Chapitre 18
“Il n’y aura plus de délai”
1. Dans la vision de Jean, que se produisit-il pendant que se poursuivait le deuxième malheur?
LE DEUXIÈME malheur qui avait été annoncé par la sixième trompette ne fut considéré comme passé qu’après la déclaration suivante consignée dans Révélation 11:14: “Le deuxième malheur est passé. Voici, le troisième malheur vient promptement.” Entre-temps l’apôtre Jean exilé sur l’île pénitentiaire de Patmos eut une nouvelle série de visions qui semblent rompre l’ordre des événements, mais qui devaient figurer dans la Révélation avant la sonnerie de la septième trompette (Révélation 10:1 à 11:14). Ces visions concernaient Jean personnellement, puisqu’il devait y jouer un rôle actif. Dans ces visions l’apôtre se trouvait toujours au-delà d’une “porte ouverte dans le ciel”; il se tenait là et observait ce qui se passait.
2, 3. Expliquez sommairement ce que Jean venait de voir et comment la scène changea.
2 Jean vit ce qui se produisit après l’ouverture des sceaux du rouleau par l’Agneau, “le Lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David”, c’est-à-dire Jésus-Christ glorifié (Révélation 4:1, 2; 5:1-10). Il venait de voir la délivrance des “quatre anges” qui avaient été liés près du grand fleuve Euphrate et 200 000 000 de cavaliers montés sur des chevaux à l’aspect redoutable avançant pour tuer “le tiers des hommes” sur la terre (Révélation 9:13-20). Puis la scène changea, et Jean vit descendre du ciel un “ange fort”, un messager spécial de Dieu d’une telle grandeur qu’il pouvait poser un pied sur la mer et l’autre sur la terre ferme. Voici en quels termes Jean le décrivit (Révélation 10:1-3):
3 “Et je vis un autre ange fort qui descendait du ciel, paré d’une nuée, et un arc-en-ciel était sur sa tête, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes ardentes, et il avait à la main un petit rouleau ouvert. Et il posa le pied droit sur la mer, mais le gauche sur la terre, et il cria à haute voix, comme lorsqu’un lion rugit. Et quand il cria, les sept tonnerres firent entendre leurs propres voix.”
4. Comment les détails fournis au sujet de cet “ange fort” indiquent-ils qu’il représente le Seigneur Jésus-Christ glorifié?
4 Les détails fournis au sujet de cet “ange fort” indiquent qu’il figure ou représente le Seigneur Jésus-Christ glorifié qui, avant sa naissance humaine, était l’archange Michel (Daniel 10:21; 12:1; Jude 9; Révélation 12:7). Ici, il nous est présenté “paré d’une nuée” ou enveloppé d’un nuage. Jésus-Christ glorifié est souvent décrit accompagné de nuées. Par exemple, dans Révélation 1:7 Jean écrivit à son sujet: “Voici, il vient avec les nuées, et tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé; et toutes les tribus de la terre se frapperont de douleur à cause de lui. Oui, Amen.” (Cf. Daniel 7:13; Matthieu 24:30, 31; I Thessaloniciens 4:17). La nuée dont l’“ange fort” est paré cache ou rend invisible son corps, à l’exception des bras et des membres inférieurs. Ce détail nous rappelle que la seconde venue et la seconde présence de Jésus-Christ sont invisibles aux yeux des hommes sur la terre, puisqu’il est maintenant un esprit glorieux au ciel, et de ce fait les hommes ne peuvent le “voir” qu’en s’apercevant, d’après les manifestations de sa puissance, qu’il est présent invisiblement et exerce son autorité dans le ciel et sur la terre. — Matthieu 25:31-46; 28:18.
5. Quel est le symbolisme de l’arc-en-ciel “sur sa tête”?
5 L’arc-en-ciel “sur sa tête” suggère que l’“ange fort” est un représentant spécial de Jéhovah, “le Dieu de paix”, car dans une vision antérieure qu’il avait reçue de Jéhovah Dieu siégeant sur son trône, l’apôtre Jean vit “autour du trône (...) un arc-en-ciel semblable à une émeraude par l’aspect”. (Révélation 4:3; cf. Ézéchiel 1:28.) Après le déluge universel du temps du prophète Noé, Jéhovah Dieu fit apparaître dans la nue l’arc-en-ciel symbolisant le calme après la tempête et l’alliance de paix qu’il avait conclue avec les hommes, leur certifiant que la terre entière ne serait plus inondée d’eau (Genèse 9:8-17; Ésaïe 54:9). Il convient donc qu’il y ait un arc-en-ciel sur la tête de l’“ange fort” qui figure Jésus-Christ, car celui-ci est appelé prophétiquement “Prince de la paix”. — Ésaïe 9:5, 6, Sg 9:6, 7, NW.
6. Comment le fait que le visage de cet “ange fort” était “comme le soleil” nous aide-t-il encore à l’identifier à Jésus-Christ?
6 Il est encore dit à propos de cet “ange fort” que “son visage était comme le soleil”, détail qui correspond à la vision que l’apôtre Jean avait déjà eue de Jésus-Christ dans le temple de Dieu, où “son visage était comme le soleil quand il brille dans sa force”. (Révélation 1:16.) Cette vision a pu rappeler à Jean celle de la transfiguration de Jésus sur une “haute montagne” en Orient, lorsque “son visage brilla comme le soleil et ses vêtements de dessus devinrent brillants comme la lumière”. (Matthieu 17:1, 2.) À l’intention de ceux qui sont rétablis dans la faveur divine, il a été prophétisé concernant un tel soleil brillant que “la guérison sera dans ses ailes” ou rayons (Malachie 4:2, Da). Dans la vision de l’“ange fort” il y a l’heureuse association d’une nuée avec le soleil et un arc-en-ciel. Notons que la nuée ne cache pas les membres inférieurs de l’ange.
7. a) Quelle assurance nous donne le fait que les pieds de l’ange étaient “comme des colonnes ardentes”? b) Puisque l’ange posa le pied droit sur la mer et le gauche sur la terre, que pouvons-nous en déduire à propos de son pouvoir?
7 Jean pouvait donc dire de l’“ange fort” que “ses pieds [étaient] comme des colonnes ardentes”. Pareillement à la vision rapportée dans Révélation 1:14, 15, les pieds de l’ange étaient glorieux, comme sa tête. Tout ce qui serait soumis à sa puissance, à sa domination et à son autorité se trouverait, figurément parlant, sous des pieds glorieux, inébranlables comme des colonnes et aussi intouchables que le feu. Si la “mer” où l’“ange fort” posa son pied droit était la mer Égée qui baigne les côtes de l’île de Patmos, et si la “terre” où il posa son pied gauche était l’Asie Mineure toute proche, alors il se tenait face au sud. Il en serait de même si la mer et la terre étaient, symboliquement parlant, la Méditerranée et l’ancienne Palestine. C’est là une image montrant que la terre tout entière, aussi bien la mer que la terre ferme, est désormais placée sous les pieds de Jésus-Christ glorifié, lui ayant été soumise par le Dieu tout-puissant Jéhovah. Les poissons des mers et les créatures vivant sur la terre ferme, y compris les oiseaux qui s’y nichent, sont tous assujettis à Jésus-Christ ressuscité et glorifié dans le ciel (Hébreux 2:5-9; Psaume 8:5-9 8:4-8, NW). Cela est vrai particulièrement depuis 1914.
8. Étant donné que l’“ange fort” est représenté revêtu du pouvoir mondial, à quelle époque la vision s’applique-t-elle?
8 Ainsi, la vision que l’apôtre Jean eut de l’“ange fort” s’accomplit à partir de 1914. Pourquoi depuis cette date en particulier? C’est qu’en cette année-là, qui marqua le terme des temps fixés des nations gentiles, le Seigneur Jésus-Christ fut intronisé dans les cieux par son Père céleste qui lui ordonna de régner en maître au milieu de ses ennemis (Luc 21:24; Psaume 110:1-6; Actes 2:34-36). Ce fut donc le commencement du “temps de la fin” du système de choses terrestre entièrement opposé au Royaume messianique de Dieu. Puisque toutes les conditions chronologiques se trouvaient réunies, la voie était ouverte à l’accomplissement des choses annoncées prophétiquement en signes dans le livre de la Révélation. — Daniel 11:35, 40.
9. À qui le rouleau que tenait l’ange fort était-il destiné, comme l’indique sa grandeur?
9 L’“ange fort” tenait à la main, — apparemment la main gauche, — un “petit rouleau ouvert”. Ce “petit rouleau” (grec, biblaridion) semblait minuscule dans la main d’un ange tellement grand qu’il posait ses pieds à la fois sur la mer et la terre, mais ce document pouvait contenir de nombreux renseignements. Son contenu ne devait pas rester secret, car le rouleau était ouvert, ce qui permettait à l’apôtre Jean de le lire. En fait, ce rouleau lui était destiné.
10. a) Qu’indique le fait que l’ange rugissait comme un lion? b) Que symbolisent les sept tonnerres qu’entendit Jean?
10 Le fait que l’ange “cria à haute voix, comme lorsqu’un lion rugit”, s’accordait avec la fonction qu’il remplissait. Il figurait “le Lion qui est de la tribu de Juda”, Jésus-Christ glorifié, à présent revêtu du pouvoir royal dans les cieux (Proverbes 19:12; 20:2). Le cri de l’ange semblable au rugissement du lion déclencha une série de coups de tonnerre. “Quand il cria, les sept tonnerres firent entendre leurs propres voix.” (Révélation 10:1-3). Sept (7) est un nombre complet; par conséquent les tonnerres symbolisent des déclarations de Jéhovah Dieu, apparemment des avis de tempête. Le Psaume 29:3 déclare: “La voix de Jéhovah gronde au-dessus des eaux, le Dieu de la gloire tonne.” Ce psaume contient sept fois le terme “la voix de Jéhovah”, en la comparant au tonnerre (Psaume 29:3, 4, 4, 5, 7, 8, 9). Les “sept tonnerres” n’étaient pas un grondement indéfinissable, mais transmettaient un message que Jean pouvait comprendre. Pour ne rien perdre de ce message tonnant, Jean se prépara à l’écrire.
11, 12. a) Pourquoi Jean reçut-il l’ordre de ne pas écrire immédiatement? b) Pareillement à notre époque, comment essaya-t-on sans succès de publier une bonne explication de tout le livre de la Révélation?
11 Soudain une voix, non celle de l’“ange fort”, mais “une voix du ciel” l’en empêcha. Jean dit: “Or, quand les sept tonnerres eurent parlé, j’étais sur le point d’écrire, mais j’entendis une voix du ciel qui disait: ‘Garde secrètes les choses que les sept tonnerres ont dites, et ne les écris pas.’” Ce n’était pas le moment pour l’apôtre Jean d’écrire; il devait plutôt absorber le contenu du “petit rouleau ouvert”. On sait que Charles Russell, premier président de la Société Watch Tower, commentait souvent le livre de la Révélation, et que nombre de chrétiens espéraient qu’il en rédigerait une explication complète. Mais il n’eut pas le temps de le faire, car il mourut le 31 octobre 1916, deux années après la fin des temps des Gentils. L’année suivante, en juillet 1917, sous la direction de son deuxième président Joseph Rutherford, la Société publia le livre Le mystère accompli, contenant, sur tout le livre de la Révélation, un commentaire qui s’inspirait largement des écrits de Russell.
12 À la longue, Le mystère accompli se révéla insuffisant. Il avait été rédigé et publié avant que l’accomplissement de nombre de passages clés de la Révélation n’en ait rendu possible l’intelligence exacte. Dans Le mystère accompli on avait essayé d’écrire des choses entendues, mais cet ouvrage ne pénétra pas le secret des “sept tonnerres” qui “firent entendre leurs propres voix”. (Révélation 10:3.) Il convenait donc d’attendre le moment où une bonne intelligence de ces choses serait possible et, entre-temps, d’absorber la connaissance spirituelle que Jéhovah Dieu dispensait par son Fils glorifié Jésus-Christ. C’est ce qui fut fait.
JURÉ PAR LE NOM DU CRÉATEUR
13. Dans la vision de l’apôtre Jean, quel serment l’“ange fort” prononça-t-il?
13 Étant empêché d’écrire le message des “sept tonnerres”, l’apôtre Jean porta de nouveau son attention sur l’“ange fort” et glorieux. Il l’entendit prononcer des paroles encourageantes. Jean écrivit: “Et l’ange que j’avais vu debout sur la mer et sur la terre leva la main droite vers le ciel, et par Celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, et la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, il jura: ‘Il n’y aura plus de délai; mais aux jours où l’on entendra le septième ange, quand il sera sur le point de sonner de la trompette, le saint secret de Dieu selon la bonne nouvelle qu’il a déclarée à ses esclaves les prophètes sera, en vérité, mené à son terme.’” — Révélation 10:5-7.
14. En entendant l’ange faire ce serment, à quelle autre vision Jean a-t-il pu penser?
14 Sans doute l’apôtre Jean vit-il certains traits de ressemblance entre cette vision et celle que le prophète Daniel reçut au sixième siècle avant notre ère. Daniel écrivit: “Et j’entendis l’homme vêtu de lin qui était au-dessus des eaux; il leva vers le ciel sa main droite et sa main gauche, et il jura par celui qui vit éternellement que ce serait dans un temps, des temps et une moitié de temps, et que, quand la force du peuple saint sera entièrement brisée, alors s’accompliront toutes ces choses.” — Daniel 12:7a.
15. Dans son serment, comment l’“ange fort” nous donna-t-il l’assurance la plus formelle qu’il n’y aurait plus de délai?
15 Dans la vision de Jean, l’“ange fort” ne jura pas par lui-même ou par son propre nom, mais par quelqu’un de plus élevé, nul autre que le Créateur immortel du ciel, de la terre, de la mer et de toutes les choses qui y sont. Pareillement, Jésus-Christ glorifié, l’archange Michel, reconnut que Jéhovah Dieu est le Créateur de toutes choses et qu’il est plus élevé et plus grand que lui-même, son Fils unique (Jean 14:28; I Corinthiens 11:3; Révélation 3:14). Reconnaissant ce fait, le Seigneur Jésus-Christ jura par Jéhovah, le Dieu très-haut et Créateur de tous. Il donna ainsi à Jean et à tous ses frères chrétiens jusqu’à notre époque l’assurance qu’il n’y aurait plus de délai de la part de Dieu. — Hébreux 6:16, 17.
16. Dans quel sens le mot grec signifiant “temps” est-il employé ici?
16 Le mot biblique original rendu dans ce passage par “délai” est le vocable grec khronos, qui signifie simplement “temps”, dans l’acception vague du terme. C’est ainsi que la Bible de Crampon (1905) traduit cette phrase comme suit: “Il n’y aurait plus de temps.” Bien entendu, cette phrase ne veut pas dire qu’il n’y aurait plus de temps dans le sens où Einstein utilisa ce mot pour désigner la “quatrième dimension” dans sa théorie de la relativitéb. Elle signifie plutôt qu’il n’y aurait plus de sursis, plus de “délai” accordé avant l’accomplissement des choses arrêtées.
17. En parlant d’un “délai”, l’ange répondait-il à la question soulevée par les âmes sous l’autel, sinon à quoi faisait-il allusion?
17 Pourquoi l’“ange fort” parla-t-il d’un “délai”? Répondait-il à la question suivante soulevée par les âmes des martyrs chrétiens après que l’Agneau eut ouvert le cinquième sceau du rouleau de Dieu: “Jusqu’à quand, Souverain Seigneur saint et véritable, te retiens-tu de juger et de venger notre sang sur ceux qui habitent la terre?” (Révélation 6:9, 10). Pas précisément, quoique la réponse à la question “Jusqu’à quand?” ne soit pas sans rapport avec la consommation du “saint secret” ou “mystère” de Dieu (Apocalypse 10:7, Jé). Le Créateur du soleil, de la lune et des étoiles a fixé un temps pour l’exécution de chaque partie de son dessein immuable. Lorsque arrive le moment prévu pour l’accomplissement d’une certaine partie de son dessein, il n’accorde plus de temps, plus aucun délai. Ce respect des temps fixés s’applique également au “saint secret de Dieu”.
18. a) En quoi consiste ce “saint secret de Dieu”? b) Quels sont certains des aspects mystérieux de ce “mystère de Dieu”?
18 En quoi consiste ce “saint secret de Dieuc”? Les choses que vit l’apôtre Jean après que le septième ange eut sonné de la trompette nous permettent d’élucider ce mystère. D’après la Bible de Jérusalem, publiée en 1956, Apocalypse 10:7 se lit comme suit: “Mais aux jours où l’on entendra le septième Ange, quand il sonnera de la trompette, alors sera consommé le mystère de Dieu, selon la bonne nouvelle qu’il en a donnée à ses serviteurs les prophètes.” Le “mystère de Dieu” n’est autre que le Royaume messianique de Dieu dans lequel doit régner la mystérieuse “postérité” de “la femme” annoncée prophétiquement dans Genèse 3:15. Par le moyen de la “postérité” de cette femme Jéhovah Dieu doit finalement “meurtrir” la tête du serpent symbolique, Satan le Diable (Romains 16:20, 25, 26). Pendant son séjour comme homme sur la terre, Jésus-Christ déclara à ses disciples: “À vous le mystère du Royaume de Dieu a été donné.” (Marc 4:11, Jé; Sg). Ce “mystère de Dieu” comporte bien entendu des aspects mystérieux, tels que la composition de la “postérité” de la “femme” de Dieu et celle de la congrégation dont le Messie ou Christ est le Chef. — Matthieu 13:11; Luc 8:10; Éphésiens 3:3-9; Colossiens 1:26, 27; 2:2; 4:3; I Timothée 3:16, Jé; Sg.
19. a) Quand ce mystère de Dieu commença-t-il à être annoncé? b) Pourquoi l’annonce de ce saint secret est-elle une “bonne nouvelle”, bien qu’elle soit associée à la sonnerie de la septième trompette annonçant le dernier des trois malheurs?
19 Le mystère ou “saint secret de Dieu” est “selon la bonne nouvelle qu’il a déclarée à ses esclaves les prophètes”. Ce mystère commença d’être annoncé dans la prophétie que Jéhovah prononça lui-même dans le jardin d’Éden et qu’il fit consigner dans Genèse 3:15 par son esclave le prophète Moïse. Cette nouvelle que Dieu continua de déclarer à ses esclaves les prophètes, pour qu’ils l’annoncent aux hommes, est réellement une “bonne nouvelle”. Le plus grand des prophètes de Dieu, Jésus-Christ, prophétisa que “cette bonne nouvelle du royaume” serait prêchée ou proclamée par toute la terre et dans toutes les nations avant la “fin” du présent système de choses (Matthieu 24:14). La proclamation du Royaume messianique de Dieu est cependant une mauvaise nouvelle, un malheur, pour l’immense majorité des hommes au “temps de la fin”. C’est pourquoi ce “mystère de Dieu” est associé à juste titre à la sonnerie de la septième trompette, celle qui annonce le dernier des trois malheurs (Révélation 8:13). C’est un malheur pour eux parce que la consommation du “mystère de Dieu” amènera la destruction de l’organisation visible de Satan le Diable sur toute la terre.
JEAN MANGE LE “PETIT ROULEAU”
20. Dans quelle situation Jean se trouvait-il lorsqu’il reçut cette vision, et comment ressemblait-elle à celle de la classe de l’“esclave fidèle et avisé”?
20 Avant que le septième ange sonnât de la trompette pour annoncer le “troisième malheur” (Révélation 11:14), il fut rappelé à l’apôtre Jean qu’un autre privilège de service l’attendait, en plus de celui consistant à écrire des lettres spéciales aux “anges” ou surveillants des “sept congrégations qui sont dans le district d’Asie”. (Révélation 1:4, 20; 2:1 à 3:22.) Jean était déjà chargé d’ans, et pendant son exil (ou détention) sur l’île pénitentiaire de Patmos il avait peu de possibilités de rendre témoignage (Jean 21:20-23; Révélation 1:9). Sa situation ressemblait à celle de ses frères chrétiens membres de la classe de l’“esclave fidèle et avisé” pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Son ministère terrestre comme apôtre de Jésus-Christ n’était cependant pas encore achevé. Ce qui se produisit ensuite lui en donna l’assurance. Voici son récit:
21. Comment Jean reçut-il l’assurance que son ministère terrestre comme apôtre n’était pas encore achevé?
21 “Et la voix que j’ai entendue du ciel me parle de nouveau et dit: ‘Va, prends le rouleau ouvert qui est dans la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre.’ Et je m’en allai vers l’ange et lui dis de me donner le petit rouleau. Et il me dit: ‘Prends-le et mange-le, et il rendra ton ventre amer, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel.’ Et je pris le petit rouleau de la main de l’ange et le mangeai, et dans ma bouche il fut doux comme du miel; mais lorsque je l’eus mangé, mon ventre devint amer. Et ils me dirent: ‘Tu dois prophétiser de nouveau concernant des peuples et des nations et des langues et beaucoup de rois.’” — Révélation 10:8-11.
22. Par analogie avec cette vision de Jean, expliquez ce que dut faire Ézéchiel.
22 Ce que l’apôtre Jean devait faire ressemblait à ce qui arriva au prophète Ézéchiel en 613 avant notre ère, alors qu’il se trouvait exilé en Babylonie. Dans une vision Jéhovah Dieu dit à Ézéchiel d’ouvrir la bouche et de manger ce qu’il lui donnait. Une main tendue vers le prophète déroula devant lui le rouleau d’un livre, de façon à lui permettre de voir qu’il était écrit en dedans et en dehors. Lorsqu’il mangea le livre déroulé, celui-ci fut dans sa bouche “doux comme du miel”. Après l’avoir mangé, il devait parler “à la maison d’Israël”. Le prophète nous dit qu’un esprit l’enleva et l’emporta, qu’il s’en alla “l’amertume et le courroux dans l’âme, et la main de Jéhovah me saisissait fortement”. (Ézéchiel 2:8 à 3:14.) Pour Ézéchiel il était doux de se nourrir de la Parole de Dieu, mais il se voyait désormais qualifié pour parler et avait le devoir de communiquer à la maison rebelle d’Israël des messages annonçant des choses amères.
23. Comment le rouleau ouvert fut-il doux au palais de Jean, mais amer dans son ventre?
23 Les choses écrites dans le petit rouleau ouvert que Jésus-Christ glorifié donna à son apôtre Jean devaient manifestement être annoncées par celui-ci. Les paroles écrites de Dieu qu’il contenait étaient douces au palais spirituel de Jean, même si elles exprimaient des choses amères à l’égard des hommes rebelles. En le mangeant, son ventre devint amer, mais non son esprit, car l’impression d’amertume que Jean éprouva en digérant ces paroles écrites venait de ce qu’elles annonçaient des choses amères réservées aux rebelles. L’apôtre ne refusa pas de manger ces paroles écrites sous prétexte qu’elles rendraient son ventre amer et l’obligeraient à communiquer aux hommes un message qu’ils trouveraient amer.
24. Qui ordonna à Jean de prophétiser de nouveau, et que signifiait cet ordre?
24 L’ordre que Jean reçut de prophétiser de nouveau fut donné sans doute par Jéhovah Dieu et le Seigneur Jésus-Christ, figuré par l’“ange fort” qui avait remis le livre à l’apôtre. Ils lui dirent qu’il devait prophétiser de nouveau, non devant mais “concernant” des peuples, des nations, des langues et des rois. D’après les choses que Jean avait écrites dans les neuf premiers chapitres de la Révélation Rév 1-9, il avait déjà prophétisé concernant des peuples, des nations, des langues et des rois. Le terme “de nouveau” voulait donc dire qu’il devait rédiger et publier la suite de la Révélation prophétique. Cela n’impliquait pas obligatoirement sa libération de l’île pénitentiaire de Patmos, car il y acheva sans doute la rédaction de la Révélation. Selon une tradition, après sa libération Jean écrivit son Évangile ou récit de la vie de Jésus-Christ et ses trois lettres que nous trouvons dans la sainte Bible. Mais ces derniers écrits de l’apôtre ne sont pas spécifiquement des prophéties concernant des peuples, des nations, des langues et des rois. Nous pouvons être heureux que Jean ait obéi à l’ordre qu’il reçut, car ainsi nous possédons aujourd’hui le nombre complet (vingt-deux) des chapitres de la Révélation.
25. a) Pareillement, pourquoi la congrégation chrétienne déjà âgée ne cessa-t-elle pas d’être utile en 1918? b) Pourquoi tout récit de l’accomplissement de la Révélation ne serait-il pas complet s’il ne mentionnait pas le reste oint? c) Comment les membres du reste ressemblaient-ils à Jean au moment où il mangea le rouleau?
25 En harmonie avec ce qui arriva à l’apôtre Jean, la congrégation chrétienne chargée d’ans ne cessa pas d’être utile pendant la période de 1914-1918, quand les activités du reste oint furent soumises à des restrictions, comme lorsque Jean fut relégué sur l’île pénitentiaire de Patmos. Jéhovah Dieu avait encore du travail pour le reste après la Première Guerre mondiale. Les prophéties de la Révélation devaient encore s’accomplir pleinement, et les membres du reste oint avaient un rôle à remplir. Dieu leur avait assigné un rôle historique en rapport avec l’accomplissement moderne de la Révélation. Aussi, pour être complet et véridique, tout récit de cet accomplissement doit mentionner le reste des chrétiens oints. Comme nourriture, le livre prophétique de la Révélation a été doux au palais spirituel des membres du reste. Grâce à l’ouvrage Le mystère accompli, et bien que celui-ci ait été interdit par plusieurs gouvernements, pendant la Première Guerre mondiale ces chrétiens purent se nourrir d’un commentaire sur tout le livre de la Révélation. Les annales attestent qu’ils s’efforcèrent courageusement de diffuser ce commentaire sur la Révélation qui contient tant de prophéties amères au goût des hommes rebelles. Ils ne reculèrent pas devant la responsabilité d’annoncer publiquement ces prophéties amères.
[Notes]
a Voir les pages 327-331 du livre “Que ta volonté soit faite sur la terre”, publié en 1958 par la Watch Tower Bible & Tract Society of Pennsylvania.
b Pour un commentaire intéressant sur Révélation 10:6, voir La Tour de Garde de décembre 1925, page 44, paragraphe 33, et le livre Lumière, publié en 1930, tome I, pages 200-202, sous le titre “Il n’y aura plus de temps”.
c Une suggestion intéressante à ce sujet a été imprimée dans La Tour de Garde, édition anglaise du 15 avril 1919, pages 120, 121, sous le titre “Le mystère accompli”, surtout dans les deux derniers paragraphes. Il s’agit d’une réimpression d’un article paru dans le numéro de juillet 1882.
[Illustration, page 278]
LE MYSTÈRE ACCOMPLI
Guide pour ceux qui étudient la Bible