permis d’être très proches de nos frères, de bien comprendre leurs problèmes et de voir comment ils s’y prenaient pour aborder les gens en prédication. L’exemple de certains Témoins nous a également beaucoup stimulés: ils parcouraient à pied de 20 à 30 kilomètres, et parfois davantage, pour se rendre aux assemblées, et là ils suivaient le programme avec la plus grande attention pour ne rien perdre de ce qui se disait. — Hébreux 10:24, 25.

Lorsque je repense aux années que j’ai passées dans le service du district, de nombreux souvenirs me viennent à l’esprit. Je revois cette Africaine très âgée et ridée dont les yeux s’étaient emplis de larmes quand je lui avais montré le passage selon lequel les vieillards reviendront aux jours de leur jeunesse (Job 33:25). Une autre fois, le chef d’un village avait fait venir ses 5 femmes et ses 19 enfants autour de lui pour qu’ils écoutent notre message.

Un soir, nous avons vu une vipère heurtante dans notre tente et, bien évidemment, nous avons dû nous en débarrasser avant de pouvoir nous coucher. Près d’une maison, de forts grognements ont un jour attiré notre attention: une douzaine d’hippopotames se doraient au soleil dans un plan d’eau. Lorsque nous rentrions à pied au campement après toute une journée de prédication, combien de fois n’avons-​nous pas trouvé un groupe de personnes qui nous attendaient pour recevoir des soins, parce qu’il n’y avait ni docteur ni clinique dans la région! Mais par-dessus tout, nous nous souvenons de l’amour et de la reconnaissance de nos compagnons chrétiens, qui étaient très heureux que nous nous déplacions, parfois jusque dans des endroits très reculés, afin de nous réunir avec eux.

Jéhovah continue à nous bénir

Ma vie de serviteur de Jéhovah a vraiment été enrichissante et passionnante. Elle m’a permis de goûter à une foule de bienfaits et de privilèges. Ainsi, j’ai eu l’occasion de suivre pour la seconde fois les cours de l’École de Galaad en tant qu’élève de la 37^e classe. À diverses reprises, j’ai pu retourner aux États-Unis et au Canada pour assister aux assemblées internationales. Depuis une vingtaine d’années, Marjorie et moi servons à la filiale de la Société à Harare. Au fil des ans, un certain nombre de personnes avec lesquelles nous avons étudié la Bible ont été baptisées. À leur tour, elles ont aidé quelques-uns de leurs semblables à prendre position pour le vrai Dieu.

Après avoir passé de nombreuses années dans le service à plein temps, je mesure mieux la valeur des conseils que le Créateur nous adresse par le moyen de sa Parole et de sa congrégation. À n’en pas douter, Jéhovah bénit ceux qui se laissent guider par lui. — Proverbes 10:22.

Questions des lecteurs

◼ Si l’enfant d’un ancien se rend coupable d’une faute grave, doit-​on automatiquement conclure que son père ne remplit plus les conditions requises pour rester en fonction?

Un frère ne se disqualifie pas “automatiquement” parce que sa fille ou son fils mineur a un problème grave. Il faut prendre en considération tous les facteurs impliqués pour savoir s’il satisfait toujours aux conditions requises d’un ancien.

En Tite 1:6 nous apprenons que l’ancien doit être “exempt d’accusation” et avoir “des enfants croyants qui n’ont été ni sous le coup d’une accusation de débauche, ni insoumis”. (Voir I Timothée 3:4.) Les Témoins de Jéhovah s’en tiennent à ce critère.

C’est pourquoi “La Tour de Garde” du 1^er décembre 1983 soulignait qu’un ancien doit faire preuve d’équilibre en pourvoyant aux besoins affectifs et spirituels de sa famille, de sa femme et de ses enfants s’il en a. En effet, toute négligence dans ce domaine leur serait vraisemblablement préjudiciable. Quand on n’apporte pas à un enfant l’aide spirituelle et la discipline dont il a besoin, il peut cesser de progresser spirituellement et aller jusqu’à commettre une faute grave. Si cela venait à se produire, le père négligent ne remplirait plus les conditions requises pour servir la congrégation en qualité d’ancien, conformément à cette déclaration consignée en I Timothée 3:5: “Si quelqu’un ne sait pas présider sa propre maison, comment prendra-​t-​il soin de la congrégation de Dieu?”

Ce sujet a été examiné plus en détail dans “La Tour de Garde” du 1^er mai 1978, pages 31 et 32. L’article en question montrait pourquoi il est nécessaire de peser tous les facteurs qui entrent en ligne de compte. Prenons le cas de cet ancien qui étudiait régulièrement la Bible avec ses cinq enfants, se divertissait en leur compagnie, les emmenait aux réunions de la congrégation et faisait tout son possible pour assumer ses responsabilités de père chrétien. Quatre d’entre eux ont suivi la bonne voie, mais l’un de ses fils lui a posé des problèmes constants pour finalement succomber au péché. Toutefois, le père ne s’était pas nécessairement disqualifié dans la mesure où il jouissait toujours du respect de la congrégation.

Parfois, les membres d’une congrégation savent qu’un frère fait tout ce qu’on peut raisonnablement exiger d’un père chrétien, peu importe qu’il ait un ou plusieurs enfants. Si d’aventure son fils ou sa fille tourne mal, ils n’estimeront peut-être pas qu’il en est responsable. Sans doute se rappelleront-​ils que si Judas Iscariote et l’ange qui est devenu Satan se sont détournés de la bonne voie, ce n’était pas la faute de Jésus ni celle de Jéhovah. Cependant, il est indispensable qu’un frère servant comme ancien jouisse toujours d’un profond respect de la part des membres de sa congrégation, afin que ceux-ci puissent tous accepter ses conseils fondés sur la Bible et imiter sa foi après avoir observé l’issue générale de sa conduite. — Hébreux 13:7.

◼ Un chrétien peut-​il accepter une transplantation de moelle osseuse, sachant que le sang se forme dans ce tissu?

Les chirurgiens effectuent la plupart des transplantations médullaires en prélevant un peu de moelle osseuse au donneur (souvent un parent proche), puis en l’injectant au malade. Ils espèrent que le transplant atteindra le canal médullaire des os du patient pour y fonctionner ensuite normalement. En général, cette intervention n’est envisagée que dans des cas critiques (anémie aplastique ou leucémie aiguë par exemple), car le traitement qui prépare une personne à une greffe de moelle et celui qui doit lui être administré par la suite comportent des risques.

Comme la question soulevée le rappelle, les globules rouges du sang ou hématies se forment dans la moelle de certains os, tels que les côtes, le sternum et le bassin. Eu égard à l’interdiction que la Bible fait peser sur l’absorption de sang, il convient de se demander si un chrétien peut accepter ou non une greffe de moelle humaine.

La Bible dit expressément que les serviteurs de Dieu doivent ‘s’abstenir du sang’. (Actes 15:28, 29; Deutéronome 12:15, 16.) Étant donné que les hématies proviennent de la moelle osseuse rouge, les Écritures associent-​elles la moelle au sang? Non. En fait, la moelle animale est mise au même rang que toutes les autres formes de chair comestibles. En Ésaïe 25:6 nous lisons que Dieu préparera à ses serviteurs un banquet au menu duquel figurent des “mets bien huilés pleins de moelle”. Lorsqu’on abat et qu’on saigne normalement une bête, on n’extrait jamais tous les globules sanguins de sa moelle. Néanmoins, une fois cette opération accomplie, toutes les chairs de l’animal peuvent être consommées, y compris la moelle.

Bien entendu, dans les transplantations médullaires humaines la moelle vient d’un donneur vivant, et il se peut que le prélèvement renferme encore du sang. Par conséquent, chaque chrétien devra déterminer s’il considère le greffon comme un simple tissu ou comme de la chair non saignée. En outre, puisqu’une greffe de moelle est une transplantation d’organe, il faudra aussi considérer les principes bibliques qui s’appliquent à cette question. On pourra se reporter à “La Tour de Garde” du 15 juin 1980, rubrique “Questions des lecteurs”. Enfin, dans un ouvrage médical (“Harrison’s Principles of Internal Medicine”, éd. de 1981, page 138), le docteur D. Thomas faisait remarquer que “la quasi-totalité des receveurs d’une greffe de moelle auront besoin d’injections de plaquettes sanguines” et que beaucoup devront également suivre un traitement à base de globules rouges. Aussi le chrétien réfléchira-​t-​il aux problèmes supplémentaires qu’il risque d’avoir à affronter s’il accepte une transplantation de moelle osseuse. — Proverbes 22:3.

Bien que cette question soit personnelle, les déclarations bibliques relatives au sang et à la moelle devraient aider l’intéressé à prendre sa décision.