Chapitre 12
Pour l’ange à Sardes
1. Où se trouvait Sardes, et quel culte y était pratiqué?
À QUELQUE cinquante kilomètres au sud de Thyatire et à cent quatre-vingts kilomètres environ au nord-est de l’île de Patmos se trouvait la ville de Sardes, autrefois capitale prospère de la Lydie. Tout comme la Phrygie et la Mysie, le royaume de Lydie était l’un des premiers centres du culte de Cybèle, déesse de la nature et prétendue mère du faux dieu Zeus ou Jupiter. Son culte païen était licencieux. Vers la fin du premier siècle de notre ère, la congrégation chrétienne de Sardes était tombée spirituellement très bas. C’est pourquoi l’apôtre Jean exilé dans l’île de Patmos dut envoyer à l’“étoile” ou surveillant de cette congrégation le message suivant:
2. D’après le message que Jésus envoya à la congrégation de Sardes, dans quelle condition se trouvait-elle?
2 “Et à l’ange de la congrégation de Sardes écris: Ce sont ici les choses que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles: ‘Je connais tes actions, je sais que tu es réputé vivant, mais tu es mort. Deviens vigilant et affermis les choses qui restent, lesquelles étaient sur le point de mourir, car je n’ai pas trouvé tes actions entièrement accomplies devant mon Dieu. Continue donc de te souvenir comment tu as reçu et comment tu as entendu, et ne cesse de le garder, et repens-toi. Assurément, à moins que tu ne te réveilles, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas du tout à quelle heure je viendrai sur toi.
3. Malgré la mauvaise condition spirituelle de cette congrégation, quelles paroles d’encouragement Jésus-Christ lui adressa-t-il?
3 “‘Néanmoins, tu as quelques noms à Sardes qui n’ont pas souillé leurs vêtements de dessus, et ils marcheront avec moi en vêtements de dessus blancs, parce qu’ils en sont dignes. Celui qui vaincra sera ainsi paré de vêtements de dessus blancs; et je n’effacerai en aucune façon son nom du livre de vie, mais je reconnaîtrai son nom devant mon Père et devant ses anges. Que celui qui a des oreilles entende ce que l’esprit dit aux congrégations.”’ — Révélation 3:1-6.
4. Pourquoi Jésus-Christ s’adressa-t-il à la congrégation de Sardes comme “celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles”?
4 En s’adressant à la congrégation de Sardes, Jésus-Christ glorifié s’identifie à celui qui “a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles”. Il tient sous sa direction, dans sa main droite, tous les “anges” ou surveillants symbolisés par les “sept étoiles”. Il avait donc le droit et le devoir de s’adresser à l’“ange” de la congrégation de Sardes pour attirer son attention sur l’état réel de cette congrégation, peu importe sa réputation. Jésus-Christ glorifié pouvait discerner la situation véritable, car il “a les sept esprits de Dieu”. La Révélation nous dit que ces sept esprits sont devant le trône de Dieu, et elle les représente d’abord sous la forme de “sept lampes de feu qui brûlent devant le trône”. (Révélation 1:4; 4:5.) Ils possèdent le pouvoir d’éclairer, de faire paraître au grand jour des choses cachées. Par exemple, à propos des “choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment”, l’apôtre Paul écrivit: “Car c’est à nous que Dieu les a révélées par son esprit, car l’esprit cherche dans toutes les choses, même dans les choses profondes de Dieu.” — I Corinthiens 2:9, 10.
5. Que figurent les “sept yeux” de l’Agneau symbolique?
5 Toutefois, les “sept esprits de Dieu” nous sont présentés plus tard sous la forme des “sept yeux” que possède l’Agneau symbolique, le Seigneur Jésus-Christ, lorsqu’il s’approche du trône divin pour prendre le rouleau mystérieux de la main droite de Dieu. Quant à ce que représentent ces “sept yeux”, l’apôtre Jean précise qu’ils “signifient les sept esprits de Dieu qui ont été envoyés par toute la terre”. (Révélation 5:1-7.) Il s’ensuit que les “sept esprits” symbolisent la plénitude du pouvoir d’observation, de discernement ou de clairvoyance que possède actuellement l’Agneau de Dieu glorifié, de sorte que rien ne lui échappe sur “toute la terre”. Il y a dix-neuf siècles, il était parfaitement à même de discerner la condition spirituelle que l’“ange” de Sardes avait laissé se développer au sein de cette congrégation chrétienne.
6. Pourquoi la congrégation de Sardes et son “ange” ou surveillant se trouvaient-ils dans une situation sérieuse?
6 En effet, la réputation de la congrégation de Sardes ne correspondait pas à la réalité. Parmi ses membres, “quelques noms” étaient bien connus du Seigneur Jésus-Christ, qui pouvait les mentionner avec faveur. Quant aux autres membres, chacun d’eux risquait de voir son nom effacé “du livre de vie”, son nom devenant indigne d’être reconnu par le Christ au ciel devant son Père et ses anges. La congrégation de Sardes et son “ange” ou surveillant se trouvaient donc dans une situation sérieuse, car il est vital de posséder un bon renom auprès de Dieu, le Père.
7. Pourquoi est-il important de posséder un bon renom auprès de Dieu, et quand le chrétien doit-il l’acquérir?
7 Nous lisons dans Proverbes 10:7: “La mémoire du juste est en bénédiction, mais le nom des méchants tombe en pourriture”, dégageant une odeur nauséabonde; un tel nom est indigne de faire l’objet d’une bénédiction. Par contre, un nom considéré par Dieu avec faveur est très précieux. “Le bon renom l’emporte sur de grandes richesses, la considération, sur l’or et l’argent.” (Proverbes 22:1, Jé). Tant qu’il est en vie, le chrétien peut et doit se faire un bon renom auprès de l’Auteur de la vie, Jéhovah Dieu. Ecclésiaste 7:1 (Jé) nous donne ce conseil judicieux: “Mieux vaut un nom que l’huile chère [l’onguent]; et le jour de la mort, que le jour de la naissance.”
8. Qu’est-ce qui importait le plus pour déterminer si les membres de la congrégation de Sardes étaient vraiment vivants?
8 Bien entendu, les membres de la congrégation de Sardes étaient physiquement vivants, mais étaient-ils de vrais chrétiens? Être réputé vivant et prospère quant aux choses de ce monde et posséder une belle salle pour les réunions de la congrégation n’était pas la chose la plus importante. Qu’étaient ces chrétiens spirituellement? Du point de vue spirituel, étaient-ils vivants?
9. Quelles actions la congrégation de Sardes accomplissait-elle, mais quelles œuvres le Christ lui demandait-il?
9 Les actions accomplies par ces chrétiens ont dû être “des œuvres mortes” qui ne contribuaient pas à la vie spirituelle, des œuvres qui plaisaient sans doute aux habitants non chrétiens de Sardes, mais qui ne correspondaient pas aux œuvres spéciales que le chrétien a le devoir d’accomplir en tant que disciple du Christ qui naquit et vint dans le monde “afin de rendre témoignage à la vérité”. (Hébreux 9:14; Jean 18:37.) Jésus-Christ n’avait pas trouvé les actions de la congrégation de Sardes “entièrement accomplies devant mon Dieu”. Vis-à-vis des habitants païens de Sardes, l’“ange” et la congrégation qu’il représentait pouvaient être réputés vivants, mais Jésus-Christ qui a les sept esprits de Dieu voyait qu’ils étaient morts spirituellement, qu’ils avaient cessé de vivre comme de vrais chrétiens.
10. a) Qu’étaient vraisemblablement “les choses qui restent, lesquelles étaient sur le point de mourir” dans la congrégation de Sardes? b) D’après les paroles que Jésus adressa au surveillant de Sardes, que devait-il faire?
10 À l’exception de “quelques noms”, la congrégation de Sardes était réellement morte spirituellement, au lieu de briller comme un porte-lampes d’or allumé. Ces “quelques noms” ont pu être “les choses qui restent, lesquelles étaient sur le point de mourir”. L’état de mort spirituelle où se trouvait la majorité des membres de la congrégation a pu affecter mortellement ces “quelques noms”. Considérés sous cet angle-là, ils étaient “sur le point de mourir”. En ce qui concerne ses responsabilités chrétiennes, le surveillant ou “ange” représentant la congrégation était endormi. Il avait besoin de se réveiller, de se rendre compte de la vraie situation, de devenir “vigilant”, de réveiller les membres de la congrégation qui s’étaient endormis et de les aider à devenir vigilants à leur tour. L’“ange” devait ‘affermir’ ceux qui risquaient de mourir spirituellement. Il lui fallait ensuite collaborer avec eux pour affermir tous les autres et les aider à vivre, à agir et à servir comme des chrétiens véritables. Voilà pourquoi il avait besoin de ‘se repentir’.
LA NÉCESSITÉ DE SE REPENTIR
11. De quelles choses ‘entendues’ les membres de la congrégation de Sardes devaient-ils continuer de se souvenir?
11 Si l’“ange” voulait sincèrement se repentir, il devait faire quelque chose et rappeler aux autres la nécessité d’agir de même. Que devaient-ils faire? “Continue donc de te souvenir comment tu as reçu et comment tu as entendu.” (Révélation 3:3). Ils avaient entendu le message concernant le Royaume dont Dieu se servira pour rétablir sa souveraineté universelle sur la terre et remettre parfaitement en ordre les affaires humaines. Ils avaient entendu le message du salut éternel qui vient grâce au sacrifice rédempteur du Fils de Dieu, Jésus-Christ. Ils avaient entendu comment Dieu tirait d’entre les nations un “peuple pour son nom” dont les membres seraient unis à son Fils Jésus-Christ comme cohéritiers du Royaume céleste.
12. De quelles choses ‘reçues’ les membres de la congrégation de Sardes devaient-ils sans tarder se souvenir?
12 D’autre part, ils avaient déjà reçu presque toute la Bible, puisqu’il y manquait seulement les derniers écrits inspirés de l’apôtre Jean. Ils avaient reçu le baptême d’eau pour symboliser l’offrande totale de leur personne à Jéhovah Dieu. Ils avaient été admis dans la “nouvelle alliance” que Dieu avait conclue avec eux, Jésus-Christ servant de Médiateur, et ainsi ils étaient devenus membres du “peuple pour son nom”. De ce fait, ils avaient également reçu l’adoption comme fils spirituels de Dieu et l’onction de l’esprit divin les établissant prédicateurs de la Parole de Dieu dans toutes les nations pour qu’ils fassent d’autres disciples du Christ. Enfin, ils avaient reçu la merveilleuse espérance d’être ressuscités d’entre les morts en tant que créatures spirituelles célestes, et de devenir des rois et des prêtres avec Jésus en vue de bénir le monde des hommes tout entier, les vivants et les morts. — Actes 15:14; Hébreux 8:6-13; II Corinthiens 1:21, 22.
13. Comment la congrégation devait-elle ‘se repentir’, et qu’est-ce que cela l’amènerait à faire?
13 Que de choses précieuses ces chrétiens avaient reçues et entendues! Mais à présent qu’ils étaient presque morts spirituellement, ils risquaient de les perdre pour toujours. C’est pourquoi ils devaient s’en souvenir et ‘ne cesser de les garder’. Il leur fallait opérer un changement d’esprit et, comme Jésus-Christ l’avait dit à leur “ange” ou surveillant, se repentir. Alors ils regretteraient amèrement d’avoir été si ingrats envers Dieu, qui leur avait prodigué tant de faveurs et fait entendre tant de vérités. Leur repentir les inciterait à se ranimer spirituellement et à vivre réellement en accord avec leur réputation, c’est-à-dire à être des chrétiens vivants. Se réveillant et sortant de leur état de mort spirituelle, ils participeraient de nouveau aux œuvres chrétiennes justes et accompliraient entièrement leurs actions devant Dieu. — Éphésiens 5:14.
14. a) Si la congrégation de Sardes n’écoutait pas cet avertissement, que lui arriverait-il? b) En venant à l’improviste dans cette congrégation, que verrait Jésus-Christ?
14 Pour l’instant, l’Inspecteur principal Jésus-Christ se bornait à donner un avertissement à l’“ange” ou surveillant de la congrégation de Sardes, mais à une heure qui ne serait pas connue d’avance il viendrait soudainement l’inspecter pour la dernière fois et agirait en conséquence. Il serait alors trop tard pour des chrétiens impénitents et spirituellement morts de se repentir et de conserver ce qu’ils risquaient de perdre. L’Inspecteur Jésus-Christ a dit: “Assurément, à moins que tu ne te réveilles, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas du tout à quelle heure je viendrai sur toi.” (Révélation 3:3). En effectuant cette inspection finale à un moment non révélé à l’avance, il verrait si les membres de la congrégation vivaient comme de vrais chrétiens, “non par les seuls actes du service faits sous leurs yeux, comme cherchant à plaire aux hommes, mais avec sincérité de cœur, avec crainte de Jéhovah”. (Colossiens 3:22.) “Dans la sincérité de votre cœur, comme envers le Christ, ne servant pas sous leurs yeux seulement, comme cherchant à plaire aux hommes, mais comme esclaves de Christ, faisant la volonté de Dieu de toute votre âme.” (Éphésiens 6:5, 6). Ils devaient être de vrais chrétiens et non des hypocrites ne cherchant qu’à faire parade de christianisme, car les hypocrites seront rejetés.
15. a) En 1918, pourquoi y avait-il grande urgence à ce que Jésus-Christ avertisse tous ceux qui se disaient chrétiens? b) Comment la chrétienté s’était-elle révélée morte au moment où le Christ vint dans son temple spirituel?
15 Aujourd’hui, en notre vingtième siècle, la chrétienté (ou monde se disant chrétien) est rempli d’hypocrites religieux. En 1918, lorsque la Première Guerre mondiale prit fin à onze heures du matin, le onzième jour du onzième mois, la chrétienté s’était fait une mauvaise réputation en ce qui concerne ses prétentions chrétiennes. Le christianisme entrait alors dans la période la plus difficile de son histoire. Y survivrait-il? Il y avait grande urgence à ce que Jésus-Christ, présent dans le temple spirituel de Dieu, avertisse tous ceux qui se déclaraient chrétiens. La chrétienté, qui prétend suivre Jésus-Christ, le Prince de la paix, n’avait rien fait pour empêcher ou arrêter la Première Guerre mondiale. À vrai dire, c’était SA guerre, puisque la totalité des vingt-huit nations belligérantes à l’exception de quatre faisaient partie de la chrétienté. Pour ce qui était de constituer une force favorisant le vrai christianisme, la chrétienté s’était révélée morte. En fait, pendant la Première Guerre mondiale elle avait persécuté les vrais chrétiens qui refusaient de l’imiter et de se rendre coupables d’effusion de sang, mais qui préféraient prêcher le Royaume de Dieu. Bien loin de préconiser ce Royaume, en 1919, première année de l’après-guerre, la chrétienté proposa la création de la Société des Nations pour assurer le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
16. Dans quelle situation se trouvaient les chrétiens voués, membres du reste oint, lorsque le Christ apparut dans son temple en 1918?
16 Quant aux chrétiens voués, membres du reste oint, pendant les années critiques 1914-1918, ils avaient subi la persécution annoncée par le Christ dans sa prophétie consignée dans Matthieu 24:7-12. Dans les divers pays en guerre, la plupart des imprimés de la Société Watch Tower, sinon tous, avaient été interdits. Aux États-Unis, même le président et le secrétaire-trésorier de cette association, ainsi que d’autres membres de son bureau central, avaient été incarcérés lorsque la psychose de la guerre atteignit son paroxysme. La crainte des autorités politiques de ce monde freinait dans une large mesure l’activité publique de ces chrétiens persécutés appartenant au reste oint de l’esprit. La chrétienté espérait avoir réduit au silence pour toujours ce groupe religieux qu’elle considérait comme hérétique et non conformiste. Ses espoirs allaient-ils se réaliser?
17. a) À la fin de la Première Guerre mondiale, pourquoi le message d’avertissement que Jésus-Christ avait adressé à la congrégation de Sardes était-il vraiment approprié pour les membres du reste oint voués à Dieu? b) Quelle ligne de conduite risquaient-ils d’adopter?
17 Lorsque la Première Guerre mondiale prit fin le 11 novembre 1918, le message d’avertissement que Jésus-Christ avait adressé à la congrégation de Sardes était donc vraiment de circonstance. Au cours du conflit universel qui venait de se terminer, les actions du vrai christianisme n’avaient pas été “entièrement accomplies devant mon Dieu [celui du Christ]” par les membres du reste oint. Ils conservaient peut-être encore certaines des choses qui caractérisent le vrai christianisme, mais elles “étaient sur le point de mourir” s’ils ne les affermissaient pas. Les membres du reste allaient-ils considérer qu’ils avaient achevé leur œuvre sur la terre? Pensant qu’ils avaient tout compris dans la Bible, se constitueraient-ils en secte religieuse fermée? Allaient-ils cesser d’annoncer le Royaume de Dieu et se renfermer en eux-mêmes jusqu’à ce qu’ils diminuent en nombre et finissent par disparaître? Seraient-ils en fin de compte réputés vivants en tant que petite secte insignifiante, tout en étant spirituellement morts quant à l’œuvre du Royaume qui devait commencer en cette période d’après-guerre et s’étendre au monde entier? Ce danger existait effectivement. C’est pourquoi l’avertissement donné à la congrégation de Sardes était très approprié pour le reste oint à cette époque décisive. — Révélation 3:1, 2.
18. a) Citez certaines des choses que les membres du reste avaient reçues et entendues, et dont ils devaient se souvenir. b) De quoi devaient-ils se repentir, sinon que leur arriverait-il?
18 Il était indispensable que les membres du reste se souviennent de ce qu’ils avaient reçu et entendu particulièrement depuis la publication, en juillet 1879, du premier numéro du journal religieux La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ. Les “temps des Gentils” annoncés par le Christ dans Luc 21:24 (AC), dont l’importance avait été soulignée dans La Tour de Garde, étaient arrivés à leur terme au début de l’automne de l’année critique 1914. La présence invisible de Jésus-Christ dans son Royaume messianique céleste avait commencé en cette année-là. Le reste oint avait reçu pour mission divine de prêcher, oui! de proclamer dans le monde entier, non pas la Société des Nations saluée par la chrétienté comme “l’expression politique du Royaume de Dieu sur la terre”, mais le Royaume messianique de Dieu établi dans les cieux depuis la fin des temps des Gentils en 1914 (Matthieu 24:14; Marc 13:10). Il était donc urgent que le reste oint ‘se repente’ de ses manquements récents et de sa tendance à se comporter comme un mort; il lui fallait se réveiller et accomplir l’œuvre prévue pour cette époque-là. Sinon Jésus-Christ, le Roi régnant, viendrait à une heure inconnue et ferait réellement mourir le reste oint. — Révélation 3:3.
ILS MARCHERONT EN VÊTEMENTS BLANCS
19. Comment y avait-il parmi le reste oint ‘quelques noms qui n’avaient pas souillé leurs vêtements de dessus’?
19 Dans le cas du reste oint, tous ses membres n’étaient pas en état de mort spirituelle. Il en fut de même de la congrégation de Sardes. Jésus-Christ le savait, puisqu’il déclara à l’“ange” de cette congrégation: “Néanmoins, tu as quelques noms à Sardes qui n’ont pas souillé leurs vêtements de dessus, et ils marcheront avec moi en vêtements de dessus blancs, parce qu’ils en sont dignes.” (Révélation 3:4). Ces “quelques noms” ou personnes n’avaient pas enlaidi leur personnalité chrétienne. Ces chrétiens vivaient en accord avec ce qu’ils faisaient ouvertement profession d’être, c’est-à-dire des imitateurs de Jésus-Christ. Leurs “vêtements de dessus” seraient donc le symbole de leur profession de foi publique, de ce qu’ils prétendaient être sur le plan religieux. Malgré toutes les influences païennes impures qui s’exerçaient dans la ville matérialiste et idolâtre de Sardes, ils gardaient une apparence chrétienne pure et irréprochable. Ils ne souillaient pas leurs “vêtements de dessus” (ou profession de foi chrétienne). De cette façon, ils ne jetaient pas l’opprobre sur la congrégation de Sardes. Ils vivaient réellement d’après les principes du christianisme.
20. Que voulait dire Jésus lorsqu’il promettait à ces quelques chrétiens sans tache qu’ils ‘marcheraient avec lui en vêtements de dessus blancs, parce qu’ils en sont dignes’?
20 Pour réconforter et affermir ces chrétiens “vivants” et sans tache, Jésus-Christ déclara que finalement “ils marcheront avec moi en vêtements de dessus blancs, parce qu’ils en sont dignes”. Il voulait dire par là qu’après l’établissement de son Royaume messianique, il les réveillerait de leur sommeil dans la tombe en les ressuscitant pour une vie pure et sans tache avec lui dans les cieux. Ils seraient alors revêtus d’une justice lumineuse et seraient chargés de la fonction de sous-prêtres dirigés par celui qui, dans une vision de la Révélation, est “habillé d’un vêtement qui allait jusqu’aux pieds et ceint, à la poitrine, d’une ceinture d’or”. (Révélation 1:13, NW.) En accord avec cela, Révélation 6:9-11 déclare qu’“une longue robe blanche” fut donnée en récompense à chacun des martyrs chrétiens dont les âmes sont représentées sous l’autel. Les “quelques noms” dignes montraient l’exemple aux autres membres de la congrégation de Sardes qui avaient apparemment souillé leurs vêtements avec les choses de ce monde dans cette ville païenne, et qui devaient se repentir, purifier leurs “vêtements de dessus” (ou profession de foi chrétienne). Après la Première Guerre mondiale, un état de choses semblable existait parmi les membres du reste oint encore sur la terre.
21. Dans les dernières paroles qu’il adressa à l’“ange” de la congrégation de Sardes, comment Jésus souligna-t-il l’importance des “vêtements de dessus”?
21 Les dernières paroles d’encouragement adressées à l’“ange” de la congrégation de Sardes soulignent à juste titre l’importance des “vêtements de dessus” (ou profession de foi chrétienne). Celui qui est glorieux et “qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles” déclare à cet “ange”: “Celui qui vaincra sera ainsi paré de vêtements de dessus blancs; et je n’effacerai en aucune façon son nom du livre de vie, mais je reconnaîtrai son nom devant mon Père et devant ses anges. Que celui qui a des oreilles entende ce que l’esprit dit aux congrégations.” — Révélation 3:5, 6.
22. a) Tant au premier siècle que de nos jours, qui est “celui qui vaincra”? b) Comment le chrétien imparfait peut-il vivre dans ce monde tout en gardant sans tache ses vêtements de dessus symboliques?
22 Tant au premier siècle chez les membres de la congrégation de Sardes qu’au vingtième siècle chez les membres du reste oint, “celui qui vaincra” est le chrétien oint qui n’a pas souillé ses vêtements de dessus symboliques par lesquels il se fait reconnaître comme disciple du Seigneur Jésus-Christ. Certes, il se trouve au milieu du présent monde des hommes, dont la ville de Sardes faisait partie autrefois, mais il ne s’y laisse pas intégrer, pas plus que Jésus-Christ n’en faisait partie lorsqu’il était un homme sur la terre (Jean 15:19; 17:14-16). Le vainqueur pratique la religion chrétienne pure et sans souillure en se gardant “de toute tache du monde”. Il n’aime pas le monde ni les “choses qui sont dans le monde”. (Jacques 1:27; I Jean 2:15-17.) En raison de ses péchés et faiblesses héréditaires, il peut lui arriver de pécher inconsciemment ou involontairement, mais dès qu’il s’en rend compte il se repent et demande à Dieu de lui pardonner. Il obtient la purification de ses péchés par le “sang de Jésus, son Fils”. (I Jean 1:7 à 2:2; Révélation 1:5.) Voilà comment il garde sans tache ses vêtements de dessus.
23. a) Dans quel autre sens peut-on comprendre le terme “celui qui vaincra”? b) Comment les paroles de Jésus rapportées dans Matthieu 10:32, 33 soulignent-elles cette façon de vaincre?
23 L’expression “celui qui vaincra” désigne aussi le chrétien oint qui n’a pas honte de reconnaître devant le monde entier que Jésus-Christ est son Rédempteur, son Seigneur et Maître; il le reconnaît même lorsque ses ennemis menacent de lui faire subir une mort violente. Pour prouver qu’il reconnaît le Christ, le vainqueur refuse de devenir l’esclave des hommes politiques, des ecclésiastiques ou des militaires de ce monde. Paul déclare: “Celui qui a été appelé étant homme libre est un esclave de Christ. Vous avez été achetés à un prix; cessez de devenir esclaves des hommes.” (I Corinthiens 7:22, 23). Le chrétien vainqueur prend également à cœur ces paroles de Jésus: “Quiconque confesse son union avec moi devant les hommes, je confesserai aussi mon union avec lui devant mon Père qui est dans les cieux; mais celui qui me renie devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux.” (Matthieu 10:32, 33; Marc 8:38; Luc 9:26). Si le Christ glorifié reconnaît le vainqueur devant son Père céleste et devant ses anges, c’est assurément parce que ce chrétien a vaincu en reconnaissant le Christ sur la terre.
24. a) Comment les vainqueurs font-ils inscrire provisoirement leurs noms dans le “livre de vie”? b) Comment peuvent-ils être sûrs de garder leurs noms inscrits dans ce “livre de vie”, et dans ce cas, quelle récompense recevront-ils?
24 De tels vainqueurs seront tous préservés pendant l’éternité. Étant entrés par la porte étroite et ayant suivi les traces du Christ sur le chemin resserré qui mène à la vie, ces chrétiens ont déjà leur nom inscrit provisoirement dans le “livre de vie”. (Matthieu 7:13, 14.) S’il continue de marcher sur ce chemin resserré et parvient à vaincre ce monde grâce à sa foi et à sa fidélité chrétiennes, chacun de ces vainqueurs sera sûr de garder son nom inscrit dans ce “livre de vie”. Le Seigneur Jésus-Christ lui fait cette promesse formelle: “Je n’effacerai en aucune façon son nom du livre de vie.” L’héritage céleste du vainqueur sera la vie immortelle, ce qui lui permettra de marcher pendant toute l’éternité “paré de vêtements de dessus blancs” comme un digne compagnon du Seigneur Jésus-Christ. Ce sont là des choses qui méritent d’être écoutées par “celui qui a des oreilles” et qui entend ce que l’esprit dit aux congrégations.
[Illustration, page 172]
ZION’S WATCH TOWER AND HERALD OF CHRIST’S PRESENCE.
“Watchman, What of the Night?” “The Morning Cometh.”—Isa. xxi. 11
VOL. I. PITTSBURGH, PA:, JULY, 1879. No. 1.