Chapitre 8
Le rôle des parents
1-3. a) Quel effet la naissance d’un enfant peut-elle produire sur ses parents? b) Pourquoi est-il important que le père et la mère comprennent quel est leur rôle respectif?
DANS la vie, de nombreux événements ne nous touchent guère, alors que d’autres, tels que la naissance d’un enfant, ont sur nous un effet marquant et durable. Pour un couple, la vie ne sera plus jamais comme avant. Bien que tout petit, le nouveau-né va assurément se faire entendre et manifester sa présence dans le foyer.
2 Cet événement, qui devrait rendre la vie des parents plus riche et plus heureuse, représente toutefois une gageure qui, pour être accomplie, exige la coopération du père et de la mère. De même qu’il vous a fallu être deux pour engendrer votre enfant, de même chacun de vous jouera un rôle capital dans son développement, et cela dès sa naissance. Jamais le besoin d’une coopération sincère, étroite et humble n’aura été aussi nécessaire.
3 Il vous sera très utile de bien comprendre vos rôles respectifs et comment ils doivent s’harmoniser pour permettre à votre bébé de recevoir tout ce dont il a besoin pour s’épanouir. Il faut trouver le bon équilibre. Certes, notre esprit nous incite à être raisonnables, mais nos émotions risquent de nuire à cet équilibre. Nous pouvons avoir tendance à passer d’un extrême à l’autre, de trop à trop peu, et vice versa. Ainsi, le père doit exercer son autorité, mais s’il en abuse il devient tyrannique. D’autre part, s’il convient que la mère participe à l’éducation et à la discipline des enfants, il n’est pas bien qu’elle assume seule cette tâche, en refusant la coopération du père, car elle minerait alors la structure familiale. Ce qui est bon est bon, mais quand on en abuse, une bonne chose peut devenir mauvaise. — Philippiens 4:5.
LE RÔLE CAPITAL DE LA MÈRE
4. Quels sont quelques-uns des besoins d’un bébé que sa mère doit satisfaire?
4 Le nouveau-né dépend entièrement de sa mère pour ses besoins immédiats. Si elle y pourvoit avec amour, il se sentira en sécurité (Psaume 22:9, 10). Il doit être bien nourri et maintenu au sec et au chaud. Mais il faut aussi satisfaire ses besoins affectifs qui sont tout aussi importants. Le bébé qui ne se sent pas aimé devient inquiet. Une mère apprend vite à discerner si son enfant a réellement besoin d’elle quand il cherche à attirer son attention. Toutefois, si elle fait régulièrement la sourde oreille à ses cris, il risque d’être malade. Quand un enfant est privé d’affection pendant un certain temps, son développement affectif peut être définitivement perturbé.
5-7. Selon des études récentes, quel effet l’amour et les soins que lui prodigue sa mère ont-ils sur un nouveau-né?
5 De nombreuses études effectuées dans divers endroits ont prouvé que des nouveau-nés peuvent tomber malades et même mourir s’ils sont privés de l’amour maternel, qui s’exprime par une certaine façon de leur parler, de les toucher, de les caresser et de les bercer (comparez avec Ésaïe 66:12; I Thessaloniciens 2:7). Bien qu’une autre personne puisse la remplacer, c’est incontestablement la mère, dans le ventre de qui l’enfant a été conçu et nourri pendant les premiers mois de sa vie, qui est la mieux qualifiée pour cela. Une interdépendance naturelle s’établit entre la mère et l’enfant. Alors que la maman éprouve le désir instinctif de tenir son nouveau-né contre elle, le bébé, pour sa part, recherche spontanément le sein de sa mère.
6 Des recherches ont prouvé que le cerveau d’un bébé est très actif et qu’en stimulant ses sens du toucher, de l’ouïe, de la vue et de l’odorat on contribue à son développement mental. Quand l’enfant tète sa mère, il perçoit la chaleur et l’odeur du corps maternel. Son regard est pratiquement toujours tourné vers le visage de sa mère quand elle le nourrit. Il entend non seulement sa voix lorsqu’elle lui parle ou lui chante une chanson, mais aussi les battements de son cœur, qu’il entendait d’ailleurs déjà lorsqu’il était encore dans son sein. Dans une publication norvégienne, Anne-Marit Duve, psychologue pour enfants, fait cette remarque:
“Puisque la dilatation de la pupille révèle le degré d’activité cérébrale, nous avons de bonnes raisons de croire que de fortes stimulations tactiles, particulièrement celles qui ont lieu au moment de l’allaitement, peuvent exciter l’activité cérébrale de l’enfant, laquelle, de son côté, pourra augmenter ses capacités intellectuelles à l’âge adulte.”
7 Ainsi, lorsque la mère prend son bébé dans ses bras, qu’elle le berce, le baigne ou le change, ce contact fréquent joue un rôle capital dans son développement et dans le genre d’adulte qu’il deviendra. Certes, se lever au milieu de la nuit et passer du temps à calmer un bébé qui pleure n’est pas le passe-temps le plus agréable qui soit, mais quand on pense aux bienfaits qui en découleront plus tard, cela compense largement la perte de sommeil.
IL APPREND L’AMOUR EN ÉTANT AIMÉ
8-10. a) Qu’est-ce que l’amour d’une mère enseigne à son bébé? b) Pourquoi est-ce important?
8 Il est indispensable qu’un nouveau-né se sente aimé pour qu’il se développe bien sur le plan affectif. Il apprendra à aimer parce qu’il est aimé, parce qu’il fait l’objet de témoignages d’amour. Parlant de notre amour pour Dieu, I Jean 4:19 déclare: “Nous aimons, parce que lui nous a aimés le premier.” C’est surtout la mère qui donne à l’enfant ses premières leçons d’amour. Quand elle se penche au-dessus du lit de son bébé, qu’elle pose sa main sur la poitrine de l’enfant et le berce doucement, tout en approchant son visage du sien et en lui murmurant quelques mots tendres, le bébé, évidemment, ne comprend pas ses paroles (qui d’ailleurs n’ont pas forcément un sens), mais il gigote et gazouille de plaisir, car la main de sa mère et le ton de sa voix signifient pour lui qu’elle l’aime. Il se sent rassuré et en sécurité.
9 Les bébés et les petits enfants aiment qu’on leur témoigne de l’amour, et cela les incite à faire de même. Lorsqu’ils passent leurs petits bras autour du cou de la maman et lui donnent de gros baisers, ils sont heureux de la façon chaleureuse dont elle réagit à leurs marques d’affection. Ils commencent alors à apprendre une grande leçon, à savoir qu’il y a tout autant de bonheur à donner de l’amour qu’à en recevoir et qu’en semant de l’amour on en récolte en retour (Actes 20:35; Luc 6:38). Les faits démontrent que lorsqu’une mère et son enfant n’établissent pas de telles relations étroites dès la plus tendre enfance, celui-ci aura par la suite beaucoup de mal à s’attacher profondément à quelqu’un d’autre.
10 Puisque les enfants commencent à apprendre dès la naissance, les premières années de leur vie ont une importance capitale. Durant cette période, l’amour de la mère est très important. Si elle réussit à le manifester à l’enfant (sans le gâter) et à lui apprendre à aimer, elle lui fera un bien durable; sinon, elle lui causera un tort permanent. La profession de mère de famille est l’une de celles qui demandent le plus d’une femme, mais c’est aussi celle qui procure les plus belles récompenses. Cette tâche est certes fatigante et contraignante pour une femme, mais quelle “carrière” au monde pourrait, et de loin, donner un sens aussi profond à sa vie et lui procurer autant de plaisir durable?
LE RÔLE CAPITAL DU PÈRE
11. a) Comment le père va-t-il avoir sa place dans l’esprit de l’enfant? b) Pourquoi est-ce très important?
11 Il est normal qu’au début le rôle de la mère soit prédominant dans la vie de l’enfant. Mais le père doit faire partie lui aussi de l’univers du bébé dès sa naissance. Même quand l’enfant est encore tout petit, le père peut et doit assumer son rôle, en s’occupant de lui de temps en temps, en jouant avec lui et en le consolant quand il pleure. C’est ainsi que le père prend sa place dans l’esprit de l’enfant. Avec le temps, son rôle devrait progressivement devenir plus important. S’il attend trop longtemps, cela peut être la cause de problèmes qui se manifesteront notamment au moment de l’adolescence, époque où il devient plus difficile de discipliner les enfants. À cet âge, les garçons ont particulièrement besoin de l’aide de leur père. Or, si de bons rapports n’ont pas été établis auparavant, ce n’est pas en quelques semaines qu’il sera possible de combler le gouffre qui s’est creusé pendant des années.
12, 13. a) Quel rôle le père joue-t-il dans la famille? b) Si le père s’acquitte bien de ses responsabilités, quelle influence cela aura-t-il sur la façon dont les enfants considéreront l’autorité?
12 Par ses qualités masculines, le père apporte une contribution très importante à l’épanouissement de la personnalité de son fils comme de sa fille. Selon la Parole de Dieu, le père doit être le chef de famille et il a la responsabilité de pourvoir aux besoins matériels des siens (I Corinthiens 11:3; I Timothée 5:8). Cependant, “l’homme ne vit pas seulement de pain, mais (...) de toute déclaration de la bouche de Jéhovah”. Le père reçoit également le commandement d’élever ses enfants “dans la discipline et l’éducation mentale de Jéhovah”. (Deutéronome 8:3; Éphésiens 6:4.) Même si l’affection naturelle qu’il porte à sa progéniture devrait l’inciter à agir ainsi, c’est avant tout parce qu’il est conscient de sa responsabilité envers son Créateur qu’il fera de son mieux pour accomplir la mission que celui-ci lui a confiée.
13 À la chaleur, la tendresse et la compassion que manifeste la mère, le père ajoutera la force et l’autorité raisonnable, exerçant ainsi une influence pondératrice dans le foyer. La façon dont il assume la tâche que Dieu lui a assignée se reflétera sur l’attitude que ses enfants adopteront ultérieurement envers l’autorité, tant humaine que divine, quand ils montreront s’ils respectent cette autorité et dans quelle mesure ils savent travailler sous la direction de quelqu’un d’autre sans rechigner ni se rebeller.
14. Quel effet le bon exemple du père peut-il avoir sur son fils ou sur sa fille?
14 L’exemple du père et sa façon de s’occuper des affaires de la famille contribueront dans une large mesure à faire d’un garçon soit un adulte faible et indécis, soit un homme viril, ferme, ayant le courage de ses convictions et disposé à endosser ses responsabilités. Cela pourra aussi contribuer à faire de lui plus tard un mari et père rigide, déraisonnable et dur, ou, au contraire, pondéré, plein de discernement et de bonté. Selon les rapports qu’il entretiendra avec elle, un père influencera l’opinion que sa fille se fera du sexe masculin, influence qui pourra ultérieurement favoriser ou contrarier la réussite de son mariage. Or, l’influence paternelle se fait sentir dès la plus tendre enfance.
15, 16. a) D’après la Bible, quelle est la responsabilité du père en ce qui concerne l’enseignement? b) Comment peut-il s’en acquitter?
15 Les instructions que Dieu donna à son peuple en Deutéronome 6:6, 7, soulignent à quel point le père est responsable de l’enseignement des enfants. Nous lisons: “Ces paroles que je te commande aujourd’hui devront être sur ton cœur; et tu devras les inculquer à ton fils et en parler quand tu seras assis dans ta maison, et quand tu marcheras sur la route, et quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras.”
16 Ce ne sont pas seulement les paroles de Dieu qu’il faut imprimer quotidiennement dans l’esprit de l’enfant, mais le message qu’elles transmettent. L’occasion s’en présente constamment. Des fleurs dans un jardin, des insectes, des oiseaux et des écureuils dans les arbres, des coquillages sur la plage, des pommes de pin dans les montagnes et des étoiles qui scintillent dans le ciel, toutes ces merveilles parlent du Créateur, et vous devriez l’expliquer à vos enfants. Le psalmiste déclare: “Les cieux proclament la gloire de Dieu; et l’étendue annonce l’œuvre de ses mains. Un jour après un autre jour fait jaillir le langage, et une nuit après une autre nuit manifeste la connaissance.” (Psaume 19:1, 2). S’il veille à se servir de la création ainsi que d’exemples de la vie courante pour mettre en valeur les principes justes de Dieu et pour montrer la sagesse et l’utilité des conseils divins, le père pourra édifier dans l’esprit et le cœur de son enfant le fondement le plus important pour son avenir, à savoir la conviction que non seulement Dieu est, mais “qu’il se fait le rémunérateur de ceux qui le cherchent réellement”. — Hébreux 11:6.
17, 18. a) Comment le père doit-il discipliner ses enfants? b) Qu’est-ce qui est plus efficace qu’un grand nombre de règles?
17 Le père a également la responsabilité de discipliner son enfant. “Quel est, en effet, le fils que son père ne discipline pas?”, demande Hébreux 12:7. Mais il est dans l’obligation de le faire avec modération, sans le corriger trop sévèrement, ce qui risquerait d’irriter ou d’accabler l’enfant. La Parole de Dieu déclare aux pères de famille: “N’exaspérez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent.” (Colossiens 3:21). Il faut bien établir des règles, mais il peut nous arriver parfois de les multiplier et de les étendre à l’excès, si bien qu’elles deviennent pesantes et qu’elles découragent les enfants.
18 Autrefois, les Pharisiens aimaient les règles; ils en accumulèrent un si grand nombre qu’ils produisirent des générations d’hypocrites. C’est une des faiblesses humaines que de penser qu’il suffit d’établir de nouvelles règles pour résoudre les problèmes. L’expérience de la vie prouve que la solution consiste à toucher le cœur. Soyez donc avare de règles et efforcez-vous plutôt d’inculquer des principes à vos enfants, imitant en cela la ligne de conduite de Dieu lui-même qui déclara: “Je mettrai mes lois dans leur esprit, et je les écrirai dans leur cœur.” — Hébreux 8:10.
LE PÈRE ET LA MÈRE SONT DES PARTENAIRES
19. Que peut-on faire pour sauvegarder l’harmonie du foyer?
19 C’est généralement le père qui gagne l’argent du ménage. Quand il rentre de son travail, il est probablement fatigué et il lui reste peut-être encore d’autres tâches à effectuer. Néanmoins, il doit accorder du temps à sa femme et à ses enfants, afin de communiquer et de converser avec les siens, de faire des projets ensemble et de se distraire avec eux. C’est ainsi qu’il renforcera l’unité et la solidarité familiales. Avant d’avoir des enfants, un mari et sa femme avaient peut-être l’habitude de sortir souvent. Mais s’ils continuaient à agir ainsi, en étant toujours à droite et à gauche et en rentrant tard le soir, on ne pourrait pas dire qu’ils assument convenablement leurs responsabilités de parents. Ce serait injuste pour leur progéniture. Tôt ou tard, ces parents devraient payer le prix de leur négligence et de leur inconséquence. Les enfants, comme les adultes, se trouvent mieux d’une vie stable et régulière qui contribue à leur bonne santé mentale, physique et affective. Le train-train de la vie familiale apportera suffisamment de perturbations sans que les parents en ajoutent inutilement. — Comparez avec Matthieu 6:34; Colossiens 4:5.
20. Que peuvent faire les parents afin d’unir leurs efforts pour bien discipliner leurs enfants?
20 Le père et la mère coopéreront dans leurs rapports avec leurs enfants, que ce soit pour les éduquer, les discipliner, les corriger ou leur témoigner de l’amour. ‘Une maison divisée contre elle-même ne peut pas tenir.’ (Marc 3:25). Les parents feraient bien de discuter à l’avance du genre de discipline qu’ils appliqueront à leurs enfants, ce qui leur évitera de laisser paraître devant ceux-ci un désaccord éventuel sur cette question. En ne veillant pas à cela, ils encourageraient leurs enfants à essayer de les ‘diviser pour régner’. Il arrive parfois qu’un des parents réagisse hâtivement ou dans un accès de colère et qu’il corrige trop sévèrement un enfant ou même qu’il lui inflige une punition que, tout bien considéré, l’enfant ne méritait pas. Dans ce cas, les parents pourront peut-être en discuter en privé, après quoi celui qui a agi un peu inconsidérément pourra décider de redresser lui-même les choses avec l’enfant. Ou, s’il n’est pas possible d’avoir une conversation privée, le père ou la mère, qui estime qu’il agirait injustement en prenant le parti de son conjoint, peut lui dire, par exemple: “Je comprends que tu sois en colère et, à ta place, j’en aurais fait autant, mais peut-être ignores-tu ceci...” Puis il peut clarifier le point qui avait échappé à son conjoint. En agissant ainsi, il calmera les esprits sans manifester son désaccord devant l’enfant qui a été corrigé. Le livre des Proverbes déclare à ce sujet: “Par la présomption on ne fait que provoquer la lutte, mais la sagesse est chez ceux qui délibèrent.” — Proverbes 13:10; voir aussi Ecclésiaste 7:8.
21. La discipline devrait-elle être l’affaire d’un des parents seulement? Justifiez votre réponse.
21 Les Écritures hébraïques montrent que la discipline s’exerce par une double action: “Écoute, mon fils, la discipline de ton père, et n’abandonne pas la loi de ta mère.” Les Écritures grecques chrétiennes réaffirment cette pensée en disant: “Enfants, obéissez à vos parents en union avec le Seigneur, car cela est juste.” Parfois, le père considère que c’est à sa femme de corriger les enfants. Ailleurs, c’est la mère qui adopte le point de vue opposé et qui se contente de dire d’un ton menaçant à l’enfant qui fait des bêtises: “Attends un peu que ton père rentre!” Mais pour que la famille soit heureuse et pour que le père et la mère jouissent de l’amour et du respect de leurs enfants, ils doivent assumer tous les deux la responsabilité de discipliner leurs enfants. — Proverbes 1:8; Éphésiens 6:1.
22. Quand un enfant demande quelque chose, que faut-il éviter, et pourquoi?
22 Il faut que ceux-ci puissent constater que leurs parents coopèrent étroitement dans ce domaine et qu’ils acceptent volontiers d’endosser chacun leur part de responsabilité. Si l’enfant qui réclame quelque chose entend toujours son père lui répondre: “Va demander à ta mère”, ou si sa mère laisse chaque fois à son père le soin de décider, le conjoint qui est ainsi dans l’obligation de dire “non” se voit assigner aux yeux de l’enfant le rôle de trouble-fête. Bien sûr, il arrivera que le père dise: “Oui, tu peux aller jouer dehors un moment, mais demande d’abord à ta mère quand le dîner sera prêt.” Ou encore, tout en ayant le sentiment que la requête de l’enfant est raisonnable, une mère jugera que son mari doit donner son opinion. Toutefois, l’un et l’autre doivent veiller à ce que l’enfant ne soit ni encouragé ni autorisé à dresser son père contre sa mère, ou vice versa, pour arriver à ses fins. En outre, une épouse raisonnable se gardera d’exercer son autorité dans un esprit de rivalité en essayant, par des faveurs, de gagner la plus grande part de l’affection de l’enfant aux dépens de son mari.
23. Dans une famille, le père est-il le seul à prendre des décisions?
23 En réalité, chaque membre de la famille peut avoir son domaine dans lequel ses avis méritent d’être considérés. Le père a la responsabilité de régler les questions relatives au bien-être général des siens, décisions qu’il prendra souvent après en avoir discuté avec eux et en tenant compte de leurs désirs et de leurs préférences. La mère, quant à elle, prend des décisions concernant la cuisine et de nombreuses autres questions relatives à la maison (Proverbes 31:11, 27). Au fur et à mesure qu’ils grandiront, les enfants seront autorisés à prendre certaines décisions concernant leurs distractions et le choix de leurs vêtements ou d’objets personnels. Mais les parents veilleront à ce que les décisions de leurs enfants n’enfreignent pas les bons principes, ne mettent pas en danger la sécurité des enfants ou n’empiètent pas sur les droits des autres. C’est ainsi que les parents peuvent apprendre peu à peu à leurs enfants à prendre des décisions.
PARENTS, EST-IL FACILE DE VOUS HONORER?
24. Puisque les enfants doivent honorer leur père et leur mère, quelle responsabilité cela impose-t-il aux parents?
24 Il est dit aux enfants: “Honore ton père et ta mère.” (Éphésiens 6:2; Exode 20:12). En obéissant à ce commandement, ils honorent également Dieu. Leur facilitez-vous la tâche? On demande à la femme d’honorer et de respecter son mari. Cela ne lui paraît-il pas difficile s’il fait peu d’efforts pour se conformer à ce que la Parole de Dieu demande de lui? Le mari, lui, doit chérir et honorer sa femme, en la considérant comme sa compagne bien-aimée. Mais n’est-ce pas difficile si elle refuse de coopérer? Aidez donc vos enfants à obéir au commandement divin qui leur ordonne de vous honorer, vous, leurs parents. Pour cela, gagnez leur respect en faisant en sorte qu’ils vivent dans un foyer paisible et régi par de bons principes où ils auront comme exemple votre bonne conduite, où ils recevront un enseignement et une éducation salutaires, et où ils seront parfois corrigés avec amour.
25. Quels problèmes peuvent surgir quand des parents ne sont pas d’accord sur la façon d’élever leurs enfants?
25 Le roi Salomon fit cette remarque: “Deux valent mieux qu’un, car ils ont un bon salaire pour leur dur travail.” (Ecclésiaste 4:9). Si deux personnes marchent ensemble et qu’une vienne à tomber, l’autre est là pour la relever. De même, dans la famille, le mari et la femme peuvent se soutenir et s’encourager mutuellement dans leurs rôles respectifs. Comme ces rôles se chevauchent dans de nombreux domaines, l’unité familiale en est consolidée. En effet, les enfants devraient rapprocher les parents en les unissant dans une œuvre commune d’éducation. Cependant, il y a parfois des problèmes quand le couple est divisé sur la façon d’élever et de corriger un enfant. Parfois, la mère entoure l’enfant de tant de soins que le mari se sent négligé et en éprouve même du ressentiment. Cela se reflétera peut-être dans son attitude envers l’enfant: il le traitera avec une certaine froideur ou, au contraire, il lui témoignera une très grande affection, mais aux dépens de sa femme. Quand un mari, ou sa femme, manque d’équilibre à ce point, les conséquences peuvent être très graves.
26. Quand naît un nouvel enfant à qui sa mère doit consacrer beaucoup de temps, que peut-on faire pour éviter que l’aîné soit jaloux?
26 Un autre problème peut se poser à la naissance d’un deuxième enfant. La mère sera évidemment très absorbée par le nouveau-né. Pour que l’aîné ne se sente pas négligé et ne devienne pas jaloux, le père veillera à s’occuper davantage de lui.
27. Quand l’un des conjoints est non croyant, comment celui qui est croyant peut-il aider les enfants spirituellement?
27 Deux valent mieux qu’un, certes, mais un vaut mieux que personne. Les circonstances font que parfois la mère est obligée d’élever ses enfants sans le concours du père, à moins que ce ne soit l’inverse. Beaucoup de foyers sont divisés du point de vue religieux quand un seul des conjoints est un serviteur de Jéhovah Dieu qui met sa pleine confiance dans les conseils de la Bible. Lorsque c’est le mari qui est chrétien, en tant que chef de famille il est mieux à même de diriger l’éducation et la discipline des enfants. Il lui faudra malgré tout une grande patience, de la maîtrise de soi et de l’endurance. Il devra être ferme sur les questions importantes, tout en se montrant raisonnable et bon même lorsqu’on le provoque, et souple chaque fois que les circonstances le permettent. Dans le cas où le conjoint croyant est la femme, qui doit être soumise à son mari, sa façon d’agir dépendra beaucoup de l’attitude de ce dernier. Est-il simplement indifférent vis-à-vis de la Bible, ou bien s’oppose-t-il à ce que sa femme pratique le christianisme et l’enseigne à ses enfants? Dans le second cas, elle devra suivre la voie préconisée par l’apôtre Pierre, c’est-à-dire assumer son rôle de femme d’une manière exemplaire et se montrer respectueuse, afin que son mari ‘soit gagné sans parole’. Elle profitera aussi de toutes les possibilités qui lui seront offertes pour enseigner les principes bibliques à ses enfants. — I Pierre 3:1-4.
L’AMBIANCE AU FOYER
28, 29. Quelle sorte d’ambiance familiale est souhaitable, et pourquoi?
28 Le père comme la mère ont pour rôle de développer dans le foyer une ambiance qui reflète l’amour. S’ils y parviennent, leurs enfants ne garderont pas en eux leurs doutes et leurs erreurs. Ils n’auront pas peur de leur en parler, car ils sauront qu’ils peuvent communiquer avec eux, qu’ils seront compris et que leurs parents s’intéresseront à leurs problèmes avec bienveillance (comparez avec I Jean 4:17-19; Hébreux 4:15, 16). Alors, le foyer ne sera pas seulement un toit, mais un refuge où l’affection du père et de la mère favorisera le développement et l’épanouissement de la personnalité de l’enfant.
29 Vous ne pouvez pas tremper une éponge dans du vinaigre et vous attendre à ce qu’elle se gonfle d’eau. Elle ne peut absorber que le liquide dans lequel elle est plongée. Les enfants aussi s’imprègnent de l’ambiance du foyer. Ils sont sensibles à l’état d’esprit de ceux qui les entourent, ils observent ce qui se passe au foyer et, telles des éponges, ils s’imprègnent de tout cela. Les enfants sentent si vous êtes d’humeur irritable ou au contraire calme et paisible. Puisque même les bébés sont influencés par l’ambiance familiale, un foyer où règnent la foi, l’amour, la spiritualité et la confiance en Jéhovah Dieu a une valeur inestimable.
30. Quelles questions les parents peuvent-ils se poser pour savoir s’ils élèvent bien leurs enfants?
30 Réfléchissez à ces questions: Quelle ligne de conduite voudriez-vous que votre enfant adopte? Est-ce celle que vous suivez vous-même? À quoi la famille accorde-t-elle de l’importance? Quel exemple donnez-vous à votre enfant? Êtes-vous toujours en train de vous plaindre, de critiquer les autres et de ressasser des idées négatives? Désirez-vous que votre enfant adopte la même attitude? Adoptez-vous au contraire d’excellents principes pour votre famille? Les suivez-vous vous-même et les enseignez-vous à vos enfants? Comprennent-ils que pour appartenir à votre famille ils doivent remplir certaines conditions indispensables, que telle conduite est acceptable, alors que telles actions ou telles attitudes ne le sont pas? Les enfants aiment se sentir en sécurité, ce qui est le cas quand ils ont le sentiment d’appartenir à quelqu’un. Faites-leur donc comprendre que vous les approuvez et que vous les acceptez lorsqu’ils suivent les principes qui régissent la famille. Les gens se conforment généralement à ce qu’on attend d’eux. Si vous avez une piètre opinion de votre enfant, il justifiera probablement vos pronostics. Faites-lui donc confiance, encouragez-le et il ne vous décevra pas.
31. Qu’est-ce qui devrait toujours appuyer les paroles des parents?
31 On juge davantage les gens d’après leurs actions que d’après leurs paroles. Les enfants aussi prêtent moins d’attention aux paroles qu’aux actions et ils discernent promptement l’hypocrisie. Un flot de paroles peut troubler les enfants; assurez-vous plutôt que vous mettez vous-même en pratique les conseils que vous leur donnez. — I Jean 3:18.
32. Les conseils de qui faut-il toujours suivre?
32 Que vous soyez un père ou une mère, votre rôle est une gageure. Mais vous pouvez l’accomplir et obtenir d’excellents résultats si vous suivez les conseils de l’Auteur de la vie. Remplissez votre rôle consciencieusement comme pour Lui (Colossiens 3:17). Évitez tout excès en quoi que ce soit, restez pondéré et “que votre comportement de personnes raisonnables soit connu de tous les hommes”, y compris de vos enfants. — Philippiens 4:5.
[Illustration, page 100]
Par son regard, ses caresses et le ton de sa voix, une mère fait comprendre à son petit enfant combien elle l’aime.
[Illustration, page 104]
Prévoyez-vous des activités en compagnie de vos enfants?