La sagesse cachée de Dieu : un saint secret
“ Un homme physique ne reçoit pas les choses de l’esprit de Dieu, car elles sont folie pour lui (...). Cependant l’homme spirituel approfondit, en fait, toutes choses. ” — I Cor. 2:14, 15, NW.
1, 2. a) Humainement parlant, comment le christianisme commença-t-il, et comment ce mouvement prit-il forme ? b) Quelles questions se posent à propos de la manière dont les rédacteurs des Écritures chrétiennes concevaient ce mouvement ?
PENDANT plus de quinze cents ans, la nation d’Israël semblait être l’instrument dont Jéhovah se servirait toujours pour accomplir ses desseins. Les Israélites étaient le peuple élu de Dieu, et ils comptaient beaucoup sur leurs précieuses Écritures pour le prouver. Puis un jour, quelqu’un vint troubler la paix de leurs dirigeants. Un prédicateur fit son apparition et commença à former un nouveau mouvement. Au bout de trois années et demie, cependant, ce mouvement semblait devoir échouer, car les dirigeants juifs réussirent à se débarrasser de son chef en le faisant mourir ignominieusement sur un poteau de torture. Ses quelques disciples rentrèrent dans la clandestinité et se réunirent derrière des portes fermées à clé (Jean 20:19). Mais ce mouvement avait-il vraiment échoué ? Exactement cinquante et un jours plus tard, un événement plus troublant encore se produisit. Le mouvement en question reprit vie et se répandit comme une traînée de poudre ! Son porte-parole, nommé Pierre, fit un discours public émouvant et prouva tous ses arguments à l’aide précisément des Écritures des Juifs. Ses auditeurs “ eurent le cœur percé ”. “ Ceux donc qui embrassèrent sa parole de tout cœur furent baptisés, et ce jour-là environ trois mille âmes furent ajoutées ” à ce mouvement. Au cours des trois années et demie suivantes, ce dernier continua à prendre de l’extension. Une chose extraordinaire eut alors lieu, qui fut inattendue même par les membres du mouvement. Le même porte-parole, Pierre, prit une mesure sans précédent et ouvrit les rangs du mouvement aux Gentils méprisés et incirconcis. Bientôt, ses membres, de nombreuses nationalités différentes, se mirent à fonder des assemblées dans toute cette région du monde. Ce groupement commença à prendre la forme d’un instrument dont on pourrait se servir dans un but bien déterminé. Que signifiaient toutes ces choses ? — Actes 2:37, 41 ; 10:44-48, NW.
2 Jusqu’ici, nous avons retracé les origines et les premiers développements de ce nouveau mouvement d’après le point de vue humain. N’oubliez pas, toutefois, qu’à la suite de l’étude précédente, nous nous intéressons particulièrement au point de vue des rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes. Portèrent-ils sur ce mouvement, appelé par la suite l’Église chrétienne, un jugement purement humain ? Ou peut-on prouver que leur conception des choses indique sans contestation possible que leurs écrits sont inspirés par Dieu, qui en est le vrai Auteur, et qu’il est impossible de les attribuer à l’originalité humaine ? Voilà la question primordiale qu’il nous faut trancher.
UNE NATION SPIRITUELLE
3. Du point de vue humain, le mouvement chrétien peut-il prétendre constituer une nation ?
3 Dans notre article précédent, nous avons démontré que l’instrument utilisé primitivement par Dieu, l’Israël selon la chair, était une nation dans toute l’acception du terme. Mais qu’en est-il du nouvel instrument divin ? Du point de vue humain, il ne remplit pas une seule des conditions que nous avons examinées dans notre dernière étude. Où, en effet, peut-on trouver son pays sur une mappemonde ? Depuis le temps des apôtres, les vrais chrétiens se trouvent dispersés dans le monde entier. Et en aucune façon on ne peut dire qu’ils ont tous une ascendance commune, ni qu’ils parlent tous la même langue. Quant à avoir un seul gouvernement, les chrétiens véritables ont toujours été des citoyens respectueux des lois et soumis à divers gouvernements dans tous les pays où ils se trouvent, dont chacun a ses coutumes, ses traditions et ses institutions propres.
4. Dans quel sens la Bible appelle-t-elle ce mouvement une nation ?
4 Pourtant, les écrivains chrétiens affirment que ce mouvement constitue une nation et non simplement un groupe d’hommes unis par des croyances communes. Pierre dit aux chrétiens : “ Mais vous êtes une race élue, (...) une nation sainte. ” Dans quel sens ? Paul nous donne la réponse quand il écrit : “ Notre droit de cité existe dans les cieux. ” Il s’agit donc d’une nation spirituelle. Quoi ! d’une nation spirituelle ? Jusque-là, cette idée n’avait jamais effleuré l’esprit des hommes. Une telle conception n’est certes pas d’origine humaine. — I Pierre 2:9 ; Phil. 3:20, NW. Cf. aussi Matthieu 21:43.
5. a) Pourquoi les Écritures peuvent-elles logiquement présenter l’Israël spirituel comme une nation ? b) Qu’est-ce qui est particulièrement vrai depuis 1919 ?
5 Mais si nous nous plaçons au point de vue de ces rédacteurs chrétiens, nous pouvons comprendre combien cette conception est exacte et correspond à la réalité des choses. En effet, les Israélites selon l’esprit ont une alliance à eux, la “ nouvelle alliance ”, dont Jésus est le Médiateur. Spirituellement, ils ont tous la même ascendance, car “ tous ceux qui sont conduits par l’esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu (...) enfants de Dieu ”. Ils parlent tous la même langue, “ une langue purifiée ”, la Parole de Dieu, laquelle “ parole est vérité ”. Ils vouent tous une obéissance absolue au même gouvernement céleste et ils se soumettent à la “ domination ” qui repose sur l’épaule du Roi, Jésus-Christ, qui gouverne depuis la capitale de cette nation, la “ ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste ”. Depuis 1919 en particulier, ils constituent une vraie nation car, au moment même où ils semblaient perdus, ils subirent une nouvelle naissance, en quelque sorte, conformément à la prophétie d’Ésaïe qui déclare : “ Une nation est-elle enfantée d’un seul coup ? ” À partir de cette date également, leur condition s’est nettement améliorée, sous la bénédiction de Jéhovah. Comparant cette condition bénie à un pays, Ésaïe écrit encore : “ Un pays peut-il naître en un jour ? ” Ce pays est délimité par des frontières déterminées théocratiquement par la Parole de Dieu, et à l’intérieur de ces limites il existe la sécurité et une liberté relative. — Héb. 9:15 ; Rom. 8:14-16, NW ; Soph. 3:9, Da ; Jean 17:17, NW ; És. 9:5 9:6, NW ; Héb. 12:22, NW ; És. 66:8.
6. Comment la chrétienté s’est-elle montrée complètement incapable de comprendre le point de vue biblique des choses ?
6 Cette nation spirituelle qui habite dans son propre pays, est indiquée sur la mappemonde divine, la Parole de Dieu. Mais la chrétienté arrive-t-elle à saisir cette conception des choses ? Absolument pas ! Prenons le cas de cette partie de la chrétienté qui prétend être la seule vraie Église universelle, l’Église catholique romaine. On s’attendrait à ce qu’elle, au moins, possède une conception exacte de la position du chrétien à l’égard du nationalisme. Mais que trouvons-nous ? Comme tout le monde le sait, il y a les catholiques français, les catholiques allemands, les catholiques anglais, et ainsi de suite. Tous ces catholiques se voient-ils avant tout comme des membres d’une seule nation spirituelle ? En cas de guerre, par exemple, que font-ils ? La triste réponse est connue de tous. Leur conception de la nationalité, de la loyauté et du patriotisme est purement humaine et charnelle. Ils n’ont pas d’autre critère. Peut-on s’en étonner, puisque leur Église ne leur a jamais enseigné autre chose ? Les catholiques sont d’abord des Français, des Allemands, des Anglais, etc. Leurs croyances religieuses sont reléguées au second rang et en cas de guerre, elles sont violées impitoyablement. La même situation existe dans la plupart des Églises protestantes.
7. À qui Dieu a-t-il caché sa sagesse, mais à qui l’a-t-il révélée, et comment ?
7 Étant donné l’échec lamentable de la chrétienté et son incapacité de comprendre les Écritures grecques chrétiennes du point de vue spirituel, de quel droit son clergé et ses porte-parole se livrent-ils à des appréciations critiques de ces écrits et de leur inspiration ? L’apôtre écrit à juste titre : “ Nous parlons sagesse de Dieu, en un saint secret, la sagesse cachée (...). Cette sagesse, aucun des chefs de ce système de choses n’est arrivé à la connaître, (...) [mais] les choses que Dieu a préparées (...) Dieu les a révélées par son esprit, car l’esprit cherche dans toutes les choses, même dans les choses profondes de Dieu. ” Voilà la source d’inspiration de ces écrivains chrétiens, — le saint esprit de Dieu. Avant l’effusion de l’esprit de Dieu à la Pentecôte, ils n’étaient pas prêts à recevoir l’idée d’un prochain changement d’instrument voulu par Dieu en vue de l’accomplissement de ses desseins. Mais après cet événement émouvant, non seulement ils commencèrent à comprendre qu’un tel changement s’était produit, mais ils se mirent encore à rédiger des écrits qui témoignent d’une conception spirituelle dont Jéhovah seul peut être l’Auteur. Et vous, saisissez-vous ces choses ? — I Cor. 2:7-10, NW.
UN TEMPLE SPIRITUEL
8. a) Qu’entend-on généralement par temple ou église ? b) Sous ce rapport, que dit la Bible à propos de l’Église chrétienne ?
8 Nous aimerions attirer l’attention du lecteur sur une autre preuve qui confirme ce point de vue. En énumérant les choses que possédait l’Israël selon la chair en tant qu’instrument de Jéhovah, nous avons mentionné le temple situé au mont Morija, à Jérusalem. Cet édifice devait son importance au fait qu’il était le centre du culte des Israélites. Qu’en est-il du nouvel instrument employé par Jéhovah ? L’Église chrétienne possède-t-elle un temple ? D’ordinaire, le mot temple désigne un édifice bâti en pierre ou en quelque autre matériau et qui est dédié au service d’un dieu. Dans la chrétienté, un temple ou église est un lieu public de culte. Il s’agit, en tout cas, d’un bâtiment matériel situé à un endroit qu’on peut indiquer sur une carte. Dans ce cas, où se trouve le temple de la véritable Église chrétienne ? La réponse est qu’il se trouve dispersé dans le monde entier ! Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un temple spirituel. Qui aurait pensé à une chose pareille ? Mais dans le même chapitre où il parle de la vraie Église comme d’une “ nation sainte ”, Pierre compare les membres de cette nation à des “ pierres vivantes ”. “ Vous êtes édifiés, leur dit-il, maison spirituelle [ou temple], pour une sainte prêtrise, afin d’offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus-Christ ”, qui est posé comme la “ pierre angulaire de fondement ”. Quelle conception élevée ! Comme le dit Paul : “ Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’esprit de Dieu habite en vous ? ” — I Pierre 2:5, 6 ; I Cor. 3:16, NW.
9. La chrétienté saisit-elle l’importance de cette conception, et qu’est-ce qui le prouve ?
9 La question se pose de nouveau : La chrétienté comprend-elle cette conception spirituelle ? Non seulement elle ne la comprend pas mais elle est tellement attachée aux choses de ce monde qu’elle a, dans une large mesure, fait perdre au terme “ église ” sa signification primitive. Le mot “ église ”, qui figure dans la plupart de nos versions en langue française, traduit le vocable grec ékklêsia, qui signifie une congrégation ou assemblée appelée ou séparée du monde par Dieu pour lui servir d’instrument dans l’accomplissement de ses desseins (voir Matthieu 16:18 ; Actes 5:11 ; 11:22 ; Romains 16:5). Ce terme grec ne désignait jamais un bâtiment. Mais de nos jours, quand la plupart des gens parlent d’une église ou d’aller à l’église, ils pensent à un édifice ou lieu de culte. Certains de ces édifices religieux ont coûté des sommes considérables et leurs constructeurs s’occupent davantage de l’entretien de ces bâtiments que de la santé spirituelle des ouailles qui devraient s’y réunir.
10. Dans Apocalypse 7:15, que désigne le terme “ temple ”, et quelle invitation y est sous-entendue ?
10 Mais laissons ce côté sombre de la question et consultons le septième chapitre de l’Apocalypse Rév 7:1-8, où nous trouvons une vision encourageante. Les huit premiers versets décrivent la vraie Église, qui fournit les membres des douze tribus de l’Israël spirituel. Puis il est question d’une “ grande foule ” appelée “ de toutes nations ” et composée des amis de la droiture qui “ viennent de la grande tribulation ” que subit le monde de Satan pendant la présente période de la patience divine. L’espérance des membres de cette foule est de vivre sur une terre édénique. Mais où accomplissent-ils actuellement leur service de Dieu ? La Bible répond : “ Ils lui rendent un service sacré jour et nuit dans son temple. ” S’agit-il là d’un édifice matériel ? Non, évidemment ! Ils apprennent avec joie et satisfaction comment servir Dieu activement d’une façon qui lui soit agréable, en collaborant étroitement avec l’instrument de Jéhovah, le fidèle reste de la vraie Église. À la différence des Églises de la chrétienté, où quelques membres seulement participent directement aux offices, dans le temple spirituel de Dieu tout le monde est invité et aidé à offrir “ sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui font une déclaration publique au sujet de son nom ”. Et vous, prenez-vous part à ce service ? Pouvons-nous vous aider sous ce rapport ? — Apoc. 7:9-15 ; Héb. 13:15, NW.
11. Quelles autres comparaisons peut-on faire entre l’Israël spirituel et l’Israël selon la chair, et quelle conclusion peut-on en tirer ?
11 Jusqu’ici, nous avons examiné deux des particularités qui firent de l’Israël selon la chair un instrument élu : son statut de nation et son temple. Nous avons vu que la vraie Église possède également ces deux particularités, mais dans un sens spirituel. Nous pourrions aussi considérer les autres caractéristiques de l’Israël charnel, telles que son sacerdoce, son grand prêtre et ses sacrifices, et montrer que le nouvel instrument choisi par Dieu les possède également. Cependant, notre examen de chaque particularité nous révélerait que par rapport aux rédacteurs des Écritures hébraïques, les écrivains chrétiens expriment une conception nouvelle, spirituelle et céleste de ces choses, y compris des promesses divines. Mais même si ces deux groupes d’écrivains bibliques ne rédigèrent pas leurs récits du même point de vue, on est obligé d’admettre qu’il existe dans leurs écrits une merveilleuse harmonie interne. Ils ne se contredisent pas.
12. Sur quoi la conception spirituelle des écrivains chrétiens se fondait-elle ?
12 Une autre question se pose. Sur quoi les écrivains chrétiens fondaient-ils leur conception des choses ? Étant donné qu’ils ne présentaient pas seulement les choses sur un plan plus élevé au point de vue humain, mais sous un angle tout à fait différent — puisque spirituel — on s’attendrait à les voir citer des sources entièrement nouvelles. On n’en est que plus étonné de constater qu’à maints endroits, leurs écrits montrent que leur nouvelle conception se fondait justement sur les Écritures des anciens prophètes hébreux considérés par certains comme des hommes qui cherchaient Dieu à tâtons et dont les écrits seraient terre à terre et non spirituels.
13. À quoi Paul se réfère-t-il pour prouver a) qui est le “ vrai ” Israël ? b) qu’un nouveau peuple est appelé par Dieu ? c) que ce peuple parvient à la justice devant Dieu ?
13 À titre de preuve, considérons brièvement l’argumentation de l’apôtre Paul dans Romains, chapitre 9, où il explique comment Dieu a changé d’instrument. Il déclare : “ Ce ne sont pas tous ceux qui sont issus d’Israël qui sont vraiment Israël. Parce qu’ils sont la postérité d’Abraham, tous n’en sont pas non plus les enfants (...) C’est-à-dire : les enfants dans la chair [par la procréation normale] ne sont pas réellement les enfants de Dieu, mais les enfants de la promesse sont comptés comme la postérité ”, tout comme Isaac fut l’enfant d’une promesse divine, puisqu’il vint au monde quand Abraham et Sara étaient “ autant dire ” morts, quant à la possibilité d’avoir des enfants (Héb. 11:12, NW). Ensuite, à l’aide d’autres citations des Écritures hébraïques, Paul prouve que Dieu a le droit de choisir qui lui plaît, et que les anciens prophètes avaient prédit que Dieu choisirait finalement un peuple non reconnu jusque-là. L’apôtre cite le prophète Osée en ces termes : “ Au lieu où il leur fut dit : Vous n’êtes pas mon peuple, là ils seront appelés fils du Dieu vivant. ” (Cf. Osée 2:1, 25 1:10 ; 2:23, NW). Références à l’appui, Paul démontre ensuite que des “ gens des nations ”, des Gentils, ont obtenu “ la justice qui résulte de la foi ” et que l’Israël selon la chair n’a pas obtenu cette justification “ parce qu’il l’a poursuivie non par la foi mais comme par les œuvres ”, c’est-à-dire les œuvres de la Loi. Enfin, Paul cite ces condamnations divines d’Israël rapportées par Moïse et Ésaïe : “ Je vous exciterai à la jalousie par ce qui n’est pas une nation ”, et encore : “ J’ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas. ” (Cf. Deut. 32:21 ; És. 65:1). — Rom. 9:6-8, 25, 26, 30-32 ; 10:19, 20, NW.
14. Quels points sont établis de la même manière relatifs a) au sacerdoce et aux sacrifices ? b) à la circoncision ?
14 Chaque fois, la conception des choses exprimée par les écrivains chrétiens, a ses racines enfouies et cachées, en quelque sorte, dans les Écritures hébraïques. Par exemple, Paul explique que le grand prêtre capable d’offrir le seul sacrifice acceptable et bien supérieur aux sacrifices d’animaux, n’était pas un sacrificateur lévitique, comme la Loi d’Israël l’aurait exigé. Comment le savons-nous ? Paul précise que, d’après les Écritures hébraïques, “ il est encore bien plus clair que, présentant de la ressemblance avec Melchisédek, il s’élève un autre prêtre, qui est devenu tel, non selon la loi d’un commandement qui dépend de la chair [ou d’une descendance charnelle], mais selon la puissance d’une vie indestructible, car en témoignage il est dit : Tu es prêtre à jamais, selon la manière de Melchisédek ”. (Héb. 7:15-17, NW ; Ps. 110:4.) De même, dans sa défense devant le Sanhédrin, Étienne cita la prophétie d’Ésaïe qui contient une préfiguration d’une demeure pour Dieu, différente du beau temple de pierre en Israël et d’une sorte supérieure à cet édifice (Actes 7:48, 49 ; És. 66:1). Certes, Paul dit que la circoncision des Juifs spirituels (les chrétiens) est “ celle du cœur par l’esprit, et non par un code écrit [la Loi] ”, mais bien des siècles auparavant, Moïse avait déclaré que la circoncision du cœur est plus importante que celle de la chair. — Rom. 2:29, NW ; Deut. 10:16 ; 30:6.
15. Que prouve l’harmonie interne des Écritures, et quelle autre conclusion s’impose ?
15 Devant cette accumulation de preuves de la merveilleuse conception spirituelle que possédaient les écrivains chrétiens, et de l’harmonie entre leurs écrits et la trame des Écritures hébraïques, qui oserait encore prétendre que la Bible est d’origine et d’inspiration humaines ? Il apparaît donc clairement que “ ce n’est pas par la volonté de l’homme que la prophétie a jamais été apportée, mais des hommes ont parlé de la part de Dieu alors qu’ils étaient portés par l’esprit saint ”. Et il est tout aussi évident que la bonne intelligence des prophéties n’est jamais déterminée par la sagesse des hommes. Elle dépend entièrement de l’Auteur des prophéties, qui s’exprime à l’heure voulue et par l’intermédiaire de ceux qui sont remplis de son esprit. — II Pierre 1:21, NW.
L’ŒUVRE D’UN SEUL HOMME OU DE DIEU ?
16. Comment Israël se développa-t-il en tant que nation pendant son séjour en Égypte ?
16 Examinons à présent une autre série de preuves, se rapportant à ce qui se produisit chez les Israélites peu de temps après leur sortie d’Égypte. Rappelons-nous d’abord que 215 années auparavant, Jacob, ses douze fils et leurs familles étaient descendus en Égypte à cause d’une famine. À l’époque, il s’agissait d’un déplacement à l’échelle familiale. Mais Dieu avait dit à Jacob dans une vision : “ Ne crains pas de descendre en Égypte, car là je te ferai devenir une grande nation. ” Dieu ne lui promettait pas qu’il deviendrait une grande puissance souveraine, mais qu’il croîtrait numériquement. Et effectivement, “ les enfants d’Israël furent prolifiques et se multiplièrent ; ils devinrent très nombreux ”. (Gen. 46:3 ; Ex. 1:7, NC.) Comme ils étaient éleveurs de troupeaux et que “ tous les bergers sont en abomination aux Égyptiens ”, ces derniers acceptaient leur présence simplement par tolérance. C’est pourquoi ils s’installèrent “ dans le pays de Gosen ”, séparés des Égyptiens. Dans ces conditions, il n’eût pas été sage ni même possible de développer une politique indépendante et un gouvernement nationaliste. Il s’agit de mener une existence simple en tant que communauté agricole organisée d’après le système patriarcal. — Gen. 46:34.
17. Que subit Israël après la naissance de Moïse, et quels événements importants se produisirent ?
17 Par la suite, “ il surgit en Égypte un nouveau roi qui ne connaissait pas Joseph ”, et pendant au moins quatre-vingts années, c’est-à-dire depuis la naissance de Moïse jusqu’à l’exode, les Égyptiens rendaient la vie des enfants d’Israël “ amère par de rudes travaux, (...) tout le travail forcé qu’ils leur imposaient ”. Cette situation n’était guère favorable au développement d’une nation. Puis il y eut les dix plaies et l’exode. Les Israélites, accompagnés d’“ une multitude de gens d’origine diverse ”, traversèrent la mer Rouge en sécurité, et laissèrent derrière eux l’armée égyptienne exterminée. Moins de trois mois plus tard, “ Israël campa là, vis-à-vis de la montagne [de Sinaï] ”. C’était une période importante dans l’histoire d’Israël, car il s’agissait en réalité du commencement de son existence en tant que nation indépendante. Mais comment ce peuple se développa-t-il, puisqu’il ne possédait aucune expérience des affaires nationales et gouvernementales ? — Ex. 1:8, 14 ; 12:38 ; 19:1, 2, NC.
18. Pendant son séjour sur le mont Sinaï, quelles parties du Pentateuque Moïse écrivit-il très probablement ?
18 Voici comment les choses se sont passées. D’abord, Dieu donna aux Israélites les Dix Commandements et un grand nombre de “ lois ” relatives à l’esclavage, au dédommagement des coups et blessures, à divers cas de vol, à la séduction, aux emprunts, etc., et concernant les sabbats et les fêtes. Mais en plus de cela, quelques jours plus tard, Moïse monta de nouveau sur la montagne pour recevoir d’autres instructions, et il “ demeura sur la montagne quarante jours et quarante nuits ”. Que faisait-il pendant ce temps ? Il y a tout lieu de croire que durant son séjour sur le mont Sinaï, Moïse écrivit la Genèse, l’Exode, le Lévitique et peut-être les premiers chapitres du livre des Nombres. — Ex. 21:1 ; 24:18.
19. Humainement parlant, de quoi Moïse aurait-il doté tout seul la nation d’Israël ?
19 Si toute cette législation était d’origine humaine, comme beaucoup voudraient nous le faire croire, cela reviendrait à dire que dans l’espace de quelques mois, un seul homme, Moïse, dota Israël d’un code complet touchant tous les aspects de la vie civile et religieuse de la nation. Autrement dit, Moïse aurait rédigé tout seul non seulement le Décalogue et les innombrables prescriptions de droit civil, mais encore les règles extrêmement détaillées pour le culte d’Israël, y compris des instructions minutieuses concernant la construction de l’Arche, du tabernacle et de l’enceinte de son parvis, et relatives à la fabrication du mobilier du tabernacle et des vêtements des sacrificateurs et du grand prêtre. Tout était spécifié : les tissus, les teintes, les mesures. La cérémonie d’installation des prêtres était décrite dans ses moindres détails. En outre, le Lévitique renferme toutes les lois concernant les différents sacrifices et la manière dont le peuple pouvait approcher Dieu.
20. Pourquoi est-il impossible d’attribuer cette œuvre immense à un seul homme ?
20 Franchement, il est inconcevable que toute cette législation soit l’œuvre d’un seul homme, car toute sa conception est d’un niveau tellement élevé, sans parler de l’abondance des détails qu’elle englobe. Aucun homme ni aucun gouvernement n’a jamais produit quelque chose de semblable, il s’en faut de beaucoup. Même si l’on admet que dans la société patriarcale, reconnue par Dieu avant le temps de Moïse, il existait des codes bien établis, il n’empêche que Moïse élabora un nouveau système d’adoration pour un peuple en plein épanouissement en tant que nation nouvelle. Et il serait inadmissible de prétendre que parce qu’il était “ instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ”, Moïse s’inspira de la vie et du culte de ces païens. — Actes 7:22, NW.
21. Quels autres arguments prouvent que Moïse et tous les autres rédacteurs de la Bible écrivaient sous l’inspiration de l’esprit de Jéhovah ?
21 Deux autres points méritent d’être mentionnés. Alors qu’une nation met généralement plusieurs générations pour élaborer un système de lois et que, par la suite, elle y apporte continuellement des modifications, les lois données par Moïse ne firent jamais l’objet du moindre amendement. Et voici l’autre point. Dans sa lettre aux Hébreux, Paul déclare que “ la Loi n’ayant que l’ombre des bonnes choses à venir ”, les divers aspects de ce code sont autant de représentations typiques des “ choses célestes elles-mêmes ”. Comment Moïse pouvait-il prévoir cela et rédiger son récit de manière à ce qu’il préfigure quelque chose qu’il ignorait complètement ? Mieux, comment l’apôtre Paul, ou tout autre homme, pouvait-il, grâce à ses seules facultés mentales, voir dans cette Loi antique la belle préfiguration du nouvel instrument céleste de Jéhovah ? Que faut-il de plus pour se convaincre que Moïse, Paul et tous les autres rédacteurs de la Bible, écrivirent le grand Livre de Jéhovah sous l’inspiration du saint esprit ? — Héb. 10:1 ; 9:23, NW.
22. Comment la Loi fut-elle résumée en un seul mot, et quelle comparaison peut-on faire entre cette pensée et les écrits de Moïse ?
22 Après Moïse, que se produisit-il ? Plus de quinze cents ans plus tard, un autre écrivain biblique expliqua comment cette alliance de la Loi en vint à être abrogée. Il dit que Dieu a “ effacé le document manuscrit [ou alliance] qui était contre nous (...). Il l’a ôté du chemin en le clouant au poteau de torture ”. Puis, ailleurs, le même rédacteur récrit — humainement parlant — toute la Loi en un seul mot, — L’AMOUR ! Son argumentation prouve que “ l’amour est donc l’accomplissement de la loi ” et que “ la Loi entière se tient accomplie dans cette seule parole, à savoir : Tu dois aimer ton prochain comme toi-même ”. Il ne s’agit pas là de la conception de la plupart des hommes, pour qui l’amour est essentiellement une affaire de sentiments. Il s’agit de la qualité exercée de façon exemplaire par Jéhovah lui-même. En effet, l’apôtre Jean déclare : “ Dieu est amour. ” Cette parole unique peut sembler moins spectaculaire que tout ce que Moïse écrivit, mais elle est beaucoup plus profonde. — Col. 2:14 ; Rom. 13:10 ; Gal. 5:14 ; I Jean 4:16, NW.
23. Quels bienfaits attendent ceux qui acceptent vraiment la Bible comme la Parole de Dieu ?
23 Ainsi, quel que soit l’angle sous lequel on considère ce sujet, une fois qu’on a adopté une bonne attitude, on comprend plus que jamais que “ toute Écriture est inspirée de Dieu ” et qu’elle constitue un monument impérissable à la gloire de Jéhovah, le “ Dieu de vérité ”. Nous pouvons être pleinement confiants en l’authenticité de la Parole, c’est-à-dire de toute la Bible, et aussi en l’accomplissement de ce qui y est prédit. Les témoins de Jéhovah organisés en société du monde nouveau, sont un peuple entièrement voué à Jéhovah. Ils acceptent sa Parole de tout cœur. C’est pourquoi ils reçoivent dès maintenant certains des bienfaits qui y sont mentionnés, et vous pouvez en recevoir, vous aussi. Jéhovah lui-même déclare, à ce sujet : “ La parole qui sort de ma bouche ne me revient pas sans résultat, sans avoir fait ce que je voulais et réussi sa mission. Oui, vous partirez avec joie et serez ramenés en sécurité. ” — II Tim. 3:16, NW ; Ps. 31:6 31:5, NW ; Is. 55:11, 12, Jé.
24. Quelle autre question se pose relative à la Bible ?
24 Pour apprécier à sa juste valeur un ouvrage ou un recueil de livres, comme la Bible, connaître la personnalité de l’auteur est une aide appréciable, sinon indispensable. Mais comment peut-on connaître la personnalité de l’Auteur de la Bible ? Cette question recevra toute notre attention dans l’article suivant, que nous lirons avec profit.