Chapitre 7
La soumission aux “autorités supérieures”
1. Qu’est-ce qui a marqué toute l’histoire de la chrétienté en ce qui concerne les rapports entre l’Église et l’État ?
TOUT au long des seize siècles écoulés, soit depuis la fondation de ce qu’on appelle la chrétienté, il y a eu des conflits entre les diverses organisations religieuses de la chrétienté et les pouvoirs ou autorités politiques, entre l’autorité ecclésiastique et le pouvoir séculier. Certes, il y a eu des unions de l’Église et de l’État, cependant même dans le cadre de ces “mariages” conclus entre le clergé et les hommes politiques, il y a eu des luttes pour déterminer lequel des deux partenaires avait ou devrait avoir la primauté, l’Église ou l’État, car il s’agissait de savoir si l’Église devait se plier à la volonté de l’État ou bien si c’était à l’État de se conformer à celle de l’Église. Le problème des relations entre l’Église et l’État est encore loin d’être réglé, car les façons d’entretenir entre eux des rapports amicaux varient d’un pays à l’autre, et les difficultés se sont encore accrues depuis l’avènement de puissants gouvernements communistes.
2, 3. Pourquoi les vrais chrétiens n’ont-ils pas participé à ces luttes pour le pouvoir ?
2 Ce sont les systèmes religieux de la chrétienté qui ont pris part à ces controverses et à ces luttes pour le pouvoir qui ont opposé l’Église à l’État, mais non pas les vrais chrétiens qui, eux, s’en tiennent strictement à la Parole écrite de Dieu, leur guide. Soucieux de faire la volonté de Dieu, ceux-ci se sont attachés à obéir à ces paroles qu’il y a dix-neuf siècles l’apôtre Paul adressa à la congrégation des “saints” vivant dans la Rome impie, païenne :
3 “Que toute âme soit soumise aux autorités supérieures, car il n’y a pas d’autorité excepté par Dieu ; les autorités existantes se tiennent placées dans leurs positions relatives par Dieu. Celui donc qui s’oppose à l’autorité a pris position contre l’arrangement de Dieu ; ceux qui ont pris position contre elle recevront un jugement sur eux-mêmes.” — Romains 13:1, 2, MN ; Sg ; AC.
4. Qui sont les “autorités supérieures”, et comment le sait-on ?
4 Par l’expression “autorités supérieures”, il faut entendre les gouvernements ou autorités politiques. C’est la raison pour laquelle la Traduction œcuménique de la Bible (1967) rend ce terme par “autorités qui exercent le pouvoir”, la Nouvelle traduction de la Bible (angl.) de Moffatt utilise l’expression “autorités gouvernementales”, tandis que la Version synodale porte “autorités placées au-dessus de nous”. Enfin, la Bible de Darby traduit simplement ce passage par “autorités qui sont au-dessus d’elle [toute âme]”. En effet, de ce que l’apôtre Paul a écrit avant et après ces versets (Romains 13:1, 2), il ressort clairement qu’il entend les “autorités” non pas à l’intérieur de la “congrégation de Dieu”, mais bien celles existant à l’extérieur de la congrégation, c’est-à-dire les autorités gouvernementales politiques.
5-7. Citez un exemple de la lutte pour le pouvoir qui a opposé l’Église à l’État, exemple démontrant que la chrétienté a omis d’appliquer le commandement de l’apôtre Paul.
5 Les systèmes religieux de la chrétienté se sont rendus honteusement coupables en violant le commandement inspiré que l’apôtre Paul a donné à ce sujet. Un exemple frappant nous est fourni par le différend qui a opposé l’Église à l’État pour savoir qui finirait par occuper la première position dans leur union. Voici ce que l’Encyclopédie américaine (édition de 1929, tome XIV, page 104) nous apprend brièvement au sujet d’Henri IV, empereur d’Allemagne de 1054 à 1105 :
Il emprisonna des nobles et des ecclésiastiques et éveilla l’attention de la papauté. Grégoire (Hildebrand), qui avait été élevé à la chaire pontificale quelques années auparavant sans le consentement de la cour impériale, s’empressa de saisir cette occasion pour contester à Henri le droit qu’il avait usurpé d’investir des évêques en leur conférant les insignes spirituels et, en décembre 1075, il présenta au roi une liste de propositions abruptes et exigea de lui des preuves d’obédience à l’Église. Henri incita alors les évêques, réunis sur ses ordres à Worms, à renoncer à leur obédience au pape (24 janvier 1076). Grégoire, cependant, prononça la sentence d’excommunication contre lui (22 février) et délia ses sujets de leur serment de fidélité, si bien qu’Henri ne tarda pas à se trouver abandonné. Devant cet état de choses, il se vit obligé de se rendre en Italie pour y faire acte de soumission au pape. Il trouva Grégoire à Canossa, non loin de Reggio, dans un château fort qui appartenait à Mathilde, comtesse de Toscane, où le pape s’était retiré pour être en sécurité. Trois jours de suite, au cœur de l’hiver, Henri parut en robe de pénitent dans la cour du château avant que l’intercession de Mathilde ne lui obtint une audience du pape (28 janvier 1077) au cours de laquelle fut levée la sentence d’excommunication, mais seulement après que le roi se fut soumis aux conditions les plus humiliantes.
6 Et voici ce que la même Encyclopédie américaine (tome XIII, pages 453, 454) déclare concernant Grégoire VII (Hildebrand), devenu pape à Rome le 29 juin 1073, et qui fut lui-même déposé en 1084 :
Le pape, en retour, excommunia l’empereur et tous les ecclésiastiques qui lui avaient apporté leur appui et releva tous ses sujets de leur serment de fidélité. Abandonné par ses propres partisans et pour éviter d’être déposé par le pape, Henri traversa les Alpes en plein hiver et se rendit en Italie, à Canossa, où il se soumit à une humiliante pénitence (1077). Se souvenant de l’infidélité antérieure d’Henri, Grégoire l’obligea à attendre trois jours à la porte du château, revêtu de la bure des pénitents, avant de le recevoir et de l’absoudre. Tout cela ne changea pas la conduite d’Henri, si bien que les princes allemands élurent Rodolphe de Souabe pour lui succéder et, en 1080, Grégoire renouvela la sentence d’excommunication contre lui, à cause de sa menace de créer un antipape. (...) Il fut le premier pape qui tenta de déposer un prince temporel. (...) Grégoire VII fut béatifié par Grégoire XIII en 1584 et canonisé par Benoît XIII en 1728. L’anniversaire de sa mort figure comme fête double au calendrier romain.
7 Dans le même ordre d’idées, l’ouvrage L’essor d’une civilisation — Une histoire universelle par Heckel et Sigman (angl., éd. de 1937, page 316) dit ce qui suit : “Grégoire prit alors la mesure audacieuse de déposer l’empereur, mesure pour laquelle il n’avait aucune autorité légale, mais qui put être rendue effective parce que cette déposition fournissait l’occasion aux nobles d’Allemagne, mécontents, de renoncer à la fidélité qu’ils devaient à l’empereur, sans se rendre coupables de rébellion.”
8, 9. Qu’atteste l’Histoire à propos de l’attitude observée par les chrétiens du premier siècle à l’égard des affaires politiques ?
8 Aussi peut-on se poser la question : Pareille mesure arrogante de la part du chef religieux de la chrétienté était-elle en harmonie avec la règle chrétienne énoncée par l’apôtre Paul et ordonnant aux chrétiens d’être soumis aux “autorités supérieures” ? La conduite suivie par les chrétiens du premier siècle répond par un non catégorique. En effet, le livre d’histoire universelle que nous venons de citer, rapporte aux pages 237 et 238 ce qui suit :
Le christianisme primitif était mal compris et regardé d’un œil peu favorable par les maîtres du monde païen. Les auteurs païens le désignaient comme “une superstition nouvelle et perverse” et appelaient les chrétiens “des créatures égarées” pratiquant “des énormités morales”, des créatures coupables de “haine envers la race humaine”, “des criminels qui méritaient le châtiment le plus sévère”. Le gouvernement romain était d’abord tolérant dans son attitude à l’égard des chrétiens, mais c’était une tolérance fondée dans une large mesure sur le dédain ou l’indifférence. Rome comptait tant de religions que l’apparition d’un nouveau culte suscitait peu d’intérêt. L’Égypte, la Perse, l’Asie Mineure, la Syrie et d’autres provinces de l’Empire furent autorisées à garder leurs propres religions. À la longue, toutefois, l’hostilité au christianisme se manifesta de plus en plus. Les chrétiens, du fait de leur opposition au culte des images, gênaient la fabrication et la vente de celles-ci, provoquant ainsi la haine des marchands intéressés. Les chrétiens s’abstenaient de prendre part aux fêtes des païens et ne s’intéressaient pas à leurs distractions ; c’est pourquoi on les croyait antisociaux. On les accusait de briser la vie de famille, car un grand nombre d’entre les premiers convertis étaient des femmes qui, après leur conversion, considéraient leurs maris comme des proscrits. Le christianisme passait pour une organisation secrète, et ce qui est secret soulève naturellement les soupçons de l’État. Les superstitieux rendaient les chrétiens responsables de la peste, de la famine, des incendies, des tremblements de terre et de tout autre malheur. Peut-être faut-il voir la principale raison de l’opposition de l’État à la nouvelle religion dans l’hostilité que celle-ci manifestait à l’égard de l’Empire. Les chrétiens refusaient d’accomplir certains devoirs du citoyen romain. Les chrétiens étaient considérés comme des anarchistes qui espéraient détruire l’État, comme des pacifistes qui estimaient que faire le service militaire serait une violation de leur foi. Ils n’occupaient aucune charge politique. Ils refusaient d’adorer l’empereur. Ce conflit de fidélité ne pouvait être toléré par l’État si celui-ci voulait survivre. (...) Les premières persécutions acharnées commencèrent en 64 de notre ère, sous Néron.
9 Comme témoignage supplémentaire attestant que les chrétiens des temps apostoliques ne se mêlaient pas de politique, citons l’Histoire du christianisme d’Edward Gibbon (édition anglaise de 1891, pages 162, 163), où nous lisons :
Leur simplicité s’offensait de l’usage des serments, de la pompe de la magistrature, et de l’activité des débats dont se compose la vie publique. (...) ils se soumettaient sans répugnance à l’autorité d’un maître idolâtre. Mais en inculquant des maximes d’obéissance passive, ils refusaient de prendre part à l’administration civile (...).
10. a) Quelle est la première raison fournie par Paul d’après laquelle chaque chrétien doit être soumis aux “autorités supérieures” ? b) Quelles autorités politiques ont existé et existent encore avec la permission de Dieu ?
10 La première raison fournie par l’apôtre Paul et pour laquelle toute âme doit être soumise aux “autorités supérieures”, c’est qu’“il n’y a pas d’autorité excepté par Dieu”. La Bible An American Translation rend la phrase ainsi : “Aucune autorité ne peut exister sans la permission de Dieu.” Il est certain que les autorités politiques ont existé et existent encore avec la permission de Dieu depuis l’époque de Nimrod, arrière-petit-fils de Noé, le patriarche qui survécut au déluge. Nimrod fonda les villes de Babylone et de Ninive au cours du siècle qui suivit celui du déluge, il y a plus de quatre mille ans. Genèse 10:10 (NW) déclare à propos de Nimrod : “Les prémices de son royaume finirent par être Babel [Babylone] et Érech et Accad et Calnéh, au pays de Schinéar.” Depuis lors il y a eu, d’après l’histoire biblique, les puissances mondiales suivantes : l’Égypte, l’Assyrie, la Babylonie, la Perse, la Grèce, Rome et la coalition anglo-saxonne formée de l’Empire britannique et des États-Unis d’Amérique. D’ailleurs, avec la permission de Dieu, il existe aujourd’hui plus de gouvernements politiques que jamais auparavant dans l’histoire humaine. — Romains 13:1.
ORDONNÉES DE DIEU
11. En quel sens ces autorités se tiennent-elles “placées dans leurs positions relatives par Dieu” ?
11 Cependant, l’apôtre Paul poursuit en disant : “Les autorités existantes se tiennent placées dans leurs positions relatives par Dieu.” La Bible de Darby rend ce passage comme suit : “Et celles qui existent sont ordonnées de Dieu.” (Romains 13:1). Cela revient-il à dire que c’est Jéhovah Dieu qui a établi les “autorités supérieures” existant dans le monde actuel ? Les hommes politiques de la chrétienté sont tout disposés à le croire, car les seigneurs royaux du passé, surtout ceux couronnés par le pape de Rome, prétendaient posséder “le droit divin des rois” et être de ce fait le roi Untel “par la grâce de Dieu”. Toutefois, d’après sa propre Parole écrite, la sainte Bible, Dieu a simplement ordonné ou disposé dans un certain ordre les “autorités supérieures”, en ce sens qu’il leur a permis d’accéder au pouvoir, prévoyant leur avènement et l’ordre dans lequel elles se succéderaient. C’est là un fait que les prophéties de la Bible révèlent clairement.
12. À l’époque du prophète Daniel, qu’est-ce que Jéhovah a révélé concernant la succession des puissances mondiales, et par quels moyens ?
12 Par exemple, dans un songe que Jéhovah Dieu envoya à Nébucadnetsar, roi de Babylone, au septième siècle avant notre ère, Dieu fit prédire et expliquer par la bouche du prophète Daniel que la Puissance mondiale babylonienne serait suivie d’une série d’autres puissances mondiales (Daniel 2:1-45). Plus tard, au moyen d’une vision accordée à Daniel lui-même sous la forme d’un songe dans lequel il lui fit voir quatre bêtes symboliques, Dieu prédit la même succession de puissances mondiales (Daniel 7:1-27). Puis dans une autre vision donnée aussi pendant le règne de Belschatsar, petit-fils de Nébucadnetsar, Jéhovah Dieu, se servant de nouveau d’animaux symboliques, révéla à Daniel que la Puissance mondiale médo-perse devait succéder à l’Empire babylonien et lui montra que la Puissance mondiale médo-perse se ferait renverser à son tour par la Puissance mondiale grecque, laquelle fut désignée nommément. Or, de cette Puissance mondiale grecque allaient naître d’autres puissances politiques, dont la dernière se lèverait contre le Prince des princes avant de se faire écraser, elle aussi, mais par une puissance suprahumaine. — Daniel 8:1-26, Da n. m.
13. Quels deux rivaux politiques sont prédits dans Daniel chapitre 11, et que doit-il en advenir ?
13 Avant la mort du prophète Daniel, Jéhovah Dieu révéla encore d’autres renseignements sur la Puissance mondiale perse et la Puissance mondiale grecque, qui devait lui succéder. Il prédit la formation de deux antagonistes politiques qui se disputeraient la domination du monde, le “roi du Nord” ou “roi du Septentrion” et le “roi du Midi”, ainsi que leurs conflits jusqu’à ce que se lève Michel, le grand prince qui agit en faveur du peuple de Dieu. Après l’accession de Michel au pouvoir, une détresse mondiale devait s’abattre sur l’humanité, “détresse telle qu’il n’y en a point eu de pareille, depuis qu’il existe une nation jusqu’à ce temps-là”. Ensuite, il y aurait un “temps de la fin” pour ces puissances politiques d’origine humaine. — Daniel 11:1 à 12:4, Crampon, édition de 1939.
14, 15. a) Selon les prophéties bibliques, quel rôle Dieu joue-t-il dans le déroulement des affaires politiques ? b) Décrivez la vision donnée à l’apôtre Jean dans laquelle il est question d’un système politique composite qui domine la terre.
14 Dans le même ordre d’idées, les prophètes Ésaïe, Jérémie et Ézéchiel, divinement inspirés, ont prononcé des prophéties d’une signification politique analogue. Celles-ci démontrent en effet que Dieu connaît d’avance le déroulement des affaires politiques sur la terre et qu’il dirige les choses en vue de la réalisation de sa propre volonté souveraine. D’ailleurs, Jésus-Christ lui-même prédit la destruction de la ville de Jérusalem par les légions romaines et parla des “temps des Gentils” ou “temps fixés des nations”, période de temps impartie aux Gentils pour la domination des affaires du monde jusqu’à l’instauration du Royaume messianique de Dieu (Luc 21:24, AC ; MN). Et, dans le dernier livre de la sainte Bible, Dieu s’est servi du Christ ressuscité et glorifié pour montrer d’avance à l’apôtre Jean, au moyen d’une vision, la série complète des sept puissances mondiales comme si elles formaient un système composite de domination. Celui-ci était symbolisé par une bête sauvage à sept têtes qui monta de la mer, tandis qu’un dragon couleur de feu se tenait sur le rivage et regardait en direction de la mer. Qui fit sortir de la mer cette bête sauvage ayant sept têtes ? Dans la réponse que nous fournit la Bible inspirée, notez les rapports qu’elle établit entre le dragon et la bête sauvage dans les paroles suivantes rapportées par Jean :
15 “Et il s’immobilisa sur le sable de la mer. Et je vis monter de la mer une bête sauvage qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ces cornes dix diadèmes, mais sur ses têtes des noms blasphématoires. Or la bête sauvage que je vis était semblable à un léopard, mais ses pieds étaient comme ceux d’un ours, et sa gueule comme une gueule de lion. Et le dragon donna à la bête sa puissance et son trône et une grande autorité. (...) Et ils adorèrent le dragon parce qu’il avait donné l’autorité à la bête sauvage, et ils adorèrent la bête sauvage avec les mots : ‘Qui est semblable à la bête sauvage, et qui peut livrer bataille contre elle ?’ (...) Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre, et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. Et tous ceux qui habitent la terre l’adoreront.” — Révélation 13:1-8.
16. En quels termes la Bible identifie-t-elle le “dragon” auquel la “bête sauvage” doit son pouvoir ?
16 Cependant, qui est ou qu’est-ce que ce “dragon” qui donne à cette “bête sauvage” “sa puissance et son trône et une grande autorité” ? La Bible ne dit pas qu’il s’agit de la Chine nationaliste ou de la Chine communiste ; mais Révélation 12:9 apporte la réponse en nommant le dragon en ces termes : “Il fut donc jeté, le grand dragon, le serpent originel, celui qui est appelé Diable et Satan, qui abuse la terre habitée tout entière ; il fut jeté sur la terre, et ses anges furent jetés avec lui.”
17. Au dire des Écritures, qui offrit à Jésus-Christ l’autorité politique sur le monde entier en l’an 29 de notre ère, et comment Jésus a réagi à cette offre ?
17 Cela nous amène à poser cette autre question : Qui offrit à Jésus-Christ, en automne de l’an 29 de notre ère, l’autorité politique sur le monde entier et la gloire ? Luc 4:5-7 nous apprend ceci : “Puis l’ayant élevé, il lui montra en un instant tous les royaumes de la terre habitée ; et le Diable lui dit : ‘Je te donnerai toute cette autorité et leur gloire, parce qu’elle m’a été remise, et je la donne à qui je veux. Toi donc, si tu fais un acte d’adoration devant moi, elle t’appartiendra tout entière.’” Toutefois, Jésus n’agit pas à la manière de la bête sauvage sortie de la mer, mais, d’après Luc 4:8, il répondit : “Il est écrit : ‘C’est Jéhovah ton Dieu que tu dois adorer, et c’est à lui seul que tu dois rendre un service sacré !’” De cette façon, Jésus laissa l’autorité et la gloire de “tous les royaumes de la terre habitée” entre les mains des hommes politiques qui les possédaient alors et à leurs successeurs politiques. Jésus-Christ refusa de christianiser tous ces “royaumes de la terre habitée” qui comprenaient alors l’Empire romain païen, la Sixième Puissance mondiale.
18. a) Les “saints” de Rome à qui Paul écrivit sa lettre acceptaient-ils de participer aux affaires politiques ? b) Pourquoi adoptèrent-ils cette attitude ?
18 Pareillement les “saints” appartenant à la “congrégation de Dieu” établie à Rome, à qui l’apôtre Paul écrivit sa lettre, refusèrent de christianiser l’Empire romain et ne firent non plus aucun effort pour le transformer en “Saint Empire romain”. Ils refusaient absolument de se mêler de politique et d’assumer des charges publiques, car ils se rappelaient que leur Maître, Jésus-Christ, affirmait n’avoir rien de commun avec “le chef de ce monde”. (Jean 12:31 ; 14:30 ; 16:11.) Et lorsque ces mêmes “saints” vivant dans la Rome païenne reçurent une copie de la lettre écrite par le disciple Jacques, ils purent lire dans Jacques 4:4 : “Ne savez-vous pas que l’amitié pour le monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se constitue ennemi de Dieu.” Voilà pourquoi ils ne devinrent pas des amis du monde.
19. En leur ordonnant de ‘faire des disciples de gens de toutes les nations’, Jésus voulait-il dire que ses disciples devraient christianiser toutes les nations ? Expliquez.
19 Il est vrai que, peu avant de quitter la terre pour retourner au ciel, Jésus-Christ, le Fils de Dieu, déclara à ses disciples : “Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre [cependant ni par le Diable ni de sa part, mais bien par Jéhovah Dieu]. Allez donc et faites des disciples de gens de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et au nom du Fils et au nom de l’esprit saint, les enseignant à observer toutes les choses que je vous ai ordonnées. Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la clôture du système de choses.” (Matthieu 28:18-20). Néanmoins, cela ne voulait pas dire que ses disciples auraient à christianiser toutes les nations du monde, qui appartiennent au présent “système de choses”. Ils n’avaient pas à christianiser des nations entières et à les baptiser dans l’eau. Il leur fallait faire des disciples de toute personne qui se laisserait enseigner d’entre toutes les nations, peu importe à quelle nation elle appartiendrait. Il n’est donc pas étonnant que, après dix-neuf siècles, moins du tiers des gens de toutes les nations se disent être des chrétiens baptisés.
NON “CONTRE L’ARRANGEMENT DE DIEU”
20. Quelle devait être l’attitude des disciples de Jésus à l’égard des “autorités supérieures” dans tous les pays où ils prêcheraient ?
20 Cet ordre de faire des disciples à l’échelle mondiale signifiait, par contre, que les disciples obéissants entreraient en contact avec toutes les nations et se trouveraient ainsi placés sous la domination de toutes sortes de gouvernements politiques. Mais dans tous les cas, où qu’ils se trouvent et quelle que soit la forme de gouvernement sous laquelle ils obéiraient à l’ordre de Jésus et accompliraient l’œuvre consistant à faire des disciples, ils devaient être ‘soumis aux autorités supérieures’. Ils ne devaient pas se rebeller ni se soulever contre les “autorités supérieures”, même lorsque celles-ci les persécuteraient à cause de leur œuvre d’enseignement. Ils savaient, grâce à la Parole divine écrite, que c’est en raison de la permission et de l’influence divines que “les autorités existantes se tiennent placées dans leurs positions relatives par Dieu”. Les chrétiens ont suivi l’arrangement prédit dans la Parole prophétique de Dieu selon lequel chaque puissance mondiale dominerait sur le reste des nations pendant une période particulière. — Deutéronome 32:7-9 ; Actes 17:26.
21. a) Si des chrétiens baptisés se permettaient de résister aux “autorités supérieures” politiques, contre quoi en fait prendraient-ils position ? b) Par conséquent, à l’exemple des chrétiens du premier siècle, quelle attitude les témoins de Jéhovah d’aujourd’hui adoptent-ils à l’égard de la politique ?
21 Dès lors, qu’en serait-il si des chrétiens baptisés qui se sont voués sans réserve à l’accomplissement de la volonté de Jéhovah Dieu résistaient aux “autorités supérieures” existantes ou s’ils se soulevaient contre elles ? L’apôtre Paul nous fait savoir clairement ce que vaudrait pareille conduite, disant : “Celui donc qui s’oppose à l’autorité a pris position contre l’arrangement de Dieu ; ceux qui ont pris position contre elle recevront un jugement sur eux-mêmes.” (Romains 13:2). Il est donc certain qu’un chrétien voué à Dieu et baptisé ne peut pas désirer s’opposer aux autorités supérieures, car son opposition à l’autorité politique équivaudrait à agir contrairement à son vœu de faire la volonté de Dieu ; ce serait en effet comme s’il prenait position contre l’arrangement de Dieu en vigueur pour le temps présent, c’est-à-dire jusqu’à ce que le Royaume de son cher Fils, Jésus-Christ, exerce la domination absolue sur la terre tout entière. C’est la raison pour laquelle les témoins de Jéhovah des temps actuels agissent comme les vrais chrétiens du premier siècle ; ils adoptent une attitude neutre à l’égard des gouvernements politiques divisés, et ne se mêlent pas du tout de politique. Ils attendent pacifiquement le Royaume de Dieu.
22. a) Que s’attirent les personnes qui participent à une rébellion armée contre les autorités supérieures existantes ? b) L’attitude de neutralité observée par les témoins chrétiens de Jéhovah est-elle un “danger pour la sécurité de l’État” ?
22 Cette neutralité à l’égard des affaires politiques du présent monde n’est autre qu’un acte de soumission à la volonté divine. Or, Dieu ne punit pas ses témoins chrétiens parce qu’ils adoptent cette attitude neutre. Il tolère, par contre, que des personnes appartenant à la chrétienté et qui recourent à la violence ou à la rébellion armée subissent le châtiment qu’elles méritent pour s’être ainsi opposées aux autorités supérieures existantes. Il permet que ces gens-là reçoivent “sur eux-mêmes” l’exécution d’un jugement défavorable. Ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes ! Cependant, aucune personne en possession de toutes ses facultés ne peut dire à bon droit que la neutralité observée par les témoins chrétiens de Jéhovah soit un “danger pour la sécurité de l’État” dans lequel ils vivent. Aucune personne à l’esprit équilibré ne peut raisonnablement prétendre que ces chrétiens politiquement neutres qui prêchent et enseignent le Royaume de Dieu conformément à la Bible accomplissent une œuvre subversive portant atteinte à l’État politique, et qu’ils méritent d’être punis, emprisonnés ou frappés d’amendes par l’État.
23, 24. a) Quel message l’apôtre Paul prêcha-t-il aussi bien quand il était libre que lorsqu’il se trouvait en résidence surveillée à Rome, et comment les Écritures montrent-elles cela ? b) Paul se servait-il de la Bible comme manteau pour se livrer à des activités politiquement subversives ?
23 L’apôtre Paul méritait-il d’être puni sous ce rapport ? Lui aussi prêchait le Royaume de Dieu. En effet, après avoir rédigé son conseil sur l’attitude chrétienne à l’égard des autorités supérieures, il plaida en faveur du Royaume de Dieu dans cette même lettre adressée aux Romains, en affirmant (au chapitre suivant) : “Car le royaume de Dieu ne signifie pas le manger et le boire, mais signifie la justice et la paix et la joie avec l’esprit saint.” (Romains 14:17). Dans le discours d’adieu qu’il prononça devant les aînés ou presbytres de la congrégation chrétienne d’Éphèse, Paul affirma : “Je ne me suis pas retenu de vous dire toutes les choses qui étaient profitables ni de vous enseigner publiquement et de maison en maison. (...) Et maintenant, voici, je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous parmi lesquels j’ai passé prêchant le royaume.” — Actes 20:20, 25.
24 Même en résidence surveillée à Rome, Paul ne cessa de prêcher le Royaume de Dieu. Voici ce qu’il faisait alors qu’un soldat le gardait : “Il leur expliqua [aux visiteurs] la chose en rendant un témoignage complet sur le royaume de Dieu et en usant de persuasion avec eux concernant Jésus, en partant de la loi de Moïse et des Prophètes, depuis le matin jusqu’au soir. Et il demeura deux années entières dans sa propre maison, qu’il avait louée, et il recevait avec bonté tous ceux qui venaient vers lui, leur prêchant le royaume de Dieu et enseignant les choses qui concernent le Seigneur Jésus-Christ avec un entier franc-parler, sans empêchement.” (Actes 28:23, 30, 31). Un juge honnête pourrait-il affirmer que Paul se servait de la Bible comme manteau pour enseigner la subversion politique et qu’en réalité il n’était pas religieux mais plein d’ambitions politiques, et que c’est à juste titre qu’on le soupçonnait, le surveillait, le bridait et le privait de son exemplaire de la sainte Bible ? Selon la tradition, c’est l’empereur Néron de Rome qui fit décapiter Paul pour avoir prêché le Royaume de Dieu. Or, quelle “autorité” veut de nos jours ressembler à Néron ?
25. a) Qui fut touché à Rome par la prédication que Paul faisait du Royaume de Dieu ? b) Y a-t-il aujourd’hui parmi les autorités des hommes qui iraient jusqu’à soutenir que Paul était dangereux sur le plan politique, et, par conséquent, comment considèrent-ils ceux qui imitent Paul ?
25 Écrivant de Rome pendant son premier emprisonnement, Paul raconta : “Mes liens de prisonnier sont devenus notoires, associés au Christ, parmi la garde prétorienne et tous les autres.” “Tous les saints, mais particulièrement ceux de la maison de César, vous envoient leurs salutations.” (Philippiens 1:13 ; 4:22). Pensez donc ! Même la “garde prétorienne” et “la maison de César” étaient touchées, et cela parce que Paul prêchait le Royaume de Dieu ! Quelqu’un oserait-il prétendre à cause de cela que Paul était un danger politique, un péril pour les “autorités supérieures” et que, dès sa libération du premier emprisonnement, s’il était relâché par César, il fallait immédiatement l’accuser de subversion politique et l’arrêter une seconde fois pour pouvoir le garder en prison ? Voilà la manière dont raisonnent de nos jours certains hommes revêtus de l’autorité, quand il s’agit des témoins chrétiens voués à Jéhovah, qui imitent Paul.
26, 27. a) Quoiqu’il prêchât au sujet de la fin des “autorités supérieures” existantes, Paul fit-il quoi que ce soit pour les renverser ? b) D’après l’explication donnée par Daniel au roi Nébucadnetsar, comment viendra la fin de “tous ces royaumes” ?
26 L’apôtre Paul annonçait la fin des “autorités supérieures” existant présentement. Dans I Corinthiens 15:24, 25, il écrivit en effet : “Puis, la fin, quand il remettra le royaume à son Dieu et Père, lorsqu’il aura anéanti tout gouvernement et toute autorité et puissance. Car il doit régner jusqu’à ce que Dieu ait mis tous les ennemis sous ses pieds.” Mais Paul ne travaillait pas sur le plan politique en vue de réduire à rien les gouvernements, les autorités et les puissances existant sur la terre. Il se contenta d’annoncer ce que Dieu était résolu à faire par Jésus-Christ. Il en fut de même du prophète Daniel. En interprétant au roi Nébucadnetsar le songe que celui-ci avait eu, Daniel expliqua que ce songe prédisait la succession des puissances mondiales à partir des jours de Nébucadnetsar. Puis, Daniel arriva au point capital de son interprétation, disant :
27 “Au temps de ces rois, le Dieu du Ciel dressera [établira, Da] un royaume qui jamais ne sera détruit, et ce royaume ne passera pas à un autre peuple. Il écrasera et anéantira tous ces royaumes, et lui-même subsistera à jamais.” — Daniel 2:44, Jé.
28. Comme pour Daniel, pourquoi n’est-il pas juste d’accuser les témoins de Jéhovah actuels d’être des ennemis de l’État, bien qu’ils prêchent le Royaume de Dieu et annoncent la “clôture du système de choses” ?
28 Daniel fut-il accusé pour autant d’être un ennemi du gouvernement et de l’État parce qu’il avait déclaré ces choses au roi de Babylone en personne ? Était-ce là une raison pour le jeter en prison comme un individu qui minait l’État et subvertissait les “autorités supérieures” ? Car n’est-il pas vrai que Daniel enseignait la “fin du monde” ou “clôture du système de choses” ? (Matthieu 24:3, 15, Sg ; MN.) Certes, mais le prophète Daniel, l’un des témoins de Jéhovah Dieu des temps anciens, ne fit rien pour amener la “fin du monde” d’alors, ni même pour en hâter la venue. De même aujourd’hui, les témoins de Jéhovah suivent l’exemple du Christ, prêchent le Royaume de Dieu et annoncent à leur tour la “clôture du système de choses”, mais eux-mêmes ne font pas venir la “fin du monde”, pas plus qu’ils n’en activent la venue. Ils ne peuvent pas changer les temps et les saisons fixés par Dieu. Ainsi donc, ce n’est pas parce qu’ils prêchent la “fin du monde” ou “clôture du système de choses” qu’on peut les accuser à bon droit d’être contre l’un quelconque des gouvernements terrestres ou d’être des ennemis de l’État, pas plus que ne l’étaient Paul ou Daniel. Les témoins de Jéhovah ne prennent pas “position contre l’arrangement de Dieu”.
COMMENT MÉRITER DES LOUANGES DE LA PART DE L’AUTORITÉ
29. a) Dans Romains 13:3 en quels termes l’apôtre Paul décrit-il la façon dont l’“autorité” idéale devrait agir dans l’accomplissement de ses fonctions ? b) Faut-il que les chrétiens ‘fassent sans cesse le bien’ même si l’“autorité” ne leur adresse pas de louanges à ce sujet ?
29 L’attitude que les témoins chrétiens de Jéhovah observent à l’égard des “autorités supérieures” politiques correspond à celle dictée par l’apôtre Paul dans Romains 13:3 : “Car ceux qui dirigent sont un objet de crainte, non pour la bonne action mais pour la mauvaise. Veux-tu donc ne pas avoir de crainte de l’autorité ? Fais sans cesse le bien, et tu auras des louanges de sa part.” Voilà comment l’“autorité” idéale devrait agir dans l’accomplissement de ses fonctions ; elle devrait louer les citoyens qui font le bien et inspirer la crainte à ceux qui sont enclins à faire le mal, produisant ainsi un effet préventif contre la pratique du mal. Aussi l’apôtre Paul prescrit-il aux chrétiens, respectueux des lois, de faire sans cesse le bien. Alors, ils mériteront au moins des louanges de la part de l’“autorité” politique, même si celle-ci ne leur en adresse pas vraiment, soit parce qu’elle se trouve en désaccord avec leur religion, soit parce qu’elle a écouté les faux rapports que lui ont présentés leurs ennemis religieux. Le plus grand bien qu’un chrétien puisse faire aujourd’hui, c’est de prêcher la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, car c’est ce que Jésus-Christ a fait lui-même et c’est ce qu’il a ordonné à ses disciples de faire. Or, c’est parce qu’ils ne font pas le mal en prêchant le Royaume de Dieu que les témoins de Jéhovah ne craignent aucune “autorité”.
30. a) De quelles activités d’ordre politique les chrétiens authentiques du premier siècle s’abstenaient-ils ? b) Mais quels services accomplis par des fonctionnaires publics étaient profitables au peuple de Dieu ?
30 L’Histoire digne de foi rapporte que les chrétiens authentiques du premier siècle, celui des apôtres, ne se rendaient pas aux urnes pour participer aux élections politiques ; ils ne sollicitaient pas non plus de charges publiques et ils n’acceptaient pas de nominations politiques (voir li pages 191, 192). C’est aux hommes de ce monde, qui n’étaient pas voués à Jéhovah Dieu par l’intermédiaire de Jésus-Christ, qu’ils laissèrent la responsabilité de la marche des affaires politiques du présent système de choses. Ils laissèrent donc aux hommes politiques et aux fonctionnaires civils la tâche de gouverner la cité, de veiller au maintien de l’ordre public, de maintenir les aqueducs et autres systèmes d’adduction d’eau selon les besoins de la population, de régler la circulation sur les voies publiques, de percevoir des impôts, d’utiliser les deniers de l’État pour les travaux d’utilité publique, de construire des routes et de les maintenir en bon état, d’entretenir les voies navigables, de gérer les prisons, de punir ceux qui transgressent les lois, d’instituer des tribunaux, d’inspecter et de surveiller les marchés. Voilà comment ces fonctionnaires publics en tant qu’“autorité” accomplissaient de nombreux services également profitables au peuple voué à Dieu. Aux jours de l’apôtre Paul, quelques membres de la “maison de César” étaient chrétiens ; mais quelle qu’ait été leur occupation, ils ne gouvernaient pas l’Empire romain et ne faisaient pas partie des “autorités supérieures”. — Philippiens 4:22.
31. Par conséquent, en quel sens l’“autorité” est-elle “pour toi ministre (...) pour ton bien” ?
31 Ces fonctionnaires, tout en accomplissant dans l’intérêt général les tâches énumérées ci-dessus, rendaient aussi des services au peuple de Dieu et déchargeaient les chrétiens de nombreux fardeaux, les libérant ainsi de bien des préoccupations matérielles et leur permettant de se consacrer directement et plus pleinement au service de Dieu et à la prédication du Royaume de Dieu. C’est ce que l’apôtre Paul avait présent à l’esprit lorsqu’il poursuivit son raisonnement en disant : “Car elle [l’autorité] est pour toi ministre de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais ce qui est mal, sois dans la crainte : car ce n’est pas sans dessein qu’elle [l’autorité] porte l’épée ; car elle est ministre de Dieu, vengeur pour exprimer le courroux sur celui qui pratique ce qui est mal.” — Romains 13:4.
ELLE PORTE L’ÉPÉE COMME MINISTRE DE DIEU
32. Sous quel rapport pouvait-on dire que l’“autorité” était le ‘ministre de Dieu’, et comment le prouva-t-elle sur le plan juridique en s’occupant du cas de Paul ?
32 Le fait que l’autorité était “ministre de Dieu” ne voulait pas dire qu’elle était un ministre religieux de la Parole de Dieu ou un disciple voué et baptisé de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Il est certain que tel ne fut pas le cas des autorités politiques sous l’Empire romain de Néron. Or, même lorsqu’un tyran ou un dictateur était au pouvoir ou que le gouvernement se trouvait aux mains des persécuteurs, l’“autorité” continuait néanmoins à rendre de nombreux services publics dont les chrétiens persécutés recevaient également les bienfaits. Ce fut manifestement le cas lorsque l’apôtre Paul, comparaissant devant le tribunal de Césarée, dit à Festus pour se défendre contre ses persécuteurs religieux : “Je me tiens devant le siège de justice de César, où je devrais être jugé. Je n’ai fait aucun tort aux Juifs, comme tu le constates très bien toi-même. (...) J’en appelle à César !” Festus, siégeant en qualité de juge, répondit finalement : “À César tu en as appelé, devant César tu iras.” (Actes 25:8-12). Après quoi l’“autorité” romaine, agissant comme “ministre de Dieu”, conduisit Paul à Rome, où celui-ci rendit un puissant témoignage concernant le Royaume de Dieu. — Actes 23:11 ; 27:23, 24.
33. a) De quoi l’“épée” portée par l’“autorité” est-elle un symbole ? b) Si un chrétien commet un délit en dehors de la congrégation, devant qui devra-t-il en répondre ? c) Puisqu’ils respectent les lois, à quelle sorte d’activités les témoins de Jéhovah ne se livreront-ils jamais ?
33 Le chrétien, instruit dans les Écritures, sait que ce n’est pas sans dessein que l’“autorité” politique porte l’épée. Ici, l’épée n’est pas le symbole de la guerre, mais elle symbolise le fait que celui qui la porte a l’autorisation et le pouvoir d’exécuter le jugement, même au point de mettre à mort ceux qui transgressent les lois. Aucun serviteur nommé dans la ‘congrégation chrétienne de Dieu’ n’avait le droit, ni le pouvoir, d’emprisonner ou de mettre à mort un de ses frères chrétiens qui avait mal agi à l’intérieur de la congrégation. Un chrétien n’a aucune crainte à ce sujet. Par contre, il sait que s’il commet le mal en dehors de la congrégation, l’“autorité” politique est en droit de le punir en vertu de la permission de Dieu. Même la congrégation dont il est membre n’a pas le droit de le protéger s’il mérite d’être puni par la loi ou l’“autorité”. Ainsi, même à l’égard des membres de la “congrégation de Dieu”, l’“autorité” du pays peut, en sa qualité de “ministre de Dieu, (...) exprimer le courroux sur celui qui pratique ce qui est mal”. Voilà donc une autre raison pour laquelle les témoins de Jéhovah d’aujourd’hui respectent les lois et ne participent ni aux émeutes, ni aux conspirations, ni aux révolutions.
SOUMIS POUR DES RAISONS DE CONSCIENCE
34. a) Dans le cas des témoins chrétiens de Jéhovah, quelle est la principale raison d’être soumis aux “autorités supérieures” ? b) Par conséquent, leur soumission est-elle absolue, sans aucun égard pour la conscience ?
34 Toutefois, pour les témoins chrétiens de Jéhovah, ce n’est pas la crainte de subir le courroux de l’“autorité” pour avoir mal agi qui est la principale raison pour laquelle ils ne s’opposent pas aux “autorités supérieures”, ni ne ‘pratiquent ce qui est mal’. Quelle est donc pour eux la raison primordiale ? Paul répond en ces termes, dans Romains 13:5 : “Il y a donc une raison majeure pour que vous soyez dans la soumission, non seulement à cause de ce courroux mais aussi à cause de votre conscience.” Voilà qu’il devient enfin évident que Paul, divinement inspiré, ne traite pas cette question de la soumission aux “autorités supérieures” sans égard aucun pour la conscience chrétienne. En effet, dans sa lettre aux chrétiens de Rome, il ne leur conseille pas d’être soumis aux “autorités supérieures” dans un sens absolu, sans le moindre respect pour la conscience. Au contraire, Paul réserve au chrétien baptisé le droit d’interroger sa conscience et de ne pas la violer. D’ailleurs, dans cette même lettre, Paul montre que lui aussi a une conscience en écrivant dans Romains 9:1 : “Ma conscience rend témoignage avec moi dans l’esprit saint.”
35. Pourquoi la conscience joue-t-elle un rôle encore plus important chez les chrétiens que chez les non-chrétiens ?
35 Paul montre, toujours dans cette lettre, qu’il reste une certaine mesure de conscience même aux non-chrétiens ou païens. Dans Romains 2:14, 15, il écrit : “Car lorsque les gens des nations qui n’ont pas de loi font par nature les choses de la loi, ces gens, bien que n’ayant pas de loi, sont une loi pour eux-mêmes. Ce sont ceux-là mêmes qui montrent que la chose de la loi est écrite dans leur cœur, tandis que leur conscience rend témoignage avec eux et, entre leurs pensées, ils sont accusés ou même excusés.” Or, si cela est vrai des gens du monde qui ne connaissent pas la loi de Dieu telle qu’elle est consignée dans la Bible, à combien plus forte raison la conscience joue-t-elle un rôle important chez les chrétiens voués et baptisés pour qui la loi divine est le guide et la règle de vie ! Leur conscience est très sensible et très scrupuleuse quant à leur soumission aux “autorités supérieures”. Jusqu’où une conscience éduquée selon les Écritures leur permettra-t-elle d’aller dans leur soumission aux autorités politiques ? Voilà une question qu’on ne peut pas éluder.
LA SOUMISSION EST DUE À D’AUTRES AUSSI
36. Dans ses diverses lettres, à qui l’apôtre Paul dit-il aux chrétiens de se soumettre ?
36 Les Écritures chrétiennes renfermées dans la Bible enseignent que les disciples du Christ doivent se soumettre [grec hupotassêsthaï] aussi à d’autres personnes. Par exemple, l’apôtre Paul déclare dans I Corinthiens 16:15, 16 : “Ils se sont mis au service des saints. Que vous vous soumettiez [hupotassêsthaï] aussi sans cesse à des personnes de ce genre et à quiconque coopère et travaille !” Dans Éphésiens 5:21, 22, Paul écrit : “Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ. Que les femmes soient soumises à leurs maris comme au Seigneur.” Dans Colossiens 3:18, Paul ordonne : “Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur.” Dans Tite 2:4, 5, 9, Paul donne ces conseils : “Qu’elles rappellent à la raison les jeunes femmes, leur disant d’aimer leurs maris, d’aimer leurs enfants, d’être d’esprit pondéré, chastes, occupées des soins de la maison, bonnes, soumises à leurs maris, afin qu’on ne parle pas en mal de la parole de Dieu. (...) Que les esclaves soient soumis à leurs propriétaires en toutes choses et leur donnent satisfaction, ne répliquant pas.”
37. À qui Pierre et Jacques disent-ils aux chrétiens d’être soumis ?
37 Dans I Pierre 2:18, l’apôtre Pierre conseille : “Que les serviteurs de maison soient soumis à leurs propriétaires, avec toute la crainte voulue, non seulement à ceux qui sont bons et raisonnables, mais aussi à ceux qui sont difficiles à satisfaire.” Dans I Pierre 3:1, 5, il recommande : “Pareillement, vous, femmes, soyez soumises à vos maris, afin que, s’il y en a qui n’obéissent pas à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes (...). Car c’est ainsi que se paraient autrefois les femmes saintes qui espéraient en Dieu, se soumettant à leurs maris.” Dans I Pierre 5:5, il écrit : “Pareillement, vous, hommes plus jeunes, soyez soumis aux aînés.” Et dans Jacques 4:7, le disciple Jacques déclare : “Soumettez-vous donc à Dieu ; mais opposez-vous au Diable, et il fuira loin de vous.”
38. a) Compte tenu de cela, à quelle sorte de soumission ces rédacteurs bibliques font-ils allusion ? b) Illustrez ce principe en citant le cas d’un esclave.
38 Or, comment un chrétien voué et baptisé pourrait-il être soumis à tous ceux mentionnés par Paul, Pierre et Jacques et, en même temps, vivre dans la soumission aux “autorités supérieures” dans le sens le plus absolu ? C’est là une chose impossible, car divers intérêts se heurteraient et il faudrait choisir d’obéir à l’un et pas à l’autre. Il est manifeste que lorsque les rédacteurs inspirés parlent de la soumission à celui-ci et à celui-là, ils entendent la soumission dans un sens relatif, c’est-à-dire une soumission qui tient aussi compte d’autres facteurs, tels que nos obligations envers autrui. Il s’ensuit que l’étendue de notre soumission est limitée. Ainsi, par exemple, un esclave ou un serviteur de maison serait soumis à son propriétaire pour toutes les choses légitimes, mais il ne pourrait pas lui obéir s’il lui ordonnait de transgresser la loi de Dieu. Le propriétaire n’a aucun droit de dicter à son esclave quel dieu il lui faut adorer.
39. a) Quels facteurs ne peut-on pas laisser de côté en considérant la soumission chrétienne aux “autorités supérieures” ? b) Les chefs politiques exercent-ils l’autorité “supérieure” à l’intérieur de la “congrégation de Dieu”, et, par conséquent, qui détermine qui sera surveillant ou serviteur ministériel au sein de celle-ci ? c) Quelle autorité est suprême par rapport à toutes les autres ?
39 Cette règle de conduite s’applique également à la soumission du chrétien aux “autorités supérieures”. Cette soumission n’est que relative ; elle n’est pas absolue ; elle ne peut pas laisser de côté Dieu, sa Parole et sa loi, ni la conscience chrétienne. Les “autorités supérieures” sont supérieures en dehors de la congrégation, donc dans les affaires du monde, mais elles ne sont pas “supérieures” au sein de la “congrégation de Dieu”. Là, c’est Dieu qui est suprême, et les surveillants (épiskopoï) ainsi que les serviteurs ministériels (diakonoï) au sein de la congrégation devraient être ceux que Jéhovah Dieu, le grand Théocrate, veut voir assumer les charges, et non pas ceux qu’un dictateur politique ou un dirigeant communiste et totalitaire voudrait voir s’en acquitter comme des fantoches au service de l’État. Pour trancher la question de la soumission, il faut d’abord déterminer qui est suprême, celui dont la volonté et la loi priment. Qui détient l’autorité et le pouvoir absolus, Dieu ou les “autorités supérieures” terrestres ? La Bible contredit la réponse des dictateurs du présent monde : elle enseigne que c’est Dieu !
LA SOUMISSION DUE À “TOUTE CRÉATION HUMAINE”
40. a) Expliquez les paroles de l’apôtre Paul qu’on lit dans Tite 3:1. b) Quel est le sens de I Pierre 2:13, 14?
40 Par conséquent, lorsque Paul écrit dans Tite 3:1 : “Continue de leur rappeler d’être soumis et obéissants envers les gouvernements et envers les autorités comme chefs, d’être prêts pour toute bonne œuvre”, l’apôtre entend qu’il faut être soumis aux gouvernements et aux autorités dans un sens relatif. Lorsque, dans I Pierre 2:13, 14, l’apôtre inspiré recommande : “Pour le Seigneur, soumettez-vous à toute création humaine : soit à un roi comme étant supérieur ou aux gouverneurs comme étant envoyés par lui pour infliger le châtiment aux malfaiteurs, mais pour louer les pratiquants du bien”, Pierre veut dire qu’il faut être soumis à ces chefs et à ces autorités politiques dans un sens relatif, non pas dans un sens absolu de façon à nous remettre entre leurs mains corps et âme. Sous ce rapport, le chrétien ne peut pas laisser étouffer sa conscience.
41. a) Pour quelle “raison majeure” le peuple voué à Dieu obéit-il aux lois édictées par les “autorités supérieures” ? b) Lorsque les lois humaines et les lois divines sont en conflit, à qui le peuple de Dieu obéira-t-il ?
41 Ce n’est pas la crainte de l’“épée” punitive des “autorités supérieures”, mais plutôt la conscience chrétienne qui agira comme une “raison majeure” chez le peuple de Dieu, voué et baptisé, rappelant à chacun sans cesse de respecter les lois et de faire ce qui est bien, pour ne pas prendre “position contre l’arrangement de Dieu”. (Romains 13:2, 5.) Les membres de ce peuple feront consciencieusement tout ce qu’ils peuvent pour obéir aux lois édictées par les “autorités supérieures”, mais lorsqu’il y a conflit ou contradiction entre ce qu’exigent les créations humaines imparfaites (rois, gouverneurs) et ce qu’exige l’Autorité suprême, Jéhovah, le peuple de Dieu obéira à celui-ci comme chef plutôt qu’aux hommes. Telle est la position chrétienne que les douze apôtres du Christ adoptèrent après le jour de Pentecôte de l’an 33 de notre ère.
42. Quand les juges du Sanhédrin ordonnèrent à Pierre et à Jean de cesser de prêcher sur la base du nom de Jésus, quelle fut leur réponse ?
42 D’abord, Pierre et Jean furent arrêtés à Jérusalem parce qu’ils prêchaient au temple la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Ensuite, dans la salle d’audience du Sanhédrin juif, tout le collège des juges enjoignit à Pierre et à Jean “de ne dire mot ni d’enseigner nulle part sur la base du nom de Jésus”. Pierre et Jean se soumirent-ils aux “autorités supérieures” et acceptèrent-ils de cesser de prêcher la vérité de Dieu ? Le passage d’Actes 4:18-20 nous rapporte ceci : “Pierre et Jean leur répondirent : ‘S’il est juste au regard de Dieu de vous écouter plutôt que Dieu, jugez-en vous-mêmes. Mais quant à nous, nous ne pouvons cesser de parler des choses que nous avons vues et entendues.’” C’est à cause de cette prise de position que les “autorités supérieures” juives les menacèrent, puis elles les laissèrent rentrer chez eux.
43. De retour dans la congrégation, quelle prière firent-ils à Dieu, et Dieu approuva-t-il cette prière ?
43 Lorsque Pierre et Jean eurent rejoint la congrégation et fait un rapport, tous ensemble remercièrent Dieu par une prière. Or, dans cette prière adressée au “Seigneur Souverain”, qui a fait le ciel et la terre, ils déclarèrent que les “autorités supérieures” de ce monde s’opposaient à Dieu et à son Christ, tout comme cela était annoncé dans le Psaume 2:1, 2. Puis la congrégation pria en ces termes : “Et maintenant Jéhovah, prête attention à leurs menaces, et accorde à tes esclaves de continuer à dire ta parole avec une entière hardiesse, pendant que tu étends ta main pour guérir et pendant que des signes et des prodiges se font par le nom de ton saint serviteur Jésus.” Ces chrétiens du premier siècle faisaient-ils erreur en priant ainsi ? Dieu refusa-t-il d’exaucer leur prière parce qu’ils invoquaient l’aide divine pour désobéir aux “autorités supérieures” sur la terre ? La Parole de Dieu répond en ces termes : “Et quand ils eurent fait leur supplication, le lieu où ils étaient rassemblés fut ébranlé ; et ils furent tous remplis de l’esprit saint et disaient la parole de Dieu avec hardiesse.” — Actes 4:21-31.
OBÉISSANCE À DIEU COMME CHEF
44. a) Pourquoi tous les apôtre furent-ils arrêtés par la suite, et que déclarèrent-ils aux juges du tribunal ? b) Comment cet exemple influence-t-il actuellement les témoins chrétiens de Jéhovah ?
44 Parfois, les “autorités supérieures” se montrent lentes à comprendre qu’elles ne doivent pas se mêler de l’œuvre de Dieu. Aussi arriva-t-il, quelque temps après l’incident raconté ci-dessus par Pierre et Jean, que les mêmes chefs religieux firent arrêter tous les apôtres à Jérusalem. À l’audience, les juges se plaignirent de ce que ces chrétiens avaient désobéi à leurs ordres. De nouveau, il fallut exposer à ces “autorités supérieures” quelle est la position chrétienne lorsque les lois des hommes vont à l’encontre du commandement de Dieu. “Pierre et les autres apôtres répondirent en disant : ‘Nous devons obéir à Dieu comme chef plutôt qu’aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué, le pendant à un poteau. C’est lui que Dieu a élevé à sa droite comme Principal Agent et Sauveur, pour donner la repentance à Israël et le pardon des péchés. Et nous sommes témoins de ces choses, et ainsi est l’esprit saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent comme chef.’” (Actes 5:17-32). C’est l’exemple vécu ici par les apôtres que suivent les témoins de Jéhovah de nos jours. Ils ne peuvent pas plaire aux “autorités supérieures” quand celles-ci leur interdisent d’obéir au commandement de Dieu qui leur ordonne de prêcher la bonne nouvelle de son Royaume.
UN BON CONSEIL JURIDIQUE POUR LES “AUTORITÉS SUPÉRIEURES”
45. De quel bon conseil juridique, donné par le juge Gamaliel aux magistrats du tribunal réuni à Jérusalem, les “autorités supérieures” actuelles peuvent-elles faire leur profit ?
45 Les “autorités supérieures” y gagneront elles-mêmes si elles prennent à cœur le conseil donné par le juge Gamaliel aux magistrats de la Cour suprême après que les apôtres eurent déclaré être dans l’obligation d’obéir à Dieu comme chef plutôt qu’à des hommes. Voici ses paroles : “Hommes d’Israël, faites attention à vous, à ce que vous avez l’intention de faire à l’égard de ces hommes. (...) Dans les circonstances présentes, je vous dis donc : Ne vous mêlez pas de ces hommes, mais laissez-les ; (parce que, si ce projet ou cette œuvre vient des hommes, il sera renversé ; mais s’il vient de Dieu, vous ne pourrez les renverser ;) sinon, vous serez peut-être trouvés comme combattants contre Dieu.” Les “autorités supérieures” de l’époque suivirent le conseil de Gamaliel et relâchèrent les apôtres, mais non sans les avoir d’abord battus de verges et les avoir de nouveau menacés. De nos jours, les “autorités supérieures” feraient bien de suivre, elles aussi, le conseil donné par Gamaliel, de façon à ne pas combattre contre Dieu.
46. Même après avoir été punis injustement pour leur obéissance à Dieu, que continuent de faire aujourd’hui les témoins chrétiens de Jéhovah, et comment sont-ils en cela comparables aux apôtres ?
46 Aujourd’hui, les témoins chrétiens de Jéhovah, punis injustement pour avoir obéi à Dieu, suivent l’exemple des apôtres après que ceux-ci eurent été battus de verges, menacés et relâchés. “[Les apôtres] donc s’en allèrent de devant le Sanhédrin, se réjouissant de ce qu’ils avaient été jugés dignes d’être déshonorés pour son nom. Et chaque jour dans le temple et de maison en maison ils continuaient sans relâche d’enseigner et de déclarer la bonne nouvelle sur le Christ, Jésus.” (Actes 5:17-42). Les témoins chrétiens de Jéhovah suivent la voie qu’ils ont choisie et qui consiste à obéir à Dieu et à prêcher la bonne nouvelle de son Royaume, même dans la clandestinité s’il le faut. Ce sont les hommes composant les “autorités supérieures” opposées à l’œuvre des témoins qui sont “trouvés comme combattants contre Dieu”. Le simple fait que ces “autorités supérieures” soient religieuses ne les soustrait pas à la peine réservée à ceux qui combattent contre Dieu.
47. a) Pourquoi la conscience des chrétiens devrait-elle amener les “autorités supérieures” à réexaminer leur propre ligne de conduite ? b) Quel autre conseil l’apôtre Paul a-t-il rapporté dans Romains 13:6, 7, à propos des choses dues aux “autorités supérieures” ?
47 Les “autorités supérieures” ont d’excellentes raisons de respecter la conscience sensible des chrétiens qui choisissent d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Le fait même que les chrétiens écoutent la voix de leur conscience devrait amener les “autorités supérieures” à se demander si elles ne sont pas elles-mêmes dans leur tort et en train de combattre contre Dieu. Du reste, ce fut essentiellement pour des motifs de conscience que les disciples du Christ vivant à Rome se faisaient un tel devoir de respecter les lois qui n’étaient pas en désaccord avec la loi de Dieu. À ce propos, l’apôtre Paul poursuit dans Romains 13:6, 7 : “C’est pourquoi, en effet, vous payez aussi des impôts ; car ils sont serviteurs publics de Dieu, s’employant constamment à cela même. Rendez à tous ce qui leur est dû, à celui qui exige l’impôt, l’impôt ; à celui qui exige le tribut, le tribut ; à celui qui exige la crainte, une telle crainte ; à celui qui exige l’honneur, un tel honneur.”
IL FAUT RENDRE AUX “AUTORITÉS SUPÉRIEURES” LES CHOSES QUI LEUR SONT DUES
48. Pourquoi convient-il de payer des impôts, et qui porte la responsabilité quant à la manière dont est utilisé l’argent provenant des impôts ?
48 Les témoins chrétiens de Jéhovah ne portent aucune responsabilité quant à la manière dont les “autorités supérieures” utilisent l’argent recueilli auprès d’eux sous forme d’impôts et de tribut. Cette responsabilité repose sur les “autorités supérieures”, car les témoins de Jéhovah reconnaissent que ces dernières agissent en qualité de “serviteurs publics de Dieu”, puisqu’elles rendent de nombreux services publics qui coûtent de l’argent. Or, ces “serviteurs publics” méritent d’être dûment payés pour les bons services qu’ils rendent. C’est pourquoi les témoins de Jéhovah reconnaissent leurs dettes légitimes envers les “autorités supérieures” et acceptent, pour des raisons de conscience, de payer des impôts et le tribut, tout comme l’apôtre Paul l’ordonne.
49. Comment les témoins de Jéhovah montrent-ils le respect qui est dû à ceux qui occupent des fonctions publiques, et, par conséquent, à quelles activités ne se livrent-ils pas ?
49 Les témoins de Jéhovah sont en outre respectueux envers les “autorités supérieures”. Ainsi, à celles d’entre ces “autorités” qui méritent la crainte en raison de leur fonction publique, ils rendent la crainte qui leur est due. À celles dont la fonction dans la vie publique mérite l’honneur, ils rendent l’honneur qui leur est dû. Ils ne les conspuent pas quand elles apparaissent en public ; ils ne leur crachent pas au visage, ne leur lancent pas des œufs pourris ou des tomates trop mûres ; ils ne parlent pas non plus d’elles irrespectueusement ou insolemment. Leur conscience leur interdit de se joindre à des conspirations politiques ou de se lancer dans des révolutions, la sédition ou un soulèvement visant à renverser le gouvernement politique existant. Ils demeurent neutres dans toutes les controverses et les campagnes d’ordre politique, et ils ne participent pas non plus aux “calomnies” politiques ayant pour objet de discréditer des candidats politiques qui recherchent une fonction publique.
50. Lors de la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, les témoins de Jéhovah participeront-ils à la destruction des pouvoirs politiques de cette terre ?
50 Lors de la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” qui approche et qui se livrera dans le lieu spirituellement appelé Harmaguédon (Har-Magedon), les témoins de Jéhovah ne lèveront même pas le petit doigt contre les pouvoirs politiques de cette terre, qui iront alors à la destruction. Car ils se rappelleront ces paroles prophétiques : “Ce ne sera pas vous qui combattrez, ce sera Dieu. (...) Vous n’aurez pas à combattre en cette affaire : présentez-vous ; tenez-vous là, et vous verrez la délivrance que Jéhovah vous accordera.” — II Chroniques 20:15-17, AC.
IL FAUT RENDRE LES CHOSES DE CÉSAR À CÉSAR
51. Quelle bonne réponse Jésus donna-t-il le jour où ses ennemis essayèrent de lui attirer des ennuis au sujet de l’impôt qu’il fallait payer à César ?
51 Les témoins de Jéhovah se souviennent de l’exemple laissé par Jésus-Christ, leur Chef. À l’époque de son séjour sur la terre, son peuple, les Juifs circoncis, vivait sous l’Empire romain, et Tibère César était alors empereur romain. Les ennemis de Jésus essayèrent de l’enfermer dans un dilemme et de le forcer à dire ou à conseiller quelque chose qui aurait pu être interprété comme de la sédition contre l’empereur et être qualifié de crime de lèse-majesté. Prétendant parler du point de vue de la loi divine, des disciples des Pharisiens et des partisans du roi Hérode lui posèrent donc cette question : “Est-il permis ou non de payer l’impôt personnel à César ?” Étant donné qu’il fallait payer cet impôt dans la monnaie de l’Empire, Jésus demanda à voir une pièce de monnaie de l’impôt de capitation. Puis il leur posa cette question : “De qui est cette image et de qui cette inscription ?” Ils répondirent : “De César.” Alors Jésus leur dit : “Rendez donc les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu.” Ni les Pharisiens qui supportaient mal la domination que César exerçait sur eux, ni les membres du parti d’Hérode, roi nommé par César, ne pouvaient rien trouver à redire à cette réponse, si bien que leur complot fut déjoué. Il leur fut dit de reconnaître que César a des choses qui lui appartiennent, et que Dieu a des choses qui lui appartiennent. — Matthieu 22:15-22.
52. Vu la réponse de Jésus, qu’est-ce que les “autorités supérieures” ont le droit d’exiger de leurs sujets, mais à quoi n’ont-elles pas droit ?
52 Ainsi, César et toutes les autres “autorités supérieures” politiques sont en droit de demander uniquement ce qui leur est dû, y compris les impôts et le tribut. Elles n’ont donc pas le droit de négliger ou de refuser d’admettre que Dieu a des choses qui lui appartiennent, et elles devraient reconnaître quelles sont ces choses. Elles n’ont pas le droit d’exiger qu’on leur donne des choses qui reviennent à Dieu. Puisque César et les autres “autorités supérieures” servent publiquement, ils ont le droit de demander à être payés pour leur administration et aussi d’exiger l’obéissance à leurs lois régissant le bon ordre public, la décence et la moralité. Mais ils n’ont pas le droit d’exiger le culte comme s’ils étaient des dieux ou des divinités. Les chrétiens baptisés se sont voués entièrement à Jéhovah Dieu pour l’adorer et l’aimer de tout leur cœur, de toute leur âme, de tout leur esprit et de toute leur force, et pour marcher ainsi sur les traces du Christ. — Marc 12:28-30.
53. a) D’après les Écritures, qu’arriverait-il à des chrétiens baptisés s’ils se mettaient à rendre un culte à l’État politique ? b) Que rapportent les annales à propos des chrétiens des temps apostoliques et des témoins de Jéhovah des temps modernes ?
53 Ils ne peuvent donc en aucune manière rendre un culte aux “autorités supérieures” terrestres, car, s’ils le faisaient, ils perdraient le prix de la vie éternelle dans le nouvel ordre promis par Dieu. Dans le livre de la Révélation, l’État politique est représenté, non pas sous les traits de l’aigle américain, ni du lion britannique, ni de l’ours russe, mais sous les traits d’une bête sauvage qui monte de la mer. En effet, nous lisons dans Révélation 13:8 : “Tous ceux qui habitent la terre l’adoreront ; le nom d’aucun d’entre eux n’est écrit dans le rouleau de vie de l’Agneau qui a été égorgé dès la fondation du monde.” C’est la raison pour laquelle les chrétiens des temps apostoliques refusèrent de brûler ne fût-ce qu’une pincée d’encens sur l’autel de César, quoique leur vie dépendît de l’accomplissement de ce geste. De même aujourd’hui, les témoins chrétiens de Jéhovah ne peuvent vouer un culte à l’État politique. C’est ce qu’ils ont refusé de faire sous le régime nazi d’Hitler en Allemagne (1933-1945) et sous le régime fasciste de Mussolini en Italie (1922-1943) ou encore sous le régime communiste de Staline en Russie (1924-1953).
54. Quelle ligne de conduite, fondée sur les Écritures, les témoins de Jéhovah suivront-ils tant que Dieu permettra aux “autorités supérieures” d’exister ?
54 Ainsi donc, aussi longtemps que Jéhovah, le Dieu suprême et tout-puissant, permettra aux “autorités supérieures” terrestres d’exister, les témoins chrétiens de Jéhovah suivront la règle précitée, énoncée par Jésus, ainsi que l’ordre apostolique rapporté dans I Pierre 2:17 : “Honorez les hommes de toutes sortes, aimez toute la communauté des frères, soyez dans la crainte de Dieu, honorez le roi.” Puisqu’ils craignent Dieu, leur soumission aux “autorités supérieures” pour des raisons de conscience ne sera que relative, et non pas absolue. Cherchant dans leur conduite à ressembler au Christ, les témoins se conformeront à ses paroles : “Ne redoutez pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l’âme ; mais soyez plutôt dans la crainte de celui qui peut détruire le corps et l’âme dans la Géhenne.” (Matthieu 10:28). Ce faisant, les témoins chrétiens voués à Jéhovah seront certains de rendre d’abord à Dieu ce qui lui appartient, et de rendre ensuite à César et aux “autorités supérieures” les choses qui leur reviennent, avec tout l’honneur qui leur est dû.