Une question de propriété — comment elle sera tranchée
“Voici, à Jéhovah, ton Dieu, appartiennent les cieux, oui, les cieux des cieux, la terre et tout ce qui est en elle.” — Deut. 10:14.
1. Quelle est la première preuve qui démontre que Dieu est le propriétaire du ciel et de la terre, et comment la Bible confirme-t-elle cela ?
“AU COMMENCEMENT Dieu créa les cieux et la terre.” (Gen. 1:1). Ces premiers mots de la Sainte Bible sont une preuve directe que Dieu est le propriétaire légitime des cieux et de la terre. Il les a créés ; il les a produits et les a fait venir à l’existence. Il est leur Auteur. Ils sont sa possession ou sa propriété. Son droit de propriétaire est exclusif et absolu, ce qu’atteste légalement la Sainte Bible, qui est en quelque sorte son titre de propriété. Son droit de propriétaire des cieux et de la terre est affirmé tout au long de sa Parole, jusqu’à la Révélation, le dernier livre. — Rév. 4:11 ; 10:6 ; 14:7.
2. Quelles autres preuves la Bible fournit-elle pour montrer que Dieu est le propriétaire de l’univers ?
2 La suite du premier chapitre de la Genèse soutient ce qui précède en termes indiscutables. À chaque étape de la création, c’est Dieu qui ordonne ce qui doit être fait. À plusieurs reprises, nous lisons que “Dieu se mit à faire” telle ou telle chose dans les cieux et sur la terre, que ce soit en rapport avec la création animée ou inanimée. “Dieu commença à appeler la lumière Jour, mais il appela les ténèbres Nuit.” Finalement, “Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici que cela était très bon.” Tout ce qu’il avait créé portait sa marque d’approbation. Toutes choses lui appartiennent, à lui le seul vrai Dieu, “au temps de leur création, au jour où Jéhovah Dieu fit la terre et le ciel”. (Gen. 1:5, 31 ; 2:4.) Plus tard, Moïse fut inspiré par Dieu pour confirmer cela ; il dit à Israël : “Voici, à Jéhovah, ton Dieu, appartiennent les cieux, oui, les cieux des cieux, la terre et tout ce qui est en elle. Car Jéhovah, votre Dieu, est le Dieu des dieux et le Seigneur des Seigneurs, le Dieu grand, puissant et redoutable.” — Deut. 10:14, 17.
3. À ce propos, pourquoi la création de l’homme retient-elle spécialement notre attention ?
3 La création de l’homme, couronnement de l’œuvre créatrice de Dieu, mérite que nous lui accordions une attention spéciale. Le récit de cet acte indique tout de suite un développement ou une extension de cette question de propriété. Divers aspects sont mentionnés, par exemple la soumission, ce qui sous-entend une propriété relative ou limitée à des degrés divers ainsi que des responsabilités. Voyons ce qui est écrit à ce propos.
4. a) Qu’apprenons-nous de l’expression : “Faisons l’homme à notre image.” b) Comment la Parole de Dieu identifie-t-elle l’instrument utilisé par Dieu à cet effet ?
4 Pour la première fois dans le récit, quelqu’un est invité à participer à la création. “Puis Dieu dit : ‘Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’ils tiennent dans la soumission les poissons de la mer, et les créatures volantes des cieux, et les animaux domestiques, et toute la terre, et tout animal se mouvant qui se meut sur la terre.’” Cette coopération signifiait-elle que Dieu renonçait dans une certaine mesure à son droit de propriété ou qu’il s’adjoignait un copropriétaire ? Non. C’est Dieu qui détenait entièrement l’initiative, la responsabilité et le contrôle de la création, car nous lisons ensuite : “Et Dieu se mit à créer l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; il les créa mâle et femelle.” (Gen. 1:26, 27). D’autres textes des Écritures nous apprennent que durant son existence préhumaine, celui qui est appelé maintenant Jésus Christ a été employé par Jéhovah pour être son Instrument spécial dans la création. Telle la Sagesse personnifiée, il fut “la plus ancienne de ses œuvres [celles de Jéhovah]”, son “habile ouvrière”. Il était “la Parole” par qui “toutes [les autres] choses vinrent à l’existence”. Il “est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute création” ; il était donc approprié qu’il jouât un rôle lors de la création de l’homme, car ce dernier a lui aussi été créé à l’image de Dieu. Il est vrai que Jésus Christ nous est présenté comme “notre seul Propriétaire [ou Maître] et Seigneur”. Mais, comme nous le verrons plus loin, ce titre lui a été donné en raison d’un achat qu’il a fait et non à cause de son rôle dans la création comme instrument de Dieu. — Prov. 8:22, 30 ; Jean 1:1-3 ; Col. 1:15, 16 ; Jude 4.
5. Quels textes pourrait-on citer pour essayer de montrer que l’homme a un certain droit de propriété sur la terre ?
5 Toutefois, il s’agit de savoir si l’homme a reçu un droit de propriété étendu quand Dieu l’a créé et lui a confié cette mission : “Soyez féconds, et devenez nombreux, et remplissez la terre, et soumettez-la, et tenez dans la soumission les poissons de la mer, et les créatures volantes des cieux, et toute créature vivante qui se meut sur la terre.” (Gen. 1:28). On pourrait l’affirmer en se fondant sur ces paroles. Le fait que l’homme a été créé à l’image de Dieu n’indique-t-il pas qu’il a reçu le pouvoir d’exercer un droit de propriété ? Peut-être pensons-nous à d’autres textes bibliques qui tendent à confirmer cela. Après le déluge, Dieu dit à Noé à propos de “toute créature vivante” : “Ils sont maintenant livrés en votre main.” Nous nous souvenons aussi que David déclara à Jéhovah : “Tu le [l’homme mortel] fais dominer sur les œuvres de tes mains ; tu as tout mis sous ses pieds.” De même, cette déclaration bien connue d’un psalmiste nous vient à l’esprit : “Pour ce qui est des cieux, à Jéhovah appartiennent les cieux, mais la terre, il l’a donnée aux fils des hommes.” — Gen. 9:2 ; Ps. 8:6 ; 115:16.
6. Pourquoi est-il important de considérer le contexte de chaque texte en particulier ?
6 Il est vrai que ces textes parlent de la propriété, mais tout au plus d’une façon relative ou limitée. Cela est évident quand nous considérons le contexte de chacune de ces citations, ce qu’il est toujours important de faire pour acquérir la bonne intelligence de n’importe quel sujet biblique.
7. Concernant le droit de propriété éventuel de l’homme, qu’apprenons-nous de a) Genèse 2:15-17, b) Genèse 9:3-6, c) Psaume 8 et d) Psaume 115 ?
7 À propos de la position de l’homme au commencement, il n’y a aucun doute pour ce qui est de savoir qui était le véritable Propriétaire, car nous lisons que “Jéhovah Dieu prit l’homme et l’installa dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour en prendre soin”. Ensuite il est dit : “Jéhovah Dieu imposa aussi à l’homme cet ordre : ‘De tout arbre du jardin tu pourras manger à satiété. Mais pour ce qui est de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, tu ne devras pas en manger, car le jour où tu en mangeras, tu mourras à coup sûr.’” (Gen. 2:15-17). Il est bien certain que l’homme n’avait aucune excuse pour oublier à qui il appartenait, car sa propre vie dépendait de son obéissance à son Créateur et Propriétaire. Pareillement, nous lisons que lorsque Dieu donna toutes les créatures vivantes à Noé, il ajouta aussitôt qu’il lui était interdit de manger le sang en général et de verser le sang de l’homme. Là encore l’accent est mis sur l’identité de l’ultime Propriétaire de la vie représentée par le sang de toute créature vivante (Gen. 9:3-6). Quant au Psaume 8, nous remarquons que loin de laisser entendre que l’homme s’est vu confier la propriété de la terre, son thème reflète l’honneur et la gloire de Celui qui possède et contrôle toutes choses ; nous lisons : “Ô Jéhovah, notre Seigneur [Maître ou Propriétaire], ton nom est majestueux par toute la terre.” (Vss Ps 8:1, 9). Nous retrouvons le même thème au Psaume 115. Notons tout particulièrement ses paroles d’introduction : “Rien ne nous appartient, ô Jéhovah, rien ne nous appartient, mais à ton nom donne gloire selon ta bonté de cœur, selon ta vérité.” Ces textes montrent que Jéhovah est non seulement le Propriétaire de fait, mais que c’est un Propriétaire bon et honorable, et qu’il ne peut y en avoir de meilleur.
8. a) Quelle responsabilité le Créateur a-t-il confiée à l’homme ? b) Cela est-il généralement reconnu, et quelles questions cela soulève-t-il ?
8 À l’aide de ces textes, nous pouvons comprendre que l’homme s’est vu confier à l’origine une position de confiance et de grande responsabilité. Ayant été créé à l’image de Dieu et avec le libre arbitre, il avait les capacités nécessaires pour satisfaire à toutes les exigences divines. Jéhovah était le Propriétaire de la terre ; l’homme la reçut en location et en devint le gardien. C’était donc une charge et une responsabilité sacrées. Cela est clair. Mais il est tout aussi évident qu’aujourd’hui les hommes en général ne reconnaissent avoir aucune obligation dans ce domaine. C’est plutôt le contraire. Comment en est-on arrivé là ? Comment cette question de propriété est-elle devenue un litige, et comment sera-t-il tranché ? D’autre part, de quelle façon sommes-nous individuellement concernés par ce litige, et avec quelles conséquences pour nous ? Nous désirons vraiment connaître la bonne réponse à ces questions.
Une question de propriété est soulevée
9. Qu’impliquait le fait de manger du fruit défendu ?
9 Quand Satan le Diable tenta Ève pour qu’elle mange du fruit défendu, il ne fut pas directement question du propriétaire de ce fruit. Mais réfléchissez à ce qui se passe quand vous mangez quelque chose. Une fois que l’aliment est dans votre main ou dans votre assiette, vous en avez pris possession, que vous en ayez le droit ou non. Une fois l’aliment mangé, il est devenu en fait une partie de vous-même. Vous vous en êtes approprié, peu importe ce que vous pouvez dire pour vous en excuser ou pour vous confesser. Il en fut ainsi pour Ève. Elle a bien répété le commandement de Dieu : “Vous ne devez pas en manger, non, vous ne devez pas y toucher, pour que vous ne mouriez pas.” Mais nous lisons un peu plus loin : “Elle se mit donc à prendre de son fruit et à en manger. Ensuite elle en donna aussi à son mari, quand il fut avec elle, et il se mit à en manger.” (Gen. 3:1-6). Pour les pousser à commettre cet acte, l’argument de Satan était qu’ils avaient le droit de manger de ce fruit. Par cet acte délibéré et provoquant, plus éloquent que des paroles, Adam et Ève ont donc considéré l’arbre interdit comme n’importe lequel des autres arbres dont ils avaient reçu le droit de manger le fruit. Mais après avoir mangé du fruit défendu, ont-ils eu le sentiment qu’ils étaient en droit de classer ainsi les arbres ? Non, car ils furent saisis de remords. Évidemment, ils ne pouvaient remettre sur l’arbre le fruit qu’ils avaient mangé, mais le fait de l’avoir consommé ne leur donnait pas pour autant le sentiment de posséder le droit légitime de manger de ce fruit défendu. Pour cacher leur nudité, dont ils étaient à présent conscients, ils ne prirent pas des feuilles de l’arbre défendu, mais celles d’un figuier. À en juger par le résultat, c’était comme s’ils avaient mangé des raisins verts. — Ézéch. 18:2.
10. Pourquoi la question soulevée ne concernait-elle pas seulement quelque chose de matériel, et quelles autres questions cela suscite-t-il ?
10 Cependant, cette question était soulevée : le droit de propriété de Dieu était-il juste ? Notez bien que cette question ne se limitait pas à quelque chose de matériel, le fruit d’un arbre. Qu’en était-il de l’homme, et non seulement de sa vie, mais aussi de ces belles qualités morales que sont la fidélité, l’attachement et la gratitude ? Ne devraient-elles pas être manifestées en tout temps, pour l’honneur et la louange de Jéhovah, par une obéissance et une soumission volontaires ? L’homme ne dépend-il pas entièrement de Dieu pour sa vie, ses capacités et son bonheur ? Ne devons-nous pas reconnaître constamment cette soumission à Dieu comme quelque chose qui lui revient fort justement, comme une possession justifiée ?
11. a) Quel raisonnement semblable Paul utilisa-t-il en écrivant aux Corinthiens ? b) Selon lui, quel rapport y a-t-il entre les relations avec Dieu et son droit de propriété ?
11 Paul utilisa un raisonnement semblable quand il écrivit aux chrétiens de Corinthe : “J’ai peur que, d’une manière ou d’une autre, — comme le serpent a séduit Ève par sa ruse, — votre esprit ne se corrompe et ne s’écarte de la sincérité et de la chasteté dues au Christ.” La sincérité et la chasteté de ces chrétiens étaient très justement dues à Christ, car, comme l’expliqua Paul, “je vous ai personnellement promis en mariage à un seul mari, pour vous présenter au Christ comme une vierge chaste”. La bonne intelligence que donnent les Écritures sur la question des relations avec Dieu nous aidera à acquérir le point de vue exact sur son droit de propriété, afin de ne pas être séduits par des raisonnements rusés. — II Cor. 11:2, 3.
12. Quelle fut la réaction de Dieu après la rébellion en Éden ?
12 Nos premiers parents ont choisi volontairement la voie de la désobéissance et de l’indépendance, donc celle de la corruption. En réalité, ils ont dénié à Dieu tout droit de propriété sur eux. Ils adoptèrent comme point de vue qu’ils étaient leur propre propriétaire et qu’ils appartenaient l’un à l’autre, mais pas à Dieu. Ils rompirent leurs bonnes relations avec Dieu. Quelle a été la réaction de Dieu devant ce défi ? A-t-il renoncé à son droit de propriété sur eux et sur leur demeure édénique ? Absolument pas. Étant leur Législateur et leur Juge, il a agi alors selon ces qualités. Après avoir prononcé sa sentence, il protégea sa propriété. Pour cela, il chassa l’homme du jardin d’Éden et lui interdit toute possibilité d’y revenir, notamment en faisant “garder le chemin de l’arbre de vie”. — Gen. 3:24.
13. En faveur de qui la prophétie de Genèse 3:15 a-t-elle été donnée, et quelle assurance renfermait-elle ?
13 Si on peut dire que Dieu a complètement abandonné Adam et Ève, les livrant à eux-mêmes, il n’a cependant pas agi de cette façon vis-à-vis de leurs descendants. Quand il prononça sa sentence sur le serpent, Dieu annonça prophétiquement la venue de la “postérité” de la femme qui meurtrirait le serpent à la tête (Gen. 3:15). Il ne donna alors aucun détail pour indiquer quand et comment cela aurait lieu, mais cette déclaration renfermait la promesse très nette que Dieu fournira une bonne réponse au défi que constituait la rébellion de l’homme. D’autre part, elle indiquait que Dieu ne renonçait pas à son droit de propriété sur la terre et les cieux, y compris leurs habitants, bien qu’il tolérât pendant un temps le mal et les malfaiteurs.
14. Comment Abel, Hénoch et Noé reconnurent-ils que Dieu était leur propriétaire ?
14 À titre de preuve, voyez ce qu’il est dit à propos d’Abel, d’Hénoch et de Noé, trois hommes de foi mentionnés par Paul : ‘Ils marchaient avec le vrai Dieu’, ce que Paul confirme dans Hébreux 11:1-7 (Gen. 5:24 ; 6:9). Ils reconnaissaient que Dieu avait un droit de propriété sur eux, et ils l’ont démontré par leur obéissance, leur attachement fidèle et leur soumission. Malgré de grandes difficultés, ils ont donné à Dieu ce qui lui était dû, en toute sincérité et chasteté.
15. a) Quelle voie les hommes en général ont-ils suivie, et quelles autres questions cela soulevait-il ? b) Quels sont l’attitude et le dessein de Jéhovah à ce propos ? c) Comment Jésus a-t-il montré la bonne attitude à adopter à ce sujet ?
15 À l’exception de quelques hommes déjà cités, la plupart des humains ont suivi leur propre voie. Cette question de propriété était encore loin d’être tranchée. À partir d’Abel, les quelques hommes fidèles confirmèrent par leur manière de vivre les bons principes impliqués. En revanche, comme le révèle le récit biblique, la grande majorité des humains n’ont pas tenu compte de ce bon exemple. Ils s’en sont irrités et se sont même opposés violemment à ceux qui le donnaient (Héb. 11:36-38). Même le déluge universel du temps de Noé, qui rappela pourtant avec force qui est en réalité le propriétaire de la terre et de ses habitants, n’arrêta que temporairement la course obstinée, égoïste et rebelle des hommes. Jéhovah, le grand Propriétaire, en fut peiné, mais pas surpris. D’autres questions étroitement apparentées étaient également en cause : celles de la souveraineté, ou de la domination, et du culte. De véritables défis avaient été lancés par Satan en rapport avec ces questions à trancher, et Jéhovah travaillait à l’accomplissement de son dessein, qu’il connaissait depuis le commencement de la rébellion. La réalisation complète de ce dessein démontrera une fois pour toutes non seulement que Dieu est le Propriétaire suprême, mais qu’il en est parfaitement digne et que l’homme est dans l’obligation de le reconnaître. C’est ce que font et feront jusqu’à l’épreuve finale ceux qui restent dans de bonnes relations avec Dieu, imitant en cela Jésus qui, lorsqu’il fut tenté pour la troisième fois dans le désert, répliqua : “C’est Jéhovah, ton Dieu, que tu devras adorer, et c’est lui seul que tu devras servir par un service sacré.” — Mat. 4:10 ; Job 1:7-12 ; 2:2-5 ; És. 46:9-11 ; Rév. 20:7-9.
16. Quand et comment la question de la propriété a-t-elle été soulevée au niveau national, et qu’en est-il résulté ?
16 La question relative à la propriété de la terre fut de nouveau soulevée peu après le déluge. Nimrod, arrière-petit-fils de Noé, essaya de dominer toute l’humanité. Il construisit et contrôla des villes dans son propre pays, “le commencement de son royaume”. Puis, “de ce pays il passa en Assyrie” pour prendre ou bâtir d’autres villes. Imprégnés de cet esprit, les hommes se lancèrent alors dans un projet téméraire. Ils se concertèrent et dirent : “Allons ! Bâtissons-nous une ville et aussi une tour dont le sommet soit dans les cieux et faisons-nous un nom célèbre, de peur que nous ne soyons dispersés sur toute la surface de la terre.” Jéhovah releva le défi en confondant leur langage et il “les dispersa donc de là [Babel] sur toute la surface de la terre”. Mais ils emmenèrent avec eux cet état d’esprit. Des groupes nationaux se formèrent, et la question de la propriété et de la souveraineté fut désormais soulevée au niveau national, ce qui donna naissance à un patriotisme sectaire, à des rivalités et aux guerres qui ont causé tant de chagrin et de rancœur jusqu’à notre époque. — Gen. 10:8-12 ; 11:1-9.
17. a) Comment Jéhovah intervint-il au niveau d’une nation ? b) De quelles façons Israël s’est-il montré infidèle, et à quel moment en particulier ?
17 En temps voulu, Jéhovah est également intervenu au niveau national. À partir des douze fils de Jacob, dont le nom fut changé en celui d’Israël, il forma la nation d’Israël. Au mont Sinaï, il déclara à ses membres : “Si vous obéissez strictement à ma voix et si vous gardez vraiment mon alliance, alors vous deviendrez assurément ma propriété spéciale parmi tous les autres peuples, car toute la terre m’appartient.” (Ex. 19:5). Dans le livre du Deutéronome, l’expression “propriété spéciale” apparaît trois fois, et dans chaque cas le contexte montre avec force quels sont le bon point de vue et la bonne attitude à adopter pour ce qui est du culte et du droit de propriétaire (Deut. 7:6 ; 14:2 ; 26:18). Cependant, la nation d’Israël refusa à maintes reprises d’obéir ou de se soumettre à Dieu ou d’écouter ses prophètes. Les Israélites lui dénièrent son droit de propriétaire sur eux, que ce soit en tant que Roi ou en tant que Législateur (I Sam. 8:7 ; És. 33:22 ; Ézéch. 20:13, 30-32). Ils passèrent la mesure quand Dieu leur envoya son propre Fils bien-aimé. Ils avaient tout lieu de l’accepter comme leur Messie. Pourtant, influencés par leurs chefs, ils le rejetèrent et le firent mourir. Jésus lui-même illustra cela avec une grande exactitude dans une parabole où Jéhovah est représenté comme le “propriétaire de la vigne” qui “la loua à des cultivateurs”. — Luc 20:9-16.
La question sera réglée à coup sûr
18. a) Quelle nouvelle étape eut lieu à la Pentecôte de l’an 33 ? b) Quelles vérités importantes Pierre fit-il alors comprendre à ses auditeurs ?
18 Les chefs religieux juifs croyaient qu’ils allaient toujours être les maîtres indiscutés de la situation et du commun peuple. Mais il n’en fut rien. À la fête de la Pentecôte, le cinquante-deuxième jour après la mise au poteau de Jésus, l’esprit saint fut répandu sur ses disciples réunis à Jérusalem qui reçurent en outre le don des langues. Très rapidement, une grande foule de personnes se rassemblèrent. S’adressant à elles, l’apôtre Pierre leur montra clairement leur responsabilité dans le meurtre de Jésus, mais il ajouta que cela avait eu lieu “par le conseil bien arrêté et par la prescience de Dieu”. C’était une étape essentielle dans la réalisation du dessein de Jéhovah. Pierre ajouta que Dieu avait ressuscité Jésus, et qu’il l’avait élevé à sa droite et qu’il “l’a fait et Seigneur et Christ”. — Actes 2:22-24, 32-36.
19. Quelles allusions Pierre et Jude firent-ils à la position légitime de Jésus, et comment Paul confirma-t-il leurs paroles ?
19 À trois autres occasions, publiquement et devant le Sanhédrin, Pierre mit l’accent sur ces mêmes vérités, ajoutant que Jésus était “le principal Instrument de la vie”, qu’il était devenu “la tête [pierre] de l’angle” et qu’“il n’y a de salut en personne d’autre”. (Actes 3:15-18 ; 4:10-12 ; 5:30-32.) Des années plus tard, Pierre et Jude écrivirent des lettres pour mettre en garde les chrétiens contre les faux enseignants qui iraient jusqu’à “renier le propriétaire qui les a achetés”, “notre seul Propriétaire et Seigneur, Jésus Christ”. (II Pierre 2:1 ; Jude 4.) Il est donc clair que selon le dessein préconnu de Dieu, le règlement de cette question de propriété devait reposer sur Jésus, et que par sa mort et sa résurrection la première étape importante, le fondement, a été rendue sûre, garantie. Paul déclara aux hommes d’Athènes : “Il [Dieu] a fixé un jour où il doit juger la terre habitée avec justice par un homme qu’il a établi, offrant à tous une garantie en le ressuscitant d’entre les morts.” — Actes 17:31.
20. Conformément à l’amour et à la justice de Jéhovah, comment Jésus est-il devenu le propriétaire du genre humain ?
20 D’autres textes montrent de façon plus étendue comment Jésus est devenu le propriétaire de tout le genre humain. En bref, dans Romains 5:12-21, Paul explique comment, en se rebellant, Adam s’est vendu en esclavage, lui et ses descendants (encore dans ses reins), faisant de ceux-ci des sujets du péché et de la mort. Cependant, dans son grand amour et sa grande miséricorde, mais en respectant sa justice rigoureuse, Dieu a prévu un moyen de réconciliation. Cela nécessitait le paiement d’une rançon satisfaisante qui permettrait de racheter l’homme et de l’affranchir de la condamnation. Cette rançon devait correspondre exactement à l’homme parfait Adam. Dieu prit des dispositions pour que son Fils céleste vienne sur la terre. Par un miracle, il le fit naître et grandir pour qu’il devienne un adulte parfait. Jésus s’engagea volontairement dans cette voie et, comme il le déclara, il ‘donna son âme comme rançon en échange de beaucoup’. Paul écrivit : “Il y a un seul Dieu et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, un homme : Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon correspondante pour tous.” Jéhovah est le Créateur et Propriétaire ainsi que l’Auteur de cette disposition. Nous pouvons donc dire qu’il s’agissait désormais d’une question de copropriété. — Mat. 20:28 ; I Tim. 2:5, 6 ; Actes 20:28.
21. Quand et comment l’humanité en général recevra-t-elle les bienfaits de la rançon ?
21 La justice que Dieu attribue à quelqu’un en raison de sa foi et parce qu’il accepte le sacrifice rédempteur du Christ est considérée dans la Bible comme un “don gratuit”. (Rom. 5:15-17 ; 6:23.) L’humanité en général recevra les bienfaits de la rançon durant le Royaume millénaire de Dieu. Jusqu’ici, la majorité des hommes ont vécu et sont morts en ignorant totalement cette disposition. Mais sous la domination du Royaume de Dieu il y aura une résurrection de “tous ceux qui sont dans les tombeaux commémoratifs” et un jugement équitable de tous les humains gouvernés par le Roi, c’est-à-dire Jésus Christ. — Jean 5:28 ; Rév. 20:11 à 21:4.
22. De quelle action, bien différente de celle d’un propriétaire, Jésus parla-t-il, et quelles questions cela soulève-t-il ?
22 Toutefois, avant que commence cette période de jugement pour l’humanité, une autre étape de la réalisation du dessein de Dieu a lieu. Elle a également un rapport avec la reconnaissance du droit de propriétaire de Dieu. En une certaine occasion, Jésus déclara : “Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et qu’il prenne son poteau de supplice et me suive continuellement.” (Mat. 16:24). Que faut-il entendre par là ? Jésus établit-il un modèle à suivre dans l’actuel système de choses ? Qu’est-ce que cela signifie aujourd’hui pour chacun de nous individuellement ? Ce sont des questions logiques auxquelles nous répondrons dans l’article suivant.