Chapitre 11
Quelle neutralité faut-il observer, celle de la congrégation de Dieu ou celle des nations neutres ?
1. a) Que signifie le mot neutralité ? b) Quoique certains États devenus membres des Nations unies se déclarent neutres, leur attitude est-elle compatible avec la Charte de cette organisation ?
LE MOT neutralité dérive du latin neuter, qui signifie “ni l’un ni l’autre”, ou “aucun (des deux)”. Par neutralité, on entend donc une position ou un état dans lequel une personne ou une nation ne prend aucune part active dans une controverse ni n’apporte aucune aide à l’une ou l’autre des parties adverses. Dans l’affrontement qui, de nos jours, oppose le système politique du bloc oriental à celui du bloc occidental, il y a des nations qui ont proclamé leur neutralité et qui s’efforcent d’agir d’une façon neutre. Et elles le font tout en étant membres de l’Organisation des Nations unies, laquelle comptait 117 pays membres au moment où ce livre a paru en anglaisa.
2. D’après l’Encyclopédie américaine, qu’implique la neutralité ?
2 D’après l’Encyclopédie américaine (édition de 1956), la neutralité, en droit international, est “un terme appliqué au statut légal d’un État qui s’impose une attitude de non-participation en ce qui concerne une guerre existant entre d’autres États. Ce n’est pas simplement l’abstention de la guerre ; il s’agit d’une position impliquant des droits et des obligations de la part des neutres à l’égard des belligérants, et de la part des belligérants à l’égard des neutres”. Cette même encyclopédie poursuit en ces termes : “Le statut de neutralité n’était guère connu dans le monde ancien. Vraisemblablement sa première mention comme loi est celle qui se trouve dans le Consulat de la mer, recueil de jurisprudence maritime datant du quatorzième siècle. Au cours des siècles suivants, les neutres émirent et maintinrent diverses prétentions, si bien que ce droit fut développé davantage.”
3. Dans La Tour de Garde de mars 1916, qu’a fait savoir la “congrégation de Dieu” au sujet de la responsabilité qui incombe aux chrétiens de garder leur neutralité ?
3 Le mot “neutralité” ne figure pas dans la Bible, dont la rédaction a été achevée vers la fin du premier siècle de notre ère. C’est en ce vingtième siècle, après le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, que la “congrégation [chrétienne] de Dieu” a pris position et a déclaré ouvertement sa neutralité. En effet, dans son numéro du 1er janvier 1916, soit plus d’une année avant la déclaration de la guerre à l’Allemagne impériale par les États-Unis d’Amérique, le périodique La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ disait à la page 6, colonne 2, de l’édition publiée en anglais (en français dans le numéro de mars 1916, page 22, colonne 2) :
Il est possible que la guerre s’étende jusqu’en Perse et de là jusqu’aux Indes. Toutes les nations seraient heureuses d’avoir la paix, mais, d’autre part, chacune d’elles redoute de faire le premier pas craignant de perdre son prestige. L’Esprit du Seigneur ne se manifeste pas partout et nous ne pouvons pas attendre cela maintenant ; le temps est venu pour tous de comprendre que ces grandes nations ne sont pas des nations chrétiennes, mais des royaumes de ce monde dirigés par le prince de ce monde qui “agit dans les fils de la rébellion” par la colère, la malice, la haine, l’envie, les querelles, l’amertume. (...)
Nous supplions de tout notre cœur tous les enfants bien-aimés de Dieu de se rappeler qu’il n’y a que deux maîtres, que nous nous sommes enrôlés sous la bannière de Dieu et de Christ et que nous devons être trouvés fidèles au milieu de cette génération perverse et corrompue, aveuglée par le dieu de ce monde, remplie de l’esprit d’orgueil, de fierté, d’animosité, de haine et de querelles. Nous devons avoir le désir de rester neutres au milieu des armées de l’empire de Satan. (...)
N’oublions jamais notre neutralité ; soyons justes, bons, généreux envers tout le monde ; évitons autant que possible toute discussion sur ces choses avec les gens qui sont incapables de nous comprendre, de comprendre la position que nous avons prise à l’égard de tous (...).
4. Quelles précisions supplémentaires La Tour de Garde a-t-elle apportées en 1922, à propos de la neutralité chrétienne et de la manière de la manifester ?
4 Plusieurs années après la fin de la Première Guerre mondiale, soit dans son numéro du 15 février 1922 de l’édition publiée en anglais, ce même périodique fit la déclaration suivante sous le titre “La neutralité doit être l’attitude des chrétiens”, à la page 62, colonne 2 (en français dans le numéro de décembre 1924, pages 32 et 33) :
Ainsi donc, l’attitude convenable, pour le peuple consacré du Seigneur, est de rester neutre. “Ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde.” (Jean 17:16). “Je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure.” (Jean 15:16). Le fruit que le peuple de l’Éternel doit porter n’est pas la querelle, l’inimitié, la vaine gloire, mais l’amour, la joie, la paix par le saint Esprit. Ceci ne veut pas non plus dire que nous devons nous quereller avec le monde et chercher à amener toute la race humaine dans la même situation que nous. (...)
Que le monde combatte son combat ; le Seigneur dirigera et les résultats seront [finalement] glorieux. Nous qui appartenons à la nouvelle nation, au nouveau royaume qui n’est pas de ce monde, qui n’employons aucune arme charnelle, mais l’épée de l’Esprit, combattons le bon combat de la foi, saisissons les choses glorieuses placées devant nous, et ne restons pas seulement debout nous-mêmes, mais aidons tous ceux qui sont engendrés du même Esprit et membres du même corps d’armée céleste, à tenir ferme, accomplis en celui qui est la Tête du corps, le Capitaine de notre salut. Peu à peu les soins bienveillants de Dieu sur toutes ses créatures se manifesteront dans le glorieux royaume de son Fils bien-aimé qui bénira et gouvernera, instruira et relèvera l’humanité en général. “La création gémissante” sera alors amenée de l’esclavage de la corruption dans la glorieuse liberté des fils de Dieu — tous ceux qui accepteront la bénédiction.
5. Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en Europe, qu’a déclaré La Tour de Garde concernant la position des témoins de Jéhovah ?
5 Deux mois après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en Europe, soit dans son numéro du 1er novembre 1939 de l’édition publiée en anglais (en français dans le numéro de janvier 1940), La Tour de Garde Annonciatrice du Royaume de Jéhovah publia un article de fond d’une dizaine de pages traitant de la “Neutralité”. Au paragraphe 5, cet article disait :
Actuellement la guerre règne parmi quelques nations. Nombre d’autres nations qui ne sont pas réellement en guerre se sont déclarées neutres. Il sera difficile aux fonctionnaires des différents pays de comprendre clairement la vraie neutralité des témoins de Jéhovah ; néanmoins leur position doit être exposée d’une façon assez nette pour qu’il ne subsiste aucun motif de la mettre en question et que la justesse, le bien-fondé de l’attitude qu’ils prennent ou ont prise ne puisse être l’objet d’un doute.
Puis, après avoir fait une déclaration détaillée de la position adoptée par les témoins chrétiens de Jéhovah, l’article concluait en ces termes :
Quiconque s’est placé du côté du souverain Chef de la Théocratie et de son Roi persévérera dans cette voie, parce qu’il se confiera en Dieu, s’appuiera sur lui seul, sachant bien qu’il le délivrera et lui donnera la vie éternelle. Tous ceux qui sont pour Dieu resteront neutres à l’égard des nations belligérantes. Ils demeureront fermement attachés au Très-Haut et à Christ Jésus, le Roi.
6. a) La neutralité signifie-t-elle simplement l’abstention de la guerre ? Expliquez. b) Sur quoi et sur qui nous appuyons-nous pour justifier notre position de neutralité ?
6 La neutralité, comme le fait remarquer l’Encyclopédie américaine, “n’est pas simplement l’abstention de la guerre”, mais c’est aussi l’abstention d’apporter de l’aide à l’une ou à l’autre partie en conflit. La chrétienté ne s’est pas déclarée en faveur de la neutralité chrétienne, comme on peut le prouver par les déclarations et les actes de ses éminents porte-parole et des centaines de milliers de membres du clergé, qu’ils soient catholiques, orthodoxes ou protestants. C’est donc aux saintes Écritures inspirées que se réfèrent les témoins chrétiens de Jéhovah pour trouver un appui à leur position de neutralité. En effet, ils doivent revenir à l’exemple laissé par les premiers chrétiens qui ont vécu avant la fondation de la chrétienté au quatrième siècle de notre ère, c’est-à-dire avant l’époque de l’empereur romain Constantin le Grand.
L’EXEMPLE LAISSÉ PAR LE CHRIST ET SES APÔTRES
7, 8. Quelle lutte politique se livraient les Pharisiens et les partisans d’Hérode à l’époque où Jésus séjournait sur la terre, et quel effort firent-ils pour amener Jésus à être impliqué dans leurs affaires ?
7 Pendant son séjour sur la terre comme homme, Jésus-Christ resta neutre quant aux problèmes politiques du jour. Ce fait fut démontré d’une façon exceptionnelle en une certaine occasion à Jérusalem, trois jours seulement avant son exécution, soit le 11 nisan de l’an 33 de notre ère. À cette époque, le roi Hérode Antipas, gouverneur de la province romaine de Galilée, séjournait à Jérusalem, apparemment pour la célébration de la Pâque juive, car il était lui-même un prosélyte circoncis du judaïsme. Des partisans d’Hérode se trouvaient alors aussi à Jérusalem. Or, dans les affaires politiques, la secte juive des Pharisiens ne partageait pas du tout l’avis des Hérodiens. Favorables à la famille royale du défunt roi Hérode le Grand, les Hérodiens plaçaient leurs espoirs en Hérode Antipas et voulaient le voir régner sur le pays. Les Pharisiens juifs, par contre, ne voulaient pas de la domination exercée par les membres de la famille de l’Édomite Hérode le Grand. Ils voulaient que les Juifs soient indépendants de Rome et des gouverneurs romains, et qu’ils retrouvent la même indépendance que celle qu’ils avaient connue pendant l’époque des Macchabées, de 165 jusqu’en 63 avant notre ère, année où le général romain Pompée prit le contrôle de Jérusalem et fit passer les Juifs sous la domination romaine. Voici ce qu’on peut lire à ce propos :
8 “Alors les Pharisiens s’en allèrent et tinrent conseil pour le prendre au piège dans ses paroles. Ils lui envoyèrent donc leurs disciples avec certains du parti d’Hérode, pour lui dire : ‘Enseignant, nous savons que tu es véridique et que tu enseignes en toute vérité la voie de Dieu, sans te préoccuper de qui que ce soit, car tu ne regardes pas à l’apparence extérieure des hommes.’” — Matthieu 22:15-17.
9. Pourquoi essayèrent-ils de prendre Jésus en défaut dans ses paroles ?
9 Il s’agissait là d’un piège politique tendu à Jésus, comme Luc 20:20 le révèle clairement en disant : “Et l’ayant observé attentivement, ils envoyèrent des hommes loués en secret pour faire semblant d’être justes, afin qu’ils le surprennent en parole, de manière à le livrer au gouvernement et à l’autorité du gouverneur.” Ponce Pilate était alors le gouverneur romain à Jérusalem.
10. Quelle question posèrent-ils à Jésus, et comment leur répondit-il ?
10 Les Pharisiens pensaient qu’il était contraire à la loi de Dieu de payer des impôts à César et à des gouverneurs étrangers placés à la tête du pays des Juifs et, bien entendu, contraire à l’esprit d’indépendance nationale de ceux-ci. “Et ils le questionnèrent, disant : ‘Enseignant, nous savons que tu parles et enseignes de manière exacte et ne montres aucune partialité, mais que tu enseignes la voie de Dieu en harmonie avec la vérité : Nous est-il permis ou non de payer l’impôt à César ?’ Mais il s’aperçut de leur astuce et leur dit : ‘Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l’image et l’inscription ?’ Ils dirent : ‘De César.’ Il leur dit : ‘Mais oui, donc, rendez les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu.’” — Luc 20:20-25 ; 23:6-12.
11. a) La réponse de Jésus favorisa-t-elle l’un ou l’autre de ces deux mouvements politiques ? b) Pourquoi convenait-il qu’ils paient l’impôt à César, mais que devaient-ils rendre à Dieu ?
11 Par cette réponse parfaitement équilibrée, Jésus ne favorisa ni le mouvement des Pharisiens pour l’indépendance juive, fût-ce sous lui-même comme Messie ou Christ, ni ne donna la préférence politique aux partisans d’Hérode. Aussi bien les Pharisiens que ceux du parti d’Hérode étaient dans l’obligation de payer des impôts à César en échange des frais occasionnés par le gouvernement politique que l’empereur maintenait sur le pays. Puisque les “sept temps” de la domination du monde par les Gentils avaient commencé en 607 avant notre ère, Dieu avait permis que ce pays fût dirigé par les Romains, qui en avaient fait une partie de leur empire, et c’est pourquoi il n’était pas opposé à ce que son peuple élu payât ce qu’il devait financièrement à César. Mais en même temps, chacun devait rendre à Dieu ce qui lui appartenait en matière de culte et d’obéissance supérieure. Ainsi, il était possible de rendre à Jéhovah Dieu un culte sans violer pour autant la neutralité chrétienne à l’égard des partis et des controverses politiques de ce monde.
12. Dans Jean 15:18, 19, quelle déclaration claire et nette lisons-nous à propos de la position que les disciples de Jésus doivent observer vis-à-vis de ce monde ?
12 Trois jours, après avoir déclaré qu’il était convenable et juste de rendre à César les choses de César, Jésus expliqua à ses fidèles apôtres quelle position ils devaient observer, eux-mêmes et tous, ses disciples, vis-à-vis de ce monde hostile. Dans la discussion qui suivit l’institution du repas du Seigneur, Jésus expliqua à ses onze fidèles apôtres : “Si le monde vous hait, vous savez qu’il m’a haï avant de vous haïr. Si vous faisiez partie du monde, le monde serait épris de ce qui serait sien. Mais parce que vous ne faites pas partie du monde et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait.” (Jean 15:18, 19). Comment tous les disciples de Jésus-Christ pouvaient-ils faire autrement que d’être neutres vis-à-vis du monde qui les haïssait ?
13. a) En quel sens la prière faite par Jésus, et qui est rapportée dans Jean chapitre 17, est-elle appropriée quant à la position neutre de ses disciples ? b) À l’égard de quelles controverses ceux-ci devaient-ils rester neutres, et quel effet la Parole de vérité qui vient de Dieu produirait-elle chez eux ?
13 Quelques minutes après avoir dit ces paroles, Jésus pria pour ses disciples, à cause de cette position neutre qu’ils devaient adopter à l’égard du présent monde. Dans sa prière adressée à son Père céleste, il déclara à propos de ses fidèles apôtres : “Je leur ai donné ta parole, mais le monde les a haïs, parce qu’ils ne font pas partie du monde, tout comme je ne fais pas partie du monde. Je te sollicite, non pas de les sortir du monde, mais de veiller sur eux à cause du mauvais. Ils ne font pas partie du monde, tout comme je ne fais pas partie du monde. Sanctifie-les au moyen de la vérité ; ta parole est vérité.” (Jean 17:14-17). Tout comme Jésus était neutre à l’égard des controverses politiques et militaires du présent monde, ses disciples devaient l’être de même. Puisqu’ils ne faisaient pas partie de ce monde, ils ne se laissèrent pas impliquer dans les affaires, les projets et les conflits politiques. Au lieu de se mêler de la politique et des disputes du monde, ses disciples devaient être sanctifiés par la vérité divine, c’est-à-dire être mis à part du monde présent et être rendus saints pour Dieu.
14. Tenant compte de ce principe chrétien, en quels termes l’apôtre Pierre s’adressa-t-il à ceux à qui il écrivit sa première lettre de Babylone ?
14 L’apôtre Pierre, qui avait entendu Jésus prononcer cette prière, fit par la suite une application pratique de ce principe chrétien. Ainsi, en écrivant sa première lettre de Babylone, en Mésopotamie, pendant le règne de l’empereur romain Néron, l’apôtre Pierre montra qu’il écrivait à des personnes qui ne faisaient pas partie de ce monde, car il leur adressa sa lettre de la façon suivante : “Pierre, apôtre de Jésus-Christ, aux résidents temporaires [parépidêmoïs] dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, à ceux qui sont élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, avec sanctification par l’esprit, dans le but d’être obéissants et aspergés du sang de Jésus-Christ.” — I Pierre 1:1, 2.
15. Comment plusieurs versions de la Bible traduisent-elles le mot grec employé par Pierre, et que désignait ce mot dans la vie des chrétiens d’alors ?
15 Bien que Pierre fût surtout un apôtre “pour ceux qui sont circoncis”, ici il n’écrivait pas particulièrement ni exclusivement à ceux qui étaient des Juifs charnels, circoncis. Il écrivait à des disciples de Jésus-Christ, qu’ils fussent d’entre les Juifs ou d’entre les Gentils. Or, dans le texte grec de sa lettre, Pierre les appela parépidêmoïs, ce qui signifie littéralement “à ceux qui séjournent dans un lieu étranger”. La Bible de Jérusalem les appelle des “étrangers” ; la Bible du cardinal Liénart traduit “ceux qui séjournent”. Pour le Nouveau Testament de Rilliet, ce sont des “voyageurs”, pour la Bible du Centenaire, ce sont ceux “qui vivent en étrangers”, tandis que la Traduction du monde nouveau les appelle des “résidents temporaires”. Le mot grec original employé par Pierre, tel qu’il est rendu dans les versions modernes en langue française, désigne ces chrétiens qui vivaient dans les diverses provinces de l’Empire romain comme des étrangers, des gens qui ne faisaient pas partie du pays, non pas au sens littéral, mais au sens spirituel. De corps, ils se trouvaient dans les provinces romaines énumérées par Pierre et peut-être en étaient-ils même originaires ; mais sur le plan spirituel ou religieux, ils n’en faisaient pas partie. En effet, ils ne faisaient pas partie de ce monde, cependant ils y résidaient pour un certain temps.
SPIRITUELLEMENT ÉTRANGERS DANS LEUR PROPRE PAYS
16, 17. a) Un étranger peut-il participer aux affaires politiques du pays où il réside ? Par conséquent, qu’en est-il des chrétiens ? b) En quels termes Pierre souligna-t-il le sens des premiers mots de sa lettre ?
16 Ce fait obligeait ces chrétiens à ne pas participer aux affaires et aux controverses politiques de ce monde. De même qu’un étranger n’a pas le droit de voter ni de prendre part aux affaires politiques du pays où il réside, de même les chrétiens devaient s’abstenir des affaires politiques du pays où ils vivaient, et demeurer neutres dans ses conflits. Si les destinataires chrétiens de sa première lettre n’avaient pas saisi la force du terme que Pierre leur appliquait, savoir : “ceux qui séjournent”, “résidents temporaires”, ou “étrangers”, l’apôtre s’empressa de leur expliquer un peu plus loin ce que cela voulait dire. En effet, juste avant de leur parler de la soumission aux créations humaines telles que les rois, il déclara :
17 “Autrefois vous n’étiez pas un peuple, mais maintenant vous êtes le peuple de Dieu ; vous étiez ceux à qui il n’avait pas été fait miséricorde, mais maintenant vous êtes ceux à qui il a été fait miséricorde. Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et résidents temporaires, à ne cesser de vous abstenir des désirs charnels, qui livrent combat à l’âme. Maintenez l’excellence de votre conduite au milieu des nations, afin que, sur la chose même où ils parlent contre vous comme malfaiteurs, ils glorifient Dieu au jour de son inspection, par suite de vos excellentes œuvres dont ils sont témoins oculaires.” Et pour préciser sa pensée, Pierre ajouta : “Pour le Seigneur, soumettez-vous à toute création humaine : soit à un roi comme étant supérieur ou aux gouverneurs comme étant envoyés par lui pour infliger le châtiment aux malfaiteurs, mais pour louer les pratiquants du bien.” — I Pierre 2:10-14.
18. a) Quelles activités et quelles charges officielles sont interdites aux chrétiens en raison même de leur statut d’étranger ? b) Quelle est la position nationale des membres de la congrégation de Dieu ?
18 Ici, l’apôtre Pierre met encore l’accent sur le fait que les chrétiens doivent être nettement séparés de ce monde, en les appelant des “étrangers” (paroïkous). En tant qu’“étrangers” pour ce monde, ces chrétiens ou résidents temporaires n’ont pas le droit de prendre part aux affaires politiques et controversées du présent monde. Spirituellement, ils n’ont ni le droit ni l’obligation de le faire. Leur statut d’étrangers leur interdit toute immixtion dans ces affaires, car il les oblige à rester neutres et à laisser au pays où ils résident et qui fait partie du monde le soin de se gouverner lui-même et de mener ses propres luttes. En effet, les chrétiens voués ont une œuvre différente à accomplir tant qu’ils vivent dans ce monde, car, d’après I Pierre 2:9, ils doivent ‘déclarer au loin les qualités de celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable lumière’. Ainsi, au lieu d’occuper une charge politique ou un poste militaire dans le présent monde, vis-à-vis de Dieu ils remplissent des fonctions dans une autre nation, car I Pierre 2:9 déclare aussi : “Vous êtes ‘une race élue, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple pour une possession spéciale.’” il s’ensuit qu’ils ne peuvent pas mélanger les choses de Dieu avec celles du monde. C’est qu’ils sont “un peuple pour une possession spéciale” appartenant à Dieu, et non au monde.
19. Compte tenu de leur position de chrétiens, quel conseil approprié est rapporté à leur intention dans I Pierre 1:14-17?
19 Étant donné qu’ils n’appartiennent plus aux nations impies de ce monde, l’apôtre Pierre dit en outre : “En enfants obéissants, cessez de vous façonner selon les désirs que vous aviez jadis, dans votre ignorance, mais, comme le saint qui vous a appelés, vous aussi, devenez saints dans toute votre conduite, parce qu’il est écrit : ‘Vous devez être saints, parce que je suis saint.’ De plus, si vous invoquez le Père qui, impartialement, juge chacun selon son œuvre, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour comme étrangers.” (I Pierre 1:14-17 ; Lévitique 11:44, 45, AC). Par conséquent, tant qu’ils vivent parmi ces nations étrangères qui font partie du monde, les chrétiens ne peuvent pas se permettre de ternir leur sainteté en abandonnant leur neutralité.
20. De quoi les membres de la congrégation de Dieu possèdent-ils la citoyenneté, et, par conséquent, comment doivent-ils se comporter dans ce monde ?
20 La “congrégation de Dieu” est une étrangère pour ce monde, tout comme ce monde est un étranger pour la “congrégation de Dieu”. Ce fait est nettement mis en évidence lorsque l’apôtre Paul, parlant à ceux qui sont sortis de ce monde pour devenir membres de la congrégation de Dieu, affirme : “Assurément donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des résidents [des étrangers qui sont hors de leur pays, Bible de Saci ; des hôtes de passage, AC], mais vous êtes concitoyens des saints et membres de la maison de Dieu.” (Éphésiens 2:19). Le fait qu’ils sont devenus des “concitoyens” (MN ; CT ; Jé ; Li ; Sy ; Sg) constitue un argument démontrant qu’ils ont acquis une nouvelle citoyenneté et qu’ils appartiennent désormais à une nouvelle nation, à la “nation sainte” de Dieu. En effet, ils sont devenus “membres de la maison de Dieu”. Ils ne peuvent donc pas faire de compromis ni concilier les affaires des gouvernements et les conflits des nations de ce monde avec les intérêts de la “nation sainte” de Dieu, car ces deux choses ne peuvent ni se mélanger harmonieusement ni s’allier l’une à l’autre. Voilà pourquoi les “concitoyens des saints” doivent garder leur sainteté sans outrepasser les droits de leur nouvelle citoyenneté en violant leur neutralité chrétienne vis-à-vis des conflits internationaux et civils de ce monde.
AMBASSADEURS AUPRÈS DES NATIONS
21. Sur quelle autre raison d’être neutres l’apôtre Paul attire-t-il l’attention des chrétiens ?
21 L’apôtre Paul, divinement inspiré, fait remarquer aux chrétiens voués et baptisés qu’il y a encore une autre raison pour laquelle il leur faut observer une stricte neutralité à l’égard des activités politiques et militaires du monde. Ce n’est pas simplement parce qu’il était apôtre que Paul observait la neutralité chrétienne, mais c’est aussi parce qu’il était ambassadeur auprès des gens de la nation juive et des nations gentiles. Comme ambassadeur auprès des nations, Paul avait un message de réconciliation à faire connaître aux différents peuples. Or, c’est parce qu’il luttait pour la liberté d’annoncer ce message en tant qu’ambassadeur qu’il fut finalement emprisonné à Rome, en Italie. Écrivant de sa prison, Paul demanda à ses frères chrétiens d’Éphèse, en Asie Mineure, de prier pour lui, disant : “Aussi pour moi, pour que la faculté de parler me soit donnée quand j’ouvre la bouche, avec un entier franc-parler pour faire connaître le saint secret de la bonne nouvelle, pour laquelle j’agis comme un ambassadeur dans les chaînes ; afin que, relativement à elle, je parle avec hardiesse, comme je dois en parler.” — Éphésiens 6:19, 20.
22. Pourquoi le fait d’être “un ambassadeur dans les chaînes” constituait-il dans son cas une contradiction ?
22 Quelle contradiction que d’être “un ambassadeur dans les chaînes” ! C’était là une chose contraire au droit international, car un ambassadeur est un représentant de son roi ou de son gouvernement. Aussi, dans tous les pays civilisés, sa personne est-elle tenue pour sacrée. D’ailleurs, le mot “ambassadeur” dérive du terme italien du Moyen Âge ambasciator, qui signifie “agent”.
23. Que sont les ambassadeurs et les envoyés ?
23 L’Encyclopédie américaine (édition de 1929, tome I, page 470) dit qu’un ambassadeur est un “agent diplomatique du plus haut rang, le représentant d’une nation auprès de la cour d’une autre. Dans cette qualité, on attend de lui qu’il défende les intérêts et la dignité de l’État qu’il représente. Un ambassadeur est dit ordinaire lorsqu’il réside en permanence auprès d’une cour étrangère, ou extraordinaire lorsqu’il est envoyé en mission spéciale. Quand des ambassadeurs extraordinaires sont investis des pleins pouvoirs, pour conclure la paix, signer des traités et accomplir d’autres tâches semblables, on les appelle des plénipotentiaires. Souvent, on donne abusivement aux ambassadeurs le titre de ministres. Les envoyés sont des ministres chargés de missions spéciales, et leur rang est inférieur à celui des ambassadeurs”.
24. Dans le pays étranger où il remplit sa tâche, quelles exemptions un ambassadeur se voit-il accorder, mais de quoi s’attend-on qu’il s’abstienne ?
24 Mais quelle est la position d’un ambassadeur dans l’exercice de ses fonctions dans le pays étranger où il a été envoyé ? L’Encyclopédie américaine répond en ces termes : “Quand ils sont reconnus comme tels, les ambassadeurs sont exemptés d’une façon absolue de toute sujétion et de toute responsabilité en ce qui concerne les lois du pays auprès duquel ils sont accrédités. Si toutefois ils font peu cas de leur devoir et de l’objet de leur privilège, au point de se permettre d’insulter aux lois du gouvernement ou de les attaquer ouvertement, leurs fonctions peuvent être suspendues par un refus de traiter avec eux, ou la demande peut être adressée à leur propre souverain en vue de leur rappel, ou bien ils peuvent être renvoyés et obligés de quitter le pays dans un délai raisonnable. Un ambassadeur est considéré comme s’il se trouvait en dehors du territoire de la puissance étrangère, par une fiction légale, et c’est là un accord implicite entre les nations d’après lequel l’ambassadeur, tant qu’il réside en pays étranger, doit être considéré comme un membre de son propre pays, et son gouvernement est seul autorisé à connaître de sa conduite et du contrôle de sa personne.”
25. Pourquoi Paul, quoique ambassadeur, était-il gardé dans les chaînes ?
25 À la lumière de la description donnée ci-dessus des privilèges accordés aux ambassadeurs, l’apôtre Paul n’aurait pas dû se trouver “dans les chaînes” à Rome. Car il n’avait pas insulté aux lois de l’Empire romain et il ne les avait pas non plus attaquées ouvertement. Traduit devant le tribunal de la justice romaine, il en avait, comme citoyen romain de naissance, appelé à César qui était le juge suprême de l’Empire (Actes 25:11, 12 ; 26:32). Or, même un étranger vivant dans un certain pays a le droit d’en appeler à une cour de justice du pays de résidence, s’il a subi une injustice quelconque. Cependant, l’Empire romain ne reconnut pas la mission spirituelle remplie par l’apôtre Paul comme ambassadeur de Dieu et représentant de Jésus-Christ. Voilà pourquoi les gouverneurs romains, désireux de contenter les Juifs qui se plaignaient de leur ennemi Paul, le mirent et le retinrent dans les chaînes jusqu’à ce qu’il comparût devant César Néron, l’empereur. Étant ambassadeur, Paul demeura neutre quant à la politique.
26. À quoi servaient les ambassadeurs mentionnés dans les Écritures hébraïques ?
26 Sous le titre “Ambassadeur”, on peut lire dans le tome Ier de l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl.) :
Les rapports des Hébreux avec les nations étrangères étaient trop limités pour offrir des occasions de recourir régulièrement aux services d’ambassadeurs. (...) D’ambassadeurs résidant auprès d’une cour étrangère, ils n’en avaient bien entendu aucune notion, si bien que toutes les ambassades dont parle la Bible sont “extraordinaires”, c’est-à-dire motivées par des occasions et des missions spéciales, telles que féliciter un roi lors de son accession au trône ou pour des victoires, soit pour lui exprimer des condoléances (II Samuel 8:10 ; 10:2 ; I Rois 5:1), manifester la réprobation pour un tort subi (Juges 11:12), solliciter des faveurs (Nombres 20:14), ou bien conclure des alliances (Josué 9:3 et sqq. ; I Maccabées 8:17, Jé).
27, 28. Pourquoi l’ambassade remplie par Paul n’avait-elle rien d’imaginaire et comment est décrite dans II Corinthiens 5:18-20 l’œuvre dans laquelle il était engagé avec Timothée ?
27 Quoique Rome n’ait pas reconnu l’apôtre Paul comme ambassadeur, son ambassade n’était nullement le fruit de son imagination, pas plus que l’existence de Dieu, ni l’historicité de Jésus-Christ, ni l’éloignement actuel de l’humanité de Jéhovah Dieu, ni la future “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” à Harmaguédon ne sont les fruits de l’imagination (Révélation 16:14, 16). C’est avec tout le sérieux voulu que Paul assuma ses responsabilités d’ambassadeur, c’est-à-dire d’“ambassadeur extraordinaire” envoyé auprès de nations et de peuples qui étaient hostiles à Jéhovah Dieu et au grand Ambassadeur de Dieu, Jésus-Christ. C’est pourquoi Paul, nommé et chargé par Dieu, se rendit auprès de ces peuples sans attendre leur invitation, car il était porteur d’un message de réconciliation avec Jéhovah Dieu par l’entremise de Jésus-Christ. Parlant de Timothée, son compagnon de mission, et de lui-même comme d’ambassadeurs, Paul écrivit à la congrégation chrétienne de Corinthe :
28 “Mais toutes choses sont de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ et nous a donné le ministère de la réconciliation, à savoir que Dieu, par le moyen de Christ, réconciliait un monde avec lui, ne leur comptant pas leurs offenses, et il nous a remis la parole de la réconciliation. Nous sommes donc des ambassadeurs remplaçant Christ, comme si Dieu suppliait par nous. Comme remplaçants de Christ, nous supplions : ‘Devenez réconciliés avec Dieu.’” — II Corinthiens 5:18-20.
29. Qui sont aujourd’hui des “ambassadeurs remplaçant Christ”, et quel message portent-ils ?
29 À l’instar de l’apôtre Paul, tous les fidèles disciples du Christ qui ont la citoyenneté céleste sont des “ambassadeurs remplaçant Christ”. À tous ceux-là Dieu a confié le même message, invitant les hommes à se réconcilier avec lui par l’entremise du Christ (Philippiens 3:20, 21). Actuellement, il n’y a sur la terre plus qu’un reste de quelques milliers de ces ambassadeurs chrétiens ayant la citoyenneté céleste, et ceux-ci annoncent le même message de réconciliation.
SEMBLABLES À DES ENVOYÉS
30. a) Comment pourrait-on appeler les chrétiens baptisés qui n’ont pas la citoyenneté céleste ? b) Quelle position doivent-ils adopter, eux aussi, en ce qui concerne les affaires du monde ?
30 Une grande foule de personnes, naguère éloignées de Dieu, ont accepté ce message de réconciliation et ont obtenu d’être réconciliées avec Dieu en vouant leur vie à lui par l’entremise de Christ et en manifestant ensuite leur offrande par le baptême d’eau. Quoiqu’elles n’aient pas la citoyenneté céleste mais aspirent à la vie éternelle sur une terre paradisiaque, elles se sont chargées, elles aussi, de faire connaître ce message de réconciliation en le portant jusqu’à présent dans environ deux cents pays aux hommes qui sont encore éloignés de Dieu. On pourrait les appeler des envoyés “remplaçant Christ”. Mais qu’ils soient des ambassadeurs ou des envoyés remplaçant Christ, tous les chrétiens voués et baptisés doivent garder présente à l’esprit la mission que Dieu leur a confiée et demeurer neutres en ce qui concerne les affaires du monde.
LA NEUTRALITÉ PENDANT LA RÉVOLTE JUIVE
31. a) Qui a tracé la voie neutre que suivent les chrétiens ? b) Que se produisit-il en Judée en l’an 66 de notre ère, et comment les Juifs chrétiens réagirent-ils ?
31 Jésus-Christ a tracé la voie de neutralité à suivre par ses disciples dans la politique et les conflits de ce monde. Cette voie devait leur permettre de se diriger en temps de détresse. Ainsi, en l’an 60 de notre ère, les Juifs de la province romaine de Judée se révoltèrent contre César. Rome réagit rapidement contre cette rébellion, et les armées romaines vinrent encercler la ville de Jérusalem. À cette époque, il y avait encore une congrégation de Juifs chrétiens à Jérusalem. Ceux-ci se sont-ils rangés du côté de leurs compatriotes pour se soulever avec eux contre Rome ? Se sont-ils joints aux Juifs rebelles pour lutter contre César ? Non, car ils se sont souvenus de ce que Jésus-Christ leur avait dit de faire, et ils ont obéi. Il s’agissait pour eux de rester neutres et de s’éloigner des factions en guerre.
32, 33. En prédisant la destruction de Jérusalem, que déclara Jésus à ses disciples ?
32 Trois jours avant son martyre au Calvaire, Jésus-Christ avait prédit la destruction de Jérusalem par les armées romaines. Ce jour-là, au temple de Jérusalem, quelques-uns de ses disciples lui avaient fait remarquer combien cet édifice était “orné de belles pierres et de choses dédiées”, mais Jésus leur avait dit : “Quant à ces choses que vous voyez, les jours viendront où il n’en sera pas laissé pierre sur pierre qui ne soit renversée.” Sur quoi les disciples lui avaient demandé : “Enseignant, quand seront en fait ces choses, et quel sera le signe que ces choses sont destinées à arriver ?” Au cours de sa réponse, Jésus leur avait déclaré :
33 “Et quand vous verrez Jérusalem entourée d’armées qui campent, sachez alors que sa désolation s’est approchée. Alors que ceux qui sont en Judée fuient vers les montagnes, et que ceux qui sont au milieu de Jérusalem se retirent, et que ceux qui sont dans les endroits à la campagne n’y entrent pas ; parce que ce sont là des jours pour exécuter la justice, pour que toutes les choses écrites soient accomplies. Malheur aux femmes enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Car il y aura une grande misère sur le pays et du courroux contre ce peuple ; et ils tomberont sous le tranchant de l’épée et seront emmenés captifs dans toutes les nations ; et Jérusalem demeurera foulée par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations soient accomplis.” — Luc 21:5-7, 20-24 ; Matthieu 24:1-3, 15-19.
34. Lorsque les armées romaines se furent retirées temporairement, que firent les chrétiens qui vivaient à Jérusalem et en Judée, et pourquoi ?
34 Pour une raison inexpliquée, les armées romaines levèrent le siège, alors qu’il tournait à leur avantage. Les Juifs rebelles les harcelèrent dans leur retraite et leur infligèrent de lourdes pertes. C’est alors que les disciples juifs de Jésus, vivant à Jérusalem et dans la province de Judée, s’aperçurent de l’accomplissement de la prophétie faite par leur Enseignant et profitèrent du retrait des légions romaines et de la levée du siège de Jérusalem. Ils s’enfuirent de l’autre côté du Jourdain, vers l’est, dans la région montagneuse de Galaad. Ils cherchèrent refuge surtout à Pella, l’une des villes de la Décapole, laquelle est mentionnée dans Matthieu 4:25 ; Marc 5:20 ; 7:31. Voici ce que nous apprend le tome VII de l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl.), page 879, paragraphe 1 :
Mais ce qui rend Pella spécialement intéressante, c’est le fait qu’elle a servi de refuge et d’asile aux chrétiens de Jérusalem pendant le siège et la destruction de cette ville par les Romains. (...) Les disciples avaient reçu de leur divin Maître l’ordre de fuir “dans les montagnes” (Matthieu 24:16), et c’est vers cet endroit des montagnes de Galaad, nous rapporte-t-on, qu’ils se sont retirés (Histoire ecclésiastique d’Eusèbe, III, 5).
35. En quels termes les écrits de Justin le Martyr attestent-ils que les premiers chrétiens observaient une position de stricte neutralité ?
35 Pour avoir refusé de faire preuve de nationalisme et pour avoir tenu à leur neutralité chrétienne en obéissance à Jésus-Christ, ces Juifs chrétiens conservèrent leur vie et leur liberté, et ils purent ainsi continuer leur ministère comme “ambassadeurs remplaçant Christ”. Par leur neutralité, ils allaient servir de fidèle modèle aux chrétiens voués et baptisés qui vivraient après eux. Nous possédons à cet effet des témoignages écrits, par exemple, dans l’œuvre de Justin le Martyr qui subit le martyre chrétien en l’an 165 de notre ère. Dans son Apologie des chrétiens adressée à Antonin le Pieux, empereur romain de 138 à 161 de notre ère, Justin le Martyr, citant à la section 39 la prophétie d’Ésaïe 2:3, 4, écrit :
Est-ce l’esprit prophétique qui parle pour annoncer l’avenir, voici son langage : “La loi sortira de Sion, et la parole du Seigneur, de Jérusalem. Et le Seigneur jugera les nations, il accusera la multitude des peuples ; alors ils changeront leurs épées en instruments de labour, leurs lances en faucilles, les nations ne lèveront plus le fer contre les nations. On ne les verra plus s’exercer aux combats.”
Il est facile de vous montrer comme la prophétie s’est accomplie. Les douze apôtres, hommes sans lettres et sans éloquence, partent de Jérusalem pour annoncer l’Évangile au monde. Soutenus par la force d’en haut, ils se disent les envoyés du Christ, chargés de prêcher à tous les hommes la parole de Dieu. Et à leurs voix, les armes que nous tournions sans cesse les uns contre les autres tombent de nos mains. Non seulement nous ne sommes plus en guerre avec nos ennemis, mais nous préférons mourir en confessant le Christ, plutôt que de dissimuler la vérité et de tromper ceux qui nous interrogent.
Nous pourrions prendre comme vous, pour maxime et pour règle de notre conduite, ces paroles d’un de nos poètes [Euripide Hippolyte, 608] : “La langue a juré, et non pas le cœur” ; mais nous ne le ferons jamais. Eh quoi ! les soldats dont vous exigez le serment sacrifieraient père et mère, parents, patrie, leur vie même, plutôt que de trahir la foi jurée : et cependant qu’ont-ils à espérer de vous en échange, sinon des biens périssables ? Et nous qui aspirons après une vie incorruptible, nous ne braverions pas tous les maux pour arriver à l’éternel bonheur, et l’obtenir de celui qui peut seul combler tous nos vœux ? Quelle serait donc notre folie ! — Défense du christianisme par les Pères des premiers siècles de l’Église, contre les philosophes, les païens et les Juifs. Traductions publiées par M. de Genoude, Paris 1843.
LA NEUTRALITÉ MODERNE SELON ÉSAÏE 2:3, 4
36. a) Existe-t-il aujourd’hui des chrétiens qui considèrent les choses de la même façon ? b) À quelle occasion cela a-t-il été rendu manifeste, et quelle a été l’importance de la foule réunie pour cet événement ?
36 Dix-huit cents ans après que Justin le Martyr a cité et appliqué, Ésaïe 2:3, 4, dans son Apologie adressée à l’empereur de la Sixième Puissance mondiale prédite dans les prophéties bibliques, il se trouve encore au milieu de ce monde du vingtième siècle des chrétiens qui partagent le même esprit que Justin. C’est ce qui a été rendu manifeste d’une façon marquante au cours de l’après-midi du vendredi 1er août 1958. On en était au sixième jour d’une assemblée internationale qui dura huit jours, c’est-à-dire du dimanche 27 juillet au dimanche 3 août. Ce congrès des témoins de Jéhovah avait été placé sous le titre “Assemblée internationale de la volonté divine”. Or, les chrétiens réunis à cette assemblée tenue aux États-Unis, dans la ville de New York, étaient venus de 123 pays. L’assemblée avait des proportions si énormes qu’il fallut louer deux stades de base-ball voisins, à savoir le Yankee Stadium et les Polo Grounds, pour pouvoir recevoir un si vaste auditoire, et le programme de l’assemblée se déroula donc simultanément dans les deux stades.
37, 38. a) Le vendredi après-midi de cette assemblée, qu’est-ce qui a été soumis à l’auditoire, chose qui fait penser à Justin le Martyr ? b) Qu’est-il dit dans cette résolution concernant l’attitude des témoins de Jéhovah vis-à-vis du monde et de ses conflits ?
37 Dans l’après-midi du dimanche 3 août, ces deux stades étaient combles, car un très nombreux public vint écouter la conférence “Le royaume de Dieu est entré dans son règne — La fin du monde est-elle proche ?”, conférence qui avait été amplement annoncée. Mais c’est le vendredi après-midi du 1er août 1958 qui nous fait penser à Justin le Martyr.
38 En effet, cet après-midi-là, suite au discours prononcé sur le thème “Pourquoi il convient que cette assemblée adopte une résolution”, l’auditoire qui remplissait les deux stades écouta la lecture d’une résolution de vingt paragraphes, après quoi il fut invité à l’adopter. Voici la résolution qui fut prise aux paragraphes 13-18 de ce remarquable document :
QUE, au sein de la situation très grave du présent monde et devant la faillite du clergé, toute notre reconnaissance se porte vers Jéhovah pour notre privilège d’être, au temps de la fin, ses témoins à la face de toutes les nations ; que nous avons pleinement conscience de la lourde responsabilité qui nous incombe : celle de défendre l’honneur de son nom et d’exécuter la mission qui nous a été confiée ;
QUE nous, au nombre de 194 418 témoins de Jéhovah et hommes de bonne volonté, nous nous sommes réunis en assemblée internationale pour mieux connaître sa sainte volonté et la façon de l’exécuter ;
QUE, d’une manière figurée, nous avons forgé nos glaives en hoyaux et nos lances en serpes et que, malgré nos diverses nationalités, nous ne lèverons pas l’épée l’un contre l’autre parce que nous sommes tous des frères chrétiens, membres de la seule famille de Dieu ; que nous n’apprendrons plus à faire la guerre l’un contre l’autre mais que nous voulons marcher sur les sentiers de Dieu dans la paix, l’unité et l’amour fraternel ;
QUE ce qui a fait de nous un seul peuple, bien que nous venions de tant de nations différentes, c’est parce que nous nous sommes séparés de ce monde et de ses conflits haïssables et aussi parce que nous nous sommes voués par Jésus-Christ à notre seul Dieu et Père céleste et que nous prions tous sincèrement Dieu en ces termes : “Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel” et non la volonté des nations sous la puissance du “maître de ce monde”, Satan le Diable ;
QUE notre organisation terrestre est théocratique, parce que régie par le Dieu très-haut, qui est au-dessus de tous ; que notre Chef, sous la direction de Dieu, n’est pas un dictateur politique mais Jésus-Christ notre vrai Berger ; que le saint esprit de Dieu est la force agissante qui nous pousse et qui fait accomplir la volonté divine par notre entremise ; et que les saintes Écritures sont notre manuel de droit, d’enseignement et d’éducation supérieure ;
QUE, si dans peu de jours il faudra nous quitter, nous continuerons cependant à maintenir l’unité de l’organisation, unité que nous voyons ici sur une si grande échelle ; que, lorsque nous nous retrouverons, en rentrant, sous diverses formes de gouvernement et sous différents dirigeants politiques, nous ne permettrons pas aux hommes en lutte contre Dieu de rompre notre unité et de nous éloigner de l’organisation théocratique ; que nous ne cesserons de prier les uns pour les autres et que nous exécuterons les instructions scripturales ; que même lorsque la persécution se fera plus intense et que nous serons séparés physiquement ou poussés dans la clandestinité ou privés de nos publications d’étude biblique, nous continuerons d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes et prêcherons la bonne nouvelle du Royaume, l’unique espérance de l’humanité, avec la Bible seule, s’il le faut, ou simplement avec la Parole divine accumulée dans notre cœur ; que nous tâcherons, sous tous ces rapports, d’imiter nos frères fidèles derrière le Rideau de fer communiste ou sous des gouvernements totalitaires et qui font continuellement l’objet de nos prières.
39. Dans quelle mesure cette déclaration de neutralité chrétienne a-t-elle été diffusée ?
39 Cette résolution, qui respire la neutralité chrétienne suivant Ésaïe 2:3, 4, fut diffusée dans le monde entier, car 72 348 403 exemplaires en furent imprimés en 53 langues pour être distribués à partir du 1er décembre 1958. D’ailleurs, cette même résolution et son discours d’introduction furent publiés en anglais dans La Tour de Garde du 1er novembre 1958 (en français dans celle du 1er décembre 1958), le tirage de ce journal atteignant alors 3 550 000 exemplaires en 51 langues.
40. Quelle prophétie est traitée au chapitre 11 du livre dont la parution a été annoncée le samedi après-midi de cette même assemblée, et que dit le verset 27 du chapitre 11 de cette prophétie ?
40 De plus, l’après-midi du samedi 2 août 1958, pendant cette même assemblée internationale, un auditoire de 175 441 personnes apprit la parution (en anglais) d’un nouveau livre intitulé “Que ta volonté soit faite sur la terre”. Or, le chapitre 11 de ce livre porte le titre “Un temps marqué pour la fin”. Il expose en détail l’accomplissement historique du onzième chapitre de la prophétie de Daniel, à partir du verset 27 11:27, où on lit d’après la Bible de Crampon (1905) : “Les deux rois chercheront dans leur cœur à se nuire, et, assis à la même table, ils se diront des mensonges ; mais cela ne réussira pas, car la fin viendra au temps marqué.”
41. Quand a commencé le “temps marqué pour la fin”, et qui sont les deux rois auxquels se rapporte cette prophétie ?
41 D’après la chronologie fournie dans la Bible et l’accomplissement en ces temps modernes des prophéties bibliques, nous vivons au “temps marqué pour la fin” depuis l’automne de l’an 1914 de notre ère, année du déclenchement de la Première Guerre mondiale. C’est pourquoi le chapitre 11 du livre que nous venons de mentionner traite des deux rois qui, sous l’aspect qu’ils revêtent en ce vingtième siècle, s’assoient à la même table et se disent des mensonges. Le prophète Daniel, à qui l’ange de Dieu a révélé cette vision prophétique, appelle l’un des rois “le roi du Nord” (Jé ; Sy) ou “le roi du Septentrion” (AC) et l’autre “le roi du Midi”. Comme l’indique la prophétie qui s’est accomplie, “le roi du Nord” figure le bloc de nations autoritaires, totalitaires, y compris les nations nazies ou fascistes, et celles de tendance communiste ; tandis que “le roi du Midi” symbolise le bloc de nations libérales, démocratiques. Les historiens ont maintenant pris l’habitude d’appeler ces deux blocs l’Est et l’Ouest, ou bien le monde communiste et le monde libre. Depuis 1914, il y a eu toute une série de violents combats entre ces deux rois symboliques du Nord et du Midi, y compris deux guerres mondiales.
LA NEUTRALITÉ À L’ÉGARD DES ROIS DU NORD ET DU MIDI
42. a) Où se trouvent les témoins de Jéhovah par rapport à ces deux blocs de nations qui s’opposent l’un à l’autre ? b) Quelle position certaines nations ont-elles adoptée sur le plan politique en ce qui concerne l’Est et l’Ouest ?
42 Les témoins chrétiens de Jéhovah Dieu se trouvent pris entre ces deux blocs opposés de nations totalitaires et démocratiques. C’est ce qu’indique la prophétie de Daniel, chapitre onze, verset trente-deux (CT), qui se rapporte au “roi du Nord” totalitaire en ces termes : “Par des flatteries il fera apostasier les violateurs de l’alliance ; mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu tiendra ferme et agira.” Or, le “peuple de ceux qui connaissent leur Dieu”, ce sont aujourd’hui ses témoins. Que devraient faire ces témoins chrétiens voués à Jéhovah ? Certaines nations politiques se sont déclarées neutres tout en étant membres de l’organisation mondiale connue sous le nom de Nations unies, et elles ont déclaré ne vouloir s’aligner ni sur l’Est ni sur l’Ouest. C’est ce qu’on appelle des nations neutres.
43. a) À quelle question chaque adorateur du vrai Dieu doit-il faire face ? b) Comment les systèmes religieux de la chrétienté envisagent-ils l’affaire de la neutralité ?
43 Pour quel genre de neutralité faut-il que se déclare tout adorateur du seul vrai Dieu vivant ? En effet, pour reprendre notre titre, “quelle neutralité faut-il observer, celle de la congrégation de Dieu ou celle des nations neutres” ? Car les faits montrent que les systèmes religieux de la chrétienté, qu’ils soient catholiques ou protestants, ne sont neutres en aucun sens. Voici, à ce propos, ce que déclara un prédicateur presbytérien dans un sermon qu’il fit le dimanche 1er février 1959 :
Quoiqu’on ne puisse jamais identifier l’Église avec un alignement particulier de puissances ni avec une certaine philosophie politique, aucune neutralité n’est possible dans le plus grand conflit de notre époque.
Car il s’agit là d’une chose qui est du domaine de la foi. C’est une idéologie — un système d’idées et de valeurs totalement contraires à celles du chrétien — qui cherche à conquérir le monde. C’est l’affaire de l’Église, et que Dieu nous préserve de rester à l’écart à cause d’un sentiment erroné de neutralité !
À présent, sans aucun doute, il est du devoir de l’Église de déclarer, comme jamais auparavant, dans le monde entier, sa foi en Dieu. Il ne peut pas y avoir de neutralité entre cette conception de l’homme et sa destinée, et celle du marxiste-léniniste. (...)
C’est l’Église qui lance son appel à ceux qui n’ont pas pris parti sur cette questionb.
44. a) De quoi “le roi du Nord” et “le roi du Midi” font-ils partie l’un et l’autre, et, par conséquent, avec qui sont-ils entrés en opposition ? b) De quoi les nations qui se disent neutres font-elles également partie, et quel est leur point de vue en matière de domination ? c) Contre qui toutes les Églises de la chrétienté se sont-elles rangées ?
44 En dépit de l’athéisme affiché par le gouvernement politique de la Russie soviétique, l’Église orthodoxe russe continue de servir docilement sur le plan religieux l’Union des républiques socialistes soviétiques. Peu importent les idéologies politiques prônées par le “roi du Nord” et le “roi du Midi” symboliques, tous deux font partie de ce monde, et l’un et l’autre sont contre Jéhovah Dieu sur la question de la domination du monde (Psaume 2:1-6). Il en va de même des nations neutres, quelles que soient leur religion ou leur idéologie politique : elles font partie de ce monde, et elles sont en faveur de la domination de la terre par des dirigeants humains, au lieu de se soumettre au Royaume de Dieu et du Christ. Les Églises de la chrétienté, malgré leurs prétentions de croire en Dieu et en Christ, deviennent toutes nationalistes dès qu’une crise nationale ou internationale éclate, et elles se mêlent de la politique de ce monde ; ce faisant, elles se rangent contre Jéhovah Dieu et son Roi oint, Jésus-Christ. Bientôt, à Harmaguédon, il se trouvera que tous les systèmes politiques du présent monde se seront rangés contre Dieu. — Révélation 16:14, 16.
45. Qu’attestent les annales et les archives à propos de la “congrégation de Dieu” depuis sa formation au premier siècle ?
45 D’après toutes les annales et les archives publiques, la ‘congrégation ointe de Dieu’ n’a jamais cessé, depuis sa formation au premier siècle jusqu’à ce jour, d’observer une neutralité absolue à l’égard de la politique sous toutes ses formes et des controverses que toutes les parties du monde ont connues, qu’elles soient neutres, totalitaires ou démocratiques.
46. Qui s’est rangé du côté de la congrégation neutre de Dieu, et à quel gouvernement accordent-elles leur appui ?
46 En face de tous ces faits, plus d’un million de personnes tout autour de la terre, écoutant leur conscience, ont pris publiquement position pour la congrégation neutre de Dieu. Elles acclament le Royaume messianique de Dieu comme le gouvernement légitime de toute l’humanité. Sur la base de la Parole inspirée de Dieu, ces personnes ont foi que le Royaume de Dieu triomphera à Harmaguédon, et c’est pourquoi elles se réjouissent à la pensée de bénéficier un jour de la vie éternelle sur une terre purifiée, transformée en paradis, sous le gouvernement céleste de Dieu.
[Notes]
a Voici ce que déclare l’Encyclopédie américaine (édition de 1956), tome XX, page 138, colonne 2) : “La qualité de membre était, en principe, tenue par la Société des Nations pour incompatible avec la neutralité, mais le Pacte de la SDN n’imposait pas aux membres l’obligation de prendre position contre un agresseur. La Charte des Nations unies renferme une telle obligation ; si le Conseil de sécurité décide qu’il y a eu acte d’agression, les membres de l’Organisation des Nations unies sont obligés d’agir. Il n’y a pas eu d’effort réel en vue de réviser la loi de la neutralité. D’autre part, l’idée persiste naturellement, car une nation n’est pas encline à entrer en guerre, sauf pour des questions qui la concernent d’une façon directe et vitale.”
b Extraits tirés du sermon fait par David H. C. Read, docteur en théologie, à l’église presbytérienne de l’avenue Madison, 73e Rue, à New York, sermon rapporté dans le New York Times du 2 février 1959 sous le titre “Le Médiateur est appelé ‘Une tierce personne bénie’”.