui dit : “‘Tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme et de tout ton esprit et de toute ta force.’ Voici le second : ‘Tu dois aimer ton prochain comme toi-même.’” (Marc 12:29-31, MN). Il est vrai que l’alliance de la Loi conclue avec Israël fut accomplie et écartée par la mort de Jésus et l’institution d’une nouvelle alliance, cependant les principes de ces deux grands commandements furent conservés au sein de la congrégation chrétienne nouvellement établie (Rom. 12:1, 2 ; 13:8-10 ; Jacq. 2:8, MN). Aussi, afin de mieux comprendre le nouveau commandement de Jésus, il convient que nous examinions d’abord ces commandements antérieurs.
ESPRIT, CŒUR, ÂME ET FORCE
6. Que devons-nous faire pour aimer Dieu de tout notre esprit ?
6 Tout ce que nous sommes est englobé dans le commandement nous prescrivant d’aimer Jéhovah de tout notre esprit, de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force (Marc 12:30 ; Mat. 22:37). L’esprit est le siège de l’intelligence. Pour aimer Dieu de tout notre esprit, il nous faut employer toute notre intelligence pour connaître notre Créateur, ses desseins et ses principes, puis appliquer intelligemment ces connaissances dans tous les domaines de notre existence, conformément à la volonté divine. Il est évident qu’on ne peut aimer Dieu de tout son esprit en l’adorant par des cérémonies formalistes ou des prières et des louanges apprises par cœur et prononcées machinalement, car ces pratiques ne demandent pas plus qu’une intelligence infantile. Le Dieu infiniment sage qui créa notre merveilleux univers si grandiose et varié ne pourrait sûrement pas accepter un tel culte stéréotypé comme l’expression d’un amour véritable à son égard. Si vous voulez aimer Dieu de tout votre esprit, vous devez être “transformés en renouvelant votre esprit, afin d’examiner pour vous-mêmes quelle est la bonne et l’agréable et la parfaite volonté de Dieu”. — Rom. 12:2, MN.
7. Pour aimer Dieu, suffit-il de le servir et de lui obéir parce que notre esprit a compris la nécessité de le faire ? Expliquez.
7 Le cœur représente le siège du désintéressement, de l’altruisme extériorisé, la source de nos affections, de nos mobiles, de notre conscience et de nos mœurs. Si nous aimons Dieu de tout notre cœur, nous ne lui obéirons ni ne le servirons simplement parce que nous nous sentons obligés de lui plaire. Adorer Dieu avec un cœur partagé indique qu’on le sert dans un but intéressé : celui d’en profiter au maximum, tout comme l’ouvrier qui ne sert son patron que pour toucher un salaire. Celui qui aime Jéhovah Dieu de tout son cœur accomplira la volonté du Créateur, non seulement parce que c’est son devoir et que sa vie en dépend, mais surtout parce qu’il désire l’accomplir. Les sentiments profonds de son cœur l’incitent à agir de façon à plaire à son Père céleste. — I Jean 5:3.
8. Comment devons-nous aimer Dieu ‘de toute notre âme’ ?
8 Aimer Dieu de toute notre âme revient à dire qu’en tant que créatures intelligentes, nous l’aimons de toute notre vie. Dès lors, il ne suffit pas d’aimer Dieu une fois par semaine ou de l’adorer seulement le jour du sabbat ou de certaines fêtes qui reviennent tous les ans. Pour nous, la vie et le temps sont inséparables. Tant que nous sommes en vie, nous avons du temps à notre disposition ; dès que nous mourons, le temps cesse d’exister pour nous, tout au moins jusqu’à ce que notre Père céleste juge bon de nous ramener à la vie par une résurrection. Par suite, si nous aimons Dieu de toute notre âme, notre vie tout entière sera axée sur l’accomplissement de sa volonté. Nous ne nous leurrerons pas en pensant que nous pouvons consacrer la première moitié de notre existence à la poursuite de nos propres désirs, et ce qui reste, y compris nos vieux jours, à l’accomplissement de la volonté divine. — Eccl. 12:3 12:1, NW.
9, 10. a) Pouvons-nous aimer Jéhovah Dieu de ‘toute notre force’ tout en travaillant pour subvenir à nos besoins matériels et à ceux de notre famille ? Expliquez. b) Pourquoi notre amour pour Dieu est-il intime ?
9 Aimer Dieu de toute notre force, c’est le servir énergiquement, faire de réels efforts pour lui plaire. Bien entendu, nous pouvons dépenser nos forces pour gagner notre vie, subvenir aux besoins de notre foyer et même pour nous divertir de temps en temps, mais nous réserverons à Jéhovah Dieu le meilleur de nos forces vitales. Écrivant à des hommes qui avaient déjà voué leur vie à Dieu, l’apôtre Paul déclara : “Je vous supplie donc, frères, par les compassions de Dieu, de présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, un service sacré avec votre faculté de raisonner.” Puisque Jéhovah “fait que toutes ses œuvres ensemble coopèrent pour le bien de ceux qui aiment Dieu”, ne serait-il pas raisonnable de notre part de faire que toutes nos œuvres coopèrent pour sa louange et pour le bien de tous ceux qui l’aiment ? — Rom. 12:1 ; 8:28, MN.
10 Que pourrait-il y avoir de plus intime que cet amour pour Dieu, qui est une exigence biblique ? Nous avons beau parler du rôle individuel joué par l’esprit, le cœur, l’âme et la force, si nous voulons que notre amour soit vrai, nous devons faire concourir tous ces moyens à cette fin. Toutes nos facultés sont nécessaires, sans exception.
AIMONS NOTRE PROCHAIN COMME NOUS-MÊMES
11. De quelles façons différentes pouvons-nous ‘aimer notre prochain comme nous-mêmes’ ?
11 Jésus nous a ordonné d’aimer notre prochain, non en nous abstenant de nous aimer nous-mêmes, mais comme nous-mêmes, c’est-à-dire en faisant à notre prochain ce que nous voudrions qu’il nous fasse. Nous ne nous attendons pas à ce que notre prochain pourvoie à tous nos besoins, et que nous ne fassions rien nous-mêmes. La vie perdrait une bonne partie de son intérêt si d’autres nous servaient comme des laquais. Par contre, nous apprécions la générosité de nos amis quand ils partagent avec nous des bonnes choses matérielles et mieux encore des choses qui remplissent nos besoins intellectuels et spirituels, telles qu’une conversation édifiante ou des paroles encourageantes. Nous sommes reconnaissants quand on nous protège du mal ou nous met en garde contre un danger caché, quand on nous guide et conseille lorsque nous sommes dans le doute ou dans l’embarras. En revanche, nous aimons qu’on nous accorde le droit d’exercer notre jugement et de prendre la décision finale dans les questions d’ordre personnel. Nous ne voudrions pas qu’on nous prive de notre droit de propriété en nous volant ou en faisant un mauvais usage de nos biens. Nous serions encore plus mécontents si notre prochain essayait de s’interposer entre nous et ceux qui nous sont chers : conjoint, membres de la famille, amis, etc. Nous sommes jaloux de tous ces privilèges. Nous devrions aussi désirer voir notre prochain jouir de ces choses, et faire tout notre possible à cet effet. Comme l’a dit Jésus, “c’est là, en fait, ce que signifient la Loi et les Prophètes”. — Mat. 7:12, MN.
LE NOUVEAU COMMANDEMENT
12, 13. a) D’après le nouveau commandement de Jésus, de quelle façon spéciale faut-il témoigner de l’amour ? b) Comment Jésus fit-il preuve d’un amour extraordinaire pendant son ministère sur la terre ?
12 Étant donné que depuis des siècles la Loi et les Prophètes exigeaient l’amour du prochain, c’est-à-dire qu’on se souciât des intérêts du prochain, il est évident que Jésus parlait d’autre chose quand il déclara à ses disciples qu’il allait leur donner un “nouveau commandement”. De quoi parlait-il ? Ses paroles nous donnent la réponse : “Que vous vous aimiez les uns les autres ; tout comme je vous ai aimés.” Même les disciples ne saisirent pas immédiatement toute la portée de ces paroles, mais ils ne tardèrent pas à l’apprendre. — Jean 13:34, MN.
13 Les disciples comprirent par la suite que Jésus avait quitté sa demeure afin de se rendre auprès d’eux. Oui, il avait laissé son Père, ses frères, ses proches collaborateurs, ses amis les plus chers, ses possessions et ses privilèges. Voilà ce qu’il avait laissé dans sa demeure céleste en se dépouillant de sa vie spirituelle en tant que “Parole de Dieu” et en naissant comme humain dans une étable, afin de faire œuvre de missionnaire (Jean 1:14 ; Luc 2:7). Le changement était bien plus radical pour lui que pour n’importe quel missionnaire qui quitte son pays, aussi prospère soit-il, pour se rendre dans une contrée pauvre et très arriérée. Mais l’amour de Jésus ne s’arrêta pas là ; ce ne fut que le commencement. Bien qu’étant un homme parfait, sans péché et supérieur sous tous les rapports à ceux qui l’entouraient, il n’hésita pas à vivre, à travailler, à manger, à boire et à dormir parmi des gens imparfaits, pécheurs, malades et mourants. Si l’on peut qualifier les trente premières années de sa vie de “normales”, les trois dernières années et demie étaient loin de l’être. Pendant trente ans, il avait aimé son prochain comme lui-même, mais maintenant il allait témoigner son amour envers ses semblables d’une façon toute particulière. Il parcourut la Palestine d’un bout à l’autre, se dépensant sans compter pour enseigner son prochain et défendre la vérité relative aux desseins de son Père. Quand il n’enseignait pas en public, il formait ses disciples. Parfois, il y avait tellement de monde qu’“il n’était même pas commode de prendre un repas”. — Marc 6:31, MN.
14. Qu’est-ce qui prouve que Jésus fit preuve d’abnégation mais non d’ascétisme ?
14 Peut-on accuser Jésus d’ascétisme ? Absolument pas ! Il accepta de nombreuses invitations à des repas, à des banquets et à au moins une noce, et sans doute il y prit part avec joie. Il était reconnaissant quand on se montrait bon à son égard. Une fois qu’il prenait un repas avec son ami Lazare, Marie, sœur de Lazare, oignit les pieds de Jésus d’une huile parfumée très coûteuse, évaluée à environ 250 de nos francs (français). Judas exprima son indignation, prétendant se soucier des pauvres à qui on aurait pu donner l’argent résultant de la vente du parfum. Mais Jésus lui dit : “Laisse-la tranquille, afin qu’elle garde cette observance en vue du jour de mon ensevelissement. Car vous aurez toujours les pauvres avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.” (Jean 12:1-8, MN). Même si l’amour désintéressé qu’il manifestait par son ministère n’incitait pas tous les autres à témoigner de l’amour, Jésus ne permettait pas à leur manque d’amour de diminuer le sien.
15. a) Comment Jésus fit-il comprendre à ses disciples l’importance de l’amour ? b) Conformément au nouveau commandement, qui devait faire l’objet de l’amour des disciples, et sur quoi cet amour était-il fondé ?
15 Dès lors, sera-t-on surpris d’apprendre que pendant la dernière nuit que Jésus passa avec ses disciples, il souligna fortement l’importance de l’amour, l’amour véritable fondé sur des principes ? Il prononça plus de trente fois les mots “amour” et “aimer”, et il répéta trois fois le commandement “que vous vous aimiez les uns les autres”. (Jean 13:34 ; 15:12, 17, MN.) Comment pouvaient-ils prouver qu’ils étaient ses disciples si l’amour leur faisait défaut ? Suffisait-il d’aimer ‘son prochain comme soi-même’ ? Cet amour-là était nécessaire, à coup sûr, mais ce n’était pas là le nouveau commandement. Ils devaient s’aimer les uns les autres. L’amour devait régner entre eux, un amour semblable à celui que Jésus leur avait témoigné, à eux, ses chers disciples qui aimaient son Père, la vérité et lui-même. Jésus déclara : “Nul n’a de plus grand amour [agapê] que ceci : que quelqu’un livre son âme pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.” (Jean 15:13, 14, MN). Le lendemain matin, les disciples comprirent de quoi il parlait.
16. a) Comment Jésus fournit-il la preuve suprême de son amour pour ses amis ? b) De quelles paroles ses disciples auraient-ils dû se souvenir ?
16 Il se peut que l’un des disciples observât de loin ce qui se produisit ce matin-là. Quant à nous, nous sommes obligés de faire appel à notre imagination. Nous voyons les bourreaux prendre les mains de Jésus, les placer l’une sur l’autre et les transpercer d’un gros clou qu’ils enfoncent dans le bois. Le sang coule de ses mains pendant qu’ils prennent une autre pointe de fer pour attacher ses pieds au poteau. Puis ils mettent le bois debout, de sorte que tout le poids du corps est suspendu à ces deux clous. Six heures plus tard, il sera mort, et ainsi on n’aura pas besoin de lui briser les jambes. Si ses disciples ne virent pas tout ce qui s’était passé, ils ne tardèrent pas à l’apprendre des témoins oculaires (Jean 19:25-27). Eurent-ils honte de lui ? Essayèrent-ils de nier qu’ils avaient suivi cet homme, accepté ses enseignements et cru qu’il était celui que Dieu avait choisi pour gouverner son Royaume ? Pierre, au moins, aurait dû se souvenir de ce que Jésus avait dit après l’avoir repris pour avoir soulevé des objections sentimentales quand il entendit Jésus prédire sa propre mort. Jésus avait déclaré : “Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et qu’il prenne son poteau de torture et me suive continuellement. Car quiconque veut sauver son âme la perdra ; mais quiconque perd son âme à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. (...) Car quiconque a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aura honte de lui quand il arrivera dans la gloire de son Père avec les saints anges.” — Marc 8:34-38, MN.
17, 18. a) Quels buts désintéressés Jésus réalisa-t-il par sa mort ? b) Quels rapports merveilleux pouvons-nous entretenir avec Jésus et son Père, mais qu’est-ce qui nous sera nécessaire ?
17 Par sa mort, Jésus réalisa le but principal de sa venue sur la terre, savoir : la justification du précieux nom de son Père (Jean 17:6 ; 18:37). Il fournit aussi une rançon pour tous les hommes qui l’accepteraient et à qui il pourrait dire : “Vous êtes mes amis [parce que] vous faites ce que je vous commande.” (Jean 15:14, MN). Jésus obtint le droit d’exercer les fonctions de roi d’un nouveau gouvernement capital ayant son trône dans les cieux, et d’être le grand prêtre de Dieu exerçant ses fonctions en faveur de ses disciples. “Car nous n’avons pas un grand prêtre qui est incapable de compatir à nos faiblesses, mais quelqu’un qui a été éprouvé à tous égards comme nous-mêmes, mais sans péché.” — Héb. 4:15, MN.
18 Quarante jours après sa résurrection, Jésus retrouva sa demeure céleste, mais il n’a jamais oublié la terre où il résida pendant trente-trois ans et demi et fit œuvre de missionnaire. Aujourd’hui, son Royaume est établi et en sa qualité de Roi, il porte son attention vers la terre. Si nous montrons que nous sommes ses disciples, nous pouvons recevoir dès maintenant les bienfaits de l’amour et l’affection de Jésus et de son Père, Jéhovah Dieu. Mais à notre tour, il nous faudra aussi faire preuve d’amour. — Mat. 25:31-40 ; Jean 15:7-10.
19. a) Quelle qualité les gens du monde ont-ils remarquée chez les témoins de Jéhovah, et pourquoi cela leur semble-t-il extraordinaire ? b) Pourquoi l’amour véritable nous oblige-t-il à mener une vie que beaucoup considèrent “anormale” ?
19 Les fidèles disciples de Jésus obéirent au nouveau commandement et, de nos jours, les témoins de Jéhovah organisés en société d’un monde nouveau s’efforcent sincèrement de l’observer. Leurs assemblées nationales et internationales ont attiré l’attention du public sur eux, et dans leur prospection de porte en porte ils ont rencontré des millions de familles. Leur grand amour pour Dieu, pour le prochain et les uns pour les autres a fait l’objet de commentaires dans les journaux, à la radio et dans les actualités cinématographiques dans de nombreuses nations. Les différends internationaux, les divisions nationales et les controverses raciales n’ont pas réussi à briser les liens de leur amour. Ils ne se sont pas laissé aigrir par les persécutions et les outrages (I Cor. 13:6, 7, MN). Aux yeux de beaucoup, les témoins ne mènent pas une vie “normale”, en assistant trois fois par semaine aux réunions de leur congrégation et en consacrant une bonne partie de leurs soirées et de leurs week-ends à leur œuvre d’instruction biblique. Mais les témoins de Jéhovah savent que le présent monde n’est pas “normal” et que les temps actuels ne sont pas “normaux”. L’accomplissement des prophéties de la Bible prouve sans contestation possible que nous vivons à l’époque la plus anormale et la plus remarquable de l’Histoire. Celui qui est animé par le vrai amour ne fermera pas les yeux à ces faits. En effet, vu l’imminence d’Harmaguédon, nous devrions nous rendre pleinement compte que des millions, voir des milliards de vies humaines risquent d’être subitement abrégées sous peu, nous privant de toute possibilité future de leur témoigner notre amour. — Mat. 24:34-42, MN.
20. a) Pour ce qui est de la vie “normale”, que nous demande le nouveau commandement ? b) Pourquoi est-il si important d’apprendre dès maintenant à connaître le vrai amour ?
20 Qu’en est-il de nous personnellement ? Obéirons-nous individuellement à ce commandement : “Tout comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres.” Sommes-nous prêts à renoncer à ce que le monde appelle une vie “normale” afin d’aider nos frères et tous les hommes qui aiment la justice à obtenir la vie éternelle, même au point de mourir pour eux s’il le faut ? Tous les jours, il y a des témoins de Jéhovah qui consentent de tels sacrifices derrière le rideau de fer et ailleurs. Il n’y a là rien d’anormal. “À ceci nous sommes venus à connaître l’amour, parce que celui-là a livré son âme pour nous ; et nous sommes dans l’obligation de livrer notre âme pour nos frères.” (I Jean 3:16, MN). Il nous faut apprendre à bien connaître l’amour maintenant, pour que cette qualité nous incite à agir avec droiture et à persévérer lors des épreuves, des tentations et des situations difficiles qui nous attendent. Alors, même si le monde fait appel à nos sentiments et essaie de nous faire oublier nos principes et notre devoir de protéger les intérêts vitaux du prochain, nous verrons clairement comment agir selon les exigences de l’amour. — Jacq. 1:12 ; I Jean 4:17, 18.
21. Vu la proximité du nouvel ordre promis par Dieu, quelles perspectives l’amour véritable nous offre-t-il, et qu’est-ce que cela devrait nous inciter à faire ?
21 Le nouvel ordre promis par Dieu est tout proche, et quand il sera là ses sujets terrestres accompliront avec amour des choses mille fois plus merveilleuses que tout ce qu’a produit le présent ordre égoïste. Ils feront de notre planète non seulement un paradis terrestre mais encore un paradis spirituel, rempli des fruits de l’esprit : l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. Ayant à cœur vos intérêts vitaux, nous demandons dans la prière “que votre amour abonde encore de plus en plus avec la connaissance exacte et un entier discernement ; pour que vous vous assuriez des choses les plus importantes, de sorte que vous soyez sans défaut et que vous ne fassiez pas trébucher les autres jusqu’au jour de Christ, étant remplis du fruit de justice, qui est par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu”. — Phil. 1:9-11, MN.