L’unité de l’Église chrétienne
“ Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un. ” — Jean 17:22.
1. Pourquoi peut-on appeler Jéhovah le grand Unificateur ?
JÉHOVAH est le grand Unificateur. Il est Celui qui sait unir d’une manière merveilleuse des créatures intelligentes pour le but qu’il désire. Pendant des millions d’années avant que l’homme vît la lumière du jour, Jéhovah travailla en parfaite union avec son Fils premier-né, par l’intermédiaire duquel il créa toutes choses. À mesure que l’œuvre de création de Jéhovah faisait des progrès et qu’augmentait le nombre des créatures intelligentes, la conséquence ne fut pas le désordre. Jéhovah les unit toutes en un groupe harmonieux en les attachant à Lui et les uns aux autres par les liens de l’amour. Pour illustrer cette union heureuse, il parle de son organisation universelle de créatures célestes fidèles comme de sa femme à qui il est uni par un heureux mariage. — Col. 1:16 ; I Jean 4:8, 11-13 ; És. 54:5, 6.
2. Quel est le plus fort lien d’union ? Comment Israël devint-il la seule vraie assemblée ou Église de Dieu ?
2 Quand Jéhovah se mit à bâtir la société humaine, il commença par sa plus petite unité, le mariage, qui est normalement l’une des plus fortes unions dont l’homme fait partie. Il en est ainsi parce que le lien du mariage est l’amour et c’est là le ciment le plus solide que puisse connaître une union de créatures. En fait, c’est l’unique base capable de faire durer une union. Décrivant des cercles plus grands, parents et enfants sont attachés par de solides liens d’amour au sein de la famille, et ce furent les familles ou tribus des douze fils de Jacob, le patriarche, que Jéhovah Dieu rassembla dans une unité nationale. Un accord ou alliance se fit entre Lui et les Israélites afin qu’il fût leur Roi et aussi leur Dieu. Cela fit d’Israël non seulement une nation mais encore une assemblée ou Église de Dieu, la seule vraie Église de cette époque. — Gen. 2:24 ; Ex. 19:5, 6, 8 ; 20:1, 2 ; Actes 7:38 ; Ps. 147:20.
3. Jéhovah montra-t-il un esprit nationaliste en choisissant Israël comme assemblée ?
3 Pourquoi Dieu choisit-il la nation d’Israël pour en faire une Église ou assemblée ? Était-il un Dieu nationaliste ? Non. C’est en raison d’une promesse faite à son ami Abraham, l’ancêtre des Israélites, qu’il leur fut permis de constituer le corps de cette nouvelle Église. Mais Jéhovah n’empêcha pas, par esprit nationaliste, les non-Israélites de devenir, par circoncision, membres de la seule Église véritable. Tous les hommes craignant Dieu qui désiraient se joindre à Israël pour adorer le seul Dieu étaient acceptés, quelles que fussent leur nationalité et leur race, leurs attaches religieuses et politiques. Des dispositions furent prises pour faire de tous ces étrangers circoncis une partie de l’unité régnant entre Dieu et Israël en leur réservant constitutionnellement une place au sein de l’organisation d’Israël. Il fut dit à Israël d’aimer l’étranger comme Jéhovah l’aime. Dieu ne témoigna pas non plus d’égard particulier pour une nationalité ou race en formant des unités ou Églises séparées avec ses adorateurs circoncis d’origine non israélite. Il n’y avait qu’un seul temple où rencontrer Dieu, un seul grand prêtre, une seule loi, une seule unité ou Église au sein de laquelle tous les adorateurs devaient se grouper. Le récit biblique montre que certains peuples ou tribus, tels que la foule de gens de toute espèce qui sortit d’Égypte, les Gabaonites circoncis et les Récabites circoncis, ainsi que des personnes telles que Rahab et Ruth, furent unis à Israël. Ainsi Jéhovah se révéla être le premier Unificateur véritable des nations. — Deut. 10:17-19 ; I Rois 8:41-43 ; Ex. 12:38 ; II Sam. 21:1, 2 ; Jér. 35:18-19.
4. Comment l’assemblée chrétienne devint-elle la vraie Église de Dieu ?
4 L’Église ou assemblée juive, cependant, ne témoigna pas de l’amour pour Jéhovah à la longue. La conséquence en fut que Dieu s’en sépara et c’est l’assemblée chrétienne qui devint la vraie Église de Dieu à la Pentecôte de l’an 33.
UNITÉ
5, 6. Qu’est-ce qui nous fait dire que l’assemblée de Dieu doit être une ? Qui est compris dans cette unité ?
5 Un des traits marquants de l’Église primitive était son unité. En premier lieu, elle était unie à Jéhovah Dieu et à Jésus-Christ, et c’est là la plus importante des unions. Jésus souligna cette unité dans la comparaison du cep : “ Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors. ” — Jean 15:4-6.
6 L’union avec le Christ doit conduire à l’unité parmi ceux qui lui sont attachés. Aussi dans la prière qu’il fit peu avant d’être trahi, Jésus demanda que pareille unité règne parmi ses disciples, disant : “ Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un, — moi en eux, et toi en moi, — afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. ” Voyez toute la portée de cette unité. Tous ses disciples doivent être un, non seulement ceux qui vivaient à l’époque mais également ceux qui croiraient par leur parole, celle de ses disciples. Ainsi cette unité se porte dans l’avenir et comprend tous les chrétiens de notre temps. En même temps, elle atteint les cieux et englobe Jéhovah Dieu et Jésus-Christ afin que ses disciples soient, selon la parole de Jésus, “ un en nous ”. — Jean 17:20-23.
ÉTENDUE DE L’UNITÉ
7. Qu’est-ce qui rend faible une union ? Qu’est-ce qui la rend forte ?
7 Quel genre d’unité Jésus demandait-il dans sa célèbre prière ? Quels seraient le nombre et la force de ses liens ? Toutes les unions ne sont pas également fortes. Certaines unions n’intéressent qu’un domaine particulier de la vie de leurs membres. Par exemple, des personnes peuvent être membres de la même association pour la protection des animaux et cependant être divisées comme l’Est et l’Ouest sur des questions de religion, de politique et autres. Pareilles unions ne sont pas solides. Par contre, le mariage et la famille sont des unions fortes, étroites, parce qu’elles touchent un grand nombre d’intérêts dans la vie de leurs membres. Dans une famille normale des choses telles que les liens du sang, l’amour mutuel, le foyer commun, l’atmosphère familiale, le nom de la famille, la tradition, la religion, le niveau de culture, la confiance jusqu’au point de se faire des confidences, le respect et la compréhension, sont toutes des choses que les membres ont en commun, et plus on a de choses en commun, plus étroite et plus forte est l’union.
8. Qu’est-ce qui donna une telle solidité à l’Église romaine chrétienne primitive ?
8 Revenons à notre question. De quel genre d’unité Jésus parlait-il dans Jean 17 ? N’était-ce que d’une union peu étroite, qui touchait seulement un ou deux intérêts dans la vie de ses disciples ? Non, il demandait l’union la plus forte qui soit. “ Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un. ” On ne peut imaginer unité plus étroite et plus solide que celle qui existe entre Jéhovah et son Fils Jésus-Christ. La force de cette unité se révéla par la voie d’obéissance que Jésus suivit même jusqu’à la mort sur un bois de supplice. C’est dans l’étroite union familiale de Dieu, à la qualité privilégiée de fils, que Jésus demanda que ses disciples soient admis et c’est à cette fin qu’il leur avait donné la gloire que Jéhovah lui avait donnée, “ une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père ”. (Jean 1:14.) Paul fait mention de certaines des choses qu’ils devaient avoir en commun dans Éphésiens 4:3-5 où il parle de “ conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix ”, puis il poursuit par cette énumération : “ Il y a un seul corps et un seul esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous. ” Quel corps uni et compact ont dû former ses disciples, quand on considère tout ce qu’ils avaient en commun !
9. Qu’illustre Paul par la comparaison du corps humain dans le chapitre 12 de I Corinthiens et au chapitre 4 de l’épître aux Éphésiens Ép 4 ?
9 Pour illustrer cette unité étroite, Paul use de la comparaison du corps : “ Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, — ainsi en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul esprit (...) Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d’honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres. ” “ Professant la vérité dans l’amour, nous (croissons) à tous égards en Celui qui est le chef, Christ. C’est de lui que le corps tout entier, bien coordonné et fortement uni par toutes les jointures qui font communiquer ses parties, tire son développement, selon la force mesurée à chacune d’elles, et s’édifie lui-même dans l’amour. ” Se peut-il qu’il y ait une unité plus parfaite que celle qui existe entre les membres du corps humain ? Est-il possible que le corps soit divisé ? Un corps peut-il avoir plusieurs têtes ? Quelle excellente image pour montrer la grande unité des nombreux membres composant l’assemblée chrétienne ! — I Cor. 12:12-25 ; Éph. 4:15, 16, Sy.
10. Pourquoi l’Église chrétienne fut-elle dès ses débuts un vrai miracle de l’esprit de Dieu ?
10 Dès le premier jour l’assemblée chrétienne se montra capable d’assimiler dans son unité non seulement des hommes de Palestine mais également des hommes de nombreux autres pays, des gens de toutes les sectes du judaïsme, des Juifs et des prosélytes circoncis, soumettant à la pensée chrétienne les diverses opinions locales et religieuses. Des gens de conditions absolument différentes, d’humbles pêcheurs, des cultivateurs, des bergers, des collecteurs d’impôts, furent unis à des pharisiens et à des médecins érudits, à des riches et à des pauvres, à des jeunes et à des vieux, à des femmes et à des enfants. Tous furent groupés dans l’unité de l’assemblée. Ils étaient un jusqu’au point qu’ils n’hésitèrent pas de partager leurs biens matériels pour faire face à une situation critique qui se développa à Jérusalem lors du premier grand afflux de membres et qui requérait des secours immédiats. “ La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux. ” C’était un véritable prodige de l’esprit de Dieu. Les trois premières années et demie de son existence, cependant, les membres de l’Église furent des Juifs et des prosélytes juifs qui étaient sortis du judaïsme. — Actes 2:5-11, 41 ; 4:32-35.
11. À quel égard un changement eut-il lieu dans l’assemblée chrétienne en l’an 36 ?
11 Puis en l’an 36 l’assemblée chrétienne entra dans une nouvelle phase de son histoire. Cette année-là se produisit un événement qui surprit tout le monde : un incirconcis et sa famille, donc des Gentils qui n’étaient pas en relations d’alliance avec Jéhovah Dieu, devinrent soudain membres de l’assemblée chrétienne avec égalité de droits et d’obligations, ainsi que le montre le fait que ces Gentils furent baptisés et qu’ils reçurent le saint esprit tout comme les croyants de l’organisation juive. Désormais le célèbre commandement de Jésus devait s’observer : “ Allez, faites de toutes les nations des disciples. ” Organisation composée de croyants juifs, l’assemblée chrétienne devait ouvrir ses portes au reste de l’humanité et devenir une organisation internationale, qui aurait à faire face à tous les problèmes qui se présentent aux groupements internationaux. Mais l’unité devait se préserver par les liens de la paix et de l’amour. — Actes 10:44-48 ; Mat. 28:19.
AUTRES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
12. Pourquoi l’empire romain voulait-il unir les peuples conquis ? Comment s’y prit-il ? Ses efforts furent-ils couronnés de succès ?
12 L’empire romain de l’époque édifiait et maintenait de son mieux une organisation internationale. Après avoir conquis presque tout le monde civilisé, sa tâche consista à garder les nombreux peuples, races et nations dans la soumission à Rome. Comme toutes les autres puissances mondiales, les plus grands obstacles que cet empire rencontra pour unir cette variété d’hommes furent les sentiments religieux et nationaux. Il tenta de niveler les distinctions de classes, de remplacer les coutumes locales par des lois et une administration uniformes, et de substituer aux religions nationales une religion commune afin de transformer l’empire en un bloc solide. Mais ces efforts ne furent jamais couronnés de succès. Le Hastings Dictionary of the Bible, Volume IV, page 293, dit ceci : “ Rome ne fut jamais capable de faire une nation solide de son Empire (...) L’Empire avait des visées élevées dès le début, et le sentiment du devoir à l’égard du monde conquis augmenta avec le temps ; mais il ne put ni rétablir ni créer le patriotisme d’une nation. La vieille nation romaine s’était perdue dans le monde, et si le monde s’était perdu dans Rome, il ne constitua pas une nouvelle nation romaine. Grecs et Gaulois pouvaient s’appeler Romains et paraître oublier leur ancien peuple dans l’orgueil du civitas (État) romain ; mais Grecs et Gaulois ils demeuraient (...) C’était une grande variété de peuples ; mais les anciennes nations étaient mortes, et l’unique nouvelle nation ne vit jamais le jour. ”
13. Pourquoi les maîtres actuels du monde n’ont-ils aucune raison de mépriser Rome ?
13 Les dirigeants actuels du monde n’ont aucune raison de se glorifier car ils ne sont pas parvenus à de meilleurs résultats que les Romains, malgré les progrès du XXe siècle et les Nations unies. H.-G. Wells fait une comparaison des réalisations dans A History of the World : “ Le peuple romain se trouva engagé presque à son insu dans une vaste expérience administrative (...) Elle changeait toujours, elle n’atteignit jamais aucune fixité. En un sens l’expérience (administrative) échoua. En un sens l’expérience demeura inachevée, et l’Europe et l’Amérique sont encore à résoudre les énigmes de la diplomatie mondiale, qui se présentèrent d’abord au peuple romain. ” — Chapitre 33, “ The Growth of the Roman Empire ”, pages 149 à 151. Édité en 1922.
14. En tant que blocs, l’Ouest et l’Est ont-ils résolu le problème de l’unité des nations ?
14 En tant que bloc de nations, ni l’Ouest démocratique ni l’Est communiste n’ont résolu l’énigme de l’unité internationale. Dans le monde occidental, une alliance militaire internationale telle que l’OTAN se voit souvent privée de coopération par suite de l’orgueil national de la part de certains de ses membres. Dans l’Est, quand la Yougoslavie se sépara du reste du bloc communiste et préféra son propre genre de communisme, un mouvement international aussi hautement idéaliste que le mouvement communiste et opérant sous le slogan “ Travailleurs du monde entier, unissez-vous ! ”, dut faire face au fait que tous les communistes n’étaient pas prêts à sacrifier leur orgueil national sur l’autel de l’unité internationale communiste. Si le mouvement communiste a obtenu des résultats étonnants en unissant des hommes de beaucoup de nations autour d’un programme politique, il n’a pas réussi à faire une unité internationale des communistes. Le nationalisme, les races, les religions, les langues et bien d’autres facteurs de division sont comme autant d’écueils sur lesquels se brisent tôt ou tard les navires des dirigeants internationaux.
15. a) Pourquoi l’Église chrétienne internationale fut-elle un miracle plus grand que l’Église juive ? b) Comment réussit-elle ?
15 C’est pour cette mer, si pleine d’écueils et de naufrages, que la jeune assemblée chrétienne, qui n’avait aucune expérience dans les affaires internationales, devait s’embarquer. En s’étendant et en ouvrant ses portes aux gens de toutes nations, en rencontrant toutes sortes de religions et de philosophies païennes, l’orgueil national, les barrières de langues, les controverses sociales, politiques et raciales, pourrait-elle maintenir son unité absolue ? Le pourrait-elle sans faire de compromis sur ses enseignements et sur l’excellence des qualités exigées de ses membres ? Pourrait-elle maintenir sa forme théocratique d’organisation avec un collège dirigeant à Jérusalem ? Ne lui faudrait-elle pas se diviser en groupes nationaux avec quelque forme de gouvernement autonome pour chaque groupe, puis relier le tout d’une façon ou de l’autre ? Pourrait-elle rester elle-même ? Si l’Église nationale juive fut un miracle, ce n’était rien en comparaison de l’Église internationale, notamment quand on la regarde dans son contexte historique. Ce qui a été un problème insoluble pour les bâtisseurs de ce monde jusqu’à ce jour, ne fut pas un problème pour Jésus-Christ, le Chef de l’Église chrétienne. Les chrétiens s’attaquèrent à la racine même de ce qui est aussi bien cause de division que d’union, à savoir l’esprit humain. Ils se mirent à transformer l’esprit des gens humbles et craignant Dieu. Il ne fallut pas longtemps pour que ces croyants connussent un changement de personnalité quand ils se mirent à imiter leur Chef Jésus-Christ, et le résultat fut étonnant : toutes les barrières de séparation disparurent quand des gens de toutes nations furent incorporés dans le corps du Christ. À l’assemblée locale de Colosses en Asie Mineure Paul écrivit : “ (Dépouillez-vous) du vieil homme et de ses œuvres, et (revêtez-vous de) l’homme nouveau, qui se renouvelle dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé. Il n’y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre, mais Christ est tout et en tous. ” Et à ceux de l’Église de Galates il dit : “ Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. ” — Col. 3:9-11 ; Gal. 3:26-28.
16. Que faut-il pour qu’il y ait une seule Église ? Cela existait-il chez les premiers chrétiens ?
16 Pour qu’une Église soit une, il faut l’unité de doctrine et de croyance, et tant que les apôtres et d’autres frères mûrs remplis de l’esprit furent présents, cette unité fut préservée. Quand se manifestèrent des tendances à créer des sectes au sein de l’assemblée de Corinthe, Paul lui déclara : “ Christ est-il divisé ? ” et l’exhorta “ à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment ”. Une foi commune produit une Église commune, quels que soient l’identité des croyants et leur lieu de résidence. — I Cor. 1:10, 13.
17. Quel est un autre facteur d’unité internationale ?
17 Un autre facteur d’unité chrétienne fut la façon particulière dont les premiers chrétiens concevaient le gouvernement. Ils ne faisaient pas partie de ce monde et de son système politique, et cela seul peut créer une grande unité. Cependant ils ne se considéraient pas comme un peuple sans gouvernement ou chef, mais ils avaient confiance dans les Écritures hébraïques et dans les paroles de Jésus présentant le Christ comme le Roi réel dans un gouvernement réel et pourvu d’une armée assez puissante pour détruire tous les autres royaumes en temps voulu. Ils confessèrent que Jésus-Christ, le Roi supra-national, était leur Seigneur et vouèrent leur vie au Royaume de Dieu par son intermédiaire. C’étaient des citoyens obéissants dans les nations où ils vivaient, mais en cas de conflit entre les commandements de leur Seigneur et Maître et ceux de l’homme, ils décidaient d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Ils agissaient vraiment ainsi, comme purent le constater les Césars de Rome quand ils essayèrent d’intervenir dans l’union qui reliait les chrétiens à leur Dieu et à leur Roi. Ils ne pensaient pas que le Royaume de Dieu est quelque chose dans le cœur de l’homme, comme le croient beaucoup de chrétiens de nom. Se tenant séparés du monde, les yeux fermement fixés sur le royaume céleste et guidés par le saint esprit générateur d’amour, ils formaient un seul corps, bien que celui-ci fût international. — Jean 17:16 ; 18:36, 37 ; Dan. 2:44 ; Actes 5:29.
18. a) L’esprit guida-t-il directement les assemblées locales dans l’Église primitive ? b) Pourquoi n’aurait-il pas été surprenant de voir surgir des difficultés à la suite des décisions du collège dirigeant de Jérusalem ? Se produisirent-elles ?
18 Comme il n’y avait qu’une seule organisation, il ne pouvait y avoir qu’une seule direction administrative centrale pour toute l’organisation. Les apôtres et les frères mûrs de Jérusalem composèrent une telle direction visible ou collège central sous la conduite de l’esprit. On le reconnaissait partout et on coopérait avec lui. Les problèmes de portée internationale pour l’Église étaient présentés à Jérusalem où ils étaient tranchés. Quand la question de la circoncision fut soulevée, Paul ne convoqua pas à un synode les surveillants d’assemblée d’Antioche et du reste de la province de Syrie afin de discuter et de trancher la question. Il ne s’attendit pas non plus à voir l’esprit saint guider directement les assemblées mais il alla trouver le collège dirigeant visible de Jérusalem. Et après que la question fut réglée par l’action du saint esprit sur ces dirigeants, il fut envoyé vers les assemblées pour leur faire connaître la décision. Cette façon de procéder ne produisit aucune difficulté de la part des non-Juifs, comme on aurait pu s’y attendre en d’autres circonstances. Du point de vue de ce monde, il n’aurait pas été surprenant d’entendre les Grecs faire des objections et rappeler leurs traditions du passé. Après tout, les plus grands historiens, poètes, mathématiciens et architectes n’étaient-ils pas grecs ? Tout ce qui avait nom de culture dans l’empire romain n’était-il pas grec ? Et pourquoi les Romains, les citoyens de la capitale du monde, écouteraient-ils des Judéens méprisés, qui, à différentes époques, n’eurent pas le droit de vivre à Rome ? La domination du monde par la race sémitique n’était-elle pas passée entre les mains de la race aryenne avec la chute de Babylone ? Pourquoi des Grecs et des Romains aryens devaient-ils prendre des ordres auprès de Juifs d’expression araméenne, sémitique, à Jérusalem ? N’étaient-ils pas capables de penser par eux-mêmes ? Rien dans les textes n’indique qu’il y eut jamais de telles idées nationalistes et racistes s’attaquant aux racines de l’unité chrétienne. Tous voyaient cette unité avec les mêmes yeux, comme Paul le dit : “ Il n’y a aucune différence, en effet, entre le Juif et le Grec, puisqu’ils ont tous un même Seigneur. ” Au lieu de parler de division, le texte dit : “ En passant par les villes, ils recommandaient aux frères d’observer les décisions des apôtres et des anciens de Jérusalem. Les Églises se fortifiaient dans la foi, et augmentaient en nombre de jour en jour. ” — Actes 15:2, 41 ; 16:4, 5 ; Rom. 10:12.
19. Sous quel rapport l’Église chrétienne était-elle quelque chose qui ne s’était encore jamais vu ?
19 Ainsi l’Église fut un miracle et une remarquable exception dans l’histoire de l’homme. Ce fut une organisation qui, bien qu’internationale, se caractérisait par le fait qu’elle n’était qu’un cœur et qu’une âme, unie dans un même esprit et un même sentiment, un seul corps, un seul esprit, une seule espérance, qu’elle avait un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père (Actes 4:32 ; I Cor. 1:10 ; Éph. 4:4-6). C’est une chose qui ne s’était encore jamais vue, un vrai produit de l’esprit de Dieu. Jéhovah avait écouté Jésus quand il pria pour l’unité de l’Église chrétienne. — Jean 17:20-23.