La recrudescence de la violence
Les racines de la violence
● Pendant deux semaines, quatre garçons se sont livrés à des actes de violence. Ils ont roué de coups plusieurs hommes âgés — dont l’un a été frappé à mort — ils ont cravaché deux adolescentes, ont attaché aux jambes d’un homme des chiffons imbibés d’essence qu’ils ont enflammés et ont traîné un autre homme sur une distance assez longue pour le jeter dans une rivière où il s’est noyé. L’un des garçons eut ces mots: “Ce fut une aventure exceptionnelle.” Un autre ajouta: “J’ai fait cela par plaisir.” Tous ces jeunes venaient de foyers respectables, obtenaient de bons résultats scolaires et avaient donné de bons conseils à des enfants plus jeunes.
● Joseph, âgé de soixante-trois ans et père de huit enfants, ne parvient pas à dormir. Il se lève, passe au garage prendre deux fusils, traverse la rue de ce quartier paisible et ouvre le feu sur des gens qui jouent dans une piscine. Il tue deux personnes, en blesse grièvement deux autres. Puis il met fin à ses jours en se tirant une balle dans la tempe. La police ignore toujours les mobiles de cette tuerie.
● Marjorie s’est irritée quand l’eau du lave-vaisselle s’est répandue sur le sol de la cuisine de son luxueux appartement. Elle s’est empressée d’éponger. À ce moment-là son petit garçon de six ans est entré dans la cuisine en pleurnichant. Comme on ne faisait pas attention à lui, il a vidé la poubelle dans la nappe d’eau. Marjorie l’a frappé au visage de toutes ses forces. Le gamin a hurlé de douleur et de peur. Sa mère l’a ensuite corrigé à coups de ceinture sur les fesses. Elle était totalement incapable de s’arrêter de le battre.
● Depuis un certain temps un malaise existait dans la famille de Lee, un garçon de vingt-cinq ans. Il était fâché contre sa mère et sa sœur. Sa mère l’avait mis à la porte en l’accusant de la voler. Peu de temps après, ce fut l’“agression” lorsque Lee réclama de l’argent à sa mère — une arme à la main. “Tu ne vas pas tirer sur ta mère!”, hurla-t-elle. Il appuya sur la gâchette et sa mère tomba à terre, mortellement atteinte. Il se tourna ensuite vers sa sœur qu’il blessa grièvement de deux balles et il s’enfuit.
On pourrait rapporter indéfiniment des faits de ce genre. La violence, produit d’une agressivité non maîtrisée, s’installe en maître dans de nombreuses rues et dans bien des foyers. Cela concerne peut-être vos voisins, vos proches et vos amis. Ni l’âge ni les barrières économiques, sociales ou raciales n’empêchent la violence gratuite.
Il est possible que la violence vous touche personnellement ou affecte quelqu’un que vous aimez, car on enregistre un peu partout dans le monde un accroissement inquiétant du nombre des crimes violents. En Grande-Bretagne, entre 1970 et 1980, le nombre de meurtres a augmenté de moitié. La République fédérale d’Allemagne, l’Afrique du Sud, l’Italie et le Canada signalent aussi une montée angoissante de la criminalité liée à la violence. Voici le témoignage du substitut du procureur général de Toronto, au Canada: “Cela ne fait aucun doute, de plus en plus de jeunes ont recours à la violence.”
Les cas de violence qui apparaissent dans les rapports de police ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Un nombre incalculable d’actes de violence sont perpétrés dans l’intimité du foyer. D’après des recherches, la personne la plus susceptible de vous tuer n’est pas un voleur dans la rue, mais un ami, une connaissance, voire un membre de votre famille. Pour un groupe de sociologues américains, “les cas de violence entre frères et sœurs, maris et femmes, parents et enfants sont plus fréquents qu’entre toutes les autres catégories de personnes, excepté durant les périodes de guerre ou d’émeutes”.
Ce que nous voyons aujourd’hui réalise sans nul doute la description prophétique contenue dans la Bible depuis deux mille ans: “Or sache ceci: que dans les derniers jours des temps décisifs et durs seront là. Car les hommes seront amis d’eux-mêmes, (...) sans affection naturelle, (...) sans maîtrise de soi, cruels.” — II Timothée 3:1-4.
Mais qu’est-ce qui rend des personnes aussi violentes ou agressives et les conduit à donner libre cours à une rage féroce sur des victimes innocentes? Un jeune homme se disputa avec le père de sa petite amie. Dans un terrible accès de colère, il assena un coup mortel à cet homme, viola et poignarda la sœur de son amie, tua d’un coup de poignard le jeune frère et donna un coup de couteau à un bébé de deux ans endormi dans son petit lit. Quelque temps plus tard, alors qu’il se trouvait en prison, le jeune homme ne se souvenait pas exactement de ses crimes. “Je crois, a-t-il déclaré, que je gardais refoulées au fond de moi beaucoup de choses qui ont fait surface en même temps.” Puis, tout en secouant la tête parce qu’il refusait la réalité, il a ajouté: “Je reste assis à me demander: ‘Est-ce bien moi? Ai-je réellement commis tout cela?’”
Ce jeune homme aurait-il pu maîtriser l’agressivité qui sourdait en lui? Quelles étaient les racines d’une telle violence? Faut-il l’imputer à certains événements survenus dans sa vie ou à l’éducation donnée par ses parents? Cela venait-il de son milieu, d’un problème physique ou bien cette violence était-elle le fruit de sa propre logique? Mais ceci dit, que pouvez-vous faire pour épargner à votre foyer la violence? Les articles qui suivent vont explorer ces questions.
Bon nombre de théories ont cours pour expliquer les racines de la violence. Afin de vous aider à mieux comprendre les causes et les solutions proposées, un des rédacteurs de “Réveillez-vous!” a interrogé quatre chercheurs qui se sont penchés sur le problème de la violence. Les quatre pages suivantes contiennent ces interviews.
[Graphique, page 4]
(Voir la publication)
AUGMENTATION DE 360 % DU NOMBRE DES CRIMES PERPÉTRÉS EN 20 ANS AUX ÉTATS-UNIS
600
500
400
300
200
100
1960 1965 1970 1975 1980
Source: rapports sur la criminalité (FBI). Les chiffres représentent le nombre de meurtres, de viols, d’attaques et de vols pour une tranche de population de 100 000 personnes.