Coup d’œil sur le monde
Les théologiens et la Trinité
● Selon le journal Le Monde, “la presse catholique ne s’est pas précipitée — c’est le moins que l’on puisse dire — pour rendre compte du dernier livre du père Jean Moussé, de la Compagnie de Jésus: Le second souffle de la foi ou le décapage des traditions. D’une part, elle a été traumatisée par le contenu d’un ouvrage qui s’élève tranquillement contre la divinité de Jésus, dogme axial de la foi traditionnelle. D’autre part, elle hésite à clouer au pilori un prêtre sans peur ni reproche, chroniqueur à La Croix, qui a longtemps animé le mouvement des cadres chrétiens et a su raison garder en maintes circonstances difficiles (Buchenwald, par exemple.)” L’article du Monde, intitulé “Jésus est-il Dieu?”, poursuit: “Jean Moussé entend rester un homme de foi, mais autrement que ses coreligionnaires. De son point de vue, il n’est pas indispensable de professer la divinité de Jésus pour s’affirmer chrétien.”
● En Grande-Bretagne, la nomination de M. David Jenkins comme évêque de l’Église anglicane a suscité nettement plus de remous. En effet, celui-ci, lors d’une émission religieuse télévisée, avait émis des doutes sur les fondements mêmes de sa religion. Entre autres choses, il ne pensait pas, lui non plus, qu’il était nécessaire de croire à la divinité de Jésus pour se dire chrétien. La dépêche de l’agence Associated Press qui relate sa nomination rappelle que, dans un sondage effectué après cette précédente émission, sur 31 évêques, 11 pensaient que cette croyance était indispensable pour se prétendre chrétien.
Même au vingtième siècle, le débat d’opinion reste ouvert dans les “grandes Églises” de la chrétienté. Il se trouve en la circonstance que ces deux “contestataires” ont, sur la question de la divinité de Jésus (en l’occurrence sur le fait qu’il n’est pas égal à Dieu), un point de vue plus proche des Écritures que les autres ecclésiastiques puisque Jésus déclara lui-même: “Le Père est plus grand que moi.” — Jean 14:28.
Bilan des tremblements de terre
● Selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung, quotidien allemand, “les tremblements de terre tuent en moyenne chaque année 20 000 personnes”. Les zones de plus grand danger sismique se trouvent, pour le Moyen-Orient, en Turquie et, en Europe, de la Grèce au sud de l’Italie. Selon l’Institut de géophysique de Kiel, ville située au nord de l’Allemagne de l’Ouest, de 2 000 à 3 000 personnes environ meurent chaque année dans un tremblement de terre sur le pourtour du bassin méditerranéen.
Le SIDA dans le monde
● Selon le journal O Estado de São Paulo, “le nombre de cas de SIDA est en augmentation rapide”, au Brésil. Douze nouveaux cas ont été signalés entre janvier et mars dernier, et, d’après M. Paulo Texeira, des services sanitaires de São Paulo, ils sont “d’origine locale”. Dans le seul État de São Paulo, vingt personnes sont déjà mortes de cette maladie. Au mois de janvier dernier, le Brésil a signalé le premier cas d’hémophile décédé du SIDA, un garçon de 13 ans. Son médecin pense “qu’il a contracté cette maladie par une des nombreuses transfusions de sang qu’il a reçues pour soigner son hémophilie.” Le docteur a reconnu qu’il n’était “pas possible d’analyser en détail le sang de tous les donneurs”.
● Au début de l’année, certaines dépêches laissaient entendre que les cas de SIDA étaient en diminution dans le monde. Selon les derniers chiffres donnés par le Centre de dépistage des maladies d’Atlanta (États-Unis), ces précédentes informations sont fausses. Pour le docteur Harold Jaffe, de cet organisme, “la maladie ne stagne ni ne régresse. Au contraire, l’épidémie s’étend et le nombre de cas dépistés par trimestre est en augmentation”.
Villes de refuge modernes
● Selon le périodique hollandais KRI, M. Herman Bianchi, un professeur des Pays-Bas, préconise la remise en vigueur d’une coutume ancienne: les villes de refuge où les criminels pouvaient échapper aux “réactions de vengeance à chaud”. M. Bianchi pense que de tels abris temporaires pourraient aider ceux qui, comme les drogués, sont en rupture avec la loi et qui pourraient ainsi échapper à une arrestation. Il souhaiterait la mise en place de cinq ou six villes de refuge réparties sur l’ensemble du territoire néerlandais. Rappelant les leçons de l’Histoire, il préconise l’utilisation comme lieux de refuge des monastères désaffectés.
Les Témoins de Jéhovah dans les statistiques canadiennes
● D’après les résultats du recensement opéré au Canada en 1981, 143 480 habitants de ce pays se déclarent Témoins de Jéhovah. Pourtant, un des chiffres les plus récents fournis par ces derniers n’est que de 77 628 membres actifs. D’où vient une telle différence? De ce que les chiffres officiels incluent également les enfants et les personnes qui étudient la Bible avec les Témoins de Jéhovah. Une analyse plus détaillée des chiffres montre qu’il y a 65 160 hommes et 78 320 femmes. Près de 41 000 d’entre eux ont moins de 15 ans, 24 000 ont entre 15 et 24 ans, 65 000 de 25 à 64 ans et plus de 16 000 sont âgés de plus de 65 ans. Au passage, on peut noter que l’accroissement donné par ces statistiques officielles est de 111 pour cent sur vingt ans: on “comptait” [selon les chiffres du gouvernement] 68 015 Témoins de Jéhovah dans ce pays en 1961.
Les maladies vénériennes chez les enfants
● Pour M. Paul Fritz, un fonctionnaire de la protection sociale à l’enfance de la province de l’Alberta (Canada), un nombre toujours plus grand d’enfants de moins de dix ans viennent en consultation chez le médecin pour des maladies vénériennes. Pour cette province canadienne, les statistiques de l’année 1982 révélaient l’existence de 12 cas de blennorragie chez des enfants de moins de 10 ans. Sept d’entre eux avaient même moins de cinq ans. Selon l’Edmonton Journal, un médecin a diagnostiqué, chez une fillette de moins de dix ans, “sa troisième attaque de blennorragie en cinq ans”. Depuis 1982, le nombre de maladies vénériennes dépistées chez les jeunes de l’Alberta augmente de 15 pour cent chaque année. D’après M. Fritz, ces chiffres ne représentent que “la partie visible de l’iceberg”.
Promotion religieuse
● Vienne est la ville d’Autriche où les défections sont actuellement les plus nombreuses dans les rangs des catholiques. En 1979, ils étaient 9 010 à avoir quitté l’Église; en 1982, ce chiffre est passé à 16 760. Pour lutter contre cette tendance, des évêques autrichiens, et parmi eux un cardinal, sont apparus à la télévision pour lancer un “message personnel” à tous ceux qui étaient partis. À la suite de cet appel, certains catholiques sont revenus au sein de l’Église. D’autres ont écrit pour expliquer les raisons de leur départ. Le périodique Börsen-Kurier donne les précisions suivantes: “On est en train d’analyser ces lettres pour comprendre les raisons qui ont poussé tous ces gens à partir. Grâce à de telles méthodes, et si on ajoute la promotion faite par le pape lors de sa visite, l’Église catholique se met à l’heure des techniques modernes de marketing et de gestion. M. Weber, évêque suffragant, rappelait d’ailleurs que la récente conférence catholique d’Autriche avait eu le budget publicitaire le plus élevé de toute son histoire”.
Un ordinateur comme professeur
● Selon une édition récente du périodique New Scientist, “l’attrait de la nouveauté suscité par un ordinateur peut faciliter pendant quelque temps l’acquisition des connaissances chez les élèves, mais, passé ce premier engouement, la machine ne donne pas de meilleurs résultats qu’un maître traditionnel”. Pour le professeur de l’école de pédagogie de Californie du Sud responsable de ces recherches, “les élèves ont tendance à donner beaucoup de leur temps et de leurs efforts à ces machines lorsqu’ils les découvrent. Mais le résultat serait sans doute tout aussi bon par les méthodes traditionnelles, si l’on voulait bien y consacrer autant d’énergie”. Des conseils à méditer par ceux qui ne se sont pas encore laissé séduire par les derniers fleurons de la technologie!
Lutte contre la neige à Montréal
● L’hiver arrive et, au Québec comme pour une grande partie du Canada, cette saison est synonyme de neige. Le périodique canadien L’Actualité rappelle même que “de toutes les grandes villes du monde, Montréal est la plus enneigée. Plus que Stockholm, que Helsinki, que Moscou. Au cours d’un hiver moyen, il tombe 40 cm de neige à New York, 160 à Moscou, 250 à Montréal”. On comprend que, dans ces conditions, l’opération déneigement “a quelque chose de militaire. (...) En fait, il existe une stratégie d’intervention précise. Chaque opérateur [d’un engin de déneigement] a une feuille de route établie de longue date, qu’il suit tempête après tempête, saison après saison. (...) Voici le programme: d’abord ouvrir les grandes artères de dégagement, et ensuite le centre seulement des rues secondaires. On dégage en priorité les entrées de métro, les arrêts d’autobus, les environs des postes de police, de pompiers et des hôpitaux, on double la dose de sel dans les pentes et aux intersections”. Le périodique donne le conseil suivant: “Arrangez-vous pour habiter à proximité de ces points névralgiques!”
Cuisson du porc et fours à micro-ondes
● Selon le docteur Peter Schranz, du Centre [américain] de dépistage des maladies, les fours à micro-ondes ne produisent parfois qu’une chaleur irrégulièrement répartie. Les conséquences peuvent en être tragiques lorsqu’il s’agit de cuire du porc. On a l’impression d’avoir une viande bien cuite, mais, en fait, selon le Medical Post, elle risque d’être “toujours contaminée par la présence du ver qui cause la trichinose”. Des études postérieures, menées par l’université de l’Iowa, ont montré que “sur 189 morceaux de porc cuits dans cinq fours à micro-ondes différents, plus d’un quart présentaient toujours des trichines après cuisson”.
Un cercueil en orbite?
● Plutôt que l’enterrement traditionnel, de plus en plus de personnes choisissent maintenant l’incinération. Une troisième méthode vient d’être proposée par un inventeur italien, M. Dominico de Renzo. Lors d’une exposition des inventeurs qui s’est déroulée à Gênes, il a exposé un cercueil en aluminium réfractaire, spécialement conçu pour être mis en orbite terrestre. Parlant de la pénurie de cimetières, pénurie due à l’accroissement de la population mondiale, il a ajouté: “Au-dessus de nos têtes, l’espace est infini et les morts pourront y flotter pour toujours dans la paix éternelle.” Un seul point reste obscur: le coût d’une telle opération qui pourrait bien la laisser hors de portée d’une grande majorité de personnes.
L’énergie solaire — des promesses non tenues
● Il y a une dizaine d’années, on avait mis beaucoup d’espoir dans l’énergie solaire. M. Albert Ducrocq, journaliste scientifique du Figaro, explique qu’“après une période de croissance réelle, encore que sans commune mesure avec les prévisions, ce fut le marasme. Et le bilan apparaîtra aujourd’hui affligeant: c’est à peine 10 000 tonnes de pétrole que permettent d’économiser les capteurs solaires actuellement installés”, au lieu des 300 000 escomptées. M. Ducrocq fournit plusieurs explications: “On s’aperçoit qu’il est extrêmement difficile d’installer le chauffage solaire sur une maison existante. Au demeurant, ce n’est même pas rationnel: il est absurde de chercher à collecter des calories à partir du soleil dès l’instant où une mauvaise isolation thermique de l’édifice est par ailleurs génératrice de pertes importantes.” Autre problème invoqué: on n’a pas su trouver des matériaux et des équipements de bonne qualité, “la grande erreur ayant hier été de préconiser le solaire avant que l’industrie ait pu mettre sur le marché des capteurs éprouvés”.