“Ne mettez pas votre confiance dans les nobles, ni dans le fils de l’homme tiré du sol, à qui n’appartient point le salut.” — PSAUME 146:3.

La confiance se perd

 3. Qu’est-​ce qui montre qu’à notre époque la confiance est en train de mourir?

³ Dans un monde où règne la peur, nous avons vraiment besoin de personnes en qui nous puissions avoir confiance, qui soient fidèles et prêtes à nous aider. Cependant, beaucoup de gens sont déçus par ceux en qui ils avaient mis leur confiance. Voici ce que l’on pouvait lire dans un quotidien: “Les gens n’ont plus confiance dans la plupart des institutions publiques.” Ceux en qui on a le moins confiance sont les dirigeants politiques et les hommes d’affaires. Le manque de confiance s’est également accru au sein de la famille, ce que montre le taux important atteint par le divorce. Dans certains pays, on compte un divorce pour trois mariages, et parfois même un divorce pour deux mariages. Dans un pays en particulier, sept nouveaux mariages sur dix durent moins de dix ans. Ainsi donc, la confiance est en train de mourir et fait place à la méfiance. C’est pourquoi il n’est pas rare désormais d’entendre cette exclamation: “Je n’ai plus confiance en personne!”

 4. Quel effet la peur a-​t-​elle sur de nombreux jeunes?

⁴ La grande méfiance qui règne aujourd’hui dans le monde est due au fait que nous vivons à l’époque la plus effrayante de toute l’histoire humaine. Les deux guerres mondiales et les dizaines d’autres conflits qu’a connus le XX^e siècle ont ôté la vie à plus de cent millions de personnes. À notre époque, les armes nucléaires donnent aux hommes le moyen d’anéantir toute vie sur la terre. Le manque de confiance sévit même chez les jeunes. Voici ce qu’on pouvait lire dans une revue médicale: “De plus en plus d’enfants, même parmi les tout-petits, ont peur de la menace que représente un cataclysme nucléaire.” Selon un quotidien canadien, on constate que “le scepticisme, la tristesse, l’amertume et un sentiment d’impuissance” habitent nombre de jeunes. Un garçon a dit: “Nous ne nous sentons pas protégés par le monde des adultes, voilà tout. Nous allons peut-être devenir la génération la plus sceptique qui ait jamais existé.”

 5. Que diraient, s’ils pouvaient parler, les plus innocents et les moins protégés des enfants?

⁵ En outre, d’autres jeunes enfants, s’ils pouvaient parler, auraient beaucoup à dire sur le sentiment de ne pas être protégés par les adultes. Nous faisons allusion à ceux que l’avortement tue avant leur naissance. On estime leur nombre à près de 55 millions chaque année dans le monde. Quelle lâcheté envers ces représentants les plus innocents et les moins protégés de l’humanité!

 6. Comment, à notre époque, la criminalité accroît-​elle la méfiance des gens?

⁶ La méfiance a augmenté à cause d’une autre forme de peur que les gens éprouvent de plus en plus à notre époque: la peur d’être victime de la criminalité. Beaucoup font maintenant comme cette femme qui dort avec un pistolet sous son oreiller. Une autre femme apeurée a déclaré: “C’est terrible (...). Quand je pense que ma grand-mère ne fermait jamais sa porte à clef!” Voilà pourquoi on pouvait lire dans l’éditorial d’un quotidien de Porto Rico: “C’est nous qui sommes emprisonnés”; oui, derrière nos portes verrouillées à double tour. Ces craintes sont tout à fait fondées. Aux États-Unis par exemple, une femme sur trois est susceptible d’être attaquée au cours de sa vie. Le ministre de la Santé a fait remarquer que “près de quatre millions d’Américains sont victimes chaque année d’un acte de violence grave: meurtre, viol, femmes battues, sévices exercés sur des enfants, agression”. Une telle criminalité est courante dans nombre de pays, ce qui ne fait que nuire davantage à la confiance que les gens se portent.

 7. Pourquoi les difficultés économiques contribuent-​elles à la méfiance?

⁷ Dans les pays en développement, la plupart des gens connaissent la misère. Il en est peu qui pensent que quelqu’un les sortira de cette situation. Un chef d’État a déclaré que dans une des provinces de son pays, 270 bébés sur 1 000 meurent dans leur première année. Une maison sur cent seulement a l’eau courante. Le gouvernement d’un autre pays fait savoir que 60 % de ses enfants sont dans le besoin et que sept millions d’enfants abandonnés “sont voués à devenir des parias sans instruction aucune, incapables de s’intégrer à la société ni d’occuper un emploi”. Aux États-Unis, il y aurait 500 000 jeunes sans domicile — certains pensent que le chiffre réel est bien supérieur. Quelle confiance ces jeunes peuvent-​ils accorder à leurs parents, à la société, à la loi et à l’ordre, ou aux promesses des dirigeants?

 8. a) En quel sens peut-​on dire que la stabilité des pays riches et l’économie mondiale sont menacées? b) Peut-​on vraiment faire confiance aux spécialistes pour régler les problèmes économiques?

⁸ Les difficultés économiques touchent même les pays riches. Le nombre de banques américaines qui ont fait faillite ces derniers temps était le plus élevé depuis la crise de 1929. Un économiste a écrit: “Le résultat final, c’est un système bancaire qui est sûrement aussi fragile aujourd’hui que dans les années 20”, celles qui ont précédé la crise. Un observateur a parlé de l’“approche d’un orage dévastateur”. Un autre a dit: “L’inquiétude vient de ce que les difficultés du système international ne sont plus une menace, mais une réalité.” Peut-​on faire confiance aux économistes pour tirer les nations de cette situation critique? L’un d’eux a déclaré: ‘Les économistes font des prévisions si effrayantes que c’est surtout la confusion qu’ils provoquent.’

Un optimisme mal fondé

 9. a) Qu’est devenu l’optimisme qu’a connu le début du siècle? b) Pourquoi les Témoins de Jéhovah n’auraient-​ils jamais voulu signer le document établi par les Nations unies en 1945?

⁹ Quelle différence avec l’optimisme que connaissait le monde lorsqu’arriva le XX^e siècle! Une paix relative régnait alors depuis des dizaines d’années, et l’on pensait que la paix et la prospérité atteindraient de nouveaux sommets. Cependant, en 1914, la Première Guerre mondiale brisa cette espérance. En 1945, après une guerre mondiale encore plus meurtrière, la charte des Nations unies fut signée. Les nations établirent le projet d’un monde d’après-guerre où régneraient la paix, la prospérité et la justice. On pouvait lire récemment dans une étude: “Le document final fut signé par 51 pays représentant tous les continents, toutes les races et toutes les religions.” Une religion, cependant, n’était pas représentée et ne désirait pas l’être: les Témoins de Jéhovah. Ceux-ci savaient en effet que les promesses de paix, de prospérité et de justice que contenait ce document ne seraient tenues ni par les nations ni par une association de nations, telle que les Nations unies.

10. Comparée au rêve qu’ont fait miroiter les Nations unies en 1945, quelle réalité le monde offre-​t-​il aujourd’hui?

¹⁰ L’étude citée plus haut disait aussi: ‘Quarante ans après, il semble approprié de comparer la réalité aux idéaux. Le résultat fait réfléchir. Un monde moins équilibré, moins sûr, et une violence grandissante, voilà la réalité. Le nombre de ceux qui manquent de nourriture et d’eau, qui n’ont pas de toit, qui sont privés de soins médicaux et d’instruction ne cesse d’augmenter. Ce n’est pas ce que prévoyait le rêve de 1945.’ Cette étude ajoutait: ‘Il y a quarante ans, les nations se sont unies pour faire en sorte que plus personne dans le monde ne connaisse la peur ni ne soit dans le besoin. Toutefois, la réalité que nous offre le monde des années 80 est celle de l’effroyable misère dont souffre le quart au moins de l’humanité. La famine tue en moyenne 50 000 personnes par jour.’ Pourtant, les nations dépensent plus de six cents millions de francs par heure à des fins militaires.

11. Les promesses des humains relatives à un monde meilleur sont-​elles dignes de confiance?

¹¹ Après ce triste constat, pouvons-​nous faire confiance aux humains quand ils promettent de régler ces problèmes, alors qu’ils ont eu des siècles pour le faire? Leurs promesses sont tout aussi sûres que ces paroles du capitaine d’un transatlantique: “Je ne vois pas comment un [grand] bâtiment moderne pourrait couler. (...) La construction navale a dépassé ce stade.” L’un des membres de l’équipage confiait à un passager: “Dieu lui-​même ne pourrait pas faire sombrer ce bateau.” Pourtant, ce bateau, le Titanic, a coulé en 1912, et 1 500 personnes ont péri dans le naufrage. En 1931, l’Association de l’Éducation nationale américaine a déclaré que, grâce à l’enseignement, ‘le crime serait presque aboli avant 1950’. En 1936, un journaliste anglais a écrit: ‘D’ici à 1960, on pourra se procurer de la nourriture, le vêtement et un toit au prix de l’air.’ Ne pensez-​vous pas que la réalité dément ces promesses?