1re partie : Les Écritures enseignent-elles la survivance ?
1. Quelles questions soulèvent les messages qu’un officier britannique déclara avoir reçus ?
“ NOUS ALLONS BIEN ! ” — “ Ne nous pleurez pas. Nous avons de la chance. Nous n’avons jamais été aussi heureux ! ” Voilà ce qu’affirmaient des messages de l’invisible, reçus au cours de la Seconde Guerre mondiale. Pour venir de l’au-delà, ils n’en étaient pas moins consolants. Leurs auteurs ? Des hommes morts au service de leur pays, à en croire lord Dowding, celui qui les avait captés en 1943. Ce général en retraite de l’armée britannique voulait soulager les nombreux deuils et relever le courage de ceux qui risquaient de perdre leur vie avant la fin des hostilités. Il déclara : “ C’est moi qui ai reçu le plus de messages de morts de cette guerre. Je voudrais souligner qu’ils sont tous conçus sur ce ton : Nous allons bien ! et Ne nous pleurez pas. Nous avons de la chance. Nous n’avons jamais été aussi heureux ! ” Il poursuivit : “ Il existe, de l’autre côté, une forte organisation d’aviateurs qui m’envoient souvent des messages. ” Il réaffirma sa foi au spiritisme en donnant, devant un public londonien, lecture d’une lettre qu’il croyait dictée par un marin mort. Telle était la substance d’une dépêche de Londres, datée du 1er septembre 1943, et que le New York Times publia sous ce titre : “ Dowding déclare que les morts lui envoient des messages. ” Plus d’un lecteur a dû se poser ces questions : Ceux qui perdent leur vie à la guerre ont-ils de la chance ? Sommes-nous, les survivants, des malheureux ?
2, 3. Établissez le rapport entre la prière du prêtre et les messages de l’officier.
2 Neuf mois plus tard, à l’occasion d’une messe solennelle célébrée à la cathédrale St Patrick de New-York, le Père Graham adressa cette prière à Dieu : “ Seigneur, daignez donner à ces hommes, qui font pour nous cet héroïque sacrifice, la conscience que nous les accompagnons pas à pas le long de leur calvaire. Daignez soulager la douleur des mères, pères, épouses et fiancées et rendre à leur affection, pour qu’ils n’en soient jamais plus séparés par le fléau de la guerre, les êtres qui leur sont chers. Ayez aussi pitié de ceux qui ont fait le sacrifice suprême. Réservez-leur, dans votre royaume, l’accueil des martyrs et donnez le repos à leurs âmes. ” Le prêtre insista ensuite sur la nécessité de dire, à l’église, des prières pour “ nos morts martyrs ”. — New York Times du 12 juin 1944.
3 Qu’il s’agisse de la déclaration de l’ancien officier de la Royal Air Force ou de la prière de l’ecclésiastique catholique, elles sont toutes deux fondées sur la croyance à la “ survivance ”.
4. Que dit-on de l’âme ?
4 On affirme que l’âme est impérissable, à l’abri de la mort ; qu’il faut, puisqu’il est indéniable que le corps meurt et se désagrège, que quelque chose en l’homme survive et qui n’est autre que le principe immatériel et intangible qu’on appelle “ âme ” ou “ esprit ”. Si l’âme prolonge son existence après la mort du corps, il faut, précise-t-on, qu’elle soit distincte de l’organisme charnel et capable de s’en séparer. Aussitôt le corps privé de vie, l’âme s’en détache. Sa nature spirituelle lui permet de se dégager de son enveloppe charnelle, de se mouvoir dans le monde des esprits et de monter vers des sphères d’existence très éloignées de la terre. Elle s’initie alors à tous les mystères de l’au-delà, jouissant de plus de lumières que lorsqu’elle était entravée par le corps. Le monde invisible doit lui servir de demeure éternelle.
5, 6. Que doit prouver le fait que la croyance à la survivance est universellement répandue et remonte à la plus haute Antiquité ?
5 Pour les diverses religions de la chrétienté, y compris la religion catholique romaine, les mots “ âme ” et “ esprit ” sont assez souvent synonymes, mais non pour les adeptes du spiritisme. Nous citons : “ Selon la terminologie spirite, l’“ esprit ” est le corps éthéré de l’homme avec tout ce qui le caractérise. Il faut établir une nette distinction, et ne jamais l’oublier, entre les termes “ âme ” et “ esprit ”. Le premier signifie quelque chose de vague, d’intangible, d’informe, le second le double exact de la partie physique de l’individu. ” — V. D. Rishi, Spiritualism in India — Theory and Practice, page 8, seconde édition de 1946.
6 Qu’ils distinguent ou non entre les termes “ âme ” et “ esprit ”, tous ceux qui croient à la survivance affirment que les morts ne sont pas morts, qu’ils sont, au contraire, plus vivants que jamais dans un monde invisible, le prétendu “ autre monde ”, et qu’il ne faut pas se laisser abuser par le sort du corps au point de nier la vie posthume. La preuve irréfutable d’une autre vie ? Eh bien, cette croyance n’est-elle pas universellement répandue et ne remonte-t-elle pas à la plus haute Antiquité ? À la première page de son livre, cité plus haut, Rishi fait valoir ces arguments en faveur de la survivance :
“ La croyance en l’existence d’un autre monde et à la possibilité de communiquer avec les âmes des trépassés figure dans presque tous les anciens ouvrages sacrés de l’Orient et de l’Occident. Le Rig-Véda (ou Véda des hymnes), le plus ancien livre, fait mention des Pitris (les ancêtres décédés ; pères et patriarches demi-dieux). Le Mahâbhârata et le Râmâyana nous apprennent que les femmes des Kauravas (les cent cousins des Pândavas) eurent la joie d’avoir un entretien avec leurs époux défunts et que le roi Dasharath se manifesta après sa mort à Sri Ramachandra. La Bible fait de multiples allusions à la survivance et à la communion entre les morts et les vivants... Contester la véracité de tous ces témoignages, c’est faire preuve d’un matérialisme sordide. ”
7. Que prouvent les nombreux comportements que l’on constate par toute la terre ?
7 La croyance en une vie posthume explique de nombreux comportements. Rappelez-vous les aliments, les fleurs, l’encens et autres présents qu’on dépose sur de petits autels, à l’intention de saints ou de défunts. Quant à l’empereur nippon Hiro Hito, il alla, en vêtements de cérémonie et accompagné de deux de ses frères cadets, se prosterner, le 3 septembre 1945, dans trois sanctuaires du palais de Tokyo, puis il “ informa ” personnellement les ancêtres impériaux de la défaite du Japon. — New York Times.
8. Quelle est l’attitude des spirites et d’autres en face des questions qui se posent à celui qui admet la thèse de la survivance ?
8 La thèse de la survivance, une fois admise, soulève les questions suivantes : Est-il possible de prendre contact avec les morts ? Peut-on les aider ? Peuvent-ils nous faire du bien ou du mal ? Est-il possible d’entrer en rapport avec “ l’autre monde ”, autrement dit les “ deux mondes ” communiquent-ils entre eux ? On a proposé plusieurs réponses, en majorité dictées par le souci, notamment du côté des religions, de ne pas contredire ses croyances. Inutile de dire que la religion spirite est affirmative. Si, parmi les spirites, il en est qui croient la Bible fondée sur la science occulte ou même qu’elle l’enseigne ou l’étaie, aucun ne la revendique pour son guide principal, ni d’ailleurs ne prend pour autorité dernière les autres livres sacrés. Tous sont catégoriques sur ce point, que les manifestations visibles, tangibles et audibles de l’au-delà et les multiples cas de communication entre les morts et les vivants constituent une preuve patente de l’existence d’un monde spirituel. À la page 7 de son livre, Rishi affirme, entre autres, cette thèse du spiritisme, lequel reçoit aussi le nom de spiritualisme : “ Il est possible de communiquer, par l’intermédiaire de médiums, entre le visible et l’invisible, c’est-à-dire entre les vivants et les morts ”, et il ajoute : “ On ferait bien de se rappeler que les principes ci-dessus sont fondés non sur un texte, une tradition ou une pratique quelconque, mais sur des faits et des phénomènes constatés. ”
9. Quelle est la position de la science actuelle devant les manifestations spirites ?
9 Les faits spirites ont été livrés sans hésitation au contrôle sévère de la science matérialiste. Si cette dernière a réussi à prendre en délit de fraude plusieurs des prodiges du spiritisme payant, toutes ses investigations n’ont pas abouti à pareille constatation. Déconcertée par les résultats des expériences spirites, elle a dû admettre qu’il existe dans le monde invisible des forces vivantes et intelligentes. Dans un article intitulé “ They Never Come Back ” (Ils ne reviennent pas), Lester David cite ces paroles de Hereward Carrington, directeur de l’Institut Métapsychique Américain : “ Malgré l’illusion, la fraude et la superstition qui, malheureusement, s’attachent à ce sujet, il existe d’authentiques phénomènes métapsychiques, inexpliqués par la science actuelle. ” À propos de l’apparition des morts, il écrit au paragraphe suivant : “ La Société Américaine de Recherche Métapsychique a reçu naguère trente mille réponses à un questionnaire sur cette phase. Après avoir étudié ces rapports, elle a abouti à cette conclusion : Entre les décès et les apparitions de la personne mourante, il existe un lien qui n’est pas uniquement dû au hasard. Pour nous, il s’agit d’un fait établi. ” — Mechanix Illustrated de décembre 1952, pages 166 et 167.
10, 11. Comment rattache-t-on certaines définitions de l’ectoplasme à la “ survivance ” ?
10 La science a été amenée, par ses enquêtes, à découvrir ce qu’elle appelle l’“ ectoplasme ”. Il s’agit de la substance matérielle qui s’échappe de diverses parties du corps du médium et produit certains phénomènes ou prend certaines formes. C’est du protoplasme dégagé par l’organisme du médium, du “ protoplasme extériorisé ”, selon une définition du dictionnaire Webster. Marcus Bach, dans son livre They Have Found a Faith (Ils ont trouvé une foi) (1946), en fait cette description à la page 112 :
“ On cache le médium... parce qu’une lumière rouge est allumée pendant la séance de matérialisation. La moindre clarté entrave la production de l’ectoplasme nécessaire pour façonner des formes spirites. Le cabinet protège le médium le temps qu’il faut pour rassembler cette force, puis, quand elle est complète, la forme peut résister aux rayons lumineux assez longtemps pour être vue des personnes ayant pris place devant le cabinet — de trente secondes à trois ou quatre minutes. Le médium en transe gêne parfois les spectateurs. Le tableau n’a rien de plaisant ni d’esthétique, notamment au cours d’une matérialisation, car l’ectoplasme sort de la bouche et du corps du médium sous l’aspect d’une substance diaphane, légère, vaporeuse, avec laquelle les chimistes spirites façonnent des formes. ”
11 Rishi écrit à la page 3 de son livre :
“ En Europe et en Amérique, plusieurs savants ont fait d’importantes découvertes en ce domaine scientifique. Certaines personnes ont connaissance de la découverte de l’ectoplasme, substance neigeuse émanant du corps du médium. Les ignorants et les charlatans ont beau en nier l’existence, cette matière est pesée et analysée par d’éminentes autorités scientifiques. ” (Page 2). “ La preuve de la survivance a surtout été fournie par la faculté psychique inhérente du médium ; aussi les phénomènes médiumniques ont-ils été acceptés comme l’unique facteur de base du spiritualisme moderne. Il est impossible de définir ou de décrire cette faculté, pas plus qu’il n’est possible de définir l’électricité ou le magnétisme, quoique nous en voyions les effets tous les jours. ”
12. Que révèle l’étude de la médiumnité de Mme Piper ?
12 Les choses inexplicables accomplies par Mme Leonore Piper firent sa célébrité comme médium. Les esprits curieux des phénomènes psychiques, parmi lesquels figuraient, entre autres, le psychologue américain William James, les docteurs Richard Hodgson et Walter Leaf ainsi que sir Oliver Lodge, étudièrent son cas pendant des années. Comment obtenait-elle ses informations ? Par un procédé normal ? Pour en avoir le cœur net, ils la firent suivre. Peine perdue, le mystère restait entier. Dès qu’elle entrait en transe, Mme Piper se mettait à écrire. Elle révélait noms, dates et faits de toutes sortes, qu’elle ne pouvait avoir appris toute seule. Elle connaissait des choses, écrit William James, qu’elle n’a pu acquérir par l’usage normal de ses yeux, de ses oreilles ou de son intelligence.
13-15. Devant quel fait les cas cités ont-ils placé les hommes de science ?
13 Il existe d’autres preuves de l’existence d’une puissance occulte qui donne le pouvoir d’accomplir des choses surhumaines. Le culte vaudou s’est signalé par des faits extraordinaires, entre autres cette prouesse rapportée par Descourlitz. Ce naturaliste français, impressionné par la manifestation de l’occulte, décrit une femme qui, sous le pouvoir de son dieu, a tenu dans sa main un charbon ardent sans souffrir de la moindre brûlure. En Côte de l’Or, les médiums, appelés woyei, se font passer pour les porte-parole des dieux et des morts. Quand le médium est saisi par la puissance occulte, on dit qu’“ il parle d’une voix qui n’est pas la sienne et bien plus forte que celle de n’importe quel autre être humain ”. Sous l’influence de la puissance mystérieuse, le médium est pris d’un tremblement qui gagne tous ses membres et, pendant des heures, il demeure debout, à s’agiter. Il accomplit des prodiges d’endurance que ne pourrait imiter le commun des hommes. — M.-J. Field, Religion and Medicine of the Gã People.
14 La science médicale ne sait comment expliquer le phénomène signalé par le New York Times. La nouvelle, datée du 19 février 1950, vient de Bombay. Nous citons :
“ Une foule immense a assisté aujourd’hui (dimanche) à l’exhumation d’un yogi de 45 ans, swami (maître) Ramdasji, qu’on a retiré vivant d’une crypte en ciment, “ étanche à l’air ”, où il était demeuré quatre-vingt-sept heures (ou trois jours et quinze heures), couché sur un lit de pointes. “ Complètement immergé ” dans l’eau depuis samedi (18 fév.) à 16 heures, il est resté dans cet état jusqu’à aujourd’hui (dimanche) à 7 heures 30. Le mystique entra dans le cercueil de bois mercredi (15 fév.) à 17 heures. Il s’y étendit sur un lit de pointes et dut encore subir les clous hérissant les parois. Le cercueil fut placé dans une crypte en ciment de 2,4 m de long, 2,4 m de large et 1,8 m de profondeur, qu’on scella. Les disciples du maître, assis près de la crypte, chantèrent nuit et jour des hymnes védiques tout en entretenant un feu sacré. Samedi (18 fév.), ils percèrent un petit trou dans la crypte, y introduisirent un tuyau et noyèrent l’Hindou déjà privé d’air. Des milliers de spectateurs ont regardé de tous leurs yeux quand les disciples ont brisé le ciment à coups de pic. Soulevant Ramdasji, toujours en transe, ils l’ont porté sous un dais. Massé à la tête, aux bras et au corps, le maître a fini par ouvrir les yeux et s’est mis à sourire. Le docteur Jal Rustom Vakil, spécialiste du cœur, l’a examiné immédiatement. Il a déclaré que le mystique respirait lentement mais que, pour le reste, son état était normal. ”
D’après la science médicale, pareil exploit aurait tué tout autre homme en l’espace de deux ou trois heures.
15 On a souvent attribué à une influence ou puissance occulte les marches sur le feu observées aux Indes et ailleurs, mais la science a réussi à démontrer, dans une certaine mesure, qu’il s’agit là d’un exploit ne contrevenant nullement aux lois de la nature. Ces “ miracles ” n’appartiennent donc pas au domaine de l’occulte proprement dit. Il n’en demeure pas moins vrai que plus la science multiplie ses investigations, plus il lui faut se débattre avec des faits qui établissent l’existence d’une véritable puissance occulte produisant des phénomènes inexplicables.
16. Qu’est-ce qui conduit beaucoup de personnes à s’adresser au spiritisme ?
16 Il en est qui, par superstition ou non, montrent un goût très vif pour les choses de l’occulte, les manifestations de forces issues d’une source cachée, les phénomènes supra-normaux. D’autres aspirent à entrer en contact avec leurs morts. En quête de consolation, ils finissent par aller trouver les médiums se disant capables d’établir pareille communication. D’autres encore redoutent les surprises de la vie, ou sont préoccupés par de graves problèmes, ou bien sont impatients de connaître l’issue d’une situation politique, financière ou autre. Désireux d’être conseillés sur l’avenir, ils se tournent vers une puissance supérieure, peu importe qu’elle soit inconnue, qui leur promette de percer le mystère du destin, de les guider, de dissiper leurs craintes, de les garder des dangers éventuels ou de faire réussir leurs projets. Rien d’étonnant que tant de personnes ne faisant nullement profession de spiritisme et qui sont souvent membres d’Églises orthodoxes recourent aux pratiques occultes. L’Amérique compte 131 000 occultistes ou membres de sociétés spirites, tel est du moins le chiffre officiel, car un nombre bien plus grand se mêle des choses de l’au-delà. Il est de bon ton à présent de s’adresser au spiritisme, ainsi le croient non seulement les personnes frappées d’un deuil, les gens de théâtre superstitieux, les hommes d’affaires soucieux de réussir, mais aussi les milieux de la haute politique.
L’OCCULTE DANS LES MILIEUX POLITIQUES
17. Que sait-on de l’ancien tsar et de son attachement pour Raspoutine ?
17 Le 17 juillet 1918, jour de l’exécution de Nicolas Romanov par les Bolcheviks, n’est pas trop éloigné pour qu’on ne se souvienne plus du dernier des tsars, Nicolas II. The Encyclopedia Americana (volume 20, page 315) nous le présente ainsi : “ Très superstitieux, il consultait les diseurs de bonne aventure, les spirites, les mystiques et les charlatans, tant était grand son désir d’avoir un héritier du sexe masculin, ses quatre premiers enfants étant des filles. ” Rappelons ses rapports avec le fameux moine russe Grégoire Novy, qui avait reçu le surnom mérité de Raspoutine, c’est-à-dire le Dissolu. Issu d’une famille de paysans, Raspoutine possédait le don de magnétiser. Il inaugura un nouveau culte où intervenaient, au cours de séances mystiques, la danse et la débauche. Présenté à la cour impériale, il exerça, pendant des années, une influence considérable sur Nicolas II, qui le retint auprès de lui malgré les protestations.
18-21. a) Montrez l’intervention, jadis, de l’astrologie dans les affaires publiques. b) Quel rôle joue-t-elle aujourd’hui ?
18 À notre époque la science politique n’intervient pas seule dans la conduite des affaires gouvernementales. L’astrologie a aussi son mot à dire. On a d’abord entendu par ce vocable “ la science des astres ”. Aujourd’hui il signifie l’art de prédire l’avenir par l’inspection des étoiles, par la connaissance de leur prétendue influence propre et de celle que leur donne leur position dans le ciel. L’astrologie fut en honneur chez les Babyloniens, les Égyptiens, les Grecs, les Romains et d’autres peuples. Elle tire son origine de la croyance à la survivance et de celle que les astres étaient des hommes éminents qui, après leur mort, avaient été placés là-haut, afin d’exercer leur influence sur les affaires terrestres.
19 Au XIIIe siècle, des prêtres hindous introduisirent l’astrologie à la cour siamoise. Depuis lors, les souverains comme le peuple n’osent rien faire sans consulter d’abord leur horoscope ou la situation des planètes par rapport aux douze signes du zodiaque. Les monarques siamois désignaient tous, comme consultant, un astrologue royal, qui recevait un titre de noblesse. Seul le roi Mongkut fit exception. Passé maître en astrologie, il préférait tirer lui-même son horoscope. L’année 1932 a marqué la chute de la monarchie absolue au Siam, mais les astrologues n’ont rien perdu de leur influence sur les affaires politiques, au contraire. Nombre de législateurs n’ont décidé de leur carrière politique qu’après s’être enquis des décrets des astres. Les Siamois, instruits par l’expérience, ont coutume de dire que “ les hommes politiques font les meilleurs astrologues et les astrologues les politiques les plus habiles ”. À fréquenter les astrologues, pareils politiques finissent, en effet, par savoir déchiffrer l’horoscope avec exactitude. Quant aux astrologues, il va de soi, croit-on, qu’ils réussissent en politique. Les planètes ne leur disent-elles pas quand il faut entrer dans l’arène publique ? Tout le monde pourrait connaître semblable réussite, à condition de se soumettre à la volonté des astres. L’astrologie jouit d’un plus grand prestige auprès des Siamois que n’importe quelle autre religion ou science.
20 L’astrologie n’est pas sans influencer les dirigeants de l’Occident. Le Mechanix Illustrated de janvier 1952 écrivait ceci : “ L’un des faits les plus stupéfiants et les moins connus de la Seconde Guerre mondiale est que les Alliés ont riposté à Hitler par une véritable contre-offensive astrologique. Sachant que le chef nazi prenait son horoscope très au sérieux, la Grande-Bretagne fonda le Bureau des Recherches Psychologiques, dont elle confia la direction à un astrologue célèbre, Louis de Wohl. Le capitaine de Wohl dressa les horoscopes d’Hitler et de ses principaux collaborateurs, suivant d’aussi près que possible les jours “ fastes ” et “ néfastes ”. Ainsi l’Angleterre a toujours su ce que les astrologues disaient à Hitler. Depuis la guerre de Trente Ans, c’est bien la première fois, a dit Wohl, que fut livrée une guerre astrologique. ” La mise à contribution de l’astrologie n’aida certes pas les Alliés à remporter la victoire sur les dictatures, mais le fait demeure que les dirigeants, même ceux qui prétendent être chrétiens, ne se font aucun scrupule, quand leurs intérêts sont en jeu, de consulter les puissances occultes. Rappelons-nous un des anciens rois babyloniens, Nebucadnetsar, quand il marchait à la conquête de la Palestine, six siècles avant Jésus-Christ. Voici ce que la Bible nous rapporte à son sujet, quand il arriva à un carrefour dont un des chemins conduisait à Rabba, capitale du pays des Ammonites, à l’est, et l’autre à Jérusalem, à l’ouest : “ Car le roi de Babylone s’est arrêté au carrefour, au point de départ des deux chemins pour interroger le sort. Il a secoué les flèches, interrogé les teraphim, observé le foie. Alors le sort est tombé sur Jérusalem : on y mettra des béliers, ordonnera l’ordre du carnage, on y poussera des cris de guerre, on placera des béliers contre les portes, on élèvera une terrasse, on construira un retranchement. ” (Ézéch. 21:26, 27, Jé 21:21, 22, NW). Nebucadnetsar marcha sur Jérusalem, qui tomba entre ses mains.
21 “ En Dieu est notre confiance ” lit-on sur des pièces de monnaie et des timbres américains, mais la vogue que l’astrologie connaît outre-Atlantique trahit plutôt une Amérique troublée et hésitante. Tels furent, en substance, les propos que J.-R. Saunders a tenus à Washington. Conservateur adjoint du Musée Américain d’Histoire Naturelle, il a fait cette déclaration en 1946 : “ À Washington, plus de 10 000 clients vont, toutes les semaines, consulter les astrologues de la capitale... Certaines de nos personnalités les plus éminentes sont les clients de diseurs de bonne aventure de telle ou telle espèce. Evangeline Adams, l’astrologue, se faisait 50 000 dollars par an. J.-P. Morgan, Mrs. Leslie Carter, Mary Garden et Richard Harding Davis figuraient parmi sa clientèle. Sur la foi d’un horoscope, le duc de Windsor a annulé un voyage, il y a quelques années. Hitler (bien que catholique) entretenait à Berchtesgaden toute une troupe de devins. Mussolini, Napoléon, Hitler, Jules César, Alexandre le Grand, tous croyaient à leur étoile et en parlaient. À Washington, on raconte encore que le président Harding et sa femme se faisaient dire, à la Maison Blanche, leur avenir chaque semaine, par leur voyant “ personnel ”. ” Cet art, a-t-il poursuivi, “ est maintenant florissant à Washington où plusieurs législateurs éminents auraient leurs voyants attitrés. Un membre du Congrès se fait tirer l’horoscope chaque semaine. Sur ses indications, il vote pour telle loi et contre telle autre ”. — The American Weekly du 21 juillet 1946.
22-25. Quels autres cas de pratiques spirites convient-il de noter ?
22 Dans les milieux politiques du monde entier, on attache une foi grandissante à la psychométrie, mot qui sert à désigner le phénomène au cours duquel un médium découvre certains faits ou secrets concernant un objet ou ses propriétaires en manipulant cet objet ou en se trouvant à proximité. Le 19 octobre 1952, le Register de New Haven (Connecticut, U.S.A.) a publié cette déclaration de Fulton Oursler : “ J’ai vu des rapports de psychomètres envoyés à des titulaires de postes clefs de notre gouvernement et j’ai été emmené à des séances par les femmes de législateurs importants. ”
23 Faut-il s’étonner alors, quand Drew Pearson, radio-reporter très goûté du public américain, signala dans la chronique intitulée “ Washington Merry-Go-Round ” (Carrousel de Washington), qu’il tient dans nombre de quotidiens des États-Unis, un cas de spiritisme à la Maison Blanche ? Dans l’Oregon Journal du 24 août 1953, par exemple, Pearson écrivit qu’“ une célèbre diseuse de bonne aventure ”, Mme Jeanne Dixon, était venue, munie d’une boule de cristal, à la Maison Blanche, au printemps et en été. Cette femme disait depuis dix ans l’avenir à Mme Eisenhower. Depuis qu’elle habite la Maison Blanche, la femme du président des États-Unis a eu plusieurs fois recours à ses services. Mme Dixon a même “ consulté la boule de cristal pour le président ”. Elle sait se servir de trois moyens psychiques, a-t-elle déclaré : la boule de cristal, la chiromancie et l’astrologie. Elle porte sur la paume de sa main, a-t-elle encore dit, le signe du “ vrai médium ” : une marque en forme d’étoile, qu’elle a montrée. Sa façon habituelle de procéder consiste à toucher le bout des doigts du consultant et à regarder par-dessus son épaule dans la boule de cristal. Mme Dixon refusa de raconter quoi que ce soit sur les Eisenhower ou sur sa clientèle. Les habitués de la Maison Blanche rapportent, cependant, qu’elle a étonné le président en lisant dans la boule de cristal ses comptes de points au golf.
24 Mme Dixon a fait des prédictions politiques. Elle a annoncé la division de l’Inde, la victoire-surprise du président Truman sur Dewey, en 1948, et le courant républicain qui, lors de la campagne de 1952, porta le général Eisenhower à la Maison Blanche. Courtière en immeubles, elle ne réclame aucune rétribution pour ses services psychiques et ne tire nulle gloire de ses facultés occultes. Elle a déclaré : “ La Bible dit que tous les événements sont préfigurés. Je ne suis que le moyen de communication. ” Aucun démenti n’a jamais été opposé à ce qui a été publié sur l’invasion de la Maison Blanche par le spiritisme, au moyen de ce médium.
25 Le spiritisme a encore réussi à s’infiltrer au sein du gouvernement canadien. Beaucoup ignoraient que MacKenzie King, ancien premier ministre, était un adepte secret de l’occultisme, tout en demeurant jusqu’à sa mort, survenue en juillet 1950, membre de l’Église presbytérienne, dont fait partie le président Eisenhower. Dans une biographie de King, intitulée “ The Incredible Canadian ” (L’étonnant Canadien) (1953), l’auteur, Bruce Hutchinson, révèle les profondes convictions spirites de cet homme politique. Même comme premier ministre du Canada, King, qui croyait à la “ communion directe avec les morts ”, consultait les médiums. Il abordait chaque problème, personnel ou politique, sous l’empire de sa croyance à l’immortalité de l’âme, la doctrine enseignée par la religion en général et confirmée en apparence par les phénomènes spirites. Quelque temps avant sa mort, il recourut souvent aux médiums, notamment en Angleterre, pour consulter les morts. Au cours d’une séance, tenue un an après la mort du président Roosevelt, King prit contact avec lui, par l’intermédiaire d’un médium, et s’entendit dire de demeurer à son poste, le Canada et le monde ne pouvant encore se passer de ses services. Cependant King ne consultait pas les esprits sur les questions gouvernementales, préférant, ainsi qu’il le disait aux médiums, prendre lui-même ses décisions en ce domaine. Quoi qu’il en soit, ses croyances spirites ne pouvaient qu’influer sur la direction qu’il imprimait aux affaires gouvernementales. Par ses contacts avec les défunts, il avait acquis la ferme conviction que sa carrière terrestre approchait de sa fin, mais que son véritable voyage, où il aurait la liberté de revêtir sa vraie forme, allait bientôt commencer. À sa mort, dit Hutchinson, il “ avait achevé un pèlerinage pour en commencer un second, comme il le croyait ”. — Pages 86-88, 423, 424, 450.
26. a) Quelle preuve les spirites cherchent-ils à fournir par leurs expériences ? b) Quelles questions cela soulève-t-il ?
26 Il y aurait encore beaucoup à dire ; qu’il nous suffise de constater, d’après ce qui précède, que le spiritisme gagne du terrain et exerce sur la société humaine une influence plus profonde qu’on ne le suppose en général. Les bases pour une plus grande extension de l’occultisme ont été jetées, ainsi qu’on le verra plus loin. Certains spirites prédisent un brillant avenir à leur religion, comme l’indique le titre d’un livre d’Arthur Findlay “ The Rock of Truth or Spiritualism the Coming World Religion ” (Le Rocher de la Vérité ou Spiritualisme : La future Religion Mondiale — 13e édition, 1949). Les spirites donnent l’impression, par leurs expériences et les phénomènes produits en l’absence de toute fraude, d’administrer la preuve de leur croyance. Ils parviennent à démontrer, et il n’y a pas lieu d’en douter, que leurs rapports avec les habitants intelligents de l’invisible sont un fait. Mais est-ce vraiment avec les esprits des morts qu’ils entrent en communication ? Leurs relations avec l’au-delà prouvent-elles la survivance ? Peut-on y voir une confirmation de la doctrine de l’immortalité de l’âme ? Les personnes vivant ici-bas peuvent-elles converser avec les morts ? Trouve-t-on, en cas de deuil, une consolation véritable auprès des médiums ou bien dans les résultats obtenus par des moyens tels que les tables tournantes et la planchette spirite ou Oui-ja (du français oui et de l’allemand ja) ?
27. Où trouve-t-on la vraie réponse ?
27 Où trouver la réponse ? En allant consulter un livre composé en partie de narrations historiques dont l’exactitude n’a jamais été démentie, un livre dont les merveilleuses prophéties se sont vérifiées au cours des siècles et se vérifient encore à notre époque, notamment depuis 1914 ; en allant consulter un livre invoqué par les spirites en quête d’une confirmation de leurs doctrines. Cet ouvrage est la Bible.
28. Quelle est la position, à l’égard de la Bible, des principaux apôtres du spiritisme ?
28 On nous écrit de Suède : “ Les spirites font ici rarement usage de la Bible pour démontrer leur croyance ; leurs expériences, voilà ce qu’ils proposent comme preuve de l’état où, selon eux, se trouvent les morts. ” Cependant le livre de W.-H. Evans, intitulé Spiritualism for the Busy Man (Spiritisme pour l’homme occupé), porte à la page 14 ce sous-titre : “ Le spiritisme confirme les faits bibliques. ” Rishi, déjà cité, dit : “ La Bible fait de multiples allusions à la survivance et à la communion entre les morts et les vivants. ” À ces affirmations, Ernest Thompson, dans son livre The Teachings and Phenomena of Spiritualism (Les doctrines et les phénomènes du spiritisme) (pages 115-120) ajoute ceci :
“ Toutes les religions sont fondées sur l’idée d’une autre vie, car sans l’espérance d’une vie spirituelle, la notion de Dieu n’aurait jamais germé dans l’esprit de l’homme. La religion chrétienne est basée sur les preuves de la survivance renfermées dans la Bible, notamment sur la preuve du retour de Jésus d’entre les morts... La principale figure du Nouveau Testament est Jésus... on peut considérer ses œuvres comme les exploits d’un médium et guérisseur très puissant. Jésus fut le plus surprenant médium qui ait jamais existé. Son histoire, de l’épreuve au désert à sa résurrection, fait surtout impression à cause de ses facultés supra-normales. Qu’il fût clairvoyant et auditif, l’indication en est fournie par le fait que des anges vinrent auprès de lui, et le servaient. Il entendait non seulement la voix des esprits, mais aussi les pensées de ceux qui l’entouraient, les recevant souvent télépathiquement... Il se servit vraisemblablement de Pierre, Jean et Jacques comme de médiums à matérialisation, par exemple pour la matérialisation de Moïse et d’Élie... Comme D.-D. Home, Jésus se laissa soulever par lévitation. À la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux, marchant sur la mer... Il est aussi intéressant de noter qu’il prit soin de se trouver dans les conditions favorables pour l’obtention du phénomène désiré... Les conditions à la chambre haute étaient favorables, quand, avec l’aide médiumnique de ses disciples, Jésus apparut aux onze et leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur. ”
POURQUOI FAIRE APPEL AUX ÉCRITURES ?
29. Quelles questions doit affronter celui qui veut savoir ce qu’est le spiritisme ?
29 Comme les auteurs spiritualistes (ou spirites) n’hésitent pas à invoquer la Bible et recourent même à l’interprétation, il nous faut, à plus forte raison, chercher dans ce livre la réponse aux questions suivantes : La Bible confirme-t-elle le spiritisme ? En est-elle le manuel ? Ou bien offre-t-elle une autre espérance à l’humanité affligée, perplexe, en détresse et marchant à tâtons ? Il y a un moyen d’établir rapidement la vérité, c’est d’examiner en premier lieu l’unique fondement de toute la doctrine spirite. Quel est-il ? L’immortalisme. Rishi déclare : “ L’ensemble des notions sur l’existence après la mort est généralement désigné du nom de spiritualisme. Les thèses de ce système, aussi anciennes que l’humanité, sont démontrées par de nouvelles méthodes. Affirmées par les congrès internationaux (de spiritualistes) en Europe, elles sont : 1o) Dieu existe ; il est l’Intelligence suprême et la Cause première de tout ce qui est ; 2o) l’âme existe ; elle est unie, pendant la vie terrestre, au corps physique corruptible par un principe intermédiaire appelé périsprit ou corps fluidique ; 3o) l’âme est immortelle et ne cesse d’évoluer, par étapes successives, vers la perfection ; 4o) il est possible de communiquer, par l’intermédiaire de médiums, entre le visible et l’invisible, c’est-à-dire entre les vivants et les morts. ” Il s’agit donc de résoudre la question de l’âme : Survit-elle au corps ? Est-elle immortelle ? Que disent les Écritures ?
30, 31. Pourquoi examinons-nous attentivement ce que la Bible dit sur la partie qui se joua entre les magiciens et Moïse ?
30 Moïse est le rédacteur des cinq premiers livres de la Bible. Voyons si cet homme répond à la définition que les spirites donnent des prophètes bibliques, c’est-à-dire s’il fut à la fois prophète et médium. Notons dès l’abord qu’il “ fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ”, ayant été élevé à la cour du Pharaon, au XVIe siècle av. J.-C. Il connaissait les sages et les magiciens du pays du Nil. Un jour Moïse demanda au souverain d’Égypte de laisser partir le peuple de Jéhovah réduit en esclavage dans ce pays. Pour donner plus de poids à sa requête, il changea, avec l’aide divine, son bâton de berger en serpent, mais “ Pharaon, à son tour, convoqua les sages et les enchanteurs. Et les magiciens d’Égypte, eux aussi, accomplirent, par leurs sortilèges, le même prodige ”. Quand le prophète changea l’eau en sang, les enchanteurs en firent autant. Quand il produisit miraculeusement des grenouilles, les magiciens imitèrent le prodige. Mais quand il changea la poussière de l’Égypte en poux ou en moustiques, “ les magiciens essayèrent, mais en vain, par leurs artifices, de produire des moustiques. Bêtes et gens furent la proie des moustiques. Les magiciens dirent alors à Pharaon : Le doigt de Dieu est là ”. — Ex. 7:10, 11, 20-22 ; 8:6, 7, 17-19, Jé.
31 Ainsi les magiciens du Pharaon durent admettre que Moïse avait reçu de Jéhovah, son Dieu, la faculté de faire des prodiges qui mettaient en échec leur puissance occulte. C’est le même Moïse qui, sous le pouvoir de Dieu, autrement dit par inspiration, nous donne la première définition de l’âme humaine. Quant à la partie qui se joua entre lui et les sages d’Égypte, elle nous permet déjà d’entrevoir si Moïse fut ou non un médium.
L’ÂME HUMAINE
32, 33. À propos de l’âme humaine, montrez qu’il y a contradiction entre les porte-parole de la chrétienté et la Bible.
32 Les doctrines ayant cours dans la chrétienté enveloppent l’âme de mystères, que les philosophes ont dû sonder. Moïse, lui, ne recourt pas à de telles obscurités, il donne le nom d’“ âmes ” ou “ âmes vivantes ” aux poissons, oiseaux et quadrupèdes (Gen. 1:20, 21, 24, 30 ; 2:19, Glaire et Da, marg.). Ainsi, longtemps avant la création de l’homme, des milliards d’âmes animales étaient mortes. Voici en quels termes Moïse décrit la naissance de la première âme humaine : “ Et l’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie (souffle de vie, autres versions), et l’homme devint une âme vivante. ” (Gen. 2:7, Da). Il est impossible de concilier ce texte et le passage suivant du livre On the Edge of the Etheric or Survival After Death Scientifically Explained, écrit par l’auteur spiritualiste Arthur Findlay : “ Nous conservons dans l’astral, où nous passons au moment de la mort, notre aspect physique, nos souvenirs et nos affections... Tels nous sommes maintenant, tels nous serons dans l’au-delà ; comme nous semons, ainsi nous récolterons. Nous sommes venus de l’astral, nous retournerons dans l’astral. Notre vie physique n’est qu’une faible partie de notre vie, qui, venue de l’astral, y retourne à l’instant de la mort. Elle y prolonge ses fonctions, dans un monde à la fois réel et tangible. ” Moïse est muet sur l’astral.
33 Le texte inspiré sur la création de l’âme humaine ne fait pas la moindre allusion à l’élément mentionné par Rishi, c’est-à-dire au “ principe intermédiaire appelé périsprit (enveloppe éthérée) ou corps fluidique ”. Le Créateur n’a pourvu le premier homme que d’un seul corps, formé des divers éléments de la poussière du sol. Qu’est-ce qui anima cet organisme matériel ? Le “ souffle de vie ” que Dieu envoya dans les narines de l’homme, donc dans ses poumons. Jéhovah n’insuffla pas en l’homme une âme invisible, qu’il lia au corps physique par un corps ou enveloppe fluidique de même forme que l’organisme terrestre. Dieu souffla, pour ainsi dire, dans l’organisme inanimé sa force vivifiante, que l’homme allait entretenir par la respiration. Que se produisit-il ? Le corps s’anima, en d’autres termes une âme visible, tangible, venait de naître. “ L’homme devint une âme vivante. ” Elle n’était pas issue de l’astral, n’ayant jamais eu d’existences antérieures. Elle fut le produit de l’union du corps et du souffle de vie, opération qui peut se représenter par cette simple “ équation de l’âme ” :
âme humaine = corps + souffle de vie donné par Dieu.
34. Montrez que la définition de l’âme donnée par Paul concorde avec celle des Écritures hébraïques.
34 Telle était la notion hébraïque de l’âme, telle est aussi la vraie notion chrétienne. L’apôtre Paul, rédacteur de quatorze livres de la Bible, confirme les textes de Moïse en ces termes : “ C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint une âme vivante... Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre. ” (I Cor. 15:45, 47). Ainsi la première âme humaine fut le premier homme Adam. L’âme humaine vivante est la créature humaine vivante. La version biblique anglaise de Young (1862) porte ici le mot “ créature ” en place de “ âme ”.
35-37. Montrez que certaines versions bibliques, notamment une remarquable traduction moderne, aident les lecteurs à se faire une idée exacte de l’âme et de son Créateur.
35 C’est à la Bible que revient le dernier mot sur la question de l’âme. Dans la portion hébraïque des Écritures, le terme nephesh (traduit par âme) apparaît environ 800 fois et dans la partie grecque chrétienne, le mot psychê (également rendu par âme) se rencontre 102 fois. La New World Translation rend chaque fois le mot grec par “ âme ”. Cette version, qui n’est pas encore achevée, traduit aussi invariablement le terme hébreu nephesh par “ âme ”. Le lecteur peut ainsi se faire une idée de la façon dont le Créateur de l’âme emploie ce mot dans la Bible inspirée.
36 L’âme humaine étant, selon la Bible, la créature vivante, il n’est pas étonnant que les Écritures fassent mention du sang de l’âme : “ ... le sang des âmes des pauvres innocents ”. (Jér. 2:34, Da marg.). Dieu lui-même a dit : “ Car le sang de vos âmes, j’en demanderai compte. ” (Gen. 9:5, Glaire). L’âme humaine dépend à ce point du sang que le Créateur a déclaré : “ L’âme de la chair est dans le sang. ” Mieux encore : “ Le sang, c’esta l’âme ; et (notez bien) tu ne mangeras pas l’âme avec la chair. ” (Lév. 17:11, 14 ; Deut. 12:23). Les âmes humaines peuvent manger du sang et de la graisse : “ Quiconque mangera de la graisse d’une bête dont on présente à l’Éternel un sacrifice fait par le feu, l’âme qui en aura mangé sera retranchée de ses peuples. Toute âme qui aura mangé de quelque sang que ce soit, cette âme-là sera retranchée de ses peuples. ” — Lév. 7:25, 27, Da.
37 L’âme humaine peut aussi manger une bête : “ Toute âme qui mangera un corps mort ou une chose déchirée par une bête... ” (Lév. 17:15, NW). Elle désire manger des choses matérielles : “ ... parce que ton âme désirera manger de la chair, tu mangeras de la chair, selon tout le désir de ton âme. ” (Deut. 12:20, Da). Elle mange aussi des fruits : “ Tu pourras manger assez de raisins pour satisfaire ton âme. ” (Deut. 23:24, NW). Ou bien des rayons de miel. — Prov. 27:7, Da.
38. Qu’est-ce qui nous aide encore à comprendre l’enseignement biblique sur l’âme ?
38 L’âme humaine n’est autre que la créature vivante et intelligente, la personne visible, tangible, et non quelque chose d’invisible et de fluidique enfermé dans le corps. L’âme peut donc se déchirer ou être déchirée par un lion, elle peut être délivrée de l’épée, tomber dans une fosse et sortir de prison, comme l’indiquent les versets suivants, tirés de la version de Darby : Job 18:4 ; Psaume 7:2 ; 22:20 ; Job 33:18, 30 ; Jérémie 18:20 ; Psaume 142:7. L’âme peut être achetée avec de l’argent, elle peut être enlevée, vendue ou traquée (Lév. 22:11 ; Deut. 24:7, NW ; Ex. 4:19, Glaire). Après la création des âmes humaines Adam et Ève, toutes les autres sont nées. Elles ne sont pas issues de l’astral, mais d’autres âmes humaines. De Léa, femme de Jacob, il est dit : “ Elle enfanta ceux-là à Jacob, seize âmes. Tous ceux qui vinrent en Égypte, appartenant à Jacob, issus de ses reins, outre les femmes des fils de Jacob, toutes les âmes, soixante-six. ” (Gen. 46:18, 26, Da). “ Et toutes les âmes issues des reins de Jacob étaient soixante-dix âmes. ” (Ex. 1:5, Da). L’âme n’est donc pas une substance séparée et distincte du corps. Elle ne peut le quitter sur l’aile du rêve ni à l’heure de la mort ; elle ne peut pas non plus transmigrer dans un autre corps et connaître ainsi une renaissance.
39. La Bible fait-elle une différence entre le corps et l’âme ?
39 La Bible fait-elle une distinction entre le corps et l’âme ? Oui, elle l’établit dès le début, à la création de l’homme, telle qu’elle est rapportée dans Genèse 2:7. Le corps humain que Dieu façonna avec la poussière du sol de l’Éden n’était pas une âme humaine. C’était un organisme inerte qui ne voyait, ni n’entendait, ni ne pensait. Pour lui donner vie, animer ses sens et ses facultés, Jéhovah l’unit au souffle de vie. Ainsi naquit une âme humaine qui n’avait jamais eu une existence antérieure. Le corps est donc un élément indispensable de l’âme, et l’âme ne peut exister sans lui. La Bible parle souvent de la vie dont jouit l’homme comme de l’“ âme ”. Jésus dit : “ Si quelqu’un vient à moi, et ne hait point... sa propre âme, il ne peut être mon disciple. ” (Luc 14:26, Glaire). “ Celui qui aime son âme la perdra ; et celui qui hait son âme en ce monde, la conserve pour la vie éternelle. ” (Jean 12:25, Glaire). “ Ils n’ont pas aimé leur âme, même en danger de mort. ” (Apoc. 12:11, NW). “ Je suis le bon berger ; le bon berger donne son âme pour les brebis. ” — Jean 10:11, NW.
40. Citez des cas où la Bible emploie le mot “ âme ” pour désigner la personne.
40 L’expression “ mon âme ”, qui apparaît dans la Bible, ne prouve pas que l’âme peut se séparer du corps. Elle signifie : “ Je, moi, moi-même. ” Rappelez-vous la parabole de l’homme riche. Après avoir amassé quantité de biens, il tint ces propos : “ Je dirai à mon âme : Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années ; repose-toi, mange, bois, et te réjouis. Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée. ” Sans l’âme ou vie humaine, comment le riche jouirait-il de ses biens ? (Luc 12:16-21.) Dieu lui-même dit “ mon âme ” : “ Voici mon serviteur que j’ai choisi, mon bien-aimé en qui mon âme a pris plaisir. ” (Mat. 12:18 ; És. 42:1). “ Et mon juste vivra par la foi ; mais, s’il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui. ” (Héb. 10:38). “ Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes. ” (És. 1:14). De même l’expression “ ton (votre) âme ” signifie : “ tu, vous ” et “ son âme ” : “ lui-même ”. Par exemple : “ Le Seigneur des armées a juré par son âme. ” (Jér. 51:14 ; Amos 6:8, Glaire). “ Tout ira bien pour toi, et ton âme vivra. ” (Jér. 38:20 ; És. 55:2, 3, Da). Ainsi le mot “ âme ” désigne la personne elle-même.
41, 42. Montrez que les résurrections accomplies par Élie, Élisée, Jésus et les apôtres sont loin de confirmer les thèses du spiritisme.
41 L’invocation faite par le prophète Élie en faveur de l’enfant que Dieu, par son intermédiaire, ramena à la vie ne constitue pas une preuve biblique que l’âme humaine est distincte du corps, qu’elle n’est unie à lui que par un principe appelé “ périsprit ou corps fluidique ” et qu’après la mort elle mène une existence séparée et indépendante dans un monde immatériel. Nous citons : “ Il arriva que le fils de la maîtresse de maison tomba malade, et sa maladie fut si violente qu’enfin il expira. Il (Élie) s’étendit trois fois sur l’enfant et il invoqua Yahvé : Yahvé, mon Dieu, je t’en prie, fais revenir en lui l’âme de cet enfant ! Yahvé exauça l’appel d’Élie, l’âme de l’enfant revint en lui et il reprit vie. ” (I Rois 17:17, 21, 22, Jé). La Bible dit-elle ici que l’âme de l’enfant était allée dans un monde spirituel, que l’enfant avait eu de la chance de mourir et qu’il n’avait jamais été plus heureux que dans l’invisible ? Non. La mère demanda-t-elle au prophète de remplir le rôle de médium et de la mettre en communication avec son fils afin qu’elle pût converser avec l’âme du mort ? Non. Si l’enfant était plus heureux depuis sa mort, Élie se serait montré injuste et égoïste en le rappelant à la vie dans un corps matériel.
42 Il en est de même pour le fils de la Sunamite qu’Élisée, le successeur d’Élie, rappela à la vie. Il en est aussi de même pour les morts que Jésus et ses apôtres ressuscitèrent : la fille de Jaïrus, le fils de la veuve de Naïn, Lazare, le frère de Marie et de Marthe, Dorcas (Tabitha et Eutychus de Troas (II Rois 4:8-37 ; Mat. 10:1, 8 ; Luc 8:41-56 ; 7:11-15 ; Jean 11:1-44 ; Actes 9:36-41 ; 20:6-12). Élie demanda à Dieu, non de renvoyer du monde invisible une âme émigrée, mais de rendre l’enfant à la vie, de ranimer son organisme, d’en faire une âme vivante. Notons que la version de Zadoc Kahn dit : “ Seigneur, mon Dieu ! permets que la vie revienne au cœur de cet enfant ! L’Éternel exauça la prière d’Élie, et la vie revint au cœur de l’enfant, et il fut sauvé. Élie... le rendit à sa mère en disant : Vois, ton fils est vivant. ” (I Rois 17:21-24). Ainsi il ne nous est pas plus difficile de dire en français qu’une âme humaine a l’âme qu’il ne l’est pour un Juif de dire en hébreu qu’une nephesh a nephesh ou que de la nephesh est dans une nephesh (âme). — Lév. 17:10-14.
L’ESPRIT EN L’HOMME
43, 44. Comment, en contradiction avec la définition de Rishi, la Bible identifie-t-elle l’esprit humain ?
43 Mais le passage suivant de l’Ecclésiaste ne s’applique-t-il pas ici : “ ... avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné ” ? (Eccl. 12:9 12:7, NW.) Si. Et à propos de la résurrection de la fille de Jaïrus n’est-il pas écrit ceci : “ Mais il la saisit par la main, et dit d’une voix forte : Enfant, lève-toi. Et son esprit revint en elle, et à l’instant elle se leva ” ? (Luc 8:54, 55.) Si. Faut-il en déduire qu’avant que le fils de la veuve fût rappelé à la vie par Élie et avant la résurrection de la fille de Jaïrus, leur esprit habitait un monde immatériel, qu’il était retourné à Dieu, celui qui l’avait donné ? Non, car l’esprit n’est pas comme le décrit Rishi “ le corps éthéré de l’homme avec tout ce qui le caractérise... le double exact de la partie physique de l’individu ”. D’après la Bible, l’esprit (en hébreu ruahh et en grec pneuma) est la force agissante divine qui fait vivre ou appelle à l’existence.
44 Dans Apocalypse 11:8-11, il est dit : “ Et leurs cadavres seront sur la place de la grande ville... Après les trois jours et demi, un esprit de vie, venant de Dieu, entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds. ” Et Ézéchiel décrit ainsi sa vision de la vallée pleine d’ossements desséchés : “ Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel, à ces os : Voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez... Je regardai, et voici, il leur vint des nerfs, la chair crût, et la peau les couvrit par-dessus ; mais il n’y avait point en eux d’esprit. Il me dit : Prophétise, et parle à l’esprit ! prophétise, fils de l’homme, et dis à l’esprit : Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Esprit, viens des quatre vents, souffle sur ces morts, et qu’ils revivent ! Je prophétisai, selon l’ordre qu’il m’avait donné. Et l’esprit entra en eux, et ils reprirent vie, et ils se tinrent sur leurs pieds : c’était une armée nombreuse, très nombreuse. ” — Ézéch. 37:5-10.
45, 46. a) De quelle manière Dieu intervient-il pour prolonger l’existence de la créature humaine ou la rendre à la vie ? b) Comment cela est-il montré dans le cas de Jésus ?
45 Jéhovah est la source de l’esprit ou force agissante qui donne la vie. Quand le corps retourne à la poussière, l’esprit qui l’animait retourne à sa source, il cesse d’opérer dans l’organisme. Dieu seul peut rappeler cette créature humaine à la vie. En condamnant Adam et Ève à mort, Jéhovah a fait tomber sous le coup de la sentence toute leur postérité. Quand les fils d’Adam sont arrivés au bout de leur existence condamnée, Dieu leur réclame la force de vie, car ils sont pécheurs par hérédité. La juste loi divine leur demande la force vitale ou esprit, qui retourne ainsi au Créateur. Quand Dieu lève cette condamnation, il peut, au moyen de son esprit, redonner la vie à la descendance adamique délivrée. Aussi le Psaume inspiré dit-il de Dieu : “ Tu caches ta face, ils sont troublés ; tu retires leur souffle, (ou esprit), ils expirent et retournent à leur poussière. Tu envoies ton esprit : ils sont créés, et tu renouvelles la face de la terre. ” — Ps. 104:29, 30, Da.
46 C’est cette force de vie, entretenue par la respiration, qui revint dans la fille de Jaïrus quand Jésus, prenant sa main, lui dit d’une voix forte : “ Enfant, lève-toi. ” Dieu exauça son Fils : il envoya sa force vitale qui rendit le souffle, l’existence à la morte, l’empêchant de retourner à la poussière. Le Christ fit mention de la même force quand, avant d’expirer, il s’écria : “ Père, je remets mon esprit entre tes mains. ” (Luc 23:46). Le troisième jour, Dieu lui rendit cet esprit en le ressuscitant des morts (Actes 2:22-28, 32-36). On ne peut donc se réclamer d’Ecclésiaste 12:9 12:7, NW pour affirmer que les esprits immortels des trépassés sont dans un monde invisible où ils jouissent d’une existence plus pleine, d’une liberté plus grande et de plus de lumières et que tous, bons et méchants, sont retournés à Dieu. Ce texte prouve plutôt que tous les hommes sont sous le coup de la sentence de mort, soumis aux lois du dépérissement, et que, lorsqu’ils meurent, leur corps retourne à la terre, car l’équitable loi divine leur réclame la force de vie.
47. En ce qui concerne la vie, pourquoi l’homme est-il supérieur à la bête ?
47 Sous ce rapport, l’homme, du fait de la sentence de mort, est comme la bête qui périt, non parce que les animaux sont condamnés à mort en châtiment d’un péché, mais parce que leur Créateur n’a pas décrété qu’ils vivent éternellement. L’esprit de l’homme ne diffère donc, à présent, en rien de celui de l’animal. Cette vérité a été mise en relief par un sage inspiré, qui a dit : “ J’ai dit en mon cœur : Quant aux fils des hommes (il en est ainsi), pour que Dieu les éprouve, et qu’ils voient eux-mêmes qu’ils ne sont que des bêtes. Car ce qui arrive aux fils des hommes est aussi ce qui arrive aux bêtes ; il y a pour tous un même sort : comme celle-ci meurt, ainsi meurt celui-là ; et ils ont tous un même souffle (esprit), et l’homme n’a point d’avantage sur la bête, car tout est vanité. Tout va dans un même lieu, tout est poussière, et tout retourne à la poussière. Qui est-ce qui connaît l’esprit des fils des hommes ? Celui-ci monte-t-il en haut, et l’esprit de la bête descend-il en bas dans la terre ? ” (Eccl. 3:18-21, Da ; Sy). Ainsi l’esprit ou force qui fait vivre l’animal est le même que celui qui fait vivre l’homme. La seule chose qui puisse donner à l’homme une supériorité sur la bête serait un décret divin intéressant son avenir. Grâce à la bienveillance divine, l’homme jouit d’une telle supériorité, car Dieu a décrété, prenant des dispositions en conséquence, que la vie éternelle soit accordée, au sein d’un monde nouveau, libre, fondé sur la justice et à l’abri de la mort, à tous les humains obéissants. Pareille vie ne commence donc pas à la mort, quand le corps retourne à la poussière, car l’esprit retournant à Dieu n’est pas le double invisible et impérissable de l’organisme mortel avec tout ce qui le caractérise. La conception spiritualiste de l’esprit n’est que pure spéculation, une théorie imaginée pour étayer la thèse de la survivance. “ L’autre monde ” n’est pas le monde nouveau promis par Jéhovah.
L’ÂME HUMAINE EST-ELLE IMMORTELLE ?
48. Pourquoi les affirmations spirites nous engagent-elles à déterminer si les Écritures enseignent l’immortalité de l’âme ?
48 Pour qu’une âme humaine ait l’existence, il lui faut 1o) un organisme et 2o) l’esprit ou force agissante de Dieu s’unissant au corps pour le faire respirer, vivre. La créature ainsi appelée à la vie est l’âme humaine (Gen. 2:7). Puisque l’âme doit respirer, se nourrir de produits matériels et qu’elle peut être déchirée, emprisonnée ou mise aux fers, et transpercée par l’épée (Ps. 105:18 ; Jér. 4:10, Da ; Luc 2:35), est-elle vraiment impérissable, immortelle ? Le spiritisme a pour principal fondement la croyance en l’immortalité de l’âme, sur laquelle vient naturellement se greffer la thèse de la survivance. La religion spirite prétend que la Bible fait de multiples allusions à la vie posthume et à la communion entre les vivants et les morts. Voyons s’il en est bien ainsi. Les Écritures enseignent-elles l’immortalité de l’âme et le corollaire qui en résulte : la survivance ?
49-53. Combien de fois la Bible fait-elle mention de l’immortalité ? Expliquez ces cas.
49 La Bible fait évidemment mention de l’immortalité, mais dit-elle que l’âme en est douée ? Consultez les Écritures et constatez par vous-même que le terme “ immortalité ” est tout simplement absent de la portion hébraïque de la Bible et que, dans la partie grecque, le mot athanasia, traduit par immortalité, ne se rencontre que trois fois. Voici ces passages :
50 “ Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite (dans Ésaïe 25:8) : La mort a été engloutie dans la victoire. ” (I Cor. 15:53, 54). L’apôtre Paul, qui développe le thème de la résurrection, indique ici de quelle manière et avec quel corps les chrétiens fidèles sont ramenés d’entre les morts. Il ne dit pas que les disciples du Christ ont déjà l’immortalité, pas plus qu’ils ne possèdent déjà l’incorruptibilité, car, dans Romains 2:6, 7 (Jé) il leur déclare que Dieu “ rendra à chacun selon ses œuvres : à ceux qui par l’endurance à bien faire recherchent gloire, honneur et incorruptibilité : la vie éternelle ”. L’incorruptibilité, tout comme l’immortalité, est une récompense future, conférée aux fidèles chrétiens lors de leur résurrection. L’apôtre a indiqué que cette résurrection ne devait pas avoir lieu à la mort, mais à la seconde présence de Jésus-Christ, qui ramènerait ses fidèles disciples d’entre les morts. Il est écrit en effet : “ Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang, Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement (ou présence). Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible ; il ressuscite incorruptible... et nous, nous serons changés. ” — I Cor. 15:22, 23, 42, 52.
51 Notez qu’il n’est fait ici nulle mention de l’âme. Le mot athanasia ou immortalité indique, dans les deux cas où il apparaît, tout autre chose que l’immortalité inhérente de l’âme.
52 Le terme athanasia apparaît pour la troisième et dernière fois dans le passage suivant : “ Garde le commandement sans tache et sans reproche, jusqu’à la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ. Cette manifestation, le bienheureux et unique Potentat la fera paraître aux temps marqués, lui le Roi de ceux qui règnent et le Seigneur de ceux qui sont seigneurs, le seul qui possède l’immortalité. ” (I Tim. 6:14-16, NW). Que dit ici Paul à Timothée ? Qu’aucun des souverains terrestres qui revendiquent l’immortalité n’en est doté, mais que “ le bienheureux et unique Potentat ”, Jésus-Christ, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, en est le possesseur exclusif depuis sa résurrection. Il est vrai que les Babyloniens, les Égyptiens, les Grecs, les Romains et les Hindous ont enseigné la doctrine de l’incorruptibilité et de l’immortalité inhérente de l’âme. Mais Jésus-Christ qui, le premier, a reçu l’incorruptibilité et l’immortalité du Dieu incorruptible et immortel, est le premier qui a mis en évidence la vérité concernant ces biens en prêchant la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Il est écrit en effet : “ ... qui a été maintenant rendue manifeste par la manifestation de notre Sauveur, le Christ Jésus, lequel a détruit la mort et a fait briller la vie et l’incorruptibilité par l’Évangile. ” — II Tim. 1:10 ; I Tim. 1:17, Li.
53 Ainsi le verset où le mot athanasia est mentionné pour la troisième fois nie catégoriquement que les humains, qu’ils soient potentats, rois, dictateurs ou seigneurs, aient une âme immortelle. Les livres deutérocanoniques ou apocryphes figurant dans l’“ Ancien Testament ” des bibles catholiques renferment les mots “ immortalité ” et “ incorruptibilité ”, mais les textes où ils apparaissent ne démontrent pas l’immortalité de l’âme. Par exemple, dans Ecclésiastique 17:25 (Cr), il est dit : “ Car tout ne peut pas se trouver dans les hommes, le fils de l’homme n’étant pas immortel. ” Voyez aussi Ecclésiastique 6:16 (Douay) et, dans le livre de la Sagesse, ces passages : 1:15 ; 2:23 ; 3:1, 4 ; 4:1 ; 6:19, 20 ; 8:13, 18 ; 15:1, 3 (Li), textes qui tous, s’ils fournissent la moindre indication, montrent plutôt que l’immortalité est une récompense à saisir et non un bien qui nous est inhérent.
L’ÂME EST-ELLE SUJETTE À LA MORT ?
54. Qu’est-il dit à propos de la “ New World Translation ” ?
54 Puisque la Bible ne fait aucune mention de l’immortalité de l’âme, elle devrait, dans ce cas, la présenter comme périssable, mortelle. Le fait-elle ? Oui, et en des termes si clairs que même un enfant peut les comprendre. Les spirites, les catholiques et les autres confessions de la chrétienté n’étant pas capables de fournir le moindre verset biblique à l’appui de l’immortalité de l’âme, il suffirait, pour faire la preuve du contraire, d’apporter un seul texte attestant que l’âme est périssable. Or nous ne disposons pas que d’un seul verset, et la New World Translation of the Holy Scriptures, qui traduit invariablement par “ âme ” les mots hébreu nephesh et grec psychê de Genèse 1:20, montre encore plus clairement que les autres versions que la Bible enseigne la mortalité de l’âme humaine.
55-57. Quels sont quatre éléments fondamentaux de l’enseignement biblique à propos de l’âme humaine ?
55 Au jardin d’Éden, les âmes parfaites Adam et Ève n’étaient pas sujettes à la mort. Elles auraient pu y prolonger éternellement leur existence. Comment cela ? En fournissant à leur corps les substances matérielles auxquelles Dieu avait abondamment pourvu et en soutenant leur cœur et leur esprit avec la nourriture spirituelle que Jéhovah leur donnait quand il leur parlait de l’invisible. Cependant Dieu les informa que l’âme humaine, malgré son aptitude à vivre éternellement sur la terre, était mortelle. Le chapitre deux de la Genèse, après avoir décrit la création de l’âme Adam, poursuit en ces termes : “ L’Éternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder. L’Éternel Dieu donna cet ordre à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. ” (Gen. 2:15-17). Si l’âme Adam désobéissait à Dieu, elle mourrait. Si elle obéissait, mangeant de tous les fruits du jardin, à l’exception de l’arbre défendu, elle prolongerait son existence aussi longtemps qu’elle ne s’écarterait pas du chemin de l’obéissance. L’âme humaine avait donc l’occasion de vivre éternellement, non pas dans un monde spirituel, mais dans le paradis d’Éden, comme humain parfait.
56 En rendant son arrêt de mort contre Adam qui avait commis un acte de désobéissance en mangeant du fruit interdit, Jéhovah déclara : “ C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. ” (Gen. 3:17-19). Notez que Dieu n’a pas dit : “ Ton corps retournera à la poussière, mais ton esprit sera délivré du corps et ira vivre dans le monde invisible qui est ma demeure, parce que ton esprit est immortel et que je suis incapable de l’anéantir. ” Non, Jéhovah a déclaré : “ ... jusqu’à ce que tu (non ton corps, mais toi, ton âme) retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu (l’âme) es poussière, et tu (l’âme sous le coup de la sentence de mort) retourneras dans la poussière. ”
57 Âme humaine, Adam n’était que de la poussière vivifiée, animée, pétrie en forme d’homme, tout comme l’étaient les animaux. Pour appliquer la peine de mort, Jéhovah bannit l’homme du paradis. Nous citons : “ L’Éternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. Et l’Éternel Dieu le chassa du jardin d’Éden, pour qu’il cultivât la terre, d’où il avait été pris (et où il devait retourner). C’est ainsi qu’il chassa Adam ; et il mit à l’orient du jardin d’Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie. ” (Gen. 3:22-24). Dieu l’éloigna de l’arbre de vie, non pour exécuter l’arrêt de mort uniquement sur son organisme et faire passer son âme dans un monde où elle commencerait un pèlerinage sans fin, jouissant de lumières et de libertés plus grandes et profitant ainsi de sa désobéissance. Jéhovah exclut l’âme humaine du paradis pour l’empêcher de prolonger indéfiniment son existence quelque part : elle devait mourir comme meurent les animaux.
58. Comment est expliquée la mort d’Adam à l’âge de 930 ans ?
58 Venant de déchoir de la perfection humaine, Adam vécut de nombreux siècles sur le sol maudit hors de l’Éden. Il est écrit en effet : “ Il engendra des fils et des filles. Tous les jours qu’Adam vécut furent de neuf cent trente ans ; puis il mourut. ” (Gen. 5:4, 5). Dès l’instant où il pécha, encourant la sentence divine, il n’exista plus aux yeux de Dieu : il était mort par suite du péché. Père rebelle, il engendra des fils de la désobéissance. C’est pourquoi l’apôtre Paul dit aux chrétiens : “ Et vous, vous étiez morts par les fautes et les péchés dans lesquels vous marchiez, entraînés par le courant de ce monde, suivant le prince de la puissance de l’air, l’esprit qui agit présentement dans les fils de la désobéissance. ” (Éph. 2:1, 2, 5, Li). De ce point de vue encore, Ève, tout comme Adam, était “ morte, quoique vivante ”. (I Tim. 5:6.) La mort par le péché n’était pas l’application intégrale de la sentence divine. Nos premiers parents la subirent dans toute sa rigueur à l’heure de leur mort, quand ils rendirent leur dernier souffle et que l’esprit ou force de vie retourna à Dieu qui l’avait donné. Adam vécut un peu moins de mille ans. Si nous adoptons l’unité de temps donné par l’apôtre Pierre et dont voici la longueur : “ Devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour ” (II Pi. 3:8), Adam et Ève sont morts “ le jour ” où ils ont mangé du fruit défendu, soit dans le premier millénaire de l’existence de l’humanité.
(À suivre.)
[Note]
a “ Est ”, c’est-à-dire “ représente ” ou “ est équivalent à ”. Même cas que lorsqu’il est dit, dans Deutéronome 24:6 (Glaire), que la meule est l’âme de celui qui l’offre.
[Illustration, page 5]
La science a découvert ce qu’elle appelle l’“ ectoplasme ”.