La prescience compatible avec le libre arbitre
“ Je connais les disponibilités qui l’animent (je sais où leur tempérament les conduira, AT) dès aujourd’hui, avant même que je les aie fait entrer dans le pays que je leur ai promis par serment. ” — Deut. 31:21, Cr 1905.
1. Comment les doctrines des presbytériens démentent-elles le libre arbitre de l’homme ?
LES ADEPTES de la doctrine de la prédestination ne contestent pas que les hommes sont des créatures moralement libres, cependant leurs enseignements le nient sans contredit. Les déclarations ci-dessous, tirées de leur publication, n’enlèvent-elles pas toute signification à leur prétention selon laquelle les hommes sont libres de vouloir le bien ? “ L’homme, par suite de sa chute dans un état de péché, a perdu toute capacité de vouloir le bien au point de vue spirituel tel que l’exige le salut. ” Mais si Dieu intervient pour convertir un pécheur abandonné, il “ le rend apte à vouloir et accomplir ce qui est spirituellement bien ”.a Dieu promet “ de donner son saint esprit à tous ceux qui sont destinés à vivre, pour les disposer à croire et les rendre capables de croire ”.b Ainsi donc les personnes non prédestinées ne posséderaient pas le libre arbitre ni ne seraient capables de croire. De la même manière Dieu “ renouvelle et détermine leur volonté avec force et énergie ”, afin de les rendre “ dociles et capables ” de répondre à son appel.c Même après s’être engagés sur la voie droite “ la persévérance des saints ne dépend pas de leur propre volonté, mais de l’immutabilité du décret d’élection ”.d Et où se trouve donc le libre arbitre des individus dans l’assertion selon laquelle Dieu “ gouverne toutes ses créatures, les dirige et ordonne toutes leurs actions ” ?e Si Dieu “ a décrété invariablement tout ce qui arrive ”, si, pour manifester à l’égard de certains hommes sa suprême puissance, il “ les a voués au déshonneur et à la colère ”, et si, pour manifester sa grâce envers d’autres, il les a prédestinés à la vie “ indépendamment de la foi ou des bonnes œuvres ”, comment peut-on soutenir qu’il n’est pas fait “ violence à la volonté des créatures ” ? Tel est pourtant le calibre de la logique prédestinatienne. Rien d’étonnant s’ils renoncent à raisonner sur leur doctrine et en parlent comme de “ ce grand mystère de la prédestination ”.f
2. Dans quel sens les presbytériens bavardent-ils comme les pharisiens ?
2 Dieu est supposé avoir de toute éternité décrété ce qui arrive et avoir fixé le sort de tous les hommes et anges, soit pour vivre éternellement ou subir à tout jamais la mort, sans cependant, pour ce faire, utiliser sa prescience ni faire violence au libre arbitre d’une créature quelconque.g Pour qu’il pût en être ainsi, Jéhovah aurait dû créer chaque personne de telle sorte qu’elle accomplisse automatiquement ce qu’il avait prévu pour elle. Cela place les prédestinatiens dans le bateau doctrinal des pharisiens sur lesquels Josèphe écrivit : “ Ils attribuent au destin tout ce qui arrive, sans toutefois ôter à l’homme le pouvoir d’y consentir ; en sorte que tout se faisant par l’ordre de Dieu, il dépend néanmoins de notre volonté de nous porter à la vertu ou au vice. ”h De ce qui précède il ressort clairement que les protestations des prédestinatiens en faveur du libre arbitre individuel ne peuvent pas être prises au sérieux, d’autant moins que doctrinalement ils le nient sous tous les rapports.
COMMENT JÉHOVAH NOUS FORME
3. Que prétendent quelques-uns et comment appuient-ils leur assertion ?
3 Quelques-uns prétendent que Jéhovah Dieu forme l’homme de telle sorte qu’il soit contraint d’agir d’une certaine manière, faisant ainsi violence à sa liberté d’action ou de choix et réalisant de la sorte les choses selon la prédestination divine. Ils citent le texte qui parle de Jéhovah comme du grand Potier et de l’homme comme étant l’argile sans appui qui doit être modelé selon ce qui lui convient. Ils mentionnent aussi l’époque où Dieu endurcit le cœur de Pharaon, endurcissement qui provoqua l’anéantissement de Pharaon dans la mer Rouge. Ces cas peuvent-ils être mis en harmonie avec le libre arbitre individuel ? Oui, et pour poser un fondement sur lequel vous pourrez donner de bonnes réponses, considérons quelques points concernant la transformation ou modification de l’esprit humain.
4. Comment les messages des cinq sens atteignent-ils le cerveau et qu’arrive-t-il alors ?
4 Les hommes savent bien des choses au sujet de l’esprit, mais il y en a beaucoup plus qu’ils ne connaissent pas. Cependant des faits et de la théorie résulte cette vue fondamentale de la fonction de l’esprit : Lorsque la lumière pénètre l’œil, elle est transformée en électricité au moment où elle atteint la substance grise corticale. Lorsqu’un son entre dans l’oreille il atteint la matière grise en tant qu’impulsions électriques. De façon semblable des messages parviennent au cerveau par les sens de l’odorat, du goût et du toucher, pour accéder à la substance corticale du cerveau comme des courants électriques. À l’intérieur de la substance grise de l’écorce se trouve la matière blanche du cerveau ; à travers elle la matière grise envoie des messages électriques pour établir des contacts avec d’autres cellules ou groupes de cellules se trouvant dans diverses sections de la substance grise. Ainsi donc, si la section visuelle aperçoit un danger, elle envoie au plus vite des messages à la section motrice afin de déclencher l’activité musculaire nécessaire, que ce soit pour combattre ou pour fuir. Nous voyons donc que dans chaque processus mental la matière grise se met en contact avec ses diverses parties en créant des circuits à travers la matière blanche.
5. Qu’est-ce qui jette encore de la lumière sur les merveilleuses fonctions du cerveau ?
5 Chaque pensée, chaque acte est enregistré dans la matière grise comme une trace électrique. S’il s’agit d’une vieille idée ou d’un acte fréquent, il utilise le circuit formé auparavant, le renforçant et l’approfondissant. C’est pourquoi, par la répétition, des pensées se fixent fermement dans l’esprit et des faits répétés deviennent choses habituelles. On les accomplit facilement et on ne les abandonne qu’avec peine. De nouvelles pensées et de nouvelles actions exigent l’établissement de circuits nouveaux, ce qui est plus difficile. Lors de la naissance le cerveau de l’enfant est presque blanc, car il n’y a que quelques-uns de ces circuits, tels que l’instinct de succion et quelques autres choses fondamentales, indispensables à la vie. Il ne reste toutefois pas longtemps blanc. Des cinq sens des messages arrivent en foule et avec les années se forme un étonnant labyrinthe de circuits, des circuits plus nombreux, selon les estimations de savants, que tous les réseaux, centrales et récepteurs téléphoniques existants. Un érudit estimait que “ le cerveau humain est capable d’emmagasiner cinquante fois plus de connaissances que ne contiennent les sept millions de volumes de la Bibliothèque du Congrès (U.S.A.) ”. Oui, l’homme est “ une œuvre souverainement merveilleuse ”. (Ps. 139:14, Li.) Aussi combien devrions-nous nous efforcer d’avoir des pensées convenables, d’accomplir des actions justes, d’établir des circuits propres, afin que nos fils mentaux ne se croisent et ne s’emmêlent à cause de mauvaises pensées et d’actions !
6. Dans quelle mesure les hommes et les bêtes diffèrent-ils dans ce domaine ? Qu’est-ce qui fait de l’homme ce qu’il est ?
6 Si au lieu de jouir du libre arbitre notre voie était tracée d’avance, nous n’aurions pas la possibilité de modeler notre esprit selon notre volonté, selon les pensées choisies par nous-mêmes et enregistrées dans notre cerveau. Nous serions plutôt des créatures agissant par instinct, semblables aux bêtes. Leur cerveau, lors de leur naissance, n’est pas aussi blanc que celui des hommes. La majorité de leurs circuits existent déjà et ils ne peuvent en ajouter que quelques-uns par la suite. À la naissance ils sont plus près de l’état de la prédestination que les hommes. Ils suivent avant tout l’instinct que Dieu leur a donné. L’homme, par contre, forme lui-même ses pensées. Et comme chacun le fait différemment, chacun est une personne particulière, une personnalité distincte. Les pensées et les actions d’une personne en font ce qu’elle est. Jéhovah Dieu s’exprime ainsi à ce sujet : “ Car il est tel que sont les pensées dans son âme. ” (Prov. 23:7). C’est du cœur, souvent employé comme synonyme de l’esprit, que viennent les paroles et les actes (Mat. 12:34 ; 15:19). Ainsi donc, ce qu’une personne pense, dit et fait est dans une large mesure le fait de l’esprit. Pour se changer, se transformer, il doit modifier ses pensées, car il est tel qu’il pense.
7. Quel ordre est donné aux hommes et pourquoi ? Comment peuvent-ils le prendre à cœur ?
7 Les pensées, les paroles et les agissements des hommes dans ce vieux monde moribond sont mauvais. De tels incrédules sont des vases de colère destinés à la destruction. Par conséquent, s’ils ne veulent pas être brisés comme des vases d’argile, à Harmaguédon, par la verge du Roi, il est nécessaire qu’ils soient transformés en vases d’honneur pour Jéhovah. C’est pourquoi leur est adressé ce commandement de la plus haute importance : “ Cessez de vous conformer à cet ordre de choses, mais soyez transformés en renouvelant votre esprit. ” (Jean 3:36 ; Rom. 12:2, NW). S’ils renouvellent leur esprit, ils sont des hommes transformés, car ils sont tels que sont leurs pensées. Ils doivent faire disparaître les anciens circuits tracés dans leur cerveau par les projets et la propagande, les convoitises et l’immoralité du vieux monde, en n’en faisant plus usage, et les remplacer par des circuits nouveaux qui peuvent être créés par la bonne façon de penser et d’agir, tel que cela est recommandé par le monde nouveau de Jéhovah. En procédant ainsi ils sont transformés et deviennent une nouvelle personnalité : “ Vous devez vous dépouiller de votre ancienne personnalité, correspondant à votre vie passée, qui se corrompt par vos convoitises trompeuses... vous devez être renouvelés par la force émanant de votre esprit et revêtir la nouvelle personnalité créée selon la volonté de Dieu dans la justice et la bonté véritables. ” “ Dépouillez-vous de votre ancienne personnalité et de ses habitudes et revêtez-vous de la nouvelle personnalité qui se renouvelle par la connaissance exacte, selon l’image de celui qui l’a créée. ” — Éph. 4:22-24 ; Col. 3:9, 10, NW.
8. Pourquoi peut-on dire que Jéhovah peut changer des hommes sans exercer de contrainte ?
8 Ainsi, en acquérant une connaissance exacte de Jéhovah et du Christ, des créatures humaines formées de poussière ou argile peuvent être transformées de vases de colère en vases propres à recevoir la miséricorde de Dieu (Jean 17:3). Cet éclaircissement, au lieu de transformer tous les hommes nés sous la colère et la condamnation en vases d’honneur, en endurcit quelques-uns encore plus en tant que vases de colère et les incite même au meurtre (Jean 8:37-45 ; Actes 7:54-60 ; II Tim. 3:8). Où se trouve donc le témoignage qui ou endurcit les vases de colère ou les transforme en vases propres à la miséricorde ? Dans la Parole de Dieu, la Bible. Par elle Jéhovah rend certaines personnes encore plus obstinées dans leur méchanceté ou bien les transforme et fait d’elles de glorieux serviteurs, et cela sans exercer aucune contrainte sur la créature, mais en lui laissant toute liberté. Prenons pour exemple la personne qui reçoit une lettre qui la fait changer d’opinion, de sorte qu’elle dise : “ L’auteur de cette lettre m’a déterminée à changer d’avis. ” Il n’y avait pas de pression, la personne en question a changé son opinion de sa propre volonté.
9. Comment faut-il comprendre Romains 9:21-24 ? Quel autre texte montre la justesse de cette manière de voir ?
9 C’est avec cette manière de voir qu’il y a lieu d’examiner Romains 9:21-24 : “ Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil ? Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition, et s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu’il a d’avance préparés pour la gloire ? Ainsi nous a-t-il appelés, non seulement d’entre les Juifs, mais encore d’entre les païens. ” Jéhovah n’a-t-il pas le droit de faire connaître son message à tous les hommes, issus du même lieu, de la poussière de la terre, et de permettre que ce message les forme, soit pour ou contre lui, suivant qu’ils réagissent librement à la proclamation du message ? Certainement, et il a montré d’avance dans sa Parole qu’une classe s’endurcirait et constituerait les vases de colère, tandis qu’une autre s’assouplirait en entendant la vérité, l’accueillerait avec joie et transformerait son esprit afin d’être en harmonie avec elle et devenir ainsi des vases de miséricorde. Le texte de II Timothée 2:20-22 déclare formellement que chacun en particulier, suivant une voie conforme à la volonté de Dieu, peut devenir par lui-même “ un vase d’honneur ” : “ Dans une grande maison, il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais il y en a aussi de bois et de terre ; les uns sont des vases d’honneur, et les autres sont d’un usage vil. Si donc quelqu’un se conserve pur, en s’abstenant de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à toute bonne œuvre. Fuis les passions de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. ” L’assertion selon laquelle Jéhovah contraindrait les hommes à être de bons ou de mauvais vases est antibiblique. Il nous façonne par sa Parole, et si nous le laissons faire, ce sera pour notre bien.
10. Comment Dieu endurcit-il le cœur de Pharaon sans faire violence à son libre arbitre ?
10 Considérons maintenant le texte controversé contenant ces paroles de Jéhovah : “ Et moi, j’endurcirai le cœur de Pharaon, et je multiplierai mes signes et mes miracles dans le pays d’Égypte. Pharaon ne vous écoutera point. ” (Ex. 7:3, 4). En réalité Jéhovah n’endurcit pas le cœur de Pharaon, lui enlevant son libre arbitre. Son cœur s’endurcit à cause du message que lui prêchèrent Moïse et Aaron. C’est lui qui le fit agir avec obstination et colère. Mais comme le message proclamé par Moïse et Aaron était en réalité le message de Jéhovah, le récit dit que Dieu endurcit son cœur. Après lui avoir fait maintes fois miséricorde en suspendant les plaies l’une après l’autre, le souverain égyptien ne se montra pas plus conciliant, mais comme c’est le cas des despotes et tyrans, cette longanimité rendit Pharaon encore plus insupportable et fit ressortir davantage ses caractéristiques terroristes. Le résultat du relâchement est relaté dans Exode 8:11 8:15, NW : “ Pharaon, voyant qu’il y avait du relâche, endurcit son cœur. ” Et de nouveau, après avoir fait cesser une des plaies : “ Pharaon, cette fois encore, endurcit son cœur. ” (Ex. 8:28 8:32, NW). Dans I Samuel 6:6 il est dit : “ Les Égyptiens et Pharaon ont endurci leur cœur. ” N’est-il pas écrit ici que Pharaon endurcit son cœur ? Oui, car tel fut effectivement le cas. S’il est dit que Jéhovah le fit, c’est parce que ce fut le message de Jéhovah qui provoqua une telle réaction chez Pharaon. Faire preuve de miséricorde envers des hommes si arrogants ne sert qu’à accumuler encore plus de colère contre eux (Rom. 2:4, 5). Souvent des méchants voient dans la patience de Jéhovah un signe de faiblesse et se raidissent dans leurs mauvaises actions en pensant que le règlement des comptes ne viendra jamais : “ Parce que la sentence contre les actes mauvais n’est pas exécutée sur-le-champ, le cœur des hommes s’emplit du désir de faire le mal. ” (Eccl. 8:11, Les Moines de Maredsous). Pharaon avait décidé dans son cœur d’agir ainsi.
11. Comment la Bible interprète-t-elle un état de choses semblable, prouvant ainsi que ce point de vue n’est pas une interprétation particulière ?
11 L’accusation selon laquelle cette manière de voir concernant l’endurcissement du cœur de Pharaon est une interprétation particulière ne saurait être prouvée, car la Bible elle-même explique ainsi une déclaration semblable. Dans Ésaïe 6:10 Jéhovah dit à Ésaïe : “ Rends insensible le cœur de ce peuple, endurcis ses oreilles, et bouche-lui les yeux, pour qu’il ne voie point de ses yeux, n’entende point de ses oreilles, ne comprenne point de son cœur, ne se convertisse point et ne soit point guéri. ” Dieu n’ordonna pas à Ésaïe d’aller auprès des Israélites pour insensibiliser réellement leur cœur, endurcir leurs oreilles et boucher leurs yeux pour empêcher un repentir quelconque, mais il annonça d’avance que le message qu’Ésaïe devait leur faire connaître les inciterait à fermer leurs yeux, à ne pas entendre avec leurs oreilles et à endurcir leurs cœurs, donc à ne pas se repentir et se tourner vers Jéhovah pour obtenir une guérison spirituelle. Le message proclamé rendit ces rebelles durs d’oreille, car il ne leur plaisait pas, et parce qu’Ésaïe le prêchait il fut dit de lui qu’il leur fit ces choses. Une autorité aussi grande que celle de Jésus lui-même révèle qu’ils agirent de leur propre volonté car, lorsqu’il mentionna cette prophétie et montra qu’elle se réalisait dans les gens rebelles de son temps, il dit : “ Le cœur de ce peuple s’est épaissi, et avec ses oreilles il a écouté avec ennui, et il a fermé ses yeux. ” Des années plus tard Paul cita le texte avec les mêmes paroles. Bien qu’il soit dit dans la prophétie d’Ésaïe qu’il le fit lui-même, Jésus et Paul montrent cependant que les gens agirent de la sorte et non Ésaïe. — Mat. 13:14, 15 ; Actes 28:25-27, NW.
12. Qui aplanit les sentiers de l’homme, l’homme ou Dieu ?
12 Un cas identique est celui où il est ordonné aux serviteurs de Dieu : “ Faites des sentiers droits à vos pieds ”, alors qu’ailleurs il est dit de Jéhovah : “ Il aplanira tes sentiers. ” (Prov. 3:6 ; Héb. 12:13, Da). Qui aplanit les sentiers ? Les prédestinatiens affirment que c’est Dieu et non pas les hommes. Ils cherchent à le prouver en citant Jérémie 10:23 : “ La voie de l’homme n’est pas en son pouvoir ; ce n’est pas à l’homme, quand il marche, à diriger ses pas. ” L’homme ne peut le faire par lui-même, mais Jéhovah s’en acquittera pour lui, non pas par la prédestination, mais par sa Parole : “ Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se gardant selon ta parole. ” “ Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier. ” (Ps. 119:9, Cr ; Ps 119:105). Vous devez vous faire vous-mêmes “ des voies droites pour vos pieds ” (NW) et cela de par votre propre volonté, mais puisque vous ne pouvez le faire qu’en prenant à cœur la Parole de Dieu, il est juste de dire que Jéhovah “ aplanira tes sentiers ”, au moyen de sa Parole.
LA PRESCIENCE NE FAIT PAS VIOLENCE AU LIBRE ARBITRE
13. Qu’est-ce qui montre que Jéhovah possède la faculté de prescience ?
13 Jéhovah Dieu peut pénétrer les pensées les plus profondes de l’esprit et connaître d’avance la voie dans laquelle s’engageront non seulement des individus mais aussi des classes (I Sam. 16:7 ; Éph. 3:20 ; Héb. 4:12). Il a créé l’esprit qui conduit l’homme, il en connaît les fonctions compliquées, il peut découvrir instantanément l’inclination de l’esprit humain et sait où elle conduira en définitive. C’est ainsi qu’avant le déluge du temps de Noé, il sonda l’esprit des hommes et découvrit qu’il était incorrigible (Gen. 6:5). Avant l’entrée des Israélites dans le pays de Canaan, Jéhovah témoigna contre eux afin de pouvoir s’y rapporter plus tard et montrer qu’il savait où leur disposition spirituelle les conduirait et qu’ils avaient été avertis d’avance : “ Je connais les dispositions qui l’animent (je sais où leur tempérament les conduira, AT) dès aujourd’hui, avant même que je les aie fait entrer dans le pays que je leur ai promis par serment. ” (Deut. 31:21, Cr 1905). Il savait aussi et décrivit d’avance, pour nous avertir, la méchanceté des hommes de ce vieux monde en ces derniers jours, ainsi que la présence d’une “ grande foule ” qui le servirait (II Tim. 3:1-5, 13 ; Apoc. 7:9, NW). Ainsi, Jéhovah savait par anticipation que la majorité des hommes d’aujourd’hui sera exterminée avec Satan, à Harmaguédon, et que seule une minorité se mettra de son côté et vivra (És. 24:6 ; Jér. 25:33). Par conséquent il connaît d’avance le sort de millions de personnes comme classe et, en comparaison de cela, il n’est rien d’étonnant qu’il puisse aussi prévoir la fin d’une personne en particulier. En général cependant il limite sa prescience à des classes plutôt que de s’en servir par rapport aux individus.
14. Citez quelques affirmations se rapportant à la prescience. Qu’est-ce qui montre qu’il n’est pas porté atteinte au libre arbitre des individus ?
14 La prescience, lorsqu’il n’existe pas des conditions préalables sur la base desquelles on pourrait logiquement en déterminer le résultat, revient au même que la prédestination. Les prédestinatiens ont une autre opinion, car ils disent que la prédestination ne s’appuie pas sur des œuvres connues d’avance des particuliers en question, ce qui ferait dépendre leur sort d’œuvres futures, ce qu’ils ne reconnaissent pas. D’autres continuent de prétendre que le fait que Dieu sait d’avance que certaines personnes, étant donné une certaine condition intime, échoueront, les contraint à un échec, afin que cette prescience soit confirmée. De même, selon les défenseurs de la prédestination, la prescience de Dieu, d’après laquelle la majorité périra à Harmaguédon, élimine la possibilité d’une conversion d’un grand nombre à la piété. Leur analyse ne va pas jusqu’au fond des choses. Il est certain que le seul emploi de sa prescience, fondée sur certaines conditions régnantes, ne provoque pas les événements prévus. L’exercice de sa faculté de prescience constitue un précieux service pour les hommes, car il rend possible les avertissements que nous trouvons dans sa Parole. Comme ils ont trait avant tout à des classes, sans déterminer le sort des particuliers, il leur donne la possibilité de se placer dans la classe des survivants formant la minorité et d’éviter le groupement composé de la majorité et destiné à être anéanti. Pour obtenir le salut, les particuliers n’ont pas besoin d’être “ ordonnés pour la vie éternelle ”, comme il est écrit dans la Bible de Lausanne, mais, selon une version moderne, ils doivent être “ bien disposés pour la vie éternelle ”, disposition qui n’est pas affectée par la prescience (Actes 13:48, NW). Les pensées les plus intimes d’une personne, sa disposition de cœur et ses actes constituent la base sur laquelle elle sera jugée et dont dépendra sa destinée (Apoc. 2:23). Sinon pourquoi Jéhovah éprouverait-il les humains, pourquoi le Diable rugirait-il comme un lion cherchant à dévorer les fidèles ? La question de l’intégrité n’aurait plus aucun sens.
15. Quelles illustrations se rapportant à des choses inanimées montrent que la prescience ne provoque pas des actions ?
15 Pour illustrer comment la simple utilisation d’une telle prescience conditionnelle n’empêche pas l’action indépendante, considérons des exemples de l’usage limité qu’en font les hommes. Un astronome peut prévoir le moment où une certaine comète traversera le ciel ou quand aura lieu une éclipse de soleil ou de lune. Son savoir sur l’apparition de la comète ou de l’éclipse occasionne-t-il la réalisation de ces choses ? Un ingénieur peut construire des ponts, constater la fragilité d’un pilier et savoir qu’au passage d’un train de marchandises le pilier cédera et le pont s’écroulera. Est-ce que le simple fait pour lui de connaître où se trouve le point faible entraîne-t-il la chute du pilier et l’écroulement du pont ? Grâce aux rayons X un machiniste découvre une fêlure cachée dans l’acier d’une machine et sait ainsi que cette partie se brisera sous l’effet de la tension à laquelle elle sera soumise pendant son fonctionnement. Cette partie ne se rompra-t-elle pas, que le machiniste le sache ou non ? Nous savons que le soleil se lèvera demain, cependant ce n’est point ce savoir qui le fera se lever !
16. Quelles illustrations relatives à des choses animées appuient le même point de vue ?
16 Choisissons maintenant des choses animées comme illustrations. Nous savons qu’un chat joue avec une souris et qu’un chien poursuit un lièvre. Nous le savons parce que nous connaissons les chiens et les chats. Mais notre connaissance seule ne leur fait pas faire ces choses. Si nous ignorions complètement comment se comportent les chats et les chiens en présence des souris et des lièvres, leur jeu cruel et leur chasse effrénée n’en continueraient pas moins. Vous connaissez peut-être un alcoolique et savez que l’argent qu’il mendie sera dépensé pour acheter de l’eau-de-vie. Que vous soyez informé de cela ne l’incite toutefois pas à s’adonner à ce vice. Quiconque a des amis intimes et connaît leurs maniérismes et tendances mentales ou particularités peut parfois prévoir comment ils agiront dans certaines circonstances. Mais le fait pour vous de connaître leurs personnalités les contraint-il à agir ainsi ? Ne continuent-ils pas à procéder selon leur libre arbitre, sans être dirigés ou contraints par votre prescience ? Vous pouvez savoir comment réagiront les nations belligérantes de l’est et de l’ouest dans certaines circonstances. Mais vous considéreriez comme injuste qu’à cause de ce savoir on vous reproche leurs disputes, n’est-ce pas ?
17. Pourquoi est-ce illogique de blâmer Dieu de ce qu’il lit dans l’esprit de l’homme ?
17 Pourquoi donc rendre Dieu responsable de ce que sa prescience lui révèle ? Il sait ce qui occupe l’esprit de l’homme, comment il agit, et connaît ses penchants pour le bien ou le mal. Mais le simple fait qu’il peut lire les pensées de l’homme et discerner le chemin qu’il suivra ne le rend pas responsable de ce que renferme cet esprit, pas plus que nous ne sommes responsables de ce que nous lisons dans un livre. L’auteur du livre est responsable de son contenu et la personne qui nourrit des pensées injustes en porte également la responsabilité. Dieu ne lui a pas inculqué ces pensées, pas plus que nous n’avons inséré dans le livre que nous lisons les pensées qui y sont imprimées. Comme nous pouvons lire le livre ou nous en abstenir, de même Jéhovah peut sonder notre esprit ou y renoncer. Il peut prévoir la voie vers laquelle nos pensées nous dirigent ou rejeter une telle connaissance. De toute façon nous avons été créés en tant qu’hommes moralement libres et usons de cette liberté selon notre bon plaisir.
ADAM CRÉÉ “ TRÈS BON ”
18. Pourquoi Jéhovah créa-t-il l’homme ? Quelle illustration montre que ce dessein se réalise mieux du fait que l’homme jouit de son libre arbitre ?
18 Quelques personnes désirant opiniâtrement rejeter la faute sur Dieu le critiquent pour avoir fait l’homme avec le libre arbitre et prétendent que s’il n’avait pas agi ainsi, l’homme n’aurait jamais pu faire fausse route. Leurs conclusions sont dépourvues de sens. Jéhovah créa l’homme pour son plaisir et ceux qui sont fidèles lui procurent de la joie (Ps. 35:27 ; 147:11 ; 149:4 ; Apoc. 4:11). Le libre arbitre dont jouit l’homme contribue dans une grande mesure à la joie de Dieu. Cela est illustré par le domaine de l’homme, à qui fut confiée la domination de la terre, comme Dieu la possède sur l’univers. La créature humaine est capable de faire un chien mécanique, de le remonter et d’observer comment il sautille. Il sait certainement ce que le chien fera. Ce dernier ne possède aucune volonté et est limité par son mécanisme. Il peut divertir un certain temps, mais ne procurera jamais autant de plaisir qu’un chien vivant. Le chien vivant a la possibilité de choisir et, si nous exerçons notre autorité sur lui et le formons, nous récoltons de la joie. Le chien peut être entraîné, on peut lui faire faire certains tours d’adresse ou rendre un précieux service, par exemple en devenant chien de berger. Cela nous fait plaisir parce que le chien ne nous obéit pas seulement parce qu’il doit et ne pourrait agir autrement. Nous avons du plaisir quand il obéit de son plein gré, nous témoignant ainsi son attachement. S’il s’insurge contre notre dressage, comme le font parfois les chiens de bergers en se mettant à tuer, nous n’éprouvons aucune joie et sommes contraints de le tuer parce qu’il a mésusé de sa faculté de choisir.
19. a) Pourquoi l’homme a-t-il été créé agent moral libre, et qu’est-ce qui fut une sauvegarde pour lui ? b) Comment la doctrine de la prédestination calviniste est-elle réfutée par le fait que Dieu crée pour sa joie ?
19 Lorsque l’homme fait un sage emploi de son libre arbitre, il réjouit Dieu. Jéhovah a créé maintes choses ne possédant pas de libre arbitre, telles les étoiles et les planètes qui obéissent automatiquement à ses lois du mouvement et se meuvent dans leurs orbites. De même les petits animaux, surtout les insectes, exercent une activité plutôt mécanique car ils se dirigent davantage par l’instinct que par la raison. L’homme devait être différent, plus élevé, quelque chose pouvant être placé à juste titre au-dessus du reste de la création pour exercer sur elle une autorité équitable en qualité de fidèle serviteur de Jéhovah. Afin qu’il fût “ très bon ” pour remplir cette tâche, Jéhovah le créa à l’image de Dieu avec les qualités de justice, d’amour, de sagesse et de puissance (Gen. 1:26-31). Un homme mécanique — c’est ce que serait une personne ne possédant pas son libre arbitre — pourrait, il est vrai, posséder de la puissance, mais les autres qualités divines lui feraient défaut. La justice implique la faculté de choisir entre ce qui est juste et injuste. La sagesse renferme entre autres l’intelligence nécessaire à faire un choix judicieux. L’amour se manifeste par l’obéissance aux commandements du Créateur ; il doit, pour être sincère et procurer du plaisir à son bénéficiaire, être exprimé librement et avec joie (I Jean 5:3). Dieu conféra ces qualités à l’homme, lui dispensa aussi des directives afin d’en user bien, et lui donna même une conscience pour le diriger au cas où des doutes surgiraient quant à ce qui est juste ou faux (Rom. 2:12-16). Mais, si l’homme se révolte, il est anéanti comme le chien de berger qui commence à tuer. Oui, au lieu d’un homme Jéhovah aurait pu créer un robot, cependant ce dernier ne lui aurait pas procuré plus de plaisir que ne nous procure un chien mécanique. Comme nous préférons les chiens vivants aux chiens mécaniques, de même Jéhovah désirait des hommes jouissant de leur libre arbitre plutôt que des hommes mécaniques. Remarquons en passant que si Jéhovah créa toutes les choses, y compris les hommes, pour sa joie et s’il ne prend pas plaisir à la mort des hommes, il n’aurait certainement pas destiné un grand nombre d’entre eux à mourir avant même de les avoir créés. De telles créatures ne lui auraient causé aucune joie et auraient violé son principe selon lequel il crée seulement pour son plaisir. — Ézéch. 18:23, 32 ; 33:11.
20. En dépit des critiques invétérés, qu’est-ce qui montre que l’homme ne désire pas être autre chose qu’une créature jouissant du libre arbitre ?
20 Les gens qui se lamentent parce que l’homme a été pourvu du libre arbitre n’aimeraient pas qu’il en soit autrement. Ils ne veulent être ni une machine, ni même un insecte vivant conduit uniquement par son instinct, réagissant mécaniquement sur son entourage, sans intelligence, incapable de prendre une décision ou de faire face à des changements inattendus des circonstances. En qualité d’hommes ils n’aimeraient pas la perte partielle de leur libre arbitre, comme cela se produit quand quelqu’un est mis en prison et ne décide plus que dans une faible mesure de ses mouvements, de son travail, de son genre de vie, etc. Les gens du monde de Satan sont également gênés dans leurs mouvements et, dans une certaine mesure, leur libre arbitre est resteint. Ils sont esclaves d’un système corrompu, leur esprit est formé par une propagande de démons, ils sont aveuglés spirituellement par de fausses religions, liés physiquement à un bureau ou à la chaîne dans une usine, toujours tenus par le travail afin de satisfaire à leurs obligations financières et à une foule d’autres responsabilités sous un système qui manœuvre l’humanité en vue d’en faciliter l’exploitation. Les hommes combattent et meurent pour la liberté. Ils désirent jouir de la liberté de croyance bien que certains d’entre eux protestent parce que Dieu l’accorda à Adam et Ève. Ce couple abusa de sa liberté, c’est pourquoi quelques-uns disent qu’elle n’aurait jamais dû lui être accordée. Beaucoup mésusent aujourd’hui de la liberté de croyance. Est-ce là une raison valable pour la refuser à tous ?
21. Pour quoi devrions-nous être reconnaissants et que devrions-nous faire avec zèle ?
21 Nous sommes des hommes moralement libres — que Dieu soit loué ! Nous ne sommes pas des automobiles avec Dieu au volant pour nous diriger dans la bonne ou la mauvaise voie sans que nous puissions nous y opposer. Il ne nous dirige pas par un système céleste téléguidé, comme les hommes conduisent des voitures, des bateaux ou des avions à distance. Nous ne sommes pas prédestinés à suivre cette voie-ci ou celle-là, comme des poupées de bois sur lesquelles Dieu régnerait et qu’il ferait mouvoir selon son caprice. Il a fait de nous des hommes et non pas des marionnettes ou des machines. Au lieu de nous irriter et d’en ergoter avec Dieu, nous devrions nous efforcer d’user judicieusement du libre arbitre, conformément aux exigences divines, et nous assurer ainsi la vie éternelle.
22. Que disent les critiques ? Quelle illustration montre qu’ils ont tort ?
22 Lorsque Jéhovah déclara que sa création terrestre, l’homme y compris, était “ très bon ”, il entendait par là qu’elle était parfaite. “ Ses œuvres sont parfaites. ” (Deut. 32:4). Cependant certains allèguent : Si Adam et Ève avaient été parfaits, ils n’auraient pas fait un mauvais usage de leur liberté de volonté et de choix. Mais il n’en est pas nécessairement ainsi. Une machine peut être bien construite, avec un matériel sans défaut, un travail excellent, accompagnée d’instructions claires sur la sorte de carburant avec lequel elle fonctionnera le mieux, ainsi que d’une mise en garde concernant l’emploi de carburants de qualité inférieure. Si malgré les instructions détaillées du constructeur on utilise intentionnellement un carburant ne convenant pas, qui encrasse la machine et la rend inutilisable, peut-on accuser le fabricant d’avoir construit une machine de moindre qualité ? Pas avec justesse ! Il en est de même d’Adam et d’Ève. Leur esprit était parfait. Leur corps était parfait. La nourriture prévue pour le corps et l’esprit était parfaite. Ils étaient instruits sur ce qu’ils devaient absorber ou rejeter comme nourriture spirituelle et matérielle. Par le serpent, Satan proposa ensuite un autre produit pour leur subsistance, prétendant que celui-ci leur donnerait plus de force, les élèverait et les rendrait comme des dieux. Ève prit de cette mauvaise nourriture et se souilla. Elle en donna à Adam qui se souilla à son tour. Aucun d’eux ne pouvait être rétabli, car ils avaient violé délibérément les instructions. Cette parole s’applique à eux : “ Dieu a fait les hommes droits ; mais ils ont cherché beaucoup de détours. ” — Gen. 2:16, 17 ; 3:1-6 ; Eccl. 7:29.
23. De quoi l’épreuve en Éden devait-elle être une mesure ou que devait-elle démontrer ?
23 Si Adam et Ève n’avaient pas pu faire un mauvais emploi de leur libre arbitre, ils n’eussent pas été réellement libres. Dieu leur fit subir une petite épreuve afin de constater quel usage ils en feraient, pour déterminer leur sainteté. C’était une question de sainteté et non pas de perfection physique. Dieu savait qu’ils étaient parfaits, et si cette perfection les avait empêchés de tomber, il ne les aurait jamais mis à l’épreuve, sachant que grâce à leur perfection ils ne pouvaient échouer. Le chérubin protecteur était parfait jusqu’au moment où l’iniquité fut trouvée chez lui (Ézéch. 28:15). Sa perfection n’empêcha pas sa chute, mais son manque de sainteté la provoqua. Aujourd’hui, certains hommes agissent droitement et servent Dieu dans la sainteté ; cela ne les rend toutefois pas parfaits. Inversement, Adam et Ève firent le mal et devinrent impies, ce qui ne signifie pas qu’ils étaient imparfaits dès le début. Cela veut simplement dire qu’ils étaient des hommes moralement libres, capables de choisir. L’utilisation convenable de cette capacité n’est pas une question de perfection mais de sainteté. Ainsi donc l’épreuve en Éden servit de mesure non pas pour la perfection ou l’imperfection mais pour démontrer la sainteté ou l’impiété.
24. De quelle manière le peuple de Jéhovah doit-il faire preuve de sainteté ?
24 Dans ces derniers jours où la méchanceté règne, les membres du peuple de Jéhovah doivent faire preuve de sainteté. Ils ne doivent pas souiller leur esprit avec l’immonde nourriture spirituelle présentée sur les tables de propagande de ce vieux monde, mais doivent se nourrir des mets solides offerts au festin préparé par Jéhovah (És. 25:6 ; 28:8). L’esprit doit être purifié et transformé. Les circuits mentaux façonnés par la manière de penser et d’agir du vieux monde doivent disparaître pour être remplacés par des circuits conformes aux exigences du monde nouveau. En étudiant personnellement et régulièrement, en assistant à toutes les réunions et en prenant régulièrement part à toutes les branches de l’œuvre de prédication, les circuits mentaux s’approfondiront, ces activités salutaires deviendront des habitudes et n’exigeront pas des efforts tels qu’ils sont nécessaires quand ces circuits mentaux sont faibles et indistincts pour n’avoir été utilisés qu’occasionnellement. Rendons-les forts pour nous-mêmes et pour d’autres ! — I Tim. 4:16.
25. Quelles réactions la proclamation du message dans le champ suscite-t-elle ? Pourquoi l’argile constitue-t-elle une illustration appropriée ?
25 Les autres, pour le bien desquels nous devons prêcher avec zèle, sont les personnes se trouvant dans nos territoires. Comment réagiront-elles lorsque le message les atteindra ? Leur esprit se laissera-t-il impressionner par la vérité comme de l’argile malléable, se laissera-t-il transformer par elle et s’harmoniser avec les justes principes bibliques, pour se tourner vers des voies conduisant à la sainteté envers Jéhovah ? Ou le message se heurtera-t-il à un esprit qui lui résiste, s’endurcit contre lui, le combat, le raille et le méprise dans un vain étalage de supériorité mondaine ? L’argile est une illustration frappante car pour en faire d’exellents vases, il faut avoir une bonne sorte de terre : finement moulue, ne laissant apparaître aucun gravier et dans laquelle ne se trouvent pas de morceaux durs, une argile qui, saturée d’eau, se laisse facilement modeler, garde sa forme, ne la perd donc pas, et ne se brise pas lorsqu’elle est cuite au four. De même les personnes doivent être d’une nature bienveillante, ni grossières ou rudes dans leur attitude, n’ayant pas des traits durs ou repoussants, rassasiées de l’eau de la vérité, d’une fine texture, agréables, souples, indulgentes, se laissant facilement modeler, afin de permettre une transformation complète selon l’image du Christ, puis elles ne doivent plus jamais retourner en arrière ou tomber et reprendre leur ancienne forme ou s’écrouler lors des ardentes épreuves qui ne manqueront pas de venir par la persécution (Mat. 13:23 ; Héb. 10:39 ; I Pi. 2:21 ; 4:12). Par sa Parole, qu’il fait proclamer par ses témoins, Jéhovah modèlera aussi bien les vases de colère que les vases d’honneur. Lorsqu’un témoin dit à quelqu’un à une porte que les tourments éternels n’existent pas, l’interlocuteur répondra peut-être : “ Vos paroles me réconfortent. ” À la porte suivante la personne s’exclamera : “ Vous me rendez fou ! ” Leurs réactions diverses proviennent du message. C’est lui qui fait des témoins une bonne odeur pour les uns et une mauvaise odeur pour les autres, qui forme les uns en vases de colère et les autres en vases de miséricorde. — II Cor. 2:14-16, NW.
26. De quoi sommes-nous certains ? Quelle question se pose à chacun de nous ?
26 Nous sommes tous certains d’une chose : Ou nous permettrons à Dieu de nous transformer ou de nous rendre informes. Nous deviendrons des vases de miséricorde et nous soumettrons à l’influence transformatrice de sa Parole, ou nous nous endurcirons et deviendrons des vases de colère qui seront changés en déblai informe par la verge de fer de son Roi (Ps. 2:6-9). La question qui se pose à chacun est celle-ci : Désiré-je rester un vase de colère ou être transformé en un vase de miséricorde ? Nous sommes des agents moraux libres, capables de répondre comme nous le désirons, sans être gênés par la doctrine de la prédestination ni contraints par la prescience.
[Notes]
a Ibid., chap. IX, § 3, 4, p. 41, 42.
b Ibid., chap. VII, § 3, p. 30.
c Ibid., question 67, p. 166, 167.
d Ibid., chap. XVII, § 2, p. 65.
e Ibid., question 18, p. 140.
f Ibid., chap. III, § 1, 5, 7, 8, p. 13-17.
g Ibid., chap. III, § 2, 3, p. 14, 15.
h Antiquités judaïques (éd. française), tome 18, chap. 2, § 2.