Chapitre 13
Des “hommes de bonne volonté” du monde entier sont rassemblés pour la liberté
1. Qu’est-ce qui est décrit dans Révélation 7:14, et quelles questions se posent concernant ce passage ?
CE SONT ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau.” (Révélation 7:14). Qui sont ceux-ci, et qu’est-ce que “la grande tribulation” de laquelle ils viennent ? Comment ont-ils lavé leurs longues, robes dans le sang de l’Agneau, et pour quelle raison ? Pourquoi tiennent-ils dans leurs mains des palmes ? Enfin, comment se fait-il qu’ils peuvent rendre à Dieu un service sacré dans son temple ? Lorsqu’il reçut la vision de cette “grande foule” il y a dix-neuf siècles, l’apôtre Jean, intrigué, se renseigna auprès d’un “aîné”, et de nos jours le reste des frères spirituels de Jean qui se trouvent encore sur la terre demandent aussi des renseignements récents sur cette même “grande foule”.
2, 3. a) Depuis quand comprend-on mieux l’accomplissement de la vision que Jean eut de la “grande foule” ? b) Après sa vision des 144 000 Israélites spirituels, que vit l’apôtre Jean ?
2 L‘identification de la “grande foule” était un mystère ou “saint secret” pour les étudiants de la Bible jusqu’en 1935, mais depuis cette date, leurs connaissances se sont accumulées au sujet de cette “grande foule”, conformément aux faits attestant l’accomplissement de cette vision apocalyptique de Jean. Après avoir d’abord relaté la vision qu’il eut des 144 000 Israélites spirituels, l’apôtre Jean poursuit en ces termes :
3 “Après ces choses je vis, et voici, une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toutes nations, et de toutes tribus, et de tous peuples, et de toutes langues, se tenant devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de longues robes blanches ; et il y avait des palmes dans leurs mains. Et ils ne cessaient de crier à haute voix, disant : ‘Le salut, nous le devons à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l’Agneau.’” — Révélation 7:9, 10.
4. a) La “grande foule” et l’Israël spirituel sont-ils identiques ? b) Peut-on dénombrer les membres de cette “grande foule” ?
4 Cette “grande foule” est un groupe bien distinct des 144 000 Israélites spirituels, car ses membres viennent d’en dehors des douze tribus des fils de l’Israël spirituel. Ils viennent de toutes les autres nations, tribus, peuples et langues. Nous ignorons combien de personnes composeront finalement cette “grande foule”. L’apôtre Jean lui-même était incapable de les compter, et de ce fait il ne nous a fourni aucune indication numérique nous permettant d’en connaître le nombre exact. Des années avant que Jean ne reçût sa vision, des groupes de gens de moins de 144 000 étaient considérés comme une “grande foule”. (Matthieu 14:14 ; 15:30, 33, 38, 39 ; 19:2 ; 20:29 ; 26:47 ; Jean 6:2, 5.) Or Jean appelle ceux dont il parle dans Révélation 7:9 une “grande foule” par rapport aux 144 000 dont il vient de préciser le nombre ; par suite, cette “grande foule” innombrable doit compter bien plus de 144 000 personnes, nombre qui est déjà assez considérable. Un million n’est que 7 fois 144 000.
5. Pourquoi l’unité des membres de la “grande foule” tient-elle du prodige, et existe-t-elle en fait ?
5 Puisque les membres de la “grande foule” sont choisis d’entre toutes les nations, tribus, peuples et langues du présent monde si divisé, les unir en un groupe homogène tient du prodige. Néanmoins la vision donnée à Jean nous assure que cette unité existerait réellement, et les faits attestent aujourd’hui que cette “foule” est bien unie. Qui plus est, cette unification s’est accomplie sans le concours de la défunte Société des Nations ou de l’actuelle Organisation des Nations unies groupant 117 États membres.
6. Pourquoi est-il évident qu’ils ne doivent pas leur unité aux Nations unies ?
6 La “grande foule” sans nombre adopte une position qui est à l’opposé de celle de la Société des Nations et des Nations unies. Dans quel sens ? C’est que la “grande foule” se tient dans une position de faveur devant le trône du Dieu tout-puissant et devant son Agneau jadis immolé, Jésus-Christ. Or, les Nations unies ne reconnaissent pas Jéhovah Dieu comme le Souverain suprême du ciel et de la terre. Cette organisation ne reconnaît que la souveraineté de l’homme, et elle s’efforce de la maintenir. Elle ne reconnaît pas que l’Agneau Jésus-Christ s’est offert en sacrifice pour le salut de tous les hommes, et elle n’admet pas non plus que le Christ ressuscité est le Fils céleste de Dieu, oint et intronisé par celui-ci pour gouverner la terre tout entière et faire de tous les hommes un seul peuple.
7. Que signifie le fait que les membres de la “grande foule” sont vêtus de “longues robes” ?
7 Les délégués des Nations unies se tiennent-ils, figurément parlant, devant le trône de Dieu et devant l’Agneau, “vêtus de longues robes blanches” ? Absolument pas ! Mais la “grande foule” s’y tient et elle est ainsi habillée. La longue robe représente une apparence digne, comme celle d’un fils de famille (Luc 15:22) ou d’un ange matérialisé, par exemple celui qui apparut le jour de la résurrection de Jésus (Marc 16:5 ; 12:38 ; Luc 20:46 ; Révélation 6:11). La “grande foule” se tient devant le plus grand Dignitaire de tous les vivants, qui siège sur son trône céleste, d’où il exerce son autorité suprême. C’est pourquoi les membres de cette foule se garderont bien de souiller leurs longues robes, lesquelles doivent être d’une blancheur immaculée.
8. Par quel moyen ont-ils pu blanchir leurs robes ?
8 Comment les membres de la “grande foule” ont-ils blanchi leurs longues robes ? L’un des “aînés” fournit à Jean l’explication suivante : “Ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau.” (Révélation 7:14). Leurs robes ne sont pas tachées de sang humain, car ils n’ont pas fait jaillir sur elles le sang de leurs ennemis (Ésaïe 63:2-6 ; Psaume 68:24). Ils ont lavé leurs longues robes dans le sang d’un ami qu’ils aiment et qui les aime ; or le sang de cet ami a pour effet de purifier leurs robes. Il s’agit du sang de l’“Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde”. (Jean 1:29.) À ce propos, il convient de citer de nouveau Hébreux 9:22, où il est écrit : “Oui, presque toutes choses sont purifiées par le sang selon la Loi, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon.” Mais comment peut-on laver ses longues robes dans le sang du Christ ?
9. Comment le sang de Jésus fut-il versé, et comment Jésus utilisa-t-il la valeur de son sang après sa résurrection ?
9 Voici dix-neuf siècles que Jésus-Christ versa son sang, qui coula de sa tête couronnée d’épines, de ses mains et de ses pieds cloués au poteau, également de son flanc percé par une lance. Qu’il soit dit en passant qu’aucun médecin partisan de la transfusion sanguine n’utilisa le cadavre de Jésus pour faire un prélèvement de sang. Le troisième jour, Jésus fut ressuscité d’entre les morts. Plus tard, il remonta auprès de son Père céleste muni de la valeur de son sang, le siège de l’âme ; autrement dit, il remonta au ciel en possession de la valeur totale de sa vie humaine, vie qui dépend du sang qui coule dans les vaisseaux du corps. — Hébreux 9:11-14, 24-26 ; 13:10-12, 20, 21.
10. Comment les membres de la “grande foule” lavent-ils leurs robes dans le sang du Christ, et quel en est le résultat ?
10 Aujourd’hui, les membres de la “grande foule” ne peuvent donc pas laver littéralement quelque chose dans le sang de Jésus ; ils peuvent cependant exercer la foi en son sang, l’accepter comme le moyen de rédemption qui les délivre du péché et de la mort, et confesser leurs péchés à Dieu, lui en demandant le pardon sur la base du sang de l’Agneau. Ayant confiance que le sang du Christ les purifie et leur donne l’apparence d’hommes justes devant Dieu, qui siège sur son trône, ils se vouent à lui et se font baptiser dans l’eau pour confirmer leur offrande personnelle. C’est ainsi que devant Dieu et devant son Agneau ils ont l’apparence d’hommes ayant reçu le pardon et ayant été lavés de leurs péchés.
DES “HOMMES DE BONNE VOLONTÉ” TENANT DES PALMES
11. a) Par quel moyen les membres de la “grande foule” deviennent-ils des “hommes de bonne volonté”, et que signifie ce terme ? b) D’après la vision prophétique de Jean, que tiennent-ils à la main ?
11 En lavant leurs longues robes afin d’avoir une apparence pure et digne devant le Dignitaire suprême, les membres de la “grande foule” sont devenus des “hommes de bonne volonté”. (Luc 2:14.) Dieu leur accorde sa bonne volonté, son approbation, et il accepte qu’ils se tiennent en sa présence pendant cette “année de la bienveillance” de Jéhovah (Isaïe 61:2, Dh ; II Corinthiens 6:1, 2). Du fait que, devant Dieu et aussi devant l’Agneau de Dieu, ils ont l’apparence acceptable d’hommes justes, ils sont représentés comme étant “vêtus de longues robes blanches”. Il s’ensuit obligatoirement que ce sont des chrétiens véritables, qui croient non seulement au Dieu tout-puissant, mais encore en Jésus-Christ, à son sacrifice humain parfait et à son élévation au ciel à la droite de Dieu. Outre qu’ils sont vêtus de façon acceptable, figurément parlant, ils tiennent à la main des palmes.
12, 13. Qu’est-ce que les palmes ont dû rappeler à l’apôtre Jean, et selon les Écritures, quel sentiment est symbolisé par les branches de palmier ?
12 Pourquoi y a-t-il “des palmes dans leurs mains” ? (Révélation 7:9.) En voyant ces palmes, l’apôtre Jean, lui-même chrétien juif, a dû penser à la fête des Huttes ou Tabernacles, la fête la plus joyeuse du calendrier religieux des Hébreux. Les palmes figuraient tout particulièrement dans la célébration de cette fête, encore appelée fête de la Récolte, qui se tenait le septième mois lunaire de l’année religieuse. La palme évoquait donc la joie, car à propos de cette fête, il est écrit dans Lévitique 23:40 (AC) : “Vous prendrez, le premier jour, du fruit de beaux arbres, des branches de palmiers, des rameaux d’arbres touffus et des saules de rivière ; et vous vous réjouirez devant Jéhovah, votre Dieu, pendant sept jours.” Après la reconstruction des murailles de Jérusalem, que les armées babyloniennes avaient anéanties en 607 avant notre ère, le reste juif rentré de Babylone célébra la fête des Huttes. À cette occasion, le gouverneur Néhémie fit cette proclamation :
13 “Sortez vers la montagne, et ramenez des feuillages d’oliviers, d’oliviers sauvages, de myrtes, de palmiers et d’arbres touffus, pour faire des huttes, comme cela est écrit.” Le reste rapatrié obéit à cet ordre, “et il y eut une très grande réjouissance”. — Néhémie 8:13-17, Dh.
14. a) En rapport avec quel chant utilisait-on des palmes lors de la fêtes des Huttes ? b) D’après l’ouvrage d’Edersheim, que se produisit-il à l’occasion de la fête des Huttes célébrée en l’an 32 de notre ère ?
14 L’apôtre était monté régulièrement à Jérusalem pour assister à la fête des Huttes, et il se souvenait que les Juifs agitaient des branches de palmiers (héb. lûlâba) pendant qu’on récitait le Hallel. Il se souvenait de la dernière fête des Huttes à laquelle avait assisté Jésus-Christ (en l’an 32). Au sujet de la fête célébrée en cette année-là, Edersheim dit ce qui suit dans son ouvrage Le temple (angl., page 244) :
(...) Les réjouissances de la Semaine des Tabernacles se terminaient. C’était “le dernier jour, le grand jour de la fête”. [Jean 7:37.] On l’appelait ainsi, bien que ce ne fût pas un jour de “sainte convocation”, d’une part parce qu’il clôturait la fête d’autre part à cause des circonstances qui avaient amené les Écrits rabbiniques à le désigner comme “le Jour du Grand Hosanna”, du fait qu’on faisait sept fois le tour de l’autel en entonnant l’“Hosanna”, et comme le “Jour des Saules” et le “Jour du battage des branches”, parce qu’on effeuillait des branches de saules et réduisait en pièces des branches de palmiers en les battant à côté de l’autel. Ce jour-là, après que le prêtre fut revenu de Siloé et eut versé pour la dernière fois à la base de l’autel le contenu de sa cruche d’or ; quand le “Hallel” eut été chanté au son de la flûte, le peuple répondant et adorant, et les prêtres sonnant trois fois trois coups avec leurs trompettes d’argent ; au moment où l’intérêt de la foule des adorateurs était à son comble et où ils agitaient vers l’autel une véritable forêt de feuillages, alors que se chantaient les derniers mots du Psaume CXVIII, — à cet instant même, une voix résonna dans tout le Temple, surprenant la multitude et remplissant de peur et de haine le cœur de ses chefs. C’était Jésus qui, “se tenant debout, s’écria: Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive”.
15. a) De quel événement célèbre, qui eut lieu cinq jours avant la Pâque de l’an 33, Jean fut-il également un témoin oculaire ? b) Quel symbolisme se rattache aux palmes portées par les membres de la “grande foule” mentionnée dans Révélation 7:9, et qu’est-ce que cela laisse supposer quant à l’époque de l’accomplissement de cette vision ?
15 L’apôtre Jean se souvenait aussi que cinq jours avant que Jésus-Christ ne célébrât pour la dernière fois la Pâque, il quitta le mont des Oliviers et fit sa spectaculaire entrée à Jérusalem. Témoin oculaire de cet événement, Jean écrivit : “Le lendemain [9 nisan de l’an 33], la grande foule [okhlos polus, le même terme que l’on trouve dans Révélation 7:9] qui était venue à la fête, en apprenant que Jésus était venu à Jérusalem, prit les branches de palmiers et sortit à sa rencontre. Et ils criaient : ‘Sauve, nous t’en prions ! Béni soit celui qui vient au nom de Jéhovah, oui le roi d’Israël !’” (Jean 12:12, 13). À cette occasion, cette grande foule se servit des palmes pour saluer joyeusement le Royaume de Dieu et son Roi. Ce symbolisme se rattache très bien à la “grande foule” tenant des palmes, que Jean vit dans sa vision, selon Révélation 7:9. Cela laisse également supposer que cette vision devait s’accomplir après 1914, date à laquelle le Royaume messianique de Dieu naquit dans les cieux, car en cette année-là Jéhovah Dieu intronisa son Agneau, Jésus-Christ, et lui donna l’ordre de régner au milieu de ses ennemis célestes et terrestres.
16. À qui les membres de la “grande foule” attribuent-ils leur salut, et à quelle œuvre participent-ils ?
16 Pour cette raison, les membres de la “grande foule” ont refusé de se joindre à la chrétienté pour saluer la Société des Nations et son successeur, les Nations unies, comme l’“unique lumière” et “le dernier espoir” que les hommes possèdent d’établir un monde de paix et de sécurité. Révélation 7:10 les représente comme disant : “Le salut, nous le devons à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l’Agneau.” Voilà identifiés ceux qui sont salués à haute voix par les membres de la “grande foule”, et vers qui ils agitent joyeusement leurs palmes. Ils ne saluent pas ainsi la Société des Nations ni les Nations unies. En accord avec ce fait important, ils se joignent au reste des 144 000 Israélites spirituels, afin d’accomplir la prophétie de Jésus consignée dans Matthieu 24:14, savoir : “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations ; et alors la fin viendra.” (Marc 13:10). Ils n’ont pas honte de confesser publiquement que leur salut vient de Jéhovah Dieu par Jésus-Christ, l’“Agneau de Dieu” immolé, et par le Royaume messianique de Dieu. Ils espèrent vivre éternellement sur une terre édénique.
17. Que font les cieux en voyant la “grande foule” et en entendant ce qu’elle déclare ?
17 Les cieux se réjouissent en voyant cette “grande foule”, et ils sont d’accord avec la déclaration de ses membres. L’apôtre Jean vit cela aussi dans sa vision, car il écrivit dans Révélation 7:11, 12 : “Et tous les anges se tenaient autour du trône et des aînés et des quatre créatures vivantes, et ils tombèrent devant le trône, la face contre terre, et adorèrent Dieu, disant : ‘Amen ! La bénédiction, et la gloire, et la sagesse, et l’action de grâce, et l’honneur, et la puissance, et la force soient à notre Dieu aux siècles des siècles. Amen.’” Les anges des cieux attribuent sept choses à Dieu. Ces choses, au nombre parfait de sept, concourent au salut de la “grande foule”.
ILS VIENNENT “DE LA GRANDE TRIBULATION”
18. En quels termes l’un des “aînés” de la vision identifie-t-il ceux qui sont “vêtus de longues robes blanches” ?
18 L’un des “aînés” déjà mentionnés pose une question à Jean, puis il lui fournit la réponse. Nous lisons dans Révélation 7:13, 14 : “Et en réponse, l’un des aînés me dit : ‘Ceux-ci qui sont vêtus de longues robes blanches, qui sont-ils et d’où viennent-ils ?’ Et je lui dis aussitôt : ‘Mon seigneur, tu le sais, toi.’ Et il me dit : ‘Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau.’”
19. Que signifiait la question : “D’où viennent-ils ?”
19 En demandant à Jean d’où venait cette “grande foule”, l’“aîné” ne cherchait pas à savoir de quelle nation, de quelle tribu, de quel peuple ou de quelle langue elle venait. Il voulait plutôt savoir de quelle épreuve extraordinaire cette “grande foule” sortait. La preuve en est qu’à sa propre question l’“aîné” répondit : “Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation.” Tribulation ! Quelle tribulation ?
20. Selon Matthieu 24:20-22, qu’a déclaré Jésus à propos d’une “grande tribulation”, et quelle autre prophétie sur la tribulation a-t-il citée ?
20 S’agit-il de la “grande tribulation” à laquelle Jésus-Christ avait fait allusion devant l’apôtre Jean ? Selon Matthieu 24:20-22, Jésus a dit : “Priez sans cesse pour que votre fuite n’ait pas lieu l’hiver, ni au sabbat ; car alors il y aura une grande tribulation [thlipsis mégalê], telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à présent, non, et qu’il n’y en aura jamais plus. En fait, si ces jours n’étaient abrégés, aucune chair ne serait sauvée ; mais à cause des élus ces jours seront abrégés.” Il semble qu’ici le Seigneur Jésus-Christ citait en partie ces paroles qu’un ange avait prononcées devant le prophète Daniel (12:1, Da) : “Et en ce temps-là se lèvera Michaël, le grand chef, qui tient pour les fils de ton peuple ; et ce sera un temps de détresse tel qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il existe une nation jusqu’à ce temps-là. Et en ce temps-là ton peuple sera délivré : quiconque sera trouvé écrit dans le livre.” L’une et l’autre de ces prophéties parlent d’un temps de détresse sans pareil, et font, en fait, allusion à la même tribulation. Mais s’agit-il de la “grande tribulation” d’où vient la “grande foule” ?
21, 22. Quels autres passages du livre de la Révélation mentionnent des tribulations, mais s’agit-il toujours de la même tribulation ?
21 D’autres passages du livre de la Révélation mentionnent le mot tribulation (thlipsis). Dans Révélation 1:9, l’apôtre Jean déclare : “Moi, Jean, votre frère, qui participe avec vous à la tribulation [thlipsis] et au royaume et à l’endurance en compagnie de Jésus.” Dans Révélation 2:9, 10, Jésus-Christ glorifié au ciel s’adresse à la congrégation de Smyrne en ces termes : “Je connais ta tribulation et ta pauvreté — mais tu es riche — et le blasphème de ceux qui se disent Juifs, alors qu’ils ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan. N’aie pas peur des choses que tu es sur le point de souffrir. Voici, le Diable continuera de jeter en prison quelques-uns d’entre vous, pour que vous soyez pleinement mis à l’épreuve, et que vous ayez une tribulation de dix jours. Montre-toi fidèle même jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.”
22 Jésus-Christ parle aussi d’une “grande tribulation” dans Révélation 2:22, mais il s’agit là d’une détresse dans laquelle il jette les membres impénitents de la congrégation chrétienne de Thyatire qui commettent la fornication religieuse avec “cette femme Jézabel”. Cette “grande tribulation” est différente de la tribulation que Satan le Diable et ses serviteurs terrestres font venir sur les disciples de Jésus-Christ en les jetant en prison.
23. Après avoir inauguré le souper du Seigneur, que déclara Jésus à ses disciples au sujet de tribulations qu’ils subiraient ?
23 L’apôtre Jean se souvenait qu’après avoir inauguré le repas du soir du Seigneur, Jésus-Christ avait dit à ses apôtres : “Vous pleurerez et vous vous lamenterez, mais le monde se réjouira ; vous vous affligerez, mais votre douleur se changera en joie. Une femme, quand elle enfante, s’attriste, parce que son heure est arrivée ; mais lorsqu’elle a donné le jour au petit enfant, elle ne se souvient plus de la tribulation, à cause de la joie de ce qu’un homme est né dans le monde.” Enfin, avant de prier Dieu en leur faveur, Jésus avait déclaré à ses apôtres : “Je vous ai dit ces choses afin que par le moyen de moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous aurez des tribulations, mais prenez courage ! J’ai vaincu le monde.” (Jean 16:20, 21, 33). Ces tribulations qu’ont les disciples de Jésus-Christ ne viennent pas de Jéhovah Dieu, mais celui-ci les permet pour éprouver ses serviteurs.
24. Le mot “tribulation” est-il toujours synonyme de “persécution” ?
24 La tribulation n’est pas obligatoirement la persécution religieuse, mais celle-ci peut en faire partie (notez l’expression “une tribulation ou une persécution” dans Matthieu 13:21 et Marc 4:17). Lorsque l’apôtre Paul déclara à ses frères dans la foi : “Nous devons entrer dans le royaume de Dieu par beaucoup de tribulations”, sans aucun doute il comptait les persécutions parmi ces tribulations (Actes 14:22). Dans certains cas, le mot “tribulations” peut être synonyme de “persécutions”. (I Thessaloniciens 1:6 ; 3:3, 7.) D’où il suit que dans Actes 11:19, plusieurs traductions de la Bible (Sg ; Sy ; AC ; CT) portent “persécution” au lieu de “tribulation”. C’est ce qui explique aussi pourquoi la Bible de Jérusalem rend comme suit Révélation 7:14, où se rencontre le terme “la grande tribulation” (hê thlipsis mégalê) : “Ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve”, et que la Bible du Centenaire ajoute cette note en bas de page : “C’est-à-dire de la persécution.”
25, 26. Qu’est la “grande tribulation” mentionnée dans Révélation 7:14, et qu’est-ce qui confirme cette explication ?
25 Cependant, il semble que Révélation 7:14 parle plutôt de la “grande tribulation” à laquelle Jésus-Christ fit allusion prophétiquement dans Matthieu 24:21 (Marc 13:19). Certes, selon un verset précédent, Jésus avait parlé de Jérusalem, et il est vrai qu’une grande tribulation s’abattit sur la Jérusalem terrestre en l’an 70 de notre ère, lorsque les armées romaines anéantirent la ville, causant la mort de plus d’un million de Juifs. Toutefois, même dans ce cas-là, Jérusalem et son épreuve n’étaient qu’une image prophétique de ce qui doit arriver à son pendant moderne, la chrétienté. Par ailleurs, le passage de Révélation 7:14 fut rédigé après la destruction de Jérusalem par les Romains, en fait vingt-six années plus tard, soit en l’an 96, d’après les estimations dignes de foi. Il s’ensuit que Révélation 7:14 annonçait quelque chose qui devait encore arriver. En conséquence, la “grande tribulation” de Révélation 7:14 n’est autre que la tribulation finale qui s’abat sur le présent système de choses des hommes. Cette explication trouve une confirmation dans les premiers versets de ce chapitre et les derniers versets du chapitre précédent, où nous lisons ces paroles annonçant une détresse universelle :
26 “Et ils disaient aux montagnes et aux rochers : ‘Tombez sur nous et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône et devant le courroux de l’Agneau, parce que le grand jour de leur courroux est venu, et qui peut se tenir debout ?’ Après cela, je vis debout aux quatre coins de la terre, quatre anges qui tenaient serrés les quatre vents de la terre, pour qu’il ne soufflât aucun vent, ni sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre. Et je vis un autre ange qui montait du soleil levant, ayant un sceau du Dieu vivant ; et il cria à haute voix aux quatre anges à qui il avait été donné de faire du mal à la terre et à la mer, disant : ‘Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons marqué du sceau les esclaves de notre Dieu sur le front.’” — Révélation 6:16 à 7:3.
27. Que symbolisent les “quatre vents de la terre”, et jusqu’à quand sont-ils retenus ?
27 Si on libérait en même temps quatre vents aux quatre coins de la terre, c’est-à-dire au nord, au sud, à l’est et à l’ouest, cela entraînerait à coup sûr un temps de détresse sur la terre tout entière et pour tous les hommes. L’ouragan qui en résulterait serait tellement puissant qu’il abîmerait les arbres, en les déracinant ou en les dépouillant de leurs feuilles et de leurs fruits, et cette tempête ferait beaucoup de mal aux choses et aux habitants de la terre et des mers (Jérémie 49:36). Cette tempête pourrait produire “la grande tribulation” de Révélation 7:14. Il doit s’agir d’une détresse universelle très sérieuse, car Dieu ne permet pas qu’elle se déchaîne avant que ne soit achevée une certaine œuvre de grande importance. En effet, l’œuvre consistant à marquer “du sceau les esclaves de notre Dieu sur le front” doit être menée à terme avant que Dieu ne donne le signal autorisant les quatre anges à libérer les vents de détresse aux quatre coins de la terre.
28. Qui sont ces “esclaves de notre Dieu”, et qu’est-ce qui doit arriver peu de temps après que le dernier d’entre eux a été marqué du sceau ?
28 Ces “esclaves de notre Dieu” ont commencé à être marqués du sceau déjà au premier siècle de notre ère. Les “esclaves de notre Dieu” sont au nombre de 144 000 (Révélation 7:4-8). Les derniers d’entre eux, qui finalement ne seraient qu’un faible reste, devaient être marqués du sceau avant le commencement du règne millénaire de l’“Agneau de Dieu”, Jésus-Christ. Autrement dit, les membres du reste de ces “esclaves de notre Dieu” devaient être marqués du sceau sur le front en tant que possession particulière de Dieu vers la fin des six mille années de l’existence humaine. Or, d’après les indications chronologiques de la Bible, le terme de cette période est procheb ! Une tempête universelle ne doit donc plus être très loin.
29. a) La “grande tribulation” annoncée par Jésus commença-t-elle en 1914 ? b) Que se passait-il sur la terre à cette époque-là, et pourquoi Dieu fut-il courroucé ?
29 Compte tenu de ce qui précède, dans quel sens faut-il comprendre que les membres de la “grande foule” “viennent de la grande tribulation” ? La “grande tribulation” que Jésus-Christ annonça, en accord avec Daniel 12:1, ne commença pas en 1914. Les “temps des Gentils” ou “temps fixés des nations” arrivèrent à leur terme en cette année-là, au début de l’automne, l’époque où jadis on célébrait la fête des Huttes ou Tabernacles (Luc 21:24, AC ; MN). Ces temps des Gentils avaient commencé à la même saison, 2 520 années avant l’automne de 1914, soit en 607 avant notre ère (Jérémie 41:1 à 43:7 ; Zacharie 7:5 ; 8:19). En automne 1914, le monde des hommes s’était déjà engouffré dans la Première Guerre mondiale, conflit qui devait être accompagné et suivi de famines, de tremblements de terre et d’épidémies, exactement comme Jésus l’avait annoncé. Selon la prophétie de Jésus, tout cela ne devait pas être la “grande tribulation” mais seulement “le commencement des douleurs d’angoisse” que connaîtrait la présente génération (Matthieu 24:3-8 ; Marc 13:3-8 ; Luc 21:10, 11). L’enjeu de la Première Guerre mondiale était la souveraineté universelle, et ce combat fut livré contre le Royaume de Dieu. C’est pourquoi cette guerre provoqua le courroux de Dieu.
30. D’après Révélation 11:16-18, jusqu’où Dieu irait-il dans la manifestation de son courroux ?
30 Puisque les “temps fixés des nations” étaient arrivés à leur terme en 1914, et que l’heure était venue pour l’établissement du Royaume de Dieu, jusqu’où ce dernier irait-il en exprimant son courroux contre les nations ? La réponse à cette question nous est donnée dans Révélation 11:16-18, par cette déclaration prophétique mise dans la bouche des aînés prosternés devant Dieu : “Nous te rendons grâces, Jéhovah Dieu, le Tout-Puissant, celui qui est et qui était, de ce que tu as pris ta grande puissance et commencé à régner. Mais les nations se sont courroucées, et ton propre courroux est venu, et le temps fixé pour que les morts soient jugés, et pour donner leur récompense à tes esclaves les prophètes et aux saints et à tous ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et pour détruire ceux qui détruisent la terre.”
31, 32. Pourquoi Dieu n’exécuta-t-il pas aussitôt tous ses jugements contre les nations impies ?
31 Pendant la Première Guerre mondiale, les Étudiants de la Bible voués à Dieu étaient portés à croire que ce conflit mondial mènerait progressivement à la bataille d’Harmaguédon annoncée dans Révélation 16:13-16c. Ils furent plutôt surpris par la signature de l’armistice et la fin des hostilités en novembre 1918. Pourquoi Jéhovah Dieu le Tout-Puissant n’avait-il pas exprimé pleinement son courroux contre les nations, en livrant la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, afin de détruire les nations qui s’opposaient à sa souveraineté universelle ?
32 À cause des “élus” de Dieu qui étaient toujours dans la chair, il y avait encore beaucoup de travail à faire entre la fin de la Première Guerre mondiale et la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, qui doit être livrée au lieu symbolique “qui est appelé en hébreu Har-Magedon”. (Révélation 16:16.) Selon la prophétie de Jésus consignée dans Marc 13:18-27 et Matthieu 24:20-31, une œuvre de rassemblement devait s’effectuer. Les derniers membres ou reste des “élus” encore dans la chair devaient être rassemblés de partout pour former un groupe mondial uni. Entre autres, ils devaient être marqués du sceau par l’esprit de Dieu, pour les identifier aux “esclaves de notre Dieu” ou aux douze tribus de l’Israël spirituel. D’après Révélation 7:1-3, les quatre anges ne devaient pas relâcher les quatre vents qui sèmeraient la destruction d’un bout à l’autre de la terre avant que les derniers membres des 144 000 Israélites spirituels ne fussent marqués au front du “sceau du Dieu vivant”. Or cette œuvre n’était pas encore achevée lorsque la Première Guerre mondiale atteignit son point culminant en 1918. C’est pourquoi les “quatre anges” debout aux “quatre coins de la terre” reçurent l’ordre de ne pas libérer les forces de destruction universelle, les “quatre vents de la terre” symboliques.
33. Quelle autre œuvre a pu s’effectuer grâce à cet intervalle ?
33 Lorsque tous les “élus” seraient marqués du sceau, une œuvre différente pourrait commencer. Et les faits sont là pour prouver qu’une œuvre nouvelle a été entreprise pendant ce temps avant le déclenchement de la “grand tribulation” annoncée prophétiquement.
34, 35. a) Lors d’un congrès organisé en 1931, comment l’attention des assistants fut-elle attirée sur cette œuvre nouvelle, et qui fut identifié aux hommes marqués au front par l’homme à l’écritoire ? b) Selon ce discours, pour quelle raison l’œuvre de témoignage devait-elle s’effectuer ?
34 L’histoire moderne des témoins de Jéhovah rapporte que cette œuvre supplémentaire fut proposée en 1931, à l’occasion d’un de leurs congrès internationaux qui se tint du 24 au 30 juillet 1931, à Columbus (États-Unis). Le dimanche 26 juillet, après une conférence publique prononcée devant un auditoire de 15 000 personnes, une résolution fut adoptée par plusieurs milliers des membres du reste des “élus” présents à cette réunion. Par cette motion, ils adoptèrent le nom de “témoins de Jéhovah”, nom basé sur la prophétie biblique d’Isaïe 43:10-12 (AC). Le jeudi suivant 30 juillet, l’orateur principal de ce congrès international prononça à 15 heures le discours intitulé “L’homme à l’écritoire”, expliquant la prophétie d’Ézéchiel chapitre 9. À la fin de son discours, l’orateur annonça la parution du premier tome d’un nouvel ouvrage intitulé Justification, qui commentait les 24 premiers chapitres de la prophétie d’Ézéchiel 1-24, y compris le Éz chapitre 9, qui parle de l’homme à l’écritoire.
35 Ce discours expliquait clairement que l’œuvre consistant à marquer les hommes au front, préfigurée par l’action de l’homme à l’écritoire mentionné dans Ézéchiel chapitre 9, n’est pas la même que celle consistant à marquer du sceau les 144 000 sur le front, selon Révélation 7:1-8. Les humains marqués au front par l’homme à l’écritoire sont différents des 144 000 “élus”. Les hommes marqués au front par l’homme vêtu de lin portant une écritoire de scribe, composent une classe terrestre. Ils ne sont pas engendrés de l’esprit, mais ils se voient offrir la possibilité de vivre éternellement sur la terre transformée en paradis sous le Royaume céleste de Dieu. Le discours prononcé à l’occasion de ce congrès les identifia aux “hommes de bonne volonté”, une classe d’hommes “actuellement vivants” qui pourront survivre sur la terre à la bataille d’Harmaguédon et “ne jamais mourir”. Le texte de ce discours publié dans La Tour de Garde déclarait :
(...) Personne ne sait combien de gens ont cette disposition du cœur et écouteront le message et prendront position du côté du Seigneur. Ce n’est pas la question qui préoccupe la classe du “serviteur” en premier lieu. Le devoir du “serviteur” est d’obéir au commandement qui lui ordonne d’aller d’un bout à l’autre de la chrétienté pour “marquer” la classe de personnes dont parle la prophétie. Rappelons-nous que cette œuvre de témoignage n’a pas pour but de convertir les peuples de la terre et de les faire entrer dans quelque organisation, mais que le but du témoignage est d’annoncer le fait que ceux qui désirent fuir l’organisation perverse de la chrétienté peuvent le faire et se déclarer du côté du Seigneur. Ils suivront ainsi la voie qui leur permettra d’échapper au carnage et d’être conduits à travers le temps de détresse. (...) Cette œuvre qui consiste donc à “marquer” la classe de personnes à laquelle le prophète fait allusion, doit être poursuivie jusqu’à ce qu’elle soit achevée ; et lorsqu’elle sera achevée, le moment sera venu d’exécuter l’autre ordre donné par le commandant en chef et qu’entendit Ézéchiel. — La Tour de Garde de décembre 1931, article intitulé “L’homme portant une écritoire”, pages 182, 183, paragraphes 16, 17.
36, 37. a) Pour ‘marquer au front’ les habitants de la chrétienté qui soupirent et gémissent, que faut-il faire ? b) À partir de quelle année cette œuvre fit-elle réellement des progrès, et qu’est-ce qui donna de l’élan à cette œuvre en cette année-là ?
36 Cette œuvre consistant à marquer au front les habitants de la chrétienté qui soupirent, pleurent et gémissent à cause des actes détestables commis au sein de la Jérusalem antitypique (la chrétienté) n’est pas simplement une œuvre d’instruction biblique. Il faut aussi aider les hommes à prendre position pour Jéhovah et à s’identifier à ses adorateurs. Cette œuvre d’identification ne commença à progresser vraiment qu’à partir de 1935. Cette année-là, dans l’après-midi du vendredi 31 mai, l’orateur principal du congrès que les témoins de Jéhovah et leurs compagnons tenaient à Washington, prononça un discours marquant intitulé “La grande multitude”. Ce discours identifia pour la première fois la “grande multitude” mentionnée dans Révélation ou Apocalypse 7:9 (Sy) à une classe terrestre composée d’hommes non engendrés de l’esprit, qui ont été figurés prophétiquement par Jonadab, fils de Récab, par les brebis de la parabole de Jésus consignée dans Matthieu 25:31-46 et par les “autres brebis” auxquelles Jésus fit allusion, selon Jean 10:16.
37 Après ce discours et avant la fin de ce congrès de quatre jours organisé du 31 mai au 3 juin à Washington, bon nombre des membres de cette classe de la “grande multitude” se firent baptiser dans l’eau pour symboliser l’offrande d’eux-mêmes à Dieu par l’intermédiaire de l’Agneau, Jésus-Christ. L’élan d’enthousiasme donné à cette œuvre consistant à rassembler cette classe s’étendit aux témoins éparpillés par toute la terre. — Cf. La Tour de Garde, édition anglaise du 1er juillet 1935, page 194, sous le titre “Congrès” ; voir aussi le Year Book ou annuaire des témoins de Jéhovah pour 1936, pages 62, 63.
LE BAPTÊME DE LA “GRANDE FOULE”
38. a) Pendant l’année de service 1964-1965, combien de personnes ont été baptisées ? b) Que déclara le Christ ressuscité à propos du baptême ?
38 Aujourd’hui, alors que nous approchons du déclenchement de la “grande tribulation,” qui aura lieu à Harmaguédon, le baptême des membres de cette “grande multitude” (“grande foule”, MN) se poursuit. D’après l’Annuaire des témoins de Jéhovah pour 1966 (éd. angl., page 287), rien qu’au cours de l’année de service 1964-1965, 64 393 d’entre eux ont été baptisés d’un bout à l’autre de la terre. Après sa résurrection, le Seigneur Jésus-Christ parla du baptême d’eau en rapport avec la “clôture du système de choses”, époque où nous nous trouvons depuis 1914, en déclarant à ses disciples : “Allez donc et faites des disciples de gens de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et au nom du Fils et au nom de l’esprit saint, les enseignant à observer toutes les choses que je vous ai ordonnées. Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la clôture du système de choses.” (Matthieu 28:19, 20). Ce passage prévoyait le baptême de ceux qui deviennent des “autres brebis”. En quel sens ?
39. À partir de quand les disciples de Jésus commencèrent-ils à mettre en application ses instructions relatives au baptême ?
39 Jésus-Christ donna ces instructions relatives au baptême peu de temps avant qu’il ne remontât au ciel le quarantième jour à compter de celui de sa résurrection d’entre les morts, en l’an 33. Dix jours après son ascension, lors de la fête de Pentecôte, environ trois mille Juifs et prosélytes circoncis furent convertis et amenés à croire en Jésus-Christ. Cela se produisit à Jérusalem, et les apôtres du Christ se mirent aussitôt à exécuter l’ordre qu’il leur avait donné : ils baptisèrent “au nom de Jésus-Christ pour le pardon de [leurs] péchés” ces milliers de croyants circoncis. — Actes 2:1-41.
40. a) Que symbolisait le baptême administré aux Juifs et aux prosélytes circoncis sous l’alliance de la Loi ? b) Jusqu’à quand le baptême ne fut-il administré qu’aux hommes circoncis sous la Loi ?
40 Ces croyants juifs étaient déjà voués à Dieu le Père, du fait qu’ils étaient dans l’alliance de la Loi mosaïque conclue avec Jéhovah Dieu, et que leurs pères avaient été “baptisés en Moïse par le moyen de la nuée et de la mer [Rouge]” quinze siècles auparavant (I Corinthiens 10:1, 2). Il s’ensuit que le baptême de ces croyants juifs et prosélytes circoncis symbolisait qu’ils se repentaient et se présentaient à Dieu le Père pour accomplir sa volonté en tant que disciples de son Fils Jésus-Christ, en qui désormais ils croyaient. En récompense, ils reçurent la promesse de l’esprit saint, c’est-à-dire celle d’être engendrés de l’esprit de Dieu pour devenir ses enfants spirituels, et aussi d’être oints par l’esprit. Ce baptême réservé exclusivement aux gens qui avaient été circoncis sous l’alliance de la Loi continua d’être administré pendant environ trois ans et demi encore, après quoi des incirconcis, vivant en dehors du régime de l’alliance de la Loi, commencèrent à être baptisés au nom de Jésus-Christ. — Actes 10:1-48.
41. Depuis le baptême des premiers Gentils en l’an 36, que symbolise le baptême d’eau, et pourquoi ?
41 Comme ces croyants gentils incirconcis ne se trouvaient pas dans l’alliance de la Loi juive, ils n’étaient pas déjà des hommes voués ayant des rapports avec Dieu le Père. Aussi, avant de pouvoir être baptisés dans l’eau, ils devaient se vouer à Dieu en tant que disciples de son Fils Jésus-Christ. Dans leur cas, par conséquent, le baptême d’eau symbolisait l’offrande d’eux-mêmes à Dieu le Père, par l’intermédiaire du Fils Jésus-Christ. En outre, puisque la période où la faveur divine était réservée exclusivement aux Juifs arriva à son terme en l’an 36, lors de la conversion et du baptême du premier Gentil Corneille, et que Dieu ne reconnaît plus l’alliance de la Loi conclue avec les Juifs circoncis, ne reconnaissant désormais que sa nouvelle alliance dont Jésus-Christ est le Médiateur, depuis cette date-là même les Juifs circoncis selon la chair doivent se vouer personnellement à Dieu, sans quoi ils ne peuvent se faire baptiser dans l’eau au nom de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Ainsi donc, depuis l’an 36 de notre ère, le baptême des Juifs circoncis selon la chair symbolise leur offrande personnelle à Dieu par l’intermédiaire de Jésus-Christ.
42. Jésus fixa-t-il une limite au nombre d’hommes qui devaient être baptisés ?
42 Pendant dix-neuf siècles, jusqu’à l’actuelle “clôture du système de choses”, le baptême d’eau a été administré au nom du Père, au nom du Fils et au nom de l’esprit saint. À l’heure où nous sommes, l’œuvre consistant à marquer du sceau les “élus” de Dieu, dont le nombre doit finalement s’élever à 144 000, touche à sa fin. Mais en l’an 33, que déclara Jésus quand il donna ses instructions à propos du baptême de ses disciples ? A-t-il dit : “Allez et faites des disciples de gens de toutes les nations, les baptisant jusqu’à ce que vous ayez converti et baptisé 144 000 humains qui croiront en moi, puis ne baptisez plus personne.” Non, il n’a pas dit : “Continuez de baptiser jusqu’en l’an 1946, parce qu’en cette année-là il y aura 158 034 témoins chrétiens de Jéhovah qui participeront régulièrement à la prédication de ‘cette bonne nouvelle du royaume’, et qu’il y aura même 176 456 personnes différentes qui auront pris part à la prédication à un moment donné au cours de l’année, ce qui fera que le nombre de 144 000 sera dépassé de plusieurs milliersd.” Jésus n’a rien dit de semblable. Il ne désigna aucune date et il ne fixa aucune limite au nombre de ceux qui devaient devenir des disciples et être baptisés.
43. L’œuvre consistant à faire des disciples et à les baptiser se poursuit-elle encore aujourd’hui, bien que plus de 144 000 personnes participent à la prédication ?
43 C’est pourquoi les instructions de Jésus consignées dans Matthieu 28:19, 20 continuent d’être appliquées. Conformément à la prophétie de Matthieu 24:14, la bonne nouvelle de l’établissement du Royaume de Dieu continue d’être annoncée dans le monde entier. De nombreux auditeurs désirent devenir des disciples de Jésus-Christ et ils se vouent à Dieu le Père, par l’intermédiaire de son Fils Jésus-Christ. Aujourd’hui, plus d’un million de prédicateurs participent régulièrement à la prédication du Royaume de Dieu par la terre tout entière, et l’immense majorité d’entre eux ont accepté de recevoir le baptême d’eau pour symboliser l’offrande d’eux-mêmes à Dieu. À présent, il ne manque qu’un reste de croyants voués et baptisés pour compléter le nombre total des 144 000 Israélites spirituels, héritiers du Royaume.
44. Qui est-ce qui décide si une personne vouée à Dieu recevra la vie dans le Royaume céleste ou dans le paradis terrestre, et quand cette décision est-elle prise ?
44 Ainsi le nombre de 144 000 a été largement dépassé, et à l’heure actuelle les rapports indiquent que des centaines de milliers de personnes se sont fait baptiser pour symboliser l’offrande d’elles-mêmes à Dieu. Lorsqu’elles se sont présentées à Dieu, elles se sont vouées à lui pour accomplir sa volonté, peu importe s’il les choisissait pour vivre dans le Royaume céleste ou sur une terre édénique en tant qu’“autres brebis”. C’est là une question qui est décidée par Jéhovah, et non par la personne qui se voue à lui. L’homme voué n’impose pas à Dieu des conditions ; il se soumet à la volonté de Dieu. Après que quelqu’un s’est voué et s’est fait baptiser, Dieu lui-même lui indique quel avenir lui est réservé. Aujourd’hui, Dieu à montré clairement qu’il est actuellement en train de rassembler une “grande foule” d’“autres brebis”.
45. Quelle œuvre était virtuellement terminée en 1931, et qu’est-ce qui confirme ce fait ?
45 Puisque ce rassemblement de la “grande foule” parmi toutes les nations se poursuit depuis 1931, cela indique que l’œuvre angélique consistant à réunir le reste des “élus” qui devaient être marqués du sceau était virtuellement achevée en 1931. Cela est également confirmé par le fait que chaque année il y a une diminution du nombre des témoins chrétiens de Jéhovah, voués et baptisés, qui participent au pain et au vin lors de la célébration annuelle du repas du Seigneur. En revanche, la “grande foule” ne cesse de s’accroître. — Voir les li pages 148-150, paragraphes 55-58 ; li pages 155, 156, paragraphes 70-73.
46. a) Comment le septième chapitre de la Révélation indique-t-il l’ordre dans lequel ces rassemblements se produiraient ? b) Aussi, au cours de quelle période le rassemblement de la “grande foule” est-il effectué ?
46 Cela correspond à l’ordre dans lequel les choses se sont produites dans la vision que reçut l’apôtre Jean et qui est consignée dans Révélation chapitre sept. D’abord il vit “debout aux quatre coins de la terre, quatre anges” qui retenaient les quatre vents, pour les empêcher de faire du mal à la terre, à la mer et aux arbres, jusqu’à ce qu’on eût “marqué du sceau les esclaves de notre Dieu sur le front”. Puis Jean entendit le nombre de ceux qui furent marqués du sceau, à savoir 144 000 membres des douze tribus de l’Israël spirituel. L’apôtre vit donc le nombre prévu marqué de sceau, puis il ajouta : “Après ces choses je vis, et voici, une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toutes nations, et de toutes tribus, et de tous peuples, et de toutes langues, se tenant devant le trône et devant l’Agneau.” (Révélation 7:1-9). D’après les faits, il est donc manifeste que la “grande foule” est rassemblée devant le trône de Dieu avant la destruction de Babylone la Grande et la bataille d’Harmaguédon, et donc avant la “grande tribulation.” Personne d’autre ne sera réuni au sein de cette “grande foule” quand Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion, sera détruite et que la guerre d’Harmaguédon complétera la destruction du présent système de choses.
ILS SURVIVENT À LA GRANDE TRIBULATION
47. Qu’indique l’expression “de” ou “du milieu de” et comment d’autres passages de l’Écriture nous aident-ils à arriver à cette conclusion ?
47 Un des aînés que Jean avait vu dans sa vision disait à propos de la “grande foule” : “Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation.” (Révélation 7:14) Que signifie donc cela ? La préposition grecque traduite par “de” indique la survie et donc, sans mourir, la “grande foule” passera par la “grande tribulation” et entrera dans le nouvel ordre de choses sous le règne millénaire de Christ. Dans II Corinthiens 2:4, l’apôtre Paul écrit : “Car c’est dans [grec ék : litt. du milieu de] une grande tribulation et avec angoisse de cœur que je vous écris avec bien des larmes.” La “tribulation” que connut l’apôtre en l’an 55, année où il rédigea cette lettre, ne le fit pas mourir, car environ dix années plus tard il écrivit sa dernière lettre, sa seconde épître adressée à Timothée. Paul avait donc survécu à cette tribulation. Pareillement, lorsque le martyr chrétien Étienne comparut devant le Sanhédrin de Jérusalem, il déclara : “Les chefs de famille devinrent jaloux de Joseph et le vendirent pour être emmené en Égypte. Mais Dieu était avec lui, et il le délivra de [grec ék : litt. du milieu de] toutes ses tribulations et lui donna grâce et sagesse aux yeux de Pharaon, roi d’Égypte.” (Actes 7:9, 10). On voit donc que Joseph survécut à “toutes ses tribulations”, du milieu desquelles Jéhovah Dieu l’avait délivré. Il en sera de même de la “grande foule” des temps actuels.
48. Le simple fait de survivre à la “grande tribulation” est-il un acte de mérite comportant une récompense ?
48 “La grande tribulation” ne fera pas mourir la “grande foule”, n’en déplaise à Gog du pays de Magog, qui voudra alors la faire disparaître (Ézéchiel chapitres 38, 39). Toutefois, le simple fait de survivre à la “grande tribulation” n’est pas en soi un acte de mérite de la part des membres de la “grande foule”, leur valant une récompense. Certes, “ils ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau”, et de ce fait ils méritent de recevoir une récompense (Révélation 7:14). Cependant, l’aîné considère manifestement que, entre autres, le fait qu’ils “viennent de la grande tribulation” est un acte méritoire de la part des membres de cette “grande foule”, car il ajoute : “C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu ; et ils lui rendent un service sacré jour et nuit dans son temple ; et celui qui est assis sur le trône étendra sur eux sa tente.” (Révélation 7:15). La locution “c’est pourquoi” ou “c’est pour cela” (Sg ; Sy ; AC) employée par l’aîné indique qu’un acte de mérite sera rattaché au fait que les membres de la “grande foule” viennent “de la grande tribulation”.
49. a) De quoi les membres de la “grande foule” doivent-ils faire preuve pour confesser publiquement leur foi en la rédemption ? b) Est-ce là tout ce que Dieu leur demande ?
49 Avant la “grande tribulation”, les membres de la “grande foule” lavent leurs longues robes symboliques et les blanchissent dans le sang de l’Agneau. Ils confessent publiquement qu’ils ont été rachetés par le sang de Jésus-Christ, et il est certain qu’une telle confession de leur part demande, en ces jours difficiles que nous traversons, du courage, une profonde reconnaissance et du dévouement envers Dieu. Néanmoins, il ne leur suffit pas de laver leurs longues robes ; Dieu exige beaucoup plus des membres de cette “grande foule”, qui sont actuellement en train d’être rassemblés pour jouir de la liberté des fils de Dieu. Comment cela ?
50. Que s’est-il passé au ciel à partir de 1914, et quelles en ont été les conséquences pour les habitants de la terre ?
50 Des événements d’une grande importance s’étaient produits. Non seulement le “commencement des douleurs d’angoisse” était déjà arrivé pour les nations et les royaumes de la terre, mais encore une guerre avait été livrée au ciel. Ce conflit suivit la naissance dans les cieux, en 1914, du Royaume messianique de Dieu, et à l’issue de cette guerre Satan et ses anges ou démons furent jetés bas (Révélation 12:7-11). Alors commença une période critique pour tous les hommes sur terre.
ÉPROUVÉS POUR SE MONTRER DIGNES DE SURVIVRE
51. Au milieu de quelles conditions, annoncées dans Révélation chapitre 12, la “grande foule” doit-elle se manifester ?
51 Les cieux purifiés pouvaient se réjouir, mais quant aux habitants de notre planète, une déclaration céleste résumait leur situation en ces termes : “Malheur à la terre et à la mer, parce que le Diable est descendu vers vous, étant en grande colère, sachant qu’il a un court espace de temps.” (Révélation 12:12). C’est donc dans ce “court espace de temps” durant lequel Satan le Diable et ses démons sont retenus à proximité de la terre, que la “grande foule” doit se manifester et que ses membres doivent laver leurs longues robes et les blanchir dans le sang de l’Agneau. Par ailleurs, le récit ajoute : “Or quand le dragon se vit jeté sur la terre, il persécuta la femme qui avait enfanté l’enfant mâle. (...) Et le dragon fut courroucé contre la femme, et il s’en alla faire la guerre au reste de sa postérité, à ceux qui observent les commandements de Dieu et ont l’œuvre de rendre témoignage à Jésus.” — Révélation 12:13, 17.
52. a) De qui les membres de la “grande foule” sont-ils devenus les collaborateurs, aussi quelles épreuves ont-ils subies ? b) Qu’est-ce que Dieu exige des membres de la “grande foule” s’ils veulent survivre à la “grande tribulation” ?
52 Ainsi, depuis 1931, ceux qui sont devenus membres de la “grande foule” se sont joints au “reste” de la postérité de la femme de Dieu. En compagnie de ce “reste”, ils ont observé les commandements de Dieu et participé à l’œuvre consistant à rendre témoignage à Jésus, celui que Jéhovah Dieu a intronisé dans le Royaume nouveau-né. De ce fait, les membres de la “grande foule” ont partagé les épreuves des membres du “reste”. Avec ces derniers, ils sont devenus la cible des persécutions fomentées par le Dragon, Satan le Diable. Celui-ci leur a fait la guerre, à eux aussi, parce qu’ils observent les commandements de Dieu et rendent témoignage à Jésus. Les paroles suivantes que Jésus adressa à ses fidèles apôtres se sont appliquées à eux également, savoir : “Dans le monde, vous aurez des tribulations.” (Jean 16:33). Ce sera uniquement s’ils endurent ces tribulations, s’ils saluent Jéhovah Dieu comme le Souverain suprême et s’ils attribuent leur salut à lui et à son Agneau, oui, c’est à ces conditions seulement qu’en fin de compte les membres de la “grande foule” viendront “de la grande tribulation”, en survivant à celle-ci.
53. En conséquence, pour quelles raisons les membres de la “grande foule” nous sont-ils présentés comme étant “devant le trône de Dieu” ?
53 Il s’ensuit que si les membres de la “grande foule” survivent à la destruction de Babylone la Grande et à la bataille d’Harmaguédon, ce ne sera pas parce qu’ils auront bénéficié automatiquement de la protection divine. Les membres de cette “grande foule” auront été sévèrement éprouvés. Ils devront montrer qu’ils méritent d’être protégés par Dieu pendant la “grande tribulation.” Si donc ils y survivent, ce sera un exploit notable et méritoire de leur part. Ils seront venus de la grande tribulation et ils auront lavé leurs longues robes et les auront blanchies dans le sang de l’Agneau. “C’est pourquoi”, c’est-à-dire pour ces raisons-là, selon la vision de l’apôtre Jean, “ils sont devant le trône de Dieu”. — Révélation 7:15.
ILS SERVENT DIEU DEVANT SON TRÔNE
54. Qu’est-ce qui montre que, pour être devant le trône de Dieu, il n’est pas nécessaire de se trouver au ciel ?
54 Certes, les membres de la “grande foule” se tiennent devant le trône de Dieu, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont des créatures spirituelles habitant le ciel. La préposition grecque énôpion signifie littéralement “à la face de”, et elle est employée dans les Écritures grecques chrétiennes au sens propre et au sens figuré. Par exemple, dans Actes 4:19, elle est rendue par “au regard de” dans cette déclaration de Pierre et de Jean : “S’il est juste au regard de Dieu (...).” Dans Jacques 4:10 nous lisons : “Humiliez-vous aux yeux de [énôpion] Jéhovah.” (Voir aussi I Pierre 3:4). Parlant de la résurrection terrestre des morts, Révélation 20:12 déclare : “Et je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône.” Bien que ces ressuscités soient sur la terre, Jean les décrit comme étant debout devant le trône céleste de Dieu. Pareillement, pour être devant le trône de Dieu, les membres de la “grande foule” n’ont pas besoin d’être au ciel. Et effectivement, ils se trouvent sur la terre. Par ailleurs, dans Révélation 14:1-3, il n’est nullement question d’une “grande foule” qui serait avec les 144 000 sur le mont Sion, avec l’Agneau de Dieu. D’après cette vision, la “grande foule” ne se trouve pas sur le mont Sion céleste.
55. a) Qu’indique le fait qu’ils se tiennent devant le trône de Dieu ? b) En quel sens servent-ils Dieu “dans son temple” ?
55 Par conséquent, les membres de la “grande foule” sont devant le trône de Dieu en ce sens que Dieu accepte qu’ils se tiennent devant lui, et ils jouissent de son approbation ; de leur côté, ils respectent Dieu et se tiennent prêts à le servir volontairement suivant ses commandements. Dans quel lieu en particulier le servent-ils ? “Ils lui rendent un service sacré jour et nuit dans son temple.” (Révélation 7:15). Là encore, le service sacré qu’ils rendent à Dieu dans son temple ne nécessite pas leur présence au ciel en tant que créatures spirituelles. Ils sont sur la terre ; toutefois, ils se tiennent aux côtés des membres du reste de la classe du “temple” spirituel. Ce fut aux “élus”, mais non à la “grande foule”, que Paul écrivit : “Le temple de Dieu est saint, lequel temple vous êtes.” (I Corinthiens 3:16, 17 ; II Corinthiens 6:16). C’est encore aux “élus”, et non à la “grande foule”, que Jésus-Christ glorifié déclare : “Celui qui vaincra, j’en ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira jamais plus.” (Révélation 3:12). Les membres de la “grande foule” ne refusent pas de reconnaître le faible reste de la classe du “temple” ; au contraire, ils se joignent à ce reste des membres du “temple” pour pratiquer dans l’unité le culte de Jéhovah Dieu.
56. a) Pourquoi le fait de rendre un service sacré dans le temple ne signifie-t-il pas qu’ils servent en qualité de prêtres ? b) À quels serviteurs du temple en Israël ressemblent-ils ?
56 Le fait que les membres de la “grande foule” rendent à Dieu “un service sacré jour et nuit” au sein de son temple spirituel, ne signifie pas non plus qu’ils le servent en qualité de prêtres. Non, car ils ne sont pas Israélites spirituels. Dans l’ancien modèle typique fourni par la nation d’Israël, les prêtres de Jéhovah devaient être des Israélites de naissance, circoncis, et appartenir à la famille lévitique d’Aaron, frère de Moïse. Même les ministres qui servaient au temple devaient être des hommes qualifiés, membres de la tribu de Lévi. Puisque ce modèle ancien concernant le sacerdoce et le service du temple est prophétique, les membres de la “grande foule” ne peuvent être des prêtres spirituels de Dieu, bien qu’ils rendent à Dieu un service sacré dans son temple. Ils ressemblent aux Gentils qui puisaient l’eau pour le temple et coupaient le bois pour l’autel ; ils sont comme les anciens Néthiniens ou “donnés”. — Josué 9:23-27 ; I Chroniques 9:2 ; Esdras 2:43-70.
57. À quel service sacré les membres de la “grande foule” ont-ils le privilège de participer, et en quel sens le font-ils “jour et nuit” ?
57 Étant donné que les membres de la “grande foule” se présentent à Dieu dès maintenant, avant la “grande tribulation”, ils ont le privilège de se joindre au reste des 144 000 prêtres spirituels pour prêcher “cette bonne nouvelle du royaume (...) par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations”. (Matthieu 24:14.) C’est là vraiment un service sacré ! Et ils le rendent à Dieu “jour et nuit”, c’est-à-dire continuellement.
58. Que signifie pour les membres de la “grande foule” le fait que “celui qui est assis sur le trône étendra sur eux sa tente” ?
58 Reconnaissant ce service sacré que lui rendent les membres de la “grande foule”, “celui qui est assis sur le trône étendra sur eux sa tente”. (Révélation 7:15, MN ; Jé.) Dès lors, est-il étonnant que les hommes composant cette “grande foule” viennent de la “grande tribulation” et survivent à celle-ci ? Ils sont amenés sous la protection du Dieu du ciel et de la terre, qui est assis sur son trône. Ils sont sous un abri protecteur plus sûr que tout ce que les nations militarisées de la terre pourraient leur fournir. Grâce à la bonté imméritée et à la miséricorde de Dieu, les membres de la “grande foule” sont “mis à couvert de la colère de Jéhovah”. (Sophonie 2:3, AC.) Ils seront cachés en lieu sûr “pour quelques instants” lorsque Jéhovah sortira de sa demeure “pour visiter l’iniquité des habitants de la terre”, à l’époque où “la terre découvrira le sang qu’elle a bu, et ne cachera plus ses tués”. (Isaïe 26:20, 21, AC.) Il convient donc que, dès aujourd’hui, les membres de la “grande foule” se tiennent devant le trône de Dieu et déclarent qu’ils doivent leur salut à Dieu et à son Agneau.
À L’ABRI DE LA FAIM, DE LA SOIF ET DE LA CONDAMNATION
59. À quoi Jésus compare-t-il les membres de la “grande foule”, et selon Révélation 7:16, 17, que fait-il pour eux ?
59 La “grande foule” se compose d’hommes présentant une analogie avec la brebis. Dans sa parabole des brebis et des boucs, qu’il prononça vers la fin de sa prophétie sur la clôture du présent système de choses, Jésus les compare à des brebis, parce qu’ils se montrent bons à l’égard des membres du reste de la classe du “temple” qui se trouvent encore sur la terre. Ils font partie des “autres brebis” dont le Berger accompli, Jésus-Christ, a dit : “Celles-là aussi je dois les amener.” (Jean 10:16). La Révélation (7:16, 17) dépeint en des termes sublimes le Christ en train d’amener une “grande foule” de ses brebis, avant la “grande tribulation”, donc à l’heure actuelle. Ce passage déclare : “Ils n’auront plus faim ni soif ; le soleil ne les accablera plus, ni aucune chaleur torride, parce que l’Agneau, qui est au milieu du trône, les paîtra et les guidera aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.”
60. a) Comment leur faim et leur soif ont-elles été apaisées ? b) Quelle perspective les aide à se réjouir même dans les tribulations ?
60 Conformément au quatrième Bonheur énoncé par Jésus dans son Sermon sur la montagne, les membres de cette “grande foule” d’“autres brebis” ont eu faim et soif de justice, d’une justice que Dieu seul peut administrer, par l’intermédiaire du Christ, et à présent leur faim et leur soif sont apaisées (Matthieu 5:6). Ils occupent une position comme celle du juste devant Dieu, parce qu’ils ont lavé leurs longues robes dans le sang de son Agneau Jésus-Christ. Leur faim d’entendre la vérité concernant le seul vrai Dieu vivant et son dessein bienveillant à l’égard des hommes, a été assouvie grâce à une nourriture spirituelle tirée de sa Parole écrite, la sainte Bible. Ayant appris quels sont les desseins de Dieu, et s’étant voués à lui pour faire sa volonté, ils ont trouvé un but réel à la vie. En rendant à Dieu un service sacré, ils éprouvent une joie véritable, et l’espérance d’obtenir la vie éternelle sur la terre transformée en paradis, dans l’ordre nouveau promis par Dieu, leur permet de se réjouir même dans les tribulations qu’ils doivent endurer dans le présent système de choses, en compagnie du reste de la classe du “temple”. En vérité, l’Agneau de Dieu les a guidés “aux sources des eaux de la vie”.
61, 62. a) Pourquoi ni le soleil ni aucune chaleur torride ne les accablent-ils plus ? b) Comment deviennent-ils des “hommes de bonne volonté” aux yeux de Dieu ?
61 Pour paître un troupeau de brebis, il ne suffit pas de leur procurer de quoi manger et boire ; il faut encore les protéger et les guider en toute sécurité. Sous ce rapport, l’Agneau de Dieu se révèle être un Berger accompli. C’est pourquoi, symboliquement parlant, ni le soleil ni aucune chaleur torride ne les accablent plus. Cela ne veut pas dire que, pour avoir servi fidèlement Jéhovah Dieu, ils ne subissent plus en ce monde des persécutions religieuses ou des tribulations. Cela signifie, par contre, qu’en ce jour où Dieu va laisser éclater sa colère sur les nations de ce monde, les membres de la “grande foule” sont à l’abri du courroux divin. Le Berger accompli, Jésus-Christ, les protège. Par son intermédiaire, ils se sont voués à Dieu, alors qu’il est encore temps de se concilier la bonne volonté divine, et de cette manière ils sont devenus des “hommes de bonne volonté” à qui Dieu accorde sa paix. — Luc 2:14 ; Ésaïe 49:8, Da n. m.; 61:1, 2, Dh ; II Corinthiens 6:1, 2.
62 Bientôt, lorsque Dieu laissera éclater sa colère contre Babylone la Grande et ses amants politiques, en les détruisant, les membres de la “grande foule” d’“autres brebis” seront à l’abri et ne sentiront pas la chaleur torride de la destruction. En lieu sûr, sous la tente de Dieu, ils seront témoins de l’anéantissement de toutes les fausses religions et de la politique.
63. a) En suivant l’Agneau de Dieu, où les membres de la “grande foule” seront-ils conduits ? b) Quand la promesse suivant laquelle “Dieu essuiera toute larme de leurs yeux” s’accomplit-elle sur eux ?
63 Les membres de la “grande foule” suivront leur Berger, l’Agneau de Dieu, et entreront dans le nouvel ordre de choses après Harmaguédon. Ayant survécu à la destruction de Babylone la Grande et à la bataille d’Harmaguédon, combat qui suivra immédiatement la ruine de cette dernière et sera livré contre les systèmes politiques du présent monde, ils entreront vivants dans une terre purifiée, une terre délivrée de l’oppression et de l’esclavage de l’organisation visible de Satan le Diable. Même à l’heure actuelle, peut-on dire que les “brebis” composant la “grande foule” ont des raisons de pleurer ? Non ! Car, à cause de la bonté imméritée que Dieu leur témoigne par le moyen de son Agneau Jésus-Christ, la prophétie de Révélation 7:17 s’accomplit déjà sur les membres de cette “grande foule”, savoir : “Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.” (Révélation 21:4). Les yeux étincelants d’allégresse dans “l’attente ardente” de ce qui les attend, ils se joignent au reste des membres oints de la classe du “temple”, en attendant la complète “révélation des fils de Dieu”. — Romains 8:19.
[Notes]
a Third New International Dictionary de Webster définit comme suit le lûlâb ou lûlâv : “La branche de palmier traditionnelle portée et agitée pendant le fête de Soukkoth.”
b Voir le Tableau imprimé aux li pages 31 à 35 du présent ouvrage.
c Voir La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ, éd. fr. de décembre 1914, pages 67, 68, sous-titre “Ces jours de détresse seront abrégés” ; également l’éd. fr. de février 1915, pages 12, 13, sous-titres “Les préludes du temps de détresse” et “La bataille d’Harmaguédon” ; cf. aussi l’éd. angl. du 1er juin 1915, article intitulé “La tempête qui approche et son issue glorieuse”, l’éd. angl. du 15 février 1918, sous le titre “Élie et Élisée étaient typiques”, enfin l’éd. angl. du 1er mai 1918, article intitulé “Le triomphe de Sion est proche”.
d Voir l’Annuaire des témoins de Jéhovah pour 1947, édition anglaise, page 255.
D’après l’Annuaire des témoins de Jéhovah pour 1946 (éd. angl., pages 216-218), 127 478 témoins annonçaient chaque mois le message du Royaume en 1945, et un total de 141 606 personnes différentes participèrent à la prédication au cours de l’année.