Le ministère chrétien
“Allez donc et faites des disciples de gens de toutes les nations.” — Mat. 28:19.
1. a) Quelle prédication fit impression sur les Galiléens du premier siècle ? b) Quand Jésus commença-t-il son ministère ?
LORSQUE les Galiléens du premier siècle entendirent pour la première fois un certain homme de trente ans prêcher dans leur pays, ils furent vivement impressionnés, “et les propos favorables à son sujet se répandirent par tout le pays d’alentour”. (Luc 4:14.) Jamais homme ne leur avait parlé avec tant de sagesse et d’autorité. L’homme en question avait commencé sa prédication peu de temps après s’être fait baptiser dans les eaux du Jourdain, où il reçut l’esprit de Dieu. Le ministère que Jésus-Christ commença alors était le début d’une chose tout à fait nouvelle dans la longue histoire du peuple hébreu.
2. Quelle tâche les prophètes hébreux devaient-ils accomplir ?
2 À l’époque des prophètes hébreux, jusqu’à Malachie, il ne s’agissait pas de former un corps de prédicateurs envoyés pour annoncer les desseins de Jéhovah et enseigner aux hommes les vérités de la Bible. Dieu envoya les prophètes principalement pour faire œuvre de réformateurs et non d’enseignants. Leur tâche consistait à faire revenir les Juifs au culte pur et à les prévenir que Dieu les punirait s’ils persistaient dans leur désobéissance. À cet effet, chaque prophète était inspiré par Dieu. Les prophètes ne tentèrent jamais de réunir un corps de prédicateurs. La confrérie appelée “les fils des prophètes” consistait en une association de prophètes qui possédaient déjà l’esprit de Jéhovah. À la différence des disciples de Jésus, ils ne furent pas réunis grâce à une œuvre de prédication.
3. Pourquoi la prédication de Jésus constituait-elle quelque chose de nouveau pour les Hébreux ?
3 À la différence aussi des prophètes, Jésus prêcha afin de rassembler des gens qui deviendraient des prédicateurs. Ce fut là quelque chose d’entièrement nouveau. Son but était de former par la suite une organisation de fidèles serviteurs de Jéhovah qui l’adoreraient “avec l’esprit et la vérité” et qui seraient des prédicateurs (Jean 4:24). Ainsi, par sa prédication en Judée et en Galilée, Jésus donna un bon départ au ministère chrétien.
4. Comment Jésus révéla-t-il quel ministère il allait confier à ses disciples, et en quoi consistait cette œuvre ?
4 Dès le début de son ministère, Jésus commença à choisir les hommes qui allaient devenir ses apôtres. Onze d’entre eux étaient des Galiléens ; le douzième, semble-t-il, était Judéen. C’est celui qui finit par se montrer infidèle. Jésus révéla l’œuvre qu’il allait leur confier quand il choisit les deux premiers apôtres parmi ceux qui étaient déjà devenus ses disciples. “Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon qu’on appelle Pierre et André son frère, qui mettaient un filet de pêche à la mer, car c’étaient des pêcheurs. Et il leur dit : ‘Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes.’” (Mat. 4:18, 19). Il allait leur donner une formation de ministres leur permettant de trouver d’autres hommes qui aimaient la justice et de les réunir autour de lui.
DES MINISTRES SONT ENVOYÉS
5. Expliquez pourquoi il fallait un grand nombre de prédicateurs pour accomplir le ministère chrétien au premier siècle.
5 Étant donné que le but assigné au ministère chrétien était bien différent de celui que devait atteindre la prédication des prophètes hébreux, il fallait obtenir le concours d’un grand nombre de prédicateurs. Une œuvre d’instruction devait s’accomplir afin de réunir les personnes qui s’intéresseraient au message. La Parole de Dieu devait les faire entrer dans un nouveau système de choses. Par le moyen de Jésus-Christ, Dieu avait décidé de remplacer le système de choses juif qui existait depuis le temps de Moïse par un nouveau système de choses. Ce système nouveau devait être bien supérieur à celui qui l’avait précédé, puisqu’il apporterait la vie éternelle à ceux qui y seraient admis. Comparant à la moisson le rassemblement des hommes au sein du nouveau système de choses, Jésus déclara : “Oui, la moisson est grande, mais les ouvriers sont peu nombreux. Suppliez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.” (Mat. 9:37, 38). Cette prière fut exaucée, car Dieu fit prospérer le ministère chrétien au premier siècle.
6. Quelles instructions ministérielles Jésus donna-t-il à ses apôtres, et au début, à qui devaient-ils limiter leur prédication ?
6 Après les avoir formés, Jésus envoya ses douze apôtres pour prêcher. “Ces douze, Jésus les envoya en leur donnant ces ordres : ‘Ne prenez pas le chemin des nations et n’entrez pas dans une ville des Samaritains ; mais, plutôt, allez continuellement vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Quand vous irez, prêchez en disant : “Le royaume des cieux s’est approché.” Guérissez les malades, ressuscitez ceux qui sont morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.’” (Mat. 10:5-8). Ils devaient limiter leur prédication aux Juifs ou descendants d’Abraham. Plus tard, ils l’étendraient aux nations ou peuples non juifs. En tant que peuple de l’alliance que Dieu avait conclue avec eux, les Juifs devaient être les premiers à recevoir l’occasion de fournir les membres de la congrégation chrétienne qui auraient par la suite le privilège de devenir prêtres de Dieu et rois régnant “sur la terre”. — Rév. 5:10.
7. a) Pourquoi le message annoncé par les apôtres était-il une bonne nouvelle ? b) Expliquez pourquoi ils pouvaient dire que le Royaume s’était approché.
7 Le message que les apôtres devaient annoncer était édifiant, car il avait trait au Royaume de Jéhovah. Les Israélites attendaient depuis longtemps un royaume promis par Dieu. Le prophète Daniel en avait parlé plus de cinq cents ans avant le début du ministère de Jésus. Ce fut donc une bonne nouvelle lorsque Jésus et ses apôtres annoncèrent que le Royaume s’était approché. Jésus en était le Roi. Un ange l’avait annoncé comme tel avant sa naissance. Cet ange avait déclaré à Marie : “Il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et il n’y aura pas de fin à son royaume.” (Luc 1:33). Puisque Jésus était le Roi du Royaume de Dieu, sa présence rendait ce Royaume plus réel qu’il ne l’avait jamais été jusque-là. Jésus en était le représentant et chef, aussi les apôtres pouvaient-ils annoncer joyeusement la bonne nouvelle que le Royaume s’était approché. — Dan. 2:44.
8, 9. a) Comment Jésus et ses apôtres prouvaient-ils qu’ils étaient les vrais représentants de Jéhovah ? b) Comment Jésus révéla-t-il qui l’avait autorisé à accomplir son ministère, et avait-il besoin d’obtenir l’autorisation des chefs religieux ?
8 Pour prouver que son esprit reposait sur les apôtres et qu’ils annonçaient certaines choses qu’il voulait faire connaître aux Juifs, Dieu leur conféra le pouvoir miraculeux de guérir et de ressusciter les morts. En général, le peuple écoutait avec plaisir Jésus et ses apôtres et voyait en eux des serviteurs de Dieu, mais nombre de chefs religieux refusèrent obstinément de reconnaître leur droit de prêcher, ne tenant aucun compte de leurs miracles (Marc 12:37). Une fois, ces chefs interrogèrent Jésus en lui disant : “Par quelle autorité fais-tu ces choses ? Et qui t’a donné cette autorité ?” (Mat. 21:23). Jésus avait déjà révélé par quelle autorité il agissait. Dans la synagogue de Nazareth, il avait lu publiquement ce passage du livre d’Ésaïe (61:1, 2) :
9 “L’esprit de Jéhovah est sur moi, parce qu’il m’a oint pour déclarer la bonne nouvelle aux pauvres, il m’a envoyé pour prêcher la libération aux captifs et le recouvrement de la vue aux aveugles, pour renvoyer libres ceux qu’on écrase, pour prêcher l’année favorable de Jéhovah.” Quand il eut achevé cette lecture, il affirma devant ceux qui l’écoutaient : “Aujourd’hui est accomplie cette écriture que vous venez d’entendre.” (Luc 4:18-21). Ce fut donc Jéhovah Dieu qui avait autorisé Jésus à prêcher, autorisation bien supérieure à celle des chefs religieux. Ayant été chargé d’une mission par Dieu, Jésus n’avait pas besoin de posséder un diplôme d’une école rabbinique ou d’obtenir l’autorisation du grand prêtre Caïphe ou d’un autre membre du Sanhédrin. Tout comme Jésus, les apôtres pouvaient, eux aussi, dire que c’était par l’autorité de Jéhovah Dieu qu’ils prêchaient.
10. Que montra Jésus en envoyant prêcher soixante-dix autres disciples ?
10 Après que les apôtres eurent entrepris le ministère chrétien, Jésus envoya soixante-dix autres disciples comme prédicateurs. Il montra par là que son commandement de prêcher ne s’adressait pas uniquement aux douze apôtres. “Après ces choses le Seigneur en désigna soixante-dix autres et les envoya deux par deux en avant de lui dans toutes les villes et endroits où lui-même devait venir.” Il leur donna cette instruction : “Dites-leur sans cesse : ‘Le royaume de Dieu s’est approché de vous.’” (Luc 10:1, 9). À l’exemple des apôtres, ces disciples allèrent vers les gens pour leur annoncer ce message ; ils ne s’attendaient pas à voir les hommes venir vers eux. En formant et en envoyant ces quatre-vingt-deux personnes, Jésus commençait à étendre le ministère chrétien.
ACCROISSEMENT RAPIDE
11. a) Quel tournant la Pentecôte marqua-t-elle pour le christianisme ? b) Pourquoi ne pouvait-il y avoir une organisation chrétienne avant la Pentecôte ?
11 L’effusion de l’esprit saint à la Pentecôte, cinquante jours après la résurrection de Jésus, devait marquer le départ d’une rapide expansion du christianisme. Rien que ce jour-là, 3 000 personnes devinrent disciples. Immédiatement après la Pentecôte, le nombre des croyants augmenta de jour en jour. À la différence de ceux qui avaient écouté la prédication avant la mort de Jésus, les croyants étaient à présent groupés au sein d’une organisation bien distincte et séparée du système de choses de la religion des Juifs. Une telle organisation n’était pas possible avant la mort de Jésus, car l’alliance de la Loi était toujours en vigueur, et Jésus ne pouvait fonder un groupement qui eût fait concurrence à l’ordre établi par la Loi. Quand Jésus, par sa mort, eut accompli la Loi, l’heure était arrivée de former l’organisation chrétienne. Celle-ci commença à la Pentecôte, réunissant 120 personnes (des Juifs), les apôtres constituant le collège central.
12. Pourquoi l’organisation chrétienne s’agrandit-elle rapidement ?
12 Cette nouvelle organisation s’agrandit rapidement parce que tous ceux qui devinrent chrétiens participèrent au ministère et Dieu bénit leur prédication. “En même temps Jéhovah continuait de leur adjoindre chaque jour ceux qui étaient sauvés.” (Actes 2:47). Lorsque ces nouveaux disciples retournèrent dans leurs pays respectifs après la Pentecôte, ils ne gardèrent pas pour eux tout ce qu’ils avaient appris. Tout comme les quatre-vingt-deux personnes que Jésus avait envoyées comme prédicateurs, ils se mirent à leur tour à accomplir le ministère chrétien. Ils firent briller la lumière de la vérité, conformément à cette instruction de Jésus : “On allume une lampe pour la mettre, non sous le boisseau, mais sur le porte-lampe, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes afin qu’ils voient vos excellentes œuvres et rendent gloire à votre Père qui est dans les cieux.” — Mat. 5:15, 16.
13, 14. a) Expliquez comment la persécution favorisa l’expansion du christianisme. b) Quel rôle la ville d’Antioche en Syrie joua-t-elle dans cette expansion ?
13 La lapidation d’Étienne, premier martyr chrétien, marqua l’arrivée d’une vague de persécutions qui déferla contre l’organisation chrétienne nouveau-née. Les membres de cette dernière furent dispersés, mais cela ne fit que répandre la foi chrétienne et augmenter le nombre des disciples, qui ne cessèrent de prêcher partout où ils furent dispersés. “Cependant, ceux qui avaient été éparpillés allaient par le pays, déclarant la bonne nouvelle de la parole.” (Actes 8:4). Certains de ces disciples du Christ parvinrent à Antioche de Syrie, où ils prêchèrent aux Juifs et formèrent une congrégation. “Ceux donc qui avaient été éparpillés par la tribulation qui s’éleva à l’occasion d’Étienne allèrent jusqu’en Phénicie et à Chypre et à Antioche, mais ils ne disaient la parole à personne sinon aux seuls Juifs.” — Actes 11:19.
14 Certains des disciples dispersés après la mort d’Étienne prêchèrent aux Juifs et aux prosélytes d’expression grecque. “Cependant, parmi eux, il y avait quelques hommes de Chypre et de Cyrène qui vinrent à Antioche et qui parlaient au peuple de langue grecque, déclarant la bonne nouvelle du Seigneur Jésus. De plus, la main de Jéhovah était avec eux, et un grand nombre qui devinrent croyants se tournèrent vers le Seigneur.” (Actes 11:20, 21). Il est intéressant de se rappeler qu’après que Barnabas et Saul de Tarse eurent enseigné dans cette ville, Antioche devint le centre à partir duquel le christianisme s’étendit aux nations non juives. Ce fut également dans cette ville que les disciples du Christ furent appelés pour la première fois chrétiens.
15. Lorsque Saul de Tarse devint chrétien, quel prix attacha-t-il au ministère, et comment prouva-t-il son dévouement ?
15 La conversion de Saul de Tarse contribua grandement à l’expansion du christianisme. Dès qu’il eut été converti, il comprit que le ministère chrétien était une obligation qui allait de pair avec l’acceptation de la foi chrétienne. Aussi ne refusa-t-il pas un seul instant d’y prendre part. La Bible n’indique nulle part qu’il considérait le ministère comme le privilège exclusif de quelques chefs religieux. Après être resté quelque temps auprès des disciples à Damas, sans doute pour s’instruire, il entreprit le ministère avec un zèle exemplaire. Sa prédication à Damas, alors qu’il n’avait pas encore quarante ans, semble-t-il, était le début d’une longue carrière d’activités zélées dans le ministère chrétien, carrière qui dura une trentaine d’années. Pendant toute cette période, il fit briller la lumière de la vérité partout où il voyagea. Le récit de sa carrière le dépeint comme un ministre très productif.
16. Comment Paul procédait-il quand il arrivait dans un territoire vierge, et pourquoi cette méthode était-elle efficace ?
16 Chaque fois que Paul arrivait dans un territoire vierge, il se faisait un devoir de prêcher d’abord dans les grands centres commerciaux, tels qu’Éphèse, Thessalonique ou Corinthe. Ces villes attiraient les gens, qui s’y rendaient pour traiter leurs affaires. Elles étaient également situées sur les grandes voies de communication. Éphèse, par exemple, se trouvait sur la route impériale reliant Rome à l’Orient. Corinthe était bâtie sur un isthme et desservie par deux ports où les navires venaient décharger leurs cargaisons de marchandises à transporter dans toute la Grèce. Les bateaux évitaient ainsi les dangereux caps de l’extrémité sud d’Achaïe, souvent battus par les tempêtes. Ces grandes cités étaient idéales pour permettre au christianisme de prendre racine dans un territoire vierge. Les Juifs et les non-Juifs qui y furent contactés et qui se convertirent au christianisme apportèrent la vérité dans les villes d’alentour, dans l’arrière-pays et même dans des villes lointaines qui jalonnaient les routes commerciales.
UN MINISTÈRE OUVERT À TOUS
17. Qu’est-ce qui prouve que Jésus fit preuve de sagesse en ordonnant que tous les croyants soient prédicateurs ?
17 L’extension rapide du christianisme prouve que Jésus fit preuve de sagesse en ordonnant à tous les croyants de prêcher. Au bout de quelques années, il y avait des chrétiens un peu partout dans le vaste Empire romain. Écrivant pour convaincre les païens, l’auteur chrétien Tertullien atteste ce fait en ces termes : “La ville, s’écrie-t-on, est envahie ; jusque dans les bourgs fortifiés, dans les îles, il y a des chrétiens ; tout sexe, tout âge, toute condition, tout rang même passé au nom chrétien. (...) Nous sommes d’hier, et déjà nous avons rempli la terre et tout ce qui est à vous : les villes, les îles, les postes fortifiés, les municipes, les bourgades, les camps eux-mêmes.” Celse, auteur païen, avoua que tous les chrétiens participèrent au ministère. En effet, d’après l’historien Johann-August Neander, Celse se moquait des chrétiens “parce que des ouvriers, des cordonniers, des cultivateurs, bref, les moins instruits et les plus grossiers, sont les prédicateurs de l’Évangile”.
18, 19. a) Quelle importance les premiers chrétiens attachaient-ils à la nécessité de confesser leur union avec Jésus, et qu’impliqua cette confession ? b) Quel autre ordre relatif au ministère Jésus donna-t-il, et à qui s’applique-t-il ?
18 Tous ceux qui exercèrent la foi prirent très au sérieux cette déclaration de Jésus sur la nécessité de confesser leur union avec lui : “Je vous le dis : Quiconque confesse son union avec moi devant les hommes, le Fils de l’homme confessera aussi son union avec lui devant les anges de Dieu.” (Luc 12:8). Pour être en union avec Jésus, il fallait croire aux vérités qu’il avait enseignées et suivre son exemple en annonçant publiquement ces vérités. Celui qui refuserait de démontrer par sa participation au ministère qu’il est uni au Christ dans ses croyances et ses desseins, montrerait ainsi qu’il n’aime pas le Christ. Dès lors, pourquoi celui-ci confesserait-il devant Dieu et les anges qu’une telle personne est membre de son corps ou congrégation ?
19 Après sa résurrection, mais avant son ascension, Jésus donna cet ordre à ses onze apôtres fidèles, ordre qui s’applique toutefois à tous les chrétiens : “Allez donc et faites des disciples de gens de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et au nom du Fils et au nom de l’esprit saint, les enseignant à observer toutes les choses que je vous ai ordonnées.” (Mat. 28:19, 20). Les apôtres et tous ceux qui devinrent disciples de Jésus pendant la vie des apôtres obéirent à ce commandement. Ils saisirent avec joie toutes les occasions de faire des disciples et de les former, pour leur permettre d’en instruire d’autres.
20. Expliquez comment la prédication finit par devenir une cérémonie rare parmi les “chrétiens”.
20 Quelque temps après la mort des apôtres et de leurs proches collaborateurs, les chrétiens commencèrent à tomber dans l’apostasie. Ils créèrent des ordres ecclésiastiques, et la prédication cessa d’être l’activité de tous ceux qui se disaient chrétiens ; elle devint le privilège exclusif d’une classe cléricale. À ce propos, citons l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl.) : “Lorsque des cérémonies rituelles finirent par remplacer la pratique, voire l’idée même de l’évangélisation, il n’est pas étonnant que la prédication devînt elle-même une cérémonie et, en fin de compte, une cérémonie rare. On interdit non seulement aux laïques mais aussi aux clercs de l’Église de prêcher sans l’autorisation spéciale des évêques. Quant à ces derniers, qui s’étaient arrogé le droit exclusif de prêcher, bon nombre d’entre eux abandonnèrent presque entièrement la prédication, soit par ignorance, soit par indolence.” La pratique actuelle d’après laquelle les membres du clergé prêchent et les “fidèles” se bornent à écouter remonte à l’époque de l’apostasie et non à celle de Jésus-Christ. — Actes 20:29, 30.
UNE RESPONSABILITÉ QUI INCOMBE ENCORE AUX CHRÉTIENS
21, 22. Pourquoi le ministère chrétien est-il toujours aussi nécessaire ?
21 Bien que 1 900 années se soient écoulées depuis le temps de Jésus, les ordres bibliques enjoignant aux chrétiens de prêcher sont toujours valables. Pour être un chrétien, il faut toujours faire briller la lumière des vérités bibliques, afin d’éclairer d’autres personnes. Le ministère chrétien est tout aussi nécessaire de nos jours qu’au premier siècle, même si environ 30 pour cent des habitants de la terre se disent chrétiens. Les actions peu chrétiennes de l’immense majorité de ces prétendus disciples du Christ révèlent que leur cœur n’a pas été touché par le vrai christianisme. Dieu peut à juste titre leur adresser ces paroles, qu’il prononça jadis à l’endroit d’Israël : “Quand ce peuple s’approche de moi, il m’honore de la bouche et des lèvres ; mais son cœur est éloigné de moi.” — És. 29:13.
22 Tout chrétiens qu’ils prétendent être, les habitants de la chrétienté ont besoin d’apprendre les vérités fondamentales des Écritures. Il faut leur annoncer la bonne nouvelle du Royaume de Dieu et créer en eux l’espérance de voir la paix et la justice établies sur la terre grâce à ce Royaume. Ils ressemblent aux Israélites improductifs qui souffrirent la famine spirituelle. Bien qu’ils se disent chrétiens, ils ont besoin d’être nourris spirituellement par des chrétiens véritables. Et effectivement, il existe aujourd’hui de vrais chrétiens qui dispensent une telle nourriture spirituelle. — Amos 8:11.
23. Qui se rend compte aujourd’hui de la responsabilité qui incombe au chrétien, et comment imite-t-on les premiers chrétiens ?
23 Pleinement conscients de la responsabilité qui incombe à chaque chrétien de prendre part au ministère, les témoins de Jéhovah sont incités à enseigner les vérités du christianisme “publiquement et de maison en maison”, à l’instar des apôtres (Actes 20:20). Dans 194 pays, ils suivent l’exemple de Jésus en prêchant aux gens partout où ils les trouvent. Tout comme les premiers chrétiens, ils donnent à ceux qui écoutent la bonne nouvelle du Royaume une formation leur permettant d’instruire leurs semblables. Ainsi, tous ceux qui prennent rang dans la société du monde nouveau sont encouragés à participer au ministère chrétien. Peu importe si quelqu’un ne peut consacrer au ministère que quelques heures par mois, il aura quand même obéi au commandement de Jésus nous prescrivant de prêcher. Les témoins de Jéhovah, chrétiens des temps modernes, prennent à cœur cette déclaration de l’apôtre Paul : “Car avec le cœur on exerce la foi pour la justice, mais avec la bouche on fait la déclaration publique pour le salut.” — Rom. 10:10 ; II Tim. 2:2.
24. Quel contraste y a-t-il entre la prédication de Jésus et de ses apôtres et celle du clergé des temps actuels ?
24 Bien des chrétiens de nom s’inscrivent en faux contre les témoins de Jéhovah, qui affirment que tous les chrétiens doivent prendre part au ministère. Ils se contentent d’écouter leur pasteur ou leur prêtre et de rester spirituellement inactifs. Ce n’est pas là ce que Jésus a prévu pour ses disciples. Ce n’est pas ainsi que le ministère chrétien s’accomplira. Jésus ne se borna pas à prêcher devant ses apôtres, en leur disant de se contenter d’écouter. À la différence des sages d’Égypte et des philosophes grecs, qui enseignaient leurs disciples sous des portiques, Jésus parla sur la voie publique à des gens qui n’étaient pas ses disciples. Certains de ses auditeurs lui étaient même hostiles. Plus tard, quand les congrégations commencèrent à se former, les apôtres ne s’installèrent pas dans une seule communauté de croyants et ne limitèrent pas leur ministère aux membres d’une seule congrégation. Ils prêchèrent aux hommes en dehors de l’organisation chrétienne, montrant ainsi l’exemple à tous ceux qui deviendraient des chrétiens voués. Ils étaient des modèles à suivre, contribuant au maintien de la vitalité et de la santé spirituelles des congrégations. Cet exemple d’activité chrétienne et d’édification est tout aussi nécessaire de nos jours qu’au premier siècle.
25. a) Pourquoi peut-on affirmer que le ministère chrétien tel que Jésus l’institua existe toujours ? b) Quels fruits sont produits actuellement par le ministère ?
25 Le ministère chrétien tel que Jésus l’institua a été ranimé par les témoins de Jéhovah. Des hommes de toutes les races et de toutes les nationalités reçoivent à présent l’occasion d’apprendre les choses merveilleuses que Jéhovah prévoit pour l’humanité. Du fait que tous les témoins de Jéhovah réunis au sein de la société du monde nouveau sont encouragés à participer au ministère et que Dieu a béni leurs efforts, une grande foule d’hommes prend rang dans l’organisation de Jéhovah. Ces hommes au cœur droit reconnaissent que le ministère chrétien est une responsabilité que Dieu leur impose afin de les aider à rester spirituellement vivants. Ils savent que ce ministère est indispensable à leur salut et à celui des gens qui les écoutent. En y prenant part, ils louent Dieu, par le Christ. “Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui font une déclaration publique au sujet de son nom.” — Héb. 13:15 ; Mat. 24:14.