Chapitre 5
Le Repas du Seigneur — un souper de libération
1. Peu de temps avant sa mort, quelle célébration Jésus institua-t-il parmi ses disciples, mais qu’ont provoqué les différences d’opinion quant à la signification de cette commémoration ?
QUELQUES heures seulement avant qu’il ne fût réellement “baptisé” dans la mort le jour de Pâque de l’an 33 de notre ère, Jésus-Christ ordonna à ses disciples de célébrer régulièrement un repas du soir ou souper spécial. Il inaugura ce souper parmi ses disciples dans un but bien déterminé, car ce repas a une signification très profonde. Le sens que Jésus rattacha lui-même à cette célébration a été généralement mal compris, de sorte que d’âpres luttes religieuses ont été menées par les défenseurs des opinions opposées quant à la signification de cette fête. Or, il est important de comprendre le sens exact du repas du Seigneur et de savoir qui peut participer aux choses qui sont servies pendant ce souper.
2, 3. Dans une lettre adressée à la congrégation chrétienne de Corinthe, que lui rappela l’apôtre Paul au sujet du repas du Seigneur, et pourquoi ?
2 Déjà au milieu du premier siècle de notre ère, l’apôtre Paul se trouva dans l’obligation de rappeler à la congrégation chrétienne de Corinthe, en Grèce, le caractère sacré du repas du Seigneur et combien il est dangereux de le sous-estimer et de le célébrer d’une façon indigne. Ces Corinthiens ne préparaient pas convenablement leur cœur et leur esprit avant de célébrer ce repas. Ils se réunissaient, mais avant de commencer cette commémoration, ils se conduisaient d’une manière tellement égoïste et cupide qu’il leur était impossible de célébrer le repas du Seigneur en appréciant à sa juste valeur sa signification vitale. C’est pourquoi, l’apôtre Paul adressa par écrit à cette congrégation les paroles suivantes :
3 “Quand donc vous vous assemblez en un endroit, il n’est pas possible de manger le repas du soir du Seigneur. Car, lorsque vous le mangez, chacun prend auparavant son propre repas du soir, de sorte que l’un a faim et que l’autre est ivre. Assurément vous avez des maisons pour manger et boire, n’est-ce pas ? Ou bien méprisez-vous la congrégation de Dieu et faites-vous honte à ceux qui n’ont rien ? Que dirai-je ? Est-ce que je vous louerai ? En ceci je ne vous loue pas. Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai aussi transmis, que le Seigneur Jésus dans la nuit où il allait être livré prit un pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit et dit : ‘Ceci est mon corps qui est pour vous. Ne cessez de faire ceci en mémoire de moi.’ Il fit de même en ce qui concerne la coupe aussi, après qu’il eut pris le repas du soir, disant : ‘Cette coupe est la nouvelle alliance en vertu de mon sang. Ne cessez de faire ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi.’ Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous ne cessez de proclamer la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il arrive.” — I Corinthiens 11:20-26, NW, éd. de 1950, note en bas de page.
4. Le fait que les Corinthiens apportaient leur souper à cette réunion nous fournit quelle précision ?
4 Par leur façon d’agir, les chrétiens de Corinthe n’atteignaient pas le but du repas du Seigneur. Quand ils s’assemblaient pour le célébrer, nombre d’entre eux apportaient leur souper, — aliments et vin, — et prenaient leur repas avant de commencer le souper du Seigneur, voire pendant la célébration ! Notons en passant qu’ils apportaient leur souper, et non leur petit déjeuner ni leur repas de midi. Cela indique à quel moment de la journée ils célébraient le repas du Seigneur, savoir le soir ou après le coucher du soleil, mais non le matin ni l’après-midi, avant le coucher du soleil. Les Corinthiens célébraient le repas du Seigneur après avoir soupé, donc le soir, après le coucher du soleil, qui, d’après la Bible, marquait le commencement de la journée chez les Juifs.
5. Par suite des divisions qui existaient au sein de la congrégation de Corinthe, que se passait-il vraisemblablement lors du repas du Seigneur, et cela était-il convenable ?
5 Juste avant d’aborder ce sujet, l’apôtre Paul avait fait remarquer qu’il existait au sein de la congrégation de Corinthe des sectes et des schismes ou divisions. Lorsqu’ils célébraient le repas du Seigneur, vraisemblablement ceux qui considéraient Céphas (Pierre) comme leur chef religieux s’asseyaient ensemble, ceux qui préféraient Apollos se mettaient à part et ceux qui suivaient Paul faisaient de même. Dans ces conditions, comment était-il “possible de manger le repas du soir du Seigneur” d’une manière convenable ? — I Corinthiens 1:11-13 ; 3:21, 22 ; 4:6 ; 11:17-23.
6. D’après Paul, quelles étaient les conséquences de cette façon d’agir à l’égard du repas du Seigneur ?
6 Célébrer ainsi le repas du soir ou souper du Seigneur entraînait quelles conséquences ? Paul les expliqua en ces termes : “Par conséquent, celui qui mange le pain et boit la coupe du Seigneur d’une manière indigne sera coupable concernant le corps et le sang du Seigneur. D’abord, qu’un homme s’approuve lui-même après examen rigoureux, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe. Car celui qui mange et boit mange et boit un jugement contre lui-même s’il ne discerne pas le corps. C’est pour cela que beaucoup d’entre vous sont faibles et maladifs, et que bon nombre dorment dans la mort. Mais si nous discernions ce que nous sommes nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Cependant, lorsque nous sommes jugés, nous sommes disciplinés par Jéhovah, pour que nous ne devenions pas condamnés avec le monde. Aussi, mes frères, quand vous vous assemblez pour le manger, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu’un a faim, qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous assembliez pas pour le jugement.” — I Corinthiens 11:27-34.
7. a) Pour pouvoir participer dignement au repas du Seigneur, que fallait-il éviter ? b) Agir autrement entraînerait quelles conséquences ?
7 Le vrai chrétien n’était pas tenu de jeûner pendant un certain temps avant de participer au repas du Seigneur. Si quelqu’un craignait d’avoir l’estomac vide pendant la célébration, il devait d’abord prendre son repas du soir normal chez lui, avant de se rendre à l’endroit prévu pour la réunion. Cependant, il ne devait pas manger de trop ni absorber tellement de boissons alcooliques qu’il serait ivre ou aurait l’esprit émoussé. Dans un tel état, il ne serait pas physiquement ou mentalement à même de discerner la signification du pain et du vin servis lors du repas du Seigneur. Celui qui se conduirait ainsi témoignerait du mépris et agirait d’une manière indigne à l’égard de ces choses. Il se rendrait “coupable concernant le corps et le sang du Seigneur”. Son manque de discernement lui vaudrait de manger et de boire un jugement de condamnation contre lui-même de la part de Jéhovah Dieu. Il mériterait de faire l’objet d’une mesure disciplinaire venant de Dieu, pour éviter d’être condamné avec le monde des hommes qui ne reconnaissent pas le Seigneur Jésus-Christ. C’est pourquoi le chrétien qui désirait célébrer le repas du Seigneur de manière à se procurer la bénédiction et l’approbation divines devait se garder dans une condition mentale et physique convenable. Alors, après s’être examiné rigoureusement, il serait à même de s’approuver et de se considérer en état de participer dignement au pain et au vin avec gratitude et intelligence.
QUESTIONS QUI DEMANDENT UNE RÉPONSE
8. Quelles questions convient-il d’examiner, et pourquoi ces choses devraient-elles nous intéresser ?
8 Puisque le repas du soir ou souper du Seigneur revêt une si grande importance, il convient que nous l’examinions, afin de bien comprendre sa signification exacte. Nous appartient-il de manger du pain et de boire de la coupe, ou devrions-nous nous en abstenir ? S’agit-il du pain ordinaire qu’on achète chez le boulanger et de vrai vin alcoolique ? Que symbolisent le pain et la coupe de vin qui sont employés comme emblèmes lors du repas du Seigneur ? Quand bien même vous ne seriez pas un chrétien baptisé, et même si vous n’avez pas le droit de participer au pain et au vin emblématiques, vous devriez vous intéresser à ces questions et en chercher les réponses. Pourquoi ? C’est que la signification du repas du Seigneur nous aide à comprendre la prochaine libération de tous les hommes et le moyen par lequel toute la création humaine sera “libérée de l’asservissement de la corruption et aura la glorieuse liberté des enfants de Dieu”. — Romains 8:21.
9, 10. a) Quand Jésus inaugura le repas du Seigneur, quelle sorte de pain employa-t-il ? b) À l’occasion de quel anniversaire cette nouvelle commémoration fut-elle instituée ? c) Expliquez la situation qui régnait lorsque la première Pâque fut célébrée, et le but de cette fête annuelle.
9 Jésus-Christ expliqua lui-même la signification du pain et de la coupe de vin qu’il employa en instituant le repas du Seigneur. Le pain était du pain sans levain qui restait de la Pâque que Jésus venait de célébrer. Il est donc certain que ce fut la nuit du 14 nisan de l’an 33 de notre ère que Jésus institua parmi ses fidèles disciples cette nouvelle commémoration. Ce fut, en fait, le 1 545e anniversaire de la première Pâque que les Israélites asservis en Égypte avaient célébrée le 14 nisan de l’an 1513 avant notre ère. En cette occasion, les Israélites se réunirent par familles dans leurs foyers, après avoir appliqué en éclaboussant sur les deux montants et le linteau de la porte de leurs maisons du sang d’un agneau mâle âgé d’un an et sans défaut. Sous la protection de ce sang, ils mangèrent l’agneau rôti, sans briser aucun de ses os. Comme les Israélites avaient dû faire disparaître tout levain de leurs maisons, le pain qu’ils mangèrent avec l’agneau rôti et les herbes amères était forcément du pain sans levain. Dieu leur ordonna encore de manger du pain sans levain pendant les sept jours suivants. Cette célébration valut aux Israélites d’être sauvés.
10 Quand il vit le sang sur les portes des Israélites, l’ange exterminateur envoyé par Jéhovah passa par-dessus leurs maisons et n’exécuta ni leurs fils premiers-nés ni les premiers-nés de leurs animaux domestiques. Mais chez les Égyptiens, tous les mâles premiers-nés des hommes et des bêtes, y compris le premier-né du pharaon, furent exécutés. Aussi le pharaon finit-il par accéder à la demande que Jéhovah lui avait adressée par le prophète Moïse, et il permit aux Israélites de s’en aller libres, de quitter la “maison de servitude” en Égypte. Pour commémorer cette libération de son peuple élu, Dieu ordonna à celui-ci de célébrer chaque année la fête de Pâque, au jour anniversaire, c’est-à-dire le quatorzième jour du mois lunaire de nisan. La Pâque était donc la fête d’une libération. La Nouvelle encyclopédie juive (angl.), édition de 1962, pages 370, 371, déclare à propos de la Pâque : “Elle commémore la délivrance des Israélites de l’Égypte, et elle est célébrée comme ‘la Saison de notre Liberté’ (Zeman Herutenu).” En tant que fils de la vierge juive Marie, Jésus était tenu d’observer annuellement la Pâque, et il obéit fidèlement à ce commandement jusqu’au jour même de sa mort. — Exode 12:1 à 13:18 ; Galates 4:1-5 ; Matthieu 26:17-19.
11, 12. a) Quelle sorte de souper, ressemblant en cela à la Pâque qui avait annoncé cette nouvelle fête, Jésus institua-t-il ? b) D’après le témoin oculaire Matthieu Lévi, qu’est-ce qui fut dit et que se passa-t-il lors de cette inauguration ?
11 L’ancien repas pascal était annonciateur du nouveau souper de libération. Avant d’instituer le repas qui porte son titre, le Seigneur Jésus montra son obéissance en participant à la Pâque avec ses douze apôtres. Matthieu Lévi, l’un des douze apôtres présents, écrivit par la suite ce qu’il vit et entendit à cette occasion. Le Seigneur Jésus avait envoyé les apôtres Pierre et Jean à Jérusalem pour préparer l’endroit où il allait observer la Pâque (Luc 22:7-13). L’apôtre Matthieu nous présente le récit suivant :
12 “Et les disciples firent comme Jésus leur avait ordonné et ils apprêtèrent les choses pour la pâque. Le soir étant venu, il était étendu à table avec les douze disciples. Pendant qu’ils mangeaient, il dit : ‘En vérité je vous le dis, l’un de vous me livrera ? (...) En guise de réponse Judas, qui était sur le point de le livrer, dit : ‘Ce n’est pas moi, n’est-ce pas, Rabbi ?’ Il lui dit : ‘Tu l’as dit toi-même.’ Et pendant qu’ils continuaient à manger, Jésus prit un pain et, après avoir dit une bénédiction, il le rompit et, le donnant à ses disciples, il dit : ‘Prenez, mangez. Ceci est mon corps ! Il prit aussi une coupe et, ayant rendu grâces, il la leur donna en disant : ‘Buvez-en tous ; car ceci est mon “sang de l’alliance,” qui doit être versé pour beaucoup pour le pardon des péchés. Mais je vous dis : Je ne boirai désormais en aucune façon de ce produit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai avec vous, nouveau, dans le royaume de mon Père ! Finalement, après avoir chanté des louanges, ils partirent pour le mont des Oliviers.” — Matthieu 26:19-30, NW, éd. de 1950, note en bas de page.
13. D’après l’Église romaine, que se produisit-il lors de cette cérémonie ?
13 L’Église catholique romaine prétend que par cette cérémonie Jésus-Christ fit de ses fidèles apôtres des prêtres habilités à offrir un vrai sacrifice humain de chair et de sang, c’est-à-dire à offrir en sacrifice le Seigneur Jésus-Christ lui-même. Elle prétend encore que par cette cérémonie les apôtres reçurent le pouvoir, par la simple répétition des paroles de Jésus, d’opérer le miracle de la transsubstantiation, consistant à changer la substance du pain sans levain en celle de la chair de Jésus, et à transformer en son sang le “produit de la vigne” versé dans la coupe. Les prêtres catholiques disent que Jésus-Christ opéra lui-même ce miracle lorsqu’il prononça les mot : “Ceci est mon corps”, et : “Ceci est mon sang.” Le clergé déclare encore qu’il s’agit là d’un saint mystère et qu’il serait présomptueux de notre part de le mettre en doute.
Y A-T-IL EU TRANSSUBSTANTIATION ?
14. Les Écritures grecques chrétiennes parlent-elles de la “transsubstantiation” ?
14 Doit-on accuser de présomption scandaleuse à l’égard de cette doctrine catholique les apôtres mêmes et les autres disciples de Jésus qui vécurent au premier siècle de notre ère ? Pourquoi cette question est-elle pertinente ? Pour la bonne raison que dans les vingt-sept livres composant le “Nouveau Testament” ou Écritures grecques chrétiennes, les premiers écrivains chrétiens ne disent rien au sujet de la “transsubstantiation” et ils ne présentent pas de cette façon le repas du Seigneur. Qu’est-ce qui explique cette omission ?
15. Si Jésus avait réellement changé le pain en son “corps” et le vin en son sang, qu’aurait-il fait lui-même, et que seraient devenus ses apôtres ?
15 Si Jésus, par les paroles qu’il prononça sur le pain et le vin, voulait dire que le pain était devenu, non sa chair, mais son “corps”, qui était bien plus volumineux que le pain rompu, et s’il entendait que le “produit de la vigne” était véritablement devenu son sang, alors Jésus s’offrit lui-même en sacrifice avant d’être cloué au bois et de mourir sur le Calvaire ou Golgotha (“Lieu du Crâne”). Au risque de choquer certains, ajoutons que dans ce cas Jésus fit de ses apôtres des cannibales, puisqu’ils auraient mangé de la vraie chair humaine et bu du vrai sang humain, ce qui aurait été une violation de la loi que Dieu donna aux Juifs, leur interdisant de boire ou de manger du sang (Lévitique 17:10, 11). Cela signifierait également qu’avant que les Juifs abusés fissent mourir Jésus-Christ sur le bois, Jésus se donna lui-même la mort et s’offrit en sacrifice à ses apôtres. Qui plus est, quand les apôtres chrétiens célébreraient par la suite le “mystère” de la transsubstantiation, puis mangeraient eux-mêmes le pain et boiraient le vin, ou bien les serviraient à leurs frères, ils deviendraient des “meurtriers du Christ”, crime qu’au cours des siècles écoulés les catholiques ont attribué aux Juifs, qu’ils ont qualifiés de “déicides”.
16. a) D’où venait le pain sans levain sur lequel Jésus prononça les mots “ceci est mon corps” ? b) Même si ce pain avait été changé miraculeusement, que serait-il devenu tout au plus ?
16 Aussi, pour tranquilliser notre esprit et innocenter les fidèles apôtres de telles accusations, et avec tout le respect que nous devons aux déclarations de Jésus, posons quelques questions logiques sur le pain et la coupe. D’où venait le pain sans levain que Jésus rompit et donna à ses apôtres ? Certainement du même endroit que le pain qu’il venait de servir pour célébrer la Pâque, à moins que Pierre et Jean aient acheté des pains chez deux boulangers différents. Dans ce cas, lorsque Jésus prononça sur un pain en particulier les mots “ceci est mon corps”, comment ce pain pouvait-il devenir son “corps”, chair de sa chair ? La matière composant ce pain n’avait jamais été une partie de son corps humain. Par conséquent, ce pain pouvait tout au plus être changé miraculeusement en un morceau de chair anonyme ayant les mêmes dimensions que le pain non rompu.
17. a) D’où venait le vin versé dans la coupe de Jésus ? b) Même si Jésus avait changé ce vin en sang, celui-ci aurait-il été son propre sang ? c) Lorsque Jésus changea réellement de l’eau en vin à Cana, ce vin avait-il apparence et le goût de l’eau ?
17 Il en est de même de la coupe de vin sur laquelle Jésus prononça ces paroles : “Ceci est mon sang.” D’où venait le vin de la coupe ? Apparemment de la cave ou du marchand de vin où Pierre et Jean s’étaient procuré le vin pour célébrer la Pâque. Comment donc Jésus pouvait-il, en prononçant quelques paroles, changer ce vin en son sang ? La matière composant ce vin, “le produit de la vigne”, n’avait jamais coulé dans les vaisseaux sanguins de Jésus. Et même si nous admettons qu’il changea effectivement le vin en sang humain, il s’agirait d’un sang anonyme, mais non du sang du corps de Jésus. Pour les apôtres, ce vin n’avait ni l’apparence, ni le goût, ni l’odeur de sang humain frais. Lorsque Jésus changea de l’eau en vin à Cana, en Galilée, à l’occasion d’une noce, le liquide dans les jarres prit l’apparence, l’odeur et le goût de vrai vin alcoolique. Celui qui en buvait n’avait pas besoin de tromper sa vue, son odorat et son palais pour se convaincre que le liquide qu’il buvait était en réalité du vin. — Jean 2:1-11.
18. a) Que voulait dire Jésus quand il déclara : “Ceci est mon corps”, et : “Ceci est mon sang” ? b) À une autre occasion, quel langage symbolique semblable Jésus employa-t-il ?
18 Non, lors du premier repas du Seigneur, Jésus ne s’offrit pas en sacrifice plus de douze heures avant de mourir sur le bois au Calvaire ! Quand il prononça sur le pain béni les mots “ceci est mon corps”, il voulait faire comprendre à ses apôtres que ce pain signifiait, représentait ou symbolisait son corps humain parfait, qui devait bientôt être immolé au Calvaire. Pareillement, lorsqu’il prononça sur le vin béni les mots “ceci est mon sang”, il voulait leur faire comprendre que le vin signifiait, représentait ou symbolisait son sang, qui devait bientôt être versé au Calvaire. Ses paroles ne sont pas à prendre au sens littéral, pas plus que celles qu’il prononça après avoir nourri miraculeusement cinq mille Juifs avec cinq pains et deux poissons. À cette occasion, il avait déclaré : “Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel.” Jésus n’est pas du pain réel que nous devons manger littéralement, car les paroles suivantes montrent qu’il employait un langage symbolique. En effet, il ajouta : “Si quelqu’un mange de ce pain il vivra éternellement ; et, en fait, le pain que je donnerai c’est ma chair pour la vie du monde.” — Jean 6:51.
19. L’un quelconque des récits bibliques révèle-t-il que Jésus ordonna à ses disciples de célébrer le repas du Seigneur en sacrifice de lui ? En fait, que déclara-t-il ?
19 La Bible nous fournit quatre récits de l’institution du repas du Seigneur, et pourtant aucun d’eux ne révèle que Jésus ordonna aux apôtres de célébrer ce souper en sacrifice de lui. Lisez la narration de l’apôtre Paul, que nous avons déjà reproduite à la page 121, paragraphe trois. Le compte rendu du disciple Luc correspond à celui rédigé par son compagnon Paul. Le docteur Luc écrit : “Puis il prit un pain, rendit grâces, le rompit, et le leur donna, disant : ‘Ceci est mon corps qui doit être donné pour vous. Ne cessez de faire ceci en mémoire de moi.’” (Luc 22:19). Jésus n’a nullement dit : ‘Faites ceci en sacrifice de moi.’ Il parlait symboliquement. Cela ressort aussi de la façon dont le médecin Luc, à l’exemple de Paul, rapporte les paroles que Jésus prononça sur le vin. Nous lisons dans Luc 22:20 : “De même la coupe, aussi, après qu’ils eurent pris le repas du soir, et il dit : ‘Cette coupe est la nouvelle alliance en vertu de mon sang, qui doit être versé pour vous.’” Or, Jésus ne voulait pas dire que la coupe de vin était littéralement la nouvelle alliance. — NW, éd. de 1950, note en bas de page.
20, 21. Quels passages de l’Écriture excluent l’idée d’offrir en sacrifice le corps humain de Jésus chaque fois qu’on célèbre le repas du Seigneur ?
20 L’apôtre Paul complète ce récit de Luc, en précisant que Jésus ajouta : “Ne cessez de faire ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi.” (I Corinthiens 11:25). Ni Luc ni Paul ne déclarent que Jésus ordonna à ses apôtres de faire cela en sacrifice de lui, sacrifice qui aurait exigé la présence de vraie chair et de vrai sang humains. En outre, s’ils avaient réellement offert Jésus-Christ en sacrifice chaque fois qu’ils célébraient le repas du Seigneur, alors celui-ci serait mort à chaque célébration, et son corps humain aurait été immolé d’innombrables fois. Les Écritures inspirées nous permettent-elles de croire cela ? Non, car dans Romains 6:9, 10, l’apôtre Paul écrivit aux chrétiens de Rome : “Nous savons que Christ, maintenant qu’il a été ressuscité d’entre les morts, ne meurt plus ; la mort ne domine plus sur lui. Car la mort dont il est mort, il en est mort en ce qui concerne le péché une fois pour toutes.” Il est donc impossible que Jésus-Christ meure de nouveau chaque fois que nous célébrons le repas du Seigneur. — Voir la page 105, paragraphe 49.
21 À l’appui de cet argument, citons ces paroles consignées dans Hébreux 10:5-10 : “C’est pourquoi, en entrant dans le monde, il dit : ‘Sacrifice et offrande, tu n’en as pas voulu, mais tu m’as préparé un corps. Tu n’as approuvé ni holocaustes ni offrande pour le péché.’ Alors j’ai dit : ‘Voici, je viens (dans le rouleau du livre il est écrit de moi) pour faire ta volonté, ô Dieu.’ (...) Par ladite ‘volonté’ nous avons été sanctifiés par l’offrande du corps de Jésus-Christ une fois pour toutes.” Cette explication exclut toute idée d’un sacrifice du corps charnel de Jésus-Christ chaque fois qu’on célèbre le repas du Seigneur. — Voir la page 90, paragraphe 20 sv.
22, 23. a) Par conséquent, dans quel but célèbre-t-on le repas du Seigneur, et que symbolisent le pain et le vin ? b) Comment le passage de I Corinthiens 11:25, 26 appuie-t-il cette explication ?
22 Il s’ensuit que nous n’observons pas le repas du Seigneur dans le but de sacrifier de nouveau Jésus-Christ pour les péchés des hommes, mais afin de nous souvenir de lui comme de l’Agneau de Dieu immolé pour nous “une fois pour toutes”, voici dix-neuf siècles. Le pain sans levain et le vin sont simplement des emblèmes qui représentent ou symbolisent le corps charnel et le sang versé de Jésus-Christ offerts en sacrifice. Les chrétiens qui célèbrent cette fête et participent au pain et au vin symboliques doivent garder leur raison et leur faculté de discernement, et non s’enivrer ou engourdir leur esprit en mangeant et en buvant à l’excès. Ils doivent comprendre et discerner que le pain et le vin emblématiques symbolisent le corps charnel et le sang de Jésus-Christ, et qu’ils ont été sanctifiés par le sacrifice de ce corps et de ce sang. Chaque fois qu’ils célèbrent cette fête, ils doivent approfondir leur compréhension du sacrifice rédempteur de leur Seigneur, Jésus-Christ, et montrer ouvertement leur foi en lui. Ils n’offrent pas de nouveau Jésus-Christ en sacrifice, mais ils proclament ouvertement que son sacrifice est le seul moyen de salut pour les hommes. À titre de preuve, citons ces paroles de l’apôtre Paul :
23 “‘Cette coupe est la nouvelle alliance en vertu de mon sang. Ne cessez de faire ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi.’ Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous ne cessez de proclamer la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il arrive.” — I Corinthiens 11:25, 26, NW, éd. de 1950, note en bas de page.
COMBIEN DE FOIS PAR AN ?
24. D’habitude, combien de fois par an célèbre-t-on un grand événement ?
24 La déclaration de Jésus : “Toutes les fois que vous la boirez”, et celle de Paul : “Toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe”, n’autorisent pas les vrais chrétiens à observer le repas du Seigneur de nombreuses “fois” chaque année. L’expression “toutes les fois” ne laisse pas aux nombreuses Églises et sectes le soin de décider quand elles veulent célébrer le repas du Seigneur, certaines d’entre elles se permettant même d’offrir les emblèmes aux mourants. D’habitude, une célébration qui est observée pour commémorer un événement extraordinaire se tient au jour anniversaire de cet événement, c’est-à-dire une fois l’an, toujours à la même date mais pas toujours le même jour de la semaine. Cette manière de procéder est également une coutume biblique.
25, 26. a) Conformément à la loi de Dieu, combien de fois par an célébrait-on la Pâque, mais peut-on dire que les Israélites célébrèrent cette fête de nombreuses fois ? b) Selon l’explication donnée par l’apôtre Paul, qui fut préfiguré par l’agneau pascal ?
25 Par exemple, selon la loi de Dieu, la fête de la libération, la pâque israélite, fut célébrée, non pas plusieurs fois par an, mais une seule fois, à la date anniversaire de la première Pâque observée en Égypte en l’an 1513 avant notre ère. Certes, les Israélites n’observèrent cette fête qu’une fois l’an, néanmoins ils la célébrèrent de nombreuses fois au cours des 1 545 années qui s’écoulèrent entre la première Pâque et celle qui fut célébrée le jour où Jésus-Christ mourut. Ce jour-là, Jésus mourut en vrai Agneau pascal qui ôte le péché du monde (Jean 1:29, 36). C’est en vertu de ce fait que l’apôtre Paul exhorte les chrétiens à mener une vie pure, en disant :
26 “Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait monter toute la masse ? Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une masse nouvelle, selon que vous êtes exempts de ferment. Car en fait Christ notre pâque a été sacrifié. Célébrons, par conséquent, la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains non fermentés de sincérité et de vérité.” — I Corinthiens 5:6-8.
27. a) Les fidèles disciples de Jésus continuèrent-ils de célébrer la Pâque après sa mort ? b) Combien de fois par an devons-nous célébrer le repas du Seigneur, et à quelle date ?
27 L’agneau pascal immolé en Égypte préfigurait donc le Seigneur Jésus-Christ, et en harmonie avec les choses ainsi préfigurées, il convenait que Jésus-Christ mourût le jour de Pâque, c’est-à-dire le 14 nisan de l’an 33 de notre ère. À cette même date, dans la nuit, quelques heures avant sa mort, Jésus institua ce nouveau repas à observer en mémoire de lui-même. Tout Juifs qu’ils étaient, ses fidèles disciples ne devaient plus célébrer l’ancienne Pâque observée en mémoire de l’agneau pascal immolé en Égypte. Désormais, ils devaient observer le repas du Seigneur avec le pain et le vin emblématiques, en mémoire de l’Agneau pascal antitypique, Jésus-Christ. Convenait-il de célébrer la mort du grand et véritable Agneau pascal plus souvent que celle de l’agneau pascal typique immolé en Égypte ? Non ! Nous devons donc célébrer cette commémoration à la date anniversaire. Puisque l’Agneau antitypique, Jésus-Christ, mourut le jour de Pâque, soit le 14 nisan, et puisque dans la nuit comprise dans cette même date il institua le repas du Seigneur, le 14 nisan de chaque année est la seule date autorisée par la Bible pour l’observation de cette fête.
28. a) Pourquoi peut-on dire que les vrais chrétiens ont célébré le repas du Seigneur de nombreuses “fois” ? b) D’après l’apôtre Paul, jusqu’à quand cette célébration annuelle devait-elle continuer ?
28 Néanmoins, au cours des siècles, le repas du Seigneur a été observé de nombreuses “fois” par les vrais chrétiens, à la vraie date anniversaire. En effet, l’Agneau pascal antitypique, Jésus-Christ, mourut le 14 nisan de l’an 33 de notre ère, et de ce fait il y a eu bien plus de dix-neuf cents anniversaires de cet événement. Cependant, la célébration annuelle du repas du Seigneur ne doit pas continuer indéfiniment, aussi longtemps que la terre subsistera. L’apôtre Paul déclara que par cette célébration les vrais chrétiens proclameraient la mort du Seigneur seulement “jusqu’à ce qu’il arrive”. (I Corinthiens 11:26.) Bien entendu, dès que le Seigneur arriverait et serait présent, il n’y aurait plus besoin de célébrer une fête “en mémoire” de lui, car il ne serait plus absent mais de retour et de nouveau en compagnie de ses disciples.
29. Puisque cette fête devait continuer à être célébrée “jusqu’à ce qu’il arrive”, sa célébration depuis 1914 signifie-t-elle que la seconde “présence” de Jésus ne commença pas en cette année-là ? Sinon, que faut-il en déduire ?
29 Le repas du soir ou souper du Seigneur a continué d’être célébré jusqu’à cette année, à la date anniversaire, c’est-à-dire le 14 nisan, après le coucher du soleil. Est-ce à dire que les “temps des Gentils” ou “temps fixés des nations” ne prirent pas fin au début de l’automne de l’an 1914 de notre ère, et que le Royaume messianique de Dieu ne naquit pas dans les cieux en cette année-là ? Nullement ! Le fait de continuer à célébrer cette fête ne signifie pas que le Messie Jésus n’arriva pas et ne fut pas installé dans ses fonctions de Roi à cette date, ou que celle-ci ne marqua pas le commencement de sa seconde “présence”. (Luc 21:24, AC ; MN ; Révélation 12:1-5 ; Matthieu 24:3-14.) Elle signifie tout simplement que l’arrivée et la seconde “présence” du Seigneur sont invisibles, spirituelles, et qu’il est encore séparé de ses disciples qui attendent, le “reste” de la “postérité” de la femme ; il est séparé d’eux par le mur de l’invisibilité spirituelle, car ils sont encore dans la chair. Ils doivent encore marcher par la foi et rester fidèles jusqu’à la mort. — II Corinthiens 5:6-9.
30. La nuit où Jésus institua le repas du Seigneur, que déclara-t-il à propos de sa réunion avec ses apôtres ?
30 La nuit où Jésus-Christ institua le repas du Seigneur, il déclara à ses apôtres, après avoir célébré cette fête : “Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures. Sinon, je vous l’aurais dit, parce que je vais vous préparer une place. Et si je m’en vais vous préparer une place, je reviendrai et vous recevrai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez aussi.” (Jean 13:1-3 ; 14:2, 3). Après avoir célébré le repas du Seigneur, Jésus dit encore à ses apôtres : “Les rois des nations dominent sur elles, et ceux qui ont l’autorité sur elles sont appelés Bienfaiteurs. Vous, cependant, ne devez pas être ainsi. (...) Cependant, vous êtes ceux qui sont restés attachés à moi dans mes épreuves ; et je fais une alliance avec vous, tout comme mon Père a fait une alliance avec moi, pour un royaume, afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël.” (Luc 22:24-30). Compte tenu de ces déclarations de Jésus, comment faut-il comprendre Paul, qui parla de “proclamer la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il arrive” ?
“JUSQU’À CE QU’IL ARRIVE”
31. Quand est-ce qu’“il arrive”, et pourquoi ?
31 Les paroles précitées de Jésus déplacent le sens du terme arrivée, de sorte qu’il s’applique, non à son installation dans le Royaume céleste à la fin des temps des Gentils, en 1914, mais à l’époque où il prendrait les membres du “reste” de la postérité de la femme et les transférerait de la terre à la place qu’il a préparée pour eux au ciel, les recevant ainsi chez lui. Autrement dit, ce terme ne s’applique pas au commencement de son Royaume céleste en 1914, mais à l’époque où il prend les disciples qu’il a admis dans son alliance du Royaume, en les enlevant des sphères terrestres pour les élever à la position céleste qu’ils doivent occuper dans le Royaume. Ainsi comprise, sa venue ou arrivée ressemble à celle d’un époux des temps bibliques qui arrivait à la maison de sa future épouse pour recevoir celle-ci des mains de ses parents et la conduire au foyer qu’il avait préparé à son intention dans la maison de son père. À partir de ce moment-là, le mur de l’invisibilité ne séparera plus le Seigneur Jésus-Christ de ceux qu’il a admis dans son alliance du Royaume, mais ils seront tous personnellement et visiblement réunis à lui. Alors, il ne sera plus nécessaire de célébrer une fête en mémoire de lui.
32. a) Combien de temps encore le “reste” de la postérité de la femme continuera-t-il à célébrer le repas du Seigneur ? b) À peu près combien de personnes observent le repas du Seigneur le 14 nisan chaque année, et combien d’entre elles participent au pain et au vin ?
32 Cela signifie que les membres du “reste” de la postérité de la femme qui se trouvent encore sur la terre doivent continuer de célébrer le repas du Seigneur et ainsi “proclamer la mort du Seigneur”, jusqu’à ce que celui-ci enlève de la terre le dernier d’entre eux et le reçoive chez lui dans le Royaume céleste et invisible. Voilà pourquoi les membres du “reste” qui sont encore sur terre continuent de célébrer le repas du Seigneur jusqu’à maintenant. Au moment où la première édition anglaise du présent ouvrage sortit des presses, il y avait plus de 24 000 congrégations chrétiennes organisées dans deux cents pays environ, qui nous avaient envoyé un rapport sur leur célébration du repas du Seigneur la nuit du 14 nisan. Cependant, bien que l’assistance totale dans toutes ces congrégations se soit élevée à deux millions de personnes environ, moins de 12 000 d’entre elles ont mangé le pain sans levain et bu la coupe de vin, proclamant ainsi “la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il arrivea”. Pourquoi y a-t-il eu si peu de participants ?
33. Qui sont les chrétiens baptisés qui assistent à ce repas sans participer aux emblèmes, et depuis quand en particulier les publications de la Société Watch Tower les invitent-elles à y assister ?
33 Les chrétiens baptisés qui ne participent pas au pain et au vin emblématiques lors de la célébration du repas du Seigneur se classent dans la catégorie des “autres brebis” dont parla notre Seigneur Jésus-Christ, selon Jean 10:16. Après avoir parlé des brebis d’un certain enclos, le Seigneur Jésus déclara : “Et j’ai d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi je dois les amener, et elles écouteront ma voix, et elles deviendront un seul troupeau, un seul berger.” Par les publications de la Société Watch Tower, ces “autres brebis” baptisées ont été invitées à assister au repas du Seigneur, particulièrement depuis 1938b. Mais ces brebis n’ont pas participé au pain et au vin emblématiques. Pourquoi ? Qui est bibliquement autorisé à prendre les emblèmes ?
QUI PEUT PRENDRE LES EMBLÈMES ?
34. Pourquoi est-il évident que le repas du Seigneur est réservé aux “saints” chrétiens ?
34 Les instructions concernant la célébration du repas du Seigneur furent rédigées et envoyées par l’apôtre Paul “à la congrégation de Dieu qui est à Corinthe, à vous qui avez été sanctifiés en union avec Christ Jésus, appelés à être saints”. (I Corinthiens 1:1, 2.) Étant donné que le repas du Seigneur doit se célébrer, non pas indéfiniment sur terre, mais seulement “jusqu’à ce qu’il arrive” pour recevoir ses disciples, comme ces chrétiens de Corinthe, il est évident que ce saint repas du soir est réservé exclusivement à la congrégation de Dieu composée des chrétiens sanctifiés et saints (I Corinthiens 11:26). Jésus-Christ institua le repas du Seigneur avec les premiers membres ou fondements de cette congrégation, à savoir les fidèles apôtres (Éphésiens 2:20-22 ; Révélation 21:12-14). Ces apôtres communiquèrent les instructions de Jésus au reste de la congrégation et les mirent en pratique à partir du 14 nisan de l’an 34 de notre ère. Paul écrivit sur ce sujet vers l’an 55.
35. Qui est autorisé à participer au pain et au vin emblématiques, et quel est le but de l’alliance que Jésus a conclue avec les participants ?
35 La nuit où il inaugura cette célébration, Jésus déclara aux onze apôtres fidèles (le traître Judas Iscariote venait d’être congédié) qu’il faisait avec eux une alliance pour un royaume, pour qu’ils puissent être avec lui dans son Royaume, non sur la terre à Jérusalem, mais dans son Royaume céleste (Luc 22:28-30 ; voir li page 136, paragraphe 30). Jésus-Christ ne s’est pas borné à admettre ses fidèles apôtres dans son alliance pour le Royaume céleste, mais il a continué d’admettre tous les autres membres de sa congrégation dans cette alliance du Royaume. En conséquence, les chrétiens baptisés qui sont admis dans cette alliance pour le Royaume céleste conclue avec eux par Jésus-Christ sont autorisés, tout comme le furent les apôtres, à participer au pain et au vin emblématiques. — Révélation 1:6 ; 5:9, 10.
36-39. a) Dans quelle autre alliance ces participants doivent-ils être admis, et quel rôle Jésus joua-t-il dans la conclusion de cette alliance ? b) Qu’est-il écrit dans Hébreux à propos de cette nouvelle alliance et de son Médiateur ?
36 Ces participants doivent aussi être admis dans une autre alliance, une alliance conclue avec Dieu. Quand Jésus donna aux apôtres la coupe de vin, en leur demandant de se la passer l’un à l’autre, il fit mention de cette alliance en ces termes : “Cette coupe signifie la nouvelle alliance en vertu de mon sang, qui doit être versé pour vous.” (Luc 22:20, MN ; cf. Decoppet n. m. et la traduction anglaise de Moffatt). “Cette coupe signifie la nouvelle alliance en vertu de mon sang. Ne cessez de faire ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi.” (I Corinthiens 11:25, MN ; Decoppet n. m. ; Moffatt). Jésus parlait là de la nouvelle alliance annoncée dans la prophétie de Jérémie 31:31-34. Cette alliance remplace l’ancienne alliance, celle de la Loi, que Jéhovah Dieu avait conclue avec la nation d’Israël, le prophète Moïse ayant servi de médiateur. Du fait qu’il donna son propre sang pour valider la nouvelle alliance conclue entre Jéhovah Dieu et la congrégation chrétienne, Jésus-Christ devint le Médiateur de cette nouvelle alliance promise. À cet effet, il est écrit :
37 “Mais maintenant Jésus a obtenu un service public plus excellent, si bien qu’il est aussi le médiateur d’une alliance également meilleure, qui est légalement fondée sur de meilleures promesses. Car si cette première alliance avait été sans défaut, il n’y aurait pas eu à chercher place pour une seconde ; car il trouve effectivement à redire contre le peuple, quand il dit : ‘“Voici que des jours viennent,” dit Jéhovah, “et je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une nouvelle alliance (...)”’. En disant ‘nouvelle alliance’, il a rendu désuète la première. Or ce qui est rendu désuet et qui vieillit est près de disparaître.” — Hébreux 8:6-13.
38 “Combien plus le sang du Christ, qui par un esprit éternel s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes pour que nous rendions un service sacré au Dieu vivant ? Et c’est pourquoi il est médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, une mort ayant eu lieu pour leur libération par rançon des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui sont appelés reçoivent la promesse de l’héritage éternel.” — Hébreux 9:14, 15.
39 “Mais vous vous êtes approchés d’un mont Sion et d’une ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et de myriades d’anges, en assemblée générale, et de la congrégation des premiers-nés qui sont inscrits dans les cieux, de Dieu le Juge de tous, (...) et de Jésus le médiateur d’une alliance nouvelle, et du sang d’aspersion, qui parle mieux que le sang d’Abel.” — Hébreux 12:22-24.
40. Que deviennent les chrétiens admis dans cette nouvelle alliance, et combien y sont admis ?
40 Étant admis dans cette nouvelle alliance, l’apôtre Paul pouvait parler de lui-même et de Timothée, son compagnon de mission, comme de “ministres d’une nouvelle alliance”. (II Corinthiens 3:5, 6.) À l’exemple de Paul et de Timothée, tous les croyants qui sont dans la nouvelle alliance sont établis ministres de cette alliance. Et tout comme ceux qui furent admis dans l’alliance de la Loi ayant Moïse pour médiateur, furent des Israélites circoncis selon la chair, de même, ceux qui sont admis dans la nouvelle alliance ayant Jésus-Christ pour Médiateur, deviennent des Israélites spirituels. C’est pourquoi, dans une lettre qu’il adressa aux congrégations chrétiennes situées dans la province de Galatie, Paul écrivit : “La circoncision n’est rien, pas plus que l’incirconcision, mais une nouvelle création est quelque chose. Et tous ceux qui marcheront de manière ordonnée selon cette règle de conduite, sur eux soient paix et miséricorde, oui sur l’Israël de Dieu.” (Galates 6:15, 16). D’après Révélation 7:4-8, il n’y aura que 144 000 nouvelles créatures, toutes Israélites spirituels.
LES ISRAÉLITES SPIRITUELS PRENNENT LES EMBLÈMES
41. À quel moment les apôtres de Jésus devinrent-ils des Israélites spirituels, et que fit alors Jésus ?
41 Seuls les chrétiens baptisés qui sont admis dans cette nouvelle alliance et qui sont des Israélites spirituels sont autorisés à manger le pain et à boire la coupe de vin lors du repas du Seigneur. Mais comment ces chrétiens deviennent-ils de nouvelles créatures, des Israélites spirituels admis dans la nouvelle alliance ? Le jour où Jésus leur parla de la nouvelle alliance à propos de la coupe de vin, les fidèles apôtres, bien que Juifs ou Israélites selon la chair, n’étaient pas encore devenus des Israélites spirituels. Mais Jésus savait que cinquante et un jours plus tard, le jour de la fête de Pentecôte, ils deviendraient des Israélites spirituels en état d’être admis dans la nouvelle alliance dont lui-même serait le Médiateur. L’après-midi du 14 nisan, Jésus mourut au Calvaire, et le 16 nisan, il fut ressuscité d’entre les morts. Le quarantième jour à compter de celui de sa résurrection, il remonta au ciel pour se présenter devant Jéhovah Dieu muni des mérites ou de la valeur de son sacrifice rédempteur. Dix jours plus tard, soit le cinquantième jour à compter de celui de sa résurrection, Jésus-Christ, en sa qualité de Médiateur choisi par Dieu, répandit l’esprit saint. — Actes 1:1 à 2:33.
42. À cette occasion, sur combien de chrétiens l’esprit saint fut-il répandu, et quel en fut le résultat pour eux ?
42 Jésus-Christ glorifié dans les cieux ne répandit pas l’esprit saint uniquement sur ses apôtres. Non, il le répandit sur la congrégation tout entière des 120 personnes, y compris les apôtres, réunies à Jérusalem dans une pièce à l’étage. Plus tard le même jour, il répandit l’esprit saint sur environ trois mille Juifs et prosélytes qui crurent en Jésus-Christ, ayant été convertis par ce qu’ils avaient vu et entendu après l’effusion de l’esprit saint (Actes 2:37-42). Grâce à cette effusion de l’esprit saint reçu de Dieu, ils devinrent de nouvelles créatures, des créatures spirituelles. Comment cela ? En ce sens qu’ils furent engendrés par Dieu, au moyen de son esprit saint, pour devenir ses fils spirituels ayant devant eux l’espérance d’un héritage spirituel et céleste. Cet engendrement ressemblait à celui de Jésus après qu’il fut baptisé dans le Jourdain et que l’esprit de Dieu fut descendu sur lui, accompagné d’une déclaration divine annonçant qu’il était le Fils de Dieu (Matthieu 3:13-17). Tout comme Jésus, ces chrétiens furent oints de ce même esprit ; voilà pourquoi ils se mirent aussitôt à prophétiser ou prêcher.
43. Qu’a subi celui qui est devenu une “nouvelle création”, et désormais qu’est-ce qui l’attend ?
43 À propos de leurs nouvelles relations avec Dieu, l’apôtre Paul écrivit aux membres de la congrégation de Corinthe : “Aussi, désormais, nous ne connaissons aucun homme selon la chair. Même si nous avons connu Christ selon la chair, assurément nous ne le connaissons plus ainsi. Si donc quelqu’un est en union avec le Christ, il est une nouvelle création ; les choses anciennes ont disparu, voici, des choses nouvelles sont venues à l’existence.” (II Corinthiens 5:16, 17). Les chrétiens oints ont été baptisés en Christ Jésus. Ils ont été baptisés en union avec lui, ayant été baptisés par l’esprit pour faire un seul corps spirituel, celui dont Jésus-Christ est la Tête (I Corinthiens 12:12, 13, 27). Ces membres du corps spirituel du Christ ont, par conséquent, été “baptisés dans sa mort”. Aussi doivent-ils tous, sans exception, achever dans la mort leur course terrestre, devenant “unis à lui dans la ressemblance de sa mort”, afin qu’ils soient “unis à lui dans la ressemblance de sa résurrection”. — Romains 6:3-6.
44, 45. Que symbolise le fait que, lors du repas du Seigneur, ces chrétiens mangent un seul pain et boivent une seule coupe de vin, et à ce propos qu’est-il dit dans I Corinthiens 10:14-21?
44 Cette union entre le Christ et les chrétiens engendrés de l’esprit est symbolisée par le fait que, lors de la célébration du repas du Seigneur, ils mangent un seul pain et boivent une seule coupe de vin. Voilà pourquoi l’apôtre Paul écrivit aux membres de la congrégation de Corinthe et exhorta les chrétiens habitant cette antique ville idolâtre et démoniaque à être en union avec le Christ, et non en union avec les démons. Il leur écrivit :
45 “Par conséquent, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. Je vous parle comme à des hommes ayant du discernement ; jugez vous-mêmes de ce que je dis. La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-ce pas une participation au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-ce pas une participation au corps du Christ ? Parce qu’il y a un seul pain, nous, quoique beaucoup, nous sommes un seul corps, car nous avons tous part à ce seul pain. Regardez ce qui est Israël d’une manière charnelle : Ceux qui mangent les sacrifices ne sont-ils pas participants avec l’autel ? Que faut-il donc que je dise ? Que ce qui est sacrifié à une idole soit quelque chose, ou qu’une idole soit quelque chose ? Non ; mais je dis que les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons et non à Dieu ; et je ne veux pas que vous deveniez participants avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe de Jéhovah et la coupe des démons ; vous ne pouvez avoir part à ‘la table de Jéhovah’ et à la table des démons.” — I Corinthiens 10:14-21.
46. D’après l’argumentation développée par Paul, quelle condition doivent remplir tous ceux qui participent au “pain” et à la “coupe” lors du repas du Seigneur ?
46 Selon l’argumentation développée ici par Paul, tous ceux qui participent à “un seul pain” lors du repas du Seigneur doivent être engendrés de l’esprit comme enfants de Dieu et être ainsi en union avec Jésus-Christ, membres d’“un seul corps”, celui du Christ. C’est à cette condition qu’ils ont le droit de rompre ce “seul pain” et d’en manger un morceau, et de boire la “coupe de bénédiction”, sur laquelle une bénédiction a été prononcée.
47, 48. a) Quel avenir glorieux les attend ? b) À quoi est comparée leur union dans les cieux, et de ce fait, que déclara Paul à la congrégation de Corinthe ?
47 L’actuelle union spirituelle entre ces chrétiens et leur Tête, Jésus-Christ, doit s’achever par l’union effective avec lui au ciel, au moyen d’une résurrection d’entre les morts pour la vie spirituelle dans les cieux. En effet, l’apôtre Paul écrivit à propos de la résurrection de la congrégation chrétienne : “Il est semé dans la corruption, il est ressuscité dans l’incorruption. Il est semé dans le déshonneur, il est ressuscité dans la gloire. Il est semé dans la faiblesse, il est ressuscité dans la puissance. Il est semé corps physique, il est ressuscité corps spirituel.” (I Corinthiens 15:42-44). Cette union dans les cieux invisibles est comparée à un mariage. Dans ce mariage céleste, Jésus-Christ est l’Époux, et la congrégation de ses 144 000 disciples engendrés de l’esprit est l’“épouse”, qui devient la “femme de l’Agneau”. C’est en songeant à cette union que Paul expliqua en ces termes comment il veillait avec sollicitude sur la congrégation :
48 “Je suis jaloux à votre égard d’une jalousie selon Dieu, car je vous ai personnellement promis en mariage à un seul mari, afin que je puisse vous présenter au Christ comme une vierge chaste.” — II Corinthiens 11:2.
49. Dans Éphésiens 5:25-27, que déclara Paul à propos du Christ et de la congrégation ?
49 À propos des relations entre le mari et la femme, l’apôtre Paul écrivit encore : “Le Christ aussi a aimé la congrégation et s’est livré pour elle, afin de la sanctifier, la purifiant par le bain d’eau au moyen de la parole, pour qu’il pût se présenter à lui-même la congrégation dans sa splendeur, n’ayant ni tache, ni ride, ni aucune chose semblable, mais afin qu’elle fût sainte et sans défaut.” — Éphésiens 5:25-27.
50. En conséquence, à quoi doivent s’attendre ceux qui participent au pain et au vin lors du repas du Seigneur ?
50 Il s’ensuit que ceux qui participent au pain et au vin lors du repas du Seigneur doivent reconnaître qu’ils sont “promis en mariage” à Jésus-Christ, l’Époux céleste (Jean 3:27-29). Ces participants sont invités au “mariage de l’Agneau”, afin de devenir “sa femme”. Ils sont appelés à faire partie de la “Nouvelle Jérusalem”, qui descend “du ciel d’auprès de Dieu, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux”, car cette ville symbolique est appelée “l’épouse, la femme de l’Agneau”. (Révélation 19:7-9 ; 21:2, 9-14.) Ceux qui participent au pain et au vin emblématiques doivent, par conséquent, s’attendre à quitter définitivement leur demeure terrestre, pour être unis à l’Époux céleste, qui les reçoit à la place qu’il a préparée pour eux au ciel, dans la “maison de [son] Père”. — Jean 14:1-3.
COMMENT ON PEUT EN ÊTRE SÛR
51. a) Compte tenu de ces faits, qui sont exclus de la participation aux emblèmes ? b) Jusqu’en 1937, à qui La Tour de Garde adressa-t-elle ses instructions concernant la célébration du repas du Seigneur ?
51 Compte tenu de ce qui précède, l’esprit de chaque lecteur devrait être complètement éclairé quant à savoir avec quelle classe de chrétiens Jésus institua le repas du Seigneur, en leur ordonnant de célébrer cette fête et de participer de plein droit au pain et au vin. Les renseignements présentés excluent de toute participation aux emblèmes ceux que Jésus-Christ appela les “autres brebis” qu’il devait encore amener (Jean 10:16). Voilà pourquoi, jusque dans son numéro du 15 février 1937 (éd. angl., page 50), La Tour de Garde adressait l’instruction suivante aux chrétiens oints : “Que chaque groupe des oints se réunisse, après 6 heures du soir, pour célébrer la fête commémorative.” Cette année-là, ce repas fut célébré le 26 mars. Conformément à cette instruction, ceux qui s’identifiaient aux membres du reste “oint” se réunirent et participèrent au pain et au vin. Ils rendaient ainsi témoignage de leur espérance et de leurs aspirations célestes. En accord avec Éphésiens 4:4-6, ils montraient qu’“il y a un seul corps, et un seul esprit, de même que vous avez été appelés dans la seule espérance à laquelle vous avez été appelés ; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous et par tous et en tous”. Cet appel et cette espérance uniques les unifiaient.
52. Qu’est-ce qui indiquait que le rassemblement des “autres brebis” avait commencé ?
52 Dès le numéro du 15 octobre 1923 (éd. angl., page 310, paragraphe 33 ; éd. fr. de mars 1924, page 69), La Tour de Garde suggérait qu’il y avait déjà sur la terre des “autres brebis” représentées dans la parabole du Seigneur sur les brebis et les boucs, selon Matthieu 25:31-46. Cependant, aucun appel ne leur a été adressé et aucun effort spécial n’a été déployé pour les rassembler au sein d’un seul troupeau avec le reste “oint”. Ce fut seulement en 1934 qu’une déclaration fut publiée indiquant que bibliquement il convenait que ces “autres brebis” (figurées par le fidèle Jonadab des temps anciens) se vouent à Jéhovah Dieu et se fassent baptiser au nom du Père et au nom du Fils et au nom de l’esprit saint (La Tour de Garde, éd. angl. du 15 août 1934, pages 249, 250, paragraphes 31-34 ; éd. fr. du 15 novembre 1934, pages 345, 346 ; cf. aussi l’éd. angl. du 1er février 1935, page 47). Vingt années s’étaient déjà écoulées depuis la fin des temps des Gentils en 1914 et le commencement de la “clôture du système de choses”. (Matthieu 24:3 ; Luc 21:24.) Désormais, il apparaissait clairement que les “autres brebis” commençaient à entendre la voix du Berger accompli, Jésus-Christ, et que ce dernier, intronisé dans les cieux comme Roi en 1914, commençait à “amener” les “autres brebis”. conformément à sa promesse consignée dans Jean 10:16.
53. Combien de ceux qui ont été baptisés déclarent actuellement qu’ils appartiennent à la classe des “autres brebis” ?
53 Depuis lors, à peu près un million de personnes se sont vouées à Jéhovah Dieu, se sont fait baptiser dans l’eau, et déclarent qu’elles font partie, non du reste oint du “Petit troupeau”, mais des “autres brebis”. En fait, aucun appel céleste les invitant à faire partie du Royaume spirituel ne leur a été adressé au moment de leur baptême. Pourquoi ? Depuis 1934, que signifient le baptême et le rassemblement de ces “autres brebis” ?
54. a) Que signifie le rassemblement des “autres brebis” ? b) D’après Jésus, quelle serait l’importance du groupe des héritiers du Royaume céleste ?
54 Manifestement, cela signifie que les 144 000 qui sont appelés à faire partie du Royaume céleste avaient déjà été choisis à cette date, et qu’il n’y a sur la terre qu’un reste de ceux qui ont été “oints” comme membres du Royaume (Révélation 14:1-3). Le troupeau de ces héritiers du Royaume céleste de Dieu ne devait pas être innombrable, car Jésus déclara : “N’ayez pas de crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume.” (Luc 12:32). Puisque le nombre de ceux qui composent ce “petit troupeau” est limité à 144 000 héritiers du Royaume, le temps devait arriver où ce nombre serait atteint, où le reste oint ne s’accroîtrait plus pendant “la clôture du système de choses”. À partir de ce moment-là, le nombre des chrétiens composant ce reste diminuerait à mesure que ses membres achèveraient fidèlement leur course terrestre.
55. Selon les rapports disponibles, qu’en est-il du nombre des membres du reste oint ?
55 En 1939, année où éclata la Seconde Guerre mondiale, les rapports indiquaient qu’il y avait 71 509 prédicateurs qui annonçaient par toute la terre la bonne nouvelle du Royaume établi de Dieu. Sans doute la majorité de ces prédicateurs étaient-ils membres du reste du “petit troupeau”, car le rassemblement des “autres brebis” venait seulement de commencer. D’après les statistiques établies après la Seconde Guerre mondiale, le 25 mars 1948, 376 393 personnes assistèrent au repas du Seigneur, et de ce nombre, seulement 25 395 assistants participèrent au pain et au vin emblématiques pour symboliser qu’ils faisaient partie du reste oint. Cependant, en 1965, lors de la célébration de cette fête le vendredi soir 16 avril, il y avait 1 933 089 assistants, mais seulement 11 550 participants. Ainsi, en l’espace de dix-sept ans (1948-1965), 13 845 membres du fidèle reste du “petit troupeau” ont quitté la scène terrestre.
56. Pourquoi est-il possible que pendant ces années-là, quelques-uns aient été ajoutés au reste oint ?
56 Il est possible que des chrétiens baptisés aient été ajoutés au reste oint, non pour en augmenter le nombre, mais pour remplacer certains de ses membres qui se sont révélés indignes de l’appel céleste, laissant des places vacantes qu’il fallait remplir (voir Romains 11:17-32). Néanmoins, malgré ces remplacements, le nombre des membres du reste oint n’a cessé de décroître, parce que le nombre de ceux d’entre eux qui sont morts fidèles et ont été reçus dans le Royaume céleste a dépassé celui des remplaçants.
57. Quelle vérité concernant les “autres brebis” fut révélée en 1935, aussi quelle œuvre de rassemblement devait alors commencer ?
57 Il est donc évident que le temps devait arriver pour le rassemblement des “autres brebis”, œuvre qui succéderait à la moisson générale des membres du reste des héritiers du Royaume. Pour signaler ce changement, le 31 mai 1935, une vérité fut révélée concernant ces “autres brebis”. Cet éclaircissement montra que la “grande foule”, qui figure dans la vision reçue voici dix-neuf siècles par l’apôtre Jean et consignée dans Révélation 7:9-17, se composerait des “autres brebis” appelées à vivre éternellement dans un paradis universel sur la terre. À ce propos, La Tour de Garde (éd. angl. du 15 août 1935, page 250, paragraphes 33, 34 ; éd. fr. du 15 novembre 1935, page 346) déclarait dans le second des articles qu’elle publia sur “La grande multitude” :
La “grande multitude” ou les “Jonadabs” constituent évidemment ceux que Jésus appelait les “autres brebis”. Jésus dit à ses fidèles disciples, au “reste” : “Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles [le “reste”] me connaissent (...). J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie [qui ne sont pas membres de la maison royale] ; celles-là [la classe des brebis terrestres], il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura [autre version : et elles deviendront] un seul troupeau, un seul berger.” — Jean 10:14-16.
Tous ceux qui viennent dans l’organisation de Jéhovah, et y demeurent, doivent former un troupeau uni, qu’ils soient au ciel ou sur la terrec.
58. Depuis 1935, y a-t-il eu des chrétiens baptisés qui ont prétendu faire partie du “petit troupeau” ?
58 Depuis ces développements historiques de 1934 et 1935, quelques-uns de ceux qui se sont voués à Dieu et ont symbolisé leur offrande par le baptême d’eau ont prétendu et prétendent encore appartenir, non à la “grande multitude” des “autres brebis”, dont le rassemblement est en cours, mais au nombre toujours décroissant du reste du “petit troupeau”.
59. a) Ceux qui sont appelés comme héritiers du Royaume reçoivent-ils actuellement les dons miraculeux de l’esprit saint ? b) Quelle preuve doit-on posséder attestant qu’on a été appelé pour faire partie du Royaume céleste ?
59 Comment ces chrétiens peuvent-ils savoir que, par exception, ils ne font pas partie des “autres brebis” dont le rassemblement général est en cours, et que le Père céleste les a acceptés comme membres du reste des héritiers oints du Royaume ? Cette question est d’autant plus pertinente qu’à la différence de ce qui se passa au premier siècle de notre ère, les dons miraculeux de l’esprit saint ne sont pas accordés aux baptisés, les apôtres du Christ n’étant plus parmi nous (Actes 8:14-18 ; 19:2-6 ; I Corinthiens 13:8-12). Rien n’indique que, il y a dix-neuf siècles, l’eunuque éthiopien reçût les dons miraculeux de l’esprit saint, et pourtant, l’ange envoyé par Dieu ordonna à l’évangélisateur Philippe de le baptiser dans l’eau, sans doute en vue de l’appel céleste, puisque, à l’époque, il n’y avait que cet appel-là (Actes 8:26-39). De même aujourd’hui, le chrétien baptisé ne reçoit pas les dons miraculeux de l’esprit ; aussi, s’il se dit appelé à faire partie du Royaume céleste, il doit posséder en lui-même la preuve irréfutable qu’il a reçu cet appel.
LE TÉMOIGNAGE DE L’ESPRIT DE DIEU
60. Dans Romains 8:12-17, qu’explique l’apôtre Paul concernant l’opération de “l’esprit” à l’égard de ceux qui possèdent l’espérance céleste ?
60 Que ce soit là la bonne compréhension de cette question, l’apôtre Paul le démontre par ce qu’il écrivit à ceux qui participaient avec lui à la même espérance céleste (Romains 8:12-17) : “Ainsi donc, frères, nous sommes redevables, non envers la chair pour vivre en accord avec la chair ; car si vous vivez en accord avec la chair, vous êtes sûrs de mourir ; mais si, par l’esprit, vous mettez à mort les pratiques du corps, vous vivrez. Car tous ceux qui sont conduits par l’esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Car vous n’avez pas reçu un esprit d’esclavage qui cause de nouveau la crainte, mais vous avez reçu un esprit d’adoption comme fils, par lequel esprit nous crions : ‘Abba, Père !’ L’esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Si donc nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : en effet héritiers de Dieu, mais cohéritiers de Christ, pourvu que nous souffrions avec lui afin que nous soyons glorifiés avec lui.”
61. Qu’est “l’esprit lui-même” mentionné dans ce passage, et comment agit-il sur les enfants spirituels de Dieu ?
61 Dans ce passage, l’apôtre attire notre attention sur deux esprits : “l’esprit lui-même” et “notre esprit”. L’“esprit lui-même”, qui rend témoignage à l’esprit des enfants spirituels de Dieu, vient de ce dernier. Il s’agit de la force active et invisible de Jéhovah Dieu. Elle n’inspire pas chez les enfants spirituels de Dieu un sentiment d’esclavage mais, au contraire, le sentiment qu’ils ont été adoptés comme enfants libres de Dieu. Cette force n’incite pas les enfants spirituels de Dieu à pratiquer les choses du corps charnel déchu ; elle les pousse, pendant leur présente vie terrestre, à servir en premier lieu les intérêts des choses spirituelles. L’“esprit lui-même” rend témoignage aux enfants spirituels de Dieu au moyen de sa Parole écrite inspirée, la sainte Bible, qui a été complétée depuis l’époque où l’apôtre Paul rédigea Romains 8:12-17, vers l’an 56 de notre ère. La Parole divine écrite qui rend témoignage aux enfants de Dieu est donc plus complète de nos jours que du temps de Paul.
62. a) À qui s’adresse en premier lieu la Parole écrite de Dieu ? b) Lorsqu’un père terrestre écrit une lettre à ses fils, de quoi l’esprit qui se dégage de cette lettre rend-il témoignage ?
62 La sainte Parole de Dieu fut écrite en premier lieu pour les enfants spirituels de ce dernier (I Pierre 1:10-12). Dans ses vingt-sept derniers livres, composant les Écritures grecques chrétiennes, ce saint Livre parle beaucoup des enfants spirituels de Dieu et leur adresse de nombreux conseils. Ainsi, la Parole divine inspirée est comme une lettre que Dieu a adressée à ses enfants spirituels. Or, même lorsqu’un père terrestre écrit à ses fils, il s’adresse à eux d’une façon particulière, autrement que lorsqu’il écrit à d’autres personnes. Par sa manière de s’exprimer et par les promesses qu’il fait dans sa lettre, il manifeste son esprit, c’est-à-dire sa disposition d’esprit et de cœur à l’égard de ses fils. Ainsi, l’esprit qui se dégage de la lettre d’un père affectueux “rend témoignage” aux destinataires qu’ils sont vraiment ses enfants bien-aimés. Les fils qui lisent la lettre, ou à qui on la lit, sentent la force de cet esprit.
63, 64. Quel effet cette lettre devrait-elle produire sur l’esprit des enfants qui la reçoivent ? Donnez un exemple.
63 Dès lors, quel devrait être l’esprit, autrement dit quelle devrait être la disposition d’esprit et de cœur des enfants à l’égard de cette lettre dans laquelle se manifeste l’esprit de leur père ? Leur esprit devrait les faire vibrer aussitôt à l’unisson, sans qu’il y ait chez eux le moindre doute ni la moindre crainte. Lorsque le père dit dans sa lettre : “Mes chers enfants”, leur esprit ou disposition leur fait dire spontanément au-dedans d’eux-mêmes : “Il s’agit bien de moi (ou de nous) !” Leur intérêt et leur enthousiasme sont aussitôt ravivés. Ils sont conscients du puissant lien qui les unit à leur père, le rédacteur de cette lettre.
64 Si les paroles écrites par leur père expriment son amour pour eux, ils sont réchauffés par cette expression de son esprit ou disposition à leur égard. Si encore, dans sa lettre, le père leur donne des instructions, des ordres ou simplement des conseils, ils sont incités à se dire dans leur esprit : “Cela s’applique à moi (ou à nous)”, et ils adoptent une attitude obéissante, étant entièrement disposés à se souvenir de tout ce que le père leur a dit. Sa lettre leur promet-elle quelque chose d’agréable ? Alors, leur disposition leur fait dire spontanément : “C’est bien pour moi (ou pour nous)”, et ils sont désormais dans l’attente joyeuse de recevoir la chose promise. S’ils n’ont pas vu leur père depuis longtemps et que sa lettre les informe qu’il fait le nécessaire pour qu’ils puissent lui rendre visite, afin de le voir et de lui parler face à face, leur esprit est rempli de joie et ils attendent impatiemment ce jour heureux.
65. Si nous sommes enfants spirituels de Dieu, quel effet le passage de I Jean 3:2 produit-il sur nous ?
65 Voilà comment l’esprit du père rend témoignage à l’esprit de ses fils qu’ils sont vraiment ses enfants. Pareillement, si nous sommes devenus enfants et héritiers spirituels de Dieu, notre esprit et son esprit s’unissent pour rendre témoignage que nous sommes effectivement ses enfants ayant une espérance céleste. En lisant la Parole de Dieu, lorsque nous voyons qu’elle s’adresse à ses enfants spirituels, nous nous disons sans hésitation qu’elle s’applique à nous. Lorsque cette Parole déclare : “Bien-aimés, maintenant nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Mais nous savons que lorsqu’il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est”, nous sommes remplis de gratitude et portés à nous dire au-dedans de nous-mêmes : “Cela s’applique à moi.” Nous ne disons pas : “Cela n’est pas pour moi, car je suis l’une des ‘autres brebis’ et je n’ai pas été engendré de l’esprit de Dieu.” — I Jean 3:2.
66, 67. a) Quel effet les passages de Jacques 1:18, Romains 6:3 et I Jean 2:20 produisent-ils sur les enfants spirituels de Dieu ? b) Que disent-ils quand ils lisent I Pierre 1:3, 4?
66 Si nous lisons dans Jacques 1:18 les paroles suivantes : “Parce qu’il l’a voulu, il nous a engendrés par la parole de vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures”, notre disposition nous fait dire spontanément et sans aucune présomption : “Oui, conformément à sa volonté, Dieu m’a engendré pour que je fasse partie des prémices de ses créatures.” Si encore cette question nous est posée dans Romains 6:3 : “Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Christ Jésus, nous avons été baptisés dans sa mort ?”, l’esprit en nous nous incite à répondre : “Si, je sais que j’ai été baptisé en Christ pour être membre de son corps spirituel et que j’ai été baptisé dans sa mort, et je m’attends à mourir comme lui.”
67 Lorsque I Jean 2:20 nous déclare : “Et vous avez une onction de la part du saint ; vous avez tous la connaissance”, nous sommes aussitôt d’accord et nous disons au-dedans de nous-mêmes : “En effet, j’ai été oint de l’esprit de Dieu, tout comme le Seigneur Jésus-Christ, et cette onction m’aide à acquérir la vraie connaissance de la Parole de Dieu et à bien comprendre la vérité.” (I Jean 2:27). C’est pourquoi nous nous sentons obligés de prêcher à l’exemple de Jésus, lui-même porteur de l’onction (Ésaïe 61:1 ; Luc 4:16-23). Nous nous joignons de tout cœur à l’apôtre Pierre, qui déclara : “Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, car selon sa grande miséricorde il nous a donné une nouvelle naissance pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage incorruptible, sans souillure et sans flétrissure. Il vous est réservé dans les cieux.” (I Pierre 1:3, 4). Heureux d’accepter ce que Dieu nous réserve, nous disons : “Ce glorieux héritage céleste est pour moi et pour tous les autres enfants spirituels de mon Père.”
68. Comment les enfants spirituels de Dieu considèrent-ils ce que la Bible ou Lettre divine déclare à propos de l’enseignement de l’esprit, de la nouvelle alliance et du Royaume céleste ?
68 Il en est de même de toutes les autres choses que Dieu a fait écrire dans sa Lettre ou Bible, à l’intention de ses héritiers engendrés de l’esprit, à propos de la nouvelle alliance, du Royaume céleste, etc. L’esprit filial au-dedans de nous, nous incite à considérer que ces choses nous concernent directement.
69, 70. a) Quelles choses figurent dans les prières des enfants spirituels de Dieu, et sur quoi gardent-ils fixées leurs affections ? b) En quoi s’efforcent-ils de suivre l’exemple de l’apôtre Paul ?
69 En conséquence, lorsque nous prions Jéhovah Dieu par l’intermédiaire de notre Seigneur Jésus-Christ, nous nous souvenons de ces choses consignées dans la merveilleuse Lettre envoyée par Dieu, et nous les appliquons à nous-mêmes. Nous sentons que ces choses nous touchent personnellement, et nous les mentionnons dans nos prières parce qu’elles nous appartiennent. Dans notre cœur et notre esprit nous nourrissons les espérances célestes que Dieu, dans sa Parole, donne à ses enfants et héritiers spirituels. Nous sentons que nous sommes cohéritiers de son Fils principal, Jésus-Christ, et nous attendons avec joie le jour où nous serons unis à lui dans son Royaume. Nous gardons nos affections et notre esprit fixés sur les choses d’en haut, et non sur les choses de la terre (Colossiens 3:1, 2). Non seulement nous acceptons “les promesses précieuses et très grandes” que notre Père nous donne dans sa Lettre, mais encore nous assumons consciencieusement les responsabilités spéciales qu’il impose à ses enfants spirituels, et nous nous efforçons de nous en acquitter avec zèle (II Pierre 1:4). Nous essayons d’imiter l’apôtre Paul, qui déclara :
70 “Mais il y a une seule chose à ce sujet : Oubliant les choses qui sont en arrière et tendu vers les choses qui sont en avant, je cours vers le but, pour le prix : l’appel de Dieu qui est vers le haut, par le moyen de Christ Jésus.” — Philippiens 3:13, 14.
71. Le 14 nisan de chaque année, que font ceux qui ont reçu le témoignage qu’ils sont “cohéritiers de Christ” ?
71 C’est de cette façon que l’esprit de Dieu manifesté dans sa Parole et aussi dans ses rapports avec les chrétiens engendrés, rend témoignage à l’esprit de ces derniers qu’ils sont ses enfants spirituels et, par suite, “héritiers de Dieu, mais cohéritiers de Christ”. (Romains 8:17.) Qu’ils se soient voués et qu’ils aient été baptisés avant 1935 ou depuis cette date, ceux qui ont reçu ce double témoignage assistent avec assurance au repas du Seigneur le 14 nisan de chaque année et, discernant la signification du pain et du vin, ils obéissent à l’ordre de participer à ces emblèmes. Ainsi, ils ne cessent de proclamer la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il arrive pour les enlever des sphères terrestres et les recevoir auprès de lui.
UNE “GRANDE FOULE” D’OBSERVATEURS RESPECTUEUX
72, 73. a) Pourquoi les “autres brebis” assistent-elles au repas du Seigneur ? b) Pourquoi est-ce à juste titre qu’on peut appeler ce repas un souper de libération, et les “autres brebis” profiteront-elles de cette libération ?
72 Répondant à l’invitation qui leur a été adressée particulièrement depuis 1938, toutes les “autres brebis” assistent à la précieuse célébration du repas du Seigneur. Elles y assistent, non pour participer au pain et au vin emblématiques, comme les Israélites spirituels, mais pour observer ce que fait le faible reste de ces derniers. Elles comprennent que le repas du Seigneur est un souper qui attire leur attention sur une merveilleuse libération du péché et de son châtiment, la mort, une libération qu’elles connaîtront elles-mêmes grâce au règne millénaire du Libérateur, Jésus-Christ. L’assistance respectueuse de ces “autres brebis” à la célébration annuelle de ce souper de libération fait partie de l’accomplissement de cette vision que reçut l’apôtre Jean :
73 “Après ces choses je vis, et voici, une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toutes nations, et de toutes tribus, et de tous peuples, et de toutes langues, se tenant devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de longues robes blanches ; et il y avait des palmes dans leurs mains. Et ils ne cessaient de crier à haute voix, disant : ‘Le salut, nous le devons à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l’Agneau.’” — Révélation 7:9, 10 ; 20:4-6.
[Notes]
a Voir l’Annuaire des témoins de Jéhovah (angl.) de l’année en cours.
b Dans son numéro de 1er mars 1938, La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ (page 66, colonne 1) comparait les “autres brebis” au fidèle Jonadab et, après avoir annoncé la date du repas du Seigneur, ce journal déclarait : “Que chaque groupe des oints se réunisse le 15 avril, après 6 heures du soir, pour célébrer la fête commémorative, et que leurs compagnons, les Jonadabs, soient également présents. On se servira de pain sans levain et de véritable vin rouge. Le Seigneur et les apôtres employèrent du vin véritable, et les oints devraient suivre leur exemple.” Le numéro du 1er avril 1938 contient un article de fond intitulé “Fête commémorative”, et à partir de la page 101, paragraphe 11, cet article examine dans le détail la question “Qui doit y participer ?”
c Dans l’article “Le baptême en Christ”, que La Tour de Garde (éd. angl. du 1er août 1935) publia en même temps que son premier article sur “La grande multitude”, les conditions requises pour être baptisé dans la mort du Christ furent expliquées, et il fut démontré que ce baptême ne s’applique pas aux “autres brebis”.