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“Il faut aider les faibles”La Tour de Garde 1979 | 1er août
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“Il faut aider les faibles”
“LA SURVIVANCE des mieux adaptés” exprime l’idée que les forts vivent au détriment des faibles. Direz-vous que cela est dur et cruel? “Non, c’est au contraire avantageux et bénéfique”, répondront les partisans de la théorie de l’évolution, car ils prétendent qu’il en résulte une amélioration. Mais même parmi ces derniers, beaucoup furent scandalisés d’apprendre comment le Troisième Reich nazi tenta de mettre cette “loi” en application sur la personne d’autres humains qu’il considérait comme faibles ou indésirables.
Est-il besoin d’une telle démonstration horrifiante pour nous convaincre que le faible devrait être traité avec bonté et non opprimé ou détruit? Pas si notre respect pour la Bible est sincère, car la Parole de Dieu enseigne plus qu’une simple passivité ou tolérance vis-à-vis des faibles. Elle est compatissante. Elle nous ordonne de les aider, de les secourir et de les soutenir (Actes 20:35; I Thess. 5:14). Mais n’est-il pas vrai que d’autres autorités et organismes préconisent également la compassion envers les faibles? Si, mais la Bible est unique en ce sens qu’elle peut pousser quelqu’un à agir en permanence pour combler leurs besoins.
La faculté qu’a la Bible d’inciter certaines personnes à aider les faibles est étroitement liée à son pouvoir d’engendrer l’amour, l’humilité et la foi véritables. Ces qualités sont nécessaires à celui qui veut continuellement soutenir les faibles, car souvent et contrairement aux forts, ceux-ci ne peuvent récompenser la personne qui leur prête assistance ni lui rendre la pareille (Luc 14:12-14). Qui plus est, le lecteur de la Bible acquiert la conviction que secourir les faibles est non seulement agréable à Dieu et au Christ, mais également indispensable pour recevoir leur approbation. Du fait de notre imperfection, nous avons tous des faiblesses qui nécessitent l’aide de Dieu et du Christ (Héb. 4:15, 16). Comment pourrions-nous nous attendre à ce qu’ils nous aident à vaincre nos faiblesses si nous n’agissions pas de même envers notre prochain? — Voir Matthieu 6:14, 15.
UN MAUVAIS POINT DE VUE PEUT NOUS RETENIR D’AIDER LES FAIBLES
Quand celui qui est fort devient plus conscient des faiblesses d’autrui que des siennes, il se crée un obstacle important qui l’empêche d’aider les faibles. Il peut même en arriver à se préoccuper excessivement des défauts d’une personne au point de développer vis-à-vis d’elle un point de vue négatif. En conséquence, le faible ne reçoit pas l’aide nécessaire, et le fort a peut-être le sentiment que son attitude se justifie. Toutefois, les Écritures nous amènent à reconnaître que, souvent, nombre de désagréments peuvent être mis sur le compte de la faiblesse et requièrent non notre désapprobation, mais notre aide.
Prenons pour exemple la sollicitude des Écritures à l’égard des pauvres. On pourrait adopter vis-à-vis d’eux un point de vue purement rationnel et penser qu’en général, les gens sont pauvres parce qu’ils manquent de discernement et qu’ils en subissent les conséquences inévitables. Mais celui qui est compatissant considérera les pauvres comme dignes de recevoir son aide malgré le fait qu’un manque de discernement ou une quelconque autre faiblesse puisse être à l’origine de leur situation. La Loi que Dieu donna à Israël ne laissait planer aucun doute sur ce sujet. Elle stipulait: “Et si ton frère devient pauvre et qu’il soit dès lors pécuniairement faible auprès de toi, alors tu devras le soutenir. (...) Je suis Jéhovah, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner le pays de Canaan, afin de me montrer votre Dieu.” “Tu ne devras pas endurcir ton cœur et tu ne devras pas avoir la main fermée à l’égard de ton frère pauvre.” — Lév. 25:35-38; Deut. 15:7.
Le peuple d’Israël n’aurait jamais pu s’enfuir d’Égypte ni prendre possession du pays de Canaan par ses propres moyens. Il était trop faible et avait besoin de l’aide de Jéhovah. Il serait absolument inacceptable qu’un Israélite ayant acquis une certaine aisance matérielle refuse d’aider son frère pécuniairement faible et d’imiter ainsi son Dieu. Avec sagesse, il devrait craindre Dieu, car il savait comment Jéhovah réagirait à sa façon de traiter les faibles. S’il gardait la main fermée, cela deviendrait pour lui un péché. Mais si cet homme avait l’œil généreux, Jéhovah Dieu bénirait alors chacune de ses actions et de ses entreprises. — Deut. 15:8-11.
Dans la congrégation chrétienne primitive, les pauvres sur le plan matériel étaient loin d’être les seuls à avoir besoin d’aide. Dans sa première lettre à la congrégation de Thessalonique, Paul mit tous les frères, et pas seulement les anciens, face à leur responsabilité d’agir pour répondre à divers besoins. Il écrivit: “Nous vous exhortons, frères: avertissez les indisciplinés, ayez des paroles consolantes pour les âmes déprimées, soutenez les faibles, usez de longanimité envers tous.” (I Thess. 5:14). Dans d’autres lettres, Paul aborde en détail la situation de ceux dont la conscience est faible. Eux aussi avaient besoin de sollicitude (Romains, chapitre 14; I Corinthiens, chapitre 8). Oui, les premiers chrétiens avaient des faiblesses de toutes sortes; mais il fallait tous les comprendre et leur venir en aide.
Celui qui est fort supporte difficilement d’être dédaigné, voire peut-être évité. À combien plus forte raison le faible envers lequel on agit ainsi! Bien qu’en général on ne se représente pas David comme un faible, ce dernier traversa une période de sa vie tout aussi difficile. Il pria en ces termes: “Témoigne-moi de la faveur, ô Jéhovah, car je suis dans une situation angoissante. De déplaisir mon œil s’est affaibli, mon âme et mon ventre. (...) À cause de ma faute, ma force a trébuché, et mes os se sont affaiblis. Du point de vue de tous ceux qui me sont hostiles, je suis devenu un opprobre, et pour mes voisins même beaucoup, et un effroi pour ceux de ma connaissance. En me voyant dehors, ils ont fui loin de moi. Comme quelqu’un qui est mort et qui n’est pas dans le cœur, je suis oublié (...). Mais moi, j’ai mis ma confiance en toi, ô Jéhovah! J’ai dit: ‘Tu es mon Dieu.’ Mes temps sont en ta main.” (Ps. 31:9-15). Voyant ses frères l’éviter au lieu de lui venir en aide, David avait le sentiment que Dieu seul le secourait.
Qu’est-ce qui pourrait nous inciter à traiter une personne faible de cette façon? Premièrement, nous pourrions nous laisser influencer par le point de vue négatif de quelqu’un d’autre et ainsi la mésestimer. Ou bien nous pourrions confondre faiblesse et méchanceté. Il semble que les Pharisiens aient commis ces deux erreurs. En réponse à leurs murmures concernant le temps qu’il consacrait à ceux qu’eux-mêmes considéraient non seulement comme des faibles, mais comme des pécheurs, Jésus déclara: “Ce ne sont pas les gens solides qui ont besoin de médecin, mais les mal portants. Allez donc apprendre ce que signifie: ‘Je veux la miséricorde et non le sacrifice.’ Car je suis venu appeler, non pas les justes, mais les pécheurs.” — Mat. 9:12, 13; Marc 2:17.
Même lorsqu’on doit envisager une exclusion, il faut se poser la question suivante: Cette personne est-elle réellement méchante ou tout simplement faible? S’il s’agit d’une faiblesse, il est possible que le coupable réagisse favorablement à l’aide sincère et empreinte d’amour qui lui sera patiemment prodiguée. Dans quelle mesure le fautif a-t-il été aidé? Serait-il possible de consacrer davantage de temps et d’efforts à toucher son cœur, afin de l’encourager à changer de conduite?
Tout importants que soient les intérêts de l’individu, l’effet que ses actions peuvent produire sur la congrégation et la position que cette dernière occupe devant Dieu sont également à considérer. Si les anciens ne font rien pour ôter le mal de la congrégation, celle-ci en pâtira (I Cor. 5:6-13). Toutefois, ils pourraient agir précipitamment et trahir ainsi un manque d’amour et de discernement. Si, en conséquence, ils font du tort à un individu qui a péché par faiblesse et non par méchanceté, cela nuira également à la congrégation et compromettra la position qu’elle occupe devant Dieu.
Agir de la bonne manière à l’égard de ceux qui font un faux pas exige de la perspicacité. Mais à mesure que le chrétien travaille pour acquérir cette qualité, il augmente ses facultés perceptives, ce qui lui permet non seulement de reconnaître la vraie faiblesse, mais aussi de discerner quelle sorte d’aide, de conseil ou d’action peut être la plus appropriée dans chaque cas (Héb. 5:14). Si, malgré ses efforts pour régler le problème, il commet une erreur, que ce ne soit jamais à cause d’un manque de bonté et de miséricorde de sa part! — Ps. 25:6, 7; 51:1; Jacq. 2:13; Jude 22, 23.
Par conséquent, quand des jeunes gens ou d’autres personnes commettent une erreur de jugement (ce qui peut être le cas dans différents domaines), comment réagissons-nous? Comme il est beau de nous retenir de les condamner d’emblée et de songer plutôt à ce que nous pourrions faire pour leur venir en aide! Quand quelqu’un commet une faute grave dans la congrégation, pouvons-nous dire que nous redoublons d’efforts pour l’aider? Il est bien plus profitable d’agir ainsi que de faire de cette faute un sujet de conversation lorsque nous sommes en compagnie d’autres frères. Et s’il arrive que la conversation se porte sur la faiblesse d’autrui, nous manifesterons une grande considération en faisant des efforts pour orienter la discussion vers d’autres sujets, peut-être sur l’aide ou le soutien qu’on pourrait apporter en la circonstance. “Celui qui couvre la transgression cherche l’amour, et celui qui continue à parler d’une chose sépare ceux qui sont familiers entre eux”, dit un proverbe inspiré de Dieu. — Prov. 17:9; 11:13.
COMMENT POUVONS-NOUS AIDER LES FAIBLES?
Avoir l’esprit serviable et ne pas mésestimer les faibles sont deux conditions primordiales à remplir si nous voulons les aider. Il nous faut ensuite déterminer la cause profonde du problème: S’agit-il de la solitude, d’un manque de compréhension, ou bien l’amour fait-il gravement défaut au sein de son foyer? Se pourrait-il que des difficultés financières, une déception personnelle, une santé déficiente ou un sentiment d’inutilité engendré par la vieillesse soient à l’origine du mal? Ce ne sont que quelques-uns des problèmes qui pourraient affaiblir quelqu’un. Quel que soit le cas, il est aussi nécessaire que cette personne ait une compréhension plus profonde des Écritures et de l’amour de Dieu. Si nous réfléchissons attentivement à sa situation personnelle, il se pourrait qu’une visite chaleureuse et sincère nous permette de déterminer la racine du problème.
Ceux qui se soucient réellement de venir en aide aux faibles peuvent suivre l’exemple de l’apôtre Paul. Celui-ci déclara: “Qui est faible sans que je sois faible?” (II Cor. 11:29). Paul était compatissant envers tous. Il ressentait la détresse d’autrui, et celle-ci l’affectait personnellement. À quel point? À en juger d’après le conseil qu’il donna en Actes 20:35, sa compassion ne se limitait certainement pas à quelques paroles aimables. Il déclara en effet: “C’est en travaillant ainsi qu’il faut aider les faibles.” Sa façon d’agir envers les faibles était semblable à celle que l’apôtre Jean encouragea par la suite, savoir: “N’aimons ni en parole ni avec la langue, mais en acte et en vérité.” — I Jean 3:18.
Tout en nous encourageant puissamment à aider les faibles, les Écritures ne nous donnent pas une description détaillée de ce que nous devrions faire en leur faveur. Pourquoi? C’est sans aucun doute parce que de telles instructions, aussi complètes fussent-elles, n’auraient jamais pu embrasser toutes les situations possibles. Mais la Bible nous ordonne nettement de cultiver une compassion sincère et profonde pour les faibles. Nous devons agir pour répondre à leurs besoins. Bien que simple et de caractère général, ce conseil produit chez les chrétiens au cœur droit des résultats bien précis.
CHACUN DES MEMBRES DE LA CONGRÉGATION EST PRÉCIEUX
Tous ceux qui font partie de la congrégation seront aidés à s’acquitter de leur responsabilité envers les faibles s’ils reconnaissent la valeur de chacun de ses membres. Mais si un membre est faible et a besoin d’aide, de quelle utilité est-il? N’est-il pas au contraire un fardeau pour la congrégation? Paul ne voyait pas les choses de cette manière. Il écrivit: “Mais il en est bien plutôt ainsi: les membres du corps qui paraissent plus faibles sont nécessaires (...). Dieu a composé le corps en donnant un honneur plus abondant à la partie qui en manquait, afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient une sollicitude égale les uns pour les autres.” (I Cor. 12:22-25). La congrégation qui considère que chacun de ses éléments est précieux et qui attache une grande valeur à sa participation aux activités chrétiennes, en tenant compte de ses limites, est une congrégation chaleureuse, respirant le bonheur, la vie et la santé.
Qui peut dire si les efforts faits pour aider les faibles ne seront pas couronnés de succès? “Au matin sème ta semence et jusqu’au soir ne laisse pas reposer ta main; car tu ne sais pas où cela aura du succès, soit ici, soit là, ou si tous les deux seront également bons.” (Eccl. 11:6). En particulier, nous pouvons avoir la certitude de recevoir l’aide de Dieu quand nous aidons spirituellement nos semblables. Combien de ceux qui sont aujourd’hui d’excellents serviteurs de Jéhovah ont reçu une aide spirituelle durable à une époque où ils étaient faibles!
Une personne faible ne devient pas soudainement forte. Tout comme il faut du temps pour se remettre d’une faiblesse physique, de même certains peuvent mettre longtemps à acquérir la force spirituelle. Mais exerçons-nous la patience envers les faibles? Les aimons-nous tout autant que s’ils étaient forts? Quand un tel amour se manifeste, que de bénédictions recevons-nous tous! Le frère faible est béni parce qu’il est aidé et soutenu dans ses difficultés. Quant au fort, il est conscient de recevoir une plus grande bénédiction, celle qui est réservée à celui qui donne. La congrégation dans son ensemble bénéficie d’une atmosphère toujours plus chaleureuse du fait que chacun de ses membres dépend des autres et se soucie d’eux. Cela honore Dieu et le Christ, puisque les qualités sans pareilles qu’ils manifestent envers les faibles se reflètent chez leurs serviteurs terrestres.
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La louange de Jéhovah est annoncée aux îles CookLa Tour de Garde 1979 | 1er août
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La louange de Jéhovah est annoncée aux îles Cook
“Qu’on attribue la gloire à Jéhovah, et que dans les îles on annonce sa louange!”, écrivit le prophète hébreu Ésaïe (És. 42:12). Conformément à ces paroles, les louanges de Jéhovah ont retenti dans les îles Cook et le Pacifique Sud.
Les quinze îles de cet archipel sont disséminées sur 1 945 000 kilomètres carrés, mais l’ensemble de la terre ferme n’en occupe que 241. Les migrations polynésiennes vers ces îles eurent lieu au septième et au huitième siècle de notre ère, et les Européens n’arrivèrent que beaucoup plus tard. Des navigateurs espagnols auraient vu pour la première fois Pukapuka en 1595. Autour de 1770, l’archipel méridional fut exploré par le capitaine James Cook, navigateur anglais bien connu dont ces îles portent le nom.
En 1823, John Williams, de la Société missionnaire de Londres, visita de nombreuses îles de l’archipel méridional et fit connaître la Bible aux indigènes. Pendant de nombreuses années, les missionnaires de la chrétienté exercèrent sur
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