Chapitre 8
Pour l’ange à Éphèse
1, 2. a) Qu’était la ville d’Éphèse, et où se trouvait-elle? b) Quel message Jésus-Christ glorifié ordonna-t-il à Jean d’écrire au surveillant de cette congrégation?
ÉPHÈSE, ville située à une centaine de kilomètres de l’île de Patmos, où se trouvait Jean, était la métropole de l’ancienne province d’Asie. Il était donc approprié que Jésus-Christ glorifié ordonne à l’apôtre Jean d’écrire d’abord au surveillant humain de la congrégation dans cette ville. “À l’ange de la congrégation d’Éphèse écris: Ce sont ici les choses que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept porte-lampes d’or: ‘Je connais tes actions, ton travail et ton endurance, et je sais que tu ne peux supporter les hommes mauvais, et que tu as mis à l’épreuve ceux qui se disent apôtres mais ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs. Tu fais aussi preuve d’endurance, et tu as tenu bon pour mon nom et tu ne t’es pas lassé. Néanmoins, j’ai ceci contre toi: tu as abandonné l’amour que tu avais au début.
2 “‘Souviens-toi donc d’où tu es tombé, et repens-toi et fais les actions premières. Sinon, je vais venir à toi et j’enlèverai ton porte-lampes de sa place, à moins que tu ne te repentes. Cependant tu as ceci: que tu hais les actions de la secte de Nicolaüs, que je hais moi aussi. Que celui qui a des oreilles entende ce que l’esprit dit aux congrégations: À celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre [grec, xulon] de vie, qui est dans le paradis de Dieu.’” — Révélation 2:1-7.
3. De quoi Paul prévint-il les surveillants d’Éphèse, et que fit cette congrégation lorsque ce danger se manifesta?
3 Des années avant que la Révélation ne fût donnée, l’apôtre Paul avait parlé de la présence de faux apôtres au sein de la congrégation de Corinthe, en Grèce. Plus tard, il prévint les surveillants d’Éphèse que de faux apôtres surgiraient parmi les chrétiens de leur ville, où se trouvait le célèbre temple d’Artémis (Diane), la déesse-lune (II Corinthiens 11:12-15; Actes 20:17-31). Or, ces hommes s’étaient déjà manifestés avant la mort de l’apôtre Jean. Mais par loyauté envers les vrais apôtres du Christ, la congrégation d’Éphèse avait mis à l’épreuve ceux qui prétendaient à tort exercer l’apostolat et les avait trouvés menteurs d’après les Écritures. La même chose s’est produite de nos jours.
4. Lorsque le “jour du Seigneur” commença en 1914, une situation analogue existait-elle, et que firent à ce sujet les Étudiants de la Bible voués à Dieu?
4 Lorsque “le jour du Seigneur” surprit le monde en 1914, bien des chefs religieux de la chrétienté se disaient apôtres du Christ ou “successeurs apostoliques”. Le pontife du Vatican, siège de l’Église catholique romaine, avait même été salué comme l’“Héritier des Apôtres, — Pierre en puissance”, ou encore “Seigneur apostolique et Père des pères”. Mais les Étudiants de la Bible, entièrement voués et baptisés, qui ne reconnaissaient que les “douze apôtres de l’Agneau” (Révélation 21:14), consultèrent la Parole écrite de Jéhovah Dieu et, constatant que ces prétendus apôtres des temps modernes étaient des imposteurs, refusèrent de s’associer à eux. Ce fut l’une des raisons pour lesquelles ils sortirent de la chrétienté, la partie dominante de Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion (Révélation 18:4; 17:1-5). Ils ne purent tolérer parmi eux la présence de tels menteurs religieux.
5. Quel fut le seul reproche que Jésus-Christ fit à la congrégation d’Éphèse?
5 Jésus-Christ glorifié fit cependant un reproche à la congrégation d’Éphèse qui existait vers la fin du premier siècle de notre ère, à savoir: “Tu as abandonné l’amour que tu avais au début.” (Révélation 2:4). Elle n’avait pas conservé le fervent amour chrétien pour Jéhovah Dieu qu’elle possédait au début de son existence, comme l’attestent la lettre que l’apôtre Paul adressa aux Éphésiens et le récit consigné dans Actes 19:1 à 20:1, 20:17-38.
6, 7. a) Comment la nation d’Israël fournit-elle un exemple de ce qui s’était produit au sein de la congrégation d’Éphèse? b) Comment l’apôtre Jean décrit-il le genre d’amour que la congrégation d’Éphèse avait perdu?
6 Cela nous rappelle la nation d’Israël qui, dans sa jeunesse, aimait son Dieu d’un amour fervent comparable à celui qu’une jeune épouse éprouve pour son mari. “Ainsi parle Jéhovah: Je me suis souvenu de la piété de ta jeunesse, de ton amour au temps des fiançailles, alors que tu me suivais au désert, au pays qu’on n’ensemence pas. Israël était consacré à Jéhovah, comme les prémices de son revenu.” (Jérémie 2:2, 3). De même, au début, la congrégation d’Éphèse aimait Jéhovah Dieu d’un amour ardent, répondant à l’amour qu’il lui témoignait. L’apôtre Jean parle en ces termes de cet amour qui est un témoignage de reconnaissance:
7 “L’amour, à cet égard, c’est, non pas que nous avons aimé Dieu, mais que lui nous a aimés et a envoyé son Fils comme sacrifice propitiatoire pour nos péchés. (...) Pour nous, nous aimons, parce qu’il nous a aimés le premier.” — I Jean 4:10, 19.
8, 9. a) En 1914, comment les Étudiants de la Bible voués à Dieu avaient-ils abandonné l’amour qui caractérisait la congrégation chrétienne au premier siècle? b) Quelle en était la cause principale? Citez des exemples. c) Quand commencèrent-ils à réparer cette erreur?
8 Il y a là une ressemblance frappante avec ce qui s’est passé au commencement du “jour du Seigneur” en 1914. En effet, même les Étudiants de la Bible voués et baptisés, qui étaient sortis des religions de la chrétienté, avaient abandonné l’amour qui caractérisait la congrégation chrétienne au premier siècle. Comment cela? C’est qu’ils accordaient plus d’attention au Fils de Dieu qu’à Jéhovah lui-même, et exprimaient plus d’amour pour lui que pour Dieu. Naturellement, cela s’explique dans une certaine mesure, car pour étudier la Bible ils se servaient de traductions des saintes Écritures produites par des traducteurs de la chrétienté et du judaïsme, et dans lesquelles le nom de Jéhovah Dieu ne figure que peu de fois ou pas du tout.
9 Par exemple, en anglais le nom de Jéhovah ne figure que quatre fois dans la Bible du roi Jacques, et pas du tout dans la traduction juive d’Isaac Leeser contenant “Les vingt-quatre livres des saintes Écritures”, où le nom divin est remplacé par “le SEIGNEUR” et “Dieu”. Mais après la Première Guerre mondiale, les Étudiants de la Bible voués et baptisés se rendirent compte de cette erreur; pour la réparer, ils publièrent dans leur organe officiel La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ (éd. angl. du 1er janvier 1926; éd. fr. de mars 1926) un article de fond dont le titre, — “Qui honorera Jéhovah?”, — était un véritable appel à l’action.
10. a) À quelle date ces chrétiens retrouvèrent-ils entièrement leur premier amour? b) Quel changement du nom de l’organe officiel des témoins de Jéhovah reflète cet effort sincère de retrouver leur premier amour? c) Mettaient-ils ainsi le Christ à l’arrière-plan ou, au contraire, l’imitaient-ils?
10 Au cours des années, ces Étudiants chrétiens de la Bible se souciaient de plus en plus de rendre témoignage au nom de Dieu, si bien que le dimanche 26 juillet 1931, lors d’un congrès international qu’ils tinrent à Columbus, États-Unis, ils adoptèrent, par une résolution, le nom de “témoins de Jéhovah” qui devait désormais les identifier et les distinguer de la chrétienté. Par la suite, ce nom fut adopté par les congrégations de ces chrétiens voués dans le monde entier. À partir du 1er mars 1939, leur organe officiel changea de nom et devint La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah. Ces chrétiens désiraient imiter Jésus-Christ, que l’apôtre Jean appela “le Témoin fidèle”, c’est-à-dire Témoin de Jéhovah Dieu, son Père céleste (Révélation 1:5). En agissant ainsi ils s’efforçaient sincèrement de retrouver leur premier amour, l’amour que la congrégation chrétienne du premier siècle avait “au début”. Aujourd’hui cet amour les anime, et ils ont prouvé qu’ils se souviennent d’où sont tombés ceux qui se disent chrétiens. Ils se sont repentis sincèrement d’avoir relégué à l’arrière-plan Jéhovah Dieu, le Souverain de l’univers.
11. a) À quelles “actions premières” revinrent-ils? b) Que finirent-ils par reconnaître comme la chose la plus importante, et que firent-ils à ce sujet?
11 Ils se sont souvenus qu’ils étaient dans l’obligation de faire “les actions premières”, à savoir rendre témoignage au nom et au Royaume messianique du Dieu très-haut (Isaïe 43:10-12, AC; Actes 1:8). Ils ont fini par comprendre que la justification de la souveraineté universelle de Jéhovah par son Royaume messianique constitue le dessein le plus important de Jéhovah et l’enseignement principal de la sainte Bible. Bien qu’important et faisant partie intégrante des grands desseins de Jéhovah Dieu, le salut des créatures humaines grâce au sacrifice rédempteur de Jésus-Christ n’est que secondaire. Incités à l’action par l’intelligence de ces choses, les vrais chrétiens se sont mis en devoir d’accomplir l’œuvre mondiale consistant à annoncer le Royaume messianique par lequel Jéhovah justifiera son nom ainsi que sa souveraineté universelle et sauvera l’humanité. — Matthieu 24:14; Marc 13:10.
12. a) Comment savons-nous que le Christ n’a pas été obligé d’enlever leur porte-lampes aux témoins chrétiens de Jéhovah? b) En revanche, que montrent les faits à propos de la prétention de la chrétienté d’être “la lumière du monde”?
12 Par les instructions qu’il donna à “l’ange de la congrégation d’Éphèse”, le Christ informa ces Israélites spirituels que s’ils n’accomplissaient pas “les actions premières” en ce “jour du Seigneur”, alors lui-même, “celui qui marche au milieu des sept porte-lampes d’or”, enlèverait leur “porte-lampes de sa place”. Le Gardien céleste des porte-lampes n’a cependant pas été obligé d’agir ainsi à leur égard, car depuis la fin de la Première Guerre mondiale ils s’efforcent de briller comme “la lumière du monde”. Jusqu’à ce jour, les rayons de lumière diffusés par ce porte-lampes symbolique ont pénétré dans plus de 200 pays et îles. La chrétienté prétend être “la lumière du monde” en ce sens qu’elle a converti à sa version du christianisme plus de 977 383 000 personnes habitant un peu partout dans le monde. Mais les millions de membres de ses Églises, représentant de nombreuses races et nationalités, manifestent-ils le “premier amour” que possédaient les vrais chrétiens du premier siècle apostolique (Révélation 2:4, Sg)? Ce sont ses millions d’adeptes qui ont combattu dans deux guerres mondiales, soutenu des dictateurs fascistes, nazis et communistes, participé à des révolutions politiques et à d’autres troubles parmi les nations.
13. Au lieu d’accomplir la prophétie de Jésus rapportée dans Matthieu 24:14, qu’a fait la chrétienté? Aussi, dans quelle condition se trouve-t-elle aujourd’hui?
13 La chrétienté accomplit-elle en ce “jour du Seigneur” la prophétie de Jésus rapportée dans Matthieu 24:14, en prêchant “cette bonne nouvelle du royaume” par la terre habitée tout entière en témoignage aux nations? Non. En choisissant les royaumes de ce monde et en fondant la Société des Nations et l’organisme qui lui a succédé, les Nations unies, la chrétienté a laissé aux témoins chrétiens de Jéhovah le soin d’accomplir cette prédication universelle. Même si, comme elle le prétend, la chrétienté a possédé ou constitué un porte-lampes symbolique au sein du système chrétien établi par Dieu, Jésus-Christ glorifié a enlevé son “porte-lampes de sa place”. D’après les événements en cours depuis 1914, il est évident que la chrétienté n’est pas la congrégation lumineuse (le porte-lampes symbolique) de Dieu; elle ne possède pas d’organisation porteuse de lumière. Sa lumière s’est éteinte, et elle-même est entourée des ténèbres qui couvrent la terre et plongée dans la sombre obscurité qui couvre les peuples. Elle ne peut plus se repentir. Il lui est impossible de se lever et de resplendir. — Isaïe 60:1, 2, AC.
LES SECTES HAÏES
14. a) Pourquoi les paroles d’approbation écrites dans Révélation 2:6 ne s’appliquent-elles pas à la chrétienté? b) Pourquoi n’est-il pas étonnant qu’au début du “jour du Seigneur” une tendance à vouloir établir une secte ait existé parmi les vrais Étudiants de la Bible?
14 La chrétienté est divisée en au moins mille Églises et sectes religieuses dont elle s’efforce actuellement de réduire le nombre par la fusion d’Églises ou par l’œcuménisme, l’un des buts principaux du Concile Vatican II (1962-1965). Il est donc évident que les paroles d’approbation que le Christ adressa à la congrégation d’Éphèse ne peuvent s’appliquer à la chrétienté. Il lui déclara: “Cependant tu as ceci: que tu hais les actions de la secte de Nicolaüs, que je hais moi aussi.” (Révélation 2:6). Comme le montrent clairement les écrits de l’apôtre Paul, au premier siècle la vraie congrégation chrétienne devait lutter contre la tendance à former des sectes religieuses telles que les nicolaïtes (I Corinthiens 1:12-15; 3:1-5). Paul mit en garde les surveillants de cette même congrégation d’Éphèse, en leur disant qu’après son départ des hommes se lèveraient parmi les disciples de cette ville et diraient “des choses perverties afin d’entraîner les disciples après eux”. (Actes 20:29, 30.) Il n’est donc pas étonnant qu’au début de l’actuel “jour du Seigneur” il y ait eu, parmi les chrétiens connus aujourd’hui sous le nom de témoins de Jéhovah, une tendance à vouloir établir une secte religieuse.
15. a) Le premier président de la Société Watch Tower essaya-t-il de fonder une secte religieuse? b) Après sa mort en 1916, quelle tendance existait, par suite de la mauvaise application de quels passages bibliques?
15 Certes, Charles Taze Russell, président de la Société Watch Tower de 1884 à 1916, n’essaya pas de fonder une secte parmi les membres de cette Société et de l’organisation sœur, l’Association internationale des Étudiants de la Bible. Il attendait plutôt la glorification céleste de la vraie congrégation chrétienne vers la fin des “temps des Gentils” en 1914 (Luc 21:24, AC). Il n’empêche qu’après sa mort survenue le 31 octobre 1916, au beau milieu de la Première Guerre mondiale, ces chrétiens ont eu tendance à former une secte autour des enseignements et des méthodes d’organisation de Russell, bien que ce ne fût pas là leur intention. En juillet 1917 fut publiée l’édition anglaise du livre “Le mystère accompli” ou septième volume des Études des Écritures, et à la page 2 cet ouvrage était présenté comme l’“Œuvre posthume du Pasteur Russell”. Ce livre déclarait que C. T. Russell était “le serviteur fidèle et prudent” annoncé dans Matthieu 24:45-47 (Sg). Dans son commentaire sur le livre de l’Apocalypse ou Révélation, ce volume présentait C. T. Russell comme le “septième messager”, c’est-à-dire “l’ange de l’Église de Laodicée”, la septième et dernière congrégation mentionnée (Apocalypse 3:14, Sg). En commentant la prophétie d’Ézéchiel, le même ouvrage présentait C. T. Russell comme l’“homme vêtu de lin, et portant une écritoire à la ceinture”. (Ézéchiel 9:4-11; 10:1-7, Sg.) Naturellement, les chrétiens qui acceptaient de telles interprétations éprouvaient un sentiment de loyauté à l’égard de ce serviteur de Jéhovah Dieu qui avait été employé d’une façon si merveilleuse. Ils se sentaient obligés de lui apporter leur adhésion, comme à l’instrument terrestre du Dieu très-haut pendant ce qu’ils appelaient “la période de l’église de Laodicée”.
16. Comment Jésus-Christ considérait-il cette tendance, et quelle séparation se produisit sous sa direction?
16 Cependant, cette tendance à la formation d’une secte parmi ses fidèles disciples déplaisait à “celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite”. Sous sa direction, les chrétiens qui haïssaient les sectes du faux christianisme combattirent cette tendance à fonder une secte religieuse semblable aux Églises de la chrétienté qu’ils avaient abandonnées. Ceux qui choisirent de suivre un mort s’en allèrent, mais ceux qui croyaient que la lumière de la vérité biblique ne cesserait pas de croître à cause de la mort du premier président de la Société Watch Tower restèrent fidèles à l’organisation visible de Dieu et poursuivirent leurs recherches dans les saintes Écritures, aidés par la lumière dont l’éclat allait croissant.
17. Quel argument présenté dans La Tour de Garde en 1927 freinait toute tendance à la formation d’une secte autour du nom de Russell?
17 Dans son numéro du 15 février 1927 (éd. fr. de juin 1927), La Tour de Garde publia un article de fond intitulé “Le serviteur — bon et méchant”, basé sur Matthieu 24:45, 46 (Sg). Cet article expliquait loyalement et courageusement que le “serviteur fidèle et prudent” mentionné dans ce passage n’est pas un seul homme, mais une classe, un serviteur collectif, la congrégation tout entière des fidèles disciples spirituels du Christ sur la terre à une époque désignée. La nation d’Israël des temps anciens se trouvait dans le même cas, puisqu’elle était appelée le serviteur de Jéhovah, qui lui avait dit: “Vous êtes mes témoins, dit Jéhovah, et mon serviteur que j’ai choisi.” (Isaïe 43:10). Ces nombreux “témoins” composaient un seul “serviteur”. De même, dans Matthieu 24:45-47, il s’agit d’un seul “serviteur” (ou esclave) composé de nombreux membres constituant tous ensemble un serviteur ou esclave collectif chargé de la gestion des biens du Seigneur. Cette explication freinait toute tendance à la formation d’une secte autour du nom de Russell.
18. Qu’est-ce qui mit fin à l’idée erronée selon laquelle Charles Russell était “l’ange de l’Église de Laodicée”?
18 Allant plus loin encore dans cette direction, l’ouvrage intitulé Lumière, en deux tomes, qui sortit des presses en septembre 1930, commentait tout le livre de l’Apocalypse ou Révélation. Son explication des “sept étoiles” et des ‘sept anges’ des congrégations était différente de celle présentée dans Le mystère accompli. Charles T. Russell n’était plus identifié au “septième messager” ou à “l’ange de l’Église de Laodicée”. (Voir Lumière, tome I, page 16; et pages 51-59, sous le titre “Laodicée”.) D’autre part, des années auparavant, la Société avait laissé s’épuiser le stock du livre Le mystère accompli.
19. Quand et comment le vrai sens symbolique de l’“homme vêtu de lin, et portant une écritoire à la ceinture” fut-il expliqué?
19 Enfin, le 30 juillet 1931, le premier tome de l’ouvrage intitulé Justification fut publié. Ce volume expliquait que dans l’accomplissement du neuvième chapitre de la prophétie d’Ézéchiel Éz 9, l’“homme vêtu de lin, et portant une écritoire à la ceinture”, n’est pas un seul homme. Aux pages 96-98, sous le titre “L’homme à l’écritoire”, cet ouvrage déclarait: “De nombreux textes, au contraire, démontrent indiscutablement qu’il [l’homme à l’écritoire] symbolise les oints formant la classe des serviteurs de Dieu sur la terre, le ‘reste’ fidèle du Seigneur.”
20, 21. Par quel autre moyen les Israélites spirituels chrétiens montrèrent-ils qu’ils haïssaient les sectes?
20 Ainsi, ces trois arguments essentiels finirent par couper court à tous les prétextes avancés pour justifier la formation d’une secte religieuse autour du nom de Charles T. Russell. Le clergé hautain de la chrétienté avait voulu insulter les Israélites spirituels chrétiens en les qualifiant de “Russellistes”; mais tout comme la congrégation d’Éphèse au premier siècle, ces fidèles chrétiens haïssaient les sectes et refusèrent d’accepter ce nom méprisé. Voilà pourquoi le 26 juillet 1931, au même congrès international (à Columbus, États-Unis) où fut présenté le premier tome de Justification, ils adoptèrent par une résolution le nom biblique de “témoins de Jéhovah”.
21 Ces témoins chrétiens de Jéhovah des temps modernes ayant refusé de devenir une secte, le Seigneur Jésus-Christ glorifié pouvait les complimenter, tout comme il félicita la congrégation d’Éphèse de la position qu’elle avait adoptée à l’égard des “actions de la secte de Nicolaüs”.
L’ARBRE DE VIE DANS LE PARADIS DE DIEU
22. Comment se termine le message adressé à la congrégation d’Éphèse?
22 À la fin du message qu’il adressa à la congrégation d’Éphèse, Jésus-Christ glorifié déclara: “Que celui qui a des oreilles entende ce que l’esprit dit aux congrégations: À celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre [grec, xulon] de vie, qui est dans le paradis de Dieu.” — Révélation 2:7.
23, 24. a) Ce dernier message envoyé à la congrégation d’Éphèse s’adressait-il uniquement à celle-ci? Sinon, à qui s’appliquait-il? b) Lorsque le Christ répète sept fois qu’il faut écouter “ce que l’esprit dit”, de quel esprit parle-t-il?
23 Ce message s’adresse à l’ensemble des “sept congrégations qui sont dans le district d’Asie”. Dans toutes ces congrégations, chaque Israélite spirituel “qui a des oreilles” est invité, non pas à fermer celles-ci, mais à écouter attentivement pour qu’il “entende ce que l’esprit dit” aux sept congrégations, car la déclaration de l’esprit s’applique à l’ensemble des congrégations. De quel “esprit” s’agit-il? On se souvient que dans la salutation qu’il adressa aux sept congrégations, l’apôtre Jean exprima le vœu qu’elles reçoivent bonté imméritée et paix “de la part des sept esprits” qui sont devant le trône de Jéhovah Dieu (Révélation 1:4). Plus tard, dans la merveilleuse vision que Jean eut de Dieu assis sur son trône céleste, les “sept esprits de Dieu” sont figurés par “sept lampes de feu qui brûlent devant le trône”. (Révélation 4:5.) Il est intéressant de remarquer que dans chacun des messages adressés aux sept congrégations d’Asie, “celui qui a des oreilles” est invité à écouter “ce que l’esprit dit aux congrégations”, et ainsi il y a en tout sept invitations. Cela ne veut pas dire qu’un des “sept esprits” s’adresse à une congrégation, puis que les six autres parlent chacun à une autre congrégation. Ils ne parlent pas successivement, chacun à sa congrégation.
24 Apparemment, dans les sept cas “l’esprit” s’exprime par la bouche du Seigneur Jésus-Christ glorifié, et c’est l’esprit (ou force active) de Dieu qui est avec le Seigneur Jésus-Christ. C’est dire qu’ici Jésus ne parle pas de sa propre initiative, de sa propre autorité. En s’adressant aux sept congrégations d’Asie, il agit par délégation divine. Il s’ensuit que quiconque a des oreilles et entend peut être certain que les messages donnés par Jésus jouissent de l’approbation et du soutien de Dieu, et qu’ils s’accompliront immanquablement.
25. Compte tenu de ce qui précède, à qui s’applique chacun des sept messages?
25 Ce que dit l’esprit s’adresse “aux congrégations”, aussi le message qu’il communique à la congrégation d’Éphèse s’applique-t-il non seulement à celle-ci, mais également à toutes les autres congrégations. Pareillement, le message que l’esprit envoie à l’une quelconque des autres congrégations d’Asie est applicable à l’ensemble des sept congrégations. Ainsi, les promesses glorieuses contenues dans les sept messages envoyés par l’esprit de Dieu qui est en Jésus s’appliquent à la totalité des congrégations, qui y participent toutes. — Révélation 2:7, 11, 17, 29; 3:6, 13, 22.
26. a) Qui est encouragé à vaincre, et quelle promesse leur est faite? b) Qui est le plus grand exemple de vainqueur, et qu’est-ce qui permet au chrétien de vaincre?
26 Tous les membres des congrégations sont encouragés à vaincre et reçoivent la promesse d’une récompense que Jéhovah Dieu donne par le moyen de son Fils Jésus-Christ. Celui-ci fournit lui-même l’exemple de quelqu’un qui sait vaincre. Avant d’être trahi par Judas Iscariote, Jésus s’entretint longuement avec ses onze fidèles apôtres et leur dit entre autres: “Dans le monde, vous aurez des tribulations, mais prenez courage! J’ai vaincu le monde.” (Jean 16:33). Grâce à sa foi en Jéhovah Dieu et à sa fidélité envers lui, et malgré la tribulation qu’il dut endurer, Jésus-Christ vainquit le monde. Bien des années plus tard, voire même après avoir reçu la Révélation, l’apôtre Jean écrivit: “Tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Et voici la victoire qui a vaincu le monde: notre foi.” (I Jean 5:4). Ces promesses s’adressent donc aux chrétiens engendrés de l’esprit qui auront su vaincre.
27. a) Lorsqu’il mentionne “le paradis de Dieu” (Révélation 2:7), Jésus parle-t-il du jardin d’Éden? Pourquoi répondez-vous ainsi? b) S’agit-il donc du paradis rétabli sur la terre pendant le règne du Christ?
27 La première promesse met en évidence “le paradis de Dieu”. (Révélation 2:7.) Bien entendu, il ne s’agit pas du “jardin d’Éden”, du “paradis de délices” d’où furent expulsés Adam et Ève après qu’ils eurent désobéi à Dieu, leur Créateur (Genèse 2:8; 3:24, AC; Vulgate). À l’époque d’Abraham, on faisait allusion à ce paradis terrestre originel lorsque, par comparaison, on disait que le district du Jourdain était comme “le paradis du Seigneur”. (Genèse 13:10, Glaire.) Étant donné la grande beauté de sa ville, il était dit du roi de Tyr, qui vivait à l’époque du prophète Ézéchiel, qu’il était “dans les délices du paradis de Dieu”. (Ézéchiel 28:13, Glaire.) Le “paradis de délices” originel a disparu. Ce n’est donc pas de ce paradis-là que parle Révélation 2:7. Ce verset ne fait pas non plus allusion au paradis qui sera rétabli sur la terre pendant le règne millénaire du Christ. Parlant de ce futur paradis terrestre, Jésus-Christ déclara au malfaiteur compatissant suspendu à un poteau à côté de lui au Calvaire: “En vérité je te le dis aujourd’hui: Tu seras avec moi au Paradis.” — Luc 23:39-43.
28. a) Dans Révélation 2:7, pourquoi n’est-il pas question du paradis promis au malfaiteur? b) Quelle est la différence entre le paradis que verra le malfaiteur et le “paradis de Dieu” mentionné dans Révélation 2:7?
28 Ce malfaiteur n’avait pas vaincu le monde pour obtenir le droit de manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu. Il n’était pas un membre baptisé de la “congrégation de Dieu”, car celle-ci ne fut fondée que le jour de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, cinquante et un jours après sa mort à côté de Jésus (Actes 2:1-42). En outre, puisque l’esprit saint ne devait être répandu sur les disciples du Christ que le jour de la Pentecôte, ce malfaiteur n’était pas engendré de l’esprit de Dieu, l’une des conditions requises de quiconque veut voir le Royaume céleste de Dieu et y entrer (Jean 3:3, 5; 7:39). Le paradis que verra ce malfaiteur grâce à une résurrection d’entre les morts doit donc être le futur paradis terrestre sous le Royaume de Dieu. Ce paradis-là est différent du paradis de Dieu mentionné dans Révélation 2:7, lequel est céleste, spirituel et promis à l’église (ou congrégation) des vainqueurs.
29. a) Que symbolise l’“arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu”? b) Qu’indique le fait de manger continuellement de cet “arbre de vie”? c) Ainsi, quelle récompense est offerte aux Israélites spirituels qui parviennent à vaincre?
29 L’“arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu”, n’est pas nécessairement un symbole de Jéhovah Dieu, la Source de la vie et de l’immortalité. Il symbolise plutôt le don divin de la vie perpétuellement entretenue; et le fait que les vainqueurs mangent de cet “arbre de vie” signifie qu’ils participent à ce don divin de la vie spéciale dont il est question dans ce passage. Jean a employé ici le mot grec xulon. Puisque le sens propre de ce terme est “bois”, il pourrait signifier “arbres”, comme dans un verger. Pour manger continuellement de cet “arbre de vie”, il serait nécessaire de demeurer constamment à l’endroit où il se trouve, c’est-à-dire “dans le paradis de Dieu”. Combien il est merveilleux de penser que les vainqueurs vivront et demeureront dans des conditions paradisiaques en la présence même de Jéhovah Dieu et en rapport étroit avec lui! Pour cela, il leur faut être ressuscités d’entre les morts en tant que créatures célestes et spirituelles (I Corinthiens 15:43-50). Quelle récompense extraordinaire pour avoir vaincu! Dès lors, il est évident que chaque Israélite spirituel qui a des oreilles capables d’entendre les choses spirituelles a intérêt à écouter cette promesse que l’esprit de Dieu en son Fils Jésus-Christ communique à la congrégation des chrétiens engendrés de l’esprit.
[Illustrations, page 118]
BÉTHEL, 122-124 COLUMBIA HEIGHTS, BROOKLYN, NEW YORK
C. T. RUSSELL