Questions de lecteurs
● Pourquoi la New World Translation diffère-t-elle des autres versions en rendant le texte de Juges 16:28 comme suit : “ Seigneur Jéhovah, veuille te souvenir de moi et me fortifier, cette fois encore, ô Dieu, et me laisser me venger des Philistins pour un de mes deux yeux ” ? — E. B., États-Unis.
La note marginale de la New World Translation montre que la version des Septante et la Vulgate en donnent une explication différente, bien que Samson ait prié pour tirer vengeance de ses deux yeux. C’est ce qui ressort des versions catholiques et de la King James. Cependant la traduction “ me laisser me venger des Philistins pour un de mes deux yeux ” est la traduction littérale du texte hébreu original et c’est ainsi que l’ont rendu des versions modernes telles que la Revised Standard et la version Moffatt. Même l’American Standard donne cette précision dans une note. Une note de la Emphasised Bible de Rotherham dit : “ B. P. [Bible polychrome] (Moore) : “ me venger moi-même (...) pour un de mes deux yeux ”.
Samson pensait que même les dommages qu’il allait causer aux Philistins, en renversant le temple de Dagon sur la tête de ses adorateurs, ne compenserait pas complètement la perte de ses deux yeux, mais seulement d’un seul, façon de parler bien sûr. Des notes sur ce verset disent encore, dans les livres de Soncino sur la Bible : “ La traduction du texte veut en dire plus que la vengeance d’un de mes deux yeux. ” Il sent que la vengeance qu’il envisage ne sera que partielle, mais que c’est tout ce qu’il peut faire dans les circonstances présentes. ”
● Comment devons-nous comprendre le mot “ contraindre ”, tel qu’il est employé en Luc 14:23 qui dit : “ Va dans les chemins et le long des haies, et ceux que tu trouveras, contrains-les d’entrer, afin que ma maison soit remplie. ” — P. F., États-Unis.
Le sens du mot “ contraindre ” cité ci-dessus peut être mieux apprécié en le situant comme arrière-plan de la parabole du “ grand souper ”, dont ce Lc 14 verset 23 fait partie. Cette parabole est comparable à celle du repas de noces dont nous lisons le récit en Matthieu 22:1-14. On y voit clairement que “ l’homme ” qui fit préparer un grand festin et qui y invita beaucoup de personnes était un roi qui avait ordonné un repas de noces pour le mariage de son fils. Il envoya des invitations, mais quand elles lui revinrent avec de nombreux refus, il s’y prit autrement pour avoir des convives. Comme il était roi et que tous les habitants du pays étaient ses sujets, il était en droit d’envoyer ses serviteurs quérir des invités mais — au lieu de demander indistinctement aux individus se trouvant dans les rues de la ville, y compris les pauvres, les infirmes, les sourds et les aveugles, d’assister au repas — il leur ordonna d’enjoindre à ces personnes d’accepter. Ils durent certainement les y contraindre parce que, simples hommes de la rue, ils demeuraient réservés à l’égard d’une telle invitation, se pensant indignes d’un tel événement généralement réservé à l’élite du pays. Il ressort qu’il a donc fallu y apporter une certaine somme de persuasion.
C’est ce qui se produisit dans l’accomplissement de l’image. Ceux qui portent la bonne nouvelle du Royaume et invitent le peuple qui a des oreilles pour entendre à venir au grand festin spirituel que Jéhovah a prévu pour eux dans son Royaume ont dû persuader avec énergie et déployer beaucoup d’efforts, bien que chacun ait été libre de décider. Cette action d’urgence envers les personnes qui répondent est à comparer au comportement des anges qui visitèrent Lot à Sodome et qui, aux jours de la destruction de la ville, durent prendre par la main Lot et sa famille qui tardaient, pour les conduire en dehors de la cité d’où ils furent pressés de fuir dans les montagnes pour ne pas être balayés dans la destruction. — Gen. 19:15-17.
Aujourd’hui, le grand Roi Jésus-Christ est porteur d’un message aussi urgent, transmis par le reste oint à la classe des autres brebis qui, à leur tour, vont apaiser d’autres personnes. Réalisant ce que cela comprend — la réhabilitation du nom de Jéhovah et la vie éternelle pour ceux qui écoutent — les porteurs de ce message le font retentir aussi fortement qu’ils le peuvent, en pressant, contraignant, obligeant, usant de persuasion, enjoignant leurs auditeurs à agir et à prendre position pour Jéhovah et son Royaume. Naturellement, en insistant de pareille manière sur l’urgence et l’importance de leur appel, ils ne forcent pas le libre choix des personnes qu’ils atteignent avec ce message de salut. On peut faire une comparaison avec l’hospitalité de Lydie envers Paul et ses compagnons à propos de ce que Luc écrivit : “ Et elle nous pressa par ses instances. ” Elle ne peut avoir forcé Paul et ses compagnons à accepter son hospitalité, mais elle les détermina à le faire. Ainsi, les chrétiens ne se laissent pas facilement décourager pour “ contraindre ” ou “ inciter ” les personnes à venir aux eaux de vie. — Actes 16:15 ; Apoc. 22:17.
● Comment un chrétien voué devrait-il scripturalement considérer les syndicats et sa participation à leurs activités ? — S. B., États-Unis.
Les Écritures conseillent aux chrétiens de “ rechercher ce qui est bien devant tous les hommes ”. “ Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle. ” Ces textes ont un rapport avec les unions syndicales, parce que parfois, pour être en mesure de les mettre en pratique, il peut être nécessaire de faire partie d’un syndicat. Une analogie peut être faite entre les devoirs de syndiqué d’une personne et ceux de citoyen. Le chrétien paie des impôts pour bénéficier des services du gouvernement. Pareillement, il peut de même payer des cotisations syndicales, puisque celles-ci peuvent lui assurer du travail. Il n’y a donc pas d’objection à ce qu’un chrétien appartienne simplement à un syndicat, qu’il lui paie ses cotisations et qu’il se conforme aux cessations de travail en cas de grève. — Rom. 12:17 ; I Tim. 5:8.
Cependant, un chrétien ne devrait pas être mêlé à ces activités au point d’accepter une position officielle au sein d’un syndicat. De même, il ne devrait pas, en cas de grève, prendre part à un piquet de grève ou à toute autre forme d’agitation. Par-dessus tout, il ne devrait pas user de violence dans un conflit syndical, car “ il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur ait des querelles ”. “ S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. ” Tout comme un chrétien demeure neutre à l’égard de la politique et des guerres dans lesquelles son pays peut être impliqué, ainsi le chrétien syndiqué ne peut prendre part à des activités dirigeantes ou à des luttes économiques ; il doit demeurer neutre. — II Tim. 2:24 ; Rom. 12:18.