-
Tout le monde pâtit de l’égoïsmeRéveillez-vous ! 1979 | 8 août
-
-
chicane en justice entre frères ou amis.” — U.S.News & World Report du 4 décembre 1978.
L’article citait même un certain nombre de cas qui illustrent jusqu’où peut aller ce goût de la procédure. Un ex-étudiant, par exemple, réclamait 853 000 dollars à l’université du Michigan à titre de dommages et intérêts pour réparer l’angoisse morale où l’avait plongé le fait d’avoir obtenu un “D” en allemand au lieu du “A” qu’il escomptait. Repris après une tentative d’évasion, un détenu réclama un million de dollars au shérif et au gardien pour l’avoir laissé s’échapper, ce qui lui avait valu une prolongation de peine. Une mère a attaqué en justice les fonctionnaires municipaux qui l’empêchaient d’allaiter son bébé au bord d’un bassin public. Elle leur réclamait 500 000 dollars. Un jeune homme réclame 350 000 dollars à ses parents, sous prétexte qu’ils ne l’ont pas élevé convenablement et que cela l’empêche de s’intégrer dans la société. Parce que leur fille s’était cassé le doigt en essayant d’attraper au vol une balle lors d’un jeu organisé à l’école, ses parents se sont retournés contre le professeur en alléguant qu’il n’avait pas montré à l’enfant comment attraper la balle convenablement.
De l’avis de certaines personnes autorisées, il est à craindre que la “hantise du procès ne sape à la fois la productivité, la créativité et l’esprit de confiance et ne crée une sorte de ‘crainte d’agir’ dans de nombreux secteurs de la société”. On peut redouter également que tous ces procès ne contribuent à précipiter la dégradation des relations humaines et des institutions qui maintenaient jusqu’à présent une certaine cohésion dans la société.
Ainsi, tous ces gens qui n’en font qu’à leur tête et imposent aux autres les conséquences de leurs actes voudraient semer la folie et laisser leur prochain récolter à leur place les problèmes. C’est là-dessus que repose l’égoïsme, et tout le monde en subit les conséquences.
-
-
Le péché? — Mais qu’est-ce que c’est?Réveillez-vous ! 1979 | 8 août
-
-
Le péché? — Mais qu’est-ce que c’est?
“Cessez de vous culpabiliser, disent les partisans de l’individualisme, c’est une notion qui a fait son temps!” En réalité, on n’est pas normal si l’on ne se sent jamais coupable.
SUFFIT-IL de décréter que le péché n’a plus cours pour qu’il disparaisse? Cela reviendrait à vouloir couper une fièvre en cassant le thermomètre ou bien à mettre un terme à la criminalité en abolissant toutes les lois. Ce n’est pas en rejetant le Livre qui en donne la définition que l’on éliminera le péché. Celui-ci n’a pas besoin que la Bible en parle pour exister. D’ailleurs, les hommes en sont tellement conscients, que, parlant de ceux qui ignorent les lois de Dieu, la Bible déclare:
“Les peuples païens, qui n’ont pas la Loi, en observent souvent naturellement les préceptes. Ils trouvent en eux-mêmes ce qu’il convient de faire et obéissent aux impératifs de leur sens moral. Ils démontrent par leur comportement que l’essence de la Loi est gravée dans leur cœur. Leur conscience et leur discernement moral en témoignent: de là ces raisonnements par lesquels on se cherche des excuses, ces pensées qui tantôt accusent, tantôt absolvent; de là aussi ces jugements qui approuvent ou condamnent la conduite d’autrui.” — Rom. 2:14, 15, Kuen.
On a beau dire, on est esclave de ce que l’on suit. Il en va de même si l’on suit quelqu’un: “Vous devenez ainsi effectivement les esclaves du maître auquel vous vous êtes voués et que vous avez choisi de servir. Il en est de même de vos relations avec le péché ou avec Dieu: ou bien vous servez le péché — et vous allez à la mort — ou bien vous obéissez à Dieu — et vous trouvez une nouvelle vie.” — Rom. 6:16, Kuen.
Tout le monde commet des péchés et le sait. L’exemple de la femme dont parle Proverbes 30:20 ne modifie rien à ce fait: “Voici la voie de la femme adultère: elle a mangé et s’est essuyé la bouche, et elle a dit: ‘Je n’ai fait aucun tort.’” On retrouve chez les individualistes contemporains la même attitude de refus du péché et de négation de tout sentiment de culpabilité. Comme le rappelle la couverture du livre du docteur Karl Menninger Qu’est-il arrivé au péché? (angl.), “le mot ‘péché’ a pratiquement disparu de notre vocabulaire, mais dans notre esprit et notre cœur le sentiment de culpabilité subsiste”.
L’avantage de se sentir coupable
À en croire le psychanalyste W. Gaylin. “certaines gens n’éprouvent jamais le moindre sentiment de culpabilité. Ce n’est un avantage ni pour eux ni pour nous qui devons vivre avec eux. Le premier défaut du psychopathe et de l’élément asocial réside dans cette absence de sentiment de culpabilité”. Ainsi, ce praticien ne se montre pas de l’avis des gourous de l’individualisme à tous crins pour qui le sentiment de culpabilité relève des émotions inutiles. “Le sentiment de culpabilité, poursuit Gaylin, n’est pas seulement une caractéristique propre aux humains. Sa présence en nous, de même que le sens de ce qui est honteux, sert les traits de caractère les plus nobles, les plus généreux et les plus humains qui distinguent notre espèce.”
Dans notre for intérieur, nous nous formons une certaine image ou idée de nous-mêmes, image qui devient un critère, un idéal auquel nous nous référons. Nous savons très bien quand nous sommes en accord ou en désaccord avec elle. Cette image se forme à travers nos relations avec nos parents ainsi que par l’enseignement et l’exemple qu’ils nous donnent. À cette influence s’ajoute celle d’autres personnes que nous estimons ou admirons ainsi qu’un certain nombre de principes que nous avons pu analyser ou dont nous avons découvert l’existence. L’étude de la Bible nous permet de conformer à Jéhovah Dieu cette image ou idéal, puisque la Bible reflète des principes inhérents à la personne de Dieu, qu’il s’agisse de la justice, de l’amour et de la sagesse ou bien de la puissance et de l’activité, sans parler de la ténacité et de bien d’autres qualités. Plus nous vivons en accord avec ces critères qui font partie de nous, plus nous grandissons dans l’estime que nous avons de nous-mêmes.
Lorsqu’on ne se montre pas à la hauteur de son idéal, on se sent coupable. À quoi ce sentiment sert-il? Redonnons la parole au docteur Gaylin:
“Loin d’être une ‘émotion inutile’, le sentiment de culpabilité est à la base de la bonté et de la générosité. Il nous avertit que nous nous sommes écartés de notre ligne de conduite et que nous ne nous montrons plus à la hauteur de notre idéal.”
Le propre de l’homme: la conscience morale
De toutes les créatures terrestres, seul l’homme possède une conscience morale. Celle-ci opère en fonction de critères ou d’idéaux personnels. Lorsqu’on suit la Bible, on se modèle sur Dieu et l’on peut se laisser guider en toute sécurité par sa conscience. Que l’on manque de se conformer à la volonté de Dieu et l’on se sent coupable, tenaillé par sa conscience.
L’animal, lui, ne dispose pas d’une conscience pour se sentir coupable. Si un chien prend un air fautif quand il a désobéi, c’est seulement parce qu’il craint la colère de son maître. Il en va différemment des humains, dont la conduite fait périodiquement l’objet d’un examen de conscience. “Leur conscience rend en même temps témoignage [de ce qu’ils devraient être] et ils sont, entre leurs propres pensées, accusés ou aussi excusés.” — Rom. 2:15.
Pour ne plus se culpabiliser, les gens endurcissent leur conscience afin de la rendre insensible et de la faire taire. Ils deviennent “marqués au fer rouge dans leur conscience”. Ils doivent également remplacer l’image qu’ils se faisaient d’eux-mêmes par un nouvel idéal, des critères moins élevés, si tant est qu’il y en aient. La dépravation est vieille comme le monde, mais elle s’abrite aujourd’hui derrière le paravent de la “nouvelle morale”. Ce faisant, “leur esprit et leur conscience sont souillés”. — I Tim. 4:2; Tite 1:15.
La faculté de se reconnaître coupable est donc précieuse. Pour ne pas l’amoindrir, “gardez une bonne conscience”. Si une conscience est faible, ne la souillez pas en lui faisant violence, mais fortifiez-la en amenant à maturité chrétienne la “personne cachée du cœur”, en vous appuyant pour cela sur la Parole de Dieu. — I Pierre 3:4, 16; I Cor. 8:7.
Assumez vos fautes
“Tous en effet ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu”, à l’image duquel l’homme a
-