Pacifisme et objection de conscience — Y a-t-il une différence ?
1. Comment montrons-nous que nous avons le courage d’obéir à notre conscience ? Pourquoi le faisons-nous, à l’exemple de qui ?
LE fait d’avoir une bonne conscience envers Dieu ne fait pas de quelqu’un un timoré ou un poltron. Les témoins de Jéhovah font preuve de courage en obéissant à leur conscience en cette période de guerres. C’est uniquement par motifs de conscience qu’ils se sont opposés personnellement et légalement devant les conseils de révision, à participer aux conflits armés et aux programmes de défense des nations du monde. Ce faisant, leur conscience n’est pas faussée, mais instruite dans ce qui est juste, car elle puise ses principes dans les Écritures, la Parole de Dieu. Ils disent avec l’apôtre Paul : “ Je m’efforce continuellement d’avoir conscience de ne commettre aucune offense contre Dieu et contre les hommes. ” (Actes 24:16, NW) Aussi, leur conscience est nette, sans égard au fait que les esprits militaristes de ce monde peuvent les critiquer.
2. En quel sermon certains personnages officiels déclarent-ils croire ? Que contient-il ?
2 Alors, si ce ne sont pas des pacifistes, quelles raisons scripturales ont-ils données pour justifier leur refus de prendre une part quelconque dans la guerre internationale ? Le président Truman, des États-Unis, a affirmé à plusieurs reprises qu’il croyait en le “ sermon sur la montagne ” et qu’il voulait que le monde sache que les Américains croient au sermon sur la montagne. Les témoins de Jéhovah supposent que le président américain et ses collègues comprennent dans cette affirmation le sermon tout entier. Pourquoi ? Parce que ce dernier ne comprend pas seulement ce que l’on appelle la “ règle par excellence ”, mais aussi les paroles suivantes de Jésus : “ Vous avez entendu qu’il a été dit : œil pour œil et dent pour dent. Cependant, je vous dis : Ne résiste pas à celui qui est méchant ; mais quiconque te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. Et si une personne veut aller en justice avec toi et prendre possession de ton vêtement de dessous, laisse-lui aussi ton vêtement de dessus ; et si quelqu’un, usant de l’autorité, t’enrôle de force pour faire un mille, va faire deux milles avec lui. Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut t’emprunter sans intérêt. Vous avez entendu qu’il a été dit : Tu dois aimer ton prochain et haïr ton ennemi. Cependant, je vous dis : Continuez à aimer vos ennemis et à prier pour ceux qui vous persécutent ; afin que vous puissiez prouver que vous êtes des fils de votre Père qui est dans les cieux, puisqu’il fait lever son soleil sur les hommes méchants et sur les bons et qu’il fait pleuvoir sur les hommes justes et sur les injustes. ” — Mat. 5:1, 2, 38-45, NW.
3. Jésus enseignait-il là le pacifisme ? Comment la loi de représailles, dont il fit mention, devait-elle être exécutée ?
3 Par cette déclaration Jésus enseignait-il le pacifisme ? Non, mais il révéla par là que ses disciples ne devaient pas être enclins à faire du mal à une autre personne, même s’ils sont provoqués lorsque cela intéresse simplement des affaires personnelles. Ils ne devaient pas se conformer à la loi du talion ou de représailles, transmise par Moïse, en Exode 21:23-25 et Lévitique 24:19, 20. Mais même dans le cas où un œil devait être donné pour un œil, une dent pour une dent, une vie pour une vie, cette équivalence ne devait pas être exercée personnellement par l’offensé. Les règlements de comptes devaient être soumis aux autorités légales, plutôt que de laisser l’offensé faire justice lui-même. C’était la loi donnée par l’intermédiaire de Moïse. Mais Jésus-Christ est le Prophète, plus grand que Moïse, que Jéhovah avait promis de susciter, et ainsi, la loi de Jésus est supérieure et remplace la loi mosaïque. (Deut. 18:15-19 ; Actes 3:20-23) C’est pourquoi, si nous sommes ses fidèles disciples, nous devons observer ce qu’il a dit dans le sermon sur la montagne.
4. Comment Jésus, devant la cour, ne résista-t-il pas au méchant ? Comment Paul ne le fit-il pas ?
4 Un véritable observateur du sermon sur la montagne ne résistera pas à une personne méchante, en se servant de la loi de représailles pour lui rendre la pareille, mal pour mal, lorsqu’il s’agit simplement d’une affaire personnelle, et où l’accomplissement de sa mission de servir Dieu n’est pas directement en cause. Le Seigneur Jésus fut frappé sur la joue devant la Cour suprême juive, mais il ne présenta pas l’autre joue, si ce n’est au sens figuré. Il se contenta de dire simplement à l’huissier qui lui frappa le visage : “ Si j’ai mal parlé, porte témoignage au sujet du mal ; mais si j’ai parlé de façon juste, pourquoi me frappes-tu ? ” (Jean 18:19-23, NW) Plus tard, devant la même cour, Paul fut frappé sur la bouche pour avoir dit : “ Je me suis conduit devant Dieu avec une conscience parfaitement nette, jusqu’à ce jour. ” Pour cette atteinte à la loi, Paul dit au grand-prêtre qui présidait : “ Dieu va te frapper, muraille blanchie. Sièges-tu pour me juger selon la Loi et, à la fois en transgressant la Loi, ordonnes-tu que je sois frappé ? ” Par une argumentation habile, Paul divisa la cour contre elle-même, de telle sorte qu’il ne fut pas soumis à son jugement mais fut traduit devant une cour romaine. — Actes 23:1-11, NW.
5. Comment, alors, accomplissons-nous ce qui a été cité du sermon de Jésus ?
5 Ainsi, les chrétiens ne doivent pas exécuter eux-mêmes la loi, et ne doivent pas rendre le mal aux autres. Ne prêtez plutôt aucune attention au tort personnel mais montrez l’attitude mentale de Christ et persévérez dans son service. Faites en sorte que le méchant offenseur se souvienne de votre retenue plutôt que d’un tort qu’il aurait subi de votre part en retour, tort qui prouverait que vous êtes aussi violent que lui. Si le jugement final d’une cour de dernière instance vous est défavorable et qu’il accorde davantage de vos biens personnels que n’en désirait de vous la personne qui vous a traduite devant la loi, laissez-lui prendre, pour ainsi dire, votre vêtement de dessus, ainsi que votre vêtement de dessous. Cela est un cas personnel qui ne vous oblige pas à agir à l’encontre de la loi de Dieu. Et ainsi vous pouvez montrer que vous ne mettez pas vos désirs dans des choses matérielles périssables, mais que vous avez la force d’accepter les torts d’ordre personnel à l’exemple de votre Conducteur, Jésus. Si un fonctionnaire pacifique du gouvernement, dans l’exercice de ses fonctions, vient vous demander de rendre un service que tout autre citoyen est à même d’être appelé à rendre, tel que l’accompagner comme guide pendant un mille, alors, soyez généreux. Faites avec lui deux milles, si cela peut contribuer au bien public par son service envers le gouvernement. Tandis que vous l’accompagnez, montrez-lui ce qu’est, en parole et en action, un témoin de Jéhovah. Montrez un respect convenable envers un gouvernement ordonné, même s’il est humain. Soutenez les procédés légaux du pays et les lois qui ne sont pas contre la justice et la loi de Dieu. Montrez par des actions pleines d’amour et par la prière que vous désirez aider même vos ennemis et vos persécuteurs à trouver la voie du salut. Ne faites pas en sorte que leurs actions injustes provoquent la haine, qui ne recherche, pour vos ennemis personnels, que dommage et destruction.
6, 7. À l’appui de quoi le texte d’Exode 22:2, 3 a-t-il été cité ? Comment s’applique-t-il ?
6 Le texte d’Exode 22:2, 3 a été cité pour tenter de prouver qu’il pouvait y avoir des cas où les témoins de Jéhovah pourraient montrer qu’ils ne sont pas des pacifistes en tuant quelqu’un. Selon la Version Segond, ces versets disent : “ Si le voleur est surpris dérobant avec effraction, et qu’il soit frappé et meure, on ne sera point coupable de meurtre envers lui ; mais si le soleil est levé, on sera coupable de meurtre envers lui. ” Mais la traduction de Moffatt (avec laquelle Une Traduction Américaine [angl.] s’accorde) dit de façon encore plus claire : “ Si un voleur est surpris en flagrant délit d’effraction dans une maison, et qu’il soit frappé et qu’il en meure, le maître de la maison n’est pas coupable, mais si cela a eu lieu après l’aurore, le maître de la maison est coupable. ”
7 Dans l’obscurité de la nuit, le cambrioleur, s’il s’échappait, ne pouvait être identifié, aussi pouvait-il être frappé afin d’être arrêté. Si le coup était fatal et que l’effracteur en soit mort, la personne protégeant sa propriété n’était pas coupable. Mais s’il s’introduisait par effraction pendant le jour et qu’il ait reçu un coup mortel, celui qui l’avait frappé était coupable du meurtre du voleur. Cela s’étant passé pendant le jour, il avait eu la possibilité d’identifier le voleur, de le traduire devant la loi, de le faire arrêter, de l’obliger à restituer et de lui faire payer également une amende. Mais en tuant le voleur, le gardien de la propriété allait trop loin, car tous les biens qu’un voleur pouvait dérober en y pénétrant pendant le jour ne valaient pas le prix de sa vie. En demandant que réparation soit faite pour ce qu’il avait volé, la loi ne pouvait pas exiger la vie du voleur. “ Que donnera un homme en échange de son âme ou de sa vie ? ” (Mat. 16:26, NW, note margin.) Si le voleur diurne ou les agresseurs s’étaient échappés et que la loi n’ait pas eu la possibilité ou ne réussisse pas à les amener devant la justice, alors, bien qu’ayant souffert la perte de biens matériels, nous n’aurions pas amené sur nous la culpabilité du sang. C’est pourquoi il est bien de respecter la loi.
8. Cependant, qu’en est-il de leur protection et de leur défense des divers intérêts du Royaume ?
8 Ce qui est dit ci-dessus à propos de la présentation de l’autre joue et de la soumission aux fonctionnaires quand il s’agit d’affaires personnelles ou privées ne signifie pas que les témoins de Jéhovah ne doivent pas défendre contre toute attaque les intérêts du Royaume : leur prédication, leurs réunions, leurs propres personnes, leurs frères, leurs sœurs et leurs biens. Ils les défendent lorsque ceux-ci sont attaqués et lorsqu’ils se voient contraints de protéger de tels intérêts, et cela est scriptural. Ils ne s’arment pas, ou ne portent pas d’armes charnelles dans l’attente ou la préparation d’émeutes ou pour répondre à des menaces. Ils essaient de parer les coups et les attaques, simplement pour leur défense. Ils ne frappent pas par représailles. Ils ne frappent pas dans l’offensive, mais ils le font uniquement dans la défensive. Ils n’utilisent pas les armes de guerre pour se défendre ou pour défendre les intérêts du Royaume. (II Cor. 10:4) Bien qu’ils ne battent pas en retraite quand ils sont attaqués chez eux ou dans leurs lieux de réunion, ils se retireront d’une propriété publique ou privée et “ secoueront la poussière de leurs pieds ” de façon à “ ne pas donner les choses saintes aux chiens ” et “ à ne pas jeter leurs perles devant les pourceaux ”. (Mat. 10:14 ; 7:6) Ainsi, ils se retirent quand ils peuvent le faire pour éviter un combat ou des troubles. Ils ont le droit de faire appel à des officiers de la loi pour leur venir en aide dans leur défense contre les attaques ou les violences de la foule, et ils exercent ce droit.
COMMENT CEUX QUI ONT PRONONCÉ DES VŒUX RENDENT CE QUI EST DÛ
9. De quelles dispositions légales visant le sursis les témoins d’Amérique se réclament-ils à juste titre ?
9 On a dit aux conseils, aux agences et aux fonctionnaires gouvernementaux que l’obéissance aux instructions du sermon sur la montagne ne permet pas aux témoins de Jéhovah de rendre tout à César, obligeant de tels ministres de Dieu à accorder une obéissance aveugle à des commandants qui ne suivent pas la loi de Dieu. Mais les instructions du sermon précité ne sont qu’une partie des raisons impérieuses pour lesquelles les témoins se voient obligés d’élever des objections de conscience contre le fait de se soumettre au service militaire et pour lesquelles ils tirent avantage des dispositions prévoyant des exemptions. Aux États-Unis d’Amérique, la loi concernant le service militaire (le Selective Service Act de 1948) qui constitue la base des décisions prises par les conseils de révision et les fonctionnaires publics prévoit le sursis pour les objecteurs de conscience et également l’exemption de ceux qui sont liés par des vœux prononcés à Dieu. Le paragraphe 6 (j) prévoit le sursis pour “ toute personne ” dont “ l’enseignement et la croyance... en relation avec un Être Suprême, impliquant des devoirs supérieurs à ceux qui proviennent d’une quelconque relation humaine ”, empêchent une telle personne de se détourner des DEVOIRS SUPÉRIEURS qu’elle doit à l’Être Suprême.
10. Comment sont-ils liés par un vœu ? Quelles obligations doivent-ils remplir ?
10 Une personne ne peut devenir un témoin chrétien de Jéhovah si elle ne prononce un vœu par lequel elle se consacre pleinement à Dieu par Jésus-Christ et ainsi accepte des devoirs supérieurs. Elle reconnaît Dieu comme étant l’Être Suprême, la Source de vie et le Pourvoyeur du chemin qui conduit à la vie éternelle. (Ps. 3:9 3:8, NW ; 36:10 36:9, NW) Elle s’approche de Dieu par Jésus-Christ. Elle reconnaît Jésus comme le Fils de Dieu qui sacrifia sa vie humaine pour elle, fournissant ainsi un prix de rachat à son profit. Aucun État politique, aucun “ César ”, empereur ou dictateur, ne peut réaliser ces choses au profit du pécheur mortel. Ainsi, elle n’attribue pas sa dette de vie à un quelconque système politique mais elle attribue sa vie à Dieu et cherche à la lui rendre par Christ. Elle reconnaît que les paroles suivantes des Écritures s’appliquent à elle : “ Vous ne vous appartenez point à vous-mêmes. Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. ” “ Vous avez été rachetés à un grand prix ; ne devenez pas esclaves des hommes. ” (I Cor. 6:19, 20 ; 7:23) Ainsi, ils rendent à Dieu leur vie, leur obéissance absolue et leurs devoirs supérieurs comme lui appartenant. C’est au service de Dieu qu’ils abandonnent leur vie et non au service d’un homme quelconque.
11. Selon Matthieu 22:21, pourquoi Jésus ne s’enrôla-t-il pas dans l’armée de César ? Que faire quand ce qui appartient à Dieu est en désaccord avec ce que César exige ?
11 Mais Jésus dit aux Juifs qui étaient impliqués dans une alliance avec Dieu et liés par des vœux envers lui : “ Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. ” (Mat. 22:21) Alors, que devons-nous rendre à César ? Certainement pas notre vie, car nous ne l’avons jamais due à César et elle ne lui appartient pas. Car la vie que possède César lui-même, il la doit à Dieu et non à lui-même comme un dieu immortel. C’est pour cette raison que l’Histoire authentique nous montre que les chrétiens du premier siècle n’exposaient pas leur vie aux risques d’un conflit charnel en se joignant aux armées impériales de César, mais acceptaient la pénalité que leur imposait César pour leur refus d’être incorporés dans ses armées. En cela, ces premiers chrétiens prenaient Jésus comme exemple, Conducteur et Instructeur. Jésus vivait dans le domaine de César, car la Rome impériale avait conquis la Palestine par des actions militaires d’agression. Après avoir donné à ses disciples la loi “ Rendez... les choses de César à César ” (NW), Jésus ne s’enrôla pas dans ses armées. Il savait que Dieu et César ne sont pas amis. C’est pour cela que César mit le Fils de Dieu à mort par son gouverneur Pilate et qu’il persécuta ensuite violemment les disciples de Jésus. Le sermon de Jésus sur la montagne déclare que nous ne pouvons servir deux maîtres, surtout quand ces deux maîtres sont ennemis l’un de l’autre. Les témoins de Jéhovah ont “ pris des vœux solennels pour consacrer leur vie au service de Dieu ” et ils sont régis par une “ croyance... en relation avec un Être Suprême, impliquant des devoirs supérieurs à ceux qui proviennent d’une quelconque relation humaine ”, y compris toute relation terrestre avec César. Aussi, quand un conflit s’élève entre Dieu et César, ils s’attachent à ces devoirs supérieurs de la même façon que l’apôtre Pierre dit au tribunal de la Loi : “ Nous devons obéir à Dieu en tant que gouverneur plutôt qu’aux hommes... et nous sommes témoins. ” — Actes 5:29-32, NW.
12. Qu’est-ce qui n’était pas en cause ? Aussi comment s’applique le passage de Matthieu 22:21 ?
12 De plus, quand Jésus dit aux Juifs qui lui posaient des questions, “ Rendez les choses de César à César ”, le sujet en cause n’était pas la conscription militaire de César ou l’engagement volontaire dans ses armées. La réponse de Jésus ne s’appliquait donc pas à cela. Ce qu’ils lui demandèrent était ceci : “ Est-il légal ou non de payer le tribut à César ? ” et c’était pourquoi Jésus leur demanda de lui montrer la “ pièce de monnaie du tribut ” ; ils lui montrèrent un denier portant l’effigie et l’inscription de César. Ainsi Jésus déclara qu’il était légal selon la loi de Dieu donnée par Moïse de payer l’impôt à César, bien que César eût étendu son empire par la force et par les armes charnelles, et qu’il eût ravi la liberté et l’indépendance au peuple choisi de Jéhovah. Même l’homme qui soulevait des objections pour raisons de conscience concernant le service dans les armées d’agression et de répression de César devait lui payer des impôts en tant que conquérant. Même si César en utilisait une grande partie pour son programme militaire, l’utilisation de l’argent qu’il collectait par l’impôt n’engageait pas la responsabilité de l’objecteur de conscience. Du fait que César avait pris possession du contrôle du pays et du fait qu’il faisait fonctionner le gouvernement, tous les peuples soumis bénéficiaient de certains avantages matériels et pour cela, ils devaient payer à César l’impôt qui lui était dû. Par conséquent, l’objecteur de conscience qui est dans l’alliance avec Dieu pour être Son témoin, comme l’étaient les Juifs, n’est pas autorisé à provoquer une subversion quelconque ou à se faire le promoteur d’un pacifisme qui amènerait la désobéissance civile, “ à la Mahatma Gandhi ”.
13, 14. Outre le sermon de Jésus, pour quelle raison majeure ne se mêlent-ils pas aux controverses mondiales ? Comment conservent-ils la pureté de leur adoration ?
13 Parce qu’ils sont complètement consacrés à Dieu par les vœux qu’ils lui ont fait, par Christ, les témoins de Jéhovah, selon la Parole de Dieu, ne font nullement partie de ce monde qui est gouverné par les systèmes politiques. Pour cette importante raison biblique ils exposent, pour raisons de conscience, leurs objections aux fonctionnaires du gouvernement concernant le service dans une quelconque institution militaire ou dans un arrangement civil qui se substitue au service militaire. Jésus dit à Pilate, le représentant de César : “ Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes aides auraient combattu afin que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais, en fait, mon royaume n’est pas de cette source. ” Jésus dit alors à Pilate pourquoi il ne s’était jamais engagé dans une quelconque action militaire destinée à libérer les Juifs de la domination de César, disant : “ C’est dans ce but que je suis né et c’est dans ce but que je suis venu dans le monde, afin que je rende témoignage à la vérité. ” Il vint pour être témoin de Jéhovah, faire sortir des disciples de ce monde et en faire des témoins de Jéhovah comme lui-même. C’est ainsi qu’il dit à ses apôtres : “ Parce que vous ne faites pas partie du monde, mais que je vous ai choisis du monde, à cause de cela le monde vous hait. ” Et quand il pria Dieu en leur faveur, il dit : “ Ils ne font pas partie du monde tout comme je ne fais pas partie du monde. ” (Jean 18:36, 37 ; 15:19 ; 17:14, 16, NW) Au sujet des témoins de Jéhovah haïs et maltraités par le monde, Hébreux 11:38 (NW) dit : “ Le monde n’était pas digne d’eux. ” Aussi, parce qu’ils ne font pas partie de ce monde, il leur est défendu de se mêler et de prendre part à ses affaires et à ses controverses. Les Israélites spirituels sont aussi séparés des nations et de leurs armées que l’étaient les Israélites naturels.
14 Si leur forme d’adoration doit être “ pure et sans tache aux yeux de notre Dieu et Père ”, chacun doit s’efforcer de “ se garder soi-même sans tache du monde ”. (Jacq. 1:27, NW) Ils disent aux fonctionnaires qu’ils sont absolument neutres envers les rivalités politiques, les controverses internationales et les combats de ce monde. Ils ne jouent aucun rôle actif ou violent de l’un ou de l’autre côté, mais accomplissent leurs vœux envers Dieu et recommandent son royaume et sa voie de salut.
15. Pourquoi ne se battent-ils pas pour la conquête de territoires et ne résistent-ils pas aux changements politiques ?
15 De même que les prêtres et les Lévites d’Israël qui étaient spécialement consacrés au service de Jéhovah dans son temple, ils n’ont pas d’héritage en ce monde. Aussi ne combattent-ils pas pour conquérir des territoires. Et s’ils subissent la perte de biens par la persécution provenant de la part du gouvernement de leur pays ou par l’invasion de leur pays par des agresseurs armés, ils se confient en Dieu pour qu’il pourvoie à leurs besoins vitaux. Comme Paul écrivait en prison à ses compagnons de témoignage : “ Vous avez exprimé à la fois de la sympathie pour ceux qui se trouvent en prison et joyeusement accepté le pillage de vos biens, sachant que vous-mêmes avez une possession meilleure et durable. ” (Héb. 10:34, NW) Plutôt que d’être tué dans une tentative de protéger par la violence des biens matériels de ce monde, ils préfèrent vivre en une condition de dépouillement, de façon à pouvoir continuer à témoigner en faveur du royaume de Dieu et obéir aux commandements “ prêche la parole ” et “ insiste en toute occasion, favorable ou non ”. Sans égard aux changements politiques ou gouvernementaux qui peuvent se dérouler au-dessus de leurs têtes, ils sont, dans leur position de neutralité, contraints de s’y soumettre et de poursuivre l’œuvre de Dieu du mieux qu’ils le peuvent dans des conditions différentes. Ils savent que le royaume de Dieu, pour lequel le sermon sur la montagne les enseigne à prier et qu’ils prêchent, prendra toute la terre sous sa domination après Armaguédon. — II Tim. 4:2.
EXEMPTION DES MINISTRES DE L’ÉVANGILE ET DES AMBASSADEURS
16. De quoi Dieu les exempte-t-il aujourd’hui ? Que devraient alors faire les fonctionnaires ?
16 Les prêtres et les Lévites consacrés étaient exemptés de la conscription pour le service militaire en Israël. (Nomb. 1:45-54 ; 2:32, 33) Puisque les témoins de Jéhovah sont consacrés à Dieu comme disciples de Jésus-Christ, ils doivent être exemptés de la même façon des devoirs militaires avec des armes charnelles. Dieu les exempte aujourd’hui, ne leur demandant pas de combattre comme le firent dans les temps anciens Josué, Gédéon, Samson, Jephthé, Barak et David. Jéhovah Dieu a fait de ces témoins chrétiens ses ministres de l’évangile du Royaume. Aux États-Unis d’Amérique, la loi concernant le service militaire (le Selective Service Act de 1948) exempte les ministres de l’évangile ordonnés et reconnus des obligations militaires. Mais les fonctionnaires qui sont chargés d’appliquer cette loi n’accordent l’exemption qu’à ceux qui sont ministres à temps complet, et non à tout le reste. Cependant, chaque témoin de Jéhovah a le ministère comme vocation et est un ministre de l’évangile, qu’il lui soit possible d’y consacrer tout son temps ou seulement une partie. Tous les témoins de Jéhovah, chacun d’entre eux, et non seulement ceux qui servent à temps complet, sont liés par un vœu de consécration qui implique “ des devoirs supérieurs à ceux qui proviennent d’une quelconque relation humaine ”. La Parole de Dieu nomme, de ce fait, chacun d’eux ministre de Dieu et prédicateur de l’évangile du Royaume ; et bien que les fonctionnaires de la loi du pays aient le droit légal de faire des différences et de limiter l’exemption du service militaire à quelques-uns seulement, en excluant les autres, ils n’ont aucun droit scriptural d’agir ainsi. Ce faisant, ils doivent prendre devant Dieu la responsabilité d’“ ourdir le mal au moyen de la loi ”.
17. Pourquoi, selon la prophétie de Jésus sur la consommation de ce système de choses, ne peuvent-ils pas abandonner leur neutralité ?
17 Étant ainsi ministres et prédicateurs, ils n’ont pas abandonné leur neutralité en tant qu’objecteurs de conscience et ils ne se sont pas détournés pour apporter leur soutien militaire à l’effort de l’une ou l’autre partie d’un conflit quelconque du monde. Jésus avait prédit leur neutralité et leur prédication en cette période d’activité militante. Quand il prophétisa : “ Nation s’élèvera contre nation et royaume contre royaume, ” il ne dit pas que ses véritables disciples devaient s’engager dans ce conflit armé. Au contraire, il prédit qu’ils seraient traités avec rigueur et “ haïs de toutes les nations ”, non pas seulement des nations ennemies, mais de toutes. Ensuite, donnant aux témoins de Jéhovah une mission pour cette époque, et prédisant en même temps le genre de travail qu’ils accompliraient, il dit : “ Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans la terre habitée tout entière, pour servir de témoignage à toutes les nations, et alors viendra la fin définitive. ” (Mat. 24:14, NW) Aussi, à présent, tout témoin ayant formulé un vœu à Jéhovah Dieu par Christ doit obéir à ce commandement prophétique et accomplir sa mission comme ministre ordonné de la bonne nouvelle du Royaume. Il n’y a pas d’exemption pour un ministre consacré. Ceux d’entre eux qui les conduisent doivent montrer l’exemple, et les autres doivent les imiter. (I Pi. 5:1-3) Ces ministres dirigeants ne s’engagent pas dans une guerre charnelle, mais prêchent. Les rangs des témoins de Jéhovah qui sont également des ministres de Dieu imitent leur fidèle exemple et prêchent paisiblement.
18, 19. Comment font-ils objection de conscience en tant qu’ambassadeurs de Dieu ?
18 À ces témoins chrétiens, l’apôtre Paul écrivit : “ Il nous a confié le message de la réconciliation. Nous sommes donc ambassadeurs remplaçant Christ comme si Dieu faisait des supplications par nous. Comme remplaçants de Christ, nous supplions : Soyez réconciliés avec Dieu. ” (II Cor. 5:19, 20, NW) En tant qu’“ ambassadeurs remplaçant Christ ”, les témoins de Jéhovah font objection, pour des motifs de conscience, en ce qui concerne le service dans les institutions militaires et autres institutions semblables des nations.
19 Les ambassadeurs sont exemptés du service militaire dans le pays où les envoie leur gouvernement, spécialement dans une nation hostile. Souvenez-vous que dans les temps bibliques, les ambassadeurs étaient envoyés, non pas à des nations amies, mais à des nations en guerre ou menaçant de faire la guerre. Les ambassadeurs de Dieu remplaçant Christ ne sont pas envoyés dans des nations amies mais dans des nations hostiles. Toutes les nations de ce monde de Satan sont hostiles à Dieu. Le message qui est donné à ces ambassadeurs pour qu’ils le portent est celui-ci : “ Soyez réconciliés avec Dieu. ” Cela montre que les nations ne sont pas amies. Comment, alors, ces ambassadeurs pourraient-ils servir de façon scripturale dans les forces militaires de telles nations ou consentir de façon scripturale à le faire quand la loi du pays l’exige d’eux ? Déserter les rangs de Ses ministres et abandonner ainsi la prédication serait combattre contre Dieu qui a envoyé ses ambassadeurs demander aux nations de se réconcilier avec Lui et de ne pas le combattre. Les témoins de Jéhovah sont les ambassadeurs de Dieu envoyés vers TOUTES les nations, pour leur porter à toutes le même message. Par conséquent, ils ne se sont enrôlés dans les forces combattantes d’aucune nation. Ils observent une neutralité rigoureuse envers de telles nations dans leurs combats mortels. Ils restent fidèles au gouvernement divin qui les envoie comme ambassadeurs, bien que cette neutralité et cette prédication du Royaume les fassent “ haïr de toutes les nations ”. Ils n’ont pas combattu pour les systèmes non réconciliés, systèmes que Dieu détruira à Armaguédon. De là leur objection de conscience !
20. Quels sont les termes qui, appliqués à eux dans leur conflit, montrent qu’ils ne sont pas des pacifistes ?
20 Au sujet de ces ambassadeurs, l’apôtre dit dans cette même lettre : “ Quoique nous marchions dans la chair, nous ne faisons pas la guerre selon ce que nous sommes dans la chair. Car les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais ont par Dieu la puissance de renverser des choses solidement retranchées. Car nous renversons les raisonnements et toute chose élevée qui va à l’encontre de la connaissance de Dieu et nous amenons toute pensée en captivité pour la rendre obéissante au Christ. ” (II Cor. 10:3-5, NW) Pour livrer cette guerre spirituelle, vous avez reçu l’ordre suivant : “ Revêtez-vous de l’armure complète venant de Dieu ”; et vous devez revêtir une telle armure spirituelle “ pour être capables de rester fermes contre les machinations du Diable ; car nous menons un combat, non pas contre le sang et la chair, mais contre les gouvernements [spirituels], contre les autorités, contre les gouverneurs du monde de ces ténèbres, contre les forces spirituelles méchantes dans les lieux célestes. ” Satan le Diable est le “ gouverneur de ce monde ” et le “ dieu de ce système de choses ” (Éph. 6:11-13 ; Jean 12:31 et II Cor. 4:4, NW) L’application même de ces termes militaires dans un sens spirituel aux ambassadeurs de Dieu prouve qu’ils ne sont pas des pacifistes.
21. Dans quelle guerre et dans quelle armée sont-ils ? Ainsi, pourquoi restent-ils neutres ?
21 Leur guerre n’est pas dirigée contre le sang et la chair. Leurs véritables ennemis ne peuvent être touchés par des armes charnelles et pour cela ils revêtent l’armure spirituelle de Dieu. Ils emploient leurs qualités de combattants et leur énergie dans la guerre spirituelle, afin de libérer les gens de l’esclavage des forces spirituelles méchantes qui dominent ce monde. Ils sont dans l’armée spirituelle de Dieu sous le commandement de Jésus-Christ. Pour eux, déserter et se joindre au monde dans ses conflits, ce serait être déloyal envers Dieu et envers Christ. Cela leur vaudrait d’être punis par la destruction, sans aucun espoir de vie dans le juste monde nouveau. Ils doivent garder leur accord avec Dieu et accomplir leurs vœux envers lui, car ceux qui sont “ déloyaux à leurs accords ” “ méritent la mort ”, de par la loi de Dieu. (Rom. 1:31, 32, NW) Aussi, les témoins de Jéhovah gardent leur neutralité envers les conflits du monde et obéissent à ces ordres stricts venant d’en haut : “ Comme un soldat convenable de Christ Jésus, prends ta part en supportant le mal. Nul homme qui sert comme soldat ne s’occupe des affaires commerciales de la vie, de façon à avoir l’approbation de celui qui l’a engagé comme soldat. ” (II Tim. 2:3, 4, NW) Par cette position de neutralité envers les conflits du monde et par une persévérance loyale dans la guerre spirituelle, ces soldats engagés par Christ obtiennent son approbation.
UNE FRATERNITÉ MONDIALE
22, 23. Parce qu’ils font partie de quel genre d’association ne peuvent-ils pas s’engager dans un combat international ? Sous quelles instructions se trouvent-ils ?
22 Puisque les ambassadeurs de Dieu sont envoyés dans toutes les nations avec l’unique message de réconciliation, tous ceux qui se réconcilient avec lui deviennent une association mondiale de frères. C’est de cette façon que les témoins de Jéhovah forment une assemblée internationale de frères chrétiens. La Parole de Dieu leur défend de se diviser sur des sujets d’intérêt égoïstes et de se combattre les uns les autres. Elle leur commande de rester unis et de conserver la paix parmi eux. Pour accentuer cela, la question suivante fut posée : “ Christ est-il divisé ? En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme ? ” (I Cor. 1:13 ; 3:3) C’est pour cette raison qu’ils n’ont pas abandonné leur neutralité envers ce monde et ne se sont pas joints aux armées de ce monde divisé sous l’influence de leur ennemi, Satan le Diable. Agir ainsi, c’eût été s’élever contre leurs frères spirituels, les enfants de Dieu, de la même façon que dans la guerre, les protestants s’élèvent contre les protestants, les catholiques contre les catholiques, les Juifs contre les Juifs. Il en serait résulté une guerre fratricide de laquelle ils auraient été tenus strictement responsables par leur Père céleste. Au lieu de prendre ou de chercher à prendre la vie de leurs frères, les fils de Dieu, ils sont exhortés à sacrifier leur vie pour leurs frères, à l’exemple de Jésus-Christ, et non pas comme Caïn qui assassina son frère Abel. C’est pourquoi l’apôtre Jean écrit :
23 “ Ne vous étonnez pas, frères, de ce que le monde vous hait. Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu’aucun meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui. Par cela, nous en sommes arrivés à connaître l’amour, parce que celui-ci livra son âme [ou vie] pour nous ; et nous sommes dans l’obligation de livrer nos âmes [ou vies] pour nos frères. ” — I Jean 3:11-16, NW, note margin.
24. Au lieu de briser les cœurs et de les blesser, que doivent-ils faire à présent ?
24 Jéhovah Dieu a répandu son esprit sur ses témoins afin qu’ils puissent “ porter de bonnes nouvelles aux malheureux ”, pour “ guérir ceux qui ont le cœur brisé ”, et non pour briser les cœurs dans un combat charnel. Maintenant que le fleuve de vérité salvatrice coule du trône du royaume établi de Dieu, ses témoins doivent être comme des arbres dont les feuilles servent “ pour la guérison des nations ” et servent de “ remèdes ”, plutôt que de blesser les nations. (És. 61:1 ; Luc 4:18 ; Apoc. 22:2 ; Éz. 47:12) Ceci est “ la voie la plus excellente ” de l’amour, l’amour de Dieu avec tout ce que peut avoir une personne et l’amour de son prochain comme de soi-même. — I Cor. 12:31 à 13:7, Sy.
25. Sous quel rapport les témoins de Jéhovah se sont-ils donc montrés conséquents ?
25 Tout ce qui précède n’est qu’une mise au point partielle de la position des témoins de Jéhovah, position qu’ils ont exposée aux conseils, aux fonctionnaires et aux tribunaux ayant la responsabilité devant la loi du pays de déterminer si l’on doit leur accorder les droits donnés aux objecteurs de conscience et aux ministres. Mais il en a été dit suffisamment pour prouver à de tels conseils, fonctionnaires et tous les autres que les témoins de Jéhovah sont conséquents dans leur réclamation. Ce ne sont pas des pacifistes, mais ce sont des ministres et des objecteurs de conscience pour des raisons scripturales. Les conseils ont pu voir qu’en adoptant cette position, les témoins de Jéhovah restent neutres envers ce monde, et qu’ils demeurent ministres de Dieu et prédicateurs ordonnés de la bonne nouvelle de son royaume gouverné par Christ, faisant objection de conscience pour des motifs scripturaux, en ce qui concerne leur participation à la guerre du monde sous quelque forme que ce soit. w 1/2/51