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La justice turque condamne les Témoins de JéhovahLa Tour de Garde 1985 | 15 avril
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Témoins de Jéhovah sans rien y voir de contraire à la loi.
Cet avocat a encore invoqué une vingtaine d’autres verdicts rendus en Turquie au cours des trente dernières années. Tous les tribunaux cités avaient acquitté les Témoins des mêmes accusations.
Enfin, le policier qui avait été chargé de surveiller les réunions des Témoins de Jéhovah a lui-même attesté devant la cour qu’il n’avait “constaté aucune violation de la loi pendant toute l’année” où il avait été affecté à ce poste.
La Cour nie l’évidence
Pourtant, la Cour a rejeté toutes les preuves produites par la défense. Elle n’a prêté l’oreille qu’aux calomnies présentées par l’accusation et qui émanaient soit de la Direction des affaires religieuses, soit d’enquêteurs aveuglés par leurs préjugés.
Les jugements rendus en la circonstance soulèvent de graves questions: Les juges, tous musulmans, étaient-ils aussi influencés par leurs croyances? Le tribunal a-t-il subi une pression religieuse pour condamner ainsi les Témoins de Jéhovah?
Point n’est besoin de dire que ceux-ci ont fait appel. La Cour suprême aura donc l’occasion de statuer sur la question. Nous espérons que cette instance supérieure rendra un jugement qui tiendra compte de tous les faits. Malheureusement, jusque-là les 23 Témoins (15 hommes et 8 femmes) resteront en prison.
Sans aucun doute, dans le monde entier les gens qui aiment la justice et la liberté ne manqueront pas de se demander: Comment de telles choses peuvent-elles se produire dans un pays qui se dit démocratique? Comment les tribunaux turcs peuvent-ils commettre pareilles injustices alors que le gouvernement de leur pays a signé la Déclaration des droits de l’homme, qui garantit la liberté du culte?
Si vous n’admettez pas que des gens pacifiques et innocents puissent être emprisonnés aussi injustement, il ne tient qu’à vous d’exprimer votre opinion. Vous pouvez écrire à tous les hauts fonctionnaires dont les noms suivent pour leur faire part de vos sentiments.
Président de la République:
Son Excellence Kenan EVREN, Bakanliklar, Ankara, Turquie.
Premier ministre: M. Turgut ÖZAL, Bakanliklar, Ankara, Turquie.
Ministre de l’Intérieur: M. Yildirim AKBULUT, Bakanliklar, Ankara, Turquie.
Ministre de la Justice: M. Necat ELDEM, Bakanliklar, Ankara, Turquie.
Vous pouvez aussi écrire à l’Ambassade de Turquie dans votre pays.
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Questions des lecteursLa Tour de Garde 1985 | 15 avril
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Questions des lecteurs
◼ Si un chrétien estime qu’à cause de son attitude ou de son comportement un autre membre de la congrégation n’est pas une bonne compagnie, doit-il prendre l’initiative de le ‘noter’? — II Thessaloniciens 3:14, 15.
Ceux qui entrent dans la congrégation chrétienne le font parce qu’ils aiment Jéhovah et parce qu’ils désirent sincèrement suivre ses principes. Ils sont donc de meilleure compagnie que les gens de ce monde. Peut-être nous sentons-nous plus à l’aise avec certains chrétiens qu’avec d’autres. Jésus lui-même avait une affection spéciale pour Jean, et il était particulièrement proche de trois des douze apôtres. Cependant, il les a tous choisis et aimés, et il s’est intéressé à chacun d’eux (Jean 13:1, 23; 19:26; Marc 5:37; 9:2; 14:33). Bien sûr, tous nos compagnons ont des défauts, mais nous devons nous efforcer de les comprendre et de leur pardonner. En tout état de cause, dans l’ensemble nos frères dans la foi sont pour nous d’excellentes fréquentations (I Pierre 4:8; Matthieu 7:1-5). N’oublions pas que l’amour mutuel constitue l’un des traits distinctifs de la congrégation chrétienne. — Jean 13:34, 35; Colossiens 3:14.
Il se peut toutefois que nous n’approuvions pas l’attitude ou le mode de vie d’un autre chrétien. Comme l’apôtre Paul l’a signalé, certains membres de la congrégation de Corinthe se faisaient une fausse idée de la résurrection et semblaient enclins à profiter de la vie au maximum. Les chrétiens mûrs devaient se montrer prudents dans leurs contacts avec eux, puisque Paul a jugé bon de formuler cet avertissement: “Ne vous laissez pas égarer. Les mauvaises compagnies gâtent les saines habitudes.” — I Corinthiens 15:12, 32, 33.
Ce principe se vérifie encore de nos jours. Par exemple, des parents chrétiens peuvent remarquer que la fréquentation de tel ou tel jeune membre de la congrégation, qui ne prend pas vraiment la vérité à cœur ou qui a tendance à copier le monde, exerce une mauvaise influence sur leurs enfants. Il se peut que le jeune garçon ou la jeune fille en question reçoive déjà une certaine discipline. Mais tant que les résultats ne se font pas sentir, d’autres chrétiens sont en droit d’interdire à leurs enfants de jouer avec lui ou d’aller le voir. Cependant, il ne s’agit pas là de le ‘noter’, au sens où ce terme est employé en II Thessaloniciens chapitre 3. En l’occurrence, les parents ne font qu’appliquer le conseil de Paul relatif aux “mauvaises compagnies”.
Les cas qui peuvent amener des chrétiens à ‘noter’ l’un des leurs sont plus graves que celui de l’enfant que nous venons d’évoquer. Il arrive ainsi qu’un membre de la congrégation adopte une attitude franchement troublante et contraire aux Écritures, bien que ses actes n’appellent pas encore la mesure d’exclusion dont il est fait mention en I Corinthiens 5:11-13. Cela s’est produit dans l’antique congrégation de Thessalonique. En effet, Paul écrivait: “Nous apprenons qu’il y en a parmi vous qui marchent dans l’indiscipline, qui ne travaillent pas du tout, mais qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas.” — II Thessaloniciens 3:11.
Que devaient donc faire les autres chrétiens de Thessalonique? Paul répond: “Nous vous ordonnons frères, au nom du Seigneur Jésus Christ, de vous écarter de tout frère qui marche dans l’indiscipline et non pas selon la tradition que vous avez reçue de nous. Quant à vous, frères, ne renoncez pas à faire ce qui est droit. Mais si quelqu’un n’obéit pas à notre parole qui vous est adressée par cette lettre, notez-le et cessez de le fréquenter, pour qu’il soit pris de honte. Ne le considérez pourtant pas comme un ennemi, mais continuez à l’avertir comme un frère.” — II Thessaloniciens 3:6, 13-15.
Ainsi donc, sans désigner les individus paresseux et indiscrets par leur nom, Paul a dévoilé la gravité de leur conduite à toute la congrégation. Tous les chrétiens qui connaissaient l’identité de ces indisciplinés les considéreraient dès lors comme ‘notés’. L’expression grecque traduite par “notez-le” signifie “mettez un signe sur lui”, c’est-à-dire “faites particulièrement attention à lui”. (Voir la note en bas de page dans l’édition anglaise à références de la Traduction du monde nouveau.) Au sujet du chrétien ‘noté’, Paul a déclaré: “Cessez de le fréquenter, pour qu’il soit pris de honte.” Les autres chrétiens ne le rejetteraient pas complètement, car Paul leur a aussi conseillé de ‘continuer à l’avertir comme un frère’. Cependant, en limitant leurs contacts humains avec lui ils avaient une chance de l’amener à prendre honte et à voir la nécessité d’appliquer les principes de la Bible. Par la même occasion, ses frères et ses sœurs se protégeraient de son influence malsaine. — II Timothée 2:20, 21.
Aujourd’hui, la congrégation chrétienne met toujours ce conseil en pratiquea. Ainsi, La Tour de Garde du 15 mai 1982, à la page 31, soulignait qu’on ne doit pas ‘noter’ quelqu’un sur la base d’une opinion personnelle ou parce qu’on décide de ne plus le fréquenter intimement. Comme cela ressort du cas de Thessalonique, on ne peut noter quelqu’un que s’il y a transgression grave des principes de la Bible. Les anciens essaieront d’abord, à plusieurs reprises, d’aider le transgresseur en l’exhortant. Si toutefois le problème persiste, ils pourront présenter un discours à la congrégation pour la mettre en garde contre la forme d’indiscipline qui est en cause, sans pour autant nommer la personne concernée. C’est là ce que Paul a fait dans sa lettre aux Thessaloniciens. Après quoi les chrétiens, à titre individuel, seront en mesure de ‘noter’ l’égaré.
Il faut faire preuve de bon jugement plutôt que de vouloir établir des règles précises sur tous les aspects de cette question. Paul n’a pas donné de règles détaillées sur le problème de Thessalonique. Par exemple, il n’a pas stipulé au bout de combien de temps un chrétien qui refusait de travailler devait être ‘noté’. De même, les anciens qui connaissent le troupeau useront de bon sens et de discernement pour savoir si un cas est assez grave et troublant pour qu’il soit nécessaire d’avertir la congrégation par un discoursb.
S’il faut parfois ‘noter’ un chrétien indiscipliné, c’est entre autres choses dans l’espoir de lui faire honte et de l’inciter à abandonner son comportement contraire aux Écritures. Les chrétiens qui l’ont ‘noté’, et plus particulièrement les anciens, continueront donc de l’encourager et d’observer son attitude aux réunions et dans la prédication. Quand ils constateront que le problème qui les a amenés à le ‘noter’ est résolu, ils pourront se remettre à le fréquenter aussi dans des moments de détente.
Par conséquent, il y a une différence entre le fait de ‘noter’ quelqu’un et celui d’éviter les mauvaises compagnies, par une application personnelle ou familiale des conseils de Dieu. Bien qu’il ne soit pas souvent nécessaire de noter un chrétien, cette mesure biblique doit être prise quand les circonstances l’exigent, comme c’était le cas à Thessalonique.
[Notes]
a Voir La Tour de Garde du 15 août 1973, pages 510-512; BI 1/74, pages 45-48.
b Par exemple, les anciens feront preuve de discernement dans le cas où un chrétien envisagerait de se marier autrement que “dans le Seigneur”. Voir La Tour de Garde du 15 juin 1982, page 31.
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