Comment prendre plaisir aux souffrances
1. À qui s’applique le És chapitre 53 du livre d’Ésaïe, et comment peut-on le prouver ?
ÉSAÏE fut inspiré pour consigner de nombreuses prophéties relatives au serviteur de Jéhovah que fut et qu’est toujours Jésus-Christ, le Messie. Tout le chapitre 53 du livre d’Ésaïe parle des souffrances, de la mort et de l’ensevelissement du Messie. Cette application inspirée de ce chapitre est généralement reconnue en raison des nombreuses citations qu’en font les Écritures grecques. Les premières paroles d’Ésaïe 53:1 sont citées par Jean dans Jean 12:37, 38, et, selon Luc 22:37, Jésus applique à lui-même l’une des dernières expressions rapportées dans Ésaïe 53:12.
2. a) Quelle conclusion erronée peut-on tirer de la première partie d’Ésaïe 53:10 ? b) Quelle règle faut-il suivre quand on cherche la bonne intelligence d’un texte biblique ?
2 Dans Ésaïe 53:10 (NW), nous lisons : “Mais Jéhovah lui-même a pris plaisir à l’écraser ; il l’a rendu malade.” En ne considérant que cette phrase, ce que font souvent les enseignants de la chrétienté, un critique ou un commentateur pourrait s’exclamer : “Ce Dieu doit être sadique pour prendre plaisir à écraser son propre fils !” Cependant, nous devons garder présent à l’esprit que lorsque nous cherchons à comprendre un texte de la Parole de Dieu, il est très important d’examiner attentivement son contexte. Ne considérons pas seulement le contexte immédiat, mais aussi tous les autres passages bibliques parallèles à ce verset, car ils doivent confirmer et non pas contredire la bonne façon de le comprendre. C’est parce que les hommes ne suivent pas généralement ce principe que de nombreuses interprétations sont avancées, ce qui laisse croire que la Bible se contredit.
3. a) Qu’est-ce qui doit d’abord être fait pour que réussisse ce qui fait les délices de Jéhovah ? b) Pourquoi Jéhovah put-il prendre plaisir à écraser son serviteur ?
3 Dans le cas présent, remarquez qu’en lisant le texte dans son entier, nous obtenons un éclaircissement intéressant ; il y est dit : “Mais Jéhovah lui-même a pris plaisir à l’écraser ; il l’a rendu malade. Si tu mets son âme comme offrande de culpabilité, il verra sa descendance, il prolongera ses jours, et en sa main réussira ce qui fait les délices de Jéhovah.” (És. 53:10, NW). Avez-vous remarqué la relation entre les mots “plaisir” et “délices” ? On ne peut les dissocier. Les “délices de Jéhovah” dépendent de son Royaume. C’est ce qui permettra à sa volonté ou son bon plaisir de s’accomplir avec succès. Toutefois, la culpabilité de l’homme, résultant du péché héréditaire, devait d’abord être enlevée conformément aux exigences de la justice divine. Cela allait ouvrir la voie permettant de rétablir à une position de justes devant Dieu ceux qui accepteraient avec gratitude une telle disposition miséricordieuse. Aucun des fils d’Adam ne pouvait prendre une telle disposition. Jéhovah fit donc en sorte que son serviteur, son Fils, vienne sur la terre et s’offre lui-même en “rançon correspondante pour tous”. Oui, “Christ également a été offert une seule fois pour porter les péchés de beaucoup”. En outre, le bon plaisir de Jéhovah était de susciter un serviteur fidèle et éprouvé qui serait pleinement qualifié pour réaliser tous les excellents objectifs du Royaume de Dieu. Cela incluait les tâches et les devoirs d’un roi et aussi d’un grand prêtre qui pourrait intervenir en faveur de l’homme déchu. Y a-t-il quelqu’un de mieux placé que celui qui ‘est devenu un sacrifice propitiatoire pour nos péchés et pour ceux du monde entier’ ? Pour qu’il fût “rendu parfait” afin d’occuper cette position lourde de responsabilités, il fallait qu’il soit éprouvé à l’extrême. “Il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes.” La perspective glorieuse et agréable qui était réservée à son serviteur Jésus nous aide à comprendre pourquoi Jéhovah ‘a pris plaisir à l’écraser’. Il n’était pas question de dire que la fin justifiait les moyens. Bien que douloureux, les moyens utilisés étaient appropriés, comme nous le verrons plus pleinement. — I Tim. 2:6 ; Héb. 9:28 ; I Jean 2:2 ; Héb. 5:8-10 ; Rom. 3:25, 26.
4. Comment le contexte confirme-t-il ce point de vue ?
4 Cependant, voyons tout de suite comment la lecture du contexte confirme les textes et les commentaires précédents, montrant aussi que le serviteur de Jéhovah allait être satisfait par l’issue finale. “À cause du tourment de son âme, il verra, il sera rassasié. Par le moyen de sa connaissance, le juste, mon serviteur, fera que beaucoup de personnes tiendront une position de juste ; et lui-même portera leurs fautes. (...) Lui-même s’est chargé du péché de beaucoup de personnes, et (...) il s’est mis à intervenir pour les transgresseurs.” — És. 53:11, 12, NW.
5. Quelles questions se posent quant à la façon dont Jésus considérait ses souffrances ?
5 Nous reconnaissons que Jéhovah inspira le texte prophétique parlant du plaisir qu’il prit à déterminer la course et les souffrances de son serviteur ; mais on peut se demander comment le serviteur lui-même considérait cela. Les souffrances étaient-elles inévitables pour lui ? Jésus, le serviteur de Dieu, savait-il dès le début de son ministère quel genre de souffrances l’attendaient ? Connaissait-il à l’avance l’épreuve terrible par laquelle il achèverait sa course terrestre ? Si oui, a-t-il exprimé ses sentiments profonds, son attitude mentale à ce sujet ?
6. Qu’apprenons-nous en examinant la vie de Jésus ?
6 Avant de considérer ce que Jésus déclara lui-même à ce propos, nous savons déjà que, comme à Timothée, on lui avait enseigné dès sa tendre enfance les Saintes Écritures et qu’en plus il les avait retenues avec une mémoire parfaite. On lui rapporta ce que l’ange Gabriel avait déclaré à sa mère au moment de sa conception ainsi que les paroles inspirées de Siméon qui avait annoncé que Marie serait transpercée par une longue épée à cause de son fils. Les paroles que Jésus prononça à l’âge de douze ans indiquent que son esprit et son cœur étaient dirigés vers son véritable Père et sur la maison de celui-ci (II Tim. 3:15 ; Luc 1:30-35 ; 2:34, 35, 49). Lorsqu’il s’est présenté à Jean pour être baptisé, et peut-être même longtemps avant, il était conscient d’être venu sur la terre pour fournir l’offrande de culpabilité nécessaire, accomplissant ainsi l’image typique des sacrifices d’animaux prévus sous la Loi. Comme annoncé, il allait dire : “Ta loi est au-dedans de mes parties internes.” (Ps. 40:6-8, NW ; voir aussi Hébreux 10:5-9). Il allait comprendre le sens des paroles de Jean-Baptiste qui le présenta en ces termes : “Voyez l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.” Dès le début de son ministère, lorsqu’il purifia pour la première fois la maison de son Père, il annonça sa mort violente ainsi que sa résurrection. Vers la fin de son ministère, il répondit très clairement aux questions précédentes, et ses paroles méritent notre attention. — Jean 1:29 ; 2:18-22.
L’attitude mentale de Jésus
7. Comment Jésus a-t-il répondu à la requête de certains Grecs qui voulaient le voir, et pourquoi ?
7 Avec ces renseignements présents à l’esprit, nous pouvons comprendre la signification profonde des paroles que Jésus adressa à André et à Philippe. Ce fut peu après l’entrée de Jésus à Jérusalem à la manière des rois, ce qui attira l’attention des Pharisiens et leur causa aussi une grande contrariété ; il y avait là quelques Grecs qui étaient venus pour la fête de la Pâque et qui demandèrent à voir Jésus (Jean 12:20-22). Mais celui-ci savait qu’à l’occasion de cette Pâque, quelques jours plus tard, il allait devoir affronter et endurer toutes les terribles souffrances qui avaient été annoncées à son sujet et qui se termineraient par sa mort atroce sur le poteau de torture. Ce n’était donc pas le moment de rechercher la popularité ni de satisfaire quelque intérêt passager. En quelques mots, Jésus révéla plutôt à André et à Philippe ce qui l’attendait exactement, comment il considérait cela et quels étaient ses sentiments ; il mentionna aussi quelques principes fondamentaux qui affectent chacun de nous. Il leur dit :
8. Quelle explication Jésus a-t-il donnée à André et à Philippe ?
8 “‘L’heure est venue pour que le Fils de l’homme soit glorifié. En toute vérité je vous le dis : à moins que le grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il reste un seul grain ; mais s’il meurt, alors il porte beaucoup de fruit. Celui qui est épris de son âme la détruit, mais celui qui hait son âme en ce monde la sauvegardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon ministre. Si quelqu’un veut me servir, le Père l’honorera. Maintenant mon âme est troublée, et que dois-je dire ? Père, sauve-moi de cette heure. Cependant c’est pour cela que je suis venu à cette heure. Père, glorifie ton nom.’ Une voix vint donc du ciel : ‘Et je l’ai glorifié et je le glorifierai de nouveau.’” — Jean 12:23-28.
9. Comment Jésus a-t-il montré qu’il était en parfait accord avec le dessein divin le concernant ?
9 Il ne fait aucun doute que Jésus était parfaitement conscient de ce qui l’attendait. Cela lui donnait un avant-goût des paroles prophétiques très claires rapportées au Psaume 116:3 (NW) en ces termes : “Les cordes de la mort m’environnaient, et elles m’avaient trouvé, les choses angoissantes du Schéol. Je trouvais la détresse et le chagrin.” Si seulement cela pouvait être évité ! Mais non, comme il le déclara : “C’est pour cela que je suis venu à cette heure.” Il était en parfait accord avec cette disposition, avec chacune de ses parties. C’est ce que montrent clairement ses premières et ses dernières paroles ; il mentionne d’abord sa propre glorification pour finalement parler de celle du nom de son Père. Jésus a dû être fortifié et réconforté en entendant aussitôt après et d’une façon audible les paroles de son Père confirmant ce point, le plus important, en ces termes : “Je l’ai glorifié [mon nom] et je le glorifierai de nouveau.” Du début à la fin de son ministère, Jésus était décidé à suivre la voie qui lui avait été tracée. Au début, il surmonta la résistance de Jean-Baptiste qui ne voulait pas le baptiser ; puis, vers la fin, “il durcit son visage dans sa résolution d’aller à Jérusalem”. À cet égard, il eut de nouveau des preuves directes et merveilleuses de l’approbation de son Père. Il démontra que son attitude mentale était tout à fait conforme à ce qui avait été annoncé au Psaume 116 en ces termes : “Je m’acquitterai de mes vœux envers Jéhovah, oui, devant tout son peuple.” — Mat. 3:13-17 ; Luc 9:28-35, 51 ; Ps. 116:14, 18, NW.
10. Comment Jésus s’est-il appliqué sa comparaison du grain de blé ?
10 Remarquez ensuite, dans Jean 12:24, 25, l’excellent raisonnement et l’illustration appropriée montrant la nécessité d’une mort sacrificielle. Un grain de blé ne peut être fécond et produire d’autres graines à moins d’être mis en terre et de mourir. Cela s’applique particulièrement au cas de Jésus. S’il avait gardé égoïstement sa vie humaine, agissant ainsi contrairement à la volonté de son Père, il aurait échoué. De plus, il n’aurait pu que procurer des bienfaits éphémères aux hommes. En revanche, en se montrant disposé à offrir son âme, sa vie, “en ce monde”, comme le lui avait ordonné le grand Semeur, Jéhovah, non seulement il allait ‘la sauvegarder pour la vie éternelle’ dans le nouvel ordre promis par Dieu, mais il allait pouvoir devenir le “Père éternel” pour d’innombrables humains. Paul déclara : “Car c’est pour cela que Christ est mort et qu’il est revenu à la vie, afin qu’il soit Seigneur et des morts et des vivants.” — És. 9:5 9:6, NW ; Rom. 14:9.
11. À ce propos, comment savons-nous que Jésus ne pensait pas seulement à lui ?
11 En considérant ce que Jésus déclara ensuite dans Jean 12:26, à propos de ceux qui le serviraient, il est évident qu’il ne pensait pas uniquement à lui. Bien sûr, il savait qu’il allait connaître une mort sacrificielle sur un poteau de torture, sacrifice auquel était attachée une valeur unique. Mais il n’ignorait pas non plus que le bon plaisir de son Père était qu’il ait des disciples qui suivraient étroitement ses traces. Ceux-ci allaient être invités à adopter la même voie d’abnégation en prenant leur poteau de torture et en suivant Jésus continuellement. C’est ce qu’avaient confirmé les paroles de Jésus prononcées un peu plus tôt, juste avant sa transfiguration, et rapportées en termes pratiquement identiques par chacun des évangélistes : “Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et qu’il prenne son poteau de torture et me suive continuellement. Car quiconque veut sauver son âme la perdra ; mais quiconque perd son âme à cause de moi la trouvera.” — Mat. 16:24-27 ; Marc 8:34-38 ; Luc 9:23-26.
12. a) Comment Paul décrit-il l’attitude mentale de Jésus ? b) Quel résultat heureux pour Jésus Paul souligne-t-il ensuite ?
12 Remarquez comment Paul, en lançant un puissant appel aux disciples de Jésus, fait une excellente description de l’attitude mentale du Christ. Remarquez aussi comment il montre qu’en conséquence directe des souffrances du Christ, “en sa main [celle du Christ] réussira ce qui fait les délices de Jéhovah”. (És. 53:10, NW.) Paul écrivit : “Gardez cette attitude mentale qui était aussi en Christ Jésus qui, bien qu’existant en forme de Dieu, ne songea pas à une usurpation, à savoir qu’il fût égal à Dieu. Non, mais il se vida de lui-même et, prenant la forme d’un esclave, il devint selon la ressemblance des hommes. De plus, quand il se trouva en figure d’homme, il s’humilia lui-même et devint obéissant jusqu’à la mort, oui la mort sur un poteau de torture. C’est pour cette raison aussi que Dieu l’a élevé à une position supérieure et lui a donné avec bonté le nom qui est au-dessus de tout autre nom, pour qu’au nom de Jésus fléchisse tout genou de ceux qui sont dans les cieux, de ceux qui sont sur la terre et de ceux qui sont sous le sol, et que toute langue reconnaisse ouvertement que Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.” — Phil. 2:5-11.
13. Qu’a dû faire Jésus pour acquérir et garder une bonne attitude d’esprit ?
13 Comment pouvons-nous cultiver et garder l’attitude mentale que Jésus manifesta durant tout son ministère ? Comment Jésus lui-même a-t-il pu garder une telle attitude d’esprit et de cœur ? Sans aucun doute parce qu’il veillait à avoir le point de vue convenable sur tout ce qui affectait sa vie et son ministère. Il l’obtint en absorbant sérieusement la Parole de son Père, conformément à ce qui avait été annoncé à son sujet : “Ta loi est au-dedans de mes parties internes.” C’est ce qui lui permit de dire au début de son ministère qui allait lui susciter bien des épreuves : “J’ai pris plaisir, ô mon Dieu, à faire ta volonté.” — Ps. 40:8, NW.
14. a) En est-il de même pour nous ? b) Dans le cas d’Ève, comment le mauvais point de vue lui a-t-il été présenté, et à quelle mauvaise attitude cela a-t-il abouti ?
14 Il en est de même pour nous. Il est indispensable d’avoir un point de vue convenable pour développer et garder la bonne attitude mentale. Inversement, un mauvais point de vue même sincère nous amènera vraisemblablement à adopter une mauvaise attitude. Ce fut le cas d’Ève. Remarquez les premières paroles de Dieu, mettant en évidence sa générosité, quand il “donna cet ordre à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras”. Considérez maintenant les premières paroles de Satan, prononcées par l’intermédiaire du serpent, quand “il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?” Il disait exactement le contraire de Dieu. Par déduction, il apparaît que cette question constituait en réalité le premier mensonge ; elle formulait un point de vue erroné et créait le doute pour aboutir au premier mensonge énoncé directement : “Vous ne mourrez point.” (Gen. 2:16, 17 ; 3:1-5). En se laissant ‘entièrement tromper’, ce qui l’amena rapidement à adopter une mauvaise attitude, Ève “tomba dans la transgression”. Nous devons considérer cela comme un avertissement très net et nous tenir sur nos gardes, conformément à ce que Paul déclara : “J’ai peur que de façon ou d’autre, comme le serpent a séduit Ève par son astuce, votre esprit se corrompe et se détourne de la sincérité et de la chasteté qui sont dues au Christ.” — I Tim. 2:14 ; II Cor. 11:3.
Joyeux de participer aux souffrances du Christ
15. Comment le chapitre 53 du livre d’Ésaïe montre-t-il les deux points de vue opposés relatifs au serviteur de Dieu ?
15 Cet avertissement est particulièrement nécessaire en période de souffrances, généralement considérées comme quelque chose à éviter à tout prix. C’est le thème principal du chapitre 53 d’Ésaïe. Un Messie en butte aux souffrances ? Pas pour les Juifs, ni au premier siècle ni à notre époque. “Il était méprisé et était évité des hommes, homme fait pour les douleurs et pour être familier de la maladie. (...) Nous le regardions comme battu, frappé par Dieu, et affligé.” (És. 53:3, 4, NW). Les Juifs considérèrent le Messie selon un point de vue humain égoïste, ce qui les amena à le haïr et même à le mettre à mort. En revanche, nous sommes bénis si nous acceptons le point de vue de Jéhovah et apprenons pourquoi il prit plaisir dans les souffrances et le sacrifice volontaire de son Fils. Avec une profonde gratitude, nous pouvons dire : “Vraiment, c’était de nos maladies qu’il s’était chargé (...). Mais il était percé pour notre transgression ; il était écrasé pour nos fautes.” — És. 53:4-6, NW.
16. a) Pourquoi les membres de la congrégation chrétienne doivent-ils participer aux souffrances du Christ ? b) Pourquoi ne devons-nous pas renoncer lorsque nous sommes disciplinés ?
16 Toutefois, non seulement les membres de la congrégation chrétienne retirent des bienfaits des souffrances du Christ, mais ils sont invités à y participer. En fait, cela est indispensable. Paul donne cette explication : “Il convenait, (...) en amenant beaucoup de fils à la gloire, [qu’il] rendit parfait par les souffrances le Principal Agent de leur salut.” Il ajouta : “Il lui fallut donc être comme ses ‘frères’ à tous égards, afin de devenir un grand prêtre miséricordieux et fidèle (...) car, du fait qu’il a lui-même souffert quand il a été mis à l’épreuve, il est capable de venir en aide à ceux qui sont mis à l’épreuve.” (Héb. 2:10, 17, 18). Effectivement, il est approprié et nécessaire que tous ceux qui, en tant que rois et prêtres, seront avec le Principal Agent sur son trône céleste passent par les mêmes épreuves et soient rendus parfaits (Rév. 20:6). De telles épreuves sévères impliquent des pressions, la discipline, l’endurance et la purification, tout cela entraînant des souffrances. Paul déclara plus tard : “Courons avec endurance la course qui nous est proposée, regardant fixement Jésus, le Principal Agent de notre foi, qui la mène à la perfection.” Soulignant le bon point de vue, il ajoute : “‘Ne fais pas peu de cas de la discipline de Jéhovah, ni ne renonce lorsque tu es corrigé par lui ; car Jéhovah discipline celui qu’il aime ; en fait, il fouette quiconque il reçoit comme fils.’ (...) Certes, toute discipline ne paraît pas sur le moment être un sujet de joie, mais de tristesse ; cependant, par la suite, à ceux qui ont été formés par elle, elle rapporte un fruit de paix, à savoir la justice.” — Héb. 12:1-11.
17. Comment Jacques et Pierre confirment-ils cela ?
17 Le rédacteur biblique suivant, Jacques, confirme cela en disant : “Considérez cela comme une joie complète, mes frères, quand vous êtes en butte à diverses épreuves, sachant que cette qualité éprouvée de votre foi produit l’endurance. Mais que l’endurance complète son œuvre, afin que vous soyez complets et saints à tous égards, n’étant dépourvus en rien.” (Jacq. 1:2-4). Il ne s’agit pas de se ‘réjouir’ de l’épreuve elle-même mais de ce qui en découle quand on suit la bonne voie. Pierre, lui aussi, confirme cela dans sa première lettre ; après avoir donné cet avertissement : “Que nul d’entre vous n’ait à souffrir comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s’ingérant dans les affaires d’autrui”, il conclut : “Que ceux qui souffrent en harmonie avec la volonté de Dieu ne cessent de confier leurs âmes à un Créateur fidèle, pendant qu’ils font le bien.” — I Pierre 1:6, 7 ; 4:15, 19.
18. Dans quel sens Paul a-t-il comblé ce qui manquait des tribulations du Christ ?
18 Il est évident que Dieu savait d’avance et avait prédéterminé dans quelle mesure le Christ et les membres de sa congrégation devaient souffrir et être mis à l’épreuve. L’un d’eux, Paul, était disposé à souffrir sa part, car il déclara : “Maintenant je me réjouis dans mes souffrances pour vous, et moi, de mon côté, je comble ce qui manque des tribulations du Christ dans ma chair, pour son corps, qui est la congrégation.” Son propre récit démontre à quel point il dut faire preuve d’endurance (Col. 1:24 ; II Cor. 11:23-27). Il ne fut pas non plus pris à l’improviste comme l’indique ce que le Seigneur déclara à Ananias : “Je lui montrerai [à Paul] clairement combien de choses il doit souffrir pour mon nom.” — Actes 9:16.
19. Les membres de la “grande foule” des “autres brebis” participent-ils aujourd’hui aux souffrances, et dans quelle intention ?
19 Bien que les textes qui précèdent s’appliquent en premier lieu à la congrégation chrétienne, les principes qu’ils renferment concernent aussi la “grande foule” actuelle des “autres brebis”. La plus grande partie de leurs souffrances résultent de l’opposition du monde de Satan. Tandis que sa fin approche, son opposition augmente. Jésus déclara à ses disciples : “Vous serez des objets de haine pour toutes les nations à cause de mon nom.” Il ajouta : “Mais celui qui aura enduré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.” Ensuite, il donna la comparaison des “brebis” et des “boucs”, montrant que les “brebis” sont les personnes qui s’associent ouvertement, pour les servir, aux “frères” du Christ qui endurent la faim, la maladie et l’emprisonnement. — Mat. 24:9-13 ; 25:35-40.
20. Comment le chrétien doit-il considérer les souffrances qui résultent de la maladie ou d’autres difficultés ?
20 Dans cette vision biblique des souffrances, pouvons-nous inclure toutes les peines, les douleurs dues à la maladie et aux deuils, ainsi que toutes les autres choses communes aux hommes ? Oui, si nous considérons cela comme autant d’occasions de cultiver une endurance, une foi et une intégrité plus grandes. La règle biblique du chrétien est de ‘faire toutes choses pour la gloire de Dieu’, qu’il s’agisse du manger, du boire ou de tout ce qu’implique la vie (I Cor. 10:31). Sur cette base, toutes ces souffrances offrent la possibilité de prendre position pour Dieu à propos de la grande question soulevée par Satan. — Job 1:8-11 ; 2:3-5.
21. Comment pouvons-nous prendre plaisir aux souffrances sur le plan collectif ou individuel ?
21 Nous pouvons donc apprendre comment prendre plaisir dans les souffrances, que ce soit sur le plan collectif ou individuel. Collectivement, nous nous réjouissons de vivre au jour où Jéhovah, par l’intermédiaire de son “messager de l’alliance”, est devenu “comme le feu du fondeur, comme la potasse des foulons” pour le reste oint et a réalisé la promesse selon laquelle “Jéhovah aura des hommes qui lui présenteront des offrandes selon la justice”. Sur le plan individuel, vous pouvez à l’exemple de Job apprendre et même vous rendre compte ‘en souffrant le mal et en prenant patience’ que “Jéhovah est très tendre dans l’affection et miséricordieux”. — Mal. 3:1-4, AC ; Jacq. 5:10, 11.