Chapitre 10
Pour l’ange à Pergame
1. a) Où se trouvait Pergame? b) Qu’est-ce qui rendait cette ville célèbre?
PERGAME, ville de Mysie, se trouvait à 200 kilomètres au nord-nord-est de l’île de Patmos et à environ 80 kilomètres au nord de Smyrne, dans la partie septentrionale de la province romaine d’Asie. Elle était célèbre par son acropole, haute de 300 mètres, son temple d’Esculape, dieu de la Médecine, et son école d’études médicales. Le parchemin, matière employée par les apôtres chrétiens, tire son nom de Pergame, venant du latin charta pergamena (II Timothée 4:13). Pergame avait adopté le culte de l’empereur et possédait un temple dédié à César Auguste, premier empereur de l’Empire romain. La congrégation chrétienne établie à Pergame était l’une des sept auxquelles fut adressé le livre de la Révélation. Voici en quels termes Jean devait écrire à cette congrégation:
2, 3. Faites un résumé du message envoyé à la congrégation de Pergame.
2 “Et à l’ange de la congrégation de Pergame écris: Ce sont ici les choses que dit celui qui a la longue épée affilée à deux tranchants: ‘Je sais où tu demeures, c’est-à-dire là où est le trône de Satan; et cependant tu restes attaché à mon nom, et tu n’as pas renié la foi en moi, même aux jours d’Antipas, mon témoin, le fidèle, qui a été tué à vos côtés, là où Satan demeure.
3 “‘Néanmoins, j’ai plusieurs choses contre toi: c’est que tu as là ceux qui sont attachés à l’enseignement de Balaam, qui apprenait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël pour qu’ils mangent des choses sacrifiées aux idoles et commettent la fornication. De même tu as, toi aussi, ceux qui sont attachés pareillement à l’enseignement de la secte de Nicolaüs. Repens-toi donc. Sinon, je viens à toi promptement, et je leur ferai la guerre avec la longue épée de ma bouche.
4. À la fin du message qu’il envoya à Pergame, quelle promesse le Christ fit-il au vainqueur?
4 “‘Que celui qui a des oreilles entende ce que l’esprit dit aux congrégations: À celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc, et, sur le caillou, un nouveau nom écrit, que personne ne connaît, excepté celui qui le reçoit.’” — Révélation 2:12-17.
5. Comment la longue épée affilée à deux tranchants identifie-t-elle celui qui parle, et quel usage fait-il de cette épée?
5 Celui qui parle ici fait allusion à la longue épée affilée à deux tranchants qui sort de sa bouche, ce qui l’identifie à Jésus-Christ glorifié (Révélation 1:16). Il menace de s’en servir pour combattre les pécheurs s’ils ne sont pas chassés de la congrégation de Pergame, ou s’ils ne se repentent pas. Au moyen des décisions judiciaires qui sortent de sa bouche comme une longue épée affilée à deux tranchants, il lutte pour que la congrégation de ses vrais disciples demeure pure et exempte de divisions sectaires.
6. a) Par ses remarques au sujet de Pergame, comment Jésus montra-t-il qu’il comprenait la situation? b) Que figure le “trône de Satan”?
6 Le Christ glorifié connaissait la situation difficile où se trouvait la congrégation de Pergame au premier siècle de notre ère, de même qu’il sait aujourd’hui par quelles épreuves est passé le reste de ses disciples oints depuis la fin de la Première Guerre mondiale en 1918. Il appela Pergame, où demeurait cette congrégation chrétienne, le lieu “où est le trône de Satan”, “là où Satan demeure”. (Révélation 2:13.) Le “trône de Satan” désigne le lieu où il siège en tant que chef politique et juge (comparez Révélation 20:4 avec Matthieu 19:28 et Luc 22:30). Son siège symbolise ce sur quoi il fonde sa domination, ce par quoi il justifie et soutient sa fonction de chef et de juge. Sur quelle base s’est-il arrogé le pouvoir?
7. Sur quelle base Satan s’est-il opposé à Dieu, et qu’a-t-il prétendu concernant la position de Jéhovah comme Chef?
7 Son nom suggère la réponse, car Satan signifie “opposant; adversaire”. Peu de temps après la création d’Adam et Ève au jardin d’Éden, cette puissante créature spirituelle se mit en devoir de s’opposer à Jéhovah Dieu, le Souverain de l’univers, le Souverain du ciel et de la terre. Il adopta l’opinion selon laquelle Jéhovah n’est pas un Dieu et un Chef capable d’inspirer une loyauté affectueuse et désintéressée à ses créatures, qui sont ses sujets et adorateurs. D’après lui, ces créatures ne dépendent pas entièrement de Jéhovah. Sur cette base, Satan s’est opposé à Dieu et a établi son trône, afin d’étendre sa domination sur toutes ces créatures qui, comme il persiste à le prétendre, ne sont pas au fond du cœur des adorateurs loyaux de Jéhovah. Le droit de prouver qu’il était capable de s’en emparer et d’en faire ses propres sujets constituait le fondement posé par Satan pour son trône en tant que rival de Jéhovah Dieu. Satan a prétendu que Jéhovah ne peut maintenir sa position de Dieu et Chef exigeant un attachement exclusif et une obéissance absolue.
8. Comment Satan créa-t-il des conditions particulièrement difficiles pour la congrégation de Pergame, et quel objectif poursuivait-il?
8 Dans l’antique ville de Pergame, Satan créa délibérément certaines conditions destinées à mettre la congrégation chrétienne à l’épreuve sous ce rapport. Il y fit dresser un temple dédié à Zeus ou Jupiter, la divinité principale parmi tous les dieux et toutes les déesses du paganisme. De plus, il fit tailler dans la roche de l’acropole de Pergame un trône ou autel en l’honneur de Zeus ou Jupiter. Bien que magnifié de la sorte, Zeus ou Jupiter n’exigeait pas un attachement exclusif, puisqu’il permettait qu’un culte soit rendu à d’autres dieux et à des déesses, à condition que ces divinités soient considérées comme inférieures à lui. Satan voulait obliger Jéhovah Dieu à occuper une position semblable à celle de Zeus ou Jupiter, c’est-à-dire à renoncer à son droit d’exiger un attachement exclusif et à sa souveraineté universelle.
9. a) Quel était le but réel du culte de l’empereur romain? b) L’empereur romain exigeait-il un culte exclusif? c) Pourquoi pouvait-on dire à juste titre que Pergame était “là où est le trône de Satan”?
9 Satan fit ériger aussi à Pergame un temple voué au culte de l’empereur romain César Octave ou Auguste, qui mourut en l’an 14 de notre ère. L’institution du culte de l’empereur romain était en réalité une manœuvre politique destinée à unir par le culte d’un dieu commun tous les pays que l’Empire romain avait conquis. Il est à noter cependant que l’empereur romain n’exigeait pas de ses sujets impériaux un attachement religieux exclusif; ils pouvaient continuer d’adorer leurs divinités locales ou nationales à condition d’inclure l’empereur dans leur culte, de manière à être unis par des liens religieux communs: le culte impérial. Or, l’adoration de l’empereur romain et de Zeus ou Jupiter n’est autre que celle du grand Opposant de Jéhovah Dieu, ce qui explique qu’on pouvait dire de Pergame que c’était “là où est le trône de Satan” et “là où Satan demeure”.
10. a) Expliquez comment le reste des chrétiens oints est passé par une épreuve analogue. b) Comment ces chrétiens ont-ils supporté cette épreuve?
10 Le trône et la présence de Satan à Pergame voici dix-neuf siècles soumettaient la congrégation chrétienne à une rude épreuve en ce qui concerne son attachement exclusif à Jéhovah Dieu. De même aujourd’hui, le reste des chrétiens oints appelés à régner avec le Christ dans les cieux est soumis à une épreuve analogue. De quelle façon? Depuis la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a été glorifié, si bien que le nationalisme s’est répandu dans le monde entier, ce qui a eu pour résultat la création de nombreuses nations nouvelles. Or, toutes ces nations politiques exigent de leurs sujets un attachement exclusif, leur demandant même d’être prêts à sacrifier leur vie pour la nation, plaçant ainsi l’État politique au-dessus de Dieu. Mais en dépit de cette épreuve décisive, le reste oint, à l’exemple des chrétiens de Pergame, demeure “attaché à mon nom [celui du Christ]”. Les membres du reste persistent à déclarer ouvertement que “Jésus est Seigneur”. Ils refusent de céder aux pressions de ceux qui veulent les obliger à dire que “Jésus est maudit” et que l’État politique (“César”) est Seigneur. — I Corinthiens 12:3.
“ANTIPAS, MON TÉMOIN”
11. Qui était Antipas, et comment mourut-il fidèle?
11 Au reste oint des temps actuels Jésus-Christ glorifié a pu dire: “Tu n’as pas renié la foi en moi, même aux jours d’Antipas, mon témoin, le fidèle, qui a été tué à vos côtés, là où Satan demeure.” (Révélation 2:13). Antipas a dû être tué à cause de la question de l’impérialisme, parce qu’il refusa d’adorer César, le chef déifié de l’Empire romain, et choisit de continuer d’adorer Jéhovah comme Chef divin de tout l’univers des vivants et le seul vrai Dieu vivant. Il a dû rester fidèle à Jésus-Christ comme à celui que Jéhovah Dieu avait nommé Seigneur ou Kurios. Voilà pourquoi, à cet égard, le Seigneur Jésus-Christ pouvait parler d’Antipas comme de “mon témoin, le fidèle”. — Matthieu 23:9, 10; I Corinthiens 8:5, 6; Éphésiens 4:5, 6; Actes 2:36.
12. a) Depuis que Jésus-Christ fut intronisé dans la fonction de Roi, comment les membres du reste oint ont-ils pris ouvertement fait et cause pour Dieu? b) À quelle occasion une meilleure explication de la question pendante fut-elle donnée au peuple de Dieu?
12 Aujourd’hui, dix-neuf siècles plus tard, la grande question à trancher est essentiellement la même, d’autant plus qu’en 1914 Jéhovah Dieu intronisa son Fils Jésus-Christ dans la fonction de Roi céleste. Depuis 1920 en particulier, le reste oint annonce dans le monde entier l’établissement du Royaume messianique de Dieu, en accomplissement de la prophétie de Jésus rapportée dans Matthieu 24:14. Le 6 août 1941, jour d’ouverture de l’assemblée nationale que les témoins de Jéhovah tenaient à Saint Louis, États-Unis, J. F. Rutherford, président de la Société Watch Tower, expliqua que la question pendante est bien plus vaste qu’on ne le croyait. Dans son discours principal intitulé “Intégrité”, il annonça que la grande question à régler au ciel et sur la terre est celle de la “souveraineté universelle” exercée par Dieu. Il déclara:
13, 14. En quels termes le président de la Société Watch Tower définit-il clairement la position des témoins de Jéhovah?
13 “La grande question soulevée par le défi provocant de Satan était, et est toujours, celle de la DOMINATION UNIVERSELLE” ou souveraineté. — Par. 19.
14 Le troisième paragraphe avant la fin de ce discours, prononcé devant un auditoire de 64 000 personnes, disait entre autres:
“Nous devons être et nous serons entièrement, sans aucune réserve, attachés au GOUVERNEMENT THÉOCRATIQUE de Jésus-Christ. Nous ne pouvons avoir aucune part à l’organisation de Satan, ni rien de commun avec elle. Nous sommes complètement et inébranlablement pour le GOUVERNEMENT THÉOCRATIQUE, et par la grâce de Dieu nous le demeurerons. Nous savons que ce gouvernement justifiera le nom de JÉHOVAH et apportera la délivrance à tous les amis de la justice qui servent Jéhovah sous son juste gouvernement.”
15. Comment la position des témoins de Jéhovah fut-elle rendue publique, et qu’en est-il résulté pour eux?
15 Le lendemain 7 août 1941, le texte de cet important discours sur l’“Intégrité”, imprimé dans La Tour de Garde (angl.) du 15 août 1941, fut remis aux 70 000 assistants présents ce jour-là à l’assemblée de Saint Louis. À l’exemple du martyr chrétien Antipas au premier siècle de notre ère, depuis 1919 certains des membres du reste oint ont été tués par les puissances politiques, militaires et religieuses du monde de Satan, parce qu’ils ont gardé leur intégrité envers Jéhovah Dieu relativement à la question brûlante de la SOUVERAINETÉ UNIVERSELLE.
LA TENTATION DE L’IMMORALITÉ SEXUELLE
16. Que fit Balaam en Israël, préfigurant les efforts de Satan pour porter atteinte à l’intégrité de la congrégation de Pergame?
16 Satan essayait cependant par un autre moyen très rusé de porter atteinte à l’intégrité de la congrégation de Pergame. Jésus-Christ glorifié avertit cette dernière à ce sujet, en lui disant: “Néanmoins, j’ai plusieurs choses contre toi: c’est que tu as là ceux qui sont attachés à l’enseignement de Balaam, qui apprenait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël pour qu’ils mangent des choses sacrifiées aux idoles et commettent la fornication.” (Révélation 2:14). Il s’agissait de l’impureté sexuelle utilisée comme moyen pour inciter à l’idolâtrie. En 1473 avant notre ère, le prophète mésopotamien Balaam vendit ses services à Balak, roi de Moab, qui l’engagea pour prononcer des malédictions contre les fils d’Israël. Ces derniers avaient installé leur camp dans les plaines de Moab, en attendant de traverser le Jourdain et de prendre possession de la Terre promise. Mais Jéhovah, le Dieu d’Israël, déjoua cette conspiration en transformant les malédictions de Balaam en bénédictions à l’égard des fils d’Israël (Nombres 22:1 à 24:25). Balaam conseilla alors au roi Balak de provoquer la chute d’Israël par un autre moyen. Lequel? Par l’impureté sexuelle associée à l’idolâtrie.
17. À l’aide de l’image typique, expliquez pourquoi ceux qui sont “attachés à l’enseignement de Balaam” ne peuvent être tolérés au sein de la congrégation chrétienne.
17 Le roi de Moab se servit de femmes idolâtres pour attirer les hommes israélites, les détourner de l’adoration de Jéhovah Dieu, les amener à pratiquer le culte impudique de dieux païens et à leur offrir des sacrifices. Cette ruse réussit à faire tomber 24 000 Israélites (Nombres 25:1-18; I Corinthiens 10:8). Or, les Israélites qui succombèrent à cette ruse en associant l’impureté sexuelle à l’idolâtrie et ne gardèrent pas leur intégrité envers Jéhovah Dieu n’entrèrent pas en Terre promise, de l’autre côté du Jourdain. C’est pourquoi la congrégation chrétienne de Pergame ne devait pas tolérer en son sein ceux de ses membres qui étaient “attachés à l’enseignement de Balaam”.
18. Pour justifier leur conduite, quel argument les imitateurs de Balaam employèrent-ils vraisemblablement, mais en fait que faisaient-ils?
18 Apparemment, ces imitateurs de Balaam enseignaient que Dieu étant miséricordieux et le pouvoir du sang du Christ très efficace, les chrétiens qui de temps à autre ou régulièrement flattaient la chair déchue en commettant la fornication, même associée à l’idolâtrie païenne, pouvaient s’attendre à être pardonnés et lavés de leurs péchés volontaires, si bien qu’ils garderaient leur place au sein de la congrégation de Pergame. Ces hommes attachés à l’enseignement de Balaam étaient en fait des “impies, qui changent la bonté imméritée de notre Dieu en excuse pour se conduire de manière dissolue et qui trahissent notre seul Propriétaire et Seigneur, Jésus-Christ”. — Jude 4, 11; II Pierre 2:14, 15.
19. Quelle action la congrégation doit-elle engager contre ces impurs?
19 La congrégation de Pergame ne pouvait tolérer la présence de ces hommes qui corrompaient la morale et la foi chrétiennes. De même aujourd’hui, la congrégation chrétienne du reste oint ne peut supporter en son sein de tels individus. Cela est d’autant plus vrai que Jéhovah Dieu, accompagné de son Messager de l’alliance, Jésus-Christ, vint au temple spirituel pour l’inspecter et le purifier au printemps de 1918. — Malachie 3:1-5, Da.
20. Outre le danger pour sa pureté morale, quel autre danger menaçait la congrégation de Pergame?
20 Il faut préserver non seulement la pureté morale de la congrégation chrétienne, mais encore son unité. Nulle tendance à former des sectes religieuses ne doit diviser le reste oint du corps spirituel du Christ. Ce dernier, représenté par sa congrégation de chrétiens oints, ne peut exister divisé; sa congrégation ne peut être une maison divisée (I Corinthiens 1:10-13). La congrégation de l’antique Pergame n’entendit pas Jésus-Christ glorifié lui dire ces paroles d’approbation qu’il avait adressées à la congrégation d’Éphèse: “Tu hais les actions de la secte de Nicolaüs, que je hais moi aussi.” (Révélation 2:6). Au contraire, l’une des choses qu’il reprochait à la congrégation de Pergame était sa tolérance des sectes religieuses. Il lui déclara: “De même tu as, toi aussi, ceux qui sont attachés pareillement à l’enseignement de la secte de Nicolaüs.”
21, 22. Que faut-il faire si une tendance à former des sectes existe au sein de la congrégation?
21 La tendance à former des sectes religieuses était dangereuse et condamnable à cette époque-là, et elle l’est tout autant de nos jours. L’existence de cette tendance dans une partie quelconque de la congrégation générale des chrétiens oints nécessite de la part de ces derniers un repentir sincère suivi d’efforts zélés pour l’extirper. En effet, Jésus-Christ, l’Inspecteur désigné par Jéhovah, donne cet avertissement:
22 “Repens-toi donc. Sinon, je viens à toi promptement, et je leur ferai la guerre avec la longue épée de ma bouche.” — Révélation 2:16, 12; 1:16.
23. Depuis qu’il est venu dans le temple en 1918, quelle action Jésus-Christ a-t-il engagée contre cette tendance?
23 Depuis qu’il est venu dans le temple spirituel en 1918 avec le Juge suprême Jéhovah Dieu, l’Inspecteur Jésus-Christ fait la guerre avec la longue épée symbolique qui sort de sa bouche. Il combat contre les hommes qui ont tendance à fonder des sectes au sein de la congrégation générale du reste de ses frères oints. Au moyen des imprimés de la Société Watch Tower, il a condamné ouvertement les sectes religieuses et les mouvements œcuméniques de la chrétienté. La tendance à former des sectes a été éliminée des rangs des témoins de Jéhovah membres du reste oint.
24. Quel jugement est prononcé contre quiconque favorise la formation de sectes dans la congrégation de Dieu?
24 Telle une longue épée affilée à deux tranchants sortant de la bouche du Seigneur Jésus, des déclarations de jugement ont été prononcées contre ceux qui veulent former des sectes, que ce soit la “secte de Nicolaüs” ou celle de tout autre homme ou d’un mouvement religieux. Dans sa prophétie annonçant que lors de son second avènement il trouverait une classe appelée le “mauvais esclave”, Jésus a dit qu’il “le châtiera avec une grande sévérité et assignera son lot parmi les hypocrites. C’est là qu’il y aura ses pleurs et ses grincements de dents”. (Matthieu 24:48-51.) Pour lui, aucune secte établie depuis 1918 par la classe du “mauvais esclave” n’est fondée sur la Bible.
25. Comment Jésus-Christ agit-il conformément à une prière qu’il prononça pendant son séjour terrestre?
25 Ainsi, Jésus-Christ glorifié agit conformément à cette prière qu’il adressa à Dieu la dernière nuit qu’il passa dans la chair avec ses apôtres: “Je sollicite, non seulement pour ceux-ci, mais aussi concernant ceux qui auront foi en moi par leur parole; afin qu’ils soient tous un, tout comme toi, Père, tu es en union avec moi et moi je suis en union avec toi, afin qu’eux aussi soient en union avec nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. Et je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un tout comme nous sommes un. Moi en union avec eux et toi en union avec moi, afin qu’ils soient rendus parfaits dans l’unité, afin que le monde ait la connaissance que tu m’as envoyé et que tu les as aimés tout comme tu m’as aimé.” (Jean 17:20-23). Au moyen de sa “longue épée”, Jésus combat actuellement pour cette unité.
LA “MANNE CACHÉE” ET UN “CAILLOU” MARQUÉ D’UN NOM
26. En quels termes le Seigneur Jésus glorifié encouragea-t-il les membres fidèles de la congrégation de Pergame?
26 Il existe des chrétiens fidèles et obéissants qui parviennent à vaincre ces conditions mauvaises au sein de la congrégation ainsi que le présent monde inique. Pour leur encouragement, le Seigneur Jésus glorifié termina son message à la congrégation de Pergame en disant: “Que celui qui a des oreilles entende ce que l’esprit dit aux congrégations: À celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc, et, sur le caillou, un nouveau nom écrit, que personne ne connaît, excepté celui qui le reçoit.” — Révélation 2:17.
27. a) Qu’était la manne dans le désert, et comment les Israélites la recueillaient-ils? b) Comment un échantillon de manne fut-il conservé?
27 Quelqu’un pourrait se dire: “La manne? Qu’est-ce que cela?” C’est exactement ce que dirent les Israélites en 1513 avant notre ère, lorsqu’ils virent la manne pour la première fois au désert de Sinaï. C’était un aliment que Jéhovah Dieu donna miraculeusement aux Israélites qui marchaient sous la conduite du prophète Moïse. Quand la rosée s’était déposée la nuit, la manne se formait, et le matin les Israélites en ramassaient suffisamment pour la journée. Le sixième jour de la semaine, Dieu les autorisait à en recueillir une quantité double, car elle ne se formait pas le jour du sabbat. Seule la portion réservée pour le sabbat ne s’altérait pas avant le lendemain. Conformément à la volonté divine, le prophète Moïse déclara à son frère Aaron, qui devint plus tard le grand prêtre d’Israël: “Prends un vase, mets-y de la manne plein un gomor, et dépose-le devant Jéhovah, afin qu’il soit conservé pour vos descendants.” Peu de temps après, lorsque l’arche de l’alliance recouverte d’or eut été construite pour le tabernacle voué au culte de Jéhovah, une jarre d’or contenant de la manne fut déposée dans ce coffre sacré, avec les tablettes de pierre portant l’inscription des Dix Commandements. — Exode 16:13-33; Hébreux 9:4.
28. a) Pendant combien de temps y eut-il un omer de “manne cachée” en Israël? b) Quel sens symbolique Jésus-Christ donna-t-il à la “manne cachée”?
28 Cependant, lorsque l’arche de l’alliance fut transférée du tabernacle au temple majestueux que le roi Salomon avait bâti à Jérusalem pour l’abriter, la jarre d’or contenant de la manne n’y était plus pour une raison que nous ignorons (I Rois 8:9). Mais 485 années s’écoulèrent entre le moment où Moïse déposa la manne dans l’arche (en 1512) et le jour où le roi Salomon acheva et dédia le temple (en 1027), et pendant la plus grande partie de cette période le gomor ou omer de manne, laquelle s’altérait d’ordinaire du jour au lendemain, ne se gâta pas mais se révéla impérissable. Ce fut, au sens littéral, une “manne cachée”, et dans le message qu’il adressa à la congrégation de Pergame, Jésus-Christ glorifié parla de la “manne cachée” comme d’un symbole représentant une nourriture impérissable ou ce qui en résulte, à savoir une vie sans fin. En ce qui concerne la fidèle congrégation des chrétiens oints, il s’agit de l’immortalité dans la sphère spirituelle, qui est cachée aux yeux humains (I Corinthiens 15:50-54). L’espérance d’obtenir une telle récompense suffit pour inciter le chrétien oint à vaincre, à l’imitation de Jésus-Christ.
29. D’après l’emploi du mot grec traduit par “caillou” dans Révélation 2:17, quel est le sens symbolique de ce terme?
29 Outre la “manne cachée”, la promesse est faite de recevoir un caillou blanc écrit d’un nouveau nom. Ce “caillou blanc” promis est riche en symbolismes. Dans ce passage le mot français “caillou” traduit le terme grec psêphos. L’apôtre Paul utilisa ce mot dans la défense du christianisme qu’il présenta devant le roi Agrippa à Césarée. À propos de sa participation à la persécution des chrétiens avant sa conversion, il déclara: “J’ai enfermé dans les prisons beaucoup de saints, car j’en avais reçu le pouvoir des principaux prêtres; et quand ils devaient être exécutés, je donnais mon vote [psêphos, litt., caillou de vote], contre eux.” (Actes 26:10). Ce texte nous montre qu’à cette époque-là on se servait de cailloux dans les tribunaux pour rendre un jugement ou donner un suffrage d’acquittement ou de culpabilité. En effet, un caillou blanc signifiait l’innocence et l’acquittement, alors qu’un caillou noir représentait la culpabilité et la condamnation. Puisque Jésus donne dans les cieux un caillou blanc aux vainqueurs oints, c’est qu’il les juge innocents et purs. Il les approuve en tant que disciples.
30. Que symbolise le fait que le caillou blanc est marqué d’“un nouveau nom écrit, que personne ne connaît, excepté celui qui le reçoit”?
30 Notez aussi que ce “caillou blanc” est marqué d’un nom, “un nouveau nom écrit, que personne ne connaît, excepté celui qui le reçoit”. Dans les temps anciens, une pierre marquée d’un nom servait de ticket d’entrée aux spectacles; pour y être admis, le porteur devait la montrer ou la déposer. Il s’ensuit que le “caillou blanc” symbolique figure le privilège d’entrer dans certaines relations intimes et privées avec Jésus-Christ.
31. Combien existe-t-il de ces ‘cailloux blancs’, et qui est admis à entrer dans certaines relations intimes avec Jésus-Christ?
31 Les 144 000 disciples vainqueurs ne sont-ils pas les seuls à être admis avec Jésus à la royauté et à la prêtrise célestes, pour régner avec lui pendant mille ans en vue de la bénédiction de tous les hommes (Révélation 20:4-6; II Timothée 2:11, 12)? Les 144 000 disciples vainqueurs ne sont-ils pas les seuls à composer la classe de la “vierge chaste”, l’“épouse” spirituelle, “la femme de l’Agneau”? L’apôtre Jean n’entendit-il pas plus tard une voix céleste déclarer: “Réjouissons-nous et soyons remplis de joie et donnons-lui gloire, parce que le mariage de l’Agneau est arrivé et sa femme s’est préparée.” En effet; puis Jean rapporta les paroles suivantes: “Et il me dit: ‘Écris: Heureux ceux qui sont invités au repas du soir du mariage de l’Agneau.”’ (II Corinthiens 11:2; Jean 3:29; Révélation 21:9-15; 19:7-9). Pour être admis à participer à ces privilèges uniques, il se peut qu’il soit nécessaire de présenter à Jéhovah Dieu le “caillou blanc” symbolique. Comme il n’existe que 144 000 de ces ‘cailloux blancs’, celui qui en reçoit un est vraiment très privilégié.
32. Le “nouveau nom écrit” est-il un nom personnel et individuel qu’aucun autre membre du groupe des 144 000 ne peut connaître? Sinon, que représente-t-il?
32 Le “nouveau nom écrit” sur chaque pierre est-il un nouveau nom personnel qu’aucun autre membre du groupe des 144 000 ne pourra jamais connaître? Ce caillou donne-t-il au porteur accès à des relations spéciales et personnelles avec le Seigneur Jésus-Christ, à l’exclusion de tous les autres membres du groupe des 144 000? Pas du tout! Ce “nouveau nom” peut très bien représenter un nom qui est nouveau pour les 144 000 et qu’ils posséderont tous en commun, mais qui sera inconnu de toutes les autres créatures au ciel et sur la terre. Le “nouveau nom” écrit sur le “caillou blanc” peut donc figurer la participation au nouveau nom céleste donné au Seigneur Jésus-Christ.
33. Quels autres passages du livre de la Révélation sont en accord avec l’emploi que le Christ fit du terme “nouveau nom” dans Révélation 2:17?
33 Cela correspondrait au message que Jésus envoya à la fidèle congrégation de Philadelphie, savoir: “Celui qui vaincra, (...) j’écrirai sur lui (...) mon nouveau nom à moi.” (Révélation 3:12). Après avoir parlé du septième ange qui sonne de la trompette et des visions qui suivirent, l’apôtre Jean écrivit: “Je vis, et voici, l’Agneau se tenant sur le mont Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur le front.” (Révélation 11:15; 14:1). Enfin Jean décrivit le septième ange qui verse sa coupe du courroux divin, rapporta certaines autres visions, puis déclara qu’il vit le Seigneur céleste Jésus-Christ s’avancer à cheval vers la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” à Harmaguédon, en précisant ce qui suit: “Sur sa tête sont beaucoup de diadèmes. Il a un nom écrit, que personne ne connaît si ce n’est lui-même.” — Révélation 16:17; 19:11, 12.
34. Que peut signifier le “nouveau nom”, et à ce propos de quoi pouvons-nous être sûrs?
34 Étant donné que les 144 000 qui reçoivent le “caillou blanc” marqué du “nouveau nom” sont appelés à être non seulement les cohéritiers du Christ mais encore sa “femme”, le “nouveau nom” écrit sur le “caillou blanc” symbolique peut signifier qu’ils participent ensemble, avec leur Époux céleste, à certains privilèges intimes rattachés à son nom. Quoi qu’il en soit, ce nom est sans aucun doute “bon”; il “l’emporte sur de grandes richesses” et vaut mieux “que l’huile chère”. (Proverbes 22:1; Ecclésiaste 7:1; Jé.) Ce nom sera une digne récompense pour tous les 144 000 vainqueurs oints.
[Illustration, page 142]
J. F. RUTHERFORD