L’amour : la voie plus excellente
“ Et je vais vous montrer une voie encore plus excellente. ” — I Cor. 12:31, Ostervald.
1. Qui devons-nous aimer pour obtenir la vie éternelle, et pourquoi ?
JÉHOVAH agit dans toutes ses voies selon l’amour. Il s’est distingué par cet amour et c’est d’après le principe de l’amour qu’il dirige l’univers. C’est pour lui un excellent moyen de gouverner toutes ses créatures intelligentes. Par cette façon d’agir, il garde toutes ses créatures fidèles dans un attachement inébranlable. Il a établi le modèle d’amour et exige que toutes ses créatures intelligentes l’imitent. Seules celles qui agissent ainsi pourront obtenir la vie éternelle. Elles doivent l’aimer parce qu’il est digne de toute leur affection et de tout leur dévouement, et en agissant ainsi elles se conduiront comme le demande le grand amour qu’il a manifesté envers elles. Elles doivent aimer leur prochain exactement de la même façon que Dieu aime ses créatures. Ainsi elles sont semblables à Dieu. Le bien-aimé Fils de Dieu déclara que les deux grands commandements étaient ceux-ci : 1. “ Tu aimeras Jéhovah, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. ” 2. “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même. ” (Deut. 6:5 et Lév. 19:18, Crampon ; Mat. 22:37-40) Si nous voulons nous montrer dignes de la vie éternelle dans n’importe quelle partie de l’univers de Dieu, nous devons garder ces commandements et agir selon l’amour, cette voie excellente.
2, 3. Quelle est l’organisation qui a le plus bénéficié de l’amour de Dieu ? Pourquoi ?
2 Dans toute la création, il n’y a pas d’autre organisation que son assemblée ou Église qui ait ressenti et bénéficié davantage de cette affection de Dieu. Bien qu’elle vit le jour au premier siècle de notre ère, cette assemblée ou Église fut préfigurée il y a de nombreux siècles par l’assemblée de l’ancien peuple choisi de Jéhovah, la nation d’Israël. Dieu a aimé ce peuple parce qu’il a aimé ses ancêtres. Son prophète Moïse déclara à la nation : “ Et parce qu’il a aimé tes pères, et qu’il a choisi leur semence après eux, ... c’est parce que l’Éternel vous aime, et parce qu’il garde le serment qu’il a fait à vos pères, que l’Éternel vous a retirés à main forte, et qu’il t’a racheté de la maison de servitude. ” — Deut. 4:37, Darby et 7:8, Ostervald.
3 Seul un petit reste de cette nation favorisée se montra digne d’être transféré dans la nouvelle assemblée ou Église et d’en former le noyau. La volonté de Dieu était que cette nouvelle organisation qu’il choisit fût parfaite quant à son dévouement envers lui, quant à toutes les qualités à l’image de Dieu, et particulièrement celle de l’amour. En parlant de cette nouvelle organisation, nous ne voulons pas désigner celle qui est appelée “ chrétienté ”, car elle n’est pas son organisation, pas plus que le reste du monde dont elle est la partie dirigeante. Nous voulons désigner la véritable organisation messianique ou chrétienne, l’“ Église de Dieu ”, fondée au premier siècle. Il existe une grande différence entre la chrétienté et la véritable assemblée de Jéhovah Dieu. La chrétienté n’a jamais suivi la voie par excellence, mais elle a été égoïste, cruelle et mondaine. Bien qu’étant au milieu de la chrétienté, la véritable Église de Dieu n’en a pas fait partie, mais elle s’est sincèrement efforcée d’être à l’image de Dieu en suivant sa voie excellente. À cause de sa mondanité cruelle et égoïste, la chrétienté a manqué d’imiter Jéhovah Dieu et d’être une bénédiction pour l’humanité ; bientôt elle sera détruite à la bataille d’Armaguédon. Mais la véritable Église subsistera éternellement pour la louange de Jéhovah et pour la bénédiction de tous les hommes de bonne volonté.
4, 5. Comment Dieu prouva-t-il qu’il traitait avec une nouvelle organisation ?
4 Ce n’est pas chose facile que d’établir une nouvelle organisation et montrer que Dieu a reporté sur elle ses faveurs et ses bénédictions, alors que durant plus de dix-sept siècles il s’est exclusivement occupé d’une organisation ancienne. Aussi Dieu prouva que l’Église chrétienne nouvellement établie était désormais celle qu’il s’était choisie. Pour l’aider à traverser la période difficile de son enfance et à passer de l’ancien système de choses dans le nouveau, Jéhovah Dieu opéra une manifestation spéciale de son esprit ou force active en faveur de cette nouvelle organisation de son peuple dévoué, les disciples du Messie, Jésus-Christ.
5 Environ neuf siècles avant les derniers jours de l’ancienne organisation et le commencement de la nouvelle, Dieu avait inspiré Joël pour prophétiser cette opération spectaculaire de la force active de Dieu sur l’Église chrétienne, en disant : “ Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, dans ces jours-là, je répandrai mon esprit. Je ferai paraître des prodiges... Avant l’arrivée du jour de l’Éternel [Jéhovah], de ce jour grand et terrible. Alors quiconque invoquera le nom de l’Éternel [Jéhovah] sera sauvé. ” (Joël 2:28-32) Les faits historiques montrent que cette prophétie commença à s’accomplir sur le reste des disciples juifs de Jésus, le jour de la fête de la Pentecôte, en l’an 33 de notre ère. Sous le pouvoir de cet esprit répandu par Jéhovah Dieu, ces disciples juifs de Jésus commencèrent soudain et de façon miraculeuse à parler en langues étrangères. De plus, sous le pouvoir de cette énergie divine, l’apôtre Pierre et d’autres se levèrent et prophétisèrent ou expliquèrent nombre de prophéties relatives à Jéhovah Dieu et à Christ Jésus, au grand étonnement de la foule rassemblée. En outre, par cette même force active invisible, certains dons de la connaissance leur furent accordés sur-le-champ afin qu’ils en fassent bénéficier la foule. Toute cette manifestation de l’esprit de Dieu, manifestation qui avait été prédite, prouva que Dieu avait alors choisi cette assemblée de Jésus le Messie, et qu’en ce même jour les trois mille Juifs et prosélytes qui furent convaincus de ce fait passèrent de l’ancienne organisation rejetée dans la nouvelle assemblée chrétienne. — Actes 2:1-41.
UN MOYEN DE CROÎTRE GRÂCE AUX DONS
6. Qu’est-ce qui fut accordé à l’Église primitive au moyen de l’esprit ?
6 C’est ainsi que la nouvelle organisation fut établie et par de tels dons de l’esprit, miraculeux et convaincants, accordés à ses membres, elle s’avéra comme étant désormais choisie par Dieu. L’un de ses derniers membres fut l’apôtre Paul qui discuta plus que tout autre écrivain chrétien inspiré, de ces merveilleux dons de l’esprit. Au douzième chapitre de sa première lettre aux chrétiens de Corinthe, il écrit : “ Pour ce qui est des dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance. Or, il y a diversité de dons, mais un même esprit. Il y a aussi diversité de ministères, mais un même Seigneur ; il y a aussi diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère toutes choses en tous. Or, la manifestation de l’esprit est donnée à chacun pour l’utilité commune. Car la parole de sagesse est donnée à l’un par l’esprit ; la parole de science est donnée à l’autre par ce même esprit ; un autre reçoit la foi par ce même esprit ; un autre reçoit du même esprit le don de guérir ; un autre, les opérations des miracles ; un autre, la prophétie ; un autre, le discernement des esprits ; un autre, la diversité des langues ; et un autre, le don d’interpréter les langues. Mais un seul et même esprit opère toutes ces choses. ” (I Cor. 12:1, 4-11, Ostervald) L’ancienne organisation juive rejetée s’opposait mais, pas plus que les organisations païennes, elle ne pouvait mettre un terme à la manifestation de l’esprit de Jéhovah opérée sous forme de dons miraculeux accordés aux nouveaux croyants chrétiens. En dépit de la jalousie et de l’antagonisme des incroyants juifs et païens, le Dieu tout-puissant montra sur qui reposaient son pouvoir et son esprit. Ainsi, les dons de l’esprit continuèrent à être accordés et exercés par les disciples de son Fils pendant ces jours apostoliques.
7, 8. Quelles sont les questions qui se posent su sujet de l’absence actuelle de dons ? Comment y répondons-nous ?
7 Lorsqu’en qualité de témoins de Jéhovah nous considérons son organisation en ce vingtième siècle, nous devons admettre qu’elle ne possède pas et qu’elle n’exerce pas ces dons miraculeux de l’esprit qui marquèrent et identifièrent l’organisation de ses témoins du premier siècle. Des personnes ne comprenant pas pourquoi de tels dons n’existent pas de nos jours, pourraient demander : Le christianisme n’est-il pas le même aujourd’hui qu’en ce temps-là ? L’Église chrétienne de Jéhovah ne souffre-t-elle pas aujourd’hui de l’absence irrémédiable de ces dons spirituels convaincants pour agir et prêcher “ cet évangile du royaume ” ? En cette époque cruciale où le communisme athée et la mondanité des religions s’étendent partout, ne devrions-nous pas rendre un témoignage plus efficace pour son Royaume, en possédant ces dons miraculeux de l’esprit pour nous soutenir et convaincre ceux qui doutent ?
8 Nous répondons que le pur christianisme (et non l’“ églisianisme ”), est aujourd’hui le même que dans ses premiers jours. Le christianisme n’a souffert ni échec, ni paralysie, ni faiblesse pour avoir manqué de la force active de Dieu ou esprit qui opérerait de nos jours à l’aide de dons spirituels miraculeux. L’absence de tels dons ne nous surprend pas. Cela fut prédit par l’apôtre Paul au premier siècle, lorsqu’il dit : “ Or y a-t-il des prophéties ? elles auront leur fin. Y a-t-il des langues ? elles cesseront. Y a-t-il de la connaissance ? elle aura sa fin. ” (I Cor. 13:8, Darby) La cessation du don des langues, la disparition des dons de prophétie et de la connaissance, ne sont pas des signes de la défaveur de Dieu ni d’une impuissance ou faiblesse de son esprit. Il n’était pas dit que tous les chrétiens posséderaient ces dons miraculeux, et tous ne les eurent pas. Parlant de son temps, Paul demande : “ Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous ont-ils le don des miracles ? Tous ont-ils le don des guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ? ” (I Cor. 12:29, 30) L’apôtre pose toutes ces questions de telle façon que la réponse attendue soit non ! Par conséquent l’absence de quelques-uns ou même de la totalité de ces dons ne serait pas la preuve du mécontentement de Dieu, mais montrerait sa nouvelle façon d’agir. Nous ne contrôlons pas la dispensation de tels dons miraculeux, ni celle de dons particuliers, mais c’est Dieu qui le fait d’une manière théocratique. Depuis Jésus-Christ, il dote les membres de son Église comme il l’entend. Son esprit peut opérer aujourd’hui et opère en effet sans l’aide de ces dons spirituels et cela aussi puissamment que durant le premier siècle, quand il opérait par ces dons. En réalité, le fidèle reste de la véritable Église chrétienne accomplit aujourd’hui, par l’esprit de Jéhovah Dieu, un témoignage à son nom et à son Royaume plus puissant que jamais auparavant dans l’ère chrétienne.
9. Qu’est-ce qui fait que l’Église est la même aujourd’hui, sans préjudice réel ?
9 Puisque depuis longtemps les dons spirituels miraculeux sont passés comme n’étant pas nécessaires en ces jours avancés de la véritable Église, il serait inutile aujourd’hui à tout chrétien consacré d’en désirer un quelconque avec ardeur, comme par exemple le don des langues étrangères, la capacité de les traduire, le pouvoir de guérir, de prophétiser ou de prêcher sous inspiration, etc. Les temps pour de telles choses sont passés et les prières adressées à Jéhovah Dieu pour les obtenir resteraient sans réponse. Il y a dix-neuf siècles l’établissement et l’édification de l’assemblée chrétienne au moyen de ces dons de l’esprit imposants, accordés à ses membres, étaient bons et efficaces. Mais de nos jours, le reste de la véritable Église, sous l’égide de Dieu et de son esprit, suit une voie plus excellente que celle consistant à faire usage des dons spirituels. Il suit la voie de l’amour. Et c’est ce qui fait aujourd’hui de la véritable Église chrétienne, exactement ce qu’elle était au premier siècle, lorsqu’elle en était encore à la première phase de son développement et qu’elle avait besoin de la manifestation miraculeuse des dons de l’esprit. Aujourd’hui, la véritable Église de Dieu possède la même qualité essentielle de l’amour qu’elle avait dans les jours apostoliques. C’est par la voie de l’amour qu’elle est établie et qu’elle accomplit ses œuvres en obéissance à Dieu et en imitation de Jésus-Christ. C’est cette voie de première importance qu’elle s’est efforcée de suivre au cours de ces dix-neuf siècles. C’est là une voie plus excellente que celle d’opérer tout simplement par les dons de l’esprit. Par conséquent, en la suivant entièrement, en cette fin de l’ère chrétienne, l’Église n’a pas subi de perte réelle, d’entraves ou de dommages du fait de la suppression des dons. Elle est remplie de l’esprit dans la même mesure qu’auparavant. Sa foi et son espérance sont aussi fortes et aussi vives que toujours, si ce n’est pas plus, maintenant que nous avons atteint la fin du monde et que les prophéties sont en train de se réaliser complètement.
10. Qu’est-ce que la voie de l’amour comparativement aux dons spirituels et pourquoi ?
10 C’est ce à quoi se réfère l’apôtre lorsqu’il déclare qu’il y a diversité de dons spirituels et lorsqu’il demande si tous les chrétiens ont tous les dons et tous les mêmes. Étant donné qu’il y a diversité de dons, certains sont préférés à d’autres. Mais pour autant que de tels dons doivent être désirés, il existe cependant quelque chose de beaucoup plus important et de vital qui ne doit pas être perdu de vue. C’est à juste titre que les dons supérieurs devaient être désirés pendant le temps qu’ils étaient dispensés, mais il y a une chose bien plus excellente encore que les dons miraculeux et de là beaucoup plus enviable, que l’on doit s’efforcer de rechercher. Aussi l’apôtre attire-t-il notre attention sur cette chose en disant : “ Or, désirez avec ardeur les dons les meilleurs, et je vais vous montrer une voie encore plus excellente. ” (I Cor. 12:31, Ostervald) En qualité de chrétiens, nous pouvons suivre aujourd’hui l’encouragement de l’apôtre et y aspirer avec tout autant d’ardeur et de confiance que le firent nos frères dans les jours de l’apôtre. Quoique nous manquions de dons miraculeux, nous pouvons nous engager aussi complètement et aussi fidèlement dans cette voie plus excellente, comme ils le firent dans les temps apostoliques, et nous montrer ainsi dignes du salut éternel. Cette voie est celle de Dieu, celle de l’amour.
PAS D’AVANTAGE PERSONNEL SANS AMOUR
11, 12. Comment quelqu’un pouvait-il s’exprimer en langues, et cependant être rien ? Pourquoi ?
11 Pour montrer la supériorité de cette façon d’agir, l’apôtre illustre combien elle est essentielle. Supposons que quelqu’un reçoive miraculeusement tout ou partie des dons de l’esprit de Dieu. Si cette personne omettait de cultiver cette qualité vitale qu’est l’amour, elle n’arriverait à rien. Parlant toujours des dons de l’esprit, l’apôtre commence le treizième chapitre de son épître en disant : “ Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas l’amour, je suis un airain sonnant ou une cymbale retentissante. Et quand j’aurais un don de prophétie, et que je saurais tous les mystères et tout ce qu’on peut connaître, et que j’aurais toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. ” (I Cor. 13:1, 2, Lausanne) Si quelqu’un était qualifié pour écrire ainsi, c’était bien l’apôtre Paul, car il possédait tous les dons énumérés ci-dessus, et dans une mesure plus abondante que les autres. Par l’expression “ langues des hommes ”, il n’entendait pas l’art oratoire et l’éloquence grâce auxquels on peut charmer un auditoire ou l’influencer dans ses opinions et actions, car ce n’est pas ce que l’apôtre a prétendu posséder. Quelques-uns des Corinthiens à qui Paul avait écrit, disaient de lui : “ Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes ; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable. ” Paul admettait cela lorsqu’il disait : “ Si je suis un ignorant sous le rapport du langage, je ne le suis point sous celui de la connaissance. ” (II Cor. 10:10 et 11:6) Par “ langues des hommes ” l’apôtre entendait les dons accordés miraculeusement et consistant à s’exprimer dans les langues étrangères des hommes. C’est par le pouvoir de l’esprit de Dieu ou force invisible qu’il pouvait parler en de telles “ langues des hommes ”. Au chapitre suivant il s’écrie : “ Je rends grâces à mon Dieu de ce que je parle plus de langues que vous tous. ” — I Cor. 14:18, Ostervald.
12 Que serait-il advenu si Paul parlant par l’esprit dans ces différentes langues n’avait eu aussi le don de les interpréter, ou s’il n’y avait eu personne dans son auditoire qui l’aurait fait pour lui ? Sur son auditoire cela n’aurait pas produit plus d’effet que s’il avait écouté parler un barbare païen. “ Car celui qui parle une langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu ; car personne n’entend, et il prononce des mystères par l’esprit. Celui qui parle une langue s’édifie lui-même, ... C’est pourquoi, que celui qui parle une langue, prie afin d’interpréter. Car, si je prie dans une langue, mon esprit prie, mais mon intelligence est sans fruit. ” Si Paul avait persisté alors à ne parler qu’en langues, sans en donner aucune interprétation, cela aurait certainement été de sa part un manque d’amour. Ceux qui l’écoutaient n’en auraient tiré aucun profit et n’y auraient vu qu’une manifestation de l’esprit opérant sur l’apôtre. Paul ne se serait alors efforcé que de faire voir ses dons. Cette voie ne l’aurait pas édifié dans l’amour et ainsi, il n’en aurait pas retiré des avantages durables. Parce qu’il aimait ceux qui cherchaient l’édification spirituelle et le salut, Paul ajouta cette résolution : “ Je rends grâces à mon Dieu de ce que je parle des langues plus que vous tous ; mais, dans une assemblée, j’aime mieux prononcer cinq paroles au moyen de mon intelligence, afin d’instruire aussi les autres, que dix mille paroles dans une langue. ” — I Cor. 14:2, 4, 13, 14, 18, 19, Lausanne.
13, 14. Quel est le don qui se place en tête, celui de prophétie ou des langues ? Pourquoi en est-il ainsi ?
13 C’est avec ce même motif d’amour et de sagesse qu’un prédicateur du Royaume de Dieu devrait essayer de parler un langage à la portée de tous, que tout le monde parle et comprend, plutôt que de s’exprimer dans une langue montrant une éducation supérieure, mais qui n’aboutirait en effet qu’à faire montre d’un grand savoir et serait pour les auditeurs semblable à une langue étrangère. C’est dans cet esprit que l’école biblique de Galaad de la Tour de Garde s’efforce de donner aux missionnaires à qui elle décerne un diplôme, une connaissance de base de la langue du pays dans lequel ils doivent être envoyés. Les anges ont un langage qui leur est propre, mais si Paul ou quelqu’un d’autre s’était exprimé dans ce langage céleste, cela aurait pu montrer un don supérieur ; cependant, quelles créatures terrestres auraient profité de ce qu’il aurait dit ? Pour autrui, il aurait tout aussi bien pu être un airain sonnant et une cymbale retentissante. Aux yeux de Dieu il n’aurait pas été plus que cela. Quand des anges de Dieu apparurent à des hommes et à des femmes, ils parlèrent des langues que ces créatures humaines comprenaient, et cela pour que le message divin leur parvienne et qu’ils en bénéficient.
14 Le don de prophétie était supérieur à celui des langues étrangères. “ Mais celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification, et l’exhortation, et la consolation. Celui qui parle en langue s’édifie lui-même ; mais celui qui prophétise édifie l’assemblée. Or je désire que tous vous parliez en langues, mais surtout que vous prophétisiez ; mais celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins qu’il n’interprète, afin que l’assemblée reçoive de l’édification. ... Ainsi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser, et n’empêchez pas de parler en langues. ” (I Cor. 14:3-5, 39, Darby) En raison de son pouvoir d’édifier les frères et sœurs dans le langage qu’ils comprenaient, le don de prophétie était celui qui devait être le plus recherché parmi tous les autres dons. En fait Paul classait ceux qui avaient un don de prophétie immédiatement après les apôtres, lorsqu’il dit : “ Et Dieu a mis dans l’Église d’abord des apôtres, ensuite des prophètes, en troisième lieu des docteurs. ” Il classe le don de langues diverses au huitième et dernier rang. Le don de prophétie était accordé indistinctement aux hommes et aux femmes. La prophétie de Joël 2:28, 29 avait prédit que l’esprit serait répandu sur les personnes des deux sexes, que les fils et les filles, les serviteurs et les servantes prophétiseraient. Et le récit montre bien que les femmes aussi bien que les hommes participèrent à ce don. Les quatre filles vierges de Philippe l’évangéliste prophétisèrent. Afin de régler la façon de prophétiser par des femmes de l’assemblée de Corinthe, Paul écrivit en disant qu’elles devraient être voilées lorsqu’elles le feraient, par respect pour les hommes consacrés qui représentent la Tête de l’Église, Jésus-Christ. Il dit : “ L’homme est le chef de la femme ; ... Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef. ” — I Cor. 11:3-5 ; Actes 21:8, 9.
15. Comment le don de prophétie pouvait-il être utilisé sans que celui qui s’en servait puisse en bénéficier ?
15 Paul était le plus en vue de ceux qui prophétisaient par le don de l’esprit. Cependant, il comprenait que lorsqu’il prophétisait ainsi, il devait le faire pour le bon motif, s’il voulait lui-même en bénéficier. Ceux qui écoutaient sa prédication inspirée pouvaient être édifiés dans la foi et dans la connaissance, mais si Paul n’avait pas eu l’amour comme motif le poussant à vouloir être et à accepter d’être un prophète de ce genre, sa prédication inspirée n’aurait pas eu de bons effets sur sa propre personne. Il aurait pu agir comme l’ancien prophète Balaam aux jours de Moïse, lorsque ce dernier conduisait les Israélites d’Égypte en Terre promise. Balaam désirait un gain matériel égoïste et se vendit à Balak roi de Moab, pour maudire les Israélites. Mais contrairement aux motifs méchants de Balaam, l’esprit irrésistible de Dieu lui fit prophétiser une bénédiction en faveur des Israélites. Le cœur de Balaam n’était pour rien dans cette prophétie de bénédiction. Peu de temps après, il fut tué comme un prophète aimant le salaire de l’iniquité et qui a essayé de détourner la bénédiction en prenant les Israélites bénis au piège de l’idolâtrie immorale. (Nomb. 22:1 à 25:3 ; 31:8 ; Apoc. 2:14 ; II Pi. 2:15, 16) Ainsi l’apôtre disait aux Corinthiens qu’il traitait durement son corps et qu’il le tenait assujetti afin de ne pas permettre à la chair égoïste de contrôler le motif de ses actions, “ de peur d’être moi-même rejeté (mis de côté, Rilliet), après avoir prêché aux autres ”. — I Cor. 9:15-18, 26, 27.
16, 17. Avec quel motif et comment devons-nous prêcher le Royaume ? Pourquoi ?
16 Le don de prophétie ou de prédication inspirée cessa après la mort des apôtres de l’Agneau Jésus-Christ ; mais aujourd’hui, par le pouvoir de l’esprit de Dieu, la prédication de l’évangile du Royaume pour le salut de l’humanité se poursuit comme jamais auparavant. La prédication dans des lieux publics et de maison en maison pour l’édification des autres continue, mais chaque homme et chaque femme proclamant le Royaume devrait se poser cette question : Quel est le motif qui me fait agir ainsi ?
17 Nous avons pu acquérir la faculté de parler ou de témoigner avec clarté de la vérité. Nous pouvons avoir l’argument le plus fin pour montrer que nous avons raison du point de vue scriptural. Nous pouvons être capables d’expliquer les vérités bibliques et de les rendre claires et compréhensibles aux autres. Nous pouvons même aider d’autres à venir à la vérité, les aider à reconnaître leur privilège de pouvoir se consacrer entièrement à Dieu et de le servir. Nous pouvons faire tout cela pour autrui. Cependant, si l’amour ne demeure pas en nous, quel bien cela peut-il nous faire ? Profitable à d’autres, nous devrions nous aussi bénéficier de notre façon d’agir. Non seulement nous sommes intéressés au salut des autres, mais aussi au nôtre. Nous aimons la vie et désirons l’avoir éternellement. Mais notre vie doit être une vie d’amour. Elle doit être l’expression de notre amitié envers ceux qui cherchent la vie. Ainsi notre prédication doit être chaleureuse, empreinte d’amour et faite avec le sentiment d’un réel intérêt au bien-être durable de ceux qui nous écoutent. La question n’est pas de présenter simplement et froidement les faits devant nos auditeurs et de leur dire : “ Voilà, c’est à prendre ou à laisser ! ” Nous devons donner quelque chose de plus. En prêchant, c’est avec tout notre cœur que nous devons parler à nos auditeurs, en leur faisant voir que nous sommes sincèrement intéressés à ce qu’ils obtiennent la vie éternelle par la connaissance et le service de Dieu et de Christ. En agissant ainsi l’amour sera le motif pour lequel nous prophétisons aujourd’hui et cela aidera non seulement les autres à obtenir la vie éternelle, mais nous sera également des plus profitable dans ce sens.
MYSTÈRES
18, 19. Comment Paul ne fit-il jamais un mauvais usage de la connaissance des mystères ?
18 Chacun devrait faire bon usage d’un don accordé par Dieu, et cela en aimant tout d’abord Dieu et ensuite son prochain. Autrement l’emploi d’un don, même celui de connaître tous les mystères sacrés, ne profite à celui qui s’en sert. Paul qui nous prévient à ce sujet était bien placé pour le dire. Il aurait pu s’exalter devant l’abondance de révélations qui lui furent faites par l’esprit de Dieu. Il ne voulait pas que ses frères le surestiment personnellement parce qu’il connaissait avec une telle clarté tant de mystères ou de vérités secrètes. C’est pourquoi il disait : “ Ainsi, qu’on nous regarde comme des serviteurs de Christ, et des dispensateurs des mystères de Dieu. Du reste, ce qu’on demande des dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle. ” — I Cor. 4:1, 2.
19 En instruisant ainsi ses frères et sœurs, Paul agissait par amour pour eux et pour Dieu dans l’usage qu’il faisait de la connaissance des vérités cachées. Avec cette connaissance il aurait pu inciter les frères et sœurs à le suivre et à former une secte, en le considérant comme prodigieusement sage et occupant une position privilégiée auprès de Dieu, grâce à laquelle une connaissance spéciale lui aurait été confiée au sein du cercle secret des experts. Mais cette façon d’agir eût été égoïste et la marque de l’exaltation de sa personne. Une telle conduite l’aurait amené à la ruine et lui aurait valu la désapprobation divine. Afin d’empêcher ses frères chrétiens d’adopter une attitude mauvaise et idolâtre à son égard, l’apôtre ainsi doué leur rappela que les mystères ne provenaient pas de sa propre sagesse et de son discernement, mais qu’ils lui avaient été tout simplement confiés par Christ. Ainsi, il était un simple et véritable serviteur de Christ, dans l’obligation de faire connaître ces mystères à ceux qui cherchaient la vérité. Aussi le mérite d’acquérir une telle connaissance ne revenait pas à Paul, simple serviteur, mais à Christ le Révélateur des saints secrets. Paul était dans l’obligation d’être fidèle à son maître, Christ Jésus, en faisant part de sa connaissance des mystères aux disciples de Christ. À cause de sa fidélité et de son intégrité dans cette œuvre, Paul ne devait pas être idolâtré, adoré et suivi comme le conducteur d’une secte. Il remplissait tout simplement son devoir envers Christ, et Christ devait être remercié, loué, honoré et suivi. Si Paul aimait Dieu et Christ ainsi que ses frères et sœurs, il emploierait ces mystères d’une façon désintéressée, non pour grandir aux yeux des hommes, mais pour magnifier Dieu qui révèle ses saints secrets par Christ. Une telle attitude lui serait profitable.
20. Comment Jésus employa-t-il une telle connaissance, et comment l’obtenons-nous maintenant ?
20 Jésus-Christ déclara à ses fidèles disciples : “ Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu ; mais pour les autres, cela leur est dit en paraboles, afin qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils ne comprennent point. ” (Luc 8:10) Jésus connaissait ces mystères du Royaume. Cependant, il n’employa pas cette connaissance d’une façon égoïste. Non, mais il révéla sa connaissance avec amour. Il aurait pu employer ces mystères égoïstement, pour former un corps constitué de nombreux disciples nominaux. En s’adressant à une grande multitude, loin d’agir de cette façon, il parla de ces mystères à l’aide de paraboles, de paroles cachées, et expliqua en privé à un très petit nombre d’élus seulement la connaissance des mystères que Dieu permettait de leur accorder. Aujourd’hui les disciples de Christ sont aidés dans la compréhension des saints secrets de la Parole de Dieu et de ses desseins, non par les dons inspirés de la connaissance, mais par la puissance lumineuse de son esprit. Ainsi, ces paroles demeurent toujours vraies : “ Mais, comme il est écrit : Ce que l’œil n’a point vu, ce que l’oreille n’a point entendu, ce qui n’est point monté dans le cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé à ceux qui l’aiment ; c’est aussi ce que Dieu nous a révélé par son esprit ; car l’esprit pénètre toutes choses, même les profondeurs de Dieu. ” — I Cor. 2:9, 10, Glaire.
21, 22. De quelle façon devons-nous employer aujourd’hui une telle connaissance des mystères, et pourquoi ?
21 Une fois acquise, la connaissance de si merveilleux mystères que procure la clef de l’entendement de la Bible, pourrait être employée égoïstement. En possession d’aptitudes spéciales pour les expliquer aux autres, nous pourrions en faire grand étalage, ce qui nous vaudrait éloges et admiration. Ou bien nous pourrions nous laisser aller à préférer certaines personnes à d’autres, et ne pas partager ces mystères d’une façon égale avec tous ceux qui demandent et qui désirent savoir ; ou encore, dans la crainte des hommes nous pourrions garder pour nous ces mystères qui mettent à nu l’organisation et les activités des ennemis de Dieu. Ainsi nous montrerions que nous n’aimons pas Dieu. Car : “ La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. C’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement. ” — I Jean 4:18, 17.
22 À ce sujet Paul demandait à ses frères chrétiens d’intercéder pour lui auprès de Dieu, en disant : “ Priez pour moi, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’Évangile. ” Il demandait leurs prières, afin disait-il, “ que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, en sorte que je puisse annoncer le mystère de Christ. ” (Éph. 6:19 ; Col. 4:3) De pair avec une grande connaissance des mystères, Paul avait incontestablement en lui de l’amour et de l’abnégation ; les maris et les épouses chrétiens qui connaissent aujourd’hui le mystère de Christ et son Église, doivent certainement manifester de l’amour les uns envers les autres, en cherchant à appliquer cette connaissance dans leurs relations. Paul disait en l’expliquant : “ Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église. Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari. ” (Éph. 5:32, 33) Pour notre bien et celui des autres, nous devons employer la connaissance de ces profonds secrets divins selon l’amour.
CONNAISSANCE
23, 24. Comme le montrèrent Jésus et Pierre, quelle autre connaissance pourrions-nous posséder ?
23 Il existe une autre connaissance en dehors de celle des mystères sacrés, et c’est ici que se pose une question appropriée : Comment allons-nous mettre en pratique et communiquer cette connaissance ? Paul déclarait que s’il n’avait pas l’amour avec toute la connaissance qu’il possédait, il ne serait rien aux yeux de Dieu, peu importe l’intelligence que ses frères chrétiens pourraient lui reconnaître. Ici il se référait particulièrement aux dons occasionnels de la connaissance, miraculeusement accordés par l’esprit et qui devaient disparaître avec le temps.
24 Jésus, par exemple, jouissait de ce don spécial et momentané de la connaissance lorsqu’il s’écria en voyant s’approcher Nathanaël : “ Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n’y a pas de fraude. D’où me connais-tu ? lui dit Nathanaël. ” En effet, comment Jésus le connaissait-il, si ce n’est par l’esprit de Dieu ? Jésus fut à même, en répondant à la question de Nathanaël, de lui montrer à quel point il le connaissait : “ Avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. ” (Jean 1:47, 48) Après que le saint esprit eut été répandu le jour de la Pentecôte, deux disciples, Ananias et Saphira, essayèrent de faire croire qu’ils avaient apporté leur contribution entière au service de Dieu. Alors l’apôtre Pierre reçut pour un temps le don de la connaissance. Cela lui permit de dévoiler leur tromperie. Lorsque l’homme remit seulement une partie de la contribution pour faire une fausse impression, Pierre sut tout de suite ce qui se passait. Il dit : “ Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au saint esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ ? S’il n’eût pas été vendu, ne te restait-il pas ? Et, après qu’il a été vendu, le prix n’était-il pas à ta disposition ? Comment as-tu pu mettre en ton cœur un pareil dessein ? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. ” Ananias tomba mort ; plus tard, lorsque sa femme Saphira se révéla avoir pris part à la conspiration, Pierre lui dit : “ Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l’esprit du Seigneur ? ” Elle aussi tomba morte, mais non parce que Pierre aurait employé la connaissance sans amour. — Actes 5:1-10.
25, 26. Comment Paul employait-il une telle connaissance et que disait-il à ce sujet ?
25 Il nous est rapporté qu’une fois Paul reçut à bord d’un bateau se dirigeant vers Rome un don de connaissance qui venait à point. Alors que le naufrage semblait certain et que l’officier et ses hommes étaient sur le point d’abandonner le bâtiment, Paul leur dit : “ Si ces hommes ne restent pas dans le navire, vous ne pouvez être sauvés. ” Et le matin du jour du naufrage, Paul dit à tous ceux qui étaient à bord : “ C’est aujourd’hui le quatorzième jour que vous êtes dans l’attente et que vous persistez à vous abstenir de manger. Je vous invite donc à prendre de la nourriture, car cela est nécessaire pour votre salut, et il ne se perdra pas un cheveu de la tête d’aucun de vous. ” “ Mais nous devons échouer sur une île. ” (Actes 27:31, 33, 34, 26) Combien providentiels pourraient être ces dons de la connaissance et combien il serait merveilleux de posséder toute la connaissance nécessaire !
26 Paul connaissait très bien les dangers de la connaissance, et il pouvait dire de lui-même : “ Si je suis un ignorant sous le rapport du langage, je ne le suis pas sous celui de la connaissance, et nous l’avons montré parmi vous à tous égards et en toutes choses. ” (II Cor. 11:6) Mais si nous en savons plus que les autres, cela nous expose à nous donner de l’importance et ainsi à nous nuire. Tout en ayant la conscience éclairée et une connaissance supérieure, une personne peut agir égoïstement. Elle peut agir selon ce que lui permet sa conscience, sans se demander si ses actions libres ne choquent pas ceux qui ont moins de connaissance et par conséquent des scrupules de conscience. Une telle connaissance devrait être équilibrée et dirigée par l’amour. Discutant sur la question de la nourriture, l’apôtre dit : “ Quant aux choses sacrifiées aux idoles, nous savons que nous avons tous de la connaissance. La connaissance enfle, mais l’amour édifie. Et si quelqu’un pense savoir quelque chose, il n’a encore rien connu comme il faut connaître ; mais si quelqu’un aime Dieu, il est connu de lui. ... Mais cette connaissance n’est pas en tous. ” (I Cor. 8:1-7, Lausanne) Ceux qui ont la connaissance devraient prendre en considération avec amour l’ignorance des autres.
27, 28. Comment la connaissance peut-elle blesser celui qui la possède ? Comment peut-elle être employée d’une façon secourable ?
27 Imbue de sa connaissance pourtant juste, une personne égoïste peut dire : “ Je vais m’amuser. Pourquoi me préoccuperais-je de ce que les autres pensent de moi ? Je sais que j’ai raison dans ce que je fais. Si les autres sont ignorants, je n’en suis pas responsable. Pourquoi laisserais-je leur ignorance et leur conscience non éclairée entraver ma liberté et m’empêcher de jouir de ce à quoi j’ai droit ? ” Puisque cette façon de faire n’aboutirait pas à l’édification des autres mais pourrait blesser même ceux qui sont chrétiens, ce ne serait donc pas agir selon l’amour. Sa propre conscience n’éprouvant pas de remords parce qu’elle possède la connaissance, il se peut qu’une telle personne en vienne à penser qu’elle ne se fait aucun mal. Mais cependant il en est bien ainsi ; car elle empêche l’amour de croître en elle, et Dieu pourrait la tenir pour responsable de la ruine spirituelle d’un autre, qu’elle aurait provoquée pour sauvegarder sa manière d’agir égoïste dans ce qu’elle sait être juste.
28 La connaissance devrait nous aider à exprimer notre amour d’une façon plus secourable. Si un mari connaît et comprend son épouse, il peut manifester son affection d’une façon plus éclairée. Pierre recommande aux maris d’agir ainsi. Il dit : “ Pareillement, vous, maris, demeurez avec elles selon la connaissance, comme avec un vase plus faible, c’est à dire féminin, leur portant honneur comme étant aussi ensemble héritiers de la grâce de la vie, pour que vos prières ne soient pas interrompues. Enfin, soyez tous d’un même sentiment, sympathiques, fraternels, compatissants, humbles. ” (I Pi. 3:7, 8, Darby) L’amour étant supérieur à la connaissance, Pierre montre, en harmonie avec ce fait, comment les chrétiens doivent croître et se comporter de façon à ne jamais manquer d’obtenir la récompense céleste. Il mentionne alors l’amour comme ce qui est suprême. Il leur dit de s’efforcer d’ajouter la vertu à la foi, à la vertu la connaissance, à la connaissance non seulement la maîtrise de soi, la patience et la piété, mais aussi l’affection fraternelle, et à l’affection fraternelle, la qualité qui couronne toutes celles-là, l’amour. — II Pi. 1:5-7. w 15/11/49